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27 novembre 2024
Développement
Par Hamidou SALL
DE LA CIVILITÉ
On peut s’opposer à un président de la République, on peut le combattre mais on ne l’insulte pas, on ne l’agresse pas. Peu importe son nom. Qu’il s’appelle Senghor, Diouf, Wade ou Macky
Les principes, et de l’impérieuse nécessité de les défendre, sont la seule justification de cette prise de position. La civilité c’est le respect d’autrui par la politesse et la courtoisie, le refus de la grossièreté, l’observation des règles du savoir-vivre régissant la vie en société.
A l’heure où se construit un ordre aux dimensions d’un monde nouveau, donner à notre pays l’instrument indispensable de sa conscience nationale passe d’abord et avant tout par la consolidation de ce que le premier président de la République du Sénégal a si justement nommé l’accord conciliant. A lui tout seul, ce magnifique concept a toujours résumé un art de vivre bien sénégalais basé sur la culture d’un merveilleux lien social tout tourné vers la recherche et la consolidation de ce qui unit. Il est une voie royale pour aller à l’essentiel, à savoir la construction continue d’un Sénégal de concorde et de fraternité !
Nous sommes à quelques jours de l’ouverture d’une campagne électorale qui nous conduira vers des législatives anticipées. Cette campagne et ce scrutin sont, faut-il le rappeler, un rendezvous citoyen et républicain pour une confrontation d’idées et de programmes et non un temps de déchirure et de conflits entre enfants d’un même pays qui, après moult récentes convulsions dont il n’est pas familier, a, plus que jamais, besoin de se retrouver uni dans sa diversité certes mais comme un seul peuple sans couture, tel que proclamé dans son chant national.
Mais pourquoi en venir à rappeler une telle évidence ?
Sonner le rappel car il est bon de se souvenir, nous recommandent les Écritures. Évoquer le passé peut aider à corriger le présent et mieux préparer l’avenir.
Aussi, voudrais-je ouvrir mon propos par le rappel d’un geste qui est un exemple achevé de posture citoyenne et d’élégance hautement républicaine.
Un soir, il y a bien longtemps, sur le tarmac de l’aéroport international de Dakar-Yoff – qui ne s’appelait pas encore Léopold Sédar Senghor – un avion est prêt à décoller. Les membres de l’équipage attendent un officiel légèrement en retard. Il est enfin à bord et s’installe sur son siège. On lui signale la présence à bord de Léopold Sédar Senghor, ancien président de la République, installé avec son épouse, un peu plus à l’avant de l’appareil. Il hocha la tête et continua à ranger ses affaires et à s’installer. On fit la même démarche auprès du président Senghor qui détacha aussitôt sa ceinture, se leva en disant qu’il ne pouvait manquer au devoir d’honorer une autorité de son pays présente dans l’avion. Il vint au ministre, qui fut un farouche opposant sous son magistère, le salua respectueusement, échangea un peu avec lui sur l’importance stratégique de sa sphère de responsabilité dans la construction du pays avant de s’en retourner rejoindre son épouse.
Roulage, décollage et le vol Air France mit le cap sur Paris. A son arrivée dans la capitale française, il me raconta la scène.
Si je rapporte cette anecdote en ces lignes, c’est pour dire combien je suis meurtri par ce qui s’est passé à Casablanca à bord d’un vol Royal Air Maroc à destination de Paris. En effet, il y a quelques jours, en terre étrangère, dans l’espace étroit d’un avion, une de nos compatriotes a agressé un de nos compatriotes. L’homme agressé en public a été douze années durant le président de la République du Sénégal et à ce titre père de la nation sénégalaise, selon la formule consacrée. Et tout à son honneur, lorsque les agents de la sécurité royale lui ont demandé s’il voulait porter plainte, il a décliné en disant qu’il ne pouvait pas le faire contre sa compatriote.
Peu importe son nom. Qu’il s’appelle Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade ou Macky Sall, le fait est qu’il a été le président de la République du Sénégal. On peut s’opposer à un président de la République, on peut le combattre mais on ne l’insulte pas, on ne l’agresse pas. Pour notre mémoire nationale et pour notre dignité collective, on n’insulte pas un homme qui fut père de la Nation.
Proclamer à haute voix que trop c’est trop et qu’il est urgent de revenir à la raison et aux fondamentaux car il est plus tard qu’on ne le croit. Mais en ces heures mornes et maussades d’un monde qui se meurt faute de garder un sens élevé des valeurs fondatrices de notre humanité, il est malheureusement certaines personnes pour qui trop n’est jamais assez.
Les maniaques de l’anathème, ceux qui n’ont que l’injure à la bouche ou les thuriféraires stipendiés pourront toujours s’en donner à cœur joie mais cela ne changera en rien ma profonde conviction qu’un pays se construit par addition et non en dressant des Sénégalais contre des Sénégalais dans des débats aporétiques. Le débat contradictoire sain et serein est absolument nécessaire pour la consolidation de notre démocratie et pour notre marche vers des lendemains adultes, mais il est impératif de respecter certaines règles de vie en société qui relèvent tout simplement du civisme le plus élémentaire.
Suite à cette affaire, notre représentation diplomatique au Maroc, sur instruction du ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, a publié un communiqué. Il faut certes aider, assister et protéger nos compatriotes à l’étranger mais il est impératif de leur rappeler leurs devoirs et obligations. Ne pas le faire, surtout dans pareil cas, serait apporter un encouragement à l’incivisme et une prime à l’incivilité. Et d’ailleurs cette assistance juridique ne peut être enclenchée que dans le cas où un national est en difficulté avec une personne physique ou morale étrangère. C’est à cette seule condition que la diplomatie peut activer tous ses leviers pour apporter une assistance juridique. Ici on est bien loin de ce cas de figure puisqu’il s’agit de deux nationaux. Donc pourquoi l’un au détriment de l’autre ?
Et d’ailleurs comment ne pas penser, en cette circonstance, à l’âge d’or de notre diplomatie quand cette dernière avait donné à la voix de notre petit pays sans grandes ressources un écho planétaire, allant jusqu’à être une vivante leçon pour l’Afrique et le monde ? Aucun secret, le Président Senghor et tous ceux qui, à ses côtés, avec lui et après lui, ont porté et incarné cette voix, avec élégance et raffinement, avaient tout simplement compris que la diplomatie est un art et qu’elle est aussi par excellence le siège de la retenue et de la litote. Elle a toujours été un espace de visibilité, d’audibilité et de crédibilité de notre pays.
Pour le bien de ce Sénégal si cher à nos cœurs et pour son avenir que nous voulons pacifique, lumineux et prospère dans la sacro-sainte culture d’un commun vouloir de vie commune, nous devons tous ensemble nous dresser contre le vulgaire et nous battre pour que l’adversité politique n’en vienne jamais à nous faire oublier que le civisme est d’abord le respect de soi, ensuite celui des autres et enfin l’acceptation de la différence. C’est cela la civilité. L’orgueil d’être différents et le bonheur d’être ensemble, c’est encore du Senghor.
Un jour viendra, Bassirou Diomaye Faye sera ancien président de la République du Sénégal et vaquera fort utilement à ses occupations personnelles et ne manquera certainement pas de mettre son expérience au service de son pays et de son continent. Et s’il advenait – à Dieu ne plaise – qu’il soit agressé comme son prédécesseur, c’est avec force et rage, avec une indignation décuplée, que je me dresserai car cela voudra dire, tout simplement et malheureusement, que le message n’est pas passée et la leçon pas retenue. Je ne renoncerai jamais à me battre pour soutenir tout ce qui m’apparaît comme porteur d’espoir.
Hamidou Sall est ancien fonctionnaire international, écrivain.
par Mody Wassa
LE LEADERSHIP DES JEUNES À FORT IMPACT DE L’AFRIQUE
Nous fixons nos limites et la vie nous trace ses frontières. Soyez digne, ne fixez pas le prix de votre honneur. Votre dignité, c'est votre liberté économique. Jeunes d'Afrique, votre devoir c'est de faire du continent le champ des possibles
Afrique, la mère des continents. La terre des empires. Ma chère Afrique au destin unique, la gloire de tes empires n'a pas empêché les explorateurs du pire de venir te souiller et de commettre les crimes les plus odieux sans censure. L’Afrique la terre des ancêtres qui se sont vaillamment battus pour te défendre contre les marchands de l'obscur.
Aujourd'hui nous sommes face à notre destin ô jeunesse d'Afrique. Ton rôle n'est pas de t'inscrire dans le passé, mais de créer des opportunités dans le champ du possible. O jeune leader, répond aux sirènes de la liberté économique qui sera notre salut pour préserver notre identité et notre africanité. Ô jeunesse d'Afrique, vous êtes le socle qui porte la destinée de tout un continent. Soyez digne, travailler, travailler et encore travailler pour une émergence panafricaine.
En réalité, tout dépend de nous. Nous fixons nos limites et la vie nous trace ses frontières. Soyez digne, ne fixez pas le prix de votre honneur. Votre dignité, c'est votre liberté économique. Jeunes d'Afrique, votre devoir c'est de faire du continent le champ des possibles. Soyez en sûr, si nous travaillons ensemble, nous réussirons sans encombre. L'ultime raison qui peut nous conduire à l’échec, c’est notre capacité à nous désunir. Les semences sont les leaders dans les champs comme les récoltes sont dans le temps.
Jeunesse d'Afrique, le plus grand échec de la vie, c'est de n'avoir jamais mis en œuvre son potentiel humain. Jeunesse d'Afrique prenons nos responsabilités, en effet, l'une des plus grandes formes d’injustices c'est de laisser un fardeau sur le dos d'une génération n'ayant pas encore goûté au souffle de la vie.
« Hier on nous à enlever notre humanité, aujourd'hui on essaie de nous ôter l'espoir de notre identité. »[1]
On ne peut pas quitter notre état de pauvreté matérielle si nous n'avons pas un état d'esprit de conquête exemplaire.
Ne pas réfléchir sur notre devenir, c'est compromettre notre avenir.
« Les maux de la communauté n'ont jamais été guéris par le silence des mots de la société »[2]
Ne nous focalisons pas sur les divergences mais plutôt sur les convergences pour créer une cohérence.
Nous devons savoir que le développement d'une nation passe par le travail de chaque génération en dehors de nos propres consommations.
« Ne soyez jamais sous l'emprise de qui que ce soit, vous êtes le socle qui porte votre destinée »[3].
Nous ne pouvons pas mettre le feu et choisir la direction des fumées en même temps.
Pour notre salut, nous devons quitter l'allégeance des corps pour la science des compétences.
Jeunesse d'Afrique nous n'allons pas nous développer avec des incantations, nous allons le faire avec nos solutions.
En cas de confusion des pouvoirs du fait de l’hégémonie de Pastef, la Constitution n’aura d’existence que sur le papier. Une majorité absolue pour Sonko garantit à ce dernier une hyperpuissance politique dont il usera sans garde-fous
Depuis le 2 avril 2024, Bassirou D.D. Faye est le président de tous les Sénégalais pour avoir été élu au suffrage universel direct et égal. Incarnant à lui tout seul une institution de la République, le président Faye est au-dessus de la mêlée depuis sa démission (symbolique) de son parti Pastef.
En direction des législatives anticipées du 17 novembre 2024, Ousmane Sonko mit fin à la coalition Diomaye Président au profit exclusif de Pastef, se préparant ainsi à un contrôle politique absolu dont il se servira pour se donner les moyens de faire sa dictée perpétuelle au président comme ce fut le cas plus d’une fois :
- refus du rituel de la DPG malgré l’invite du président à se conformer à la Constitution ;
- limogeage de deux présidents d’organe consultatif (CESE et HCCT) ;
- dissolution de l’Assemblée nationale ;
- communication sur les finances publiques antérieure à la publication des résultats définitifs de l’audit correspondant par la Cour des comptes, juridiction supérieure habilitée ;
- digression téléguidée de la ministre de la Femme et des Solidarités, Maïmouna Dièye, assurant un cadre de Pastef d’une protection en haut lieu dans le dossier rocambolesque de l’électrification de 1600 villages dans les régions de Saint-Louis, Louga, Kaffrine, Tambacounda et Kédougou ;
- lancement médiocrement enthousiasmant pour le président de la stratégie nationale de développement Sénégal 2050 dont le condensé de 20 pages ne refuserait pas le titre de Plan Baobab Émergent (PBE) au terme de six mois de palabres bien gardées sous l’imposant arbre de nos terroirs.
Le dérèglement institutionnel permanent est le symptôme de l’’anti-institutionnalisme pathologique de Sonko dont pâtira inéluctablement le chef de l’État en cas de contrôle de l’Assemblée nationale par le futur parti-État Pastef.
Sonko (50 ans) est l’aîné de six ans plus âgé que Diomaye (44 ans). Si le jeunisme, érigé en véritable doctrine politique d’exaltation de la jeunesse au détriment des paliers vers le sommet de la pyramide des âges, l’emporte logiquement sur d’autres considérations, le plus jeune président du Sénégal depuis 1960 ne devrait rien craindre. Or tout le monde sait que Sonko ne l’entend pas cette oreille, préférant occuper tout le terrain au détriment de son cadet trop bien élevé pour jaser comme son premier ministre.
Pour tout dire, une majorité absolue pour Sonko garantit à ce dernier une hyperpuissance politique dont il usera sans garde-fous à son profit exclusif.
Le recul démocratique que constitue ce scénario devrait être assez alarmant pour les électrices et les électeurs du 17 novembre 2024 pour les inciter à créer, par leur vote, l’équilibre des principales forces en lice dont l’Assemblée nationale, cruellement balafrée par les deux premières années de la XIVe législature, a vraiment besoin pour jouer pleinement son rôle d’impulsion du débat démocratique dans un véritable régime de séparation des pouvoirs. En cas de confusion des pouvoirs du fait de l’hégémonie de Pastef, la Constitution n’aura d’existence que sur le papier, faisant de la XVe législature celle d’un parlementarisme archaïque et fatal pour les tissus politique, économique et social et culturel de la Nation.
Candidat aux législatives anticipées du 17 novembre 2024, Abdoul Aziz Diop est le septième sur la liste nationale de la coalition Mànkoo Liggéeyal Senegaal dirigée par son président, l’ingénieur en génie civil Souleymane Ndiaye.
MALAISE À EMEDIA
Après cinq mois sans salaire, les employés ont décidé de conserver toute activité pendant une semaine. Cette grève, débutant le 21 octobre 2024, est un cri d'alarme lancé à une direction jugée sourde aux revendications
(SenePlus) - Les travailleurs d'E-media ont décidé de suspendre toutes leurs activités pour une semaine à partir du lundi 21 octobre 2024. Cette décision radicale intervient après près de cinq mois sans salaire, selon un communiqué publié par le Syndicat de la Section-Synpics Emedia .
Le syndicat dénonce l'inaction de la direction générale depuis la publication de leur précédent communiqué mercredi dernier. Ce "manque de respect et cette absence de considération" signifie, pour les employés, que leurs revendications sont loin d'être satisfaites.
La grève s'appuie sur l'article L115 du code du travail sénégalais, qui stipule que les paiements mensuels doivent être effectués au plus tard huit jours après la fin du mois de travail. Passé ce délai, le syndicat affirme que le travailleur est en droit de rester chez lui par faute de moyens.
L'appel à la grève concerne l'ensemble du personnel : journalistes, cadres, monteurs, animateurs, photographes, chauffeurs, techniciens et agents de surface. Le syndicat les invite solennellement à suivre ce mot d'ordre pour "le combat de notre dignité".
Le communiqué se conclut sur un appel à l'unité : "C'est le moment ou jamais ! Cette violation de nos droits les plus élémentaires doit s'arrêter. Nous et nous seuls pouvons combattre cette injustice."
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LE SÉNÉGAL À L'HEURE DES CHOIX DIFFICILES
Selon l'expert financier Mohamed Dia, les deux premières années du régime de Diomaye seront consacrées à un "nettoyage des écuries d'Augias", laissant peu de marge pour les promesses électorales
"C'est comme gravir l'Everest avec des pinces", a lancé M. Dia, illustrant la difficulté de la tâche qui attend les nouvelles autorités. Selon lui, le pays est pris en étau entre un déficit budgétaire abyssal de 10,4% du PIB et une dette publique écrasante de 76,3%, héritage empoisonné du régime précédent.
L'expert prévient : les deux premières années seront consacrées à un "nettoyage des écuries d'Augias financières", laissant peu de marge pour les promesses électorales. "C'est comme vouloir courir un marathon après s'être cassé les deux jambes", image-t-il.
Dia tempère les espoirs placés dans les ressources naturelles, appelant à la prudence dans les négociations avec les multinationales. "Ne tuons pas la poule aux œufs d'or par gourmandise", prévient-il.
L'industrialisation, présentée comme la panacée, se heurte à la réalité d'un secteur privé national anémique. "C'est comme vouloir construire un gratte-ciel avec des allumettes", ironise l'expert.
Face à ces défis titanesques, Mohamed Dia appelle à la patience et à la transparence. "Le développement est un marathon, pas un sprint", conclut-il, invitant les Sénégalais à se préparer pour un long et difficile chemin vers la prospérité.
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FRANÇOIS MITTERRAND, L'ARCHITECTE OUBLIÉ DE LA FRANÇAFRIQUE
Dès les années 50, le futur président échafaudait déjà les plans d'un empire colonial rénové. Sa stratégie ? Un fédéralisme de façade pour mieux conserver l 'influence française
Dans son dernier ouvrage "L'Afrique d'abord. Quand François Mitterrand voulait sauver l'empire français", le journaliste et historien Thomas Deltombe lève le voile sur une facette méconnue de l'ancien président français. Loin de l'image du décolonisateur qu'il s'est forgé, Mitterrand apparaît comme l'un des principaux artisans du néocolonialisme français en Afrique.
Deltombe révèle comment, dès les années 1950, Mitterrand a orchestré une refonte subtile de l'empire colonial. Sa stratégie ? Abandonner l'assimilation au profit d'un fédéralisme calculé, octroyant une autonomie de façade tout en maintenant une mainmise française.
Le pacte scellé en 1952 avec Félix Houphouët-Boigny, figure clé de l'Afrique francophone, marque la naissance de la "Françafrique". Cette alliance stratégique visait à étouffer les mouvements indépendantistes tout en préservant les intérêts français.
Paradoxalement, Mitterrand s'est farouchement opposé au projet d'Eurafrique, craignant que l'intégration européenne ne dilue l'influence française sur le continent africain. Une posture qui souligne sa vision d'un "pré carré" africain exclusivement français.
L'ouvrage de Deltombe déconstruit également le mythe du Mitterrand décolonisateur. Après son éviction du pouvoir en 1958, l'ancien ministre aurait pu réécrire son rôle, masquant son opposition fondamentale à l'indépendance des colonies africaines.
En fin de compte, "L'Afrique d'abord" invite à reconsidérer l'héritage de Mitterrand et à réexaminer les fondements de la politique africaine de la France. Une lecture essentielle pour comprendre les racines profondes de la Françafrique et ses répercussions actuelles.
par Ousseynou Nar Gueye
NOUS NE LAISSERONS PLUS LE MONOPOLE DE L'ILLÉGALITÉ À PASTEF
L'activité de "Pastèque" (pastèque car toujours rouge de colère et de rage, et plein de pépins) à Dakar Arena samedi est illégale. Mais nous ne les laisserons pas violer tout seuls la loi en matière d'interdiction de propagande un mois avant la campagne
Cette activité du parti au pouvoir "Pastèque" (pastèque car toujours rouge de colère et de rage, et plein de pépins) à Dakar Arena ce samedi est illégale.
Mais nous ne les laisserons pas violer tout seuls la loi en matière d'interdiction de propagande un mois avant le début de la campagne électorale officielle.
S'ils la violent, nous en ferons de même.
Pastef et Ousmane Sonqueault nous ont tellement habitués à enjamber allègrement les prescriptions de la loi à la façon d'un Donald Trump tropical, au point que nous leur croyons permises leurs pires inepties, y compris le viol des consciences (sans parler de la corruption de personnes mineures, pour parler euphémistiquement).
La loi est pourtant très claire : "il est interdit, à partir du vendredi 27 septembre, toute propagande déguisée ayant pour support les médias nationaux, publics et privé en perspective des élections législatives anticipées du 17 novembre. La période interdite de précampagne s’étend du vendredi 27 septembre 2024 à 00 heure au samedi 26 octobre 2024 à minuit.
J'en attendais et j'ai appelé à ce que le CNRA nouvellement dirigé par mon ami M.O.N, Mamadou Oumar Ndiaye, agisse et sévisse, pour qu'aucun média ne publicise la tenue de ce meeting et qu'il ne soit pas couvert par la presse, y compris par Jotna TV.
J'en appellais aussi au ministère de l'Intérieur du Général Jean-Baptiste Tine, bien qu'il soit dans le GOS d'Ousmane Sonko, Gouvernement Ouvriers Spécialisés.
Au total, en cette période de drame à Bakel et dans la Falémé, à Kédougou, il était indécent que Pastef tienne des activités de politique politicarde.
J'en appellais enfin à la CENA et au Conseil Constitutionnel.
Je dénonce aussi avec vigueur l'arrestation de mon doomou baay Bougane à Bakel. Puisque l'État et son administration censée impartiale ne font rien : nous ne laisserons plus le monopole de l'illégalité à Pastef.
Ousseynou Nar Gueye est candidat aux élections législatives du 17 novembre 2024.
LA MORT, ULTIME TABOU DU POUVOIR EN AFRIQUE
À travers l'exemple de Paul Biya et d'autres chefs d'État, François Soudan explore, dans un éditorial percutant, les conséquences dévastatrices du déni face à la mort pour la stabilité des nations
(SenePlus) - Dans un éditorial percutant publié dans Jeune Afrique (JA), François Soudan, patron de la rédaction, aborde un sujet sensible : la nécessité pour les dirigeants africains de longue date d'accepter leur finitude et de préparer leur succession. L'article prend comme point de départ une fausse annonce du décès du président camerounais Paul Biya, âgé de 91 ans, pour explorer les enjeux liés à la santé et à la mortalité des chefs d'État africains.
Soudan rappelle que la dissimulation de l'état de santé des dirigeants n'est pas l'apanage de l'Afrique. Il cite des exemples historiques tels que Georges Pompidou, Léonid Brejnev et Mao Zedong, dont les maladies ont été cachées au public. Cependant, il souligne que cette pratique est particulièrement problématique dans des pays où la stabilité politique dépend largement de la personne au pouvoir.
L'éditorialiste met en lumière le contraste entre cette tradition de déni et l'obligation de transparence qui devrait prévaloir. Il salue les initiatives de certains dirigeants, comme le président béninois Patrice Talon et le roi Mohammed VI du Maroc, qui ont choisi de communiquer ouvertement sur leurs problèmes de santé.
Selon Soudan, la réticence des chefs d'État africains à considérer leur propre mort s'enracine dans des croyances culturelles profondes. Il s'appuie sur les travaux de l'anthropologue Louis-Vincent Thomas pour expliquer que, paradoxalement, bien que les Africains soient généralement mieux préparés à affronter la mort que les Occidentaux, leurs dirigeants semblent particulièrement angoissés par cette perspective.
L'article explore la notion de "bonne" et de "mauvaise" mort dans l'idéologie funéraire africaine. Une bonne mort implique de mourir sur ses terres, après avoir mis ses affaires en ordre et préparé sa succession. En revanche, mourir loin de chez soi, dans un hôpital étranger, est considéré comme une mauvaise mort, porteuse de stigmates néfastes pour la collectivité.
François Soudan insiste sur l'importance d'une "mort maîtrisée" pour les dirigeants africains. Il soutient qu'une transition du pouvoir bien préparé est essentielle pour maintenir la paix civile et éviter le chaos. L'éditorialiste met en garde contre les conséquences désastreuses d'un refus de planifier sa succession, et compare cette attitude à un "lent naufrage" qui entraînera inévitablement les proches et les affidés du dirigeant.
L'article se termine sur une note solennelle, évoquant l'incertitude et l'angoisse ressenties par les Camerounais lors de la fausse annonce du décès de Paul Biya. Soudan conclut en appelant les chefs d'État à faire preuve de responsabilité en préparant leur succession de leur vivant, affirmant qu'un "chef digne du rang ne saurait entraîner les siens" dans l'inconnu de sa mort.
À travers cet éditorial, François Soudan lance un appel pressant à la lucidité et à la responsabilité des dirigeants africains de longue date. Il les exhorte à briser le tabou de leur propre mortalité pour assurer une transition pacifique et ordonnée du pouvoir, dans l'intérêt de leurs nations et de leur héritage politique.
DIOMAYE ET SONKO, AMBASSADEURS D'UN NOUVEAU STYLE VESTIMENTAIRE
Le président et son Premier ministre ont fait du tradi-moderne leur signature vestimentaire, propulsant ce style au-devant de la scène nationale. Cette mode, qui réinvente les codes du boubou traditionnel, séduit bien au-delà des cercles du pouvoir
(SenePlus) - Selon un récent article du journal Le Monde, une révolution vestimentaire silencieuse s'ouvre au sommet de l'État. Le président Bassirou Diomaye Faye et le premier ministre Ousmane Sonko ont adopté un style qui fait sensation : le "tradi-moderne".
Cette tendance, qui gagne en popularité depuis une décennie, allie habilement l'élégance traditionnelle du boubou à des touches de modernité occidentale. "Le tradi-moderne emprunte au vestiaire classique pour le rendre plus urbain, plus adapté à la vie quotidienne que le boubou traditionnel", explique Ousseynou Owens Ndiaye, créateur de la marque Owens et tailleur d'Ousmane Sonko depuis 2016.
L'engouement pour ce style est tel que, comme le rapporte un jeune tailleur dakarois : "Maintenant, j'ai des clients qui viennent avec une photo du président et demander sa tenue". Le dessinateur Xalil Cissé observe que "les goûts des deux dirigeants politiques ressemblent à ce qui plaît aux jeunes".
Parmi les pièces emblématiques de cette garde-robe, on trouve le "demi-saison", une tunique à mi-chemin entre la chemise et le boubou traditionnel. Le Monde décrit : "La pièce typique, c'est le 'demi-saison', avec son col rond ou mao, une longueur un peu plus importante qu'une chemise et sa 'braguette', une rangée de boutons qui part du col et s'arrête à la poitrine."
Cette évolution reflète un changement plus profond dans la société sénégalaise. Un conseiller de l'actuel président confie au Monde : "Les nouveaux dirigeants, quadras, privilégient ces tenues où les dichotomies s'effacent entre Sénégalais et étranger, ancien et moderne. C'est ce qui s'est passé dans tous les foyers entre les pères et les fils."
Au-delà de la mode, ce phénomène s'inscrit dans une volonté de promouvoir le « Made in Sénégal ». Owens Ndiaye souligne : "L'idée centrale du tradi-moderne, c'est de privilégier un 'Made in Sénégal'. Les jeunes cherchent une sorte de fierté africaine par l'habillement."
Cependant, le défi reste de taille pour l'industrie textile locale. Comme le note Le Monde, "le narratif du 'Made in Sénégal' bute sur des réalités macroéconomiques : tous les tissus ou presque sont importés, de Turquie, d'Asie ou d'Europe."
Alors que le style tradi-moderne s'impose comme la nouvelle signature vestimentaire des dirigeants sénégalais, il incarne également les aspirations d'une jeunesse en quête d'identité et les défis économiques auxquels le pays fait face.
BOUGANE ACCUSÉ D'ENTRAVE AU CONVOI PRÉSIDENTIEL
D'après les autorités, l'opposant a ignoré les instructions des gendarmes lui demandant de marquer un arrêt momentané pour des raisons de sécurité. L'homme politique aurait re fusé, décidant de forcer le passage avec son cortège
(SenePlus) - Le Haut Commandement de la Gendarmerie nationale a levé le voile sur les circonstances de l'interpellation de Bougane Gueye Dany, survenue ce samedi 19 octobre 2024 près de Bakel.
Selon le communiqué officiel, l'incident a débuté vers 13h40 lorsque le cortège de l'opposant, composé de 13 véhicules et en provenance de Semme, a été arrêté au poste de gendarmerie de Bondji. Les forces de l'ordre lui auraient demandé de marquer un arrêt momentané pour des raisons de sécurité, afin de laisser passer le convoi du président de la République.
L'intéressé aurait catégoriquement refusé de se conformer aux instructions, décidant de forcer le passage et invitant le reste de son cortège à le suivre. Cette décision a conduit le commandant de la compagnie de gendarmerie de Bakel à faire intervenir un peloton de l'Escadron de Surveillance et d'Intervention (ESI) en renfort.
L'interception du convoi de Bougane Gueye s'est finalement produite au niveau du pont de Tourime, un village situé à 12 km de Bondji, sur la route de Bakel. Interpellé pour refuser d'obtempérer, Bougane Gueye a été immédiatement conduit auprès de l'officier de Police judiciaire compétent à la brigade de gendarmerie de Bakel.
Le communiqué précise que le procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de Tambacounda a été informé de la situation.