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24 novembre 2024
Développement
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BABACAR BA CONTRE UNE DISSOLUTION HÂTIVE DE L’ASSEMBLEE
Le président du Forum du Justiciable appelle à la prudence face à cette option politique lourde de conséquences. Il met en garde contre les risques budgétaires et démocratiques d'une telle décision
Ce dimanche 18 août 2024, Babacar Ba, président du Forum du Justiciable, a abordé la délicate question de la possible dissolution de l'Assemblée nationale lors de son intervention dans l'émission "Objection" sur Sud FM.
Face à cette éventualité qui agite la scène politique sénégalaise, Ba a appelé à la prudence et au dialogue. "Si le président de la République dissout l'Assemblée, il le fera en toute légalité. Mais ce sont les conséquences d'une telle dissolution qui devraient attirer notre attention," a-t-il souligné.
Le président du Forum du Justiciable a mis en garde contre les risques potentiels, notamment l'impossibilité de voter le budget 2025 dans les délais si l'Assemblée était dissoute. Il a également évoqué les contraintes légales liées aux délais d'organisation de nouvelles élections.
"Les acteurs politiques doivent se mettre autour d'une même table pour essayer de voir comment organiser des élections en toute transparence et dans un contexte de paix," a plaidé l'invité de Baye Omar Gueye, appelant à privilégier l'intérêt supérieur de la nation.
Tout en reconnaissant la légitimité du nouveau régime à vouloir une Assemblée qui l'accompagne dans la mise en œuvre de sa politique, Babacar Ba a insisté sur l'importance d'un dialogue constructif entre l'exécutif et le législatif pour éviter tout blocage institutionnel.
MOUHAMADOU MOUSTAPHA SOW ÉLU PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DES HISTORIENS DU SÉNÉGAL
Il aura la charge de porter les ambitions de l'association pour les trois prochaines années. L'AHS, créée en 1981 et affiliée à l'Association des historiens africains, entend œuvrer au rayonnement des sciences historiques
La Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (FASTEX ex ENS) a abrité, samedi, l’Assemblée générale de l’Association des historiens du Sénégal (AHS) au terme de laquelle l’universitaire et journaliste Mouhamadou Moustapha Sow a été élu président pour un mandat de trois ans, a appris l’APS des initiateurs.
La rencontre qui a enregistré la participation de plusieurs universitaires et chercheurs en Histoire a été coprésidée par Kalidou Diallo et Ibrahima Thioub, respectivement ancien ministre de l’Education nationale et ancien recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, par ailleurs historiens.
Elu président de l’Association des historiens du Sénégal pour un mandat de trois ans, Mouhamadou Moustapha Sow est titulaire d’un doctorat en Histoire moderne et contemporaine. Il enseigne la même discipline à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il est également de la 37e promotion du Centre d’étude des Sciences et techniques de l’Information (CESTI).
Créée en 1981, l’Association des historiens du Sénégal (AHS) a eu comme premier président le professeur Abdoulaye Bathily. La structure sénégalaise est affiliée à l’Association des historiens africains (AHA), indique-t-on.
“L ‘Association des historiens du Sénégal (AHS) entend contribuer au développement des sciences historiques au Sénégal, en Afrique et dans le monde, promouvoir l’histoire africaine comme moyen de libération politique, économique et sociale et de donner à l’histoire sénégalaise et africaine la place primordiale qui lui revient dans le développement national et dans l’enseignement et, partant dans la prise de conscience nationale et panafricaine”, renseigne un communiqué transmis à l’APS.
DIOMAYE ATTENDU À TOUBA LUNDI
Cette visite de courtoisie marque le début des festivités religieuses qui verront affluer des millions de pèlerins venus rendre hommage à Cheikh Ahmadou Bamba dans le cadre du Magal de Touba
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye est attendu, demain lundi, à Touba, pour une visite de courtoisie chez le Khalife général des mourides, en prélude au grand Magal prévu vendredi prochain, a appris l’APS de source proche de la présidence.
Le Magal commémore chaque année l’exil au Gabon (1895-1902) du fondateur de la confrérie des mourides, Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927).
L’événement religieux fait venir des millions de pèlerins à Touba. Ils viennent des 14 régions du Sénégal et de nombreux autres pays.
L’édition de cette année, la 130e, sera célébrée vendredi, le 23 aout prochain correspondant au 18e jour du mois lunaire Safar 1446H.
L'HOMMAGE RATÉ DE LA FRANCE AUX TIRAILLEURS
La cérémonie du 80e anniversaire du débarquement de Provence a révélé un fossé grandissant entre Paris et ses anciennes colonies, avec notamment l'absence notable de nombreux pays pourtant invités, à l'instar du Sénégal
(SenePlus) - L'absence constatée du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye à la commémoration du 80e anniversaire du débarquement de Provence, le 15 août 2024, est symptomatique des tensions croissantes entre la France et ses anciennes colonies africaines. Cette défection d'un pays dont les tirailleurs ont joué un rôle crucial dans la libération de la France en 1944, illustre les défis auxquels est confrontée la politique africaine d'Emmanuel Macron.
Selon les informations rapportées par Le Monde, l'absence du chef d'État sénégalais pourrait être liée à une polémique récente. Fin juillet, la France avait décidé de reconnaître comme "morts pour la France" six tirailleurs tués lors du massacre de Thiaroye en 1944. Cette décision unilatérale avait provoqué l'ire du Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, qui avait déclaré sur les réseaux sociaux : "Ce n'est pas à la France de fixer unilatéralement le nombre d'Africains trahis et assassinés après qu'ils ont contribué à la sauver."
Cette tension avec Dakar n'est que la partie émergée de l'iceberg. La cérémonie à Boulouris-sur-Mer, dans le Var, a révélé un net recul de la participation africaine par rapport au 70e anniversaire. En 2014, douze présidents africains avaient fait le déplacement aux côtés de François Hollande. Cette année, seuls cinq chefs d'État africains étaient présents : Paul Biya du Cameroun, Azali Assoumani des Comores, Faure Gnassingbé du Togo, Faustin-Archange Touadéra de la République centrafricaine, et le général Brice Oligui Nguema du Gabon.
L'Élysée avait pourtant souhaité afficher une "participation africaine de très haut niveau" pour célébrer la contribution de quelque 250 000 soldats, majoritairement issus des colonies, qui ont participé à cette opération baptisée "Dragoon". Mais les tensions diplomatiques ont eu raison de ces ambitions.
Parmi les grands absents, on note également l'Algérie, qui a récemment rappelé son ambassadeur en France suite au soutien de Paris au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental. Les régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui ont expulsé les forces françaises de leur territoire, ont également brillé par leur absence.
Le Tchad, dernier allié sécuritaire de poids de la France au Sahel, a lui aussi décliné l'invitation. Une source gouvernementale à N'Djamena a confié au Monde : "Même si nos relations bilatérales restent excellentes, on n'a pas trop apprécié l'épisode des costumes", faisant référence à une récente enquête du Parquet national financier sur des achats somptuaires du président tchadien en France.
Malgré ces absences notables, la cérémonie a tout de même rendu hommage à la contribution cruciale des tirailleurs africains à la libération de la France. Paul Biya, doyen des chefs d'État présents, a prononcé un discours au nom de ses pairs africains. Emmanuel Macron a également remis la Légion d'honneur à Larbi Jawa, un vétéran marocain de 98 ans, ainsi qu'à deux résistants français.
Dans un geste symbolique, cinq lycéens de Thiaroye, descendants de tirailleurs sénégalais, étaient présents à la cérémonie. Leur présence souligne la complexité de la situation : malgré les tensions politiques, les liens historiques et humains entre la France et l'Afrique restent forts.
Cette commémoration en demi-teinte met en lumière les défis auxquels la France est confrontée dans sa politique africaine. La vague souverainiste qui déferle sur le continent, alimentée par une contestation croissante de l'influence française, met à mal les efforts d'Emmanuel Macron en matière de réconciliation mémorielle.
Comme le conclut Le Monde, "les actes du chef de l'État – d'humilité, à ses yeux –, posés pour souligner que la France regarde enfin son histoire coloniale africaine en face, ont même parfois provoqué des turbulences."
LA TOUCHE POÉTIQUE DE Patrick Chamoiseau
INSAVOIR
La tension féconde où se nourrit l'artiste n'est pas dans l'opposition manichéenne (ombre/lumière), ni dans le comprendre le prendre ou le connaître. Elle est dans la présence simultanée, inextricable, antagoniste et solidaire
La tension féconde où se nourrit l'artiste n'est pas dans l'opposition manichéenne (ombre/lumière)
ni dans le comprendre le prendre ou le connaître
elle est dans la présence simultanée, inextricable, antagoniste et solidaire, de multiples forces majeures
lumière dans l'ombre
l'ombre vivant dans la lumière, etc...
insavoir habité
où le désir qui consume chaque artiste accède à création
s'ouvre alors au créateur non pas la joie de l'ordinaire mais celle de Spinoza
LA TOUCHE POÉTIQUE DE Patrick Chamoiseau
L'ENTRE
La différence au principe de l'union. Comme ça en sable et en écume. Se sentir se savoir exister dans tout et entre tout. S'en étonner sans fin. Vivre avec, dévivre aussi
se sentir se savoir exister dans tout et entre tout
s'en étonner sans fin
vivre avec dévivre aussi
créer comme ça.
LA TOUCHE POÉTIQUE DE Patrick Chamoiseau
LES NEUF MURMURES
Dessous la belle réalité, voici ce que murmurent les vagues à propos du réel : changement climatique, érosion de la biodiversité, perturbation du cycle de l’eau douce, perturbation des cycles du phosphore et de l’azote, érosion de la couche d’ozone...
Dessous la belle réalité, voici ce que murmurent les vagues à propos du réel :
1- Changement climatique
2- Érosion de la biodiversité
3- Perturbation du cycle de l’eau douce
4- Perturbation des cycles du phosphore et de l’azote
5 - Érosion de la couche d’ozone
6 - Diminution du couvert végétal
8- Augmentation des particules en suspension dans l’air
8 - Introduction d’entités nouvelles dans l’environnement
9- Acidification des océans.
par Yoro Dia
MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE, DITES À VOTRE AMI CHGUEL MAÏGA DE BALAYER D'ABORD DEVANT SA PORTE
C’est insulter le Sénégal que de cautionner que Choguel Maïga nous donne des leçons de démocratie. Notre devoir est d’aider le Mali à retrouver sa démocratie, non de se lancer dans des compromissions comme le fait Sonko pour plaire aux activistes
Devant notre Premier ministre Ousmane Sonko, son homologue malien Choguel Maïga a osé qualifier le Sénégal de «démocratie théorique». Dans une démocratie théorique, on ne perd pas le pouvoir par les urnes, comme cela se passe souvent chez nous où l’alternance est devenue la respiration de notre démocratie et une banalité politique. Dans une démocratie théorique, l’élection est un simple mécanisme de légalisation du pouvoir (Corée du Nord) et pas de remise en jeu du pouvoir (Sénégal, Etats-Unis, France, Bénin, Ghana). Ni les extravagances de Choguel Maïga ni le silence coupable de Sonko ne sont des surprises pour moi. L’essence du patriotisme est de se dire mon pays d’abord, le fameux «right or wrong, my country». Donc un patriote, au sens vrai du terme, ne peut accepter qu’on dénigre, qu’on salisse son pays de façon aussi injuste et fausse. Le silence de Sonko confirme ou son manque de courage ou ses convictions profondes, témoignant ainsi de son projet de négation du Sénégal et de ses valeurs. Et comme son ami Choguel, il regrette que l’insurrection n’ait pas réussi pour que le Sénégal perde son statut d’exception qui hante certains, comme son ami et homologue malien.
Heureusement pour le Sénégal, que les Forces de défense et de sécurité ont vaincu l’insurrection, sauvé la République et poussé ainsi nos frères égarés de Pastef à retrouver le chemin de l’opposition légale. Le seul chemin qui, chez nous, permet d’accéder au pouvoir. Au Mali, l’Armée intervient souvent pour arbitrer des conflits politiques, ce qui est le contraire chez nous. C’est pourquoi le Sénégal n’a jamais connu de rupture anticonstitutionnelle, alors que «suspendre la Constitution» est devenu la mode dans la sous-région. Un Premier ministre véritablement patriote aurait invité Choguel Maïga à balayer devant sa propre porte. C’est insulter le Sénégal que de cautionner que Choguel Maïga nous donne des leçons de démocratie. Le Sénégal préfère les alternances démocratiques aux coups d’Etat. On n’a pas à culpabiliser parce que notre vieille démocratie fonctionne. En 2022, le Sénégal a organisé trois élections suivies d’une autre en 2024 qui se sont soldées par une multitude d’alternances, alors que le Mali a connu deux coups d’Etat en six mois et les élections n’y sont pas organisées depuis 10 ans. On voit nettement où se trouve la démocratie théorique. Le discours souverainiste et panafricaniste de Choguel Maïga et de ses acolytes n’est que du vernis idéologique pour légitimer la forfaiture des coups d’Etat.
Nous sommes tous des panafricanistes, mais nous préférons le panafricanisme démocratique à celui des putschistes. Jamais une aussi belle cause n’a eu des avocats aussi illégitimes. Le discours sur le souverainisme et le panafricanisme n’est que de la poudre aux yeux pour masquer la forfaiture des coups d’Etat et pour les activistes, un «soutien mercenaire» à la Russie. Le souverainisme ne saurait être un simple changement de maître blanc ou passer de supplétif français à supplétif russe, ou reprocher à Macron de ne pas s’être ingéré dans la crise politique au Sénégal comme l’a fait le Premier ministre Sonko en recevant Mélenchon. Le souverainisme commence par la souveraineté du peuple, et au Mali, elle est confisquée par une junte qui renvoie les élections aux calendes grecques. Le Mali a été une grande démocratie, et comme la Gambie, elle va retrouver ses réflexes et mécanismes normaux de démocratie dès que le virus kaki sera balayé par la vague démocratique qui s’annonce et qui emportera des dinosaures politiques comme Choguel dans les poubelles de l’histoire. Sonko, lui, au moins, est légitime parce que son parti a été élu démocratiquement, alors que Choguel Maïga est un passager clandestin qui pense instrumentaliser les militaires alors qu’il ne pèse rien politiquement et démocratiquement, si ce n’est servir de faire-valoir politique et idéologique. Le réveil a toujours été brutal pour les hommes politiques qui ont pensé utiliser les militaires comme voiture bélier sur le plan politique. Le Sénégal est viscéralement lié au Mali, mais nos régimes sont différents. Notre devoir est d’aider le Mali à retrouver sa démocratie, non de se lancer dans des compromissions comme le fait notre Premier ministre pour plaire aux activistes panafricanistes.
Monsieur le Premier ministre, avoir le sens de l’histoire, c’est comprendre que le printemps des coups d’Etat en Afrique de l’Ouest ne peut être qu’un intermède militaire en attendant la vague démocratique. C’est le Sénégal, avec ses alternances démocratiques et sa marche vers l’émergence, qui est dans le sens de l’Histoire. Dites-le à votre ami Choguel. Le retour à la démocratie est la seule voie de salut pour le grand peuple du Mali que les putschistes tirent vers le bas, alors que ce pays était dans l’avant-garde démocratique et historique. Le Sénégal restera dans l’avant-garde malgré la fascination de notre Premier ministre pour l’arrière-garde putschiste, alors que les élites et les peuples de ces pays sont fascinés par l’avant-garde démocratique sénégalaise qui bat en brèche les thèses fallacieuses des putschistes. La preuve en est que d’alternance en alternance, le Sénégal marche vers l’Emergence, alors que le Mali va de transition en transition et de recommencement en recommencement. Choguel Maïga a au moins compris que notre Premier ministre est tellement narcissique qu’il préfère qu’on dénigre le Sénégal aussi longtemps qu’on joue des notes de kora politiques à sa gloire personnelle.
LE GOUVERNEMENT DÉCLARE LA FIN DE L'IMPUNITÉ SUR LES ROUTES
Dans un communiqué déterminé, le ministère des Transports lance un plan d'urgence pour enrayer le fléau. Contrôles renforcés, sanctions alourdies, enquêtes systématiques et modernisation des infrastructures.. l'État s'engage sur tous les fronts
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du ministère des Transports à propos des accidents de la route suite à un énième hécatombe ce samedi 17 août 2024.
"Malgré les mesures de prévention et les nombreux appels à la prudence adressés aux usagers de la route, les accidents continuent d’être fréquents et meurtriers.
Nous déplorons profondément cette situation et, au nom du président de la République et du gouvernement, adressons nos condoléances les plus sincères aux familles des victimes. Nous souhaitons également un prompt rétablissement aux blessés.
Nous rappelons que les causes de ces accidents sont multiples, mais elles sont principalement liées à des comportements humains, tels que le non-respect du code de la route, la négligence, les excès de vitesse et les dépassements dangereux. Les cinq derniers accidents sont tous attribuables à des erreurs humaines : trois résultent de dépassements irréguliers et dangereux, et deux d’endormissements au volant.
C’est pourquoi, en parfaite collaboration avec les ministères des Forces armées et de l’Intérieur, nous allons immédiatement intensifier les contrôles routiers en multipliant les points de contrôle et en renforçant les sanctions. Les temps de conduite et de repos seront strictement contrôlés, et des sanctions sévères, allant jusqu’à l’emprisonnement ou au retrait du permis de conduire, seront infligées aux contrevenants conformément ax textes qui régulent le secteur.
Dorénavant, en cas d’accident grave, des enquêtes systématiques seront menées pour établir la chaîne des responsabilités, et tous les acteurs concernés seront tenus de rendre des comptes. À cet égard, nous exhortons les opérateurs de transport à assumer pleinement leurs responsabilités, notamment en veillant scrupuleusement au respect des normes techniques d’exploitation des véhicules, à la formation et à la sensibilisation de leurs employés, ainsi qu’au respect de leurs conditions de travail, en particulier les horaires et la gestion de la fatigue.
Nous avons également donné instruction à nos services d’accélérer les projets liés au nouveau code de la route, à la vidéo-verbalisation, aux centres de formation et d’examen, aux centres modernes de contrôle technique, ainsi qu’à la mise à niveau des routes nationales.
Enfin, nous rappelons aux conducteurs l’obligation de respecter strictement les dispositions du code de la route. Nous invitons tous les usagers à refuser et à dénoncer tout comportement inapproprié des chauffeurs, afin de se protéger et de préserver des vies.
À ceux qui volent régulièrement les panneaux de signalisation sur les routes nationales, nous lançons un appel à la conscience : ces actes mettent en danger la vie de tous, y compris la leur et celle de leurs proches."
PAR Fatoumata Sissi Ngom
PROPOSITION POUR LA CRÉATION, DANS LE PROJET, D’UN INDICE NATIONAL COMPOSITE POUR LA MESURE DU PROGRÈS ÉCONOMIQUE AU SÉNÉGAL
Ce "Teranga Index" ou "Diomaye Index" ambitionne de capturer la réalité multidimensionnelle du développement sénégalais, englobant le bien-être des citoyens, la cohésion sociale et la vitalité des territoires
Le Projet du président Diomaye Faye est attendu dans une certaine fièvre par le peuple sénégalais. Il devra porter en lui la tenue (ou non) des nombreuses promesses électorales pour l’amélioration de la vie des populations, le respect de l’environnement, et la bonne gouvernance. Mais aucun projet politique ne sera efficace sans les bons indicateurs d’évaluation et de suivi, et ce selon un maillage territorial et urbain. Je propose, dans le cadre du prochain référentiel de politiques publiques qui composera le Projet, la création d’un indice économique national composite, qui pourrait s’appeler “Teranga Index”, “Diomaye Index”, ou comme le prototype que je développe, “Ngom Index”, qui va au-delà du PIB, et qui s’appliquera aussi localement. Un tel Index permettra une connaissance plus fine du progrès économique et social au Sénégal, tout en mettant l’humain, les territoires et le monde vivant au coeur des priorités. Cela permettra également un financement du développement local plus efficace et une coopération internationale maitrisée. Les individus vivent dans des villes et non dans des pays.
Cet indice économique, qui devrait être élaboré par le ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération du Sénégal, agrégera aussi bien le Produit intérieur brut, que d’autres indicateurs de bien-être et de cohésion sociale. Il est tout à fait possible d’estimer des PIB régionaux et à un niveau plus granulaire. Il est heureux de voir que la Direction Générale de la Planification et des Politiques Économiques (DGPPE) du ministère de l’Économie a débuté des réflexions scientifiques et innovantes pour l’estimation des PIBs régionaux à l’aide des données satellitaires d’intensité lumineuse nocturne.
La définition, l’élaboration et la mesure d’un tel Index nécessitera de collecter des données. L’État sénégalais pourrait utiliser le levier du digital et de l’économie numérique, et également impliquer les populations locales qui deviennent ainsi actrices du changement dans les contours de la décentralisation. Une condition subsiste cependant : une application rigoureuse de la régulation en matière de sécurité et protection des données notamment personnelles, et c’est rassurant de voir que le Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique inscrit ces enjeux dans ses priorités. Avec un tel indice économique composite, le Sénégal sera précurseur en la matière en Afrique sur cette question de la mesure du bien-être et de son intégration dans la mesure du progrès économique.
La nécessité d’un déplacement de perspective économique et politique : pourquoi la mesure du PIB ne suffit plus
Dès les années 70, des économistes et experts du développement sonnent l’alerte contre la surexploitation des ressources de notre planète, et la nécessité d’avoir une nouvelle approche à l’environnement, le développement et la croissance des villes. The Limits To Growth (Meadows et al.), paru en 1972 ou encore le rapport Brundtland, Notre avenir commun, paru en 1987 constituent des catalyseurs d’initiatives mondiales sur la redéfinition du progrès économique et social. En Afrique, Cheikh Anta Diop ou encore Joseph Ki-Zerbo prônaient déjà un modèle holistique de développement durable et écologique, adapté au contexte africain.
Le rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi (Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social), paru en 2009, recommande l’élaboration d’un nouveau cadre de mesure du progrès et de la prospérité, au-delà du PIB et du Seuil de pauvreté ((à 1341 FCFA par jour, prix 2022, taux d’échange moyen USD EUR : 0,951).
Cela fait donc plus de 50 années que les discussions autour de la nécessité de mesurer le progrès avec des indicateurs liés au bien-être individuel et collectif, et les talents, foisonnent. Les rapports et autres ouvrages se succèdent et se ressemblent. Malheureusement, par manque d’impulsion organique, en Afrique, nous en sommes toujours au stade circulaire et répétitif des panels, conférences et tables rondes. Il est temps de passer à l’action et de mettre en place des cadres concrets et de les appliquer avec rigueur. Le choc du Covid-19 n’a vraisemblablement pas été assez secouant. Le Projet du nouveau bureau présidentiel sénégalais, tant attendu par les citoyens sénégalais et la diaspora, offre une formidable opportunité pour l’émergence d’idées nouvelles et la créativité organique en matière de mesure du progrès économique et social dans chaque territoire.
Un tel indice permettra d’informer la définition des politiques publiques et leur évaluation à partir d’un faisceau d’indicateurs qui reflètent véritablement la vie des citoyens. Il pourrait intégrer des indicateurs de capital humain, de bien-être et de bien-vivre. Aussi, et c’est une conclusion que j’ai personnellement menée, un tel indice permettra d’éclairer véritablement sur les contours des responsabilités de l’État, puis des communes et mairies, et de redonner ensuite au citoyen le pouvoir sur sa propre vie et de lui rappeler à quel point il doit prendre les commandes de son véhicule. Je reste persuadée qu’un tel Index illuminera, avec des données et évidences tangibles, le rôle fondamental de la famille dans le tissu national, la prospérité individuelle et collective, et la transmission intergénérationnelle. Malgré l’hémorragie de promesses électorales, compréhensible en tant d’élections, il est important de conscientiser que l’État et ses démembrements, et ce dans tous les pays du monde, ne peuvent pas tout.
Sur ce dernier point, s’il y a une chose qui m’a agréablement surprise dans le gouvernement Sonko, c’est le ministère de la Famille et des Solidarités. J’ai été extrêmement satisfaite de voir le libellé “femmes” disparaître du nom de ce ministère qui a trop longtemps été utilisé pour assigner à la femme une position de victime et de demandeuse d’égalité, qui donc voudrait absolument travailler de la même façon que les hommes, et qu’un gouvernement central doit sauver. Même s’il est fondamental de mettre en place des politiques pour réduire les inégalités structurelles entre les hommes et les femmes, et les masculinités toxiques, - je suis la première à défendre cela - il est urgent de prendre de la distance avec la pensée féministe contemporaine. Celle-ci, de mon point de vue, utilise une colère non traitée, sème malheureusement le chaos dans notre société, opposent les hommes et les femmes et pulvérise les noyaux familiaux. Le ministère de la Famille et des Solidarités est un puissant signal envoyé sur l’importance d’avoir un gouvernement qui domine - au sens de prise de responsabilités, ce qui est son rôle - et qui déploie sa volonté selon les valeurs de notre société.
Propositions concrètes pour la création d’un indice économique composite sénégalais
D’abord, le nom, on pourrait penser, comme annoncé plus haut, à un “Diomaye Index”, ou “Ngom Index”, ou encore “Teranga Index” pour éviter sa suppression lorsque Bassirou Diomaye Faye ne sera plus président de la République.
Puis, sa composition : Produit intérieur brut, complété par le Capital Humain et le Bien-être objectif et subjectif, et même d’autres aspects à définir : on peut faire preuve de créativité organique.
PIB - Produit intérieur brut
Le PIB est le principal indicateur de croissance économique. Il vise à mesurer la production de richesses d'un pays, dans les secteurs publics et privés. Selon l’ANSD, le Produit intérieur brut est calculé en partant d’un regroupement des branches de la Nomenclature d’Activités des États membres d’AFRISTAT, qui est l’Observatoire Économique et Statistique d'Afrique Subsaharienne. Il est évalué en valeur aux prix courants et en volumes chaînés (avec une année de référence). Nous pouvons voir - et c’est une économiste qui dit - que la définition du PIB est vraiment ennuyeuse et son utilisation est assez limitée, au-delà de l’élaboration des comptes nationaux. Il est temps d’aller au-delà des statistiques pures. Clairement, il est urgent de compléter le PIB avec d’autres indicateurs plus concrets reflétant la réalité de notre économie, comme l’informel et l’économie des soins, souvent prodigués par les femmes, et non rémunérés.
Capital Humain
Le capital humain correspond à “l’ensemble des connaissances, compétences et conditions de santé que les individus accumulent tout au long de leur vie et qui leur permet de réaliser pleinement leur potentiel” (Banque Mondiale). De sorte que le développement du capital humain permet aux individus d’être qui ils sont vraiment, et de contribuer en même temps et de façon productive à l’économie et au développement de leur pays. Les secteurs où il faudrait élaborer des indicateurs et ensuite des politiques publiques ainsi améliorées sont l’éducation, l’alimentation, l’acquisition de compétences, la formation continue, l’accès à un emploi durable. Un indicateur de capital humain pourrait se baser sur des données collectées dans les familles, quartiers, lieux de travail. Des exemples existent déjà au niveau international et il n’est pas nécessaire de réinventer la roue. Il suffit d’adapter ces cadres, de les remodeler, et de les compléter avec des spécificités purement sénégalaises. Nous sommes tous des humains avec les mêmes besoins essentiels. Il n’y a rien de tel que l’Africain spécial qui doit se décoloniser : ce sont des illusions - l’Africain, qui est constitué de la même matière que les autres êtres humains de la planète, a les mêmes besoins essentiels que l’Européen, l’Asiatique ou encore l’Américain : l’accès aux connaissances, informations et compétences qui l’intéressent, une maison plus grande, des machines qui permettent de gagner du temps, et du confort. Parmi les cadres qui existent à l’international et pour lesquels des Africains ont contribué à leur définition, nous pouvons citer le Human Development Index, développé par l’UNDP, et le Human Capital Index, préparé par la Banque Mondiale.
Bien-être objectif et subjectif
Selon le Larousse, le bien-être est un “état agréable résultant de la satisfaction des besoins du corps et du calme de l’esprit”. Mais en considérant le bien-être et le bien-vivre dans sa globalité dans un contexte de politiques publiques, cette définition peut s’appliquer aussi bien au niveau des individus et des familles, qu’au niveau des institutions, entreprises, et du gouvernement. En effet, les familles, les institutions et le gouvernement peuvent être considérés comme des corps et des esprits dont il faut prendre soin et qui ont un impact dans le tissu national plus large.
Le bien-être objectif englobe la santé, la situation financière, la qualité de l’environnement naturel, l’accès à l’énergie, le logement, la mobilité, mais aussi la sexualité, pour ne citer qu’eux.
En plus du bien-être objectif, il y a le bien-être subjectif qui est une composante clé du bonheur. À cela, chaque sénégalais devra répondre à la [terrible] question : êtes-vous heureux ? L’estime de soi, la confiance en soi et le niveau de confiance entre les individus, dans les institutions et administrations publiques constituent également des dimensions du bien-être subjectif, et il est possible d’en élaborer des indicateurs basés sur des données collectées et des calibrages définies. En cela, il convient d’innover en se basant sur les réalités et connaissances nationales, et de s’inspirer de ce qui se fait à l’internationale également, notamment avec l’OCDE.
Le bien-être des enfants, qui seront les adultes de demain, devra également être une priorité de tous les ministères concernés.
Quelques options sur comment procéder pour créer cet indice composite
Constituer un groupe d’économistes experts, de statisticiens et de spécialistes en matière de politiques publiques pour s’emparer de la question de la création d’un Diomaye Index ou Teranga Index. Le “Ngom Index” pourrait être mise à disposition pour inspirer, contribuer.
Choisir une ville pilote (par exemple Mboro)
Procéder à une première phase d’application
Généraliser progressivement et pertinemment à d’autres villes
En réalité, un indice territorial suffirait (exemple Teranga Index - Mboro ou Kaffrine). Il pourrait être agrégé au niveau national, mais ce ne sera pas pour se comparer à d’autres pays. Cela n’empêche pas de mettre à jour les indicateurs existants qui s’alignent à l’internationale, car le multilatéralisme et la coopération ont de très beaux jours devant eux. C’est cela l’endogénéité et je pense que c’est en ligne avec la vision endogène du nouveau président sénégalais et de son gouvernement. Encore une fois, les gens habitent dans des villes et non dans des pays. Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko peuvent faire des territoires des lieux de création politique et de créativité économique, conditions sine qua non pour une transformation réussie et une guérison nationale, ce que je souhaite sincèrement à mon cher pays.
Fatoumata Sissi Ngom est analyste de politiques à l’OCDE, écrivaine, ingénieur, présidente fondatrice de l’ONG Alchimie et Morphose Africaine : https://www.alchimieafrique.org/.