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24 avril 2025
Développement
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LE CFA, C'EST TERMINÉ
URGENT - Aux côtés d'Emmanuel Macron, le président ivoirien Ouattara a annoncé ce 21 décembre la fin prochaine de la monnaie de l'UEMOA qui sera remplacé par l'éco
Aux côtés d'Emmanuel Macron, le président ivoirien Ouattara a annoncé ce 21 décembre la fin prochaine du franc CFA qui sera remplacé par l'éco. Les huit pays de l'actuelle zone franc en Afrique de l'Ouest vont couper les liens techniques avec le Trésor et la Banque de France, ils géreront eux-mêmes cette monnaie sans interférence de la France.
Le franc CFA va disparaitre de l'Afrique de l'Ouest. Le président Ouattara l'a annoncé ce vendredi 21 décembre : « en accord avec les autres chefs d'État de l'UEMOA, nous avons décidé de faire une réforme du franc CFA ». Les huit pays qui utilisent cette monnaie vont adopter une nouvelle devise qui sera baptisée l'éco. Cet éco à huit pays deviendra donc le noyau dur de la future devise de la CEDEAO.
Les liens techniques avec la France sont en grande partie coupés, c'est-à-dire que Paris ne cogérera plus la monnaie de ces huit pays. Les réserves de change ne seront plus centralisées par la France et l'obligation de verser 50 % de ces réserves sur le fameux compte d'opération du Trésor français disparait.
C'était une revendication forte d'une partie de l'opinion publique ouest-africaine. « Paris voulait désamorcer cette critique », comme l'explique un diplomate. De plus, la France se retire des instances de gestion du CFA. Jusqu'à présent, Paris avait un représentant à la BCEAO, la Banque centrale des états d'Afrique de l'Ouest, un autre à la commission bancaire, et un dernier au conseil de politique monétaire.
Paris, de cogestionnaire à garant
L'éco conservera une parité fixe avec l'euro, ce qui garantit la même valeur de la monnaie pour les consommateurs. Cette disposition pourrait évoluer avec le temps et en fonction de la volonté des autres pays de la CEDEAO lorsqu'ils voudront rejoindre l'éco.
Enfin, la France garde un rôle de garant en cas de crise. Si jamais les pays de la zone éco n’ont plus de quoi payer leurs importations, la France le fera. Reste que si l'on en arrive là, Paris se réserve le droit de revenir dans une instance de décision, en l’occurrence le conseil de politique monétaire.
LE PLURALISME, VALEUR ESSENTIELLE DE NOTRE ÉPOQUE
Le philosophe, Souleymane Bachir Diagne, insiste sur la nécessité d’introduire dans les écoles l’éducation au pluralisme en vue de renforcer le vivre-ensemble dans ce monde où s’affirment des identités en tout genre
Le philosophe sénégalais, Souleymane Bachir Diagne, a souligné samedi à Dakar, la nécessité d’introduire l’éducation au pluralisme dans les programmes scolaires afin d’assurer une meilleure préparation des nouvelles générations au ’’vivre ensemble’’ dans un monde où s’affirment ’’des identités en tout genre’’.
Le spécialiste de la philosophie et de la mystique islamiques introduisait une conférence portant sur ‘’le pluralisme dans la tradition philosophique et spirituelle de l’Islam’’. Une manifestation entrant dans le cadre des célébrations du premier anniversaire de l’ouverture du Musée des civilisations noires de Dakar.
’’La valeur du pluralisme est sans doute une des valeurs les plus importantes de notre époque’’, a estimé le professeur Diagne devant une assistance constituée d’intellectuels, d’universitaires du Sénégal et de l’étranger, d’étudiants ainsi que de religieux.
Dans son exposé, l’intellectuel sénégalais chargé de cours à l’Université de Columbia aux Etats unis a notamment insisté sur la nécessité d’introduire dans nos écoles ’’l’éducation au pluralisme en perspective de renforcer notre vivre ensemble dans ce monde où s’affirment des identités en tout genre’’.
L’auteur du livre ’’Comment philosopher en Islam’’ a ainsi proposé l’éducation au pluralisme comme une solution à moyen et long terme contre l’extrémisme religieux dans un contexte de limite de l’efficacité de l’option sécuritaire.
’’Nous vivons dans une époque où nous voyons la fragmentation de l’humanité selon les identités meurtrières qui ont souvent comme soubassement la religion’’, a déploré le professeur Souleymane Bachir Diagne.
Dans son analyse il a cité la récurrence des crises à caractère identitaires observables par exemple quand ’’la société birmane se veut homogène en procédant au nettoyage du pays de la minorité musulmane des Rohingya’’.
’’On le voit également quand aujourd’hui l’Inde décide que +l’indianité+ doit être la même chose que l’hindouisme, en prenant des lois scélérates consistant à faire de sa communauté musulmane des citoyens de seconde zone’’, a encore fait remarquer le Pr Diagne.
Toutes choses montrant que le défi auquel nous faisons face actuellement, c’est le défi de faire en sorte que nous soyons dans une société d’ensemble, avec nos différences, a-t-il laissé entendre.
Citant le préambule de l’UNESCO, il a fait savoir que c’est dans la tête des gens que les guerres prennent forme, c’est donc dans la tête des gens qu’il faut agir pour faire barrage à ces violences et à cet exclusivisme, par le biais de l’éducation.
Le conférencier a également souligné l’importance de faire en sorte que ce discours de pluralisme ne reste pas dans les cénacles fermés entre savants et gens instruits.
Il a ainsi invité à faire à ce que ’’ce discours philosophique se traduise dans l’éducation de base, mais également pour qu’il soit amplifié par les professionnels des médias pour qu’il se diffuse, au plus large, dans la société.’’
Le professeur Souleymane Bachir Diagne a salué la ’’laïcité bien comprise’’ en vigueur au Sénégal, qui n’a rien à voir avec celle dite ’’agressive’’ de la France.
Une laïcité qui tend à la limite vers une forme de laïcisme qui est devenu une religion et d’intolérance’’, a-t-il pointé.
Il a ajouté : Au Sénégal nous avons ici une laïcité ouverte, laquelle, loin d’écarter les religions dans l’espace public, les invite, au contraire, à participer avec leurs œuvres d’éducation à la construction continue de notre Nation’’.
LE MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR SECOUÉ PAR LA DÉMISSION DU DIRECTEUR DES BOURSES
Lassana Konaté ne veut plus faire partie d’une direction qui n’a pas suffisamment de moyens, et surtout ne souhaite plus attribuer des bourses à des étudiants qui ne seraient pas éligibles
Le directeur des bourses, Lassana Konaté, a quitté ses fonctions ce jeudi 19 décembre. L’homme était à la tête d’un poste stratégique, doté d’un budget annuel de 70 milliards de francs CFA, plus de 10 millions d’euros. Un départ en pleine crise à propos du versement des bourses aux étudiants du pays.
C’est un document révélé par la presse. Il s’agirait de la lettre de démission de Lassana Konaté. Le fonctionnaire s’adresse au ministre de l’Enseignement supérieur Cheikh Oumar Hanne. L’homme ne veut plus faire partie d’une direction qui n’a pas suffisamment de moyens, et surtout ne souhaite plus attribuer des bourses à des étudiants qui ne seraient pas éligibles.
Contacté par RFI, Lassana Konaté confirme être démissionnaire. Mais il refuse d’authentifier ou non le document. « C’est une lettre confidentielle, remise à mon ministre de tutelle. Je me demande d’ailleurs qui aurait pu la faire fuiter », s’étonne l’ancien directeur, qui précise avoir démissionné pour des raisons personnelles : en six ans, il affirme avoir fait le tour de sa direction. Le fonctionnaire refuse de dévoiler ses projets de carrière.
Silence radio au ministère
L’entourage du ministre, visiblement mal à l’aise, refuse de commenter cette démission. L’acte intervient en tout cas au plus mauvais moment. Plusieurs étudiants de l’université de Saint-Louis ou de Dakar demandent depuis deux mois le paiement de leurs bourses. Le conflit s’enlise. L’État avait promis le versement avant la fin de l’année.
’’NIO LANK’’ VA POURSUIVRE SON COMBAT
Le collectif contre la hausse du coût de l'électricité n’entend pas arrêter ses manifestations en dépit des arrestations, selon un de ses membres, Mamadou Miniane Diouf
Le collectif ’’Nio Lank’’ n’entend pas arrêter les manifestations contre la hausse des prix de l’électricité en dépit des arrestations, selon un de ses membres, Mamadou Miniane Diouf.
Le collectif ’’Nio Lank Nio bagne’’ n’a pas pu tenir son rassemblement à la Place de l’Indépendance pour protester contre la hausse des prix de l’électricité, vendredi après-midi, la police ayant bouclé les lieux et interdit tout rassemblement.
Le rassemblement du collectif +Nio Lank+ a été interdit par le préfet de Dakar.
La Police a fait usage de bombes lacrymogènes pour interdire la Place de l’Indépendance aux manifestants.
Les policiers ont même fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la presse. Les journalistes Ablaye Ndiaye de DTV et Migui Marame Ndiaye de E-Média ont été arrêtés puis libérés, ce qu’a dénoncé vivement le Secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS).
’’Quel que soit le nombre d’arrestation de personnes parmi nous, le collectif n’entend pas arrêter cette revendication légitime face à l’augmentation illégale, immorale et injustifiée du coût de l’électricité qui, déjà est suffisamment cher’’, a déclaré Mamadou Miniane Diouf, responsable du Forum social sénégalais.
’’Il y a quinze arrestations que nous avons notées (…)’’, a-t-il déclaré, lors d’une conférence de presse.
Selon lui, ’’les gens qui ont été arrêtés par la police avaient juste fait le déplacement pour pouvoir faire entendre leur mécontentement contre la hausse injustifiée du coût de l’électricité’’.
’’Lorsque nous avons reçu la notification comme quoi la manifestation n’a pas été autorisée, nous avions saisi la Cour suprême. Nous avons fait ce que la loi nous permet de faire et dans de pareils cas la Cour suprême à l’obligation de traiter le dossier au plus tard dans huit jours’’, a-t-il souligné.
Les médias font état de nombreuses arrestations dont celles de Alioune Sané, le coordonnateur du Mouvement ‘’Y en a marre’’, de Thierno Bocoum, leader du parti AGIR, Cheikh Sadibou Diop, du mouvement Alerte, du rappeur Cyril Touré alias Thiat, du mouvement ’’Y en a marre’’.
Pour le coordonnateur du Mouvement Génération des forces citoyenne (GFC), membre du collectif ‘’Noo Lank’’, Mame Cheikh Seck ‘’la manifestation a été sabotée par les gens du pouvoir’’ qui ont introduit une autre requête similaire à leur demande d’autorisation de marche.
Selon lui, ’’le dispositif sécuritaire déployé par la police aurait été largement suffisant pour couvrir une manifestation pacifique dont le but est de dénoncer la hausse du coût de l’électricité’’.
Il a déploré ‘’l’arrestation des manifestants’’, avant de demander leur libération ‘’dans les plus brefs délais’’.
Le collectif ’’Nio Lank Nio bagne’’ avait organisé une marche contre la hausse des prix de l’électricité le vendredi 13 décembre. La manifestation autorisée était partie de la Place de la Nation au rond-point de la RTS.
En dépit d’une interdiction préfectorale de leur marche pour ’’imprécision de l’itinéraire, risque réel de trouble à l’ordre public’’, des manifestants avaient réussi, le 29 novembre, à s’accrocher aux grilles du palais de la République pour protester contre la hausse annoncée du prix de l’électricité.
Guy Marius Sagna, Babacar Diop et 7 autres individus avaient été arrêtés et placés sous mandat de dépôt.
Babacar Diop et 4 manifestants ont bénéficié ce vendredi d’une liberté provisoire.
Une hausse de 6% sur la Moyenne et la haute tension et une hausse de 10% sur la Basse tension en épargnant les consommateurs des clients domestiques sur la 1ere tranche sont entrées en vigueur depuis le 1er décembre.
La Société nationale d’électricité (Senelec) évoque un manque à gagner de 12,191 milliards de FCFA enregistré par ses services depuis le début du dernier trimestre 2019.
7 LEADERS DE AAR LINU BOKK ARRÊTÉS À THIÈS
Ces militants tentaient de manifester devant la Senelec pour protester contre la hausse du prix de l’électricité
La police a arrêté vendredi à Thiès sept membres de la plateforme Aar Linu Bokk de Thiès, dont son coordonnateur Saliou Ndiaye.
Ces militants tentaient de manifester devant la Senelec pour protester contre la hausse du prix de l’électricité. Ils ont été arrêtés avant d’arriver sur place.
Les sept personnes, dont Saliou Ndiaye, coordonnateur de la section régionale de Aar Linu Bokk, Ndiaga Diaw du PDS et Sidy Dembélé de Rewmi, ont été arrêtées par la police, alors qu’elles s’adressaient à la presse.
Les membres de la plateforme Aar Linu Bokk de Thiès qui s’étaient donné rendez-vous mercredi, pour un rassemblement ce vendredi à 16 heures dans le jardin public faisant face à l’agence régionale de la Senelec, en ont été empêchés par un important dispositif policier qui avait quadrillé toute la zone.
Face à la faible mobilisation, la dizaine de personnes présentes, se sont résolues à transmettre leur message à leur manière.
’’Nous refusons ! Non à la hausse de l’électricité !’’, ont-ils scandé, l’un d’eux brandissant le drapeau national en face des forces de l’ordre. Sur intimation d’un responsable de la police, ils ont reculé pour se retrouver de l’autre côté de la route.
Dénonçant la mobilisation de policiers pour les ‘’intimider’’, Ndiaga Diaw a jugé ‘’inacceptable’’ ce niveau de la démocratie du pays.
’’Nous ne sommes pas des criminels, nous ne brûlons pas de pneus et nous ne saccageons pas d’édifice. Ce que nous demandons, c’est que le gouvernement revienne sur sa décision d’augmenter les factures d’électricité’’, a-t-il dit.
’’Qu’ils nous emprisonnent tous, nous allons continuer le combat’’, a-t-il encore martelé, faisant noter qu’après l’annonce d’une baisse de l’électricité, c’est le contraire qui se produit.
Comme lui, Sidy Dembélé n’a pas eu le temps de terminer son interview qu’il a été entraîné manu militari dans la fourgonnette de la police.
La police avait aussi interdit l’accès au jardin faisant face à la Senelec à Aar Linbu Bokk Thiès, pour la tenue de son point de presse, mercredi deernier. Les responsables de Aar Linu Bokk s’étaient alors retrouvés à la place Mamadou Dia située à quelques mètres.
Le dispositif policier est toujours en place pour veiller au grain.
PAR Felwine Sarr (sur sa page Facebook)
MANIFESTER DOIT DEVENIR BANAL
Ce que l’on constate ces dernières années, c’est une fermeture progressive de l’espace public sénégalais - Il est inacceptable que ces libertés minimales et fondamentales des citoyens soient ainsi bafouées
Cela fait deux semaines que Guy Marius Sagna, notre collègue Babacar Diop de l’UCAD et 6 autres activistes (Malick Biaye, Pape Abdoulaye Touré, Souleymane Diockou, Leuz Def Tekk, Ousmane Sarr, Mamadou Diao Diallo) ont été arrêtés et mis en prison pour avoir manifesté devant les grilles du palais présidentiel du Sénégal contre la hausse annoncée des prix de l’électricité. Hier, ils ont été entendus par le juge d’instruction et on leur reproche une participation à une manifestation interdite, des troubles à l’ordre publique et pour Guy Marius Sagna en plus des deux derniers motifs, s’y ajoute la rébellion. Le collectif Noo Lànk a organisé vendredi 13 décembre 2019 une manifestation pour exiger leur libération, les étudiants de l’UCAD ont été au front, il y a quelques jours pour le même motif et les syndicats enseignants ont également exigé la libération de leur collègue.
Rappelons que la constitution du Sénégal consacre le droit de manifester et que celui-ci est soumis à un régime déclaratif. Toutefois, le préfet par arrêté préfectoral peut interdire une manifestation en estimant qu’il y a un risque de troubles à l’ordre public ou qu’il ne dispose pas d’assez de moyens de police pour encadrer ladite manifestation. La préservation de l’ordre public est aussi un objectif de valeur constitutionnelle. Cette interdiction du préfet peut être contestée en urgence, cependant le seul juge habilité à traiter ce recours est le premier président de la cour suprême, ce qui aboutit dans les fait à une impossibilité de répondre à l’urgence de la contestation de l’arrêté préfectoral. Il peut même arriver que le référé administratif soit livré deux mois après la date de la manifestation. On pourrait invoquer la hiérarchie des normes, entre un droit fondamental garantie par la constitution et un arrêté préfectoral, mais là n’est pas la question. Il y aura toujours pour le pouvoir, matière à interpréter la notion de trouble à l’ordre public de manière large, pour interdire une manifestation.
Plus qu’un débat juridique, Il s’agit plutôt ici d’une question liée à la culture démocratique et à l’intériorisation la pratique démocratique par l’Etat du Sénégal. On ne me fera pas croire que le préfet n’avait pas les moyens d’encadrer la manifestation d’une dizaine d’activistes devant les grilles du Palais et que fondamentalement, celle-ci constituait un trouble à l’ordre public.
Ce que l’on constate ces dernières années, c’est une fermeture progressive de l’espace public sénégalais. Une remise en cause d’acquis fondamentaux de notre démocratie, que sont la liberté d’expression, de manifester, de critiquer s’il le faut les pouvoirs en place, en toute quiétude. Ces acquis faisaient du Sénégal une démocratie ouverte où les opinions s’expriment librement, sans crainte aucune, qualité que nous envient nos voisins du continent. Ces dernières années, Oulèye Mané a été arrêtée et détenue pour avoir fait circuler une caricature du chef de l’Etat sur Whatsaap. Déesse major, parce que l’on avait estimé qu’elle s’était mal habillée. Le jeune Saer Kébé est resté trois ans en prison pour apologie du terrorisme, pour avoir publié un post anti-charlie sur facebook. Il avait 16 ans au moment de son arrestation. Au moment où j’écris ces lignes, Thiaat, Alioune Sané et des activistes de Y’en a marre ont été arrêtés au centre-ville de Dakar par des policiers en civils, ils se rendaient à une manifestation non autorisée de Noo Lànk. Ils devaient faire l’objet d’une sommation à se disperser avant leur interpellation, ce qui ne fut pas le cas.
Le Sénégal est une république qui se targue d’être une démocratie mature, n’ayant jamais connu de coup d’état militaire, et où les élections et les changements de régime se passent en paix. Il est inacceptable que ces libertés minimales et fondamentales des citoyens soient ainsi bafouées. Ce pays doit demeurer un lieu où le droit de manifester et d’exprimer son opinion sont garanties par le droit, la culture et la pratique. Manifester (pacifiquement) doit devenir banal. Ces emprisonnements sont un message d’intimidation destiné à tous ceux estiment devoir faire usage de leur liberté d’opinion, de critique et de contestation. J’apprends au moment où j’écris ces lignes que Babacar Diop, notre collègue, Malick Biaye, Pape Abdoulaye Touré et Souleymane Diocko ont été libérés. Nous nous en réjouissons et ce n’est que justice. Ils n’avaient rien à faire en prison.
Il reste à libérer Guy Marius Sagna, Leuz, Ousmane Sarr. Thiaat, Alioune Sané et les activistes de Y’en A marre. Il y va de la dignité de notre démocratie.
par Damien Glez
LES ÉTATS-UNIS EN GUERRE COMMERCIALE CONTRE LE WAKANDA ?
Le site du département américain de l’Agriculture (USDA) a inscrit le Wakanda sur la liste de ses partenaires commerciaux avant de l’en retirer. Sauf que le pays africain n’existe que dans le film de super-héros « Black Panther »
Jeune Afrique |
Damien Glez |
Publication 20/12/2019
Le paradis de l’Oncle Sam vient-il, ce jeudi, de déclarer la guerre commerciale à un nouveau pays, africain cette fois ? Depuis le début de la présidence de Donald Trump, les États-Unis sont coutumiers des brouilles avec des producteurs chinois d’aluminium ou des yaourtiers français. Mais cette fois, aucun responsable gouvernemental du partenaire sanctionné par le protectionnisme ne montera au créneau. La nation nouvellement rayée de la liste des États qui ont conclu des accords de libre-échange avec les Américains… n’existe pas.
C’est un ingénieur basé à New York, Francis Tseng, qui révéla en premier sur Twitter, avoir découvert le nom « Wakanda » sur un document en ligne du département américain de l’Agriculture (USDA). La patrie imaginaire du super-héros Black Panther, développée dans l’univers Marvel et réputée nation africaine dotée de la technologie la plus puissante de la planète, figurait ainsi dans la liste des tarifs agricoles appropriés à l’international.
Téléchargé par l’ingénieur, un fichier Excel répertorie les codes « Harmonized Schedule » applicables entre le Wakanda et les États-Unis. Plus précisément, la liste évoque le commerce d’animaux vivants, de produits laitiers, de tabac et d’alcool. Rien sur la matière première la plus convoitée du pays made in Marvel : le vibranium.
Mutisme américain
Dans la foulée du tweet de Francis Tseng, l’USDA retire le pays fictif de son site et mise, dans un premier temps, sur le mutisme. Rattrapé par le buzz, un porte-parole déclarera que le Wakanda ne devait originellement être utilisé que dans le cadre d’un test, lors de la conception du fichier.
"LE PASSAGE DE MACRON À BOUAKÉ RISQUE DE RAVIVER LE SPECTRE D'UNE AMBIGUÏTÉ FRANÇAISE"
Le spécialiste de l’Afrique et grand reporter à l’Express, Vincent Hugeux, décrypte les enjeux de la visite du chef de l'État français en Côte d'Ivoire
Le chef de l'État français s’est envolé ce vendredi 20 décembre pour un voyage de deux jours en Côte d’Ivoire. C’est le deuxième voyage ivoirien depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron dans une période où la région voisine du Sahel est en proie à une forte dégradation sécuritaire. Le président partagera ce soir un dîner de Noël avec le corps français établi dans le camp de Port-Bouët, près d'Abidjan. Les 21 et 22 décembre, la visite présidentielle sera consacrée à la sécurité régionale et la lutte contre le terrorisme.
Les enjeux de cette visite avec le spécialiste de l’Afrique Vincent Hugeux, grand reporter à l’Express.
par Mamoudou Ibra Kane
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DE L’IMPORTANCE D’UN AUDIT DE LA SENELEC
La facture ne peut pas baisser de 10% il y a seulement 2 ans, avec un bénéfice de plusieurs milliards FCFA, si c’est pour revenir un an plus tard avec une hausse du même taux
e-media |
Mamoudou Ibra Kane |
Publication 20/12/2019
La gestion de la Senelec au cœur du débat. Depuis plusieurs jours, avec la hausse du prix de l’électricité, la société nationale est sous le feu des projecteurs. Entre la maitrise de la production à celle de la distribution, il y a des incohérences, note Mamoudou Ibra Kane, dans sa chronique de ce vendredi, 20 décembre 2019.
La facture ne peut pas baisser de 10% il y a seulement 2 ans, avec un bénéfice de plusieurs milliards FCFA, si c’est pour revenir un an plus tard avec une hausse du même taux. Un yoyo qu’il trouve incompréhensible...
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
NDÉNÉ, MÉDIOCRE POLITICIEN
EXCLUSIF SENEPLUS - Pour quelqu'un qui, faute d’un avenir prometteur au barreau ou en politique, survit grâce à sa nouvelle planque à Air Sénégal, son conseil va-t-en-guerre à Macky Sall vaut son pesant de voix
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 20/12/2019
« Un État ne recule pas, il doit rester fort et mater ces rebellions… L'arrêté Ousmane Ngom est en vigueur. Si ces gens-là insistent pour manifester sur la Place de l'Indépendance, cela veut dire qu'ils choisissent d'être hors-la-loi et s'ils sont hors-la-loi, la loi est là pour se faire respecter. L'État ne doit pas faiblir... Une reculade de l’État serait d’une extrême gravité et ouvrirait un boulevard à toutes sortes de dérives qui feraient perdre à l’État sa face ». Voilà le florilège de propos tragi-comiques que l’ex-Premier ministre de Wade, Souleymane Ndéné Ndiaye (SNN), a vomi rageusement dans le canard de Youssou Ndour ce jeudi 19 décembre. Selon le Larousse, « mater » signifie « Soumettre, éventuellement par la violence, un être humain, une collectivité qui manifeste sa volonté d’indépendance ou qui se révolte ». Ainsi, Souleymane Ndéné Ndiaye sort tristement de son état d’hibernation intellectuelle pour recommander haineusement à son ami l’utilisation de la manière forte contre tous les jeunes, vieux et adultes qui auront le toupet de violer l’arrêté anticonstitutionnel d’Ousmane Ngom. Maintenant, est-ce un instinct de se ressusciter à travers les sorties médiatiques puisque la messe de requiem de sa mort politique a été prononcée depuis le jour où son ex-compagnon de la fac, par ailleurs président de la République, l’a placardisé au Conseil d’administration d’Air Sénégal ? Ou une bouffée de rage de n’avoir pas pu mater ce peuple qui les a empêchés, lui et son mentor Wade, de commettre le 23 juin 2011, la pire ignominie de l’histoire politique de notre pays ? Ou la simple preuve d’un mode de pensée désuet qui serait typique d’un homme en déchéance politique et intellectuelle ? En tout cas, Souleymane Ndéné Ndiaye multiplie les inepties abjectes. Pour un politicien débile qui, faute d’un avenir prometteur au barreau ou en politique, survit grâce à sa nouvelle planque à Air Sénégal, ce conseil va-t-en-guerre vaut son pesant de voix.
Il m’est difficile de croire que cet ex-Premier ministre qui a fait un cursus honorum à la faculté juridique où l’on enseigne la pyramide des normes puisse parler de l’arrêté Ousmane Ngom comme d’une tête de linotte évaltonnée. Dans la hiérarchie des normes, un arrêté ne peut pas avoir une préséance sur une loi constitutionnelle même si notre Cour suprême refuse de s’y prononcer sans ambages. Mais en cette période de surenchère politique où chaque transhumant verse concurremment dans l’imbécilité discursive, il n’est pas étonnant que des renégats de la trempe d’un Souleymane Ndéné ou d’un Serigne Mbacké Ndiaye s’adonnent ostensiblement à toutes les immoralités pour rester dans les bonnes grâces du Prince, distributeur de strapontins. Par conséquent, avec les postures radicales de l’ex-Premier ministre de Wade, du ministre-conseiller Seydou Guèye et du préfet Alioune Badara Samb sur l’exercice de la liberté de manifester, l’on se rend compte que, dans la tête de ces égarés, le gouverneur-colon Auguste-Léopold Protêt n’a pas encore quitté cette place centrale de Dakar débaptisée symboliquement «Place de l’Indépendance».
Quand SNN demande au président Sall, son sauveur de la dèche, son nouveau sustenteur, de mater les insurgés de l’électricité, il créer un casus belli pouvant plonger le pays dans une longue période d’instabilité. Comme on hésite à penser qu’un ex-Premier ministre puisse descendre dans les abysses de l’imbécilité discursive, on se contentera de voir à travers sa malencontreuse sortie médiatique, une regrettable perte de nerfs qui, si besoin était, le disqualifie pour les hautes fonctions qu’il a eu à exercer malheureusement sous la gouvernance wadienne. Mais à l’heure des comptes, il n’est pas certain que tous ces hors-la-loi qui s’opposent systématiquement à la volonté populaire dans le seul but de plaire au président, puissent être protégés par leur bellicisme. Abdou Diouf a été perdu par ses courtisans de même qu’Abdoulaye Wade ; aujourd’hui, ils sont passés tous à la trappe. Macky avec ses génuflecteurs est sur le même itinéraire.