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23 avril 2025
Éducation
LA CONQUETE SPATIALE COMMENCE A DIAMNIADIO
La stratégie spatiale est en marche avec la construction future du Centre de fabrication, d’assemblage, d’intégration et de test de satellites, qui sera érigé à Diamniadio.
La stratégie spatiale est en marche avec la construction future du Centre de fabrication, d’assemblage, d’intégration et de test de satellites, qui sera érigé à Diamniadio. Si le premier satellite doit être lancé en 2023, plusieurs ingénieurs et techniciens sont aussi en formation au Centre spatial de Montpellier où s’est rendu le ministre de l’Enseignement supérieur.
Le projet du Sénégal de conquérir l’espace n’est pas une chimère. Le Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (Mesri), qui commande cette am¬bition du pays, est à Montpellier pour faire le point sur la stratégie spatiale du Sénégal. «Cette mission va permettre de faire le point, d’échanger avec les autorités du centre spatial sur les cahiers de charge et d’avoir également un aperçu sur les installations, infrastructures et dispositions à prendre pour la construction future du Centre de fabrication, d’assemblage, d’intégration et de test de satellites, qui sera érigé à Diamniadio», indique le Mesri.
Evidemment, les ambitions sont le moteur de la vie… Selon le ministère de l’Enseignement supérieur, «le premier satellite sénégalais devrait être mis en orbite en 2023 et des techniciens et ingénieurs du pays sont impliqués dans sa conception». En gagnant ce pari, le Sénégal rejoint un cercle fermé de pays africains qui sont partis à la conquête de l’espace comme l’Algérie, l’Angola, l’Egypte, le Ghana, le Kenya, le Maroc, le Nigeria, le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Soudan, le Rwanda et l’Ethiopie.
Aujourd’hui, le Sénégal n’entend pas se laisser distancer dans la conquête de l’espace sur le continent. Pour les autorités, c’est une question de souveraineté et une nécessité stratégique, notamment dans la collecte d’informations sécuritaires, environnementales, météorologiques. «C’est un projet visionnaire qui, à terme, va positionner le Sénégal parmi les pionniers du domaine spatial en Afrique grâce à sa politique et stratégie spatiale», note Cheikh Oumar Hann. Il compte sur l’accompagnement du Cen¬tre spatial universitaire de Montpellier concernant la formation des ressources hu¬maines.
Cette idée mûrit dans la tête des autorités depuis plusieurs mois. En marge du dernier Sommet Afrique-France, le chef du Laboratoire de télédétection appliquée, qui se trouve à l’Institut des sciences de la terre (Ist) de l’Ucad, avait accordé une interview exclusive au Quotidien sur les ambitions du Sénégal, dans la conquête et la maîtrise des données spatiales, et la manière dont elles peuvent contribuer à l’avancement du pays. Il détaillait ainsi le programme spatial sénégalais : «Les sciences spatiales offrent aujourd’hui beaucoup d’opportunités. Le Sénégal a l’ambition de tirer profit de ces sciences spatiales pour accompagner son développement. Le Sénégal a misé, dans la première phase, sur les ressources humaines. Cela a commencé l’année dernière par l’envoi, au Centre spatial de Montpellier, de trois étudiants issus des écoles d’ingénieurs du Sénégal, pour faire un Master dans le domaine spatial.»
Il soutenait que 5 techniciens et 5 ingénieurs allaient être envoyés cette année à Montpellier. Ils devaient commencer à partir du mois de mars, sur le premier satellite sénégalais. «Il s’agit donc d’étudiants formés dans les universités sénégalaises, qui vont compléter leur formation appliquée dans le domaine spatial et fabriquer le premier satellite sénégalais à partir du mois de mars 2022. Un satellite dont le lancement était prévu en 2021 mais, avec les aléas du Covid, cela a été reporté en 2023. Et on ne va pas se limiter à cela. Après ce lancement, on va aller vers des satellites plus grands, avec d’autres applications, les traitements et l’utilisation des données…», avançait le chef du Laboratoire de télédétection appliquée. Le projet a pris forme…
IL EST TEMPS QU’ON FORME DE BONS SEMENCIERS
L'École nationale des cadres ruraux de Bambey, devenue Institut supérieur de formation agricole et rurale est l’une des plus anciennes écoles de formation en Afrique. Ce pendant, elle rencontre des difficultés dont son Directeur Sérigne Modou en parle.
Fleuron de la formation agricole, l’École nationale des cadres ruraux (Encr) de Bambey, devenue Institut supérieur de formation agricole et rurale (Isfar) est l’une des plus anciennes écoles de formation en Afrique de l’Ouest. Créée en 1960, elle a formé 55 promotions, soit plus 2050 ingénieurs des travaux dont plus de 1700 Sénégalais et 377 étrangers de 21 nationalités. Dans cet entretien, le directeur, un ancien de l’Isfar, revient sur les difficultés que rencontre cette école. Serigne Modou Sarr préconise un paquet de mesures pour une autosuffisance alimentaire.
Vous dirigez depuis 2021 l’Isfar, comment se porte la formation ?
Nous n’avons pas de problème avec la formation. Nous sommes l’une des rares écoles où il n’y a pas une seule journée de grève durant toute l’année depuis 2 ou 3 ans. Malgré les difficultés que nous vivons, le Per (Personnel enseignant et recherche) et le Pats (Personnel d’appui technique et de services) sont mobilisés pour anticiper sur des problèmes. Ce qui fait que nous avons un calendrier scolaire non perturbé. Nous avons 350 étudiants répartis dans les quatre départements : le département Production forestière, le département Production végétale, le département Production animale et le département Conseil, formation et développement. Il y a aussi le centre d’application pratique qui est une année préparatoire. Chaque département abrite une formation. On forme des ingénieurs des travaux en agriculture, en des travaux des eaux et forêts, en élevage… Nous avons aussi la licence professionnelle agricole et rurale au niveau du département Conseil, formation et développement qui abrite un master en développement agricole et rural…
Votre intégration dans l’université a-t-elle été facile ?
C’est un peu difficile car on avait l’habitude d’être une école nationale et avoir une certaine autonomie sur beaucoup de choses. Mais maintenant, avec les procédures administratives et financières qui changent, tous nos programmes sont chamboulés. Par exemple, pour engager de l’argent, il faut que l’agence comptable valide d’abord. La procédure est vraiment lente. Et malheureusement, les étudiants ne le comprennent pas. C’est pourquoi on essaye toujours d’anticiper.
Avez-vous le budget nécessaire pour conduire la recherche et la formation ?
Le budget est insuffisant. Il y a les collectes de services sans lesquelles l’école n’allait pas fonctionner. Nous avons besoin d’une augmentation du budget.
Vos produits ont-ils des débouchés juste après la formation ?
L’emploi n’est pas garanti au Sénégal, il n’est pas automatique comme dans les formations en sécurité. Mais depuis 3 ou 4 ans, il y a un recrutement massif qui est opéré au niveau du département des eaux et forêts. Tous nos sortants de ce département sont recrutés. La preuve, cette année, au mois d’août, on a lancé un recrutement de 30 ingénieurs des travaux et ce qu’on a sur le marché ne dépasse pas 60 étudiants. Mais dans les autres secteurs, comme celui de l’élevage il y a un problème qui doit être réglé par son ministère de tutelle.
Êtes-vous confrontés aux difficultés de la massification ?
Oui, c’est notre principale difficulté. Nous avons un problème de capacité d’accueil avec nos infrastructures qui sont construites depuis 1958. Et les bâtiments étaient dimensionnés pour les effectifs de 10 personnes, au maximum 20. Avec l’orientation de tous les étudiants depuis quelques années, on est obligé de diviser nos étudiants par cohorte de 110 personnes. Sur le plan social, ils sont obligés de s’entasser dans les chambres jusqu’à 10. Nous avons besoin des amphithéâtres, des salles de travaux pratiques, de laboratoires, et les enseignants ont besoin de bureaux pour travailler. C’est vraiment un cri du cœur. Si c’est résolu, nous sommes d’accord avec l’augmentation des effectifs.
Le ministère de l’Enseignement supérieur est votre tutelle mais est-ce que vous recevez des aides venant des autres ministères comme celui de l’Elevage ou de l’Agriculture ?
Non, on ne reçoit pas d’appui venant de ces ministères. Il arrive même qu’on sollicite des sortants de cet établissement pour nos activités.
Faites-vous de la pratique ici, à l’Isfar ?
Oui, on fait la pratique. Nous avons un centre d’application pédagogique. Mais à ce niveau aussi, on est confronté à un problème de matériels pour travailler. Cette année, on a mis en place une politique pour relancer les activités du centre. On a nommé un nouveau coordonnateur pour nous apporter des solutions pour la production. Les bâtiments sont en ruines. Nous avons besoin de clôturer notre réserve agro pastoral de 40 hectares. L’autre problème, c’est la pression des populations sur nos ressources en cherchant du bois. Il faut une sécurisation de l’espace de production. On est même confrontés à une divagation de porcs dans nos campus. Si on a les animaux d’élevage, je pense qu’on peut produire pour satisfaire le marché de Bambey et de Diourbel en termes de viande et de lait.
Vous êtes un sortant de cette école depuis 2003 et nous sommes à l’ère du numérique. Avez-vous pensé à moderniser la formation ?
Oui, nous y sommes depuis longtemps. Des innovations sur le plan pédagogique sont en train d’être faites. Nous avons une salle informatique qui est fonctionnelle. Au mois d’août, on va en retraite pour l’évaluation de nos maquettes et l’intégration de nouvelles formations et de nouveaux programmes.
Nous sommes dans la saison des pluies, en tant que technicien de l’agriculture, quels conseils donnez-vous aux paysans pour avoir un bon rendement ?
Il faut d’abord qu’ils aient des semences de qualité et qu’ils suivent les conseils des techniciens. La diversification aussi est très importante. En effet, si on prend le bassin arachidier, je pense qu’il y a deux spéculations majeures qu’on a l’habitude de cultiver : c’est le mil et l’arachide. Et pourtant on peut mettre en place d’autres cultures pour l’autosuffisance alimentaire parce qu’on a besoin de diversité de productions. Après, il y a les activités post récoltes. Pour éviter les pertes, il faut aussi une bonne conservation du produit.
Pensez-vous que les semences distribuées sont de bonne qualité ?
La qualité des semences fait débat. Ici, dans la région de Diourbel, les gens étaient obligés de retourner des semences parce qu’elles n’étaient pas bonnes. Je pense qu’il est temps qu’on forme de bons semenciers pour mettre sur le marché une bonne production. On ne doute pas qu’il y ait un problème de semences. Donc, il appartient à l’Etat, producteur de semences, de rectifier le tir. Il faut qu’il y ait aussi un contrôle avant toute utilisation parce que si vous achetez des semences qui ne sont pas de bonnes qualités, vous n’allez pas récolter.
Le même débat revient chaque année, selon vous, y a-t-il une solution durable ?
Oui. De mon point de vue, il faut qu’il y ait des agréments aux personnes qui doivent donner les semences, une certification. Au-delà de cette certification aussi, il faut impérativement un mécanisme de suivi d’évaluation pour permettre à d’autres d’importer des semences de qualité. Il faut libéraliser.
Comment se comporte le maraichage dans la région de Diourbel ?
C’est le maillon faible de la production dans cette région. Les gens sont confrontés à un problème d’eau. Mais on est en train de se débrouiller pour produire quelque chose de local parce que les étudiants en ont besoin pour comprendre.
COUCOURS D'ENTREE A L'ECOLE NATIONALE DES ARTS ET MÉTIERS LANCE DE LA CULTURE
Le ministère de la Culture et de la Communication a annoncé lundi l’ouverture, le même jour, des premiers concours d’entrée à l’Ecole nationale des arts et métiers de la culture (ex-Ecole nationale des arts).
Dakar, 29 août (APS) – Le ministère de la Culture et de la Communication a annoncé lundi l’ouverture, le même jour, des premiers concours d’entrée à l’Ecole nationale des arts et métiers de la culture (ex-Ecole nationale des arts).
Le ministère rappelle dans un communiqué que le décret qui encadre la création et l’organisation de la nouvelle école nationale a été signé en janvier.
Les candidats à l’entrée directe et ceux désireux de passer par la voie professionnelle peuvent déposer leur dossier de candidature au plus tard vendredi 30 septembre prochain.
Sept filières sont proposées aux candidats aux concours d’entrée à l’Ecole nationale des arts et métiers de la culture (ENAMC) pour l’année académique 2022-2023.
Il s’agit, selon le communiqué, de la formation des professeurs d’éducation artistique plastique et des professeurs d’éducation artistique et musicale.
S’y ajoutent la formation des comédiens, celles des danseurs et chorégraphes, des artistes plasticiens, des animateurs culturels et des arts du spectacle.
Le volet professionnel de l’entrée à l’ENAMC est ouvert aux agents de l’Etat désireux de recevoir la formation des professeurs d’éducation artistique plastique et celle des professeurs d’éducation artistique musicale.
Les dossiers de candidature seront déposés à l’Ecole nationale des arts et métiers de la culture ou à l’adresse électronique « ecolenationale.arts.mc9522@gmail.com ».
Le ministère de la Culture et de la Communication, qui assure la tutelle de l’ENAMC au sein du gouvernement, invite les candidats désireux de mieux s’informer sur l’organisation des concours à visiter le site Internet de ladite école (www.ecolenationaledesartsdusenegal.com).
Il précise que les diplômes délivrés par l’ENAMC ‘’ne donnent pas droit à l’accès automatique à la fonction publique’’.
LE SAES SUR LE PIED DE GUERRE
Face à la presse ce lundi, Malick Fall et ses camarades du Syndicat autonome de l'enseignement supérieur ont accusé des promoteurs « véreux » d’avoir « revendu » des parcelles de la coopérative d’habitat dans le département de Keur Massar et menace.
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) annonce un plan d’action et menace de perturber l’année universitaire 2022-2023. Face à la presse ce lundi, Malick Fall et ses camarades ont accusé des promoteurs « véreux » d’avoir « revendu » des parcelles de la coopérative d’habitat dans le département de Keur Massar.
« Nous avions, dans le cadre des discussions avec le Gouverneur Mohamed Fall (ex-Gouverneur de Dakar remplacé depuis par Alhassan Sall), la carte de la zone, ont-ils martelé. On savait le nombre de parcelles qui avaient été spoliés, le nombre de terrains qui restait et le nombre sur lesquels, il y avait eu constructions (ou pas encore). Ça a fait l’objet de discussions et d’un protocole d’accords. Maintenant, c’est ce protocole qui n’a pas été encore respecté ».
Sur le pied de guerre, les enseignants réclament « la restitution de la totalité des 62) parcelles où « la rentrée universitaire risque d’être très perturbée ».
BABACAR NDIAYE PROPOSE DIANG DIANGALÉ
Dans son nouveau livre «La France à fric», Babacar Ndiaye propose un modèle pour corriger l’inadéquation de notre système éducatif à notre structure démographique.
Dans son nouveau livre «La France à fric», Babacar Ndiaye propose un modèle pour corriger l’inadéquation de notre système éducatif à notre structure démographique.
Le Sénégal, à l’instar des pays africains, se distingue par une population particulièrement jeune. Il est nécessaire de penser un modèle éducatif approprié. Celui que nous proposons s’appelle le modèle Diang diangalé. Ce modèle part du constat selon lequel nos daaras traditionnels (à vocation purement éducative) ont formé des millions de savants dans tout le pays avec de maigres moyens financiers. Comment est-ce possible ? Dans les grands daaras, le Serigne (le maître) peut avoir sous sa responsabilité, des centaines de Ndongo daara (les élèves).
La transmission du savoir est hiérarchisée et décentralisée avec un système de solidarité et d’entraide exemplaire. Le Serigne forme les premières générations. Certaines d’entre elles commencent à prendre des responsabilités avec le temps en assistant le Serigne dans l’écriture sur des planchettes de bois appelées alouwa, la préparation du daa (encre noir), etc. Plus tard, ils commencent à encadrer un petit groupe de Ndongo dara plus jeunes en continuant d’apprendre du Serigne. Ainsi de suite, ainsi de suite. Cette technique de management, appliquée dans le passé par la plupart des guides religieux du pays, repose ainsi sur une solidarité intergénérationnelle. Notre système éducatif pourrait s’inspirer de cette technique.
Quelques principes fonctionnels du modèle Diang diangalé : à partir d’un certain niveau scolaire d’équilibre déterminé périodiquement en fonction des besoins (input du modèle), les étudiants peuvent choisir un module que nous pouvons appeler option «Enseignement». Par exemple, un étudiant en 2e année en mathématiques peut encadrer des élèves de 5e pour les exercices, les cours étant assurés par un professeur titulaire. De même, il pourra assister le professeur titulaire sur certaines tâches comme la préparation des cours et des exercices, la correction de certains devoirs, etc. En contrepartie, l’Etat accorde une majoration (à déterminer périodiquement par modèle) de la bourse des étudiants ayant opté pour ce module «Enseignement» ; l’étudiant sera noté sur ce module. Les modalités d’évaluation sur ce module seront scrupuleusement étudiées et impliqueront probablement l’appréciation du professeur titulaire, des élèves, des responsables de l’établissement, etc. Dans l’esprit du modèle, on veillera à ce que l’étudiant ne soit pas perturbé dans ses études supérieures. Pour cela, il faut un équilibre entre ses études (diang) et ses interventions (diangalé). Ainsi, l’étudiant intervient à temps partiel et de façon bien calculée.
Et les avantages et résultats attendus du modèle sont la responsabilisation et motivation des étudiants, lutte drastique contre le chômage ; la facilitation de la mise à jour des programmes grâce à l’assistance des étudiants et à l’allègement de la charge de travail des professeurs expérimentés qui pourront faire plus de choses parallèlement à l’enseignement (recherche, entreprenariat, etc.). «Nous pensons profondément que les enseignements sont parmi les mieux placés pour réussir dans l’entreprenariat au regard de toutes les capacités qu’ils ont développées au fil du temps», note Babacar Ndiaye. Il y a aussi la réduction du gap intergénérationnel entre les professeurs et les élèves grâce à l’implication des étudiants dans la mise à jour des programmes compte tenu de la fraîcheur qu’ils pourraient apporter ; la formation des étudiants au management, à la communication et à toute compétence requise dans l’enseignement est utile dans la vie sociale et professionnelle. Et cela sans dépenser un franc de la part de l’Etat ; la préparation au métier d’enseignant qui, avec ceux de la santé, fait partie des plus nobles mais moins valorisés malheureusement ; les économies considérables au niveau du budget destiné l’enseignement. Ces économies pourront être réaffectées de façon bien calculée. Sans oublier la revalorisation du métier d’enseignant : chaque enseignant, à un certain niveau d’expérience, aura la possibilité d’avoir un étudiant assistant comme les hauts cadres (un enseignant expérimenté/un assistant).
Au finish, les grèves seront de mauvais souvenirs et il y aura un allègement de la charge de travail des professeurs expérimentés avec une rémunération correcte. Toutefois, le nombre de recrutement de nouveaux professeurs titulaires diminuera progressivement. L’esprit du modèle étant le bien-être de tous, nous proposons d’affecter une partie des économies réalisées avec ce modèle au financement de la recherche et de l’entreprenariat en privilégiant les professeurs pour combler leurs heures libérées.
D’après une première estimation brute, les économies réalisables grâce à ce modèle pourraient, avec le temps, se chiffrer à plus de 100 milliards F Cfa par an tout en assurant un meilleur résultat. «Un modèle d’estimation de l’impact budgétaire avec des techniques actuarielles, stochastiques, prenant en compte plusieurs scénarios, sera développé dans le cadre de la phase 2 du projet où nous élaborerons, avec les experts sectoriels, un programme politique pour le Sénégal», précise Babacar Ndiaye. Des analyses et propositions sur la langue d’apprentissage et le contenu/programme sont émises dans le livre en complément du chapitre «Système éducatif»
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VENDRE DE L'INFO EN LIGNE AU SENEGAL
Si son modèle économique principal demeure la publicité comme la plupart des sites d’information mais depuis 2017, Senenews initié un service premium pour abonnés. Invité d’AfricaGlobe tv, Massamba Kane, explique
Son média, lancé en 2010, a été l’un des rares à oser lancer un service premium consultable sur la base d’abonnement depuis quelques années, sachant que cette option n'est pas ancrée dans les habitudes. Dans le contexte africain et sénégalais, un tel service a-t-il son public ? En d’autres termes, quel est le profil d’internautes qui acceptent de payer pour avoir de l’information ? Quelle information est-elle proposée aux abonnés ?
Dans cette émission, Massamba Kane, le président-fondateur du groupe SeneNews qui a aussi acquis les sites Metrodakar.net, onzedafrik.com et Sunubuzzsn.com répond à nos questions et décrypte l’environnement de la presse digitale au Sénégal. Aussi, rappelle-t-il les conditions dans lesquelles il a lancé son projet et quelles étaient ses motivations alors que les sites d'information, à l'époque, il n'y en avait pas à foison dans le paysage médiatique.
ALERTE À LA DROGUE À L'UASZ
À l’Université Assane Seck de Ziguinchor, les consommateurs de drogue opèrent en toute tranquillité dans la mesure où, entre autres raisons, il y a une absence de contrôle rigoureux du fait de la loi sur les franchises universitaires
À l’Université Assane Seck de Ziguinchor, les consommateurs de drogue opèrent en toute tranquillité dans la mesure où, entre autres raisons, il y a une absence de contrôle rigoureux du fait de la loi sur les franchises universitaires. C’est ce que pense le sociologue et criminologue Benoît Tine, enseignant dans ce temple du savoir.
Dans les universités, les pensionnaires viennent de localités différentes et se retrouvent dans un même endroit avec un objectif commun : réussir dans les études. Cependant, dans ces espaces d’apprentissage et de socialisation, des étudiants peuvent facilement se laisser aller à des pratiques illégales, notamment l’usage de la drogue. Au lendemain de la fête de l’Assomption, un militaire en civil a été arrêté dans l’enceinte de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz) avec du chanvre indien. Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) s’en offusquait dans un communiqué en date du 17 août dernier, précisant que l’individu avait été interpelé avec une importante quantité de chanvre indien. Cela laisse croire à un réseau de trafic de drogue dans l’enceinte universitaire. Professeur en Sociologie et Criminologie, Benoît Tine estime que cette pratique n’est pas nouvelle au sein de l’Uasz. La Casamance est, à l’en croire, une zone particulière dans cette problématique de la drogue puisqu’on y cultive du chanvre indien. « Ce qui s’est passé le 16 août dernier est un fait d’actualité. Mais, dans la plupart de nos études, apparaît cet aspect d’usage de la drogue, voire de la toxicomanie. Donc, le fait que cela se passe à l’Université ne nous étonne guère puisque cet espace est une microsociété. Ce sont des individus qui viennent de partout avec leurs habitudes (qualités et défauts). Parmi ces mauvais penchants figurent l’usage et la consommation de substances illicites et illégales, telles que le cannabis », explique M. Tine.
Poursuivant, le criminologue rappelle que la culture du cannabis, banalisé et démocratisé, et la rencontre des personnes qui viennent de milieux différents créent « un cocktail explosif ». Le cannabis, soutient Benoît Tine, circule dans toute la Casamance. « Cela ne nous étonne point qu’on retrouve ces pratiques-là à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, un temple du savoir. L’université est une société en miniature. Ce n’est pas étonnant de voir ces autres travers de la société au sein de ce campus social », clarifie l’enseignant à l’Université Assane Seck de Ziguinchor.
« Garab ga », le coin des accros
Au-delà de l’espace universitaire, Benoît Tine considère qu’on retrouve la drogue dans les quartiers. Ce produit, confie-t-il, y est « très accessible » et peut coûter 1000 FCfa. De l’avis du Professeur en Sociologie et Criminologie, cet aspect peut être à l’origine de la circulation intense du chanvre indien jusque dans l’espace universitaire. « Avant, avec 500 FCfa, on pouvait avoir une certaine quantité. Aujourd’hui, il faut débourser 1000 FCfa pour en disposer parce que les prix ont connu une hausse. La même quantité peut être même vendue à 3000 FCfa. Les jeunes élèves et étudiants achètent autour de 1000 FCfa, à moins qu’ils ne se cotisent pour se payer le kilogramme ou 500 grammes », renseigne Benoît Tine.
Dans la cohorte des étudiants qui se sont lancés dans la consommation de la drogue, on retrouve certains qui ont commencé à s’adonner à cette pratique bien avant de fouler le sol de l’institution universitaire. Une fois au sein du campus, ils ont continué. Mais d’autres, poursuit M. Tine, ont, pour la première fois, consommé de la drogue à l’Université Assane Seck de Ziguinchor. « Donc, l’une des principales causes de la consommation du chanvre indien, c’est la pression des pairs. Cela se passe entre amis. On peut refuser une première et une deuxième fois. Mais, peut-être pas une troisième fois. C’est cette sociabilité qui fait que beaucoup, en un moment donné, dans l’espace universitaire, tombent dans cet usage du cannabis, voire de la toxicomanie », explique-t-il, précisant qu’à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, les consommateurs de drogue se connaissent et sont toujours ensemble. D’ailleurs, soutient-il, ils ont un endroit privilégié, « Garab ga » (l’arbre), où ils se retrouvent pour se lancer dans la consommation intense de la drogue.
THIES OUVRE LES CLASSES PREPARATOIRES LE 3 OCTOBRE PROCHAIN
Le projet des Classes préparatoires aux grandes écoles (Cpge) avance à grands pas. Selon son Coordonnateur, le Pr Magaye Diop, le démarrage des cours est prévu le 3 octobre prochain au sein de l’École polytechnique de Thiès (Ept).
Le projet des Classes préparatoires aux grandes écoles (Cpge) avance à grands pas. Selon son Coordonnateur, le Pr Magaye Diop, le démarrage des cours est prévu le 3 octobre prochain au sein de l’École polytechnique de Thiès (Ept). La première promotion comptera 50 étudiants.
À l’image des pays comme la Côte d’Ivoire, la Mauritanie ou le Maroc, le Sénégal aura bientôt ses Classes préparatoires aux grandes écoles (Cpge). Selon le Coordonnateur du projet des Cpge, le Pr Magaye Diop, le démarrage des cours est prévu le 3 octobre prochain au sein de l’École polytechnique de Thiès (Ept) qui héberge le projet. « Nous avions annoncé le démarrage des cours en septembre. Mais nous avons rencontré quelques difficultés dans le recrutement des professeurs agrégés français, surtout en sciences de l’ingénieur. Maintenant, nous avons retenu la date du 3 octobre pour commencer les cours », a indiqué le Pr Diop jeudi lors d’un entretien. Il souligne que tout sera mis en œuvre pour combler le retard en fin d’année. Le Coordonnateur du projet au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, d’ajouter que maintenant, le corps professoral est au complet. Il affirme que six professeurs locaux ont été recrutés et seront accompagnés aussi par des professeurs agrégés français pendant deux ans.
Magaye Diop a précisé que le projet a fait appel également à un professeur agrégé tunisien qui a fait ses preuves dans les classes préparatoires en Mauritanie. Il rappelle que les classes préparatoires demandent une pluridisciplinarité mais aussi des professeurs généralistes. Des ressources un peu rares dans notre pays. D’où le recours à l’expertise étrangère.
« Pour le démarrage, nous allons utiliser les infrastructures pédagogiques de l’École polytechnique. Des logements et le restaurant sont disponibles. Toutes les commodités sont réunies. Le Président Macky Sall a décidé de construire des locaux propres au projet. Les travaux ont déjà démarré aussi », a rassuré M. Diop, non sans souligner que des bourses d’excellence seront également octroyées aux étudiants. Le Pr Magaye Diop renseigne qu’il y a un accord entre le Sénégal et la France qui permet à ces professeurs de venir aider notre pays dans le démarrage du projet.
Un effectif de 50 étudiants pour la première promotion
Pr Diop révèle que la première promotion du projet comptera 50 étudiants. « Nous avons décidé de démarrer par les classes préparatoires scientifiques avec deux options : Maths-physiques et Sciences de l’ingénieur (Mpsi) et Physiques-chimie, Sciences de l’ingénieur (Pcsi). Chaque option aura 25 étudiants. Ce qui fera au total 50 pour éviter les effectifs pléthoriques », fait savoir le Coordonnateur du projet. Il a confié que le choix sur ces deux options n’est pas fortuit. En France, explique-t-il, les écoles d’ingénieurs puisent l’essentiel de leurs cerveaux dans ces deux options. « C’est ce qui nous a motivés pour ces deux options. Les élèves seront préparés pour les grandes écoles pendant deux ans ici au Sénégal. Nous ferons tout pour les maintenir afin qu’ils puissent intégrer nos propres écoles. C’est le souhait même du Président Macky Sall », soutient le Pr Magaye Diop.
Concernant le recrutement des élèves, il informe que celui-ci se fera sur dossiers de candidature. « La sélection des élèves se fera sur dossier. Le dépôt des dossiers de candidature a démarré le 2 août et sera clôturé le 22 prochain. Après, une commission de sélection va siéger sur la question », a dit le Coordonnateur du projet. Il précise que ce sont les bacheliers des séries scientifiques ayant obtenu des mentions « Bien » et « Très bien » qui sont concernés. La commission de sélection tiendra également compte du parcours du candidat depuis la classe de Seconde. Aux futurs pensionnaires et aux parents, le Pr Magaye Diop, enseignant-chercheur à l’École supérieure polytechnique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), se veut rassurant. « Des bourses d’excellence seront également octroyées aux étudiants », a-t-il indiqué.
Selon le Coordonnateur du projet, dans cinq ans, les filières seront renforcées en y greffant l’informatique et la biologie.
OUI AUX PRÉPA, MAIS AVEC TOUTES LES COMMODITÉS REQUISES !
Le chef de l’Etat Macky Sall a annoncé, lors de la cérémonie de remise des prix du Concours général 2022, l’ouverture au Sénégal de classes préparatoires aux grandes écoles internationales pour les meilleurs élèves de nos établissements secondaires.
Le chef de l’Etat Macky Sall a annoncé, lors de la cérémonie de remise des prix du Concours général 2022, l’ouverture au Sénégal de classes préparatoires aux grandes écoles internationales pour les meilleurs élèves de nos établissements secondaires. Les acteurs de l’Education approuvent l’idée tout en invitant le président Sall à mettre les moyens nécessaires avec toutes les commodités pour la réussite du projet.
Le chef de l’Etat, lors de la remise des prix du concours général, édition 2022, a demandé au ministre de l’Enseignement supérieur de ne plus envoyer «nos» meilleurs élèves à l’Etranger. Il en a profité pour annoncer l’ouverture de classes préparatoires au Sénégal. «Ne nous prenez pas les meilleurs pour les envoyer à l’Etranger maintenant que nous allons ouvrir les grandes classes préparatoires au Sénégal. Nous allons former les meilleurs ici. Il serait dommage qu’avec tant d’efforts nos meilleurs élèves aillent pour faire des facultés ailleurs alors qu’on a la possibilité de faire des prépas scientifiques au Sénégal. Nous n’avons plus besoin d’envoyer nos meilleurs produits à l’Etranger. L’Etat va mettre en place un dispositif nécessaire pour encadrer nos excellents élèves. Il va mettre en place des établissements prestigieux et des classes préparatoires pour les sciences et les autres filières dans le but de les former ici avec tout ce qu’il faut», a-t-il dit. En faisant cette annonce portant sur l’ouverture de classes préparatoires (Prépa) aux grandes écoles européennes, américaines, anglaises... le président Sall semble décider de ne plus investir à perte vu le taux de perdition de nos meilleurs élèves orientés à l’Etranger notamment en France. Les acteurs de l’école trouvent «salutaire» cette décision si et seulement si l’Etat offre à ces petits génies les conditions pour exceller ici au Sénégal.
Une idée approuvée mais…
Le secrétaire général du Sels (Syndicat des enseignants libres du Sénégal) Authentique, Abdou Faty, approuve l’idée mais avec un certain nombre de conditions. «Nous l’avons tous constaté. Le chef de l’Etat a demandé de tout faire pour que les écoles préparatoires puissent démarrer à Dakar. Cette fois-ci, il a demandé que ça démarre cette année même. Je n’y trouve pas d’inconvénient. Parce que amener nos fils à l’aventure en Europe avec ce monde ouvert, c’est parfois un danger. Le plus patent reste l’affaire Diary Sow. Mais si les ressources sont disponibles et les infrastructures aussi, pourquoi pas ? On doit faire comme la Côte d’Ivoire et le Maroc. On doit avoir nos propres classes préparatoires. De cette façon, nos enfants deviendront plus mûrs avant d’être envoyés ailleurs».
Pour le syndicaliste Faty, c’est une bonne option si l’initiative est bien préparée et bien planifiée. «Il faudrait que les autorités y mettent tous les moyens, surtout un environnement de qualité comme au Maroc. Les ressources humaines de qualité sont à foison au Sénégal comme partout ailleurs. C’est plus pertinent de faire les prépas ici. Ceux qui ont de l’argent, libres à eux d’envoyer leurs enfants à l’Etranger. Mais on doit croire à notre système éducatif et à nos ressources humaines. Les concours d’entrée à l’international, ce sont les Marocains qui viennent toujours en premier. Pour le cas du Sénégal, c’est bien possible. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement. Mettons juste les moyens. On pourra compétir après», propose Abdou Faty, le secrétaire général du Sels/Authentique. Il pense que les meilleurs élèves, préparés ici, seront plus enclins à revenir que ceux qui ont quitté le pays très tôt.
Trouver une plage pour faire éclore les classes prépa
Amidou Diédhiou, lui, explique que les classes prépa prônent l’excellence et montrent que dans notre pays nous avons des talents. Il estime qu’il nous faut trouver «une plage pour leur permettre d’éclore. Un espace qui permette donc à ces esprits fertiles de pouvoir être propices et utiles à la Nation. En termes d’environnement, dit-il, «ils sont chez eux, ils ne sont pas dépaysés». Or, ailleurs, «ils sont obligés d’abord de se familiariser». Mais, M. Diédhiou pense que l’effet d’annonce ne suffit pas. Il demande surtout «d’aller jusqu’au bout des choses. Les classes doivent venir après l’installation suffisante de lycées d’excellence partout au Sénégal. Cela doit se faire concomitamment. Cela va crédibiliser le système et permettre à nos enfants d’évoluer dans le pays, revenir et y servir. Déjà, l’incitation aux matières scientifiques, c’est un couronnement. On ne peut que s’en féliciter. Mais il faut aller aux actes. On n’improvise pas. Il faut planifier pour éviter les blocages. Il fait avoir l’avis de tous les acteurs de l’Education nationale». Il est formel. «Les classe prépa ne sont pas les universités elles-mêmes. C’est comme si on réduisait le temps que l’élève allait passer à l’extérieur. C’est plus bénéfique que désavantageux. C’est un choix que les gens font. Ils font la promotion du Sénégal. Il peut réussir si et seulement si on prend à bras le corps l’accession de l’école sénégalaise. Il faut surtout améliorer le cadre d’études (enseignant, école, élève). Et surtout motiver le premier intrant qu’est l’enseignant».
Son camarade syndicaliste et secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss), Saourou Sène, lui, relève un point très important. «Cela coïncidait avec l’affaire de l’Iam où des étudiants ont été amenés faire un voyage d’études en France. Arrivés dans ce pays, certains parmi eux ont pris la poudre d’escampette». Il souligne que lorsque le chef de l’Etat décidait de l’ouverture des classes Prépa au Sénégal, c’était pour permettre aux jeunes intelligents et doués d’être mieux préparés ici même. Saourou Sène trouve «excellente» cette idée de mieux préparer les cracks à domicile. Mais, dit-il, le préalable est que ces classes répondent aux normes et reçoivent l’investissement qu’il faut. «Si tel est le cas, on pourra apprendre à maintenir nos meilleurs élèves au Sénégal. Il faut que ces classes préparatoires soient dotées de toutes les commodités en termes de logistique nécessaire, de cadre adéquat, de technique, de technologie... Si cela est, je ne vois aucun inconvénient à ce qu’on maintienne les meilleurs au Sénégal. Les Marocains reconnaissent que la Faculté de médecine de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar est l’une des meilleures en Afrique». En d’autres termes, le secrétaire général du Saemss considère que si «nous faisons l’effort de faire de bonnes Prépa, avec toutes les commodités techniques, technologiques... on peut réussir ce projet».
Démocratisation du système éducatif Pour Amidou Diédhiou, il faut la dimension démocratisation du système éducatif pour éviter que ces classes reproduisent une sorte de discrimination. Saourou Sène embouche la même trompette. Il pense surtout que l’Etat n’a pas le droit de supprimer complètement les bourses étrangères. «Quelle que soit la situation des Prépa au Sénégal, si un élève fait un choix, on doit lui donner cette possibilité d’aller continuer ses études là où il désire» estime-t-il. C’est acté donc. L’Etat ne va plus envoyer des cracks en Europe ou aux Etats Unis pour les classes préparatoires aux grandes écoles. Seuls les fils de... auront la possibilité d’aller continuer leurs études à l’Etranger. Les fils de pauvres, quelles que soient leurs performances, resteront au Sénégal. N’est-ce pas là aussi une inégalité des chances ?
A ce propos, Saourou Sène considère que «le monde ne sera jamais un monde juste. Il n’y a pas une démocratisation de l’école. Les possibilités n’étant pas les mêmes, les compétences ne pourront pas être les mêmes» soupire le patron du Saemss.
AMINATA CISSE NIANG ÉLUE DOYENNE DE LA FACULTÉ DE DROIT DE L'UCAD
Aminata Cissé Niang est désormais la Doyenne de la Faculté des sciences juridiques et politiques. A l’Ucad, c’est une première.
Pr Aminata Cissé Niang est désormais la Doyenne de la Faculté des sciences juridiques et politiques. A l’Ucad, c’est une première.
Elue par ses pairs il y a environ deux semaines, Aminata Cissé Niang occupe désormais le fauteuil de Doyenne de la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), communément appelée Fac de Droit. Elle a comme assesseur Boubacar Ba. La cérémonie de passation de services a eu lieu hier à la Fac, avec le sortant, Alassane Kanté, qui n’a fait qu’un mandat.
Cette élection de Niang est une première à la faculté mais aussi à l’université. Fondée en 1949, l’Ecole de Droit de Dakar, qui, depuis 1957, date de la fondation de l’Université de Dakar, est devenue la Faculté de Droit et des sciences économiques, a formé d’éminentes universitaires. Mais, le plafond de verre a sauté en 2022. Presque une éternité. Une anomalie corrigée au sein du Temple du savoir, qui doit être la locomotive du progrès et du changement. «Notre faculté va donner l’exemple à suivre en manière de promotion de la femme dans la gouvernance universitaire», s’est félicité Kanté.
Sitôt installée, Pr Aminata Cissé Niang a indiqué la voie. Pas question pour elle de «promettre des miracles», mais plutôt d’insister sur la nécessité d’utiliser, de manière efficiente, les ressources mises à la disposition de l’institution pour atteindre les objectifs assignés. Des objectifs qui commencent d’abord par les missions classiques. «La mission d’enseignement et d’encadrement, qui s’inscrit dans un cadre juridique, est une mission qu’il faut absolument veiller à ne pas dévoyer, à ne pas pervertir. Il nous faut donc cerner de manière claire les contours et le contenu de ce cadre juridique», note-t-elle. Niang dit être la mère et la tante d’une partie de la communauté universitaire. «Un privilège» qu’elle compte utiliser pour mener à bien sa mission. «Une mère a un objectif et reste concentrée sur cet objectif : l’intérêt général et l’intérêt individuel de tout un chacun. Elle cherche la réussite de chaque membre de la communauté», enchaîne-t-elle.
A propos du Doyen sortant, il a eu la malchance de tomber au mauvais moment. «Notre mandature a coïncidé avec l’avènement de la crise sanitaire et économique mondiale, appelée Covid-19. Il s’y ajoute que l’institution a été profondément secouée par une crise électorale sans précédent, consécutive au renouvellement de l’amicale des étudiants», regrette-t-il.
Malgré tout, celle qui lui a succédé lui reconnaît un bon travail dans ce contexte difficile. En effet, Aminata Cissé Niang a souligné que Kanté est arrivé à un moment où de nouveaux défis, comme la diversification des programmes et le décloisonnement de l’université, sont venus s’ajouter aux problèmes classiques tels que la gestion des calendriers et la maîtrise des effectifs. Des contraintes qui sont désormais les siennes. Mais la concernée se dit prête. «Je puis vous assurer que le nouvel assesseur et moi sommes conscients de ce qui nous attend. Nous savons quelle est l’ampleur de la tâche, nous savons quelles sont les contraintes», rassure Niang.