LE VIH/SIDA SE FEMINISE
Selon le ministre de la Santé, Dr Ibrahima Sy, 63% des personnes infectées sont de sexe féminin. il a fait l’annonce hier, lors de l’inauguration de l’espace Jeunes de l’hôpital de Fann, dédié aux enfants atteints du Vih.
La situation du Vih/Sida est de plus en plus préoccupante dans le monde mais aussi surtout en Afrique subsaharienne. Selon le ministre de la Santé, Dr Ibrahima Sy, 63% des personnes infectées sont de sexe féminin. il a fait l’annonce hier, lors de l’inauguration de l’espace Jeunes de l’hôpital de Fann, dédié aux enfants atteints du Vih.
«Aujourd’hui encore, les chiffres de la maladie restent accrochés à des niveaux plutôt préoccupants. Et il devient urgent de reprendre les efforts pour l’atteinte des cibles», a dit d’emblée le ministre de la Santé, Dr Ibrahima Sy, lors de l’inauguration de l’espace jeunes de l’hôpital de Fann dédié aux enfants atteints du Vih, qui a été construit par l’association For Hope en partenariat avec le footballeur Idrissa Gana Guèye. A l’en croire, le dernier rapport mondial sur le sida révèle que 4 000 nouvelles personnes âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le VIH chaque semaine, parmi lesquelles 3 100 vivent en Afrique subsaharienne. «A ce rythme, le monde comptera 1,2 million de nouvelles infections en 2025, soit trois fois plus que l’objectif fixé. En 2023, l’Onusida a rapporté 630 000 décès dus au VIH.
En Afrique subsaharienne, les adolescentes et les jeunes femmes de 15 - 24 ans sont trois fois plus susceptibles de contracter le VIH que les adolescents et jeunes hommes. Elles représentent ainsi 77% des nouvelles infection», dit-il. Poursuivant son propos, il indique qu’on fait face à une épidémie de type concentré avec une prévalence basse et stable dans la population générale. «Toutefois, cette prévalence est marquée par des taux élevés dans les populations clefs que sont les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes (27%), les consommateurs de drogue par voie injectable (9,2%), les professionnelles du sexe (6,6%), et les personnes privées de liberté (2%). Nous notons également que près de 63% des personnes infectées sont du sexe féminin», a souligné Dr Sy.
A cet effet, il souligne que le ministère de la Santé et de l’Action Sociale a mis en place pour les prochaines années des stratégies de renforcement des interventions essentielles pour les cibles prioritaires : la prévention, le dépistage différencié, l’accès universel au traitement, aux soins et au soutien, les approches novatrices à travers des programmes combinés et novatrices. «Il me plaît de saluer de façon très appuyée la mise en place de cet espace dédié qui vient compléter l’offre de soins adaptés aux besoins des adolescents ici à l’hôpital de Fann. C’est une structure qui vient à son heure et qui constitue sans nul doute un facteur facilitant pour le diagnostic, la mise sous traitement et la rétention dans les soins pour cette cible particulière des adolescents», a-t-il dit.
«TOUTES LES 2 MINUTES, UN ENFANT EST INFECTE PAR LE VIH, TOUTES LES 5 MINUTES, UN ENFANT MEURT DU VIH»
Pour sa part, le directeur du centre de recherche et de formation à la prise en charge clinique de Fann (Crcf), Dr Karim Diop, a indiqué que toutes les deux minutes, un enfant est infecté par le VIH, toutes les 5 minutes, un enfant meurt du VIH. «L’adolescence est un moment difficile pour les jeunes et leurs familles. Et lorsqu’une maladie chronique survient chez un jeune, la cellule familiale est souvent fragilisée et a du mal à se faire aux besoins décuplés de la prise en charge de son enfant, nécessitant beaucoup de moyens financiers et diverses expertises, avec des coûts ne pouvant pas être supportés par la majorité des familles sénégalaises», a précisé Dr Diop. Ainsi, ce centre est une innovation, selon lui, qui s’inscrit pour l’alliance d’expertise complémentaire entre des spécialistes de santé, de psychologie, du social, de l’économie, du juridique au service des jeunes. «Les valeurs qui sous-tendent cette approche cadrent parfaitement avec la dynamique de changement insufflée par le gouvernement actuel épris de plus de justice sociale et d’amélioration de la qualité des services sanitaires. Ainsi, nous espérons que ce centre va servir d’incubateur ou de modèle à d’autres structures similaires qui vont être construites plus tard au Sénégal pour offrir un espoir aux jeunes et adolescents malades», espère-t-il.