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2 décembre 2024
Diaspora
DÉCÈS D’AMADOU MAHTAR MBOW
Ancien Directeur général de l'UNESCO, ministre et intellectuel respecté, il laisse derrière lui un héritage inestimable. Son parcours exceptionnel, du Sénégal à la scène internationale, témoigne d'une vie entièrement dédiée au progrès et à l'humanité
L’ancien Directeur général de l’Unesco de 1974 à 1987, Amadou Mahtar Mbow, est décédé mardi, à l’âge de 103 ans, a-t-on appris du journaliste Mademba Ndiaye.
”Amadou Mahtar Mbow vient de quitter ce monde dont il été le serviteur toute sa vie. Il fait partie de ceux et celles qui ont mené une vie utile pour le genre humain. A 103 ans, il peut reposer en paix. Que le Firdaws (paradis) soit sa demeure (….)”, écrit Mademba Ndiaye dans un hommage sur X.
Universitaire et homme politique, Amadou Mahtar Mbow a fait ses études supérieures en France. Il a enseigné l’histoire et la géographie et a été ministre de l’Education, puis de la Culture, entre 1966 et 1970. Il a été directeur général de l’Unesco pendant treize ans.
Amadou Mahtar Mbow a présidé en juin 2008 les Assises nationales du Sénégal ainsi que la Commission nationale de réformes des institutions (CNRI).
Le Sénégal a célébré en mars 2021 le Centenaire de Amadou Mahtar Mbow, sous le parrainage de l’ancien chef de l’Etat Macky Sall.
L’évènement a été marqué par la tenue d’un colloque international et d’une exposition sur la vie et à l’œuvre du professeur Amadou Mahtar Mbow.
Les thèmes ‘’Amadou Mahtar Mbow, l’éducateur émérite’’, ‘’Amadou Mahtar Mbow, le visionnaire : actualité du Nouvel Ordre Mondial de l’information et de la Communication (NOMIC) et du consensus’’ seront débattus ainsi que ‘’Amadou Mahtar Mbow, permanence d’un engagement politique et citoyen’’ étaient au menu des débats.
La deuxième université publique de Dakar construite à Diamniadio porte son nom.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana bathily
LÉGISLATIVES 2024 : QUATRE INITIATIVES AVANT, DEUX APRÈS
EXCLUSIF SENEPLUS - Qu’il aille à l’élection sous son seul nom ou dans le cadre d’une coalition de partis, le Pastef n’a qu’un seul objectif : confirmer le plébiscite. "Motali yéné", tel est le slogan de cette élection
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 23/09/2024
Cette élection parachèvera le plébiscite du président Bassirou Diomaye Faye obtenu au premier tour de l’élection présidentielle du 24 mars avec 54,28 % des voix. Qu’il aille à l’élection sous son seul nom ou dans le cadre d’une coalition de partis, Pastef n’a qu’un seul objectif : confirmer le plébiscite.
Motali yéné, c’est le slogan de cette élection. « Parachevez l’élection du président Bassirou Diomaye Faye en nous donnant la majorité absolue à l’Assemblée pour nous permettre de prendre les lois nécessaires à la mise en œuvre du Projet. »
En accordant une majorité absolue à l’Assemblée nationale à Pastef, les Sénégalais permettront en effet au président de la République et à son premier ministre Ousmane Sonko de mettre en œuvre le Projet pour répondre enfin aux attentes des Sénégalais en matière de développement économique, social et culturel ainsi que de souveraineté sur tous les plans.
Il ne fait pas de doute que les Sénégalais qui ont subi depuis 60 ans des régimes successifs de domination et d’exploitation néocoloniale et qui ont été récemment victimes de la cleptocratie et de la répression souvent sanguinaire du régime Macky Sall, confirmeront leur élection du président Bassirou Diomaye Faye.
Quatre initiatives avant
Il ne serait pourtant pas fastidieux pour le gouvernement d’initier avant même l’ouverture de la campagne électorale des initiatives concrètes susceptibles de confirmer que le président Bassirou Diomaye Faye et le premier ministre ont d’ores et déjà engagé le pays dans la voie promise du renouveau en même temps que du « jub, jubal, jubanti ».
Nous suggérons ici, des initiatives, quatre à annoncer avant les élections, trois autres après, que nous mettons dans la « corbeille » pour parler comme le Grand Maodo, « l’ancien gardien du grenier du village ».[1]
La première de ces initiatives pourrait concerner la publication du « livre blanc » (Livre noir ou rouge sang devrait-on dire plutôt) sur le régime Macky Sall. On rappellera, chiffres à l’appui, d’abord les impasses politiques dans lesquels l’ancien président a engagé ou maintenu notre pays, notamment au plan monétaire en refusant la réforme du FCFA, au plan militaire en gardant intact les accords de coopération avec la France et au plan régional africain en cautionnant la politique de « containment » des régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO victimes d’agressions terroristes.
On rappellera ensuite les crimes économiques et de sang qui ont jalonné les douze longues années du régime de l’APR-Benno : des spoliations foncières récurrentes au scandale Petro-Tim, de l’achat illicite d’armes de guerre, à la disparition depuis le 18 novembre 2022 des gendarmes Didier Badji et Fulbert Sambou, à celui de François Macambou arrêté le 16 juin 2022, gardé à vue à la Sûreté urbaine puis déclaré mort à l’hôpital principal de Dakar et à l’assassinat froidement exécuté de ces dizaines de jeunes (60?) à travers le pays, notamment à Dakar, à Bignona, à Ziguinchor.
La deuxième initiative qu’il faudrait engager dès à présent concerne la reddition des comptes, d’ailleurs annoncée comme imminente puisque le pool judiciaire et financier chargé d’entendre les plaintes est déjà en place.
Il suffit de plaider ici pour le lancement rapide de la procédure et sa large publicité.
La troisième initiative dont nous souhaitons la mise en œuvre ou tout au moins l’annonce avant les élections législatives concerne l’emploi des jeunes. On pourrait dès à présent entreprendre et annoncer des actions précises.
Par exemple l’enrôlement, dès après l’hivernage de dizaines de milliers de jeunes pour des travaux d’intérêt public, dans tous les départements du pays, avec l’encadrement de l’AGETIP et du génie militaire et le financement provenant des nombreuses agences dédiées à l’emploi des jeunes qu’on aura fusionné.
On pourrait aussi restructurer, organiser et financer les milliers d’ateliers de mécanique, d’électricité, de plomberie et autres métiers et assurer leur encadrement au plan de leur gestion en leur demandant en contrepartie à chacun l’embauche et la formation de quelques jeunes.
La quatrième initiative à annoncer avant les législatives concerne l’émigration clandestine des jeunes. Le gouvernement peut et doit dès à présent proposer une alternative à cette forme d’émigration, en prenant en compte à la fois le droit des gens d’aller et de venir, les lois des pays de destination et la nécessité d’assurer la sécurité des émigrés ainsi que l’accomplissement de leur projet dans la dignité.
L’Alliance « Africa Avanza » (Stratégie Afrique ) que le président de la République vient de signer avec le premier ministre du Royaume d’Espagne qui reconnait « que la migration régulière est un levier de prospérité et de développement économique, social et culturel » et appelle « à améliorer la gestion des flux migratoires, à intégrer une composante de retour et de réintégration dans le marché du travail local, à développer des programmes de migration circulaire, y compris l'approche genre… » pourrait constituer un modèle à proposer aux pays de l’Union Européenne et au Royaume Unie de Grande Bretagne.
Ces pays prennent désormais de plus en plus en compte les besoins en main d’œuvre de leurs économies et reviennent sur les considérations idéologiques voire racialistes qui fondent encore leurs politiques migratoires.
Notre gouvernement devrait annoncer au cours de la campagne électorale qu’il confluera des accords de migration circulaire régulière avec les différents pays européens en faveur des dizaines de milliers de jeunes qui bénéficieraient ainsi de formations et/ ou d’emplois dans de conditions décentes et pour des métiers ciblés, contribuant aux projets de développement du pays.
Deux initiatives après
La première initiative consisterait à dénoncer la loi d’amnistie portant sur les faits liés aux manifestations politiques intervenues entre février 2021 et février 2024 qui « constitue un déni de justice pour les victimes, ainsi que pour leurs familles, qui attendent justice » ainsi que l’a souligné Amnesty International.
La dénonciation de cette loi permettra de poursuivre toutes les personnes impliquées dans des crimes de sang au cours de cette période y compris le président Macky Sall.
La deuxième initiative post élections législatives concernerait la mise en œuvre des recommandations de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI) visant notamment : « la consolidation de l’Etat de droit, l’équilibre des Pouvoirs entre l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire, le renforcement de l’indépendance de la Justice, l’approfondissement de la démocratie représentative et participative, le renforcement et la protection des libertés publiques, le renforcement de la décentralisation et de la déconcentration, la territorialisation des politiques publiques, la protection et la promotion des valeurs positives de notre société… »
Cette initiative aboutira en fin de compte à l’examen pour adoption par référendum d’une nouvelle Constitution dont la première mouture a été proposée par la CNRI.
L’adoption de cette Constitution marquera la rupture nette avec l’ancien régime et le système de gouvernement néocolonial et inaugurera l’entrée du Sénégal dans une République nouvelle.
[1] Mamadou Dia : Corbeille pour l’an 2000, Editions Paix et Développement 1995.
LE SÉNÉGAL DE SONKO INQUIÈTE JEAN-CHRISTOPHE RUFIN
Dans une analyse pour Le Parisien, l'académicien et ancien diplomate exprime ses craintes face aux récents développements politiques. La dissolution de l'Assemblée et le discours "anti-français" du Premier ministre sont au cœur de ses préoccupations
(SenePlus) - Dans une analyse publiée par Le Parisien à l'occasion de ses 80 ans ce lundi 23 septembre, Jean-Christophe Rufin, écrivain, académicien et ancien ambassadeur de France à Dakar, exprime ses inquiétudes quant à la situation politique au Sénégal.
L'auteur souligne que la récente dissolution de l'Assemblée nationale par le nouveau président Bassirou Diomaye Faye plonge le pays dans une période d'incertitude politique. Il établit un parallèle avec la situation institutionnelle en France, rappelant les liens étroits entre les deux pays, notamment la présence de 25 000 Français résidents au Sénégal.
Rufin met en garde contre les conséquences « dramatiques » pour la France si cette « démocratie exceptionnelle africaine » devait connaître une crise grave. Il replace cette situation dans le contexte régional, évoquant l'hostilité envers la France des juntes militaires au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
L'ancien diplomate pointe du doigt la rhétorique du Premier ministre Ousmane Sonko, qu'il qualifie de "populiste" et "d'homme fort du nouveau régime". Il exprime des craintes quant aux intentions de réformes institutionnelles de Sonko et à sa capacité à obtenir une majorité parlementaire lors des élections législatives prévues le 17 novembre.
Malgré un discours anti-français, Rufin affirme que la France reste un partenaire économique essentiel pour le Sénégal. Il rapporte que les relations personnelles entre le nouveau gouvernement et les acteurs économiques français restent bonnes, tout en anticipant une éventuelle renégociation des contrats.
L'auteur conclut en soulignant le rôle stabilisateur des confréries musulmanes et de l'armée. Il appelle à un soutien renforcé de la France et de l'Europe envers le Sénégal, jugé crucial dans le contexte actuel.
UNE PIROGUE-CERCUEIL AUX PORTES DE DAKAR
Un embarcation fantôme, portant les restes de trente âmes perdues, a été interceptée par la Marine nationale, dimanche 22 septembre. Des enquêtes sont en cours pour déterminer le bilan exact et l'origine de cette découverte
(SenePlus) - Le dimanche 22 septembre 2024, une découverte macabre a secoué les autorités. Selon un communiqué de presse officiel émis par la Direction de l'Information et des Relations Publiques des Armées du Sénégal (Dirpa), une pirogue à la dérive transportant de nombreux corps sans vie a été repérée à environ 70 km au large de Dakar.
Alertée en début de soirée, la Marine nationale sénégalaise a promptement dépêché le patrouilleur CAYOR sur les lieux. L'embarcation a été remorquée vers la rade extérieure du port de Dakar, où elle est arrivée vers 06h00 ce lundi matin.
À en croire la Dirpa, les opérations de récupération se révèlent particulièrement délicates en raison de l'état avancé de décomposition des corps. Trois vedettes et un chaland de débarquement ont été mobilisés pour transporter les équipes de médecins, sapeurs-pompiers et du service d'hygiène. Le bilan provisoire fait état de trente corps dénombrés.
Le capitaine de vaisseau Ibrahima Sow, Directeur de l'Information et des Relations Publiques des Armées, a indiqué que des enquêtes sont en cours pour déterminer le bilan exact et l'origine de la pirogue.
Par Madiambal DIAGNE
SONKO-DIOMAYE, LA STRATÉGIE DU CHAOS
Le gouvernement travaille à rendre difficile, voire impossible la participation de l’opposition aux législatives. Il y a de bonnes raisons d’avoir peur pour l’avenir de ce pays et pour son système démocratique
Les élections législatives du 30 juillet 2017 avaient été les plus chaotiques de tous les scrutins de la longue histoire électorale du Sénégal. Les services du ministère de l’Intérieur, dirigé alors par un certain Abdoulaye Daouda Diallo, étaient débordés par l’ampleur de la tâche. En effet, 47 listes avaient été en compétition. On peut cependant dire que les organisateurs du scrutin avaient eu toute la latitude de préparer ces élections législatives de 2017, dans une certaine sérénité, conformément aux conditions régulières prévues par la loi électorale. Mieux, le scrutin, qui avait été fixé dans un premier temps au 2 juillet 2017, a été repoussé au 30 juillet 2017. En effet, suite à une concertation avec la classe politique, le président Macky Sall avait pris un décret, du 18 janvier 2017, pour fixer la nouvelle date, afin d’éviter que la campagne électorale ne se déroulât au courant de la période de Ramadan. C’est dire que le gouvernement avait eu plus de sept mois pour organiser lesdites élections.
La fatale catastrophe du 17 novembre 2024
C’est en tirant les leçons du scrutin de 2017 qu’il avait été décidé de mettre en place le système de parrainage, un filtre devenu désormais nécessaire pour les élections nationales. De ce fait, seules huit listes avaient pu être en compétition pour les élections législatives suivantes, du 31 juillet 2022. Force est de dire que c’est écrit sur le destin des élections législatives anticipées du 17 novembre prochain qu’elles seront catastrophiques, et pour cause !
Le système du parrainage est supprimé et on note déjà la floraison de listes de candidats. Qui ne se rappelle pas qu’à la présidentielle de 2024, le système du parrainage avait empêché plus de 200 candidatures ? Et on voit déjà des centaines de listes de candidatures s’annoncer pour les élections législatives à venir. Dans quelles conditions se déroulera alors le scrutin ? Quelles seront les aptitudes et compétences des nouvelles autorités gouvernementales et administratives pour tirer leur épingle du jeu ? Elles sont, pour la plupart, novices dans l’organisation matérielle d’un scrutin national. Le nouveau ministre de l’Intérieur, le Général Jean-Baptiste Tine, ne pourra pas compter sur des collaborateurs expérimentés ; ils se retrouvent tous à devoir organiser le premier scrutin de leur carrière. Il s’y ajoute qu’ils vont manquer cruellement de temps pour satisfaire aux diligences nécessaires. Pour les préparatifs de ce scrutin, les délais sont comprimés, dans une bien courte période de deux mois.
En outre, le Sénégal ne dispose pas de la logistique nécessaire pour fabriquer par exemple des centaines de millions d’imprimés électoraux nécessaires pour satisfaire des centaines de listes en compétition. Il faudrait tirer au moins sept millions de bulletins pour chaque liste. L’ensemble des imprimeurs de la place, même réquisitionnés par l’Etat, ne sont guère outillés pour réaliser un tel travail, dans un temps impossible, encore que les stocks de papier n’existent pas sur le marché. Faudrait-il passer des commandes, en urgence, de papier d’imprimerie et autres matériels électoraux et, ou faire réaliser certains travaux à l’étranger ? Dans quelles conditions ? Et, le cas échéant, rien ne garantirait des livraisons dans les délais. Encore une fois, en 2017, des imprimés et autres matériels électoraux avaient été livrés de justesse et même pas en quantité suffisante ! Il s’avère alors nécessaire d’engager des concertations avec les acteurs politiques, si tant est que le gouvernement souhaiterait tenir le scrutin dans des conditions acceptables. Peut-être aussi que les délais serrés pour le dépôt des candidatures empêcheront des listes en veux tu en voilà !
Le gouvernement travaille à provoquer le boycott du scrutin par l’opposition
Il faut bien le dire, le gouvernement travaille à rendre difficile, voire impossible la participation de l’opposition au scrutin. Le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko ont dissimulé toutes les informations et tous les actes préparatoires du scrutin, alors qu’il vient de se révéler qu’ils travaillaient sur la tenue du scrutin depuis le 10 juillet 2024, date à laquelle le Conseil constitutionnel, sollicité par le président de la République, leur avait donné un avis relativement à la tenue des élections anticipées. Cet avis se trouve, jusqu’à la semaine dernière, caché au grand public. Cette démarche, qui consacre ce que le journal Walfadjri a appelé, dans son édition de ce samedi 21 septembre 2024, un «délit d’initié», manque de fair-play et dénote d’une absence de scrupule. Le camp politique au pouvoir a pris une bonne avance sur ses concurrents potentiels.
Le président Faye a imposé ainsi aux autres acteurs de confectionner des listes de candidatures dans un délai de dix jours ; alors que tout porte à croire que le parti Pastef au pouvoir avait déjà pris les devants pour faire en catimini ses investitures et préparer les dossiers administratifs de ses éventuels candidats. Un rush des candidats de l’opposition pour chercher des documents administratifs dans les services des greffes et de l’état-civil s’opère dans des conditions inadéquates. Les formations politiques de l’opposition étaient dans l’ignorance totale et ces délais étriqués ne leur laissent pas de temps pour discuter d’alliances électorales. Tout est donc organisé à la défaveur des acteurs de l’opposition ou à leur détriment. Il y a alors une rupture manifeste de l’égalité des candidats et cette situation devrait interpeller le juge électoral, le Conseil constitutionnel.
Plus grave, de nombreux responsables politiques de l’opposition font l’objet de harcèlements, d’ostracisme, d’actes d’intimidation et de menaces publiques, jusqu’à des convocations et des arrestations, dans le but évident de les empêcher de se consacrer à préparer leur participation au scrutin. De toute façon, cette démarche, on ne peut plus déloyale, a été annoncée et assumée publiquement par des responsables du pouvoir, Ousmane Sonko au premier chef. L’opposition, regroupée dans le cadre de l’Alliance pour la transparence des élections législatives (Atel), montée au plus pressé, va-t-elle céder à ces provocations pour se résoudre à refuser de participer au scrutin ? Ce serait une erreur fatale. Ousmane Sonko qui, de plus en plus, appréhende l’issue de ce scrutin, serait fort heureux de voir l’opposition boycotter ces élections législatives. Il n’aura aucun scrupule à les tenir, avec quelques faire-valoir, et remporter une confortable majorité qu’il aura de la peine à obtenir, en cas d’une participation effective de listes de l’opposition qui se seront assez mobilisées.
L’impopularité du président Faye et de son Premier ministre est perceptible. Ils sont rattrapés par leur gestion difficile du pouvoir. L’incompétence du gouvernement et les déclarations polémiques et irresponsables installent un désamour assez prématuré, après seulement six mois de pouvoir du tandem Diomaye-Sonko. Des votes sanctions sont également redoutés dans le camp de Pastef, et la Coalition Diomaye Président a fini de voler en éclats. Le risque est réel pour leur régime d’essuyer une déconvenue électorale et qu’ils se retrouvent obligés de vivre une forme de «cohabitation avec l’opposition». La perspective les inquiète grandement et cela risque de constituer une pesante menace pour les élections législatives du 17 novembre 2024. Vont-ils se résoudre à annuler le scrutin pour s’épargner une défaite ? C’est un truisme que de dire que Ousmane Sonko en est bien capable. La porte sera alors grande ouverte au chaos.
La dictature arrive à grands pas
Il y a de bonnes raisons d’avoir peur pour l’avenir de ce pays, et pour son système démocratique. Ousmane Sonko est un autocrate dans l’âme et ne souffre de contradiction ou d’opposition. Au grand dam de la stabilité du pays, il a ainsi entraîné le président Bassirou Diomaye Faye dans une spirale de la violence politique, par la rhétorique et les actes de manipulation des institutions. Le souci de ménager le confort personnel de Ousmane Sonko, qui a refusé de satisfaire à l’exigence constitutionnelle de procéder à une Déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, a provoqué un chamboulement institutionnel jamais connu. C’est ainsi que les querelles, qu’il a engagées inopportunément avec les députés de l’opposition, ont eu pour conséquences des représailles disloquant les institutions publiques.
Le Premier ministre a poussé le chef de l’Etat à fouler aux pieds sa dignité de président de la République. Bassirou Diomaye Faye a osé avouer, dans un message à la Nation du 12 septembre 2024, visiblement enregistré dans une situation de contrainte psychologique, avoir délibérément floué l’Assemblée nationale. Il a trompé la Représentation nationale en lui faisant croire que le Premier ministre fera sa Déclaration de politique générale le 13 septembre 2024. Puisqu’un crime n’est jamais parfait, Ousseynou Ly, le conseiller en communication du Président Faye, révélera que l’adresse à la Nation avait été enregistrée des jours auparavant. On s’en doutait déjà ! Mon Dieu, le chef de l’Etat a-t-il pris la mesure d’un tel acte pour son image et son honorabilité ? Véritablement, Ousmane Sonko a obtenu ce qu’il voulait, à savoir le scalp de l’Assemblée nationale, celui du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et celui du Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct). Pour autant, qu’est-ce que cela a pu coûter à Bassirou Diomaye Faye et à la respectabilité de l’institution présidentielle ? Il faut le dire, l’acte qu’il a osé n’est point de l’audace ou de la ruse politique, c’est de la forfaiture, une désacralisation de la signature du président de la République.
L’ultime foulée de la cavalcade a été donc cette dissolution dolosive de l’Assemblée nationale, dans un contexte crucial pour la mise en œuvre de diligences indispensables à la bonne marche de l’Etat. Le gouvernement n’en a cure de n’avoir pas corrigé le budget 2024 par une Loi de finances rectificative ou encore qu’il prenne avec légèreté le pari d’aller à l’année 2025 sans un budget de l’Etat, adopté dans les formes régulières. Les conséquences seront dramatiques pour les finances publiques et l’économie du pays. (Voir notre chronique du 9 septembre 2024). Il restera que le comble des catastrophes qui guettent le Sénégal sera que, si pour une raison ou pour une autre, les élections législatives n’arrivaient pas à se tenir à la date prévue, le Sénégal vivra alors sans une Assemblée nationale et sans aucune institution, autre que le gouvernement. Aucun contrôle de l’action gouvernementale ne sera assuré et dans ces conditions, le président de la République s’autorisera allègrement à prendre des actes réglementaires pour des questions relevant du domaine de la loi. Il l’a d’ailleurs commencé, depuis la dissolution de l’Assemblée nationale.
Il a fixé, par décret, les délais de dépôt des listes de candidatures, alors qu’une telle formalité relève du domaine législatif. Il a mis de côté le Code électoral. On dira que son prédécesseur Macky Sall s’était aventuré à vouloir fixer par décret des questions d’ordre législatif, mais le Conseil constitutionnel n’avait pas manqué de retoquer sa copie. Assurément, on a de bonnes raisons de croire que le président Faye, qui se ravale à un simple rôle d’homme lige du Premier ministre Sonko, ne se gênera pas pour «légiférer», restreindre par exemple les libertés publiques et prendre des «oukazes», au gré de l’humeur et des caprices de son Premier ministre. Peut-être même qu’il poussera le bouchon jusqu’à prendre un acte pour lui transférer les attributions présidentielles. Prenons garde, ce n’est pas une simple vue de l’esprit ! Désormais, aucune indécence n’est de trop au Sénégal. Voilà que des citoyens, en l’absence de poursuite pénale et de notification en bonne et due forme, se sont vu empêcher de voyager, d’aller et de venir, parce que le Premier ministre l’aura décidé ! On remarquera que même les procédures judiciaires contre d’autres citoyens sont annoncées en primeur par des responsables politiques de Pastef, sans aucun égard pour l’institution judiciaire et les règles et principes d’indépendance des magistrats ! Le pays vit déjà un profond recul démocratique, car jamais il n’est resté sans un Parlement, et les acteurs politiques ont toujours réussi à établir des consensus pour la sauvegarde des institutions et le processus démocratique. Diomaye et Sonko, à l’instar de tous les autocrates d’ailleurs, n’ont aucun respect pour leur opposition.
Par Vieux SAVANÉ
DU BRUIT ET DE LA FUREUR
Avec un taux d'alphabétisation de 37,1%, la rupture doit se faire par l'action, pas par des paroles de compassion comme les pouvoirs précédents. Vu les urgences, le retour du débat sur le voile lors de la réunion sur la rentrée scolaire est surprenant
«Sous un soleil de plomb, au rond-point 26 des Parcelles Assainies, une scène familière se déroule chaque jour : des mendiants de tous âges envahissent les lieux, transformant l’espace en un théâtre de misère humaine. Des enfants, défiant l’insécurité, s’avancent vers les voitures immobilisées par les embouteillages, espérant quelques pièces… » (in Sudquotidien. Samedi 21 Septembre 2024
S’il est vrai que cette description rend compte d’un spectacle affligeant qui ne semble plus émouvoir grand monde tant il participe de la normalité, il serait pourtant salutaire de s’y appesantir à la veille de la rentrée des classes 2024- 2025. Continuer de voir des enfants talibés déguenillés déambuler ainsi dans les rues, le regard intelligent pétrifié par la violence d'un vécu réduit à tendre la sébile, se retrouver à dormir dans la rue, victimes de violences physiques, psychologiques et soumis à toutes sortes de perversions, est en effet un problème national. Et cela mérite à coup sûr une mobilisation nationale afin de lui trouver une solution définitive.
Dans une ville comme Dakar où se concentrent tout le mal être et les rêves de réussite sociale, on compte ainsi près de 54 837 enfants talibés, dont 30 000 sont engagés quotidiennement dans la mendicité forcée. Sur cet aspect, l’Etat a incontestablement failli à son devoir puisque la loi établit que la scolarité est obligatoire pour tous les enfants des deux sexes âgés de 6 ans à 16 ans. Et parmi ceux et celles qui ont eu la chance d’être scolarisés un nombre assez important le sont dans des conditions peu amènes, leur apprentissage se déroulant dans des abris provisoires qui durent et s’éternisent.
C’est pourquoi, aux autorités qui se retrouvent aux manettes il n’est pas attendu l’expression, même sincère et douloureuse, d’une indignation face aux « statistiques en termes d’abris provisoires, d’écoles sans électricité ». Avec un taux d’alphabétisation affligeant estimé à 37,1% la rupture doit plutôt s’effectuer, non point par le biais de paroles de compassion à l’instar de l’ensemble des pouvoirs qui ont exprimé le même sentiment mais dans l’action concrète, pour appliquer une disposition constitutionnelle qui rend l’école obligatoire.
Il s’y ajoute que de cette catégorie, seuls 11, 3% atteindront le lycée et à peine 37% d’entre eux obtiendront le baccalauréat, ce fameux sésame ouvrant la possibilité à des études supérieures. Même si l’on sait qu’à l’université beaucoup y vont pour bénéficier de la bourse, sans aucune illusion relativement à l’obtention d’un parchemin. Avec tous les diplômés-chômeurs qu’ils côtoient, ils savent que cela n’ouvre pas nécessairement une perspective d’emploi.
Entre les écoles ceintes par des marchés et des cantines, les classes pléthoriques, le déficit d’enseignants et de tablesbancs, le taux d’échec très élevé aux examens et concours, l’inadéquation formation/emploi, les maux qui continuent de gangrener l’école sénégalaise méritent décidément que soient mises en œuvre des actions vigoureuses.
Diversion
Face à toutes les urgences auxquelles est confrontée l’école, on est en droit de s’interroger sur l’étrange retour de la question du port du voile lors de la réunion interministérielle sur la rentrée scolaire 2024-2025 de jeudi dernier. Le Premier ministre Ousmane Sonko y a en effet appelé à « assurer les conditions d’une éducation inclusive, garantissant le libre accès de tous les enfants à l’école, sans distinction aucune, notamment portant sur le port vestimentaire ». Aussi, a-t-il invité le ministre de l’Education nationale à « soumettre, au plus tard le 27 septembre 2024, un arrêté invitant les établissements scolaires à conformer leurs règlements intérieurs aux dispositions de la Constitution.» A se demander d’ailleurs comment il sera rédigé, d’autant que la Constitution stipule que « la République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale.
Diversion, simple coup d’épée dans l’eau, un os à ronger, une fixation qui tarde à révéler ses motivations profondes ? A l’évidence, tel que posé c’est un faux débat susceptible toutefois de provoquer des remous pour peu que l’on ne se recentre pas sur la réalité des faits. En effet, l’intérêt fondamental de l’école catholique (voir communiqué du Conseil national du Laïcat Sénégal) n’est pas de s’opposer à ce que des personnes qui le souhaitent puissent porter un foulard sur la tête. C 'est précisément de ne pas admettre qu' une jeune élève puisse refuser d'être la voisine de table-banc d'un garçon, de lui serrer la main ou tout simplement de se mettre en rang à ses côtes sous prétexte de convictions personnelles. Lieu de brassage ethnique, social, religieux, culturel, l'école doit-on le rappeler l’école est un creuset du vivre-ensemble. Et en cela, elle refuse toute discrimination et prône l'égalité de chance entre les hommes et les femmes de toutes origines. Que l'on sache, aucune école catholique n'a exprimé l'idée d'être en dehors de la juridiction constitutionnelle qui régit ce pays, ne serait-ce que parce que tout le monde y est soumis. Et au premier chef le président de la République, le Premier ministre et son gouvernement. Lors de cette réunion interministérielle, il a été aussi fait mention des tenues scolaires, comme si cela se posait au moment où comme on peut le constater c’est le cas dans nombre d’établissements scolaires privés et/ou public.
Nostalgie de l'excellence
64 ans après les indépendances sourdent une impatience de reconnaissance et d’estime de soi et de son pays autour de la réussite et des valeurs centrées sur l'effort, la morale et l'éthique. C'est cela que traduisait la marée humaine noyée sous les drapeaux du Sénégal fièrement déployées et agitées lorsque l'équipe nationale du Sénégal a été championne d'Afrique en 2022. Ce que l'on attend de nos gouvernants c’est qu’ils fassent montre d'humilité et surtout de la conscience de faire leur part dans cette œuvre commune colossale consistant à redresser un pays qui a mal à sa jeunesse. Lorsqu'on s'occupe vraiment de sortir de la pauvreté et de la précarité une frange importante de 18 millions de Sénégalais, on ne saurait avoir le temps de s'enliser dans des batailles périphériques qui ne vont pas changer la face du pays. L’emploi, la santé, la sécurité alimentaire, l’égalité hommes/femmes, la promotion des sciences et des techniques, le développement d’une culture de la paix, la reddition des comptes sont entre autres, les grands défis qu’il convient de relever et qui doivent mobiliser toutes les énergies. Loin de toute stratégie du bruit et de la fureur qui ne peut servir de politique pour qui a cœur de prendre à bras le corps les véritables problèmes et de leur apporter des solutions. L'espérance qui a soufflé lors de la dernière présidentielle raconte, faut-il le souligner, une nostalgie de l'excellence qu’il serait dommage de piétiner en s’enlisant dans des gesticulations et des coups de menton inutiles.
LE PDS ET L'APR SCELLENT UNE ALLIANCE SURPRISE
Les deux formations politiques ont d'ores et déjà mis en place un comité technique paritaire chargé de travailler sur les modalités de mise en œuvre et d'élargissement de cette initiative. Cette dernière vise à "remporter largement les législatives"
(SenePlus) - Dans un coup de théâtre, le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) et l'Alliance Pour la République (APR) ont annoncé ce dimanche 22 septembre 2024 la formation d'une coalition inédite en vue des élections législatives anticipées du 17 novembre.
Cette alliance inattendue entre deux formations politiques longtemps rivales a été officialisée lors d'une rencontre à la Permanence Nationale Oumar Lamine Badji, selon un communiqué conjoint. Les délégations de haut niveau des deux partis ont acté leur « parfaite convergence de vue » et leur volonté de créer une « grande coalition politique », indique le document.
L'accord prévoit également l'adhésion du PDS à l'Alliance pour la Transparence Électorale (ATEL), une initiative de l'APR, soulignant l'engagement des deux partis pour des élections transparentes.
La nouvelle coalition affiche des ambitions élevées, visant à "remporter largement les élections législatives prochaines". Elle se veut ouverte et inclusive, invitant « toutes les organisations politiques et les forces vives du pays » à la rejoindre.
Les deux formations politiques ont d'ores et déjà mis en place un comité technique paritaire chargé de travailler sur les modalités de mise en œuvre et d'élargissement de cette initiative.
Au-delà des enjeux électoraux, le PDS et l'APR affirment leur volonté de « redresser et prendre en charge les urgences sociales ainsi que les préoccupations des Sénégalais », positionnant cette alliance comme une réponse aux défis actuels du pays.
PAR Ndiaga Gueye
LA LÉGITIMITÉ DE DIOMAYE FAYE EN QUESTION
La présidentielle de 2024 laisse un goût amer, avec plus de cinq millions d'électeurs privés de vote. L'absence de publication des résultats définitifs par bureau de vote, malgré les demandes répétées, alimente les doutes sur l'intégrité du scrutin
Six mois après le scrutin, les résultats définitifs par bureau de vote ne sont toujours pas publiés par le président du Conseil Constitutionnel pour l’évaluation de sa liberté et de son intégrité.
La légitimité démocratique d’un élu, notamment, le président de la République, se fonde sur des élections, d’abord, libres, et ensuite, intègres. La liberté d’une élection est l’expression du choix des électeurs sans restrictions et sans aucun obstacle à la pleine participation des candidats. Quant à l’intégrité, elle est la garantie du suffrage universel, du secret du vote, et enfin d’un système électoral qui produit des résultats qui reflètent la pleine expression de la volonté du peuple.
Pour évaluer la liberté et l’intégrité d’une élection, trois (3) méthodes d’évaluation des élections sont en général utilisées : D’après les résultats, ou d’après le processus électoral, ou encore d’après le droit public international.
Afin d’évaluer la liberté et l’honnêteté de l’élection présidentielle de 2024, l’approche guidée par l’analyse du cadre législatif et réglementaire en rapport avec le droit international, le processus électoral et les résultats est adoptée.
À cette fin, nous abordons la question de recherche suivante : Quelle est la liberté et l’intégrité de la présidentielle de 2024, à la lumière du « Gerrymandering » de la carte électorale ?
L’objectif est d’évaluer, d’une part, la liberté de l’élection, et d’autre part, son intégrité. En définitive, il sera déterminé la légitimité démocratique du président élu.
Afin de pouvoir répondre à notre question de recherche, l’étude de cas guidée par le réalisme critique constitue notre méthode de recherche. Et, nous avons choisi le bureau de vote comme unité de référence de l’enquête électorale afin de pouvoir collecter des données, notamment, les résultats définitifs bureau de vote par bureau de vote de l’élection présidentielle du 24 mars 2024.
Nous avons entrepris de faire une recherche documentaire sur les résultats définitifs par bureau de vote de l’élection présidentielle de 2024 par une recherche sur Internet, le 26 août 2024, en utilisant les moteurs de recherche généraliste (Google, Bing, DuckDuckGo ). Elle n’a retourné aucun résultat sur la publication par le président du Conseil Constitutionnel des résultats définitifs par bureau de vote. Il en est de même de celle effectuée directement sur le site web du Conseil Constitutionnel. Ce dernier ne dispose pas d’un moteur de recherche pour faire une recherche avancée. Nous en tirons donc la conclusion que les résultats définitifs par bureau de vote n’ont pas été publiés sur Internet.
Enfin, nous avons aussi demandé au président du Conseil Constitutionnel la communication des adresses des publications sur internet de ces résultats et plus précisément les liens d’accès direct ou à défaut de tout autre moyen de communication utilisé.
Il est à rappeler, qu’autant les candidats à une élection nationale peuvent saisir le Conseil Constitutionnel en cas de non-respect de leurs droits, autant, les électeurs qui allèguent de la violation de leurs dans le processus électoral, peuvent aussi saisir le Conseil Constitutionnel. En l’espèce, c’est le droit de tout électeur à une information plurielle, garanti par l’article 8 de la constitution qui lésé. Aussi, nous avons joint à cette lettre une copie de notre carte d’identité et d’électeur pour attester de notre qualité à pouvoir saisir le juge électoral.
À défaut d’avoir communication des informations demandées, l’objectif implicite de cette lettre adressée au président du Conseil Constitutionnel, était de savoir les motifs qu’il pourrait invoquer pour justifier la non publication des résultats définitifs par bureau de vote. Et, plus de deux (2) mois après notre saisine, nous n’avons pas encore reçu de réponses du Président du Conseil Constitutionnel.
Compte tenu de ce qui précède, il nous échet de conclure que les résultats définitifs bureau de vote par bureau de vote, de l’élection présidentielle du 24 février 2019, des élections législatives du 31 juillet 2022 et de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, n’ont été publiés, ni au Journal Officiel, ni sur Internet, conformément aux dispositions des articles LO.143 et LO.192 du Code électoral.
Toutefois, les résultats de cette recherche documentaire ont été deux (2) documents que nous avons pu télécharger d’Internet. Le premier document est la décision n° 7/E/2024 de la séance du 29 mars 2024 du Conseil Constitutionnel proclamant les résultats définitifs agrégés au niveau national. Et le second concerne les mêmes résultats définitifs par bureau de vote mais agrégés au niveau départemental.
Enfin, il est à remarquer que nous n’avons pas constaté la publication de ces documents sur le site web du Conseil Constitutionnel (Consulté, le 26 août 2024).
A la lumière des résultats de notre recherche documentaire, il nous échet de conclure que les résultats définitifs bureau de vote par bureau de vote de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, n’ont été publiés, ni au Journal Officiel, ni sur Internet, par le président du Conseil Constitutionnel conformément aux dispositions des articles LO.143 et LO.192 du Code électoral.
Les résultats définitifs par bureau de vote constituent la seule source de données électorales solide, exhaustive et fiable, pour être en mesure de vérifier nos hypothèses de recherche. En effet, en l’absence de ces derniers, il n’est possible de faire une triangulation afin de corroborer les résultats publiés, d’identifier l’impact du charcutage électoral sur la participation, l’abstention, l’existence de bureaux de vote fictifs et la fabrication de procès-verbaux de résultats fictifs, ainsi que la capacité des candidats à se faire représenter dans tous les bureaux de vote afin d’observer le déroulement du scrutin.
Et finalement, 5 021 081 électeurs n’ont pas participé à l’élection présidentielle du 24 mars 2024.
La liberté d’une élection est l’expression du choix des électeurs sans restrictions. À ce titre, au vu des obstacles constatés qui ont empêchés la participation et le vote de plus de 5 millions d’électeurs, l’élection présidentielle du 24 mars 2024 ne peut être considérée comme libre.
L’intégrité d’une élection est fondée sur la garantie du suffrage universel direct, égal et du secret du vote, et aussi, d’un système électoral qui produit des résultats qui reflètent la pleine expression de la volonté du Peuple. Ces deux principes guident notre analyse d’évaluation de l’intégrité de l’élection présidentielle du 24 mars 2024.
Premièrement, il résulte de nos investigations que le suffrage universel n’a pas été garanti pour tous les électeurs car plus de 5 millions d’électeurs ont été privés de vote. Deuxièmement, le système électoral permet de designer un président élu qui n’a pas obtenu la majorité absolue des électeurs. En l’espèce, 2 434 751 suffrages sur 7 371 890 électeurs inscrits, de 9 540 334 électeurs. Il échet donc de conclure que l’élection présidentielle du 24 mars 2024 n’a pas été intègre.
L’évaluation de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 a démontré qu’elle n’a été ni libre, ni intègre. Le Président élu est légal mais il n’a pas de légitimité démocratique. Elle a été donc entaché par le système électoral en vigueur. En effet, ce résultat découle du système électoral qui ne garantit pas la légitimité démocratique des représentants du Peuple.
Il est ainsi crucial, afin de consolider la démocratie au Sénégal, de procéder à la réforme du cadre légal, réglementaire et institutionnel du processus électoral et du système électoral. À cet effet, des concertations nationales sont souhaitables. Elle est l'occasion pour les parties prenantes d’apprécier l’élection et de proposer les réformes nécessaires.
Sur le plan législatif, il n’y avait pas obstacles avérés à la modification du Code électoral par des projets et propositions de loi. Invoquer l’absence de coopération de la majorité parlementaire, ne saurait convaincre, sans la mettre à l’épreuve sur des reformes qui visent à renforcer la crédibilité des élections.
Au-delà des dispositions à modifier par voie législative, il y a celles qui peuvent être précisées immédiatement par voie réglementaire, en modifiant le décret n° 2021-1196 abrogeant et remplaçant le décret n° 2017-170 du 27 janvier 2017 portant partie réglementaire du Code électoral.
Sans être exhaustif on peut citer : La publication des résultats de la révision des listes électorales, la publication sur internet des listes électorales provisoires et définitives, l’élaboration de la carte électorale qui l’est actuellement de manière discrétionnaire par le Ministre chargé des élections, la publication de la carte électorale sur internet, le plan de ramassage des procès-verbaux des bureaux de vote, la publication en temps réel des résultats des bureaux de vote sur internet, etc. etc.
En sus, il est à noter que dans le décret n° 2021-1196 du 21 septembre 2021 portant partie réglementaire du Code électoral, il n’y a aucune disposition sur la dernière étape du processus électoral se rapportant au recensement des votes, la proclamation des résultats provisoires et définitifs et enfin leur publication. Il est donc impératif et urgent d’apporter des précisions, notamment, sur le délai de publication des résultats définitifs bureau de vote par bureau de vote, au journal officiel, sur internet, en précisant dans quels sites web ils doivent être obligatoirement publiés.
Enfin, une révision constitutionnelle ou une nouvelle Constitution est une nécessité absolue. À cette occasion, les articles 26,33, 64, etc. sont, particulièrement, à modifier pour d’une part, conférer aux représentants du peuple la légitimité démocratique, et d’autre part, rendre les représentants responsables devant le Peuple.
L’interdiction du mandat impératif est à supprimer de la Constitution. Une disposition qui est un déni de la démocratie. L’illégalité du mandat impératif au Sénégal en 2024 questionne. Quels sont les justifications de cette règle qui date de la révolution française de 1789 ?
Sur le plan institutionnel, des changements qui concourent à renforcer la liberté et l’intégrité des élections n’ont pas encore été observés. Le caractère illégal de la dernière nomination des membres de la Commission Électorale Nationale Autonome justifie l’abrogation du décret pour nommer de nouveaux membres. Ce qui n’est toujours pas fait.
Enfin, la nomination d’un nouveau Directeur à la Direction Générale des Élections ne saurait constituer un changement positif. Remplacer un homme du système par un autre du système, ne saurait être un acte de rupture, plutôt de perpétuation du processus électoral caractérisé par des irrégularités et des manquements.
La démocratie se construit par le dialogue et non en invoquant pour se justifier, le respect de dispositions légales et réglementaires qui ne sont jamais neutre.
UN NOUVEAU DÉFI SÉCURITAIRE MENACE L'AVIATION CIVILE
"Qui a besoin de coupe-papier ou de bombes dans les sous-vêtements pour faire tomber un avion si un signal peut surchauffer, voire faire exploser des centaines de tablettes ou de téléphones à 30 000 pieds au-dessus de l'Atlantique ?"
(SenePlus) - Une opération envisagée israélienne contre le Hezbollah pourrait avoir des répercussions majeures sur la sécurité aérienne mondiale. Selon un article publié le 17 septembre 2024 par Michael Rubin dans le National Security Journal, quelque 3000 téléavertisseurs utilisés par le Hezbollah ont détonés simultanément, démontrant des capacités technologiques avancées et une infiltration profonde des réseaux du Hezbollah et de l'Iran.
Cette opération, surnommée "Operation Below the Belt", soulève des inquiétudes quant à la sécurité des appareils électroniques à bord des avions. Alors que le Wi-Fi est devenu la norme dans les vols commerciaux, les experts s'interrogent sur la possibilité de répondre à une telle attaque sur les téléphones portables, tablettes ou ordinateurs des passagers.
"Qui a besoin de coupe-papier ou de bombes dans les sous-vêtements pour faire tomber un avion si un signal peut surchauffer, voire faire exploser des centaines de tablettes ou de téléphones à 30 000 pieds au-dessus de l'Atlantique ?", s'interroge Michael Rubin.
Cette démonstration au Liban pourrait avoir des conséquences importantes sur l'industrie aéronautique. Les questions de sécurité soulevées incluent la nécessité d'allumer les appareils pour qu'ils reçoivent un signal potentiellement dangereux, l'avenir du Wi-Fi à bord, et même la possibilité d'interdire totalement les appareils électroniques en cabine ou en soute.
L'AFRIQUE, ENTRE TRAFICS ET DÉPLACEMENTS MASSIFS
À Arusha, Emma Nyerere évoque l'alarmante proportion de la crise humanitaire sur le continent africain. Son discours est un appel à la conscience collective, rappelant que derrière chaque statistique se cache une vie humaine en détresse
(SenePlus) - Dans un discours poignant prononcé lors du Congrès et Festival de la Liberté Religieuse en Afrique 2024 à Arusha, Tanzanie, Emma Nyerere, de l'Organisation Panafricaine des Femmes, a dressé un tableau alarmant de la situation humanitaire sur le continent africain.
Selon les chiffres cités par Mme Nyerere, issu d'un rapport récent du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), près de 30 millions de personnes déplacées internes, réfugiés et demandeurs d'asile vivent actuellement en Afrique. Ce chiffre représente près d'un tiers de la population mondiale des réfugiés.
Le trafic d’êtres humains reste un fléau majeur sur le continent. Un rapport de l'Université de Cambridge, publié en 2019, estime que 3,7 millions de personnes en Afrique sont victimes d'esclavage et de travail forcé à tout moment, générant des bénéfices annuels de 13,1 milliards de dollars pour les trafiquants. .
La République Démocratique du Congo (RDC) est particulièrement touchée, avec plus de six millions de personnes déplacées internes en raison de conflits complexes, selon un rapport récent de Chatham House cité par Mme Nyerere.
Face à cette situation critique, l'oratrice a appelé à une prise de conscience collective et à une action urgente, citant l'ancien président américain Barack Obama qui qualifiait la crise mondiale des réfugiés de « test de notre humanité commune ».
Emma Nyerere a conclu son intervention en exhortant les participants à ne pas oublier le sort des survivants du trafic humain, des réfugiés et des personnes déplacées, rappelant les paroles de Maya Angelou : "Nous pouvons rencontrer de nombreuses défaites, mais nous ne devons pas être vaincus."