Présidant la réunion hebdomadaire du conseil des ministres hier, mercredi 5 octobre, au palais de la République, le président Macky Sall a donné des instructions pour que tout soit mis en œuvre afin d’éviter des perturbations de l’année scolaire. La rentrée pour les élèves est fixée ce jeudi 6 octobre, soit trois jours après celle du personnel enseignant.
Le président de la République Macky Sall a réuni son gouvernement en conseil des ministres hier, mercredi 5 octobre. Lors de cette rencontre qui s’est tenue à quelques heures de la rentrée scolaire prévue ce jour, jeudi 6 octobre, le chef de l’Etat, a donné des instructions à ses ministres.
Abordant la question, il a demandé au Premier ministre et aux ministres concernés, «de veiller au respect du quantum horaire et à la qualité du système éducatif en vue de consolider l’école de la réussite et de l’excellence». A ce titre, Macky Sall a rappelé, «l’impératif de préserver un dialogue social permanent avec la communauté éducative pour asseoir un climat scolaire apaisé garantissant durant toute l’année 2022-2023, la continuité des enseignements et apprentissages ».
A la faveur de l’émergence du « Numérique à l’Ecole », le président de la République a invité le Premier ministre et les ministres impliqués à accentuer, «l’informatisation des établissements scolaires et à engager avec les collectivités territoriales, un vaste programme de reconstruction et de réhabilitation des écoles qui devra intégrer l’amélioration de leur cadre de vie avec pour objectif la réadaptation de l’architecture de nos écoles, collèges et lycées».
Au demeurant, relève le compte rendu de la rencontre, «le président Macky Sall a invité les ministres en charge de l’éducation et de la formation professionnelle, à veiller sans cesse à l’orientation scolaire et professionnelle des élèves et à travailler à atteindre 30 % des élèves dans la formation professionnelle. Macky Sall a aussi insisté sur « la nécessité de l’évaluation des programmes scolaires qui doivent mettre l’accent sur l’instruction civique, l’esprit scientifique, le développement technologique et numérique, le sport; mais également sur le renforcement des connaissances en matière d’histoire, de géographie et de culture ».
Enfin, il a engagé le gouvernement au regard des enjeux, « à changer de paradigme pour inventer l’Ecole du Futur pour faire des élèves des citoyens exemplaires ».
Face à ses ministres, Macky Sall n’a pas manqué de rappeler « les efforts exceptionnels consentis » ces dernières années, par l’Etat, pour la construction et l’équipement d’écoles, de collèges, de lycées et de salles de classes, mais également pour le recrutement d’enseignants et la revalorisation notable de leurs rémunérations, améliorant ainsi leurs conditions de travail ».
AMIDOU DIÉDHIOU DU SELS LIVRE LA RECETTE
Le secrétaire général national du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS), Amidou Diédhiou, liste les défis et les attentes pour un bon démarrage des cours et une année scolaire apaisée.
Ce jeudi 6 octobre, c’est le jour J pour les élèves qui font leur rentrée scolaire, après près de trois mois de vacances. Joint par téléphone hier, mercredi 5 octobre, le secrétaire général national du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS), Amidou Diédhiou, liste les défis et les attentes pour un bon démarrage des cours et une année scolaire apaisée.
«En tant qu’organisation syndicale, le souhait premier que nous exprimons, est d’arriver à une année scolaire très apaisée, très studieuse, une année où tous les acteurs tireront profit. Maintenant, à côté de ça, naturellement, il y a des préalables. C’est que d’abord, l’école étant une chose de tous, il faut que chaque acteur travaille à jouer le rôle qui est attendu de lui.
Les collectivités territoriales, à mon avis, doivent s’investir et à temps. Il faut mettre en place les fournitures scolaires. Ça ne doit pas attendre le mois de décembre ou janvier pour en faire une activité politique de grande envergure ; mais il faut également, au niveau local, que les populations organisées à la base comme les ASC s’organisent pour nettoyer, désherber et rendre les écoles fréquentables. Il faut, enfin, que l’Etat lui-même, pour les écoles qui sont inondées ou qui sont habitées par des sinistrés, mette en place un dispositif de pompage pour évacuer les eaux. C’est ça qui revient pour que les écoles puissent accueillir les potaches demain (aujourd’hui, ndlr). Si ce n’est pas fait, les gens doivent mettre à profit le weekend pour le faire, pour permettre aux enfants, dès lundi, de démarrer les enseignements.
Sur le côté syndical, nous aussi nous avons des attentes. Le gouvernement a été remanié. Les ministres de la Fonction publique, de l’Education nationale et des Finances ont changé. Nous pensons que chacun de ces ministres doit avoir en ligne de mire, à l’esprit l’ensemble des accords qui ont été signés le 26 février 2022. Le ministre de la Fonction publique doit savoir que des questions pendantes lui attendent. La première, qui est une question globale, c’est comment éradiquer la question des lenteurs administratives ? Il faut arriver à mettre systématiquement fin aux lenteurs administratives.
Mieux, on attend de lui la modification du décret 74-347, du décret 2006-392 devant permettre de trouver une solution à la douloureuse question des enseignants décisionnaires. Ça, c’est pour nous une question urgente qui ne doit pas attendre. Egalement, 5000 enseignants ont été recrutés par le gouvernement du Sénégal l’année dernière. Normalement, le 1er octobre, chaque enseignant devrait pouvoir constituer un dossier et le déposer pour être intégré dans la Fonction publique ; mais, jusqu’à ce jour, l’information que nous avons ne rassure pas.
Pour le ministère des Finances, nous attendons non seulement l’épuration des prêts DMC mais aussi, à la fin du mois de janvier 2023, la mise en œuvre de l’accord sur les augmentations des salaires. Pour ça, nous pensons qu’il doit anticiper. Le Comité de suivi, qui avait été mis en place, doit être anticipé et qu’il nous fasse des propositions sur comment il compte mettre en œuvre l’accord financier pour qu’il n’y ait pas d’erreurs dans le calcul qui pourraient amener des perturbations dans le système éducatif. Il y a également des fonctionnaires qui perçoivent à La Poste. Mais, du fait des difficultés que La Poste traverse, ces enseignants ne parviennent plus à avoir leurs salaires à temps. On ne les paie pas à temps et quand le salaire est payé, c’est soit la moitié qu’on te paie ou les trois quart. Nous estimons que le directeur général du budget doit trouver une solution à cette difficulté-là.
Pour le ministre de l’Education, nous l’appelons à l’ouverture, à l’accessibilité et au sens du dialogue et du partage. Il doit aussi créer un espace de dialogue permanent qui va permettre d’anticiper sur les difficultés que pourrait connaître le système éducatif.
De la même manière, nous attendons qu’il reprenne les discussions sur la revendication liée aux indemnités des agents d’administration. C’est-à-dire des agents qui sont dans les IEF (Inspections de l’éducation et de la formation, ndlr), les IA (Inspections d’académie, ndlr) ou même au niveau du ministère de l’Education nationale qui abattent un travail qui leur donne droit à des indemnités. Pour nous, il faut arriver à la création de ces indemnités.
Le ministère de l’Urbanisme avait promis aux syndicats d’enseignants de délivrer les dernières attestations des actes, c’est-à-dire des zones d’aménagement au plus tard le 31 décembre. Nous l’attendons fortement sur cette question pour qu’on puisse nous dire, pour qu’en fin décembre toutes les parcelles soient délivrées aux syndicats d’enseignants. Nous avons de nouveaux chantiers pour le système ; mais pour s’en occuper, il faut que le passif qui est là soit complètement résorbé».
L’UNESCO SONNE L’ALERTE À PROPOS DE LA PÉNURIE D'ENSEIGNANTS
La pénurie d’enseignants dans le monde inquiète la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay.
La pénurie d’enseignants dans le monde inquiète la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay. «Le manque de formation, les conditions de travail souvent difficiles et les financements insuffisants sont autant de facteurs qui fragilisent la profession enseignante et aggravent la crise mondiale de l’apprentissage. L’UNESCO a toujours placé les enseignants au cœur de la lutte pour le droit à une éducation inclusive et de qualité. Il est urgent que cette profession, dont dépend l’avenir de nos enfants, soit mieux reconnue», a-t-elle déclaré à l’occasion de la Journée mondiale des enseignants, dans un communiqué rendu public hier, mardi 4 octobre.
«Selon les estimations de l’UNESCO, il faudrait 24,4 millions d’enseignants supplémentaires dans l’enseignement primaire et près de 44,4 millions d’enseignants dans l’enseignement secondaire pour atteindre l’objectif d’une éducation de base universelle d’ici 2030. L’Afrique subsaharienne, qui possède les classes les plus surchargées au monde, est aussi la région où les enseignants ont la charge de travail la plus lourde. Les pénuries d’enseignants y sont également les plus criantes, 90 % des écoles secondaires souffrent de sévères manques de personnel», indique le communiqué. Et d’ajouter, «les nouveaux chiffres de l’UNESCO démontrent que pour atteindre les objectifs fixés par l’Agenda 2030, il manque en Afrique subsaharienne 5,4 millions d’enseignants au niveau primaire et 11,1 millions d’enseignants au niveau secondaire».
L’UNESCO appelle à l’amélioration des conditions de travail. «Dans les pays à faible revenu, le premier obstacle est la charge de travail. Selon de nouvelles données de l’UNESCO, dans ces pays, chaque enseignant du primaire a en moyenne 52 élèves par classe au niveau primaire, quand la moyenne mondiale est de 26. Ce ratio est particulièrement élevé en Afrique subsaharienne avec 56 élèves par enseignant, et en Asie du Sud avec 38 élèves. En Europe et en Amérique du Nord, on ne compte en moyenne que 15 élèves par enseignant », rapporte le document. Le manque de formation des enseignants est aussi pointé du doigt. « Les données de l’UNESCO indiquent que près de 26 % des enseignants du primaire et 39 % des enseignants du secondaire ne possèdent pas les qualifications minimales requises dans les pays à faible revenu, contre respectivement 14% et 16% au niveau mondial. Dans les régions isolées, défavorisées et rurales, les conditions s’aggravent et sont exacerbées par des besoins d’apprentissage accrus au sein de classes multiniveaux et multilingues», précise la source.
En effet, l’UNESCO n’a pas aussi manqué d’appeler à offrir de meilleures conditions salariales. «Cette crise des vocations est également accentuée par des salaires peu compétitifs. Les données de l’UNESCO indiquent que dans 6 pays sur 10 rémunèrent moins les enseignants du primaire que d’autres professionnels aux qualifications similaires. Ce phénomène est particulièrement manifeste dans les pays à revenu élevé. Dans 5 pays sur 6 de ce groupe, les enseignants du primaire perçoivent un salaire moins élevé que les autres professionnels aux profils comparables. Trois pays à revenu élevé ont néanmoins une politique salariale exemplaire en la matière : Singapour, avec un salaire moyen égal à 139 % de celui des professions comparables, l’Espagne (125 %) et la République de Corée (124 %)», rapporte le communiqué.
LES PERSONNELS ADMINISTRATIFS DÉCRÈTENT 48 HEURES
L’intersyndicale des personnels administratifs, techniques et de service (PATS) de l’Ucad, en synergie avec les travailleurs des autres universités, Crous et Isep, ont observé des sit-in pour réclamer une augmentation de salaires.
L’intersyndicale des personnels administratifs, techniques et de service (PATS) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, en synergie avec les travailleurs des autres universités, Crous et Isep, ont observé des sit-in pour réclamer une augmentation de salaires. La coalition des syndicats des enseignants du supérieur réclame également la défiscalisation des indemnités de logement. Les travailleurs ont décrété 48 heures renouvelables au terme de l’assemblée générale tenue à l’Ucad, pour donner le ton.
Le maître mot de l’assemblée générale des personnels administratifs, techniques et de service (PATS) est l’augmentation des salaires consentis par le Président Macky Sall qui a voulu que ça soit catégoriel, et dont les travailleurs des universités et des centres des œuvres ne sont pas encore bénéficiaires.
La coalition des syndicats des enseignants du supérieur (Cosyp) et 08 autres syndicats représentant les travailleurs administratifs et techniques des universités exigent en outre la défiscalisation des indemnités de logement et le dépoussiérage du décret 2 103 de 2018. C’est une foule immense composée de travailleurs arborant des brassards rouges qui faisait le décor, envahissant le baobab séculaire de la faculté de médecine.
Des Sg des 08 syndicats représentatifs sur les 09 que compte le collectif se sont relayés sur les marches du bâtiment principal de la faculté afin de réitérer leurs engagements et galvaniser les travailleurs. Tout en avertissant les éventuels défaillants… Souleymane Guèye, Sg national du syndicat autonome des travailleurs des universités et centres universitaires (SATUC), signale d’emblée que des assemblées générales sont tenues simultanément à Bambey, à l’Ugb et Ziguinchor et également dans les Crous et les Isep. L’objectif, dit-il, «c’est d’abord de dénoncer la sortie du l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation qui a essayé d’écarter le personnel des universités.
Pis, une note a été sortie par la Direction générale de l’enseignement supérieur (Eges) qui affecte une revalorisation, un décloisonnement d’un point indiciaire de 05% et la défiscalisation de l’indemnité de logement. Cela doit concerner l’ensemble des personnels des universités, malheureusement on l’a appliqué pour le personnel enseignant et de recherche mais on ne l’a pas encore appliqué pour les Pats. On s’offusque de cette décision !» martèle le coordonnateur adjoint du Pats qui ajoute à cela la revalorisation des salaires qui a été annoncé par le chef de l’Etat. Jusqu’à présent, la plus grande partie des travailleurs des universités attendent. C’est, dit-il, la raison pour laquelle ils se sont mobilisés pour exiger la signature du décret remplaçant le décret « 2 103 qui a été déposé depuis 2018 et qui souffre toujours dans les tiroirs du ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation».
Prenant la parole, le Sg national du Syndicat des travailleurs de l’enseignement supérieur (Cnts), François Babacar Touré, rajoute une autre couche. «Nous avons convié les travailleurs des établissements publics d’enseignement du supérieur et des centres des œuvres universitaires à des sit-in dans les différents campus pour manifester contre ce que l’on juge être de l’injustice par rapport aux taxes, parce que le Président, au mois de mai, a pris la décision d’augmenter les salaires des travailleurs de la Fonction publique. Et il l’a répété le 03 août en le généralisant pour les autres. Mais jusqu’à présent, le ministère de l’Enseignement supérieur n’a pas encore consenti ces augmentations dans nos budgets pour que ça apparaisse dans nos salaires. Ce que nous sommes en train de subir depuis 04 années, c’est depuis que Cheikh Oumar Hanne a été mis à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur ; aucune avancée n’a été faite pour les Pats. Ce qui l’intéresse, ce sont les enseignants», dénonce pour le déplorer le coordonnateur du collectif des organisations syndicales du supérieur avant d’invoquer à son tour le projet de décret qui souffre dans les tiroirs depuis 2018. «Nous réclamons aussi sa signature. C’était fait par le ministre de l’Enseignement supérieur d’alors avec les partenaires sociaux mais, avec l’arrivée de Cheikh Oumar Hanne, jusqu’à présent, rien n’a été fait. L’autre problème, c’est la généralisation des indemnités de logements». Ils décrètent enfin 48 heures renouvelables. «Nous avons décidé de ne plus travailler tant que des discussions et des décisions sérieuses ne seront pas prises. C’est pour toutes les universités et les centres d’œuvres. On fait 90% d’importance dans l’enseignement supérieur. Si on ne travaille pas, tout s’arrête !»
«UBI TAY JANG TAY» ENCORE À RUDE ÉPREUVE
Déficit d’enseignants, écoles inondées, hausse des prix… les défis à relever par le gouvernement afin d’assurer une rentrée scolaire dans les meilleures conditions et garantir une rentrée scolaire réussie sont énormes.
Après quelques mois de vacances, les élèves s’apprêtent à reprendre le chemin de l’école, ce jeudi 06 octobre 2022. Entre un déficit d’enseignants et de table-bancs, des écoles inondées, d’autres sans eaux ni toilettes, les défis à relever pour cette rentrée scolaire sont nombreux. Qui plus est, en raison de la hausse des prix, la rentrée scolaire de cette année est aussi un sacré casse-tête pour les parents d’élèves.
Après les enseignants, 3810000 élèves reprennent le chemin de l’école ce jeudi 06 octobre 2022. C’est la rentrée officielle des classes pour l’année académique 2022-2023. Et comme chaque année, les défis à relever par le gouvernement afin d’assurer une rentrée scolaire dans les meilleures conditions et garantir une rentrée scolaire réussie sont énormes.
Ainsi, en est-il du déficit d’enseignants, des établissements sans eaux ni toilettes, des abris provisoires, du déficit de table-bancs, de la mise à disposition des fournitures scolaires, de la révision des curricula, du transport des élèves, des tenues scolaires, des effectifs pléthoriques.
En effet, force est de reconnaître que quelques 244 écoles sont envahies par des eaux de pluie et les conditions sont difficiles pour que les élèves se rendent à l’école. L’autre grand défi de la rentrée scolaire est celui du suivi des accords signés avec les syndicats d’enseignants quand on sait que l’année dernière, l’école publique sénégalaise a connu près de trois mois de perturbations à cause des grèves des enseignants.
Certains facteurs dus à l’hivernage pourraient aussi perturber l’effectivité de cette rentrée dans de nombreuses localités du pays. Ce qui met le concept « Ubi Tay Diang Tay » à rude épreuve. C’est pourquoi, présidant un Conseil interministériel sur la rentrée scolaire vendredi dernier, le Premier ministre Amadou Ba a donné des instructions afin d’assurer une stabilité de l’année scolaire.
Entre autres directives, il a demandé à prendre « les mesures nécessaires pour renforcer le dialogue, la concertation avec toutes les familles d’acteurs et assurer le suivi de la mise en œuvre des accords signés avec les syndicats d’enseignants », « les dispositions pour élaborer et mettre en œuvre un dispositif de résorption de déficit de table-bancs », « à accélérer les mesures de libération des écoles inondées, à améliorer les niveaux de fournitures scolaires et accès aux toilettes dans les écoles et établissements ». Amadou Ba a aussi appelé à la « finalisation de la révision des curricula du préscolaire, de l’élémentaire, du moyen et du secondaire général ».
La rentrée scolaire est toutefois plus complexe cette année en raison du contexte de l’inflation générale. En effet, les prix des fournitures scolaires n’ont pas échappé à cette hausse. Ce qui a fini par susciter beaucoup d’inquiétudes chez les parents d’élèves. L’année scolaire 2022-2023 est donc une lourde opération pour le ministère de l’Éducation nationale et une épreuve difficile pour les parents d’élèves.
DEFICIT DE 45000 ENSEIGNANTS : LE MINISTÈRE DE L’EDUCATION DÉMENT
Le ministère de l’Education nationale dément l’information selon laquelle il y a un déficit de 45000 enseignants. « Ce déficit avait été enrayé en 2021 grâce à un recrutement spécial de 5000 enseignants en sus de 3800 autres issus des concours de recrutement des élèves maîtres et des élèves professeurs », a fait savoir le directeur de la Formation et de la Communication, Mohamed Moustapha Diagne dans un communiqué.
Selon lui, « il faut noter que le déficit en enseignants constitue un stock qui se renouvelle annuellement à cause des départs à la retraite, des cas de décès, des positions de disponibilité, de détachement, de mise en position de stage, des enseignants admis en commission de santé etc. » « En conséquence, il faut relever que pour l’année scolaire 2022-2023, 1075 enseignants sont en attente d’affectation après leur formation, compte non tenu des retours de stage et des situations de déséquilibre créées par des surplus d’enseignants constatés dans des écoles et établissements ainsi que des heures dues non atteintes », a indiqué M Diagne.
Et d’ajouter « Pour résumer, la direction des ressources humaines au titre de l’année 2022 2023 a demandé pour autorisation le recrutement de 5726 enseignants dont 2992 maîtres, 2525 professeurs et 209 inspecteurs ».
LES EAUX REFUSENT DE CÉDER LA PLACE AUX POTACHES
La rentrée scolaire risque d’être perturbée dans plusieurs écoles de la banlieue de Dakar sous les eaux. Les autorités travaillent sans relâche pour permettre aux élèves de démarrer les cours le 6 octobre. Le Oubi tey jangui tey n’est pas garanti.
La rentrée scolaire risque d’être perturbée dans plusieurs écoles de la banlieue de Dakar sous les eaux. Les autorités travaillent sans relâche pour permettre aux élèves de démarrer les cours le 6 octobre. Le Oubi tey jangui tey n’est pas garanti.
À l’Inspection de l’éducation et de la formation (Ief) de Pikine, on s’attèle aux derniers réglages pour l’ouverture des classes. « Les conditions de travail risque d’être difficiles pour les élèves », souffle un membre de l’Ief, l’une des composantes de l’Inspection d’académie (Ia) de Pikine Guédiawaye qui comprend 36 écoles primaires, 6 collèges publics, 4 structures préscolaires publiques et 101 structures privées, selon Matar Guèye, secrétaire général de l’Ief de Pikine. Pour avoir un aperçu sur la situation des écoles qui sont sous les eaux, il suffit juste de franchir la porte de l’Ief de Pikine pour se retrouver de l’autre coté en face de l’école Elimane Ndiaye qui est dans une situation catastrophique. « Ici, ce sont les eaux usées et non les eaux de pluies », renseigne d’emblée M. Guèye. « Les écoles Elimane Ndiaye 1 et 2, une partie de l’école 7A, l’école Mame Yelli Badiane et l’école Kabirou Mbodj sont tous sous les eaux », informe-t-il. Mais le secrétaire général de l’Ief assure que les autorités sont à pied d’œuvre pour que tout puisse se passer normalement avant l’ouverture des salles de classes.
Le cri du cœur du directeur de l’école Elimane Ndiaye
Les raccordements de l’Office national de l’assainissement (Onas) qui sont passés par l’école Elimane Ndiaye, située en face du centre de santé Baye Talla Diop, ne font qu’empirer la situation. A chaque fois, ce sont les mêmes désagréments notés. La cour de l’école est remplie d’eau, les portes et les fenêtres des classes sont devenues vielles et les tables-bancs cassés. Les eaux ont fini d’envahir presque toutes les salles de classe, même le bureau du directeur n’est pas épargné. Une situation difficile pour M. Badji, le nouveau directeur de l’école, qui lance un appel aux parents d’élèves et aux bonnes volontés pour permettre à ses élèves de débuter les cours en même temps que leurs camarades des autres écoles.
A Diamegueune-Sicap Mbao, deux collèges encore sous les eaux ...
Diamegueune-Sicap Mbao fait partie de ces communes les plus touchées par les inondations. « Depuis plus de deux semaines, nous sommes dans le pompage pour évacuer les eaux. C’est pourquoi en ce moment, il ne reste que deux collèges qui sont encore inondés. Les autres écoles primaires sont en train d’être pompées, même si la nappe nous cause énormément de problèmes. Des motopompes de 150 m3 et 80 m3 sont mises à notre disposition pour évacuer définitivement les eaux de pluies des maisons et des écoles », a dit Abdou Samath Diouf, président de la plateforme de lutte contre les inondations.
Les sapeurs-pompiers au secours des écoles de Thiaroye
Les sapeurs-pompiers ont du pain sur la planche. A l’école Ndiawar Diagne de Thiaroye, les soldats du feu procèdent au pompage des eaux, aidés en cela par plusieurs jeunes membres du collectif pour la lutte contre les inondations. Ce dispositif est mis sur place dans plusieurs endroits de la banlieue, surtout dans les écoles, renseigne un membre de ce collectif qui pense que la situation risque d’être très difficile pour l’ouverture prochaine des classes.
L'ÉQUATION DES DÉPARTS MASSIFS DU CORPS ENSEIGNANT DANS LES ZONES DITES DIFFICILES
Vélingara, Kédougou, Matam. Ces localités sont, chaque année, sur la sellette quand on évoque le mouvement national des enseignants. Elles enregistrent, en effet, le plus grand nombre de départs d’enseignants pour diverses raisons
Vélingara, Kédougou, Matam. Ces localités sont, chaque année, sur la sellette quand on évoque le mouvement national des enseignants. Elles enregistrent, en effet, le plus grand nombre de départs d’enseignants pour diverses raisons. C’est le cas encore cette année. Si le phénomène continue de hanter le sommeil des parents d’élèves, il ne peut en aucune manière justifier le faible taux de réussite souvent noté dans ces zones par rapport à la moyenne nationale, rassure-t-on au Ministère de l’Education nationale.
A la veille de chaque rentrée des classes, la question revient sur la table, preuve qu’elle reste lancinante et préoccupante. On parle-là du phénomène des départs massifs d’enseignants de certaines zones reculées. Un problème dont la première conséquence est le creusement du déficit d’enseignants dans les zones concernées. Cependant, comme le soutient le Directeur de l’Enseignement moyen-secondaire général (Demsg) au Ministère de l’Education nationale, Papa Kandji, le phénomène fait partie de l’ordre normal des choses si l’on se réfère aux textes. En effet, le départ des enseignants, quel que soit l’endroit où exerce celui-ci, entre dans le cadre du mouvement démocratique qui dépend du nombre de points engrangés par le concerné. Pour autant, le phénomène est beaucoup plus criant dans les zones défavorisées réputées difficiles pour certains. On peut citer surtout la zone sud, le sud-est ainsi que la partie nord du pays. Vélingara, Matam, Kédougou voire même Tambacounda sont des contrées où on note, chaque année, le plus fort mouvement du côté des enseignants, a reconnu le Demsg. Et ce n’est pas sans conséquences sur la qualité des enseignements, selon certains acteurs. « Le départ massif d’enseignants impacte négativement la qualité des enseignements », regrette Boubacar Camara, Principal du collège d’enseignement moyen (Cem) de Kandiaye, département de Vélingara (région de Kolda). Chef d’établissement et parent d’élèves, M. Camara constate l’ampleur du phénomène qui, dit-il, a des répercussions directes sur le quantum horaire et sur la qualité des enseignements-apprentissages. « À cause des départs massifs d’enseignants, les chefs d’établissement sont obligés de surcharger des enseignants d’une même discipline. Par exemple, un enseignant qui ne devait avoir que 24 heures par semaine peut se retrouver avec 29 heures, voire 30 heures de cours par semaine », déplore le Principal du Cem de Kandiaye. La surcharge horaire chez un enseignant, note-t-il, peut influer négativement sur la qualité de la préparation des cours « parce qu’un enseignant n’est pas un robot ; il doit avoir du temps de repos ».
À Vélingara, le départ massif d’enseignants lors du mouvement national constitue, selon les acteurs de la communauté éducative locale, un goulot d’étranglement pour l’école. « Chaque année, des dizaines d’enseignants quittent cette localité pour aller servir ailleurs », a indiqué le Préfet de Vélingara, Mamadou Lamine Ngom. L’autorité administrative a déploré cette situation à l’occasion du Comité départemental de développement (Cdd) consacré à la rentrée scolaire 2022/2023. « Cette année, on a plus d’une quarantaine de départs d’enseignants et malheureusement il n’y a que quelque 14 nouvelles arrivées. Il va donc falloir que l’Ief puisse faire usage d’une certaine gymnastique pour pouvoir combler le gap engendré en attendant l’arrivée des nouveaux enseignants en formation et qui vont sortir incessamment », précise le Préfet. « Si on n’a pas la dotation nécessaire en personnel d’ici le 3 octobre prochain, il y aura quelques écoles qui risquent d’avoir des difficultés », a indiqué l’Inspecteur de l’éducation et de la formation (Ief) de Vélingara, Déthioukh Samba. Il rappelle que sa circonscription est habituée à ce phénomène auquel elle est confrontée chaque année à l’ouverture des classes. « Nous sommes habitués, car nous sommes conscients que nous sommes dans une zone de départ massif. C’est pourquoi nous trouvons des stratégies pour enrôler au niveau local certaines personnes capables de tenir une classe en attendant la dotation en personnel », a dit l’Ief. Il souligne qu’avant l’arrivée des nouveaux instituteurs, l’école à Vélingara se contente de l’effectif disponible. Une situation que dénonce Pathé Baldé, parent d’élèves. « Chaque année, nos enfants se plaignent du manque d’enseignants dans la zone. C’est toujours difficile pour un parent de savoir que son enfant n’étudie pas correctement à cause du manque d’enseignants », déplore M. Baldé.
Un phénomène justifié souvent par les conditions de travail
La région de Kédougou vit également la même situation que Vélingara. Elle fait partie de ces zones les plus impactées par le départ massif des enseignants à chaque mouvement national. Cette année, le besoin en termes d’enseignants dans cette contrée orientale du pays est estimé, selon le Secrétaire général de l’Inspection d’académie, à 269 enseignants. De l’avis de Bakary Cissokho, ce gap est dû surtout aux départs enregistrés dans le corps enseignant. « Le phénomène impacte les apprentissages et les performances scolaires. Dans notre région, dès qu’un enseignant fait 3 ans, il demande à être affecté ailleurs, car c’est un droit qui lui revient d’être muté ailleurs », a indiqué l’Inspecteur Cissokho. L’autorité académique fait preuve de compréhension face au phénomène.
Le désir de se rapprocher des siens, l’autre argument
« Il faut savoir que c’est d’abord naturel de vouloir se rapprocher de chez soi, mais, autre chose à ne pas négliger, c’est que la plupart sont titulaires de diplômes universitaires et veulent donc se rapprocher des centres universitaires pour continuer leurs études », souligne Bakary Cissokho. Analysant l’impact de cette réalité sur la qualité des enseignements-apprentissages, il reconnaît que le manque d’expérience et le temps d’adaptation dans la zone sont des aspects à ne pas négliger. « Si les nouveaux qui sont inexpérimentés ne reçoivent pas un accompagnement pédagogique de qualité, cela impacte négativement les résultats », explique Bakary Cissokho. Le Secrétaire général de l’inspection d’académie de Kédougou demande à l’Etat de renforcer les recrutements et de tenir compte de la provenance des uns et des autres dans les affectations. « Les gens doivent accepter de revenir dans leur terroir pour servir l’école et leurs cadets », plaide El Hadj Koly Cissokho, le Président de l’Union régionale de l’association des parents d’élèves de Kédougou. « À chaque fois, ce sont de nouvelles équipes qui viennent et là c’est très difficile pour les enfants », déplore le parent d’élève.
Evoquant le phénomène, le Secrétaire général du Cusems à Kédougou, Justin Thiarouna Bidiar, justifie cela par les difficiles conditions de travail des enseignants à l’intérieur du pays. « Outre le problème de l’adaptation, il y a des zones où les conditions sont très difficiles pour travailler. Beaucoup de collègues préparent leurs fiches à l’aide de lampes tempête ou de torches. Ces conditions ne permettent pas aux enseignants de rester longtemps sur place et dès qu’ils ont la possibilité de compétir dans le cadre du mouvement national, ils n’hésitent pas », explique l’enseignant. « C’est pourquoi chaque année, il y a des centaines de nos collègues qui quittent la zone », a déploré Justin Thiarouna Bidiar.
310 enseignants sur le départ cette année à Matam
L’Inspection d’académie de Matam est l’une des plus touchées par le mouvement national des enseignants. Comme chaque année, la circonscription académique enregistre de nombreux départs. Une situation qui accentue le déficit en personnel enseignant dans la région. Par exemple, pour cette rentrée, 310 enseignants ont exprimé leur envie de quitter la région conformément à ce que leur permettent les textes concernant le mouvement national. Seuls 20 enseignants sont attendus comme nouveaux venants, selon les chiffres fournis par l’Inspecteur d’académie Mbaye Babou, lors du Comité régional de développement (Crd) tenu en prélude à la rentrée scolaire. « À cause du nombre important de départs, le gap à résorber est estimé globalement dans la région à 355 enseignants », déplore l’autorité académique. Selon lui, ces départs massifs peuvent s’expliquer par les conditions de travail souvent très difficiles, mais aussi le climat qui prévaut dans cette partie septentrionale du pays. Celui-ci reste dominé durant toute l’année par une chaleur accablante, pas moins de 40 degrés à l’ombre. Mbaye Babou de reconnaître que le déficit de personnel enseignant impacte sans nul doute le quantum horaire. « Mais comme d’habitude, on essaie de s’adapter face à la situation pour combler le gap en procédant à une rationalisation des effectifs », affirme l’Inspecteur d’académie de Matam.
Un phénomène encadré et régi par les textes
À Dakar et Thiès, de nouveaux sortants ne sont plus autorisés à postuler à des postes dans le système éducatif. « Ce sont des circonscriptions où on bloque l’arrivée des sortants de formation afin de mieux gérer le déficit noté à l’intérieur du pays », a indiqué Papa Kandji, le Directeur de l’Enseignement moyen-secondaire général Demsg. Une mesure qui, dit-il, permet de mieux réguler le mouvement des enseignants dans le système. Mieux, poursuit M. Kandji, les nouvelles recrues affectées à l’intérieur du pays ne peuvent prétendre à une autre affectation durant trois années ferme. Toutefois, Papa Kandji réaffirme que le départ massif des enseignants dans certains coins du pays et qui est décrié par certains est un phénomène qui entre dans la gestion démocratique du mouvement national des enseignants.
Interpellé sur l’impact que celui-ci pourrait avoir sur la qualité des enseignements-apprentissages, le Directeur de l’Enseignement moyen-secondaire général de faire savoir qu’aucune étude scientifique n’a encore démontré cela. Pour preuve, dit-il, Matam, qui, en 2021, s’était classée première en termes de résultats au niveau national reste encore une des principales zones de départ dans le système éducatif. « Tout dépend de l’engagement, quelle que soit la zone où l’on exerce, car on peut être nouveau dans le corps et être plus engagé qu’un ancien », note Papa Kandji.
Miser sur une discrimination positive pour fixer les enseignants
De l’avis du Secrétaire général national du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), Amidou Diédhiou, le maintien sur une longue durée des enseignants dans les zones réputées difficiles reste un casse-tête dans le système éducatif. Pour relever le défi, M. Diédhiou recommande, entre autres stratégies, l’application d’une politique basée sur une discrimination positive en termes de motivation. Aussi, dit-il, une amélioration de l’environnement scolaire et des conditions de travail peut aider à inverser la tendance actuelle notée dans le cadre du mouvement national des enseignants. Le Secrétaire général national du Sels propose même la création d’une indemnité spécifique et une meilleure implication de la part des collectivités territoriales. Un avis que le syndicaliste partage avec certains membres de la communauté éducative. « Pour trouver une solution à ce phénomène, je pense qu’il faut que l’Etat accepte de mettre en place des conditions idoines dans les zones difficiles afin d’attirer et de maintenir les enseignants dans ces zones-là », renchérit le Secrétaire général de l’Inspection d’académie de Kédougou, Bakary Cissokho. Justin Thiarouna Bidiar, membre de la société civile éducative à Kédougou est du même avis. « Il faut que l’Etat accompagne les enseignants qui acceptent de servir en milieu rural. Il doit tout faire aussi pour éliminer les abris provisoires dans le système, car les enseignants qui sont dans ces classes travaillent dans des conditions difficiles », a déclaré M. Bidiar.
CES MAUX QUI GANGRÈNENT L’ÉCOLE SÉNÉGALAISE
La rentrée des classes est prévue ce lundi 3 octobre pour les enseignants et le jeudi 6 pour les élèves. Mais il s’avère que les enseignements ne pourront pas démarrer à date échue dans plusieurs zones à cause notamment des eaux de pluies.
La rentrée des classes est prévue ce lundi 3 octobre pour les enseignants et le jeudi 6 pour les élèves. Mais il s’avère que les enseignements ne pourront pas démarrer à date échue dans plusieurs zones à cause notamment des eaux de pluies. Même si le gouvernement a pris des mesures dans ce sens. D’après le rapport introductif du Comité régional de développement (Crd), la région de Dakar compte 187 écoles inondées, 37 ne disposant pas d’eau courante dont 29 (78%) dans l’académie de Rufisque. Dans la banlieue, précisément, des écoles sont encore sous les eaux. Mais au-delà de ces facteurs de blocage, Bés bi s’intéresse, de façon générale, aux problèmes du système scolaire qui peinent à trouver des solutions durables.
Au-delà la question de l’évacuation des eaux de pluie qui pourrait retarder la reprise des cours dans certaines zones, l’Ecole publique fait face à plusieurs défis. Entre autres, il y a l’insuffisance des structures publiques qui dicte la floraison de écoles privées, notamment dans le milieu urbain. Ce privé qui demeure cher pour les parents, mais qui y trouvent le « salut » pour leurs enfants. Non pas forcément pour ses résultats, mais surtout pour échapper aux nombreuses grèves et les effectifs pléthoriques par endroits. Le quantum horaire grevé à cause des perturbations qui empêchent la réalisation, dans les délais, des contenus planifiés. Il y a également la difficulté de systématiser les évaluations standardisées dans le privé. Dans le programme formation professionnelle et technique, le public est faiblement représenté. Cette situation s’explique en grande partie par le faible pourcentage des sortants du cycle fondamental inscrits dans l’enseignement technique à cause du nombre réduit de structures publiques.
Mettre le Paquet sur le dialogue pour éviter des perturbations
Avec le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence dans le secteur de l’éducation et de la formation (Paquet-Ef) - qui est le cadre d’opérationnalisation de la Lettre de politique générale et dont la première phase se termine en 2022, la systématisation d’un cadre de dialogue multi-acteurs devient plus qu’un impératif, notamment à la veille de la rentrée scolaire 2022/2023 qui se déroule dans un contexte hivernal marqué par les inondations, l’installations de nouvelles équipes dans beaucoup de collectivités territoriales mais aussi par de profondes mutations en cours dans le système éducatif. A défaut de cela, des perturbations risquent de survenir. Il faut rappeler que le système éducatif est confronté à plusieurs crises profondes. En effet, chaque année, les syndicats paralysent pratiquement le système avec des revendications liées à leurs conditions de travail. Pour sa part, l’Etat peinait ou tardait à respecter ses engagements. Mais la revalorisation de la grille indemnitaire semble être un atout pour stabiliser l’école cette année. Sauf d’autres surprises.
COCKTAIL DE TALENTS ARTISTIQUE D'AFRIQUE
La galerie d’art moderne "Les arts du Soleil" de Dakar, basée à Yoff, accueille depuis le mois passé une expo dans le cadre d’une collaboration entre les artistes venus du Nigeria et du plasticien sénégalais Mor Faye (MURF)
La galerie d’art moderne "Les arts du Soleil" de Dakar, basée à Yoff, accueille depuis le mois passé une expo dans le cadre d’une collaboration entre les artistes venus du Nigeria et du plasticien sénégalais Mor Faye (MURF), président du Cercle Panafricain des Artistes (Paca-Sénégal) et Président de l'Association Art Éducation Environnement.
Dans cette vidéo, nous vous proposons de revoir les œuvres qui y sont exposées dans le cadre de ce projet par cette galerie attractive..
LA BA FORMULA POUR UNE ANNÉE SCOLAIRE APAISÉE
Pour une année scolaire apaisée, le Premier ministre a donné 20 directives aux différents ministères impliqués dans le fonctionnement de l’école. C’était hier, lors d’un Conseil interministériel sur la rentrée des classes
Pour une année scolaire apaisée, le Premier ministre a donné 20 directives aux différents ministères impliqués dans le fonctionnement de l’école. C’était hier, lors d’un Conseil interministériel sur la rentrée des classes.
C’est l’ère des directives. Après le Conseil présidentiel sur la cherté de la vie, il s’est tenu hier un Conseil interministériel sur la rentrée des classes, lors duquel Amadou Ba a formulé une vingtaine de directives et recommandations pour lever tous les obstacles pouvant anéantir les conditions d’une bonne année scolaire. Il a demandé le renforcement du dialogue social, de la concertation avec tous les acteurs et le suivi de la mise en œuvre des accords avec les syndicats d’enseignants.
Pour le Premier ministre, il faut finaliser la révision des curricula du préscolaire, de l’élémentaire, du moyen et du secondaire général, la mise en œuvre d’un dispositif de résorption du déficit des tables-bancs et des mobiliers scolaires, l’achèvement des constructions scolaires, l’adoption d’un grand projet spécial de réhabilitation, de construction et d’équipement d’infrastructures selon un modèle architectural durable intégrant les changements climatiques et la transition écologique, l’augmentation des moyens pour répondre aux besoins des établissements…
Par ailleurs, le Pm a demandé l’adoption des dispositions nécessaires pour l’orientation de 30% des élèves issus du cycle fondamental dans la formation professionnelle, le renforcement de la promotion de l’enseignement des mathématiques, des sciences et des technologies, l’intégration de l’éducation aux valeurs positives de la société dans la formation des élèves et du personnel de l’éducation.
Dans ses recommandations, Amadou Ba a plaidé la mise en œuvre du Plan de renforcement des capacités permettant le développement professionnel des personnels enseignants et administratifs, la disponibilité du personnel à tous les niveaux et la poursuite de la dotation des élèves et des enseignants, de manuels scolaires et de guides pédagogiques conformes à l’approche par les compétences et la poursuite de l’expérimentation de l’utilisation des langues nationales à l’école.
Pour satisfaire les doléances des enseignants, Amadou Ba a exhorté le ministre des Finances à accélérer la mobilisation des contreparties financières de l’Etat dans la mise en œuvre des projets, le transfert des budgets de fonctionnement destinés aux écoles et établissements, la mise à disposition des fonds de dotation et de concours aux collectivités territoriales pour une prise en charge correcte des compétences en éducation. Sans oublier la livraison dans les meilleurs délais, des tenues scolaires. «J’invite tous les acteurs et partenaires de l’éducation à mettre en synergie leurs efforts pour relever tous les défis du système éducatif», demande le Pm.