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2 décembre 2024
Diaspora
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LE MARABOUT ET L'ÉTAT, UNE DANSE SÉNÉGALAISE MILLÉNAIRE
Il y a l'exécutif, le législatif, le judiciaire... et puis il y a eux. Les marabouts, gardiens d'une spiritualité ancestrale, sont devenus les arbitres officieux de la politique nationale. Ils ont su tisser une toile d'influence aussi discrète qu'efficace
Dans la symphonie du pouvoir sénégalais, un instrument résonne plus fort que les autres : le chapelet du marabout. Loin d'être une simple relique du passé, le pouvoir maraboutique s'est imposé comme le quatrième pilier d'un État en perpétuelle négociation avec ses racines.
De l'ombre des mosquées aux salons feutrés du palais présidentiel, les marabouts ont su tisser une toile d'influence aussi discrète qu'efficace. Leur force ? Une patience millénaire et un pragmatisme à toute épreuve. Là où d'autres auraient brandi le sabre, ils ont choisi la plume et la parole, sculptant l'âme du peuple à petits coups de sermons et de bénédictions.
Aujourd'hui, alors que le vent du changement souffle sur le Sénégal, certains prédisaient la fin de cette alliance tacite entre turban et cravate. Erreur ! Le pouvoir réaffirme son attachement à cette force tranquille qui a traversé les siècles.
LA STRATÉGIE À DOUBLE TRANCHANT DE DIOMAYE
"On ne peut pas exclure la possibilité que le pays se retrouve à nouveau dans la configuration actuelle, avec la moitié de l'Assemblée nationale votant pour le gouvernement, et l'autre moitié soutenant l'opposition", analyse Elgas
(SenePlus) - Selon une récente analyse de Semafor, la décision du président Bassirou Diomaye Faye de dissoudre le Parlement et d'appeler à des élections législatives anticipées le 17 novembre prochain pourrait avoir des conséquences inattendues sur le paysage politique du pays.
Bien que cette décision vise à renforcer le pouvoir du président à l'Assemblée, l'émergence d'un nouveau mouvement d'opposition et l'incertitude quant à la solidité de ses alliances rendent l'issue de cette manœuvre incertaine.
Souleymane Gassama, essayiste politique connu sous le nom d'Elgas, met en garde contre un possible retour de flamme : "Le mécontentement n'est pas encore général, mais l'état de grâce s'essouffle", a-t-il déclaré à Semafor Africa.
La décision de Faye intervient après plusieurs affrontements avec le Parlement sur des projets de loi. Le président a critiqué "le refus" des législateurs de tenir le débat budgétaire obligatoire prévu le 29 juin, ainsi que le blocage par l'hémicycle le 29 août des tentatives de la coalition présidentielle de dissoudre le HCCT et le CESE jugés inutiles.
Cependant, la situation électorale reste complexe. Comme l'explique Elgas : "On ne peut pas exclure la possibilité que le pays se retrouve à nouveau dans la configuration actuelle, avec la moitié de l'Assemblée nationale votant pour le gouvernement, et l'autre moitié soutenant l'opposition."
Malgré ces incertitudes, Maurice Soudieck Dione, professeur de science politique à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis, souligne la nécessité de cette décision : "Il faut une certaine cohérence entre les majorités présidentielle et parlementaire pour que le chef de l'État puisse concrètement mettre en œuvre le programme pour lequel il a été élu", a-t-il déclaré à RFI.
Balla Dièye, un activiste politique basé à Dakar, voit dans cette dissolution le début d'une transition claire dans la manière dont le pays est dirigé : "Le pays passe d'une situation plutôt grotesque à un semblant de normalité", a-t-il confié à Semafor Africa.
PAR Adama Dieng
POUR UNE COMPRÉHENSION HOLISTIQUE DE LA LIBERTÉ RELIGIEUSE DANS UN MONDE POLARISÉ
En observant ce qui se passe au Soudan, il est clair que l'humanité n'a rien appris de ce qui s'est passé au Rwanda il y a 30 ans. Vous ne pouvez pas développer une minorité qui est au centre, tout en ignorant la majorité qui est à la périphérie
Adama Dieng, figure de la défense des droits humains en Afrique, lance un appel poignant pour la liberté de conscience. Dans le discours ci-dessous (français et anglais) prononcé au 4ème Congrès de l'Association Africaine pour la Liberté Religieuse (AARLA) prévu entre le 17 et le 21 septembre 2024, il dresse un tableau alarmant des défis auxquels le continent est confronté, du Soudan au Sahel. Dieng souligne l'urgence de promouvoir la tolérance religieuse comme pilier du développement et de la paix en Afrique.
"Chers participants et dignitaires,
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Je tiens à remercier sincèrement le Dr Joel Okindoh, Secrétaire Général de l'Association Africaine pour la Liberté Religieuse (AARLA). C'est avec humilité et gratitude que j'ai accepté l'invitation qu'il m'a adressée. L'indépendance de AARLA est bien connue et son caractère non-sectaire largement reconnu.
Permettez-moi de commencer en attirant notre attention sur ce qui se passe sur notre continent. Que ce soit les horreurs de diverses formes de violence, la souffrance et l'indignité causées par la pauvreté, la violation des droits humains; que ce soit les lacunes de nombreux dirigeants politiques à répondre aux besoins et aux espoirs des millions de personnes qui luttent pour survivre ou qui ont été déplacées en raison des conflits, ce tableau ne devrait laisser personne indifferente : la situation est grave !
Ce qui se passe au Soudan devrait être une source de honte et, en vérité, une cicatrice sur la conscience de notre humanité collective. J'implore les dirigeants africains de faire davantage pour aborder ce conflit tragique qui a condamné des millions de personnes à la misère et au désespoir. En écoutant les histoires horribles venant du Soudan, soit par les réfugié(e)s qui ont réussi à s'échapper, soit par les millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays, on ne peut que conclure que l'humanité est de nouveau mise à l'épreuve. Nous sommes en train d’échouer de manière spectaculaire non seulement envers le peuple soudanais, mais aussi envers tous ceux et toutes celles qui travaillent sans relâche au service de la paix.
En observant ce qui se passe au Soudan, il est clair que l'humanité n'a rien appris de ce qui s'est passé au Rwanda il y a 30 ans, avec l'extermination de 1 000 000 de personnes principalement en raison de leur identité ethnique tutsie.
Aujourd'hui, ce que nous voyons au Soudan était prévisible. Vous ne pouvez pas développer une minorité qui est au centre, tout en ignorant la majorité qui est à la périphérie. Clairement, nous pouvons conclure que le Soudan est une société torturée. Les dirigeants successifs n'ont pas démontré de la compréhension ou de la volonté pour construire une société diversifiée, une société où les différences sont célébrées comme un trésor national et une source de force. Aussi, AARLA devrait-elle saisir ce moment pour montrer aux peuples africains, du Soudan au Sahel, que nous sommes là. AARLA devrait leur envoyer un message fort pour exprimer sa compassion, sa solidarité, leur dire: “Nous sommes avec vous, nous sommes avec le peuple.”
Nous vivons une période de turbulences, de tensions et de transitions. Les sociétés sont plus diverses, mais l'intolérance est en hausse. Nous assistons à la propagation de l'extrémisme violent et à l'élargissement des conflits qui se caractérisent par un mépris fondamental pour le droit international et la vie humaine. Les conflits basés sur l'identité des peuples – en particulier l'identité religieuse – sont en augmentation. Nous observons comment la manipulation de la religion par des intérêts particuliers profite des terribles conséquences de la création de divisions entre les personnes de différentes confessions. Cette tendance peut conduire à encourager, organiser et commettre des crimes d'atrocités. L'intolérance qui se nourrit des peurs des peuples et qui peut éclipser la raison humaine alimente les conflits religieux.
Nous vivons tous dans des sociétés plurielles avec des personnes d'origines, d'ethnies et de confessions différentes. C'est ce qui rend nos sociétés riches, mais cela peut aussi créer des tensions. Les États doivent promouvoir les valeurs de la diversité et gérer cette diversité de manière constructive. Ils ont l'obligation de protéger les droits de l'homme de toutes leurs populations de manière égale et sans discrimination. Ils se sont également engagés à protéger leurs populations contre les crimes d'atrocité, c'est-à-dire le génocide, les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre. Cette protection n'implique pas seulement la protection physique, mais aussi leur bien-être, leur droit de vivre en paix, leur droit d'accéder à la justice pour que leurs différends soient résolus à l'amiable. Un État digne de ce nom ne peut simplement exiger de ses citoyens le paiement des impôts ou le respect des lois et réglements, sans garantir à son peuple les droits fondamentaux de poursuivre ses efforts de manière responsible, mais en paix et en harmonie.
Mesdames et Messieurs,
J'ai appris à apprécier la détermination de l'Association Africaine pour la Liberté Religieuse à promouvoir la liberté de religion ou de croyance pour tous, quelle que soit leur foi ou leurs traditions. L'idée selon laquelle la conscience d'une personne, plutôt que le gouvernement, doit dicter son choix de culte est ancrée dans le principe de la liberté religieuse.
Ce principe est d'une importance capitale car chacun a le droit de prendre des décisions personnelles concernant ses croyances et ses pratiques. Cette autonomie est un aspect fondamental de la dignité humaine et de la liberté. Permettre aux individus de choisir leurs pratiques religieuses favorise une société diversifiée et pluraliste. Cette diversité peut conduire à une meilleure compréhension et tolérance entre les différents groupes. Bien que la diversité religieuse soit une caractéristique fondamentale de l'histoire humaine, nous assistons à de graves attaques contre la liberté religieuse dans toutes les régions du monde. Il existe des lois draconiennes pour punir ceux dont les croyances diffèrent des nôtres ou qui pensent différemment de nous.
Lorsque les pratiques religieuses sont imposées, cela peut conduire à l'oppression et à la persécution des groupes minoritaires. Assurons-nous tous que les individus puissent suivre leur conscience afin de protéger la communauté contre les abus. Je souscris à l'idée que le culte et les pratiques religieuses sont profondément personnels et souvent liés aux valeurs morales et éthiques d'un individu. Permettre aux gens de suivre leur conscience garantit que leurs actions sont cohérentes avec leurs convictions les plus profondes.
L'Association internationale pour la défense de la liberté religieuse (AIDLR), dont j'ai l'honneur de présider le Comité d'Honneur, à la suite de Marie Robinson ancienne Présidente de l’Irlande et de Léopold Sédar Senghor qui fut le premier Président de mon pays le Sénégal, est convaincue que le monde bénéficiera davantage de la paix que du conflit, davantage de l'amour que de la haine, et davantage de la promotion d'une famille humaine unie que d'une famille divisée, marquée par la montée de l'antisémitisme, de l'oppression contre les minorités chrétiennes, de l'islamophobie et de la haine croissante contre les musulmans.
Sur notre continent, peut-être plus qu'ailleurs, la liberté de religion joue un rôle crucial dans le développement. La liberté de religion réduit en effet les conflits interconfessionnels et favorise la coexistence pacifique entre les différentes communautés. Cela crée un environnement stable propice au développement économique et social. En outre, en garantissant la liberté de religion, les sociétés africaines peuvent mieux intégrer des communautés religieuses diverses, ce qui renforce la cohésion sociale et l'inclusion. D'où l'impératif pour nos dirigeants de s'efforcer de ne pas devenir la source de discorde et d'intolérance. Lorsque les dirigeants commencent à étiqueter ceux avec lesquels ils sont en désaccord, ceux qui les défient ou ceux qui cherchent simplement la protection de la loi, cela conduit à des situations telles que celles que j'ai observées au Myanmar avec les massacres des Rohingyas, qui ont pris la même dimension : l'humiliation et le déni de leur humanité.
Rappelons aux dirigeants politiques, religieux et aux acteurs de la foi, rappelons à tous ceux qui sont en position de pouvoir, que chaque fois que nous compromettons nos valeurs fondamentales pour accommoder notre confort immédiat ou nos intérêts à court terme, cela revient toujours nous hanter. Les communautés et les nations n'ont rien à craindre d'accepter d'autres croyances et traditions dans leur société. Le respect mutuel est un signe de force, non de faiblesse. La liberté de religion est en effet un pilier des droits de l'homme et de la démocratie. Elle permet aux individus de pratiquer leur foi sans crainte de persécution, ce qui est essentiel pour une société juste et équitable.
Sur le plan du développement économique, un environnement où la liberté religieuse est respectée attire les investissements. Les investisseurs locaux et étrangers sont plus enclins à s'installer dans des communautés et des pays où les droits fondamentaux sont protégés. En garantissant la liberté de religion, les communautés et les pays contribuent positivement au développement humain et à l'innovation. La défense et la promotion de la liberté religieuse en Afrique sont donc cruciales. La liberté de religion est un droit fondamental inscrit dans de nombreuses constitutions et conventions internationales. La protéger, c'est garantir le respect des droits de l'homme pour tous.
Cependant, l'Afrique fait face à de nombreux défis pour défendre la liberté de religion et de conscience. Ainsi, dans plusieurs régions, comme au Sahel et en Afrique de l'Est, l'extrémisme islamique représente une menace sérieuse pour la liberté religieuse. Des groupes extrémistes commettent des violences contre ceux qui ne partagent pas leurs croyances. Les tensions entre différents groupes ethniques et religieux peuvent conduire à une violence accrue et à la discrimination.
Ces défis nécessitent des réponses coordonnées et inclusives impliquant à la fois les gouvernements, les organisations religieuses et la société civile pour promouvoir la tolérance et le respect des droits de chacun. À cet égard, il est crucial de mettre l'accent sur la prévention des conflits en Afrique, plutôt que d'insister sur leur résolution, et ce pour plusieurs raisons.
La prévention permet d'éviter la violence, les déplacements forcés et les pertes humaines qui accompagnent souvent les conflits. En agissant en amont, nous pouvons protéger les populations civiles et éviter des crises humanitaires majeures. De plus, les conflits armés entraînent des coûts énormes en termes de destruction d'infrastructures, de perte de productivité et de dépenses militaires. La prévention est généralement bien moins coûteuse que la résolution des conflits une fois qu'ils ont éclaté.
Pour l'Afrique que nous voulons et afin d'assurer la stabilité et la prospérité de notre continent, les pays en paix sont plus susceptibles de connaître un développement économique et social durable. La prévention des conflits contribue à créer un environnement stable propice à l'investissement et à la croissance économique, comme je l'ai mentionné précédemment. De même, la prévention des conflits implique souvent de renforcer les institutions démocratiques et l'état de droit, ce qui peut aider à résoudre les inégalités, la corruption et les violations des droits de l'homme. Beaucoup d'entre vous ici sont des acteurs locaux dont les initiatives de prévention pourraient être plus efficaces, car elles sont mieux adaptées à des contextes spécifiques et bénéficient d'une légitimité accrue grâce à une meilleure compréhension des dynamiques locales.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Nous devons soutenir et encourager nos peuples à envisager un monde de justice, d'équité et d'autonomisation. En fin de compte, la discrimination et l'exclusion sapent la dignité des personnes, l'égalité des droits citoyens, leur privant de leur voix et de leur capacité à participer à la vie publique. Tout comme les livres saints nous enseignent que nous ne devons pas tuer, la jurisprudence de la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples a reconnu le droit à la vie comme un droit fondamental, sans lequel d'autres droits ne peuvent être appliqués.
Cela signifie que persécuter ou traquer, sans parler de tuer quelqu'un en raison de sa religion ou de ses croyances, n'est ni acceptable ni défendable, que ce soit sur le plan juridique ou moral.
Si nous laissons ces injustices se produire, elles s'aggraveront, et avant même de nous en rendre compte, nous pourrions faire face à des atrocités de masse. Néanmoins, nous devons répéter encore et encore que la haine, la dénigration, l'humiliation ou la déshumanisation d'une minorité ou de membres spécifiques d'un groupe sur la base de leur religion, race, ethnie ou nationalité est un poison qui pourrait facilement mener à une orgie de meurtres presque négligemment perpétrés par des personnes appartenant aux mêmes communautés, une tendance qui se répandrait alors dans tout le pays avec rapidité, férocité ou brutalité. À l'ère des nouveaux réseaux sociaux, l'exploitation nauséabonde de sentiments négatifs ou haineux peut relayer ou alimenter des appels à la stigmatisation, à l'ostracisme ou à la mort.
L'éducation est un élément essentiel pour garantir que les communautés ne tombent pas dans ces tendances négatives, alors que des individus ou des groupes sont injustement persécutés
simplement parce qu'ils ne sont pas acceptés par la majorité. La mise en œuvre de l'Agenda 2030 pour le développement durable, en particulier l'Objectif de développement durable 4, qui inclut la promotion des valeurs et des compétences liées à l'éducation à la citoyenneté mondiale, jouera un rôle clé à cet égard. Aujourd'hui, l'un des principaux défis consiste à lutter contre les discours de haine. C'est pourquoi, dans mes précédentes missions aux Nations Unies, j'ai œuvré pour combattre les discours de haine, principalement en renforçant les capacités du personnel des Nations Unies, en promouvant l'utilisation de la technologie et de l'éducation, et en forgeant des partenariats – y compris avec des entreprises de médias sociaux – afin que le renforcement des capacités des États membres et le développement de politiques visant à lutter contre les discours de haine soient améliorés. Les réseaux sociaux devraient promouvoir les valeurs de tolérance, de non-discrimination, de pluralisme, de liberté d'opinion et d'expression.
Que ce soit en ma qualité d'Envoyé Spécial de l'Union Africaine ou en tant que fondateur et président de PATROL-AFRICA, l'Alliance Panafricaine pour la Transparence et la Primauté du Droit, ou simplement en tant que citoyen, je réaffirme avec force que je suis prêt à soutenir toutes les entités nationales, régionales et internationales, y compris les vôtres, dans leurs efforts pour relever le défi de préserver et de promouvoir la liberté de religion et de conscience. Une fois encore, je salue tous les participants à cette réunion et félicite ceux qui ont organisé cette importante conférence.
Mon cher frère, Dr. Joel Okindoh,
Je vous remercie encore une fois très sincèrement de m'avoir permis d'avoir le privilège de m'adresser à ce public distingué. Un événement comme celui-ci est donc aussi nécessaire qu'utile. Je salue le travail accompli par votre organisation. Ce travail contribue de manière significative aux efforts mondiaux visant à renforcer la tolérance et à construire de meilleures communautés, une meilleure Afrique. Je fais partie de ceux qui chérissent la liberté de religion et qui pensent que l'humanité peut tirer les leçons du passé et ainsi éviter d’être condamnée à répéter les mêmes erreurs et les mêmes horreurs du passé.
En conclusion, nous pouvons affirmer qu'une compréhension globale de la liberté religieuse est cruciale dans le monde polarisé d'aujourd'hui. Et cela pour plusieurs raisons.
Une compréhension globale favorise la tolérance et la paix en reconnaissant et en respectant les croyances religieuses diverses, réduisant ainsi les conflits et favorisant la coexistence pacifique. Cette compréhension contribue à combler les écarts et favorise le respect mutuel entre les différentes communautés, comme nous l'avons souligné.
La liberté religieuse est un droit humain fondamental qui défend la dignité des individus. Elle permet aux personnes d'explorer et d'exprimer leurs croyances et leur identité sans crainte de persécution, ce qui est essentiel au bien-être personnel et sociétal.
Faire respecter la liberté religieuse nécessite un engagement fort et une volonté politique. C'est cet engagement et cette volonté politique qui soutiennent notre quête pour un monde meilleur, marqué par le respect de la diversité culturelle des peuples et des nations, un monde où toutes les formes de discrimination ne régneront plus et où le respect du droit à la différence prévaudra.
Une approche holistique de la liberté religieuse encourage le dialogue entre différentes confessions et cultures. C'est en tout cas ce que je continue d'expérimenter humblement au sein du Conseil Musulman des Sages (CMS), presidé par Son Excellence, Dr. Tayeb Ahmed Tayeb Grand Imam d’Al Azhar et siégeant à Abu Dhabi. Au Conseil Musulman des Sages nous avons compris que cette approche peut conduire à une coopération accrue et à une meilleure compréhension, essentielle pour relever les défis mondiaux. C'est aussi ma prière quotidienne en tant que président honoraire de l'AIDLR. En effet, dans un monde polarisé, la liberté religieuse peut agir comme une force apaisante qui contribue à réduire les peurs et angoisses existentielles en garantissant que tous les points de vue, même les plus impopulaires, sont protégés.
Cela peut atténuer l'intensité de la polarisation. N’oublions pas que la liberté religieuse est souvent considérée comme la pierre angulaire des autres libertés.
Essentiellement, une compréhension globale de la liberté religieuse consiste non seulement à protéger les droits individuels, mais aussi à favoriser un monde plus tolérant, plus pacifique et plus coopératif. C'est vers ce monde meilleur que nous devons tous nous diriger. nASANTE SANA."
Adama Dieng est Envoyé spécial de l'Union Africaine pour la prévention des crimes de génocide et autres atrocités de masse ; Fondateur-Président de l'Alliance Panafricaine pour la Transparence et la Primauté du Droit ; Conseiller spécial du Procureur de la CPI...
"Dear participants and dignitaries, all protocols observed.
Excellencies, Ladies and Gentlemen
I sincerely thank Dr Joel Okindoh, Secretary General of the All-Africa Religious Liberty Association. It is with humility and gratitude that I have accepted the invitation he extended to me. The independence of the All-Africa Religious Liberty Congress is well known, and its non-sectarian character widely recognized.
Let me start by calling our attention to what is happening in our continent - the horrors of diverse forms of violence, the suffering and indignity caused by poverty, the violation of human rights, and the shortcomings of many of our political leaders in attending to the needs and hopes of the millions of people who are struggling to survive or who have been displaced because of conflict.
What is going on in Sudan should be a source of shame and indeed a scar on the conscience of our collective humanity. I implore African leaders to do more to address this tragic conflict which has condemned millions to destitution and hopelessness. Following horror stories from Sudan, either through refugees who have managed to escape or millions who have been forcibly displaced inside the country, one can only conclude that humanity is once again put on trial. We are spectacularly failing not only the people of Sudan but also all those who work tirelessly in the service of peace.
Watching what is happening in Sudan, it is clear that humanity learned nothing from what happened in Rwanda 30 years ago with the extermination of 1 000 000 people, mainly because of their Tutsi identity.
Today, what we are witnessing in Sudan was expected. You cannot develop the few at the center by simply ignoring the majority at the periphery. Clearly, we can all simply conclude that Sudan is a tortured society. Successive leaders have not demonstrated understanding or willingness to build a diverse society, where differences are celebrated as a national treasure and a source of strength. But to me this is the moment that the AARLA could seize to demonstrate to the African people, from the Sudan to the Sahel that we are here. And spread the message that we are with you, you the people.
We are living through a time of turbulence, tension and transition. Societies are more diverse, but intolerance is on the rise. We are seeing the spread of violent extremism and widening conflicts that are characterized by a fundamental disregard for international law and human life. Conflicts based on peoples’ identity – particularly religious identity – are on the rise. We are observing how the manipulation of religion by vested interests stand to gain from the terrible consequences of creating divisions among people of different faiths. This trend can lead to the extent of encouraging, organizing and committing atrocity crimes. Intolerance that feeds on peoples’ fears and can eclipse human reasoning fuels religious strife.
We all live in plural societies, with people of different origins, ethnicities and faiths. This is what makes our societies rich, but this can also create tensions. States must promote the values of diversity and manage this diversity constructively. They have an obligation to protect the human rights of all their populations, equally and without discrimination. They have also committed to protect their populations from atrocity crimes, by which I mean genocide, crimes against humanity and war crimes. This protection entails not only physical protection but also their well being, their right to live in peace, their right to access justice so that their differences can be resolved amicably. Any state worthy of the name cannot simply claim its ability to tax its citizens or demand respect for the law, without ensuring that its people are afforded the fundamental rights to pursue their endeavors responsibly, but in peace and harmony..
Ladies and Gentlemen,
I have come to appreciate the determination of the All-Africa Religious Liberty Association in promoting freedom of religion or belief for all people, no matter their faith or traditions. The idea according to which a person’s conscience, rather than the government, should dictate his/her choice of worship is anchored in the principle of religious freedom.
This principle is critically important because everyone has the right to make personal decisions about their beliefs and practices. This autonomy is a fundamental aspect of human dignity and freedom. Allowing individuals to choose their religious practices favors a diverse and pluralist society. This diversity can lead to greater understanding and tolerance between different groups. Although religious diversity is a fundamental feature of human history, we are witnessing serious attacks on Religious Freedom in all regions of the world. There are draconian laws to punish those whose beliefs are different from our own or think differently from us.
When religious practices are dictated, it can lead to oppression and persecution of minority groups. Let us all ensure that individuals can follow their conscience to protect the community from abuse. I concur with the notion that worship and religious practices are deeply personal and often tied to an individual’s moral and ethical values. Allowing people to follow their conscience guarantees that their actions are consistent with their deepest convictions.
The AIDLR which I have the privilege to Chair the Honorary Committee is convinced in the genuine belief that the world will benefit more from peace than from conflict, more from love than from hate, and more from promoting a united human family than a divided one characterized by the rise of antisemitism, the oppression against Christian minorities, islamophobia and the related rise of hatred against Muslims.
On our continent, perhaps more than anywhere else, freedom of religion plays a crucial role in development. Freedom of religion in effect reduces interfaith conflicts and promotes peaceful coexistence among different communities. This creates a stable environment conducive to economic and social development. Moreover, by guaranteeing freedom of religion, African societies can better integrate diverse religious communities, which strengthens social cohesion and inclusion. Hence the imperative for our leaders to strive not to become the source of discord and intolerance. When leaders start labeling those they disagree with, those who challenge them, or those who simply seek the protection of the law, it leads to the kind of situation I witnessed in Myanmar with the Rohingya massacres, which took on the same dimension: humiliation and denial of their humanity..
Let’s remind political, religious and faith-based leaders and actors, let’s remind all in position of power that whenever we compromise with our fundamental values, just to accommodate our immediate comfort, or our shortsighted interest, this always comes back to haunt us. Communities and nations have nothing to fear from accepting other faiths and cultures into their society. Mutual respect is a sign of strength, not weakness. Freedom of religion is indeed a pillar of human rights and democracy. It allows individuals to practice their faith without fear of persecution, which is essential for a just and equitable society.
On the economic development front, an environment where religious freedom is respected attracts investments. Local and foreign investors are more inclined to settle in communities and countries where fundamental rights are protected. By guaranteeing freedom of religion, communities and countries contribute positively to human development and innovation. The defense and promotion of religious freedom in Africa are therefore crucial. Freedom of religion is a fundamental right enshrined in numerous international constitutions and conventions. Protecting it is guaranteeing respect for human rights for all.
However, Africa faces many challenges in defending freedom of religion and conscience. Thus, in several regions, such as in the Sahel and East Africa, Islamic extremism poses a serious threat to religious freedom. Extremist groups commit violence against those who do not share their beliefs. Tensions between different ethnic and religious groups can lead to further violence and discrimination.
These challenges require coordinated and inclusive responses, involving both governments, religious organizations and civil society to promote tolerance and respect for everyone’s rights. In this regard, placing emphasis on conflict prevention in Africa, rather than insisting on their resolution is crucial for several reasons.
Prevention allows to avoid the violence, forced displacement and human losses that often accompany conflict. By acting upstream, we can protect civilian populations and avoid major humanitarian crises. Moreover, armed conflict entails enormous costs in terms of infrastructure destruction, loss of productivity and military expenditure. Prevention is generally much less costly than resolving conflicts after they’ve broken out.
For the Africa we want, and in order to ensure the stability and prosperity of our continent, countries at peace are more likely to experience sustainable economic and social development. Conflict prevention contributes to creating a stable environment, conducive to investment and economic growth, as stated earlier. Equally, conflict prevention often involves strengthening democratic institutions and the rule of law, which can help address inequalities, corruption and human rights violations. Many of you here are local actors whose prevention initiatives could be more effective because they are better adapted to specific contexts and benefit from increased legitimacy thanks to a better understanding of local dynamics.
Excellencies, Ladies and Gentlemen,
We should support and encourage our people to see a world of fairness, justice, and empowerment. Ultimately, discrimination and exclusion undermine peoples’ dignity, equality of citizenship, deprives them of their voice and ability to participate in public life. Just like holy books teach us that we should not kill, the jurisprudence of the African Commission on Human and Peoples Rights has recognized the right to life as a fundamental right, without which other rights cannot be implemented.
This means that persecuting or hunting down, let alone killing someone because of his or her religion or belief, is not acceptable and cannot be defended legally or morally.
If we let these injustices happen, they would get worse and, and before we even realize it, we could be facing mass atrocities. Nevertheless, we must repeat again and again that hating, denigrating, demeaning or dehumanizing a minority or individual members of a specific group, based on their religion, race, ethnicity or nationality is a poison which could easily lead to an orgy of murders almost negligently perpetrated by people belonging to the same communities, a trend that would then spread throughout the country, with rapidity, ferocity or sheer brutality. In the age of new social media, the nauseating exploitation of negative or hateful sentiments can relay or fuel calls for stigmatization, ostracism or death.
Education is an essential element to guarantee that communities do not fall prey to these negative trends whereas individuals or groups are wrongfully persecuted simply because they are not accepted by the majority. The implementation of the 2030 Agenda for Sustainable Development, in particular Sustainable Development Goal 4, which includes the promotion of values and skills related to education to global citizenship, will play a key role in this regard. Today, one of the main challenges involves combating hate speech. That is why, in my past assignments at the United Nations, I strived to fight hate speech, mainly by strengthening the capacities of the United Nations staff, promoting the use of technology and education, and by forging partnerships – including with social media companies – so that the capacity building of Member States and the development of policies aimed at combating hate speech would be strengthened. Social networks should promote the values of tolerance, non-discrimination, pluralism, freedom of opinion and expression.
Whether in my capacity as Special Envoy of the African Union, or as founder and president of PATROL-AFRICA, the Pan African Alliance for Transparency and the Rule of Law, or as a mere citizen, I reaffirm with force that I stand ready to support all national, regional and international entities, including yours, in their efforts to meet the challenge of preserving and promoting freedom of religion and conscience. Once again, I salute all esteemed participants in this gathering and congratulate those who have organized this important conference.
My dear brother Dr. Joel Okindoh,
I thank you once again very sincerely for allowing me the privilege of addressing this esteemed audience. An event like this is therefore as necessary as it is useful. I salute the work performed by your organization. This work contributes in a significant way to global efforts aimed at strengthening tolerance and building better communities, a better Africa. I do indeed belong to those who cherish freedom of religion and think that humanity can draw the lessons of the past and that as a result, it would be doomed to repeat the same mistakes, the same horrors of the past.
In conclusion, let us affirm that a global understanding of religious freedom is crucial in today’s polarized world. And this, for several reasons.
A global understanding fosters tolerance and peace by recognizing and respecting diverse religious beliefs, thereby reducing conflict and promoting peaceful coexistence. This understanding contributes to bridging the gaps and fosters mutual respect between different communities, as we have highlighted.
Religious freedom is a fundamental human right which defends the dignity of individuals. It allows people to explore and express their beliefs and personae without fear of persecution, which is essential to personal and societal well-being.
Enforcing respect for religious freedom requires a strong commitment and political will. It is this commitment and political will that sustain our quest for a better world marked by the respect for the cultural diversity of peoples and nations, a world where all forms of discrimination will no longer reign and respect for the right to be different will prevail.
A holistic approach to religious freedom encourages dialogue between different denominations and cultures. It is in any case what I continue to humbly experience within the Muslim Council of Elders, whereas we understand that this approach can lead to greater cooperation and better understanding, essential to addressing global challenges. It is also my daily prayer as the Honorary Chair of the AIDLR. Indeed, in a polarized world, religious freedom can act as a calming force that contributes to reducing existential fears and angst by guaranteeing that all points of view, even the most unpopular, are protected.
This can attenuate the polarization intensity. Religious freedom is often considered the cornerstone of other freedoms.
Essentially, a global understanding of religious freedom consists not only of protecting individual rights, but equally of fostering a more tolerant, more peaceful and more cooperative world. It’s towards this better world that we should all move.
ASANTE SANA."
Par Abdoulaye THIAM
DIOMAYE NE PEUT ÊTRE QUE SONKO
Sans exagération, aucune. Bassirou Diomaye Diakhar Faye est bel et bien Ousmane Sonko. C’est plus qu’un slogan. C’est une réalité. Palpable. Et il ne pouvait en être autrement
Comme le concepteur du slogan «Manko Wutti Ndamli» qui a permis au Sénégal de toucher le Graal le soir du 6 février 2022, suite à un coup de patte exécuté par Sadio Mané, à 21 h 06 minutes, mettant fin à 57 ans de d’attente et de symphonies inachevées, celui qui a créé «Diomaye Mooy Sonko» devrait être fier de son idée. Mieux, il devrait même la breveter à l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI). Sans exagération, aucune. Bassirou Diomaye Diakhar Faye est bel et bien Ousmane Sonko. C’est plus qu’un slogan. C’est une réalité. Palpable. Visible. Et il ne pouvait en être autrement. Et pour cause, jamais dans l’histoire politique du Sénégal nous n’avions assisté à un tel scénario où le leader d’un parti politique accepte de s’éclipser pour permettre non pas à son second (ici, Birame Souley Diop) d’accéder au pouvoir, mais plutôt à son Secrétaire général de devenir l’homme le plus puissant de la République sénégalaise.
On n’a beau citer des exemples supposés ou réels de hautes trahisons qui se sont déjà produits à Ndoumbelane, entre notamment Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia, ou encore entre Abdoulaye Wade et Idrissa Seck voire Macky Sall et feu Alioune Badara Cissé, mais force est de reconnaître que ces cas avaient fini d’installer des dyarchies au sommet de l’état, ou le numéro 2 lorgnerait le fauteuil du président. Ici, nous assistons à un duo où le Président, par la force des forces, accepte de s’éclipser, de s’effacer pour son Premier ministre. Dans un régime hyperprésidentialiste, une telle situation suscite des interrogations et donne du fil à retordre aux analystes politiques.
Sauf que beaucoup d’analystes font fi d’occulter qu’aucun des scénarios susmentionnés n’est identique à la situation actuelle du Sénégal. Ici, ce sont des complots les plus loufoques, les brimades les plus viles, du sang, des séquestrations, des privations de liberté tous azimuts qui ont empêché au principal opposant de Macky Sall d’être candidat à l’élection présidentielle du 24 mars 2024. Après l’affaire Adji Sarr qui a fait pschitt à cause de la requalification des faits passant de viol avec menaces d’armes à une corruption de la jeunesse, il a fallu se rabattre sur l’affaire de la diffamation sur les 29 milliards du Prodac, qui avait opposé Ousmane Sonko au ministre Mame Mbaye Niang. Une affaire qui n’a toujours pas livré son verdict. Le leader du Pastef sera condamné dans un premier temps à deux mois de prison assortis du sursis et à verser 200 millions de francs CFA au ministre. Il sera relaxé des délits d’injures et de faux. Mame Mbaye Niang jubile et soutient que son honneur est lavé. Mais quelques temps après, il interjette appel pour corser l’addition : l’objectif est tout simplement d’empêcher le leader de l’opposition de se présenter.
Cette fois, la sentence l’envoie au tapis puisqu’il va écoper de six mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts. Mais le coup de massue, Ousmane Sonko et sa bande vont le recevoir le lundi 31 juillet 2023 avec la dissolution de leur parti. Une annonce faite peu après l’inculpation et le placement en détention de leur leader, notamment pour «appels à l’insurrection et complot».
Ironie de l’histoire, c’était un 31 juillet 1961 qu’on a assisté à la première dissolution d’un parti politique au Sénégal. Il s’agissait du Parti africain des indépendances (PAI) de Majhemout Diop. Ensuite, ily a eu les dissolutions du Bloc des masses sénégalaises en 1963 et le Front national sénégalais en 1964. Deux partis créés par l’intellectuel sénégalais le plus célèbre: Professeur Cheikh Anta Diop. A cette époque, le président de la République Léopold Sédar Senghor était allergique à toute opposition à son régime. Macky Sall, lui, avait opté pour l’euthanasie ou la réduction à la plus simple expression de l’opposition sénégalaise.
La messe est ainsi dite. Ousmane Sonko est hors course. Pour autant, il ne s’avoue pas vaincu. Tel un phénix, il cherche à renaitre de ces cendres. Et contrairement au PDS et à Takhawu, qui ont milité pour le jusqu’au-boutisme avec ses slogans «Karim Wade ou rien » et/ou « Khalifa Sall ou rien », lui, il va adopter une solution de brouillages des pistes en envoyant plusieurs candidats de son camp chercher les parrainages, parmi eux, un fidèle parmi les fidèles, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui l’avait rejoint en prison. Il finira par choisir ce dernier en lui offrant tout, sur un plateau d’argent. La suite se passe de commentaire. Dans le cas d’espèce, la légitimité appartient à Ousmane Sonko qui, par procuration, a transmis le pouvoir à Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Ce qui tranche d’avec les dyarchies qu’on a connues jusque-là. D’ailleurs, le Président Faye ne refusera jamais que Ousmane Sonko lorgne son fauteuil contrairement à ses prédécesseurs qui se sont battus en tant secrétaires généraux et/ou présidents de parti pour arriver à la magistrature suprême. Entre Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, c’est un cas d’école inédit dans les annales. Ne soyons donc pas étonnés que le premier délègue en partie ou tous ses pouvoirs au second avant de disparaitre de la scène pour mettre en orbite son leader lors de la Présidentielle de 2029.
Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude
Issac Yakhouba Ndiaye dit Jacob, professeur agrégé nous enseignait en deuxième année de son cours de droit des obligations, que nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Cette situation politique du Sénégal où le Président de la République s’éclipse au détriment de son Premier ministre n’a été possible qu’à la suite des combines, des compromis voire des compromissions au plus haut sommet de l’Etat sous la dictée du Chef de l’Etat, Macky Sall principal acteur du protocole du Cap Manuel. Les wolofs disent que « kou iniane sa doono sa dewine niaw »(lorsqu’on veut priver sa descendance, on finit mal). La réalité, c’est qu’à force de vouloir jouer avec nos institutions, l’effet boomerang a fini par se produire.
Macky Sall est le seul chef de l’Etat sénégalais qui décidait contre qui, il allait aux élections. Ce ne sont pas Karim Meissa Wade et Khalifa Ababacar Sall ne démentiraient pas. Sans occulter les suppressions et reconduction du poste de Premier ministre, avec des prétextes fallacieux soutenus par des délits d’ambitions contre ses anciens camarades. Accusation de corruption des juges constitutionnels, fragilisation de son candidat de raison, etc. Conséquences : l’élection d’un président par défaut.
Le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye n’a jamais pensé, pas un seul instant à briguer la magistrature suprême. Le Projet de Pastef a été porté par Ousmane Sonko. Il a été de tous les combats. Même lors des manifestations de Yewwi d’alors, alors que Khalifa Ababacar Sall occupait le poste du président de la conférence des leaders, le patron du Pastef, parlait le dernier. Il captivait les foules, l’hypnotisait par son discours empreint souvent de mots quasi-insurrectionnels. Sonko était le seul et unique opposant qui a su tenir tête à la machine mediatico-politico-judiciaire mise sur pied par Macky Sall qui ne peut maintenant que nourrir des regrets, d’avoir contribué à l’ascension fulgurante de l’actuel Premier ministre vers le sommet de la pyramide. Du banni de l’administration, il est devenu le patron de cette même administration. Quel destin !
Ailleurs, pouvoir et trahison vont de pair
Grand tribun, Ousmane Sonko sait aussi anticipé les coups. « Le seul combat de l’opposition, c’est qu’il ait une brouille entre Diomaye et Sonko », répète-t-il dans ses sorties. Cette phrase du Premier Sonko n’est pas gratuite. Le président du Pastef a lancé une sorte d’alerte pour que le Président de la République ne tombe dans les mêmes travers liés à l’exercice du pouvoir. D’une manière triviale, en langue wolof, on dit : « Buur daay fiir » (le pouvoir ne se partage pas). Surtout que les influences peuvent venir de partout. Des proches, des amis, des parents, des membres de la famille, des hommes d’affaires nationaux et étrangers, des lobbies insoupçonnés notamment de l’épouse et/ou des épouses voire des enfants. D’ailleurs tel un refrain d’une chanson, on entend à longueur de journée « Diomaye est gentil. C’est Sonko le méchant ». Comme si le Premier ministre ne faisait pas qu’exécuter la politique définie par le président de la République. Tout en étant dans un régime hyper-présidentialiste, Ousmane Sonko ne s’affiche pas comme le Premier des ministres. Il n’est pas non plus un simple fusible. Il est plus qu’un chef de gouvernement. Il fait office de chancelier comme en Allemagne, de président du Conseil comme c’est le cas de l’Italie ou encore de Premier ministre à la Britannique ou à l’israélienne.
Toutefois, il ne faut pas non plus insulter l’avenir. Tous les deux doivent faire pas preuve d’intelligence dans la gestion de pouvoir afin d’éviter au pays des crises inutiles qui ne feront que plomber ou retarder notre envol.
Par conséquent, il ne faut pas perdre de vue que pouvoir et trahison font bon ménage. Citons quelques cas.
En France par exemple, des hautes trahisons notées çà et là ont poussé de brillants confrères à publier un excellent ouvrage intitulé «La République des traîtres : De 1958 à nos jours ». Sous la houlette de Jean Garrigues, les meilleures plumes du journalisme ont réuni leurs talents pour s’inviter dans la « cage aux fauves », où tous les coups sont permis. Ils y relatent que Georges Pompidou a trahi Charles de Gaulle, Jacques Chirac a trahi Valéry Giscard d’Estaing, Édouard Balladur a trahi Jacques Chirac, Ségolène Royal a trahi François Hollande, Marine Le Pen a trahison propre père… Selon eux, «la trahison est le fil conducteur de la vie politique sous la Ve République, parce qu’elle est un marchepied indispensable pour la conquête de l’Élysée ».
Plus proche de chez nous, en Mauritanie, Mohamed Ould Ghazouani est accusé d’avoir trahi son prédécesseur Mohamed Ould Abdelaziz, qui a été condamné d’une peine 5 ans de prison assortie de la confiscation de ses biens et à une peine d’inéligibilité pour enrichissement illicite et blanchiment.
Au Niger, aucun analyste politique ne pouvait imaginer la fin aussi malheureuse entre Mohamed Bazoum et Mahamadou Issoufou qui se considéraient comme des « frères ». A l’image de Diouf-Wade, Wade-Macky Sall, Macky Sall-Diomaye Faye, le monde a apprécié cette image symbolique entre les deux hommes. Mohamed Bazoum prêtant serment en tant que nouveau chef d’Etat devant Mahamadou Issoufou qui venait de passer la main. Mieux, c’est Issoufou lui-même qui avait « imposé » la candidature de Bazoum au sein du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), qu’ils ont co-fondé. Hélas, un peu plus de deux ans après, tout va dégringoler comme un château de cartes. Bazoum sera renversé le 26 juillet 2023 par un coup d’Etat et détenu parles hommes d’Abdourahmane Tiani, alors que son « frère » s’enferme dans un silence bruissant de paroles et des contradictoires dignes d’un tireur de ficèles pour ne pas dire d’un commanditaire.
Au Togo, pour parer à toute éventualité, le président Faure Gnassingbé n’a pas une seule seconde hésité d’arrêter son propre demi-frère, Kpatcha Gnassingbé, alors député et ancien ministre de la défense, le 15 avril 2009 pour tentative de coup d’état. Il sera par suite transféré au Gabon après quatorze années de détention.
Au vu donc de ce qui précède, on ne serait pas exagéré d’affirmer que Diomaye moy Sonko. Mais ne croyons pas non plus que le malheur ne peut arriver qu’aux autres.
God bless Sénégal !
DJIM DRAMÉ, NOUVEAU PATRON DES AFFAIRES RELIGIEUSES
Le chercheur émérite de l'IFAN, accède au poste de Directeur des Affaires religieuses et de l'Insertion des diplômés en langue arabe nouvellement créé par le président Bassirou Diomaye Faye
Monsieur Djim Dramé, maître de recherches titulaire à l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN), a été nommé Directeur des Affaires religieuses et de l’Insertion des diplômés en langue arabe. Cette nomination marque une étape importante dans sa carrière, après des années d’engagement dans les études islamiques et la recherche sur les questions religieuses en Afrique.
En tant que Directeur des Affaires religieuses, M. Dramé aura pour mission de renforcer les relations entre l’État et les communautés religieuses, de promouvoir le dialogue interreligieux, et d’encourager l’insertion professionnelle des diplômés en langue arabe, souvent confrontés à des défis d’intégration dans le marché de l’emploi.
Avec son expertise reconnue dans le domaine religieux et académique, Djim Dramé est bien placé pour coordonner les politiques publiques en matière d’affaires religieuses et assurer l’harmonisation entre les divers courants religieux présents au Sénégal.
Ce poste stratégique permettra également de mettre en lumière les problématiques liées à la valorisation des compétences des diplômés en langue arabe, en travaillant sur leur intégration dans les secteurs publics et privés.
DIDDY DERRIÈRE LES BARREAUX
Inculpé pour trafic sexuel et racket, le magnat du rap a vu sa demande de libération sous caution rejetée par la justice américaine
(SenePlus) - Selon un rapport du New York Times (NYT), Sean Combs, figure emblématique de l'industrie musicale américaine, a été placé en détention fédérale mardi dernier après s'être vu refuser une libération sous caution. Le producteur de musique, connu sous les noms de scène Diddy et Puff Daddy, fait face à des accusations de trafic sexuel et de racket.
Le contraste est saisissant entre la vie de luxe de Combs et sa nouvelle réalité. Le New York Times rapporte : "Quand Sean Combs a volé de Miami à New York ce mois-ci pour se préparer à une inculpation fédérale attendue, il a laissé derrière lui son vaste manoir avec ses multiples piscines, son spa et sa maison d'hôtes sur une île artificielle."
Désormais, Combs est détenu au Metropolitan Detention Center (MDC) de Brooklyn, un établissement abritant plus de 1 200 détenus et réputé pour ses conditions difficiles. Un avocat cité par le journal décrit le MDC comme "une prison fédérale surpeuplée, en sous-effectif et négligée qui est un enfer sur terre."
Les avocats de Combs ont tenté en vain d'obtenir sa libération sous caution. Selon le NYT, ils ont proposé une caution de 50 millions de dollars, garantie par sa résidence de Miami. Dans une lettre adressée à la juge, ils ont qualifié les conditions de détention au MDC d'"horribles", citant des cas de contamination alimentaire et plusieurs suicides survenus ces dernières années.
Cependant, la juge Robyn F. Tarnofsky est restée inflexible, convaincue par les arguments des procureurs fédéraux. Emily A. Johnson, procureure, a déclaré lors de l'audience : "La séquence des événements montre clairement qu'on ne peut pas prendre la parole de l'accusé pour argent comptant".
Les accusations portées contre Combs sont graves. Le New York Times indique que "les procureurs l'accusent d'avoir contraint des femmes à participer à des soirées sexuelles élaborées avec des prostitués masculins et d'avoir utilisé la violence et l'intimidation pour les empêcher de le dénoncer."
L'ampleur de l'enquête est considérable. Les procureurs ont notamment émis plus de 300 assignations à comparaître devant le grand jury et collecté plus de 90 téléphones portables, ordinateurs portables et comptes de stockage électronique dans le cadre de l'affaire.
Pour l'instant, Sean Combs, enregistré sous le numéro 37452-054, restera détenu au MDC. Son équipe juridique a annoncé son intention de faire appel de la décision de détention. En cas d'échec, le producteur pourrait passer des mois au MDC en attendant son procès.
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LES IMAGES DE L'ATTAQUE TERRORISTE À BAMAKO
L'aéroport Modibo Keita a tremblé sous les balles. Le fleuron de l'aviation présidentielle, symbole de puissance, s'est vu réduit à une carcasse fumante sur le tarmac
L'aube du 17 septembre à vu Bamako s'éveiller dans un cauchemar orchestré. Des ombres meurtrières se sont faufilées dans la capitale malienne, semant le chaos et la mort.
L'école de gendarmerie, sanctuaire de l'ordre, est devenue en quelques instants un enfer de flammes et de cris. Puis, comme un deuxième coup de tonnerre, l'aéroport Modibo Keita a tremblé sous les balles. Le fleuron de l'aviation présidentielle, symbole de puissance, s'est vu réduit à une carcasse fumante sur le tarmac.
Cette chorégraphie macabre, revendiquée par les sbires d'Al-Qaïda, a laissé la ville KO. Le bilan, aussi flou que glaçant, se compte en dizaines de vies fauchées.
Mais au-delà des chiffres, c'est l'audace de cette opération qui frappe. En paralysant les forces d'élite avant de frapper le cœur du pouvoir, les assaillants ont démontré une stratégie aussi efficace que terrifiante.
Cette attaque, survenant dans le sillage d'une cuisante défaite militaire dans le Nord, sonne comme un sinistre rappel : le Mali, malgré ses efforts, reste prisonnier d'une spirale de violence dont l'issue semble, plus que jamais, incertaine.
par Abdou Latif Coulibaly
LA FALSIFICATION POLITICIENNE DU RAPPORT DU FMI
Certains se sont lourdement trompés en prétendant que les remarques faites par le Fmi sur notre économie sont le fruit de « la gouvernance désastreuse » de Macky Sall
Sous nos latitudes, les politiques en charge de la conduite du destin des populations préfèrent se boucher les oreilles pour ne pas entendre les critiques intelligentes dont les auteurs n’ont aucun autre souci que d’aider les pouvoirs publics à trouver les meilleures solutions pour mieux faire face aux aspirations des peuples et à prendre en charge leurs besoins.
A la suite de la dernière visite de responsables du Fonds monétaire international (Fmi), venus évaluer la situation économique du pays, après trois mois d’exercice ouvert depuis le 2 avril 2024, certains responsables politiques n’ayant peut-être pas ou mal lu le rapport de la délégation du Fmi, ont immédiatement réagi, pour conclure, avec une terrifiante légèreté, que les constats d’échec notés par le Fmi résultent des avatars de la «gestion catastrophique» du régime sortant.
Certains parmi eux, manquant notablement de sincérité dans «l’analyse» ou bien faisant preuve d’une ignorance surprenante des règles opérationnelles sur la pratique des finances publiques, c’est selon les cas, se sont lancés dans une appréciation hasardeuse sur les conclusions de la mission du Fmi.
On rappelle que les rapports du Fmi produits sur la situation économique d’un pays se lisent et se comprennent à la fois dans une perspective diachronique et synchronique. Certains se sont lourdement trompés en prétendant que les remarques faites par le Fmi sur notre économie sont le fruit de «la gouvernance désastreuse» de Macky Sall.
Faux et archi faux ! Les plus zélés d’entre ces défenseurs de l’actuelle équipe au pouvoir en sont arrivés à des conclusions sentencieuses, en oubliant d’opérer une articulation entre les deux démarches dont nous avons parlé tantôt : diachronique et synchronique. Cela aurait permis d’aboutir à un meilleur éclairage sur le sujet qu’ils ont imprudemment abordé.
Pourquoi s’être abstenus de prendre en compte l’avant-dernier rapport produit et publié sur l’état de l’économie nationale au mois de juin dernier, qui a été l’œuvre de la même délégation du Fmi ? Cet exercice intellectuel simple aurait aisément permis de savoir que la posture affichée, en appréciant le rapport du mois de septembre, est inappropriée. Comme sont fausses également les conclusions émises.
Sous ce rapport, il me plaît de citer le chroniqueur Mamadou Sy Tounkara qui relève, avec pertinence, dans une tribune libre publiée sur le site d’actualités Seneweb : «Réagissant sur la récession économique du Sénégal constatée par le Fonds monétaire international lors de sa mission du 5 au 12 septembre 2024, madame Aminata Touré, Haut-Représentant du président de la République, écrit ceci sur ses réseaux sociaux : «Le dernier rapport de la mission du Fmi au Sénégal fait le bilan économique catastrophique des derniers mois de Macky Sall.».»
L’auteur ne manque pas d’ajouter que l’ancienne Première ministre de Macky Sall, Aminata Touré est allée très fort dans ses appréciations sentencieuses, sans apporter la moindre preuve de ce qu’elle avance, encore moins de chiffres crédibles pour soutenir ce qu’elle affirme. Nous pensons, comme lui, que le Fmi dit l’exact contraire de ses affirmations.
Nous revenons volontiers sur les résultats du rapport de la mission du Fonds menée dans notre pays deux mois plus tôt, c’est-à-dire du 6 au 19 juin 2024. Le Fmi avait conclu : «A la suite de la tenue pacifique de l’élection présidentielle de mars, les perspectives économiques se sont améliorées. La croissance économique devrait atteindre 7, 1% en 2024 et 10, 1% en 2025, avec une inflation qui devrait diminuer et rester dans la fourchette cible de la Bceao d’ici la fin de l’année 2025.»
En vérité, les résultats obtenus dans le cadre des programmes soutenus par le Fmi ont été globalement satisfaisants, malgré les tensions politiques qui ont précédé l’élection présidentielle et un environnement extérieur difficile, avait fait remarquer la délégation du Fmi dans son précédent rapport.
Rapport dans lequel il faisait valoir que «tous les critères de performance pour la fin décembre 2023 ont été respectés. Tous les objectifs indicatifs ont été atteints à l’exception d’un. En outre, des progrès ont été accomplis en matière de réformes structurelles. Trois des six repères structurels pour la deuxième revue du programme Mec/Fec ayant déjà été remplis».
Je me demande : quelles sources une intervenante dans le débat comme Aminata Touré a pu consulter pour faire les accusations aussi fausses que celles qu’elle a pu en sortir à la suite de la visite de la délégation du Fmi ? Je suis tenté de dire qu’elle n’en a consulté aucune. Elle s’est, sans aucun doute, appuyée sur sa seule volonté légitime de défendre et de justifier son appartenance nouvelle à la mouvance présidentielle.
Il faut bien justifier, je crois, son retour au pouvoir à travers sa nouvelle fonction d’Envoyée spéciale du Président Bassirou Diomaye Faye, qu’elle avait aussi assumée sous Macky Sall. Comment ne pas admettre cette vérité de Lapalisse pourtant longtemps révélée par le Fmi ?
En juin, l’institution financière internationale indiquait bien que tous les voyants économiques étaient au vert au mois de juin. Comme l’écrit Mamadou Sy Tounkara dans sa tribune : «(…) On peut ainsi souligner avec emphase que «si tout s’est détérioré en seulement deux mois», il faut regarder du côté de la gestion des actuels dirigeants.»
Je signale qu’«il n’y aurait ni tableau de bord, ni investissement, ni stratégies, ni animation, ni incitation, ni stimulation économique dans notre pays depuis six mois». On peut ajouter, pour mettre davantage à nu les allégations de certains citoyens et responsables politiques qui, à l’image de l’ancienne Première ministre, retiennent la faute de Macky Sall, comme justification, se trompent. Comme l’indique le chroniqueur qui relève : «(…) au contraire, des circulaires du chef du gouvernement ont suspendu les marchés publics, les constructions, les opérations domaniales, les conventions, les recrutements, les Cdd, les séminaires, les formations, les missions, les paiements. En plus d’une atmosphère d’incertitudes et de menaces qui sape la confiance des investisseurs et des consommateurs. C’est ce qui étouffe notre économie et que nous payons amèrement. Notre économie ne peut faire face à cette thérapie de chocs. Elle fait naufrage en ce moment.»
Voici un autre intellectuel qui, au regard de ses écrits, ne peut, en aucune façon, être suspecté de sympathie pour l’ancien régime, encore moins de connivence avec lui qui, comme pour faire écho à la critique juste d’un ancien conseiller de Macky Sall, embraye, en se montrant encore davantage plus critique, voire féroce.
Se montrant encore plus acerbe, l’auteur poursuit en indiquant : «La masse salariale mensuelle de la Fonction publique a ainsi bondi de 2 milliards de F Cfa depuis le mois d’avril 2024, passant de 114, 89 milliards de F Cfa à 116, 82 milliards de F Cfa. Clairement, nous ne sommes pas dans la rationalisation. Au contraire, les dépenses non productives sont en train d’exploser et tout ce qu’on nous avait promis sur la lutte contre le gaspillage s’est avéré inexact dans la réalité.»
Autre fait inquiétant, les dépenses d’hospitalisation des agents de l’Etat qui, sous le précédent régime, plafonnaient en moyenne autour d’un milliard de F Cfa par mois, sont brusquement passées à 1, 5 milliard de F Cfa. Soit +50% d’augmentation des frais d’hospitalisation des fonctionnaires depuis mai 2024, sans que le contexte sanitaire ne le justifie. Parlant de ces frais médicaux, j’indiquerais qu’avec une assurance annuelle de moins de cinq cents millions de primes, tous les membres du gouvernement et d’autres personnalités ont été pris en charge sous Macky Sall.
L’auteur ajoute : «Il faudra d’ailleurs vérifier si nous ne sommes pas en présence d’un cas de détournement de deniers publics maquillé dans la prise en charge médicale des fonctionnaires. La lumière doit être faite sur ce dérapage des dépenses de santé de la Fonction publique et sur d’éventuels postes de dépenses sur lesquels une telle augmentation inopinée pourrait être relevée.» Pour finir, M. Kane dit, comme pour enfoncer le clou dans le cercueil de la nouvelle gouvernance et sur celui de la rupture «(…) qu’en dépit des bonnes intentions, de la vision et des discours volontaristes, l’examen des faits et des chiffres montre que le Projet est parti pour être un échec si rien n’est fait pour modifier rapidement la trajectoire enclenchée.
Non seulement les tares des anciens régimes qu’il est censé éradiquer sont toujours là et encore plus résilientes, mais surtout, ce nouveau gouvernement, par son orientation budgétaire, ne se donne pas les moyens de réussir la transformation de l’économie et des institutions qu’il s’est fixée comme objectif. Le réveil pourrait être brutal à l’heure des comptes et le risque politique non négligeable».
Cette conclusion, à elle seule, démolit la thèse principale de tous ceux qui seraient tentés de jeter la faute sur Macky Sall, en analysant l’état de l’économie nationale au premier trimestre de l’année en cours. Ceux-là devraient tous se montrer justes avec lui et avec ce Peuple, en laissant tranquille le régime sortant. La recherche effrénée dont font montre certains, en essayant de trouver des coupables, désignés autres que le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, n’est ni juste ni réaliste. Et encore moins recevable.
par Ousseynou Nar Gueye
EN FAVEUR DE GRANDS ARCS DE COALITIONS POUR DIOMAYE
Si les attelages gouvernementaux à venir à partir des législatives échouent, "l'espérance sera tuée" pour au moins une génération dans ce pays, soit pour les 20 prochaines années. Il est plus que temps de "finir de commencer !"
En exorde, entrée en matière donc, je dis : pour un "Sénégal 2024-2029 : avec des réformes (r)évolutionnaires, à partir du 18 novembre 2024.
La bonne expression en wolof, pour traduire la situation actuelle, je le dis avec ce vieil adage, qui est : "Pënd Bi Wuri Na".
En clair, en français : "la poussière est définitivement retombée".
Dès lors, il est temps de se déterminer. De faire savoir que l'on (s') est déterminé. Si tant qu'on ne l'avait pas fait. Se déterminer, le faire savoir, et travailler à faire prévaloir, par sa contribution, la victoire définitive de son choix politique, de son choix de projet de société, à construire collectivement.
Je me suis déterminé publiquement en février 2022, après avoir rompu ma collaboration professionnelle de 4 ans (dont deux ans comme consultant senior (ce que j'ai repris en juin 2024, avec la même entité) et deux ans comme salarié) avec une agence publique de l'État sénégalais : pour être à l'aise dans mon soutien pour la présidentielle du 24 mars 2024, à un candidat de l'opposition.
Et avant le scrutin du 24 mars 2024, j'ai publiquement appelé à élire et faire élire Bassirou Diomaye Faye, à qui également sont allés mon bulletin de vote, celui de toute ma famille proche et large, parents et alliés ; de tous les autres sympathisants ou indécis que j'ai pu convaincre. Dans une ambiance enthousiaste et optimiste, avec le soutien unanime de mes enfants, neveux et nièces, notre jeunesse, futurs responsables de notre pays : "Nous n'héritons pas de la terre - et du Sénégal - de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants." Prenons toujours notre jeunesse en compte, dans le choix de nos engagements et la décision sur nos options.
Depuis lors, j'ai pu, peut-être (mais à tort !), être perçu comme une voix trop critique des actions de ce que j'appelle le GOS (Gouvernement Ousmane Sonko) et j'ai pu même être perçu comme un néo-opposant au Projet présidentiel de Jub, Jubal, Jubbanti du président Diomaye. Que nenni ! C'est une erreur d'appréciation sur mes valeurs et sur ma cohérence idéologique : c'est tout simplement parce que, "qui aime bien châtie bien". Et "qui aime beaucoup, châtie beaucoup !". Et parce que je souhaite ardemment le succès de ce GOS du président Diomaye.
Car, si Diomaye, son gouvernement actuel dirigé par mon voisin à la cité Keur Gorgui, Ousmane Sonko, et les futurs attelages gouvernementaux à venir à partir des législatives, si ceux-ci échouent : "l'espérance sera tuée" pour au moins une génération dans ce pays, soit pour les 20 prochaines années. C'est en tout cas ma conviction et celle de bon nombre de mes interlocuteurs. GOS du président donc, qui n'a jamais eu les moyens législatifs (obligation institutionnelle et républicaine incontournable!) de "livraison" (delivery) du "Projet" présidentiel diomayesque de "Jub, Jubal, Jubanti". Parce que je souhaite que le GOS n'ait pas eu les pieds, constamment ou en tout cas souvent, empêtrés, comme ces six derniers mois, un peu trop m'a-t-il semblé, dans des "conversations politiciennes" nationales et internationales brouillant le cap tenu, soulevant beaucoup de poussière et qui auront donné un rhume de cerveau, peu ou prou, à beaucoup d'entre nous autres Sénégalaises et Sénégalais, adultes, jeunes et seniors, depuis un bon semestre.
La 14e législature congédiée jeudi 12 septembre 2024 a fait dans l'obstruction systématique. Nous avons été dans un tourbillon institutionnel avec beaucoup de poussière. Même l'administration (ayant l'obligation contractuelle, en tant que fonctionnaires au service de l'État, d'être neutre et coopérative avec le nouveau régime politique choisi par les Sénégalais dès un premier tour au résultat historique, car inédit), cette administration sénégalaise a traîné des pieds, dans la mise en œuvre et l'exécution des décrets du président Diomaye et les directives du GOS : par exemple, dans l'agence gouvernementale que j'ai quitté en février 2024 de mon plein gré alors que mon contrat courait encore jusqu'en octobre 2024, il a été mis fin aux fonction du Directeur général le 24 avril dernier. Toutefois, la personnalité qui a été nommée le 24 avril pour le remplacer à cette haute fonction, n'a pu faire la passation de service et prendre officiellement fonction que... mi-juin dernier ! Du fait de lenteurs (pas toujours innocentes) dans le circuit administratif.
Beaucoup de poussière, oui, qui nous aura pratiquement fait perdre huit mois (avril-novembre) fait perdre du temps à notre belle jeunesse en attente de solutions structurelles, fait perdre du temps à nos enfants si ardemment motivés par le duo formé par Diomaye et par PROS, Premier ministre Ousmane Sonko.
"Pënd Bi Wuri Na, nak", comme l'écrirait notre cher ami écrivain en wolof Bubakar Boris Joob.
Oui, la poussière qui nous a embrumé si longtemps est retombée définitivement, au soir du jeudi 12 septembre 2024, avec la fixation de la date du 17 novembre 2024, pour les élections législatives, devant mettre en cohérence, ce qui est tout naturel, la plus récente légitimité de l'incarnation républicaine et humaine de la présidence de la République (celle exprimée par nos compatriotes d'ici et de la diaspora, le 24 mars) ; mettre en cohérence donc, cette légitimité supérieure principielle, avec le corps parlementaire à venir et à advenir, qui doit refléter cette légitime présidentielle la plus proche de nous dans le temps, pour l'adoption des lois appliquant les projets et programmes réformateurs du président Diomaye, jusqu'en mars 2029.
La poussière est retombée. Remercions-en les mânes de nos ancêtres. "Car, il est plus que temps de "finir de commencer ! ".
Aussi, tel que je me suis déterminé depuis... août 2023 (...), dans le compagnonnage avec un candidat de l'opposition d'alors, devenu depuis décembre 2023, membre du futur camp présidentiel plébiscité par le peuple ; autant, depuis ce jeudi 12 septembre 2024 à 20h07 (heure de fin de l'adresse à la Nation du président Diomaye), j'indique, je renouvelle et reconfirme mon adhésion confiante, mon espérance et mon "adhérence" en faveur de la majorité parlementaire diomayesque qui doit être portée à l'Assemblée nationale, à la sortie des urnes, au soir du dimanche 17 novembre 2024, inch'Allah.
J'appelle, je plaide et je travaille, en faveur d'une nouvelle et large coalition de "grands arcs de coalitions parlementaires", se réunissant pour former la majorité présidentielle élargie, en un beau patchwork de "diversité dans l'union" - car, l'union est un combat -, soutenant l'action réformatrice de Diomaye, à travers des nouveaux députés à élire, dont l'action parlementaire se devra majoritairement de refléter le "Projet" plébiscité de Jub, Jubal, Jubanti.
Avec aussi ce credo, qui est mien et dont je travaille à ce qu'il soit le plus largement partagé et majoritairement nôtre, dans ce qui sera réglé au fond des urnes au soir des élections législatives du dimanche 17 novembre 2024 : "Sénégal 2024-2029 : pour des réformes (r)évolutionnaires !"
Ne me demandez pas la neutralité partisane : je suis éditorialiste-communicant et non journaliste, depuis au moins l'année 2018.
J'ai été journaliste, à temps plein ou à temps partiel, de 1997 à 2018 : radio Nostalgie, quotidien Le Matin, hebdo Le Témoin, magazine Notre Afrik (Bruxelles), quotidien Tract (première formule tabloïd, de 2000 à 2002), service de communication du ministère de la Communication (2010-2012).
Pour ce qui est, au jour d'aujourd'hui, de mon média numérique Tract.sn, dont je suis fondateur-éditeur depuis le 8 mars 2018, il est dirigé depuis 5 ans, de main de maître par mon cher ami et frère, l'excellent journaliste Cheikh Tidiane Coly, 25 ans de métier, Directeur des Publications, pour notre média numérique Tract.sn, comme pour notre journal périodique numérique "Tract hebdo" (disponible chaque jeudi sur "Youscribe proposé par Orange" (Youscribe.com), la librairie digitale au 1 millions de titres de presse, livres et podcasts.
Cheikh Tidiane Coly, Directeur des publications donc, est très à cheval sur l'éthique et la déontologie, dans notre média numérique indépendant Tract (adresse e-mail pour joindre la rédaction de Tract.sn et de Tract Hebdo : contact@axes-et-cibles.com), ce qui est attesté, si besoin en est, par notre intégration depuis décembre 2023, au sein du processus de certification JTI initié par l'ONG "RSF" (Reporters Sans Frontières). Ce qui est également attesté par notre obtention de notre part de l'Aide à la presse annuelle de l'État sénégalais, depuis 4 années consécutives.
Pour en revenir au sujet principal : au titre de mon engagement résolu, et parce qu’il n'y aura pas assez de places sur la liste principale (nationale et départementales) des candidats à la députation du camp présidentiel Diomaye et ceci, pour plusieurs facteurs, dont ceux-ci :
- les suppléants, élus députés de Yewwi Askan Wi (YAW) en juin 2022 à la place des titulaires forclos, ces députés-là devant être légitimement reconduits comme candidats.
- la Coalition Diomaye Président, autour du Projet, ayant été composée de plus de 100 organisations politiques alliées en mars 2024. Alors qu'en juin 2022, YAW avait dans sa coalition pour les législatives, "seulement" une vingtaine d'alliés.
Aussi, j'en appelle à une large ouverture des listes de "Grands Arcs de Coalitions pour la Victoire Parlementaire Majoritaire Présidentielle", soutenant l'action réformatrice du président Diomaye, y compris donc, par la présence dans la compétition aux élections législatives d'organisations politiques alliés de Diomaye, sur d'autres listes ou coalitions, dans l'émulation, pour aller dans le sens de l'élargissement et du renforcement de la base sociologique du président de la République Bassirou Diomaye Faye dans nos villes et dans nos communautés rurales, partout au Sénégal; Listes coalitions jumelles, qui composeront - c'est, en tous les cas, mon vœu et l'objectif auquel j'apporterai ma contribution personnelle - la prochaine majorité parlementaire de Diomaye.
De ce point de vue, je pense notamment à des listes ou coalitions du camp présidentiel Diomaye Faye (dont le nom et l'image ne devront pas être utilisés pendant la campagne électorale, étant donné qu'il incarne l'Institution Républicaine présidentielle et est la clé de voûtes des institutions de notre République) qui pourraient venir de - ou être inspirées par-, ces leaders confirmés que sont, par exemple, celui du parti SET (Sénégal en Tête), de mon frère le ministre Moustapha Guirassy, parti dont j'ai été membre-fondateur en 2017, parti qui a fait gagner le président Diomaye dans la région de Kédougou, parti SET promoteur du "talibéship".
Ou encore, le parti UDP Kiraay de mon grand frère, le probe ministre (il a cornaqué le Budget de notre pays avec une exemplarité sans failles, pendant cinq ans) et Inspecteur Général d'État Birima Mangara, qui a fait gagner Diomaye dans la région de Diourbel. Parti UDP Kiraay, que j'accompagne.
Ou enfin, le parti Awalé du Dr Abdourahmane Diouf, ce dernier avec lequel j'ai partagé le pôle de Coalition du candidat Idrissa Seck en 2019, alors soutenu par le parti SET de Moustapha Guirassy, dont j'étais alors le secrétaire national en charge de la Communication, des Questions Éducatives et de la Coopération Africaine. Au titre de ce pôle de communication Idy 2019, j'ai encore le bon souvenir d'un duel télévisé de 60 mn et en direct live entre moi-même Ousseynou Nar Gueye (pour Idrissa Seck) et Idrissa Diabira, coordonnateur de l'élaboration du programme Yonnu Yokkuté (pour Macky Sall), sur la SEN-TV, un vendredi soir de fin janvier 2019, à trois semaines de l'élection présidentielle du 24 février 2019, duel politique modéré par l'excellent journaliste Ben Mactar Diop*
Je m'en arrête là, tant il est vrai que : "ku liim juum" (adage sénégalais qui signifie : "quand on cite des noms, on risque toujours d'en omettre").
Je m'engage résolument, je le répète, pour un "Sénégal 2024-2029 : avec des réformes (r)évolutionnaires dès novembre 2024 !".
Jub, Jubal, Jubbanti, nous en sommes d'accord et confiants. Mais, aucune œuvre ne sera parfaite, car, "Juumte du wees. Juumte du wéy. Mag di na juum, ndaw di na juum, Kilifa dina juum ak surgaam dina juum... ! Nit Ku dul juum, aamul!
Jub, Jubal, Jubbanti : y compris – c’est même souhaitable, opportun, sinon nécessaire ! - en apportant au président Diomaye Faye, dans sa future majorité parlementaire de novembre 2024, la force d'impact et la qualité de vision de porteurs d'une "troisième voie", appartenant toutefois au camp présidentiel Diomaye, et veillant à maintenir les équilibres pour préserver notre pays de la survenance, de la permanence ou de la récurrence d'affrontements socio-politiques clivants, qui déchirent possiblement notre tissu social.
Que les grâces divines abondent dans "Sunugaal", notre pirogue à tous, qu'on ne laissera personne faire chavirer.
Et pour reprendre la fin de cet adage sénégalais, tel que dans la fin de la chanson "Juum" de Youssou Ndour à lui consacré": "Ngeen baalma...,.man mii sax, da méy juum".
Vive la patrie.
Vive la République.
Vive le Sénégal.
Ousseynou Nar Gueye est fondateur-éditeur du média numérique Tract (depuis 6 ans, www.tract.sn), Directeur Général d'Axes & Cibles Com (depuis 5 ans, www.axes-cibles-com.sn).
UN HORIZON ÉCONOMIQUE INCERTAIN À L'APPROCHE DES LÉGISLATIVES
Le pays fait face à un ralentissement économique préoccupant. Bassirou Diomaye Faye, fraîchement élu, navigue dans des eaux troubles, entre déficit budgétaire et révision imminente du prêt du FMI
(SenePlus) - Selon les informations rapportées par Reuters, le Sénégal fait face à un ralentissement économique et à des défis budgétaires à l'approche des élections législatives du 17 novembre. Cette situation pourrait compliquer la tâche du président Bassirou Diomaye Faye, en poste depuis seulement cinq mois.
La dissolution de l'Assemblée nationale jeudi dernier par le chef de l'État a précipité l'organisation de ces élections. Cela intervient dans un contexte économique délicat, alors que le pays se prépare à la prochaine révision de son prêt de 1,9 milliard de dollars accordé par le FMI.
Michael Kafe, analyste chez Barclays, estime qu'"il est peu probable que la prochaine revue du Sénégal soit approuvée par le conseil d'administration du FMI avant décembre". Ce retard potentiel dans le financement du FMI coïncide avec d'autres indicateurs économiques préoccupants.
Le FMI a revu à la baisse les prévisions de croissance pour 2023, passant de 7,1% en juin à 6,0%. L'institution explique que "cette chute reflète une activité plus faible dans les secteurs de l'exploitation minière, de la construction et de l'agro-industrie".
La situation budgétaire du pays s'est également détériorée. Le FMI note que « les recettes de l'État ont diminué de manière significative au cours des huit premiers mois de l'année, alors que les dépenses sont restées stables ». Face à cette situation, « les autorités ont eu recours à des emprunts commerciaux extérieurs coûteux et de courte durée ».
Le président Faye justifie la dissolution du parlement par le refus de l'ancienne Assemblée d'initier une nouvelle loi budgétaire et son opposition à un plan visant à supprimer des organismes d'État jugés dispendieux. Son parti, le Pastef, ne disposait que de 26 sièges sur 165 dans le parlement dissous.
Malgré ces défis, certains analystes restent optimistes. Le cabinet Eurasia Group souligne la popularité des initiatives présidentielles, notamment « un dialogue national sur la réforme du système judiciaire et un audit financier en cours, visant à éradiquer les gaspillages ».
L'avenir économique du Sénégal pourrait s'éclaircir grâce à l'exploitation de ses ressources naturelles. Le pays est devenu producteur de pétrole en juin avec le démarrage du champ pétrolier et gazier de Sangomar par Woodside Energy. La production de gaz naturel liquéfié devrait également débuter d'ici la fin de l'année.
Evghenia Sleptsova, analyste chez Oxford Economics, prédit que "l'administration actuelle du Sénégal utilisera ces revenus des ressources pour réduire les importants déséquilibres extérieurs et fiscaux du pays".