VIDEOLE NOUVEAU SÉNÉGAL DE DIOMAYE
Déclaration de patrimoine pour tous les agents publics, refonte du Cos-Petrogaz : le président de la République marque ses vœux de nouvel an du sceau de la rupture. Sa vision dessine un pays plus transparent et souverain
Dans son premier discours de vœux à la nation, prononcé ce 31 décembre 2024, le président Bassirou Diomaye Faye a présenté une feuille de route ambitieuse pour transformer le Sénégal. Cette intervention, neuf mois après son élection historique et six semaines après la victoire de sa coalition aux législatives, marque un tournant dans la gouvernance du pays.
Une refondation institutionnelle en profondeur
Le chef de l'État a détaillé un vaste programme de réformes institutionnelles. La suppression annoncée du Conseil économique, social et environnemental et du Haut Conseil des collectivités territoriales n'est que la partie émergée d'une restructuration plus profonde. Le président a notamment annoncé quatre nouvelles lois majeures sur la transparence et la bonne gouvernance : la protection des lanceurs d'alerte, la réforme de l'organe de lutte contre la corruption, l'accès à l'information, et la déclaration de patrimoine.
Cette dernière mesure est particulièrement significative puisqu'elle concernera désormais tous les agents de la fonction publique sans exception, ainsi que tous les postes électifs ou nominatifs impliquant une gestion budgétaire.
Une nouvelle approche de la souveraineté
Sur le plan diplomatique, le président Faye a marqué une inflexion majeure en réitérant la fin des présences militaires étrangères au Sénégal dès 2025. Cette décision s'accompagne d'une redéfinition de la doctrine de coopération en matière de défense et de sécurité. Le chef de l'État prône désormais une "coopération ouverte, diversifiée et décomplexée" avec les partenaires internationaux, tout en réaffirmant l'attachement du Sénégal aux "idéaux de paix et de justice".
Dans le secteur stratégique des hydrocarbures, la réorganisation du COS-Petrogaz pour inclure l'opposition, la société civile, les syndicats et l'ordre national des experts témoigne d'une volonté de transparence accrue dans la gestion des ressources naturelles.
Justice sociale et réconciliation nationale
Le discours présidentiel accorde une place centrale à la justice sociale et à la réconciliation nationale. Le président Faye a notamment évoqué la situation en Casamance, avec le "plan Diomaye" pour accompagner le retour des populations déplacées et soutenir le processus de paix dans cette région.
La question mémorielle occupe également une place importante, avec la première commémoration du massacre de Thiaroye et l'engagement d'établir la vérité sur les événements survenus entre mars 2021 et février 2024. Le président insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas d'une "revanche" mais d'une "justice à rendre aux victimes et à leurs familles".
Modernisation de l'administration et participation citoyenne
Une innovation majeure a été annoncée avec le lancement prochain d'une plateforme permettant à tous les Sénégalais, y compris ceux de la diaspora, de postuler aux emplois publics et de proposer des projets d'investissement.
Le président a également mis l'accent sur la méthode, privilégiant "la concertation et la consultation" comme fil conducteur de sa gouvernance. Les assises de la justice et les États-Généraux du transport et de l'industrie déjà tenus en témoignent, tout comme les futures assises nationales des daaras et les concertations sur l'enseignement supérieur.
Appel à l'unité et attention particulière à la jeunesse
Le discours se conclut par un appel vibrant à l'unité nationale, le président mettant en garde contre "la montée du communautarisme et des discours de haine" qui se propagent notamment sur les réseaux sociaux. Il rappelle que la diversité du Sénégal constitue historiquement une force.
Une attention particulière est portée à la jeunesse, qualifiée de "véritable moteur" du pays. Le président s'engage à un soutien accru du gouvernement pour permettre aux jeunes de développer leurs talents et de se réaliser pleinement, tout en restant ancrés dans les valeurs sénégalaises.
Ce premier discours de vœux dessine ainsi les contours d'une transformation profonde du Sénégal, articulée autour des principes de souveraineté, de justice sociale et de bonne gouvernance. L'année 2025 s'annonce comme celle de la concrétisation de ces ambitions réformatrices.