PROPAGATION DU VARAINT OMICRON L’OMS APPELLE A UNE GESTION LUCIDE DE LA SITUATION
Face à sa propagation inquiétante, de nombreux Etats pourraient prendre de nouvelles mesures de restrictions en limitant les déplacements ou en fermant les frontières
Trois cas de personnes infectées à l’Omicron ont été dé- couverts au Sénégal. L’information a été hier relayée par les instituts en charge de détecter les cas de Covid-19 dans le pays. Et cela coïncide avec une forte propagation de ce nouveau variant dans le monde. Pour autant, l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) appelle au calme et à une gestion lucide de la situation
Il ne fait plus de doute que la Covid-19 a été gérée à ses débuts dans la réactivité, sans le recul nécessaire, par la plupart des Etats. Les fortes mesures de restrictions prises à l’époque ont presque plongé le monde et particulièrement les pays pauvres dans le chaos économique. A l’heure de la relance, un nouveau variant, Omicron, présenté comme plus sévère est apparu.
Face à sa propagation inquiétante, de nombreux Etats pourraient prendre de nouvelles mesures de restrictions en limitant les déplacements ou en fermant les frontières. Mais l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) a déjà pris les devants par rapport à la gestion qui pourrait être faite de cette situation. Elle a demandé aux autorités publiques de ne pas paniquer, même s’il faut se préparer à une propagation probable. L‘agence sanitaire des Nations Unies indique qu’il faudra encore deux semaines avant d’en savoir plus sur son degré de transmissibilité et de dangerosité.
S’exprimant à Genève, vendredi dernier, le porte-parole de l’Oms, Christian Lindmeier, a indiqué que les données suggérant qu’Omicron était hautement transmissible n’étaient que pré- liminaires. Il a également réitéré les conseils de l’Oms contre les interdictions générales de voyager, sauf pour les pays dont les systèmes de santé ne sont pas en mesure de résister à une recrudescence des infections. «Il est bien plus préférable de préparer votre pays, votre système de santé à l’arrivée éventuelle de nouveaux cas, car nous pouvons être à peu près sûrs que cette variante Omicron va se propager», a-t-il déclaré. Le porte-parole de l’Oms a également mis en garde contre les réactions réflexes aux rapports indiquant qu’Omicron avait continué à se propager. «Ne nous laissons pas décourager pour l’instant. Obtenons d’abord le plus d’informations possibles pour faire une évaluation correcte des risques en fonction des informations que nous aurons et passons ensuite à autre chose», a-t-il recommandé. Poursuivant, l’Oms a demandé de ne pas s’inquiéter complètement ou de ne pas se laisser embrouiller par des informations individuelles qui sont toutes individuellement importantes, mais qui doivent être rassemblées afin d’être évaluées ensemble.
DETECTION D’OMICRON : LES PAYS INVITES A SEQUENCER ENTRE 75 ET 150 ECHANTILLONS PAR SEMAINE
Par ailleurs, il est noté que cette évolution intervient alors que l’Oms a annoncé l’envoi d’une équipe technique d’appoint dans la province sud-africaine de Gauteng pour surveiller Omicron et aider à la recherche des contrats, dans un contexte de recrudescence des réinfections par le coronavirus. Au cours des sept jours précédant le 30 novembre, l’Afrique du Sud a signalé une augmentation de 311% des nouveaux cas par rapport aux sept jours précédents, a indiqué l’Oms jeudi. «Dans la province de Gauteng, où se trouve Johannesburg, les cas ont augmenté de 375% d’une semaine à l’autre. Les admissions à l’hôpital y ont augmenté de 4,2% au cours des sept derniers jours par rapport à la semaine précédente. Et les décès liés à la Covid-19 dans la province ont fait un bond de 28,6% par rapport aux sept jours précédents», relève l’agence sanitaire des Nations unies. En annonçant le déploiement de l’équipe d’intervention, Dr Salam Guèye, directeur régional des urgences de l’Oms pour l’Afrique, informe que seuls 102 millions d’Africains, soit 7,5 % de la population du continent, sont aujourd’hui entièrement vaccinés et que plus de 80% de la population n’a même pas reçu une seule dose. «C’est un écart dangereusement important», a-t-il déclaré.
En collaboration avec les gouvernements africains pour accélérer les études et renforcer la réponse à la nouvelle variante, l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms)invite les pays à séquencer entre 75 et 150 échantillons par semaine. «La détection et la déclaration en temps utile de la nouvelle variante par le Botswana et l’Afrique du Sud ont fait gagner du temps au monde entier», a déclaré la Docteure Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’Oms pour l’Afrique. «Nous disposons d’une fenêtre d’opportunité, mais nous devons agir rapidement et intensifier les mesures de détection et de prévention. Les pays doivent adapter leur riposte à la Covid-19 et empêcher une recrudescence des cas de balayer l’Afrique et de submerger des établissements de santé déjà surchargés», a-t-elle ajouté.