SANTÉ OCULAIRE
La région de Diourbel confrontée à un déficit de spécialistes
La gouvernance de Diourbel a abrité une rencontre sur initiative du Programme national de promotion de santé oculaire appuyé par l’Ong Sightsavers. L’objectif était de faire le bilan des activités de santé oculaire dans cette région.
Les enquêtes, menées depuis plusieurs années, ont montré un taux de prévalence de la cécité de 1,42% avec plus de 165.000 aveugles et 550.000 mal voyants. Avec la mise en place du Programme national de promotion de santé oculaire, l’objectif était de réduire ce taux à moins de 1%, a indiqué le Dr Moctar Dieng Badiane, coordonnateur dudit programme. Il était à Diourbel pour prendre part à la rencontre d’évaluation des activités liées aux soins oculaires en 2017, notamment la prise en charge de maladies pouvant entrainer la cécité, en l’occurrence le trachome, la cataracte et le glaucome.
Selon l’ophtalmologue, si la prévalence du trachome est inférieure à 5 %, on ne fera plus le traitement de masse au Sénégal. Ensuite, on passera à l’éradication envisagée vers 2020. Concernant toujours le trachome, aujourd’hui, sur les 24 districts endémiques, les enquêtes pour évaluer l’impact ne sont pas réalisées dans deux districts sanitaires (Touba et Saint-Louis). Le Dr Balla Mbacké Mboup, médecin-chef de la région médicale de Diourbel, est revenu sur l’objectif de cette rencontre qui vise, selon lui, à partager le bilan des activités de santé oculaire. Il a d’emblée fait état de difficultés d’ordre structurel. « Nous avons très peu de services d’ophtalmologie dans la région (deux en tout): un à l’hôpital Heinrich Lübke de Diourbel et un autre à l’hôpital Matlaboul Fawzeyni de Touba ».
Pour mettre fin à cette situation, Astou Sarr, chargée de programmes à Sightsavers, une Ong qui appuie l’Etat du Sénégal dans la promotion de la santé oculaire, a insisté sur les correctifs à apporter et liés à la mauvaise répartition des ressources humaines concentrées à Dakar. Elle a, en outre, salué l’appui de cette Ong qui obéit à une volonté politique, notamment l’élaboration, par le ministère de la Santé, d’une stratégie de décentralisation pour la formation des techniciens en soins oculaires. Ce faisant, le plateau technique a été renforcé et des séances de dépistage effectuées afin de rendre les soins oculaires plus accessibles aux populations.
La mise en œuvre des activités de santé oculaire se heurte aussi, dans la région de Diourbel, au déficit de financement. Car, il faut des moyens pour organiser un camp où il y aura des interventions contre la cataracte, le trichiasis... Les montants sont estimés au minimum à 250.000 FCfa. Il faut, en effet, disposer de consommables et d’équipements, et assurer la prise en charge de ceux qui animent ces camps. Heureusement, jusqu’à présent, les partenaires financent les activités. Dr Mboup a lancé un appel aux collectivités locales et aux comités de santé pour qu’ils financent davantage ces activités de santé oculaire au bénéfice des populations.