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22 avril 2025
Éducation
MOUHAMED MOUSTAPHA FALL DISTINGUE
Le Sénégalais, Mouhamed Moustapha Fall, président de l’Institut Africain des Sciences Mathématiques (AISM), a remporté le prestigieux Prix Ramanujan 2022 pour les jeunes mathématiciens des pays en développement, a-t-on appris
Le Sénégalais, Mouhamed Moustapha Fall, président de l’Institut Africain des Sciences Mathématiques (AISM), a remporté le prestigieux Prix Ramanujan 2022 pour les jeunes mathématiciens des pays en développement, a-t-on appris d’un communiqué du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
«Composé d’éminents mathématiciens du monde entier, le jury du Prix Ramanujan, a apprécié les «résultats impressionnants sur l’existence et la non-existence de solutions d’équations aux dérivés partiels linéaires et non-linéaires inspirées de la géométrie et Mathematical Physics» du professeur Fall», a fait constater dans une note le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Le Prix Ramanujan porte le nom du mathématicien indien Srinivasa Ramanujan. Il a été fondé en 2004 et a été décerné pour la première fois en 2005. Le prix est décerné à un chercheur d’un pays en développement âgé de moins de 45 ans, qui a mené des recherches exceptionnelles dans un pays en développement. Le lauréat reçoit une enveloppe de 15 000 euros en appui à ses recherches.
Originaire de Keur Samba Kane (Région de Diourbel), le professeur Fall a effectué son cycle secondaire au Lycée Seydina Limamoulaye de Dakar et ses études universitaires à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis.
Après son DEA en mathématiques appliquées à l’UFR des Sciences appliquées et Technologies (SAT), le jeune Fall a poursuivi ses études en Europe où il a obtenu le Diplôme d’études supérieures à l’ICTP et un Doctorat en mathématiques de SISSA (Italie). Il a occupé des postes post-doctoraux en Belgique, en Allemagne et en Italie, avant de revenir servir son pays à AIMS (avec une chaire financée par le Alexander von Humboldt fondation).
Auteur de publications scientifiques, le Professeur Fall a assuré l’encadrement et le suivi de plusieurs étudiants en Master et Doctorat au Sénégal. Il est, aujourd’hui, le seul africain membre du Conseil Scientifique International du Programme International des Sciences Fondamentales de l’UNESCO, 2021-2023. Depuis janvier 2023, il a commencé son mandat en tant que membre du comité exécutif de l’IMU pour 2023-2026.
Le professeur Fall est le deuxième africain à remporter le Prix Ramanujan, après le gabonais Philibert Nang qui l’a obtenu en 2011. Cette récompense vient une fois de plus honorer le système d’enseignement supérieur et de recherche Sénégalais.
VERS LA REVISION DES PROGRAMMES SCOLAIRES
Le processus de révision des programmes scolaires, plus globalement la révision des curricula, a démarré par la mise en place du dispositif organisationnel depuis l’année scolaire 2021/2022. La précision est faite par le ministère de l’Éducation nationale
Le processus de révision des programmes scolaires, plus globalement la révision des curricula, a démarré par la mise en place du dispositif organisationnel depuis l’année scolaire 2021/2022. La précision est faite par le ministère de l’Éducation nationale.
Dans un communiqué, les services du ministre Cheikh Oumar Anne précisent que l’Inspection générale de l’Éducation et de la Formation (IGEF), chargée de la mission « permanente de suivi et d’évaluation de la politique éducative », pilote cette révision des programmes. Laquelle concerne le préscolaire, l’élémentaire, le moyen, le secondaire, l’éducation de base des jeunes et des adultes y compris les daara.
« L’Éducation reste adossée à une logique continue de réforme des curricula en vue de les adapter aux différents contextes et aux besoins des apprenant(e)s. De 1960 à nos jours, des programmes pertinents ont été conçus par des experts nationaux imbus de valeurs patriotiques - qui ont permis de former des cadres de haut niveau dans tous les domaines », indique le document.
Avant de rappeler : « L’État a ainsi régulièrement évalué les programmes scolaires en tenant toujours compte de la demande exprimée par la communauté. Plusieurs réformes majeures du système éducatif sénégalais ont eu lieu notamment celles de 1962, 1971, 1991, 2000 et 2012. »
Ainsi, « la première réforme de 1962 avait pour finalité d’adapter le système d’éducation à des objectifs plus conformes aux nouveaux besoins et réalités du pays nouvellement indépendant. Celle de 1971 relative à la Loi d’orientation de l’Education nationale n° 71-36 du 3 juin 1971 consacre une réforme en profondeur de l’école sénégalaise « (…) prenant sa source dans les réalités africaines et aspirant à l’épanouissement des valeurs culturelles » du continent.
En janvier 1981 se sont tenus les États généraux de l’Éducation et de la Formation. Les principales conclusions de ces assises sont entre autres : la création de « l’École nouvelle », pour articuler la théorie à la pratique, l’école à la vie en réhabilitant le travail manuel en tant que facteur d’insertion sociale, la création de la cellule école/milieu pour renforcer le caractère communautaire de l’école. »
Il était aussi question de « l’élaboration et le financement de plans d’action d’écoles liés à la mise en œuvre des programmes des classes pilotes, la suppression de la méthode « pour parler français » communément appelée méthode CLAD. Une décennie après, la loi d’orientation n° 91-22 du 16 février 1991 réitère la laïcité, la promotion des valeurs démocratiques, l’ancrage de l’école dans les réalités sénégalaises et africaines. Elle est modifiée par la loi 2004-37 du 15 décembre 2004 qui a introduit l’obligation scolaire de 10 ans pour la cible des enfants âgés de 6 à 16 ans. »
Dans la même logique, « en 2000, notre pays a entrepris une réforme en profondeur de son système éducatif dans la mouvance de ‘’l’Éducation Pour Tous’’, par le biais du Programme décennal de l’Éducation et de la Formation, qui a pris fin en 2012. »
Le ministère ajoute que « toutes ces réformes avaient pour objectif principal, la mise en place d’un système éducatif fondé sur les valeurs culturelles du pays et ouvert aux valeurs universelles. Depuis 2012, de nouvelles réformes structurantes s’opèrent. Pour la période 2013-2025, le Gouvernement du Sénégal a formulé une nouvelle Lettre de Politique sectorielle générale (LPSG) pour le secteur de l’Education et la Formation opérationnalisée par le Programme d’amélioration de la dualité, de l’équité et de la transparence (PAQUET-EF). »
Lequel programme, « mis à jour (2018-2030) prend en considération de nouvelles orientations notamment celles liées aux engagements internationaux (l’Objectif de développement durable 4, l’Agenda 2063 de l’Union africaine) et nationaux (Plan Sénégal émergent, acte III de la décentralisation) auxquels le Sénégal a souscrit. Ainsi, il met l’accent, entre autres, sur la réforme des programmes et la clarification de leurs liens avec les problématiques de la vie courante. De nouvelles logiques d’apprentissage et de développement compétences sont en cours. »
A titre illustratif, le document cite « les changements climatiques, l’éducation aux valeurs et l’intégration du numérique. » Il est également prévu « de prendre en compte l’Histoire générale du Sénégal, les figures emblématiques du pays et les contributions d’universitaires tels que celles de Cheikh Anta Diop dans les programmes scolaires », souligne le document. Non sans préciser que « la révision des programmes scolaires s’inscrit nécessairement dans un contexte curriculaire plus large convoquant les relations enseignant(e)s/apprenant(e)s, les horaires, les méthodes et démarches d’enseignement, les manuels, les évaluations, la formation des enseignant(e)s, les infrastructures et équipements… Autant d’orientations et d’innovations qui justifient la révision des curricula dans le sens d’un continuum préscolaire, élémentaire, moyen et secondaire. S’adossant aux politiques publiques en matière d’éducation, elle nécessite un regard critique permettant d’établir un diagnostic clair. »
Aussi, « pour entreprendre une action d’une telle envergure et d’un tel intérêt majeur pour les populations, le Ministère a décidé d’organiser de larges consultations. Elles vont concerner tous les maillons de la nation : les institutions de la République, les départements ministériels, les universités, les partenaires sociaux, les partenaires au développement, les enseignants, les parents d’élèves, les élèves, la société civile, le patronat, les autorités religieuses et coutumières etc. Au-delà de sa dimension consultative, ce processus sera transparent, public et inclusif pour une offre d’éducation équitable. La nature de cet exercice requiert cependant une bonne planification des activités y afférentes et un encadrement soutenu par une expertise qualifiée et expérimentée. »
Dès lors, le Ministère de l’Éducation nationale s’engage à « la construction d’un Curriculum consensuel, souple, ouvert et adapté à nos réalités sociales, culturelles, historiques, linguistiques, religieuses, économiques, tout en rappelant que « l’ambition du Gouvernement du Sénégal est de mobiliser toutes les ressources nécessaires pour des offres d’éducation capables de produire des citoyennes et des citoyens aptes à répondre aux aspirations de la Nation ».
LES ETUDIANTS DE L'UGB RAMENENT LA BALLE A TERRE
La Coordination des étudiants de Saint-Louis (CESL) a levé jeudi son mot d’ordre de grève après avoir constaté des avancées sur la satisfaction de ses revendications d’ordre social, annonce un communiqué transmis le même jour à l’APS.
La Coordination des étudiants de Saint-Louis (CESL) a levé jeudi son mot d’ordre de grève après avoir constaté des avancées sur la satisfaction de ses revendications d’ordre social, annonce un communiqué transmis le même jour à l’APS.
‘’Compte tenu de ses mouvements d’humeur occasionnés ces derniers temps, la CESL informe la communauté de l’ensemble des avancées notées sur certains points de ses revendications notamment sur le volet social », indique le texte.
En ce qui concerne l’hébergement, de même que la restauration, des solutions palliatives ont été proposées et l’autorité s’est engagée ouvertement à diligenter ces deux questions dans les plus brefs délais, disent les responsables du CESL.
Selon ce communiqué, »parmi ces mesures palliatives, il y’a la mise en place d’un chapiteau à côté du restaurant numéro 2 pour augmenter sa capacité d’accueil, le temps de mettre en place le troisième restaurant dont la pose de la première pierre est prévue dans les jours à venir. »
Il y a également, signale le texte, que du côté de l’hébergement, les travaux du village O seront repris et achevés dans l’urgence pour accueillir la nouvelle promotion.
Ils ont levé ce mot d’ordre car, estiment-ils, »pendant ce temps, des mesures visant à accompagner les amicales des ressortissants ainsi que la commission sociale seront mises en place pour la recherche de logements aux alentours de l’université.
Ils avaient décrété lundi dernier 72 heures de cessation de toute activité pédagogique et 120 heures de Journées sans tickets (JST), pour dénoncer la situation en barrant la nationale à hauteur de l’université la circulation. Il y a eu des affrontements avec les forces de l’ordre.
Les étudiants s’insurgeaient ainsi contre leurs conditions de vie difficiles que l’orientation de nouveaux bacheliers allaient, selon eux, ‘’détériorer ».
40 SYNDICATS A L’ASSAUT DU SAEMSS ET DU CUSEMS
A partir du 06 mars prochain, les enseignants vont choisir leurs représentants à la table des négociations avec le gouvernement.
A partir du 06 mars prochain, les enseignants vont choisir leurs représentants à la table des négociations avec le gouvernement. Le Saemss et le Cusemss veulent encore garder leur rang de leaders devant la quarantaine de syndicat en lice pour ces élections de représentativité.
Les élections de représentativité syndicale dans le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle ont été organisées pour la première fois au Sénégal en 2017. Les syndicats élus à ce moment-là, après un mandat de 5 ans, vont devoir retourner aux élections. Au total, une quarantaine de syndicats présenteront des candidats à ce scrutin prévu le 06 mars prochain. Normalement le gouvernement ne devait pas dépasser l’année 2022 pour la tenue de ces élections, d’après le secrétaire général national du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss), El Hadj Malick Youm. Ces élections vont enfin se tenir pour la deuxième fois, mais avec quelques mois de retard.
Cette année, la bataille sera d’autant plus rude que les organisations comme le Saemss et le Cusemss veulent encore garder leur rang de leaders. Pour sa part, le secrétaire général du Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement du moyen et secondaire du Sénégal (Cusemss), Ndongo Sarr, appelle les enseignants à une mobilisation générale pour un vote massif en faveur de son syndicat. Ce, dit-il, «pour conforter le leadership de notre organisation». Pour lui, un vote massif en faveur du Cusems va permettre à ce syndicat de «mieux défendre les intérêts matériels et moraux des enseignants, de mieux défendre l’école, le premier gisement de croissance pour reprendre une expression de Ségolène Royal». Quant à son camarade secrétaire général du Saemss, El Hadj Malick Youm, il se dit «très optimiste» par rapport à l’issue du scrutin. Sur quoi fonde-t-il son optimisme ? Le successeur de Saourou Sène pense que son syndicat a réalisé «un bilan syndical extraordinaire» qui militerait en faveur d’un vote massif «peut-être au profit de notre organisation».
Haro sur le Saemss et le Cussems !
Selon lui, en effet, le Saemss a été à l’origine de la réalisation d’une aspiration profonde de tous les enseignants du Sénégal à savoir la correction du système de rémunération. «Nous l’avons inscrite dans nos plateformes revendicatives depuis 2014, et nous y travaillons. Là où peut-être d’autres syndicats avaient pensé qu’il fallait plutôt se focaliser sur une indemnité, le Saemss a toujours été convaincu qu’il fallait procéder à la correction de la rémunération globale en passant par plusieurs indemnités. Ce qui, aujourd’hui, a été prouvé. Egalement, si nous interrogeons un peu les innovations qui sont apportées, par exemple dans le cadre de la gestion de la carrière de l’enseignant surtout en ce qui concerne les avancements paritaires, si vous prenez également le lancement du processus de la dématérialisation qui a été une forte commande sociale, tous ces éléments militent en faveur d’un vote pour notre organisation pour qu’on puisse continuer à assurer la mise en œuvre de nos politiques qui ont pour but d’améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants du Sénégal». En d’autres termes, El Hadj Malick Youm demande aux enseignants de continuer à avoir confiance au Saemss. Une organisation syndicale dont les membres, assure-t-il, savent qu’ils ont «une mission sacerdotale» à perpétuer pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants basée sur la revalorisation du statut de l’enseignant. «Tout ce qui se passe maintenant dans le landerneau syndical est lié au fait qu’il y a exactement un effritement du statut. Aujourd’hui, il faudrait revaloriser la fonction enseignante, son statut, et montrer que ce dernier est la pièce motrice du processus, et également par rapport au processus de transformation du capital humain qui est le socle de toute émergence, de tout développement. Mais l’enseignant est au cœur de l’activité ainsi que l’apprenant. A partir de ce moment, il va falloir revaloriser son statut afin qu’il puisse atteindre les objectifs qui lui sont assignés dans le cadre de la mise en œuvre de sa mission hautement importante pour l’avenir de la Nation sénégalaise», a-t-il soutenu.
L’enjeu de ces élections, comme l’explique son camarade Ndongo Sarr, secrétaire général national du Cadre unitaire des syndicats du moyen et secondaire du Sénégal (Cusemss), reste en effet la rationalisation de la table des négociations, la désignation des représentants des enseignants pour les cinq prochaines années et le portage efficace des préoccupations des militants et les problèmes du système.
Pour El Hadj Malick Youm du Saemss, «ces élections sont quelque part la réalisation d’une commande de la partie syndicale. Parce qu’il était arrivé un moment où, dans le secteur de l’éducation et de la formation, on avait une prolifération d’organisations syndicales au point qu’il était difficile de trouver une entente et d’arriver à un consensus fort lors des négociations. Tout comme il était aussi très difficile de maintenir la cohésion et l’unité syndicales. Au vu de ces constats, beaucoup d’organisations syndicales avaient jugé nécessaire d’aller vers un processus de rationalisation de la table des négociations pour avoir une idée des organisations les plus représentatives qui devaient parler et agir au nom de tous les enseignants du Sénégal. C’est ce qui a donné naissance à ces dites de représentation qui se sont traduites en actes avec l’appui du gouvernement».
LE VOTE ELECTRONIQUE ET LA DISPONIBILITE DE L’INTERNET, LES CRAINTES DES ORGANISATIONS SYNDICALES
Le dépôt de candidatures d’organisations syndicales d’enseignants et de formateurs pour les élections de représentativité syndicales du 06 au 13 mars prochain se poursuit au ministère du Travail où 31 dossiers ont été déjà reçus et validés. Mais les enseignants demandent des garanties par rapport au vote électronique — l’innovation majeure de ce scrutin —, et concernant surtout la connexion Internet.
Depuis quelques jours, des représentants de syndicats d’enseignants et d’inspecteurs de l’éducation et de la formation se succèdent au ministère du Travail pour le dépôt de leurs dossiers de candidatures pour les prochaines élections de représentativité syndicale prévues du 06 au 13 mars prochains. Sur la quarantaine de candidatures attendues, les 31 ont déjà déposé leurs dossiers. Parmi celles-là, 23 s’affronteront dans le collège du moyen-secondaire et 23 dans celui du préscolaire et de l’élémentaire. Les formateurs(principalement les inspecteurs de l’éducation) ont remis 9 dossiers. Le Cusemss et le Saemss, inscrits dans le «Collège du moyen-secondaire» en tant que syndicats d’ordre du moyen secondaire ont déposé leurs candidatures qui ont été validées depuis le 16 janvier dernier. Ce qui, selon le directeur général du Travail et de la Sécurité sociale au ministère du Travail, M. Karim Cissé, montre l’intérêt que les enseignants et leurs formateurs et contrôleurs portent à ces élections. Lesquelles sont à leur deuxième édition après la tenue des premières élections en avril 2017. Cependant, cette année, il y a une innovation de taille qui est le «vote électronique». Un vote numérique qui permet aux militants de rester chez eux et, à l’aide de leur smartphone ou ordinateur, glisser leur bulletin de manière virtuelle dans l’urne. Le secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss), El Hadj Malick Youm, pense que ce vote électronique peut être un moyen efficace de gérer le processus électoral. Toutefois, le Saemss assortit ce processus de vote électronique d’un certain nombre d’exigences. «Le vote électronique oui. Pourvu que le gouvernement puisse assurer la disponibilité de la connectivité partout où les militants devraient voter, également assurer la sécurité et la transparence du processus électoral. Qu’il n’y ait donc pas de vol. Qu’il n’y ait pas de détournement de la volonté des enseignants. Qu’il y ait surtout un dispositif de suivi qui pourra permettre à tous les syndicats d’avoir des représentants», liste El Hadj Malick Youm. Concernant le dernier point noté, le syndicaliste considère que c’est le rôle de la commission électorale nationale qui doit veiller à ce que ces élections puissent se dérouler en toute transparence. «Si ces trois exigences sont satisfaites, évidemment le Saemss milite en faveur du vote électronique. Mais il faut surtout qu’on puisse s’assurer que le dispositif mis en place sera capable de supporter le vote. Parce que le secteur de l’éducation et de la formation, c’est 100 000 enseignants. Ce n’est pas évident de faire voter tout ce monde si on n’a pas mis en place une application solide. Si tous ces gens veulent voter et qu’il y a un bon groupe, cela peut créer des bugs». Autant d’aspects techniques que l’Etat devra gérer en amont, selon Youm. Des exigences qui semblent d’autant plus fondées que «dansle Sénégal des profondeurs, il n’a pas une connectivité suffisante. Ce sans compter les défaillances techniques dans le réseau avec des applications qui buggent quelquefois», dixit le secrétaire général du Syndicat démocratique des enseignants libres du Sénégal (Sydels), Pape Mamadou Kane.
«DES ETUDES ONT MONTRE QUE, POUR REALISER DES GAINS IMPORTANTS DE QUALITE POUR TOUS, IL FAUT REDUIRE LA TAILLE DES CLASSES»
Trois questions à Cheikh Mbow, directeur exécutif de Cosydep
Qu’est-ce qui explique les effectifs pléthoriques dans les écoles, surtout dans la région de Dakar ?
Il faut dire que, de manière générale, dans les grandes agglomérations et dans la banlieue de Dakar en particulier, les effectifs par classe sont souvent très élevés. Il n’est pas rare d’observer des ratios de 80 à 100 élèves par classe et par enseignant. Cette réalité s’explique par plusieurs facteurs : une forte croissance démographique ; la rapide croissance du rythme d'urbanisation qui n’est pas proportionnel à l’extension du réseau scolaire ; les importants besoins en personnel enseignant et en salles de classe. Ces facteurs sont en total porte-à-faux avec des options de politique éducative comme le droit à l’éducation pour tous, la gratuité de l’enseignement et l’obligation scolaire de 10 ans. Il n’y a pas de doute que ce sont les déficits en enseignants et en salles de classe qui expliquent les effectifs pléthoriques dans les milieux à forte concentration humaine. Pourtant, c’est le constat du caractère pléthorique des effectifs et les conséquences qui en découlent qui avaient amené le ministère de l’Education nationale et les partenaires, à soutenir la norme de 45 élèves par classe et par enseignant. L’application stricte des options politiques supposent une planification rigoureuse de la résorption des importants besoins en enseignants et en salles de classe.
Quel est l’impact des effectifs pléthoriques sur l’encadrement pédagogique et la réussite scolaire ?
Il est clair que les effectifs pléthoriques ne militent pas pour des apprentissages de qualité pour tous et des performances élevées. En outre, cette situation donne un surcroît de travail à l'enseignant autant au niveau de l'action de classe que de l’encadrement différencié nécessaire pour prendre en charge les élèves en difficultés. L’enseignant risque de ne prendre en charge que le groupe classe, ignorant les besoins spécifiques de chaque élève. La COSYDEP a toujours soutenu que les classes à effectifs pléthoriques ne sont pas un facteur de qualité, elles ne garantissent pas la sécurité, ne permettent pas d’accompagner les besoins de chaque élève pour la réussite pour tous. Dans les classes pléthoriques, il est quasi impossible de disposer des supports pédagogiques suffisants et de mettre en œuvre des méthodes pédagogiques qui garantissent l’équité et l’efficacité.
Qu’est-ce que l’Etat doit faire pour remédier à cette situation ?
C’est d’abord, des investissements pour construire plus de salles de classes et procéder à un recrutement conséquent d’enseignants. Il faut une planification rigoureuse pour suivre le rythme de croissance d’une démographie exponentielle, dont le corollaire est l'augmentation constante des demandes en matière d'éducation. Le déficit d’équité et d’égalité des chances sont exacerbés par la pénurie en enseignants et leur répartition inégale, notamment dans les zones défavorisées ou enclavées. Etant le principal facteur de qualité, il convient de s’assurer que les enseignants soient autonomisés, recrutés de façon transparente, formés conséquemment, motivés correctement, appuyés systématiquement par un corps d’encadrement suffisant et outillé. C’est ensuite une décision ferme, d’une part, de mettre en œuvre ses options déclinées dans la Constitution et les lois d’orientation et, d’autre part, de respecter ses engagements face aux exigences de l’ODD4 (4e Objectif de développement durable - ODD, ndlr) qui affirme que la disponibilité d’enseignants suffisants et de qualité est la clé du succès de l’Agenda Éducation 2030. C’est enfin, une conviction que le recrutement et la formation d’enseignants, couplés à la construction de salles de classe à la hauteur des demandes en éducation, constituent les meilleures solutions contre les effectifs pléthoriques, surtout en milieu urbain. Je rappelle que des études ont montré que, pour réaliser des gains importants de qualité pour tous, il faut réduire la taille des classes.
L’AUTRE ANOMALIE DE L’ECOLE
Dans les classes où l’effectif dépasse 70 élèves, ces derniers s’assoient au moins à trois sur un table-banc pour suivre les cours. Ce qui n’est pas sans conséquences tant pour les apprenants que pour les enseignants.
L’école sénégalaise n’est toujours pas au mieux de sa forme, malgré les efforts du gouvernement. Manque d’infrastructures, de table-bancs, carence de bibliothèques, budget insignifiant, la liste des «insuffisances» est non exhaustive. Ajouté à cela le fait que nombre d’écoles publiques font toujours face à une pléthore d’élèves dans les salles de classe, loin de la norme internationale de 45 élèves par classe. Une visite effectuée dans quelques écoles de Dakar, le 30 janvier dernier, a permis de faire le constat. Dans les classes où l’effectif dépasse 70 élèves, ces derniers s’assoient au moins à trois sur un table-banc pour suivre les cours. Ce qui n’est pas sans conséquences tant pour les apprenants que pour les enseignants.
Des déchets campent le décor à l’entrée. Des bâtiments en décrépitude se dressent. Un calme plat règne sur les lieux. Seuls quelques vendeurs sont dans la cour de l’école, pendant que les élèves sont retournés dans leurs salles. Nous sommes à l’Ecole élémentaire Khar Yalla B, sise à Grand Yoff. Il est 12 heures, le lundi 30 janvier. Un enseignant de CE2 nous accueille dans sa classe. A peine à l’intérieur de la salle, qui offre un décor loin d’être reluisant, les élèves se lèvent pour nous souhaiter la bienvenue. Ici, le surnombre est une réalité. Des élèves sont assis à trois, épaule contre épaule, sur des tablesbancs très délabrés. «J’ai 87 élèves en classe de CE2. Ce n’est vraiment pas facile d’encadrer un tel effectif, mais on est en train de s’habituer. Dans la journée, on doit faire trois épreuves. Imaginez, trois épreuves qui sont multipliés par 87, ça te donne d’énormes difficultés. La correction reste donc très difficile. Nous avons également un problème de tables-bancs. Je peux dire que 95% sont détruits. Vous avez vu que les élèves s’assoient à trois. Vraiment, c’est difficile», indique Adrien Diouf. Malgré tout, la mine joviale, l’enseignant dit tenir bon, pour faire de son mieux son travail. Même son de cloche chez un de ses collègues. «Je gère une classe de CM1, qui fait 60 élèves. Elle est un peu bondée. Certains élèves s’assoient à trois. Il est difficile d’enseigner dans ces conditions. Il y a des élèves distraits, qui sont difficiles à canaliser. Il est difficile de faire lire ou réciter tout le monde, sans oublier la correction», témoigne M. Ngom.
L’état-civil des éleves, notamment ceux devant passer l’entrée en 6e, toujours le principal problème
Pour sa part, le Directeur de l’école Khar Yalla B, Ibrahima Kandé, explique le «surpeuplement» des classes par la «forte demande» dans la zone. «En début d’année, si vous venez ici, vous avez l’impression d’être dans une foire. Beaucoup de parents viennent accompagner leurs enfants et on ne peut pas leur refuser l’inscription. La moyenne, à l’école, c’est 64,75 élèves par classe. Vous avez bien vu que les classes de CI, c’est 79 élèves et les classes de CE2, c’est 87 élèves. Les maîtres sont obligés de passer la journée pour corriger les épreuves parce qu’on ne peut pas emmener 79 cahiers à la maison. Il est difficile, pour les maîtres, de contrôler les élèves, pour qu’ils puissent travailler individuellement et honnêtement. Il y a un problème d’espace, de tables-bancs ; certains sont revissés pour permettre aux élèves de pouvoir s’asseoir. J’étais même obligé d’affecter les toilettes des enseignants aux filles. Malgré tous ces problèmes, on essaie de faire de notre mieux pour que les enseignements se déroulent normalement», souligne Ibrahima Kandé. Lui qui avoue que son principal problème reste l’étatcivil des élèves, surtout pour ceux qui doivent passer l’examen d’Entrée en Sixième (6e). Après l’école Khar Yalla B, cap sur un autre établissement scolaire. Il s’agit du CEM Scat Urbam. Ici, on retrouve quelques élèves dans la cour de l’école, pendant que d’autres sont en train de faire cours. Dans les classes que nous avons visitées, nous avons constaté une moyenne de 70 à 72 élèves par classe. «Dispenser le savoir, quand on se retrouve dans des classes de 70 élèves ou plus, n’est pas facile. La correction des devoirs, la gestion des besoins des élèves, tout cela pose problème. Ce qui entraîne forcément la baisse de niveau», souligne un professeur qui requiert l’anonymat.
Des classes de plus de 70 élèves et facteurs de la baisse de niveau
Le surnombre dans les classes ne laisse pas les élèves indifférents. Moussa Sy, élève en classe de Cinquième (5e) est à bout de souffle. «Les conditions d’apprentissage sont difficiles. Nous sommes 70 élèves dans la classe. Donc, ce n’est pas évident de réussir dans ces conditions parce que le professeur ne peut pas contrôler tous les élèves», a-t-il laissé entendre. A quelques encablures de là, à l’école primaire de Scat Urbam, une enseignante fait son cours dans une classe de CP de 60 élèves. Certains élèves sont assis à trois sur un table-banc. «Vous avez visité les classes de CI et de CP. Nous, au niveau de nos classes de CI, la moyenne par élève tourne autour de 45 ou 46 élèves. Au niveau des CP par contre, l’effectif dépasse un peu la cinquantaine. Toutefois, nous pouvons nous estimer heureux, car ce sont des effectifs relativement raisonnables par rapport à d’autres écoles où les effectifs avoisinent 70 voire 80 élèves», a fait savoir le Directeur de l’école, Abdoul Aziz Cissé. En effet, les établissements scolaires publics au Sénégal sont loin de répondre aux normes internationales de 45 élèves par classe. Face au nombre important d’élèves par classe, la tâche des enseignants n’est pas toujours facile. Ce qui affecte négativement la qualité de l’éducation.
Amidou Diedhiou, sécretaire général national du Sels : «une classe pléthorique ne favorise pas un bon enseignement»
«La situation n’est pas de nature à faire de bonnes performances scolaires parce que les normes internationales indiquent qu’il faut 45 élèves pour un enseignant. Ça veut dire que si on veut permettre à l’enseignant d’être performant, de bien travailler, d’encadrer correctement tous les élèves qui sont à sa disposition, il faut les mettre à 45 par classe. Autrement, on ne permet pas à l’enseignant de faire un encadrement différencié. Ça signifie qu’une classe pléthorique ne favorise pas un bon enseignement et donc n’aide pas à de bons résultats. Nous, nous avons dit au gouvernement du Sénégal qu’il faut, pour respecter certains normes et standards, avoir une politique hardie de recrutement pour respecter 45 élèves pour un enseignement ; mais également si on veut enrôler tous les enfants hors système, il faut recruter davantage d’enseignants. Et la faiblesse du niveau dont on parle pourrait avoir pour cause également les classes pléthoriques. Donc, pour corriger ça, il faut non seulement recruter le maximum d’enseignants mais aussi construire des écoles parce que le nombre d’enfants scolarisables augmente tous les jours. C’est ça aussi un des pans du financement du système éducatif. Financer l’école signifie accepter de mettre les moyens de l’école là où on doit les mettre.»
LES CLASSES PREPARATOIRES AUX GRANDES ECOLES VONT MONTER EN EFFECTIFS D’ICI A 5 ANS
Selon son coordonnateur, les capacités d'accueil des Classes préparatoires aux grandes écoles du Sénégal vont être renforcer afin de permettre à l'établissement de pouvoir accueillir jusqu'à 800 pensionnaires d'ici quelques années
Thiès, 31 janv (APS) - Les capacités d'accueil des Classes préparatoires aux grandes écoles du Sénégal vont être renforcer afin de permettre à l'établissement de pouvoir accueillir jusqu'à 800 pensionnaires d'ici à 5 ans, a annoncé le coordonnateur du programme d'installation des CPGE, le professeur Maguèye Diop.
‘’Dans les trois années à venir, nous allons monter à 300 élèves et dans les 5 ans à 800 élèves'', a-t-il déclaré lors d'un entretien avec l'APS.
‘’L’année prochaine, nous allons déjà avoir avec deux classes de 36 élèves. Ce qui fera 72 élèves plus ceux qui seront en deuxième année’’, a-t-il souligné.
‘’Nous voulons faire des émules pour que les élèves des lycées puissent profiter des perspectives de poursuite d’études en sciences. C’est pour cela que nous avons démarré avec des CGPE scientifiques et plus tard des CGPE économie, commercial et littéraire vont venir’’, a déclaré M. Diop.
Il a ajouté : ‘’Nous allons réunir les directeurs d’écoles pour voir si nous pouvons organiser l’implantation d’un concours national dans les écoles d’ingénieurs parce qu’il y a des élèves qui veulent rester même après les deux ans comme l’ESP, l’ENSA, l’EPT l’IST’’.
Il s'y ajoute que pour permettre aux élèves d’avoir d’autres débouchés, le système LMD sera appliqué, a dit le coordonnateur du programme en avançant qu'à l’issue des deux années, ils auront 120 crédits, cela va leur permettre de valider un cursus classique Licence, Master et Doctorat parce qu'il y en a qui veulent devenir des professeurs agrégés et revenir aux CGPE.
LE PROGRAMME FRANCAIS DANS LES CPGE
Le coordonnateur des Classes préparatoires aux grandes écoles (CGPE), le professeur Maguèye Diop a salué la pertinence de cette offre éducative dispensant aux élèves les mêmes programmes que celles en France.
Thiès, 30 janv (APS)- Le coordonnateur des Classes préparatoires aux grandes écoles (CGPE), le professeur Maguèye Diop a salué la pertinence de cette offre éducative dispensant aux élèves les mêmes programmes que celles en France.
‘’Nous offrons aux élèves les mêmes programmes comme s’ils étaient en France tout en restant dans leur environnement familial, s’est réjoui le coordonnateur des Classes préparatoires aux grandes écoles du Sénégal abritées provisoirement dans les locaux de l’Ecole Polytechnique de Thiès.
Le Professeur Maguèye Diop s’entretenait avec des journalistes de l’APS en prélude au conseil des ministres délocalisé prévu à Thiès officiellement du 6 au 9 février.
Selon lui, cette option d’implanter des classes préparatoires permettra dès l’année prochaine à travers un accord intergouvernemental existant entre la France et le Sénégal de faire les concours d’entrée aux Grandes écoles françaises sur place’’
‘’Nous démarrons des CGPE au Sénégal, c’est la première année, nous ne pouvons pas improviser. On s’est appuyé sur l’Accord Intergouvernemental qui existe entre la France et le Sénégal pour pouvoir disposer de ces ressources humaines permettant de bien démarrer dans de bonnes conditions (…), a indiqué le coordonnateur des CPGE.
Le professeur Maguèye Diop a relevé que la première promotion d’élèves a été choisie à l’issu d’un concours très sélectif.
Il a rappelé que quelque 514 dossiers ont été reçus, comprenant des bacheliers avec des mentions Bien et Très Bien pour les séries S1, S2 et S3.
Le professeur Maguèye Diop a souligné qu’il envisage de dupliquer le modèle pour ouvrir des options ‘’économies et commerciales’’ et littéraires, à côté des sciences de l’ingénieur en vigueur actuellement.
Nous avons démarré avec 50 élèves en octobre 2022. Nous avons recruté la crème des bacheliers, avec 5 élèves âgés de 16 ans’’, a-t-il poursuivi.
‘’Sur les 50 élèves, nous avons 16 filles, ce qui n’est pas mal’’ a-t-il relevé.
Il a dit que le processus de sélection avait démarré par un communiqué de la direction de l’enseignement supérieur et l’office du Bac qui avait envoyé le répertoire de tous les bacheliers avec les relevés des meilleurs élèves, insistant sur la ''constance'' des élèves depuis la classe de seconde jusqu’en Terminale.
En ce qui concerne le corps professoral, le coordonnateur a indiqué que ‘’il y a 3 professeurs accompagnants, (deux français et un tunisien) chargés de former les 5 professeurs sénégalais dans les matières de spécialité (mathématiques, physique, chimie).
Il a également parlé de professeurs vacataires qui interviennent dans les cours d’anglais, de français, de philosophie, d’informatique et des sports.
‘’Tout cela participe à préparer ces élèves aux grandes écoles d’ingénierie qui sont des concours d’élite’’, a-t-il souligné, se disant ‘’optimiste’’ pour les prochains concours d’entrée aux grandes écoles
QUAND LES REGLES ENTACHENT LA SCOLARITE DES FILLES
Dans certaines localités , elle ratent des cours pendant les périodes de menstrues à cause d’une précarité qui les prive d’une hygiène intime adéquate.
Le constat est unanime. Les règles entachent la scolarité des adolescentes. Au Sénégal, comme dans plusieurs pays, les menstrues constituent un frein à l’éducation des filles. Certaines d’entre elles, laissées à leur propre sort, sont emportées hors des salles de cours par le flux sanguin de la précarité.
« Quand j’ai mes règles et que je n’ai pas de serviettes hygiéniques, je suis obligée de rentrer chez moi ». Avec une voix assez timide, elle ajoute : « Cela perturbe mes études, car c’est difficile de se rattraper avec les explications de cours ». Ces propos sont de A. Diallo, élève en classe de 3e au Collège d’enseignement moyen de Kénia (CEM Kénia).
Nous sommes à Ziguinchor, région méridionale du Sénégal. Ici, certaines filles n’ont pas les moyens de se payer des serviettes hygiéniques. Elles sont alors confrontées à une situation des plus désagréables et inconfortables. Au Collège d’Enseignement Moyen (CEM) de Kénia, des jeunes filles le vivent depuis plusieurs années maintenant.
La santé et l’éducation sont des droits pour tous. Là où certains luttent pour la scolarisation des filles, d’autres se démènent pour leur maintien à l’école. A côté, il y a un tout autre phénomène qui prend de l’ampleur ; l’accès des filles à l’éducation est quelquefois limité ou menacé. Dans certaines zones, elles ratent des cours pendant un peu plus de trois jours. Cela est la conséquence d’une précarité dans laquelle elles vivent au point de ne pas pouvoir bénéficier d’une hygiène intime adéquate. Notons que les règles, c’est l’écoulement de sang qui apparait une fois par mois, chez la femme. C’est la définition qui est attribuée aux menstruations, qui d’ailleurs est une autre appellation des règles.
Des morceaux de tissu utilisés en période de menstrues
Elles sont nombreuses les filles qui font face à cette situation. A Saint-Louis du Sénégal, plus précisément à Sor, pour la plupart d’entre elles, l’étoffe est leur kit le plus accessible. Et entre les règles douloureuses et la précarité, la solution est toute trouvée afin de « se protéger ». Pour Salimata, c’est simple. « J’utilise des morceaux de tissu quand je suis en période de menstrues ». La première fois qu’elle est allée chercher de l’aide au niveau de l’administration de l’école, les surveillantes lui ont fait comprendre qu’elles n’ont malheureusement pas de serviettes à lui donner. Depuis ce jour, elle s’est rabattue sur les morceaux de tissu pour ses menstrues. Pour elle, c’est le moyen le plus adéquat pour se protéger. Elle s’y est habituée malgré les nombreux risques qui peuvent en découler.
Dr Seck, gynécologue : « Le tissu synthétique ou en polyester peut créer une réaction inflammatoire, allergique. »
Selon le Docteur Seck, gynécologue-accoucheur, ce n’est pas approprié́ d’utiliser n’importe quelle matière de tissu dans ce genre de situations. « Le tissu synthétique ou en polyester peut créer une réaction inflammatoire, allergique. Si vous avez une réaction due à l’intolérance de fibres synthétiques, ça peut créer des démangeaisons, des réactions inflammatoires avec possibilité de créer des lésions, de petites plaies qui peuvent être le nid de microbes ».
Le 28 mai est la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, mais elle n’est pas connue de tous. Cette date dédiée à cette question semble ne figurer que dans l’agenda de certains particuliers, car nombre des filles interrogées n’ont pas connaissance de cette journée.
L’ONG Action Contre La Faim estime à 500 millions les femmes et filles qui n’auraient pas les moyens de se procurer régulièrement des protections hygiéniques, aujourd’hui dans le monde. Selon Plan International, « 2 adolescentes et femmes sur 5 dans le monde ne vont pas à l’école ou au travail parce qu’elles ont leurs règles ». Pourtant, les stratégies ne manquent pas pour réduire le taux de précarité menstruelle. Ce défi s’annonce à la fois vaste et compliqué en plus des préjugés et des tabous. Pour rappel, en septembre 2019, une jeune fille s’est suicidée au Kenya à la suite de l’humiliation qu’elle a subie de la part d’un enseignant. Elle avait ses règles et sans moyen de se protéger, elle a taché ses vêtements. C’était alors l’occasion pour l’enseignant de la traiter de « sale » avant de la renvoyer de la classe.
Toutefois, les actions menées dans plusieurs pays du monde ont donné naissance à beaucoup d’initiatives allant dans ce sens. Au Cameroun par exemple, KujaEcoPads fabrique des serviettes hygiéniques biodégradables à des prix réduits. Dans plusieurs autres pays, des plaidoyers sont faits afin de faciliter l’accès des kits hygiéniques à toutes les femmes.
Les jeunes filles du CEM de Kénia à Ziguinchor, après avoir vécu cette situation pendant plusieurs années, ont pu bénéficier de l’aide de certaines structures. Il s’agit entre autres, du Village d’enfants SOS de Ziguinchor qui, après une formation, a fourni à plusieurs filles des serviettes hygiéniques lavables. Une aubaine pour ces jeunes qui voient enfin une chance de pouvoir étudier convenablement sans rater des cours. D’ailleurs, l’une d’elles soutient que les serviettes lavables sont plus pratiques et plus sûres même si leur durée d’utilisation ne dépasse pas trois ans.
Ces jeunes filles évoluent toutes dans différents clubs mis en place par le corps professoral de leur collège. Du club Education à la Vie Familiale (EVF), en passant par le club des Jeunes Filles Leaders, elles organisent des causeries, assistent à des formations ou des sensibilisations visant à les conseiller, les guider, leur montrer comment faire face à cette situation. Toutefois, elles ne bénéficient pas d’aides venant de la mairie encore moins des autorités sanitaires ou de l’éducation nationale.
Heureusement pour elles, elles peuvent au moins compter sur Mme Bodian, surveillante au CEM Kénia, encadreuse des filles du club des Jeunes Filles Leaders. Elle est celle vers qui elles se tournent quand elles en ont besoin. Cette femme est celle qui les forme ou encore celle qui les a pris sous son aile afin de leur apporter toute l’aide et tout le soutien dont elles ont besoin. Très touchée par la cause de ces filles qui vivent dans la précarité, elle achète elle-même des serviettes hygiéniques pour elles. Parfois, avec la participation de quelques-uns de ses collègues, ils payent également des médicaments pouvant atténuer les règles douloureuses afin de leur permettre de suivre les cours sans problème.
L’administration de l’école essaie de mettre la main à la pâte. « L’école (le Principal) avait proposé à ce que l’on mette un stock de serviettes hygiéniques à la disposition des filles juste au cas où̀ elles en auraient besoin, mais jusqu’à présent rien n’a été fait ». Ces propos de Mme Bodian traduisent toute la peine qu’elle ressent en voyant la situation qui va de mal en pis sans solution concrète.
La santé de la reproduction constitue un sujet sensible et également un tabou dans certaines zones du pays. Alors, la question des menstrues, qui est parfois liée à la culture, constitue une barrière pour certaines choses. Difficile pour ces filles de s’exprimer librement sur le sujet avec n’importe qui. Aujourd’hui, la situation s’améliore même si elle n’a pas totalement changé. Avec cette condition, une meilleure implication des autorités est souhaitée par les élèves et le corps professoral afin de changer la donne.
Sur le marché, les prix des serviettes hygiéniques varient entre 500 francs CFA et 4.000 francs CFA. Elles sont ainsi un luxe pour certains parents qui préfèrent « s’occuper de choses plus importantes ». C’est ce que Mère Diaité nous fait comprendre. Cette maman de 5 enfants, dont 3 filles, est une ménagère. Le peu qu’elle gagne, elle l’investit dans l’éducation de ses enfants. Pour elle, il est impossible d’ajouter à ses dépenses d’autres frais. « Leur trouver de quoi manger et payer leurs frais de scolarité, c’est ma mission. C’est déjà dur de gérer cela donc si je dois y ajouter l’achat de serviettes hygiéniques, c’est clair qu’ils ne mangeront pas ». Ses filles se voient malheureusement se contenter des vieux t-shirts dont les voisins n’ont plus besoin.
Impact Social 221 à la rescousse des couches vulnérables
Magor Dia est un sociologue de formation, également coach en parentalité. Il a mis en place, avec d’autres collègues, une association nommée Impact Social 221 dont il est le coordinateur. En réalité, Impact social 221 est une organisation à but non lucratif, créée par des travailleurs sociaux, sociologues et psychologues pour promouvoir le développement social à travers des actions qui impactent directement la vie des personnes, des familles et des communautés. L’organisation déroule tous les deux mois une activité sociale pour apporter son soutien à la couche vulnérable. D’ailleurs, « une collecte de serviettes hygiéniques a été lancée en 2022 pour lutter contre la précarité menstruelle. Le choix de cette collecte s'est fait suite au constat que nous avons fait concernant des filles qui sont en situation de précarité menstruelle très avancée ».
Tout comme ces jeunes filles du CEM de Kénia, cette situation est vécue par plusieurs autres femmes, que cela soit à la maison, dans les prisons, mais également dans la rue, c’est partout dans le Sénégal que ce constat est fait. Cette organisation, mise en place par des jeunes à la fois dynamiques et engagés pour la bonne cause, a réussi à collecter un certain lot de serviettes hygiéniques. « Nous avons ajouté à cette collecte (de serviettes hygiéniques) une de vêtements pour toujours permettre à ces filles, en situation de vulnérabilité, de ne pas se sentir seules ».
Œuvrant pour toucher positivement le maximum de personnes vulnérables, Impact Social 221 appelle « tous les Sénégalais à faire un geste pour impacter le social ». Pour eux, « il y a des personnes qui se soucient de leurs (les personnes vulnérables) conditions de vie et qui feront tout pour les accompagner à vivre dans la dignité ».
Plus qu’un plaidoyer, c’est une question d’intérêt général, de santé publique, d’égalité et de dignité, car il s’agit de la vie des jeunes filles qui plus est une question de droit humain fondamental. Et à ce niveau, le cerveau n’a pas de genre.
LE DÉBAT SUR LA SURCHARGE DES PROGRAMMES SCOLAIRES LANCÉ
Pendant longtemps le contenu de notre enseignement est resté calqué sur le modèle occidental. Le système fait encore face à la problématique des contenus et aux finalités de l’éducation et de la formation.
Des élèves du lycée Demba Diop de Mbour, regroupés au sein d’un collectif, observent depuis quelques jours une grève pour exiger du gouvernement l’allègement des contenus du programme scolaire qu’ils jugent trop lourd. Une nouvelle doléance des apprenants et une vieille revendication des syndicats qui plaident aujourd’hui pour une révision des programmes scolaires afin de les adapter aux réalités socioculturelles de notre pays. Ce en se focalisant surtout sur les sciences, le numérique, la technique et les technologies.
Pendant longtemps le contenu de notre enseignement est resté calqué sur le modèle occidental. Le système fait encore face à la problématique des contenus et aux finalités de l’éducation et de la formation. Ce sont des contenus lourds, volumineux. Du fourretout avec des leçons qui ne semblent plus adaptées aux exigences de l’heure. D’où cette grève des élèves du lycée Demba Diop de Mbour paralysant les enseignements et apprentissages de l’élémentaire au secondaire dans ledit département. Les grévistes demandent la réduction de ces contenus, surtout en histoire et en géographie. Ils veulent que les principaux changements portent surtout sur l’histoire et la géographie. Deux matières qui, d’après leurs dires, constituent aujourd’hui un casse-tête ! L’histoire et la géographie, des disciplines presque « inenseignables » dans nos écoles.
En histoire, il y a certes un fil chronologique, mais en réalité, il y a des approches thématiques qui ne permettent plus aux élèves de connaitre la réalité historique des faits qu’ils étudient. Ce du fait que les programmes sont ficelés par approches thématiques. Aujourd’hui, les élèves quise mêlent du débat jadis lancé par les syndicats d’enseignants veulent coûte que coute sortir de la prison de programmes scolaires qui, apparemment, ne leur donnent plus de chances d’une bonne réussite. Et ils n’auraient pas tout à fait tort, si on se fie à la réaction du secrétaire général national chargé des revendications du Sels (Syndicat des enseignants libres du Sénégal/authentique, Saloum Sonko. «Honnêtement, je trouve qu’ils ont raison», approuve-t-il. M. Sonko n’est pas le seul enseignant syndiqué à soutenir les élèves de Demba Diop dans ce combat. Tamsir Bakhoum, alias Ngoloum, du Saemss (Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal) embouche la même trompette pour dire que cette revendication des lycéens de Mbour, nouvelle à leurs yeux, est en réalité une vieille doléance des syndicalistes de l’éducation. Selon Bakhoum, «ces élèves réunis au sein du collectif pour la réduction des programmes scolaires demandent la matérialisation d’un point revendicatif porté depuis très longtemps par les syndicalistes. C’est d’ailleurs une recommandation des assises de l’Education nationale tenues en 2014 à Dakar. Des assises à l’issue desquelles le professeur Abdou Salam Sall et tous les acteurs participants avaient demandé, entre autres, la révision des programmes scolaires et, surtout, leur adaptation à nos réalités socio-culturelles.
Recommandations rangées dans les oubliettes
Depuis lors, les recommandations sont rangées aux oubliettes malgré nos interpellations à l’endroit de l’Etat sur les curricula avec lesquels nous faisons aujourd’hui nos enseignements apprentissages» déclare Tamsir Bakhoum. Le secrétaire national aux revendications et aux négociations collectives du Saemss pense que ces élèves de Mbour auront réussi à susciter le débat qui était déjà posé par les syndicats et discuté aux Assises de l’Education. Des recommandations fortes avaient été faites qui sont rangées dans les tiroirs de l’oubli. Selon M. Bakhoum, «il est clairement défini et de manière pertinente que les programmes enseignés au Sénégal sont élastiques, des programmes fourre-tout qui s’intéressent à tout et qui ne permettent pas aux élèves d’avoir véritablement des compétences concrètes et précises dans tel ou tel domaine. Nous l’avons toujours dit. Il est question de revoir les contenus. Si nous voyons des élèves sortir pour parler de la réduction des programmes, cela sous-entend que l’Etat n’a plus le choix et il doit aller vers la réforme des curricula, la réduction des programmes. Car nous devons non seulement réduire les programmes, nous devons surtout les adapter à nos réalités socioculturelles. Que ce soit en histoire, en géographie et dans d’autres matières qui ne sont ni efficaces ni efficientes, encore moins importantes. Je pense que nous devons réorienter nos programmes pour que les apprenants puissent très tôt être orientés vers des filières scientifiques. Que ceux qui souhaitent faire la série littéraire soient exclusivement orientés vers ces filières. Pour ceux qui s’intéressent aux sciences, je pense que l’anglais, en dehors des matières scientifiques, suffisait pour qu’ils les fassent sans difficulté. Pour un élève qui voulait faire la série L et s’orienter vers l’informatique, les sciences sociales, nous devons revoir leurs programmes pour qu’ils ne soient pas trop lourds. En tout cas, pour le Saemss, il urge aujourd’hui de revoir les programmes». Ce, dira-t-il, pour plusieurs raisons. «En histoire, combien de leçons n’ont rien d’important sur le citoyen sénégalais ? La guerre mondiale, oui on peut en parler, mais je pense qu’on pouvait en parler autrement sous l’angle par exemple du rôle des Africains, du Sénégal dans cette guerre. On nous dit que l’histoire c’est la science qui nous permet de connaitre le passé de nos hommes. Je pense qu’à partir des lois d’orientation, nous devons former les citoyens qui devraient porter le développement de ce pays. Mais sans la maitrise de notre propre histoire, ce sera très difficile. On peut certes parler de la géopolitique de façon concrète, mais je ne pense qu’il n’est pas important pour un élève sénégalais de s’intéresser aux villes des Etats unis, du Japon... On devrait juste se limiter à enseigner à l’élève comment les Etats Unis, le Japon, la Chine ont fait pour réussir».
Au-delà des disciplines liées au passé des hommes et à la géopolitique, M. Bakhoum suggère de se diriger vers la science, la technique et la technologie, mais aussi d’augmenter les horaires de certaines langues comme l’anglais, une langue commerciale utilisée partout dans le monde aujourd’hui. «Ce qui va permettre de mettre tel élève dans telle filière, ou tel autre dans telle autre filière, pour faire d’eux de bons ingénieurs en génie civil, des cadres en informatique ou en biologie. C’est-à-dire les orienter très tôt vers les filières techniques et scientifiques ou technologiques de manière à leur permettre d’aller à l’essentiel pour réussir et devenir des acteurs importants du développement du Sénégal».
Le syndicaliste Saloum Sonko aussi estime qu’il faut une profonde réforme de nos programmes, les allègements souhaités devant concerner toutes les étapes notamment à l’élémentaire concernant surtout le programme d’histoire, de géographie, d’éducation civique et de mathématiques. Nos interlocuteurs sont donc unanimes pour considérer qu’une révision des programmes scolaires s’impose. Bien évidemment, l’élaboration de nouveaux programmes obéit à un certain nombre de critères.
Un débat trop sérieux pour être porté par des élèves !
Selon de M. Sow du Cusems (cadre unitaire des syndicats du moyen et secondaire du Sénégal), «on ne peut pas nier que les programmes sont volumineux par rapport au quantum horaire. Mais, à mon humble avis, les élèves ont tort. Même si ça doit se faire, il y a un préalable. Car la révision des programmes obéit à un certain nombre de critères liés fondamentalement aux objectifs à atteindre mais surtout du niveau par cycle et à la fin de la formation. Et il y a une corrélation entre les différentes disciplines qui fait qu’une révision cohérente entraine une restructuration de plusieurs disciplines. D’où la nécessité d’une révision générale dans le cadre d’une réflexion globale du système», soutient-il.
Saourou Sène, conseiller à la Présidence : «Le débat ne peut pas se régler du jour au lendemain».
C’est comme ils se sont passé le mot pour dire que les programmes sont lourds et que certaines matières ne sont plus adaptées à nos besoins de développement. Il faudrait donc les réviser mais en tenant surtout compte de nos réalités propres pour des contenus plus clairs et plus précis. C’est aussi l’avis de l’ancien secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss), Saourou Sène. Cet enseignant qui officie aujourd’hui à la présidence de la République comme conseiller spécial du Président trouve que la révision des programmes scolaires, notamment pour certaines disciplines, s’impose aujourd’hui au regard des ambitions de l’école sénégalaise. «Nous avons besoin d’une école viable, porteuse de progrès et collée aux exigences de notre société. Une société de la technique et du numérique. C’est la vérité. Mais ce n’est pas une grève des élèves d’un lycée qui peut porter ces choses-là. Quelle que puisse être la volonté du gouvernement d’aller vers cette révision, cela ne peut obéir qu’à un processus à travers des pédagogues et autres acteurs du domaine. Cela ne se décrète pas et ne se fait pas du jour au lendemain. Je crois que cela nécessite un diagnostic sans complaisance et minutieux des acteurs de l’Education en fonction de la commande du gouvernement. L’école est une affaire sérieuse. Donc tout ce qui doit être fait, mérite une analyse profonde avec un regard objectif et exhaustif», estime Saourou Sène. En tant que conseiller spécial du Président, Saourou Sène entend porter le combat et mettre le dossier sur la table du président Sall. «D’ailleurs si vous vous souvenez de ma dernière déclaration en tant que secrétaire général national du Saemss (Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal) lors de notre congrès, en termes de perspectives, j’évoquais la nécessité d’aller vers des réformes sur le plan du contenu de certaines disciplines enseignées. Le caractère désuet voire anachronique de certains curricula est une vérité. Donc l’Internet, le numérique, la technique et la technologie doivent occuper plus de place dans nos programmes «.
Enseignants comme élèves sont unanimes. Le gouvernement doit aujourd’hui exploiter de nouveaux systèmes d’apprentissage à travers l’élaboration de meilleurs programmes plus allégés en termes de contenus, et surtout adapté aux réalités socioculturelles du pays en misant surtout sur le numérique, la technique, les technologies...