SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
24 avril 2025
Développement
BANJUL RÉCLAME LE DÉPART DE BARROW
Des milliers de personnes ont défilé lundi, exhortant Adama Barrow à quitter le pouvoir au bout de trois ans comme il s'y était engagé en 2016, alors que le président gambien a finalement manifesté son souhait de rester à la tête du pays jusqu'en 2021
Encadrés par les forces de l’ordre, les manifestants ont défilé en un grand cortège dans les rues de Banjul au rythme de la musique de Bob Marley, scandant « Trois ans, trois ans! » et faisant le signe trois de la main.
Ils répondaient à l’appel d’un mouvement de la société civile, « Operation Three Years Jotna » » (« Trois ans, il est temps », dans un mélange d’anglais et de wolof), fondé au début de l’année par un homme d’affaires gambien vivant aux Etats-Unis, Musa Kaira, dit « King Spot ».
Selon la charte fondatrice de la « Coalition 2016 », le nouveau président devait diriger un gouvernement provisoire pendant trois ans, avant d’organiser une nouvelle élection à laquelle il ne pourrait pas se présenter.
Ultimatum du 19 janvier
Fin septembre, alors que la pression s’intensifiait pour que Adama Barrow respecte cet engagement, une partie de la coalition a accepté qu’il aille au bout de son mandat de cinq ans. Mais deux partis de la coalition, dont l’UDP, principale formation du pays et ex-parti d’Adama Barrow, n’ont pas adhéré à ce changement.
Lundi, les organisateurs de la manifestation lui ont fait parvenir un mémorandum lui rappelant ses engagements et lui ont donné jusqu’au 19 janvier, date anniversaire de sa prestation de serment, pour quitter le pouvoir.
« Si tu fais une promesse à ton peuple, à ta fille, à ton fils, tu dois lui donner ce que tu lui as promis. Les trois ans sont terminés », a expliqué le président d’Operation Three Years Jotna, Abdou Njie, en ajoutant : « On est prêt à tout ».
Adama Barrow, qui vient d’achever une tournée du pays aux allures de campagne électorale, assure toutefois que « personne ne pourra (le) forcer à quitter la présidence avant 2021 ». « Nous irons aux élections en 2021 et je transmettrai dignement le pouvoir à quiconque l’emportera », a-t-il déclaré fin mars, selon des propos rapportés par le journal The Standard.
« Autant que je sache, le président Barrow a été élu pour cinq ans. Ils ont le droit de manifester, ils ont manifesté et c’est tout », a réagi la porte-parole de la présidence, Amie Bojang Sissoho.
"LES FEMMES SONT DE MEILLEURES LEADERS QUE LES HOMMES"
Si les femmes dirigeaient tous les pays du monde, il y aurait une amélioration générale du niveau de vie, a déclaré l'ancien président américain Barack Obama
Si les femmes dirigeaient tous les pays du monde, il y aurait une amélioration générale du niveau de vie, a déclaré l'ancien président américain Barack Obama.
S'exprimant à Singapour, il a déclaré que les femmes ne sont pas parfaites, mais elles sont "incontestablement meilleures" que les hommes.
Il a soutenu que la plupart des problèmes dans le monde provenaient d'hommes âgés qui occupent des postes de pouvoir.
Il a également abordé la question de la polarisation politique et de l'utilisation des réseaux sociaux pour répandre des fausses nouvelles.
Barack Obama et son épouse Michelle étaient à Kuala Lumpur la semaine dernière pour un événement de la Fondation Obama sur le leadership,
M. Obama a déclaré qu'au cours de son mandat, il avait réfléchi à ce à quoi pourrait ressembler un monde dirigé par des femmes.
"Maintenant, les femmes, je veux juste que vous sachiez que vous n'êtes pas parfaites, mais ce que je peux dire sans conteste, c'est que vous êtes meilleures que nous[les hommes].
"Pendant deux ans, si chaque nation sur terre était dirigée par des femmes, vous verriez une amélioration significative du niveau de vie et des résultats dans tous les domaines."
"Il est important que les dirigeants politiques essaient de se rappeler qu'ils sont là pour faire un travail, mais qu'ils ne sont pas là pour la vie", ajoute-t-il.
M. Obama a été président des États-Unis de 2009 à 2017.
Depuis qu'il a quitté la Maison-Blanche, lui et l'ancienne première dame Michelle Obama ont mis sur pied une fondation qui sert de mentor à de jeunes leaders dans le monde entier.
par Abdoulaye Cissé
AUDIO
ET S'EFFONDRE LE MYTHE MAKHTAR CISSÉ !
La situation que l’ancien DG nous a vendu de la Senelec fait se lever les foules contre toute idée d’augmentation - Si le régime vacille, le président Macky Sall tient son coupable par qui le scandale est arrivé
Ceux qui travestissent des chiffres pour construire des mythes, telle que la bonne santé financière de la Senelec qui n'est finalement que chimère.
Et s'effondre le mythe Makhtar Cissé !
Les chiffres, finalement à manier avec modération, n'est-ce pas Abdoulaye Cissé ?
Des régimes sont bien tombés ailleurs pour beaucoup moins que ce qui mobilisent aujourd’hui au Sénégal le mouvement Nioo lankk nioo bagnn contre la hausse du prix de l’électricité.
En définitive, c’est un mouvement contre la vie chère, le même type de révolte qui a emporté jusqu’au tout puissant régime de Ben Ali en Tunisie. C’est dire qu’on ne peut jurer de rien de l’avenir de cette revendication fédératrice.
En revanche, ce que l’on sait et qu’on peut affirmer avec certitude dans l’analyse de la crispation de la situation, c’est moins l’augmentation en tant que telle que les turpitudes des responsables qui conduisent aujourd’hui à des hausses dites « inévitables » sur certains tarifs de produits et services de consommations courantes.
Que n’aurions-nous accepter de faire des efforts sur le portefeuille domestique pour sortir des ténèbres des coupures d’électricité si la santé financière de la Senelec le justifiait.
Là, ce qui est en cause c’est le mythe qu’on a bâti autour de la gestion de l’ancien Directeur général de la société d’électricité. Tel Zorro, c’est Mouhamadou Makhtar Cissé qui s’est construit ce mythe, avec certainement une complicité coupable d’une certaine presse.
Si ce n’est pas de la complicité, il y’a au moins de la cupidité pour dire le moins, pour avoir bu ses paroles sans le moindre hoquet.
La situation que l’ancien DG nous a vendu fait se lever les foules contre toute idée d’augmentation. Et pour cause la méthode Coué pour nous vendre son rêve commence dès 2017, alors que Makhtar Cissé n’est installé que depuis le 26 juin 2015.
Ça commence par nous vanter le mix énergique, je cite : « Avec ce que nous avons réussi du mix énergétique et d’avoir 30% de production d’énergie renouvelable, nous pourrons donner corps à l’instruction du président de la république de diviser la facture par deux ». Fin de citation.
Nous avons retrouvé une autre fanfaronnade de l’ancien DG, je le cite : « Les gens applaudiront pour une baisse de 2%, mais n’accepteront pas que le baril baisse et qu’on ne baisse pas prix ». Fin de citation. Si le régime vacille, le président Macky Sall tient son coupable par qui le scandale est arrivé. C’est lui le meilleur allié de cette contestation. Car si lui-même ne comprend pas qu’on baisse le prix de, comment voulez-vous qu’il comprenne une augmentation. Qui plus est de 10%.
Permettez qu’on vous épargne du bilan chiffré de Makhtar Cissé à la Senelec car apparemment il a été contaminé par la maladie de son prédécesseur. M. Pape Dieng, à son départ nous dresse son bilan d’avoir fait passé la Senelec d’un déficit de 55 milliards à un bénéfice de 3 milliards.
Les nouvelles autorités de la Senelec sont presque piégées aujourd’hui mais devront assumer de ne pas faire subir au peuple un supposé manque à gagner de 12 milliards à rattraper et qui justifierais la hausse.
Voilà, le mal de ce pays, la manipulation des chiffres. Des chiffres erronés, et là on est gentil car le plus souvent ce sont des chiffres fabriqués sortis de l’imagination fertile de vrais tricheurs.
Et c’est presque un crime quand on voit les conséquences que cela peut produire.
On attend les chiffres de la production arachidière. Tous les paysans annoncent que « Rénn guerté amoul », mais jamais, officiellement, la production nationale ne sera en baisse.
On avait explosé le record de production de riz à plus d’un million de tonnes et qui a été la trame de la campagne victorieuse du président Macky Sall, les riziculteurs n’ont jamais confirmé vues leurs difficultés dans la filière.
Ce n’est pas pour rien que dans d’autres pays les agents des services des statistiques, des prévisions et des études économiques prêtent serment et jurent de ne jamais corrompre les chiffres.
Apparemment, ici le premier qui jure sur les chiffres est bon pour l’enfer !
Pour abréger leur supplice, ils devraient tous passés à la guillotine. Et ce ne serait même pas cher payé pour ce qu’ils font subir au peuple en jouant au magicien des chiffres.
ÉCHANGE TENDU ENTRE NDONGO SAMBA SYLLA ET MOUSTAPHA KASSÉ À PROPOS DU FCFA
Quand deux économistes que presque tout oppose, notamment leur âge, débattent de l’avenir du franc CFA et de la perspective ECO, l’affrontement n’est jamais loin
Quand deux économistes que presque tout oppose, notamment leur âge, débattent de l’avenir du franc CFA et de la perspective ECO, l’affrontement n’est jamais loin. Il en a été ainsi lors du «Samedi de l’économie» tenu hier au siège d’Enda entre le Pr Moustapha Kassé, ancien doyen de la faculté des Sciences économiques et de gestion de l’université de Dakar et le Ndongo Samba Sylla, chercheur à la Fondation Rosa Luxemburg.
Le premier reproche au second, en substance, de ne pas prendre en compte les travaux des économistes sénégalais consacrés à la monnaie et en particulier au franc CFA. «La monnaie est devenue un instrument tellement sensible qu’il faut en connaître le fonctionnement», a lancé le Pr Kassé. Critiquant le foisonnement d’articles dits scientifiques et intellectuels «facilement démontables», il a plaidé pour une appropriation des étapes et du contenu de l’histoire monétaire afin de mieux encadre les démarches actuelles concernant le franc CFA et son successeur désigné, l’ECO.
«Apprenez d’abord, Ndongo», a lancé le Pr Kassé à son jeune collègue, rappelant au passage l’échec de la mise en œuvre du franc malien par le président Modibo Keïta, et les dégâts de l’hyperinflation induits par de mauvaises politiques monétaires comme au Venezuela avec le bolivar et au Zimbabwe avec le dollar local.
«La monnaie est juste un instrument pour réaliser le développement» (Pr. Chérif Salif Sy)
«Lisez-moi», s’est écrié calmement Ndongo Samba Sylla à l’entame de sa réplique. Il a directement accusé le Pr Moustapha Kassé d’amplifier la confusion entretenue sur la question du francs CFA par sa façon d’aligner des contrevérités. Prenant à témoin le Pr Chérif Salif présent à ses côtés, il a souligné avoir souvent mis en exergue les travaux d’auteurs africains dont le Pr Kassé lui-même, dans certains de ses ouvrages.
A propos de l’expérience écourtée du franc malien, Ndongo Samba Sylla a reproché au Pr Kassé d’occulter une partie des causes de son échec. «Il a oublié de dire que les Etats qui entourent le Mali avaient tous fermé leurs frontières avec ce pays naturellement enclavé», peut-être sur l’instigation d’une France désireuse de protéger une des zones de résidence du franc CFA en Afrique de l’Ouest.
Concernant l’hyperinflation qui résulterait de politiques monétaires irréfléchies, Ndongo Samba Sylla a signifié au doyen Kassé que ce phénomène n’est pas une maladie africaine car seuls 3 pays du continent sur 54 en ont été victimes : l’Angola, la République démocratique du Congo et le Zimbabwe. Ailleurs, un pays comme le Venezuela en a souffert. Sylla fait constater ces pays là ont souvent évolué dans des contextes de guerre, de déstabilisation, de pression, de blocus… pour des raisons fortement politiques et idéologiques.
Dans tous les cas, «il faut nuancer toutes les approches et accepter les échanges d’une manière sérieuse», a tempéré le Pr Chérif Salif Sy. «La monnaie est juste un instrument politique relevant du droit pour réaliser le développement.» Une perspective que le Pr Demba Moussa Dembélé, président d’Arcade qui organise «Les samedis de l’économie», irréalisable avec cette «monnaie française» qu’est le franc CFA.
EN AFRIQUE, LES ESPOIRS DÉÇUS DU "CASH-TO-GOODS"
Promu par une escouade de start-up, le concept, basé sur l’envoi au pays de bons d’achat affectés à l’acquisition d’un bien comme un frigo, une télévision ou d’un service précis, n’a pas trouvé son marché
Le Monde Afrique |
Marie de Vergès |
Publication 16/12/2019
Elles promettaient de bousculer le marché des transferts de fonds vers l’Afrique, dominé par les mastodontes Western Union et MoneyGram. Une escouade de start-up est montée au créneau ces dernières années, en brandissant un nouveau concept : le « cash-to-goods ». Autrement dit, l’envoi de bons d’achat affectés à l’acquisition d’un bien comme un réfrigérateur, une télévision ou d’un service précis.
Afrimarket, la plus connue en France, mais aussi Yenni, Moods ou Mergims disposaient de bons arguments pour tenter de se faire une place sur un marché florissant. Le montant des transferts de fonds vers l’Afrique subsaharienne ne cesse de progresser, au point d’atteindre en 2018 le chiffre record de 46 milliards de dollars (41,5 milliards d’euros), selon la Banque mondiale. Or les diasporas africaines, à l’origine de cette manne financière, sont souvent taraudées par la même interrogation : l’argent expédié aux proches restés sur le continent est-il vraiment dépensé à bon escient ?
Le « cash-to-goods » est censé offrir un meilleur contrôle des usages. Les fonds, envoyés par le biais d’une application mobile, sont convertis en coupons permettant de se fournir en biens de consommation ou en services (santé, scolarité…) au sein d’un réseau de distributeurs partenaires. A aucun moment, les bénéficiaires ne sont supposés manipuler d’argent liquide. Autre engagement des jeunes pousses : proposer des transactions à coût réduit alors que la mainmise des leaders du transfert en Afrique les pousse à prélever des commissions plus élevées que dans n’importe quelle autre région du monde.
L’accès à Internet reste très faible dans nombre de pays
Las. Aucune expérience ayant vu le jour dans ce secteur n’a duré. En septembre, Afrimarket a été placée en liquidation judiciaire, après six années d’existence. Basée à Paris et focalisée sur l’Afrique francophone, la société avait d’ailleurs changé de profil au fil des ans. Elle s’était peu à peu repositionnée comme un acteur du e-commerce, faute de modèle économique viable dans le « cash-to-goods »…
Pourquoi cet échec ? « L’idée de départ pouvait sembler séduisante, mais le consommateur final – celui qui reçoit les fonds – apprécie rarement ce côté dirigiste qui l’infantilise », analyse Julien Maldonato, associé du cabinet de conseil Deloitte. Selon ce spécialiste de l’innovation financière, la création de plates-formes à grande échelle visant à faire travailler ensemble toute une série d’acteurs est, en outre, un processus laborieux et coûteux. Autre frein majeur : le manque de maturité numérique du continent, où l’accès à Internet demeure très faible dans un grand nombre de pays.
Ainsi le bénéficiaire n’est pas forcément équipé pour recevoir des bons d’achat en ligne. Le défi consiste aussi à susciter la confiance des diasporas. Habituées à confier leur argent à des opérateurs connus, elles hésitent à s’en remettre à une nouvelle application dépourvue d’un véritable réseau d’agences physiques.
Enfin, les frais de transfert vers l’Afrique subsaharienne ont commencé – lentement – à baisser. Le tarif moyen d’une transaction atteignait un peu plus de 9 % en 2018 contre 12 % en 2012. « Il devient plus difficile pour un nouvel acteur de jouer là sa différence, estime M. Maldonato. Tout laisse penser que les moyens traditionnels sont là pour durer encore un certain temps. »
par Thiebeu NDIAYE
SERIGNE MBACKÉ NDIAYE, PRÊCHEUR DE CHAOS
Hier taxé de pyromane au PDS, aujourd'hui Serigne Mbacké Ndiaye indispose ses alliés avec sa proposition de suppression de la limitation des mandats présidentiels. Le vieux jet-seteur a fini de se tailler une réputation peu flatteuse
La démocratie a vacillé ce vendredi matin ! Elle a failli quitter le Sénégal pour de bon. L'Apr, le parti présidentiel a dû sortir un communiqué en catastrophe pour éteindre le feu, allumé par un thuriféraire. Alors que les Sénégalais s'étripent sur un éventuel 3e mandat de Macky Sall, voilà que Serigne Mbacké Ndiaye décide de ramener le pays aux temps de Senghor avec une proposition visant à faire sauter le verrou limitant les mandats présidentiels à deux. "Je propose la non limitation des mandats pour la présidence de la République comme pour les députés, les maires, les présidents de Conseil départemental", martèle-t-il.
Une idée jugée tellement ringarde que la mouvance présidentielle s'en est démarquée totalement en la qualifiant de "tentative de manipulation de l'opinion pour jeter le discrédit sur le travail du président Macky Sall". L'argumentaire qui la sous-tend n'en est pas moins biscornu : "de 1960 à nos jours, nous n'avons connu cette limitation qu'à partir de 1993 et cette décision était dictée par deux faits conjoncturels : le discours de la Baule qui imposait aux Africains, certains Africains devrais-je dire, ‘'limitez vous à deux mandats''; le lendemain sombre des élections de 1988 très mouvementées qui poussaient le président Abdou Diouf à prendre l'initiative d'une concertation avec l'opposition. C'est ainsi qu'est né le code consensuel dénommé code Kéba Mbaye".
Depuis, surnommé "Ndiaye illimix" sur les réseaux sociaux, il reçoit une pluie de quolibets. Abdou Mbow lui rappelle qu'il n'est ni porte-parole de l'Apr, ni celui de Benno Bokk Yaakaar encore moins du pôle des représentants de la majorité au dialogue. Par conséquent, il ne peut se prévaloir d'aucun titre pour faire cette proposition, d'autant plus que, même s'il est parmi les plénipotentiaires, il a reçu un mandat avec une position nette et claire sur toutes les questions.
Ndiaye illimix
Mais Serigne Mbacké n'en a cure. Avant même cette polémique, il "avait déjà porté la réplique à ses détracteurs. "Depuis que j'ai lancé cette idée, les valets de l'impérialisme, ces représentants de l'Occident et de certains Lobbies ainsi que ceux qui sont pressés de prendre le pouvoir se ruent sur les brancards en brandissant, non pas des arguments, mais des injures. Cela ne me dérange point car la violence tant verbale que physique est l'arme des faibles", rétorquait-il.
Venant de Serigne Mbacké Ndiaye, ce n'est pas du tout étonnant. L'ancien "mégaphone" de Wade est un coutumier des faits. Sa posture et ses déclarations dangereuses lors de la présidentielle de 2012 sont restées encore fraiches dans les mémoires. Si Wade avait suivi son porte-parole dans sa turpitude et sa façon peu amène de protéger ses privilèges, le pays allait sombrer dans le chaos.
Socialiste par adhésion, libéral par intérêt
On se rappelle qu'au lendemain de la proclamation des résultats du premier tour de la présidentielle de 2012, celui qui déclarait que "nous irons tous en prison si Wade perd", avait convié la presse nationale et internationale au palais de la République pour déclarer son candidat (Abdoulaye Wade) vainqueur au premier tour, avant de se raviser. Il récidive lors de la soirée électorale du second tour, le 25 mars 2012.
Alors que la défaite de Wade était évidente au vu des tendances issues des urnes, Serigne Mbacké Ndiaye déclare que les résultats détenus par le palais donnent Wade vainqueur au second tour. Mais le Pape du Sopi passe-outre la déclaration de son porte-parole et décide d'appeler Macky Sall pour le féliciter.
Malgré tous ces épisodes qui ont fortement écorné son image, le Khombolois de 64 ans continue d'investir les médias pour défendre, cette fois-ci, Macky Sall. Il faut dire que le socialiste par adhésion devenu libéral par intérêt, est un adepte du retournement de veste selon ses intérêts du moment. Opérant de déroutants virages, parfois à 360°. Compagnon d'Abdourahim Agne (Parti de la réforme) et protégé de Mamadou Diop le maire au Parti socialiste à ses débuts, il a quasiment fait le tour des chapelles politiques du pays : du Ps au Pds en passant par l'Afp, l'Urd et le Pr.
Vieux jet-seteur
Celui qui fut un fervent courtisan de Wade avait pourtant été un de ses plus redoutables détracteurs. Il était, en effet, la principale figure de l'initiative pour le départ de Wade (Idewa), avant de rejoindre les prairies bleues avec, à la clé, une nomination comme Pca de la caisse nationale de crédit agricole (Cnca). Puis porte-parole de la présidence de la République. Ayant pris goût aux délices du pouvoir, Serigne Mbacké Ndiaye n'arrive plus à s'en départir et est prêt à tout, même à brûler le pays (présidentielle 2012), pour garder ses privilèges si juteux.
C'est ainsi qu'il a commencé à théoriser sa si "fabuleuse" idée de non-limitation des mandats. En effet, il implorait Wade, à l'époque, de rester au pouvoir "jusqu'en 2019". Qu'il prône une présidence illimitée pour son allié, Macky Sall ne surprend guère alors.
Tout comme sa carrière politique, la vie de Serigne Mbacké Ndiaye est du reste très atypique : virées nocturnes en boîte "avec (ses) enfants pour danser le Youza", féru attitré de soirée salsa, squatteur de l'émission La mou saaf de Sidate sur la Rfm…Le ‘'vieux baol-baol'' est un jet-seteur et ses frasques alimentent les rubriques people des sites de buzz en s'affichant parfois avec sa ravissante troisième épouse Lota Ndiaye ou encore aux côtés de Coumba Gawlo Seck dansant le "Youza". Une vie dorée que Serigne Mbacké Ndiaye ne troquerait pour rien au monde. Il a donc intérêt que ses généreux donateurs restent au pouvoir… le plus longtemps possible !
FACE AU TERRORISME, IL FAUT REPENSER LES POLITIQUES SÉCURITAIRES
Ces redoutables défis sécuritaires ne s’adressent pas uniquement aux seuls pays du Sahel, mais constituent une véritable menace pour la sécurité régionale et internationale qui doit être traitée de façon plus appropriée - COMMUNIQUÉ D'AFRIKAJOM CENTER
SenePlus publie ci-desosus, le communiqué d'AfrikaJom Center, daté du 16 décembre 2019, sur la situation sécuritaire au Sahel.
Mali, Niger et Burkina Faso : Le basculement sécuritaire a créé un cocktail de violence
Des milliers de civils paient un lourd tribut
Des millions d’élèves privés d’écoles
Les attaques récurrentes des groupes armés terroristes contre certains Etats du Sahel ont des conséquences tragiques inestimables sur les plans humain, social, politique, économique et culturel, a déclaré le Think Thank Afrikajom Center aujourd’hui.
Afrikajom Center interpelle la communauté africaine et internationale à prendre conscience que la déflagration qui s’abat sur le Sahel et qui ébranle les assises les plus solides des institutions sécuritaires du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Ces redoutables défis sécuritaires ne s’adressent pas uniquement aux seuls pays du G5 Sahel, mais constituent une véritable menace pour la sécurité régionale et internationale qui doit être traitée de façon plus appropriée avec la stratégie et les moyens idoines.
Les groupes armés terroristes qui fonctionnent en coalition dont les plus importants sont : le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) et l’Etat Islamique au grand Sahara (EIGS), ils sont de mieux en mieux armés, de mieux en mieux organisés et de plus en plus téméraires avec un agenda qui leur assure toujours une avance sur les Etats ciblés, souvent pris de cours et surpris par les effets catastrophiques des attaques.
Jamais ces Etats n’ont été aussi menacés dans leur survie, aussi vulnérables dans leur histoire politique depuis les indépendances. D’autant plus que la communauté internationale et africaine n’a jamais semblé si impuissante en dépit de l’impressionnant dispositif sur le terrain avec les troupes de la MINUSMA, de Barkhane, du G5 Sahel et de l’appui de l’Union Européenne, des budgets et de toute la logistique investie. Le basculement sécuritaire et la situation en Libye qui s’est opéré au Sahel a créé un véritable cocktail de violence et l’irruption d’acteurs de toutes sortes avec les milices armées, la criminalité transnationale, sans compter les acteurs hybrides.
Il faut désormais prendre acte que les deux mécanismes de régulation de la paix au Sahel n’ont pas encore donné les résultats escomptés, à savoir : celui fondé sur une approche mettant trop l’accent sur les moyens militaires dans la lutte contre le terrorisme et la construction de la paix et de la réconciliation nationale, fondée sur l’existence d’un accord de paix, comme c’est le cas avec le Mali qui est doté de l’accord de paix d’Alger de 2015 soutenu par des tentatives de dialogue, de réconciliation nationale ou de déradicalisation (Niger).
« Nous exprimons notre profonde préoccupation, notre vive indignation et condamnons avec la dernière énergie ces attaques et appelons les Etats à repenser de façon globale et holistique les stratégies sécuritaires nationales qui toutes, ont montré leurs limites », a déclaré Alioune Tine, Fondateur d’Afrikajom.
« Il faut sérieusement examiner au Sahel la mise en place d’une stratégie régionale fondée sur une approche basée sur la sécurité humaine ».
Un regard rapide sur la récurrence des attaques au Sahel permet de relever les faits suivants :
Au Niger : la dégradation de la situation sécuritaire est continue, au regard des évènements qui se sont déroulés depuis quelque temps. Avec le bilan suivant :
plus de 250 personnes civiles tuées et plus de 250 enlèvements. Le bilan 2019 de la crise sécuritaire sur les frontières a atteint des chiffres très préoccupants. Les récentes attaques des groupes armés terroristes dans le camp militaire d’Inates à l’ouest de la frontière malienne ont fait un total de 71 morts et de plusieurs personnes disparues. C’est l’attaque la plus meurtrière depuis le début de l’insurrection en 2015, l’attaque contre ce même camp (Inates) en Juillet 2019 avait fait 18 morts. A cela s’ajoutent les conséquences humanitaires tragiques de la dégradation de la sécurité dans les régions de Diffa, Tahoua et Tillabéri qui sont dramatiques : environ 80 000 personnes ont été déplacées depuis le début de l’année et on note également un flux de 40 000 réfugiés nigérians venant des Etats de Sokoto, Zamfara et Katsina basés dans la région de Maradi. A cela s’ajoute la fermeture des écoles dans pratiquement toutes les zones affectées par le conflit.
Le Mali : c’est l’épicentre de la crise sécuritaire au Sahel qui présente le bilan le plus lourd avec :
208 victimes suite aux attaques djihadistes dans 9 localités différentes en 2018. De Janvier à Novembre 2019, 472 morts en 17 attaques dans 17 localités ont été enregistrées. Elles ont toutes été revendiquées par les groupes armés terroristes dans 9 localités différentes situées dans les régions du Nord et tout particulièrement dans la région de Mopti au centre du Mali. Les régions du Nord, Tombouctou, Kidal, Gao et Mopti sont celles qui subissent le plus grand nombre d’attaques. On compte un total de 720 morts en 2019. Concernant la situation de l’éducation pour la première fois plus de 1200 écoles ont été fermées ce qui représente 13% des écoles de ces régions, près de 3 000 000 d’élèves sont aujourd’hui non scolarisés ; cela représente une véritable bombe sociale pour l’avenir.
Concernant les Personnes Déplacées Internes (PDI), 52% sont des femmes et 48% sont des hommes.
Au Burkina, L’année 2018 est caractérisée par une dégradation croissante de la situation sécuritaire précisément entre Mars et Décembre 2018, 10 attaques djihadistes ont été répertoriées et feraient 45 morts et 92 blessés. L’année 2019 a été la plus meurtrière avec un total de 39 attaques faisant 594 morts et 85 blessés, entre Janvier et Novembre 2019. Les régions du Nord et du Nord-Ouest sont les plus touchées. Du début de l’année 2015 à nos jours, les attaques des groupes armés terroristes ont fait près de 635 morts et près de 500 000 déplacés internes et réfugiés selon l’ONU. En ce qui concerne la situation humanitaire, selon le HCR, 267 000 personnes ont fui les attaques djihadistes dans le Nord et l’Est du Burkina en 3 mois portant le nombre de déplacés et de réfugiés à 486 000. Les provinces de Sanmatinga et Soum ont accueilli 329 000 d’entre eux et 16 000 autres sont réfugiés dans les pays voisins. les violences liées au terrorisme ont fait près de 300 000 déplacés internes, 500 000 autres auraient été privés de soins en raison des attaques djihadistes. Dans le secteur de l’éducation, plus de 2000 écoles ont été fermées depuis le début des violences djihadistes selon l’UNICEF.
AFRIKAJOMCenter estime que le temps est venu :
De repenser les politiques sécuritaires en fonction du contexte, de la nature des Etats souvent faibles, non préparés à faire face aux conflits asymétriques, peu présents sur toute l’étendue d’immense territoire ou simplement totalement absents. Cette absence d’Etat a créé des espaces de non droit qui constituent des sanctuaires pour des acteurs criminels de toutes sortes et a souvent permis aux groupes armés de se substituer aux Etats, de s’installer et d’offrir certains services sociaux de base, la justice et même la sécurité aux populations locales. De plus en plus ces groupes armés exploitent les ressources du pays, lèvent l’impôt et les taxes auprès des populations locales.
De créer dans les meilleures délais une troupe formée de militaires de tous les pays de la CEDEAO spécialisée dans le combat contre le terrorisme, chargée de soutenir les pays du Sahel.
D’explorer toutes les possibilités offertes par la réconciliation, par le dialogue politique, surtout avec les citoyens entrés en rébellion contre leurs Etats. Ces rebellions permettent de constater les fractures profondes dans le développement entre les zones urbaines et les zones rurales.
De passer en revue les pathologies de l’Etat post colonial, la déliquescence des outils de la régulation de la démocratie, de la gouvernance, de la sécurité et de l’environnement. La question de la corruption qui gangrène l’Etat, les institutions et la société de même que la question de l’impunité et des violations des droits humains sont de nature à créer de profondes inégalités et des fossés entre les élites urbaines et le monde rurale. On met rarement l’accent dans ces conflits sur les effets du changement climatique qui crée des pressions et des compétitions à l’accès à certaines ressources notamment à l’eau et à la terre.
Le macrocéphalisme des Etats ou toutes les institutions, les ressources, les infrastructures, les services sont concentrés dans la capitale.
Dans l’immédiat, trouver les mécanismes appropriés pour anticiper sur les attaques armées terroristes en renforçant l’efficacité des mécanismes d’alertes précoces et des réponses rapides de la CEDEAO de manière à prévenir les attaques des groupes armés terroristes.
D’Associer les organisations de la société civile et les collectivités locales dans la collecte d’informations et la mise en œuvre des politiques de réconciliation.
AFRIKAJOM center lance un appel à l’UA et à la CEDEAO avec l’aide de la communauté internationale d’organiser une revue des politiques sécuritaires nationales au Sahel, pour constater leur inefficacité afin d’élaborer une réponse sécuritaire régionale holistique fondée sur une approche de la sécurité humaine.
« Nous recommandons aux Etats de mettre en place des groupes de réflexion sur les vulnérabilités, les fragilités, les menaces et les pathologies des Etats post coloniaux afin de leur trouver les soins les plus appropriés », a déclaré Mamadou Sawadogo, représentant de Afrikajom au Burkina Faso.
« Nous mettons également en garde contre les effets totalement négatifs de l’échec continu des politiques de sécurité inadaptées sur le mental des populations gagnées par le ressentiment, les frustrations et la colère ».
PAR Moussa Bèye
ENSEMBLE, AU NOM DU SÉNÉGAL
De tous les débats agités avant les élections présidentielles de février 2019 au Sénégal, il y’en a un qui m’a particulièrement laissé avec un goût d’une grande amertume ; C’est bien celui portant sur la double nationalité
Oui Laurence-Marie Coupier, le passé ne s’oublie pas. Il se cultive ! En effet, de tous les débats agités avant les élections présidentielles de février 2019 au Sénégal, il y’en a un qui m’a particulièrement laissé avec un goût d’une grande amertume ; C’est bien celui portant sur la double nationalité.
Notre cher Sénégal est cette barque ou cette pirogue dans la quelle sont embarqués nos aïeuls. Nos parents les y ont trouvé et nous sommes venus par la suite retrouver ce qu’il en reste. Nous avions cru un moment partager le voyage avec nos parents pour l’éternité. Hélas, ce ne sera pas le cas physiquement parlant, mais nous avons pour mission de ne pas laisser dériver cette embarcation au contenu précieux. Nous avions eu tout de même la faiblesse de croire qu’ils nous accompagneraient tout au long de ce périple. Tout comme nous le ferons avec nos enfants, quelques soient leur lieu de naissance, les métissages qui se seront faits au cours du chemin. Ils auront dans leur ADN ce marqueur indélébile, inaliénable. Et au fur et à mesure que le temps passe, l’on se rend compte que cette appartenance est d’autant plus forte, d’autant plus prononcée, d’autant plus affirmée et d’autant revendiquée et assumée… Nous ne démissionnerons jamais et, cela quand bien même la tentation peut être grande par moment. C’est plus fort que nous et ce n’est pas négociable !
Alors ce voyage de la vie, dans cette pirogue, nous y sommes toujours, se fera avec tout ce que la vie regorge de promesses, d’attentes, de turbulences, de joies ou de peines. Il doit se faire sans discontinuer. Et le secret pour réussir réside sans nul doute dans nos capacités à transcender les difficultés, à innover, à intégrer les nouvelles donnes, tout en gardant les valeurs positives de solidarité, d’hospitalité et de générosité… Ce ne sera qu’à ce prix-là que nous garderons notre bon vouloir de vie commune. Donc, chaque passager doit donner le meilleur de lui-même. Nous devons véritablement apprendre ou réapprendre, à vivre en harmonie, collectivement si nous voulons atteindre notre objectif commun et être heureux. Il nous faut nous départir et surtout dépasser nos petites personnes, afin de mieux envisager collectivement un avenir radieux avec plus d’harmonie, de cohésion. Nous le devons à nos enfants !
La nationalité est ce lien juridique et politique unissant une personne à un Etat déterminé. Cette allégeance ou ce lien qui se manifeste par la protection que l’Etat doit à l’individu un certain nombre de garanties à lui apporter.
D’un autre côté, l’individu a un certain nombre de devoirs envers l’Etat dont il est le citoyen entre autres, la jouissance des droits. Au vu de la situation sénégalaise, aucune famille n’est épargnée par au moins un de ses membres qui vit à l’étranger et dispose de la double nationalité. Ils sont souvent plusieurs dans d’autres vivant dans tous les continents. Ce n’est pas non plus un phénomène circonscrit à une catégorie sociale ou géographique.
Par la force des choses et par le fait d’un monde de plus en plus ouvert, les gens sont amenés à se déplacer, à s’établir ailleurs . Sans trop nous attarder sur les raisons qui ont amené tout un chacun à vouloir le faire. Et d’ailleurs n’y-a-t-il pas autant de raisons que de cas individuels ?
Choisir une autre nationalité dans ce nouveau monde, n’est aucunement synonyme de renoncer à sa nationalité d’origine. Les questions administratives et de droit font que ce sont des choix faits par certains volontairement afin de mieux s’adapter à son environnement. C’est aussi une conséquence qu’héritent souvent leurs enfants qui n’ont rien demandé. Cela peut procurer certains avantages, avec toujours ses corollaires en termes d’obligations et de devoirs. Notons simplement, qu’on peut souvent être plus utile à sa patrie d’origine en étant à l’extérieur et ayant une autre citoyenneté. Tout comme on peut être dans son pays, sa patrie et y être nuisible !
Comment donc oublier ce débat lancé et entretenu par une certaine presse, avec souvent des animateurs aussi immatures qu’irresponsables ? Il y’en a un dont son visage nous vient à l’esprit, franchement « si la connerie était de la musique, il serait un orchestre symphonique à lui tout seul »
Comment vouloir traiter ainsi d’un débat aussi sérieux, qui soit d’intérêt national, parce qu’il peut mettre en cause à la fois certains fondements de la Nation, que son avenir ou même l’idée que l’on se fait de cette Nation.
Le débat, si toutefois il devenait incontournable, se devait d’être inclusif et positif. Il devait s’agir principalement d’essayer d’imaginer comment mieux intégrer les sénégalais de l’extérieur, leurs enfants, leurs familles.
Autrement dit, comment faire pour leur donner plus de fierté d’appartenir à cette terre , de pouvoir contribuer à son épanouissement, à son rayonnement et à son développement. Trouver des voies et moyens de créer des interfaces afin qu’ils puissent y venir à tout moment continuer leurs études, leurs carrières ; accéder plus facilement à certaines professions libérales, à la fonction publique… etc. Tout cela, avec une valeur ajoutée certaine.
Aussi, il ne faut jamais occulter le fait que ce sentiment d’appartenance nationale est aussi naturel, aussi inné, aussi fort et aussi sain que le sens que l’on peut avoir pour la famille par exemple. Tenter de frustrer une grande partie des sénégalais pour des raisons aussi fallacieuses, aussi opportunistes et aussi dangereuses pour des visées pauvrement électoralistes est juste méprisable.
Vouloir faire comme si ces gens-là sont quantité négligeable, au prix de leur dénier cette appartenance somme toute naturelle et légitime est un indicateur sur l’amoralité, mais aussi la dangerosité de certains politiciens professionnels.
Au fond, il faut singulièrement manquer d’intelligence et, ce sens du discernement pour ne serait-ce que lancer un tel ballon de sonde. Allumer des incendies sur ce terrain-là, n’est rien d’autre que de vouloir estropier une partie de cette appartenance. Ce qui en soi constitue un risque insensé qui peut dans quelques années voire quelques décennies nous conduire à des conflits qui sans nul doute pourront déstructurer ce qui reste de cette nation qui commence à tanguer.
Et, le pire dans ce pseudo-débat, est qu’on se focalise sur une personne gênante politiquement parlant pour faire du matraquage. Tout cela, quitte à froisser des centaines de milliers de personnes. Une telle attitude est hélas, édifiante de l’étroitesse d’esprit et de vue de ses promoteurs.
Le jeu politique trouble a tendance à pervertir des questions qui portent en elles des germes d’un renouveau vers un mieux-être généralisé.
Des questions comme celle relevant de la plausible obligation d’inclure dans la nation sénégalaise tout enfant de Sénégalais d’où qu’il puisse naître, méritent certes, des réflexions contradictoires à la fois indispensables, utiles, nécessaires et bénéfiques pour notre salut. Mais, il convient de les aborder avec sérénité et rigueur.
Nous devons résolument regarder ensemble l’avenir dans l’optique de construire, au lieu de nous épancher sur de petits débats à la puanteur avérée et à la senteur dégoûtante.
L’avenir se construit avec toutes les forces vives d’un peuple, avec également cette chance extraordinaire qu’au Sénégal, nous avons tout ce dont une nation a besoin pour s’enrichir, grandir et rester digne et fière. Donc ayons la véritable foi en nous-mêmes dans ce Sénégal polyglotte, cosmopolite par la diversité des apports de toutes parts. Quel que soit leur positionnement géographique, nos concitoyens d’ici comme d’ailleurs ont plus que besoin de leurs points de repères. Il y a de ces choses qu’on ne délocalise pas aussi facilement. A chaque fois, nous devons nous demander, comment pouvons-nous, d’abord et avant tout, nous investir mutuellement pour rendre réels et solides les liens d’attachement entre ces gens-là et la terre où sont ensevelis leurs ancêtres ? Que faisons-nous de ces liens à caractère sacré, de la mémoire collective, de nos reconnaissances spontanées ? Ce n’est ni dans l’exclusion, ni dans des restrictions insensées, encore moins dans le reniement que l’avenir va se construire.
Quoiqu’il en soit, cela ne signifie aucunement que le fils d’un(e) sénégalais(e) née en Australie, au Japon où que sais-je encore doit avoir moins de droit au Sénégal.
Nous nous interrogeons chaque fois à la frontière quand un agent regarde notre passeport. Nous nous disons souvent que notre véritable identité n’est pas dans ce document. Elle est en nous, nous la portons au plus profond de nous, elle est dans notre langue maternelle, dans nos expressions, dans l’attachement à cette terre de nos ancêtres… Et cela personne, nous disons bien, personne, ni constitution, ni loi, encore moins un décret ne peuvent nous l’enlever.
Le regard que l’on porte sur les sénégalais de l’extérieur est déterminant, il peut souvent créer de l’envie, de la honte, de la fierté, de l’honneur, de la pitié, ou même des sentiments mitigés. Ce regard doit évoluer, dans le sens d’une amélioration positive des comportements. Il est important de juste les considérer comme des sénégalais à part entière. Même si au demeurant, nous avons tous la claire-conscience qu’à force de vivre ailleurs, on finit par devenir étranger de ce qui s’y passe. Mas enfin, permettez-nous de croire que les choses ont beaucoup évolué depuis l’avènement des Nouvelles technologies de l’information et de la communication et notamment avec les réseaux sociaux qui nous font vivre les événements en temps réel.
Nous devons être vigilants, sur certains débats. Ne pas accepter que des politiciens soutenus par une presse médiocre et aux ordres, des chroniqueurs sans aucune constance, ni contenance d’ailleurs nous mènent sur des terrains glissants et improductifs .Par moment, nous nous disons que traiter certains d’entre eux de chiens, n’est pas une insulte qui leur est faite, mais plus une offense à ces animaux, modèle de fidélité par excellence.
par Madiambal Diagne
LA NÉCESSITÉ D'AUDITER LA SENELEC
On ne peut pas continuer d’engloutir autant de ressources dans un secteur si stratégique, sans chercher à savoir où va réellement chaque denier - La Senelec de Makhtar Cissé n’était-elle pas retombée dans les turpitudes d’hier ?
Je paie directement ou indirectement des factures d’électricité en zone urbaine, en zone périurbaine et en zone rurale. Les dernières factures sont particulièrement salées, avec des montants allant parfois du simple au triple, comparativement aux factures habituelles. Aussi, sur certains compteurs prépayés, il a été observé que le niveau de consommation a augmenté fortement. J’ai alors écrit à la Société nationale d’électricité (Senelec), en charge de la production, de la distribution et de la vente de l’électricité, pour avoir des explications sur cette situation. Je n’ai reçu aucune réponse, en dépit de mes multiples relances. Les factures étant échues, il faudrait s’en acquitter au risque de se voir couper l’électricité sans ménagement ou aucune autre forme de procès. Ils sont certainement nombreux des gens, à avoir été à la marche organisée par l’initiative citoyenne «Nioo lank», protestant contre la hausse des factures d’électricité qui les concernaient directement. La frustration des consommateurs est grande, surtout qu’aucune autorité n’avait daigné s’expliquer et assumer une communication pour éclairer la lanterne des abonnés. Pourtant, quand il s’était agi de présenter la politique énergétique et les «bons résultats» tant vantés de la Senelec, les responsables de la société nationale, comme les autorités de tutelle au niveau gouvernemental, ne se privaient de savourer leurs réussites sur les plateaux des télés et autres colonnes des journaux. Mais quand il y a une pilule amère à faire avaler au consommateur, il ne se trouve personne pour risquer son image dans une communication désavantageuse. Les consommateurs ont dû hurler leur mécontentement pour qu’enfin quelques responsables de second plan ne soient poussés à monter au créneau pour chercher à expliquer que les hausses qui entreront en vigueur à compter du 1er décembre 2019 allaient être entre 6 à 10%. La réalité des factures distribuées montre des proportions bien supérieures. Aussi, le Directeur général de la Senelec a fini par dire que 54% des abonnés, constituant les plus faibles revenus, étaient épargnés de la hausse. Là également, la réalité montre une autre situation.
Mais si on en est arrivé à cette situation qui consiste à augmenter fortement le prix de l’électricité alors que les responsables de ce secteur nous assuraient du contraire, c’est parce qu’il y a quelque part un problème et pas des moindres, que les populations méritent de savoir.
Qu’est-ce qui se passe à la Senelec ?
Le 11 mars 2017, dans le cadre des «Grandes conférences du journal Le Quotidien», Mouhamadou Makhtar Cissé, actuel ministre de l’Energie, alors Directeur général de la Senelec, assurait que la Senelec était sortie de l’obscurité. Mouhamadou Makhtar Cissé s’était livré à une véritable séance d’explication sur sa «nouvelle Senelec». Le secret de ce succès tenait aux investissements en cours, à la production et à l’accès universel. En vantant les mérites du plan stratégique qu’il disait être en train de mettre en œuvre, le Dg de la Senelec avait soutenu que les «investissements importants contenus dans le plan stratégique permettront à la Senelec d’être aux normes d’ici 2020». D’après M. Cissé, «c’est une promesse ferme, rationnelle et raisonnable». «La situation de la Senelec et de la fourniture de l’électricité ne peut que s’améliorer», avait-il assuré. Il ajoutait : «Nous sommes fortement dépendants du pétrole, mais grâce aux perspectives que nous avons avec les découvertes de gaz et de pétrole au Sénégal, la planification que nous avons mise en place et les solutions de substitution, nous arriverons à avoir une production suffisante, assurer une meilleure qualité, mais surtout généraliser l’accès.»
Partant de ces prévisions, il soulignait que le problème de la disponibilité de l’énergie était réglé jusqu’à l’horizon 2030. La disponibilité de l’énergie assurée, celle-ci aura des répercussions sur le coût de l’électricité. «C’est cette diversification qui permet de baisser le coût de l’énergie. Nous voulons nous inscrire dans une baisse structurelle, pas dans une baisse conjoncturelle. On n’a pas suivi le coût du baril de pétrole. Si on l’avait suivi, peut-être que la baisse aurait pu être plus importante, mais elle aurait augmenté de façon exponentielle aussitôt.» Nul ne pouvait douter de la prouesse qui avait permis de passer de 2011 à plus de 900 heures de délestages à quelque 66 heures en 2016. Cerise sur le gâteau, la Senelec avait baissé ses tarifs aux consommateurs et son Directeur général promettait une situation encore bien meilleure. Le Directeur général Mouhamadou Makhtar Cissé annonçait la distribution de dividendes aux actionnaires de Senelec et étudiait la perspective de l’entrée de sa société en bourse. Nous avions donc été enthousiaste à saluer cette belle performance quand, dans une chronique en date du 13 mars 2017, nous relevions «les bonnes notes de Makhtar Cissé».
Le risque de retomber dans les travers du Plan Takkal de Karim Wade, malgré 266 milliards donnés par l’Etat en 2019
On peut aujourd’hui légitimement se demander ce qui cloche pour que toutes les prévisions optimistes et rassurantes soient subitement compromises. Nous ne voudrons croire qu’à l’époque Mouhamadou Makhtar Cissé ou le gouvernement du Sénégal se livraient à une opération de propagande de mauvais aloi, mais on est en droit d’être édifié sur les difficultés qui ont pu compromettre ainsi la situation idyllique de la Senelec. La société d’électricité nous garantissait une production suffisante avec ses différents circuits d’approvisionnement, mais aujourd’hui le Sénégal se trouve obligé de louer un navire turc, une centrale électrique flottante, pour produire de l’électricité et la vendre à un coût que d’aucuns jugent relativement élevé. On semble retourner à la situation des heures sombres du «Plan Takkal» de Karim Wade, qui avait recours aux mêmes procédés. Une sinistre perspective ! Aujourd’hui, les consommateurs se retrouvent subitement pressurisés avec des factures jugées unanimement exagérées. La Commission de régulation du secteur de l’électricité a lâché le morceau, indiquant que la Senelec est en proie à un déficit de trésorerie de plus de 70 milliards de francs. Cette situation de tension de trésorerie est durement ressentie par les fournisseurs de la Senelec.
Dans le même temps, l’Etat du Sénégal avait fini d’allouer, dans la dernière Loi de finances rectificative adoptée le 15 novembre 2019, la somme de 125 milliards de francs Cfa pour permettre à la Senelec de sauver sa gestion. Cette somme a déjà été totalement encaissée par la Senelec et s’ajoute à la somme de 141 milliards de francs Cfa de l’Etat du Sénégal à la Senelec, au titre des compensations tarifaires et des pertes commerciales. Soit 266 milliards pourvus par l’Etat au profit de la Senelec pour la seule année 2019. Cette somme s’ajoute à une première allocation de 75 milliards, avec une autre Loi de finances rectificative adoptée le 26 juin 2018. Tout cela, en attendant l’exercice budgétaire de l’année 2020 pour prendre en charge de nouvelles allocations pour le secteur de l’électricité afin de pouvoir solder la gestion 2019. En effet, les stocks des obligations de paiement non encore liquidées par l’Etat du Sénégal au profit de la Senelec, pour les exercices 2017 et 2018, pour un montant total de 189 milliards de francs Cfa, seront payés sur 3 ans à compter de 2020, conformément aux accords convenus avec le Fonds monétaire international. Le plan d’apurement arrêté se décline ainsi : 53 milliards de francs en 2020, 68 milliards de francs en 2021 et 68 milliards de francs en 2022. Encore une fois, compte non tenu des nouvelles allocations.
La Senelec se révèle ainsi être un véritable gouffre financier. Pape Demba Bitèye, son Directeur général, a confirmé ces chiffres dans la presse quand il relève que l’Etat du Sénégal a alloué plus de 316 milliards de francs Cfa, afin d’éviter une augmentation des tarifs au consommateur.
Pourtant, nous ne sommes pas dans une situation de renchérissement des intrants sur le marché mondial, notamment avec les prix des hydrocarbures ; les cours mondiaux du baril du pétrole suivent une tendance baissière, depuis la fin de l’année 2017, passant de plus de 75 dollars le baril à quelque 56 dollars aujourd’hui. Les autres producteurs continuent de vendre l’électricité à la Senelec au même prix qu’il y a deux ans, conformément aux contrats négociés depuis. Et ces prix devraient même baisser, avec la mise en œuvre du projet scaling solar. L’Etat du Sénégal n’a jamais rien refusé à la Senelec ces dernières années. Régulièrement, l’Etat du Sénégal mettait donc la main à la poche pour renflouer, encore renflouer la Senelec. Dans le même temps, jamais la Senelec n’a été autant autorisée à recourir aux marchés financiers pour financer ses projets et son fonctionnement. Comme condamné à ne pas laisser flancher, encore moins tomber la Senelec, le Président Macky Sall a systématiquement procédé à des arbitrages budgétaires au bénéfice de la société. Il était en outre difficile de ne pas croire que la Senelec était en train de faire financer ses déficits par les consommateurs, jusqu’à ce que son Directeur général, M. Bitèye, ne souligne que les «consommateurs vont participer avec les nouvelles hausses à combler les déficits d’exploitation». Si les facteurs de production n’ont pas changé et que la Senelec se porte de moins en moins bien malgré le soutien accru de l’Etat, c’est sans doute qu’il y a anguille sous roche. Quelle logique pouvait justifier la baisse des tarifs de l’électricité annoncée à la fin de l’année 2016, alors que la Senelec continuait de demander de l’argent à l’Etat pour pouvoir assurer ses fins de mois? Il n’est véritablement pas exagéré de mettre une telle mesure sur le registre de la démagogie. Il est également légitime d’interroger la gestion interne de la boîte. Qu’est-ce qui fait de la Senelec un gouffre financier ?
On ne le dira jamais assez, Pape Dieng, à la tête de la Senelec de 2012 à 2015, avait agi avec un scalpel pour élaguer de nombreux postes de dépenses non indispensables à la viabilité financière de l’entreprise. Ces mesures courageuses avaient eu pour résultat d’assainir la gestion de la société, mais aussi pour conséquence de distendre les relations entre Pape Dieng et les syndicats de travailleurs, habitués à un certain népotisme. Pape Dieng avait cristallisé les mécontentements et autres ressentiments du personnel et, donc, l’arrivée de Mouhamadou Makhtar Cissé avait été bien accueillie par les travailleurs, même si tout le monde s’accordait sur les améliorations de la gestion interne de la boîte. La Senelec de Mouhamadou Makhtar Cissé n’était-elle pas retombée dans les turpitudes et le népotisme d’hier ?
Par ailleurs, on apprend que le Sénégal avait frôlé une coupure générale d’électricité en février 2019, à quelques heures du scrutin présidentiel, du fait qu’un navire de fuel ne pouvait décharger sa cargaison sans un règlement rubis sur l’ongle. Le trésor public avait était obligé, dans l’urgence, de payer la facture et sauver ainsi le pays. C’est le lieu de se demander si ce ne serait pas d’ailleurs tout le secteur de la politique énergétique qui devrait être examiné, contrôlé, pour identifier les problèmes d’inefficacité et de manque d’efficience, pour dire le moins. Le seul moyen de lever toute équivoque est de procéder à un audit externe de la Senelec. Demander un audit ne signifie accuser quiconque de quoi que ce soit, mais la moindre exigence de gestion est d’y voir clair. On ne peut pas continuer d’engloutir autant de ressources publiques dans un secteur économique et social si stratégique, sans chercher à savoir où va réellement chaque denier. Le gouvernement ne saurait poursuivre une politique de fuite en avant ou une politique de l’autruche, en détournant le regard de la gestion interne de la Senelec. Il sera certes assez simpliste de ne voir à travers toutes les exigences de clarifier des situations de gestion, de tel ou tel responsable public, que des actions ou tentatives de déstabilisation ou de discrédit.
Par Fadel DIA
ARROGANT COMME UN PRÉSIDENT FRANÇAIS EN AFRIQUE !
On ne doit pas être surpris si le jeune jupitérien de quarante ans qui préside aujourd’hui aux destinées de la France et que ses compatriotes eux-mêmes jugent arrogant, s’inscrit sur les pas de Sarkozy - Mais à qui la faute ? A nous !
«Arrogant comme un Français en Afrique », c’est le titre d’un essai du journaliste Antoine Glaser, mais quand ce Français est Président de la République, l’arrogance est sans limites et les premières victimes sont les présidents de ce qu’on appelait le pré carré français.
Sans remonter au Général de Gaulle, qui ne s’adressait aux présidents africains que par Jacques Foccart interposé et qui traitait Bokassa de « soudard », on a tous en mémoire les écarts de ponctualité dont ont fait preuve ses successeurs lors de leurs rencontres avec leurs homologues africains. Si Thomas Sankara avait rué sur les brancards face à Mitterrand, il n’en a pas été de même pour Joseph Kabila que nous avons tous vu faisant le pied de grue, flanqué de l’ex Président Abdou Diouf, et attendant stoïquement que François Hollande veuille bien descendre pour ouvrir le XIVe sommet de l’OIF qui se tenait à Kinshasa.
Personne, bien sûr, n’a oublié le discours prononcé en juillet 2007 par Nicolas Sarkozy devant tout le gotha politique et universitaire sénégalais et dans l’amphithéâtre d’une université qui porte le nom de Cheikh Anta Diop. On attendait un geste de repentance, comme les Belges en ont eu sur le Congo ou le Congrès américain sur l’esclavage et la discrimination raciale, on a eu droit à des propos outrageants, qui n’ont jamais été suivis d’excuses, et selon lesquels l’homme africain était non seulement responsable de ses malheurs mais avait en outre l’imprescriptible faiblesse de n’être pas « assez entré dans l’Histoire ».On croyait qu’après le tollé soulevé par ce discours, son auteur allait désormais se passer de nous faire la leçon, mais c’était oublier que Sarkozy n’était pas seulement arrogant, mais qu’il était aussi un récidiviste impénitent. C’est ainsi qu’il y a quelques semaines, au cours d’un colloque tenu à Rabat et où sa présence ne pouvait être justifiée que par ses accointances avec les plus hautes autorités marocaines, il s’est une nouvelle fois autorisé à s’ériger en maître d’école en invitant les Africains à faire moins d’enfants. Pour cette fois au moins il s’est trouvé une voix pour le remettre, courtoisement, à sa place et, pour notre plus grand plaisir, cette voix était celle de la présidente du CESE du Sénégal.
Dommage tout de même qu’une autre voix, moins tenue par le langage diplomatique, n’ait invité l’ancien président français à s’expliquer plutôt sur les accusations de corruption portées contre lui dans l’affaire dite « des billets et des bombes » qui le lie à l’ancien guide libyen, Kadhafi…
On ne doit donc pas être surpris si le jeune jupitérien de quarante ans qui préside aujourd’hui aux destinées de la France et que ses compatriotes eux-mêmes jugent arrogant, s’inscrit sur les pas de Nicolas Sarkozy. Avec cette différence que contrairement à ce dernier, il a lui, lu La Fontaine et voilà ce que cela donne :
«Jupiter dit un jour Que tous les chefs d’Etat du G5, S’en viennent comparaitre aux pieds de ma grandeur ! »
Emmanuel Macron ne se contente donc pas de distribuer des leçons, il donne des ordres, que dis- je, il tonne, il menace, comme jadis de Gaulle menaçait de priver d’air pur les Africains qui voteraient pour l’indépendance. S’il parle ce n’est pas pour expliquer la partition de fait du Mali et le statut de Kidal imposé par la France, c’est pour remettre en cause, unilatéralement, « le cadre et les conditions de l’intervention française » au Sahel !
Pour donner plus d’écho à sa voix, il choisit un lieu, un moment, une tribune, il choisit Londres et la commémoration des 70 ans de l’OTAN pour lancer sa fatwa urbi et orbi. On croyait pourtant, naïvement, que c’était l’occasion idéale pour interpeller ceux de ses collègues qui trainent les pieds pour aller soutenir les forces françaises au Sahel, alors qu’ils sont responsables de la crise qui a fait sauter le verrou libyen et déversé armes et combattants dans le pays sub-sahariens. Que nenni ! Macron ne s’adresse nullement à ses homologues de l’OTAN, mais bien aux chefs des pays victimes de cette invasion, et il n’attend pas d’être en Afrique pour le faire. Avec eux il n’a pas besoin de prendre des gants et les termes qu’il emploie ne sont pas ceux qu’il aurait employés face aux dirigeants chinois car avec Xi Jinping les divergences sont débattues en aparté et loin des oreilles indiscrètes.
Il est fâché, Macron, et il faut que les président africains le sachent : la perte de 150 soldats maliens en un mois, soit 1% des effectifs de l’armée, c’est un risque inhérent à la guerre, mais la mort, accidentelle, de 13 soldats français, ça c’est inadmissible à ses yeux !
Son ton est donc ferme, comminatoire : «Je veux des réponses claires et assumées !» Le délai de réponse qu’il fixe aux cinq présidents africains est précisé : il est à «court terme ! ». L’ordre est formel : il arrête d’autorité la date et le lieu de ce Canossa auquel ils sont convoqués :
« Ce sera le 16 décembre, un point c’est tout ! Dès que j’en aurai fini avec ces satanés syndicalistes, ce sera à votre tour de m’entende et vous n’avez qu’à remanier vos calendriers ! Mais ce ne sera ni à Versailles ni à Nice, ce sera à Pau, la ville de mon ami Bayroux. Cherchez sur la carte, ce n’est point sur votre trajet habituel …Et ne venez pas avec vos boubous, il y fait 5°.»
Le président français a déjà circonscrit ceux qui devront lui rendre compte : ce ne sont ni Salif Keita ni les porte-parole de la société civile qu’il prend pour de la roupie de sansonnet, ce sont « les responsables politiques », à commencer par les chefs d’état eux-mêmes. Il ne se contentera pas de vœux pieux, il attend qu’ils « formalisent leur demande » d’aide à l’égard de la France. Il dessine le service après-vente et comme il n’a pas confiance, il exige, qu’après avoir rempli cette formalité, ils « l’affirment clairement devant leur opinion publique ».
Enfin il menace et annonce les mesures de rétorsion : si les présidents ne se soumettent pas ils peuvent dire adieu à Barkhane !
Emmanuel Macron n’a certainement pas lu Bakary Diallo et sa (supposée) œuvre au titre prédestiné, « Force-Bonté », mais par un curieux hasard et à plus de 90 ans d’intervalle, il voit son pays dans la même situation que la Dame qui dans ce livre partage son pain avec les oiseaux. La France c’est cette Dame généreuse et protectrice, les oiseaux ce sont les Maliens et autres Africains qui lui doivent reconnaissance de l’aide qu’elle leur fournit et obéissance à ses ordres.
Un Ghanéen, un Nigérian s’étoufferaient d’indignation face à ce discours. Les mots du président français, son comportement, sa manière de faire avec ses collègues africains, sont en effet inconcevables dans les relations entre un Premier Ministre britannique et les présidents des anciennes colonies anglaises d’Afrique.
Mais à qui la faute ?
A nous !
Un proverbe africain dit que nous ne devons éprouver aucune honte lorsque notre hôte nous sert un repas dans une écuelle pour chiens.
Ce qui serait honteux c’est de manger ce plat !
Il y a pourtant un signe d’espoir : même si la partie française veut faire croire que l’initiative vient encore d’elle, c’est bien parce trop c’est trop et surtout parce que ses invités ont été chahutés par leurs peuples et sommés de ne pas déférer à la convocation, que la séance d’explication a été renvoyée à l’année prochaine.
Espérons que ce ne soit que le début d’une révolte qui se fait attendre depuis soixante ans !
NB : les mots en italique sont extraits des propos du président français.