SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
30 novembre 2024
Diaspora
PAR l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
DROIT DE RÉPONSE À JEAN-CHRISTOPHE RUFIN POUR UN SÉNÉGAL LIBRE
EXCLUSIF SENELUS - Ce sont toujours les hommes courageux et debout qui sont combattus. Nous refusons l’idéologie des forces impérialistes qui veulent nous imposer leur schéma au mépris de nos vies
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 29/09/2024
Dans un article publié dans le journal Le Parisien, daté du 22 septembre 2024, Jean-Christophe Rufin parle de la situation politique du Sénégal, notamment à la suite de la dissolution de l’Assemblée Nationale sénégalaise voulue par son Excellence le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son gouvernement.
Cet article intitulé “Avis de tempête sur le Sénégal” est une intoxication informationnelle qui va à l’encontre des principes républicains qui sont les nôtres. L’idéologie qui est sous-tendue est que le gouvernement du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye est un dissident qui veut anéantir la position de la France. Il est ajouté que le premier ministre, Ousmane Sonko, utilise une “rhétorique populiste” pour rompre les liens historiques avec la France. Tout ceci est un tissu de mensonges.
Le peuple sénégalais n’est pas contre le peuple français. Il dénonce simplement les forces impériales qui continuent de fabriquer un récit qui les arrange et qui voudrait détourner une révolution démocratique par une autre version fabriquée, celle d’un cataclysme terroriste, inspirée des juntes militaires des pays voisins. Quand ces pays, et les peuples souverains, font face à des coups d'État institutionnels depuis des années, ils reprennent simplement les commandes de leur pays qui ont été défigurées par des attentats orchestrés par des intérêts impérialistes. Beaucoup de français, très engagés pour la liberté de parole, ont même apporté leur soutien au Pastef et ont organisé des manifestations contre l’emprisonnement d’Ousmane Sonko, avec une soif inconditionnelle de justice pour le peuple sénégalais. Non, Monsieur Jean-Christophe Rufin, le peuple sénégalais ne veut pas détruire les liens historiques et les attachements humains qui existent entre la France et le Sénégal.
Monsieur Jean-Christophe Rufin, connaissez-vous la situation politique du Sénégal depuis 2021, sous le régime de Macky Sall ? Oui, vous la connaissez ! Et vous faîtes semblant de l’ignorer pour faire avancer vos pions qui relèvent d’une géopolitique dépassée, inhumaine et injuste.
Depuis 2021, le Sénégal a été mis à feu et à sang par un groupe d’hommes et de femmes avides de pouvoir. 80 jeunes ont été assassinés, 2000 jeunes ont été emprisonnés. Macky Sall a instrumentalisé la justice pour empêcher les citoyens de se mobiliser. Il a alerté les médias pour faire croire à l’international que l’opposition sénégalaise relevait de groupes terroristes. Mensonge ! Qu’avez-vous fait, monsieur Jean-Christophe Rufin, quand l’ex-président Macky Sall a trafiqué la Constitution pour repousser les élections ? Nos campagnes électorales manipulées par d’autres intérêts que les nôtres ? C’était une véritable lutte politique, exténuée par tant de manipulations, qui a été décimée par des hommes et des femmes corrompus et indignes de gouverner.
Par son vote au Pastef, le peuple sénégalais a arraché une révolution démocratique. Malgré les mutilations de nos valeurs, le peuple sénégalais est debout ! Je vous rappelle aussi ce qui signifie le nouveau mouvement gouvernemental et ce qu’il incarne : les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité. Ce sont pour ces hommes que les Sénégalais ont voté en toute liberté !
Mais comme l’histoire se répète ! Ce sont toujours les hommes courageux et debout qui sont combattus. Il y a tant d’exemples : Cheikh Anta Diop, neutralisé parce qu’il a revendiqué une Afrique sûre d’elle-même et armée de sciences. La voix du peuple, celle des écrivains, des intellectuels engagés est toujours minorisée au profit d’une intoxication permanente. Il y en a assez des attitudes néo-coloniales, des parasites de l’Humanité.
Où étiez-vous Monsieur Jean-Christophe Rufin lors des affrontements entre le peuple et les nervis du gouvernement ? Où étiez-vous lors des mouvements, des signatures et des pétitions contre le régime de Macky Sall, où étiez-vous Monsieur Jean-Christophe Rufin ? Qu’avez-vous fait de vos luttes et de vos missions humanitaires ? Quelles véritables sincérités avaient-elles ? Où étiez-vous quand le peuple sénégalais se faisait massacrer par des hommes sans foi ni loi ? Où étiez-vous ?
Aujourd’hui, nous sommes encore face à des hommes comme vous qui nous rappelle notre histoire douloureuse, les traumatismes de l’esclavage, de la colonisation et du néo-colonialisme. On se souvient des assassinats de Patrice Lumumba au Congo démocratique et plus proche de nous encore celui de Thomas Sankara au Burkina Faso. On voit aujourd'hui les mêmes mécanismes de déstabilisation. Au XXIe siècle, il est honteux de diaboliser et de freiner tout un peuple. Laissez-le assumer sa démocratie par un vote délibérément révolutionnaire !
Je vous rappelle également que si les pays du Sahel sont tous désarmés, c’est à la suite de l’assassinat en Libye de Mouamar Kadhafi, orchestré par l’Occident.
Par ailleurs, je me pose des questions profondes, non seulement quant à votre légitimité à vous positionner sur la politique sénégalaise, tout comme je remets en cause votre engagement littéraire. Vous avez obtenu le Prix Goncourt en 2001 et vous êtes membre de l’académie française depuis 2008. Ce n’est pas l’idée que je me fais de la France, de ses belles lettres et de ses Lumières, Monsieur Jean-Christophe Rufin. Si les hommes, les écrivains, les intellectuels sont honnêtes, ils devraient vous désavouer et vous combattre.
Mon engagement est toujours le même, Monsieur Jean-Christophe Rufin, celui de l’indépendance et de la dignité de nos terres. C’est pourquoi je proclame, au nom du peuple sénégalais qui a le droit de décider, en son âme et conscience, de l’avenir de son pays :
Nous refusons l’idéologie des forces impérialistes qui veulent nous imposer leur schéma au mépris de nos vies. Nous refusons l’intoxication des médias qui diffusent des informations calomnieuses et mystifiées. Et tous ceux qui réduisent la révolution démocratique du Sénégal à une action partisane du chaos. Nous ne voulons plus d’une orchestration politique qui soit décidée par le capital financier, au mépris des enfants qui ne vont pas à l’école, avec arrogance pour celles et ceux qui vivent avec un euro par jour ; avec indifférence à l’égard des populations qui n’ont pas accès à la santé élémentaire parce que des hommes ont décidé de détourner tout l'argent nécessaire à la survie d’un pays. Nous ne voulons plus voir des centaines de noyés dans l’océan atlantique car ils n’ont pas d'autres choix. Ce sont des homicides organisés délibérément chaque jour, si rien ne change. Oui, Monsieur Jean-Christophe Rufin, nous refusons que l’on décide pour nous-mêmes.
Et nous disons oui aux hommes de courage qui, après des batailles meurtrières, ont su gagner la confiance des Sénégalais en proposant une gouvernance alternative et non pas ce que vous nommez une insurrection anti-démocratique.
Aucune existence n’est supérieure à une autre, rappelle la Charte du Mandé, l’engagement du Kouroukan Fouga. C’est sur cette promesse que nous voulons, nous le peuple sénégalais, retrouver les soleils de nos libertés, tous les soleils de nos libertés.
223 milliards de dollars ont été versés en 2023, un montant record qui soulève des questions. Fatou Elise Ba, chercheuse à l'IRIS, décrypte les enjeux cachés de cette générosité apparente
Dans un entretien sur France 24, Fatou Elise Ba, chercheuse à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), décortique les enjeux de l'aide internationale.
Avec un montant record de 223 milliards de dollars en 2023, l'aide internationale soulève des questions cruciales. Instrument de soft power des pays occidentaux ou véritable soutien aux nations en difficulté ? La réponse n’est pas simple.
Ba met en lumière les défis auxquels est confronté ce système, héritage de l'ère coloniale. Elle pointe du doigt les pratiques néocoloniales qui persistent et appellent à une refonte du modèle.
La chercheuse souligne l'importance croissante des organisations locales dans les pays bénéficiaires. Cependant, elle note que les intérêts des donateurs dictent encore largement la distribution de l'aide.
Un point crucial émerge : les « crises oubliées », principalement en Afrique, restent dans l’ombre médiatique et politique. Fatou Elise Ba plaide pour une répartition plus équitable des ressources et une attention portée à ces situations critiques.
LÉGISLATIVES : LE CONSENSUS S'EFFRITE, L'INQUIÉTUDE GRANDIT
Le Comité Ad-hoc de facilitation avait espéré une avancée, notamment sur l'extension des délais de dépôt des candidatures, après une réunion avec les acteurs. Il exprime ses préoccupations quant au refus des autorités de valider cet accord minimal
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Comité Ad-hoc de facilitation du processus électoral reçu ce dimanche 29 septembre, en réaction au rejet de la prolongation du délai de dépôt des candidatures.
« COMMUNIQUE DE PRESSE
Le Comité Ad-hoc de facilitation a saisi le ministre de l'intérieur et les représentants des partis politiques pour faciliter le retour à la table de négociation après la rupture du dialogue entre les parties prenantes dans des conditions particulièrement tendues.
Une nouvelle rencontre a permis de réunir les acteurs du processus électoral le 28 septembre à la salle de conférence du ministère de l’intérieur.
Les délibérations se sont déroulées de façon démocratique dans la sérénité et dans un esprit constructif de tous les acteurs du processus électoral.
Ces concertations ont donné lieu à un consensus à minima.
Repousser les délais de 72h à 1 semaine pour permettre aux partis politiques et aux coalitions de partis de se mettre à jour pour les dossiers de candidatures ;
Aucun consensus sur le casier judiciaire.
Au terme des délibérations, le ministre de l’Intérieur le Général Jean Baptiste Tine a pris acte des résultats et a promis de s’en référer aux autorités supérieures et de rendre compte.
Le communiqué du ministère de l’intérieur qui informe du rejet du consensus par les autorités supérieures vient juste de nous parvenir.
Le Comité Ad-hoc de facilitation :
Remercie le ministre de l’intérieur et l’ensemble des leaders des partis politiques qui ont pris part aux concertations pour des élections transparentes, apaisées et consensuelles et salue l’excellent déroulement des travaux ;
Se réjouit du consensus minima obtenu lors des travaux et qui devait contribuer à la restauration de la confiance et à des élections apaisées ;
Demeure préoccupé du rejet du consensus minima obtenu au terme d’efforts collectifs de la société civile et des autorités publiques ;
Appelle toutes les parties prenantes à poursuivre le processus électoral dans un esprit serein, constructif et républicain, pour une démocratie mûre et apaisée. »
Pour le Comité ad-hoc de facilitation :
Alioune TINE
Babacar GUEYE
ABabacar FALL
Abdoulaye Fofana SECK
Alain AYADOKOUN
VIDEO
LE MALI FUSTIGE L'ALGÉRIE À LA TRIBUNE DE L'ONU
Le colonel Maïga a notamment qualifié le ministre algérien des Affaires étrangères et le représentant permanent de l'Algérie auprès de l'ONU d'"énergumènes diplomatiques", les accusant d'ignorer l'histoire commune entre les deux pays
Lors de la 79ᵉ session ordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies, le colonel Abdoulaye Maïga, représentant du Mali, a livré un discours musclé, pointant du doigt l'ingérence algérienne dans les affaires maliennes.
Dans son allocution, le vice-Premier ministre malien a vivement réagi aux récentes déclarations des responsables algériens. Il a notamment qualifié le ministre algérien des Affaires étrangères et le représentant permanent de l'Algérie auprès de l'ONU d'"énergumènes diplomatiques", les accusant d'ignorer l'histoire commune entre les deux pays et la géographie de la région.
Maïga a fermement rejeté les commentaires du ministre algérien sur la nécessité d'une solution politique au Mali, rappelant que "nul ne peut aimer le Mali plus que les Maliens". Il a également dénoncé les propositions du représentant permanent algérien concernant les présomptions de frappes de drones ayant fait des victimes civiles, les qualifiant d'"accusations graves et infondées".
Le colonel a déclaré que : "le Mali exige de ces deux énergumènes diplomatiques qu'ils cessent d'entrer dans l'histoire à reculon." Il a souligné que ces responsables semblaient ignorer "la contribution exceptionnelle du Mali à la guerre de libération algérienne".
Dans un geste symbolique fort, Maïga a répété trois fois cette exigence, martelant que l'Algérie ne devait pas considérer le Mali "comme une wilaya", c'est-à-dire une province algérienne.
VIDEO
SEYDOU GUEYE RÉPOND À OUSMANE SONKO
"On n'est pas loin de la manipulation". Face aux allégations de falsification des chiffres macroéconomiques, le porte-parole de l'APR dénonce une manœuvre électoraliste, promettant des "éléments factuels d'explication" prochainement
Vendredi 27 septembre au soir, sur les ondes de la TFM, Seydou Gueye, porte-parole de l'Alliance pour la République (APR) et ancien secrétaire général du gouvernement sous l'ère Macky Sall, a vivement réagi aux récentes accusations du Premier ministre Ousmane Sonko.
Face aux allégations de falsification des chiffres macroéconomiques, Gueye a contre-attaqué avec véhémence : "C'est surréaliste, c'est inacceptable. On n'est pas loin de la manipulation." Il a souligné l'impossibilité d'une telle machination à l'échelle nationale et internationale, impliquant les institutions financières mondiales.
"Nous donnerons les éléments factuels d'argumentation et d'explication", a-t-il promis, annonçant une riposte imminente de l'ancien gouvernement. Gueye met en garde contre les conséquences de ces accusations sur la crédibilité du Sénégal : "Nous sommes complètement dégradés aujourd'hui sur le circuit financier mondial."
Concernant la gestion de Macky Sall, il a reconnu des difficultés tout en rejetant l'idée de malversations systémiques : "Il peut y avoir des fautes de gestion, il peut même y avoir des détournements, mais de là à parler de malversations... "
Dans un retour inattendu, Gueye a repris à son compte un ancien argument d'Ousmane Sonko, appelant à "donner la majorité parlementaire à l'opposition" lors des prochaines législatives qualifiées de cruciales pour le pays.
Malgré les départs au sein de l'APR, Seydou Gueye affiche sa confiance : "L'APR a un palmarès électoral. Sur 10 participations aux élections, elle en a gagné 9." Il a minimisé l'impact des défections, préférant souligner les nouvelles alliances, notamment avec le PDS.
LE CRI SILENCIEUX DES FEMMES VIOLÉES
Vingt ans après la ratification du protocole de Maputo, l'avortement reste un crime au Sénégal, même en cas de viol. Un rapport de la FIDH révèle l'ampleur du drame, dans un pays où les violences sexuelles sont taboues et non documentées
(SenePlus) - Dans un article poignant publié le 26 septembre, le quotidien L'Humanité met en lumière la situation alarmante des droits des femmes au Sénégal, particulièrement en ce qui concerne l'avortement. Le journal s'appuie sur un récent rapport de la Fédération internationale des droits humains (Fidh) qui dresse un constat accablant de l'inaction des autorités face à cette problématique.
Au cœur de cette enquête, des témoignages glaçants de jeunes filles, certaines à peine adolescentes, victimes de viols et contraintes de mener leur grossesse à terme. Comme le souligne Fatou Sow, sociologue féministe sénégalaise citée dans l'article : "Si on lit la presse sénégalaise, les viols, IVG clandestines ou infanticides, c'est tous les jours…"
Le rapport de la Fidh, réalisé en collaboration avec quatre associations sénégalaises, pointe du doigt le non-respect par le Sénégal du protocole de Maputo, ratifié il y a vingt ans. Alice Bordaçarre, responsable du bureau Droits des femmes et égalité de genre à la Fidh, affirme sans détour : "En dix ans, la situation s'est aggravée".
L'article met en exergue l'absence criante de statistiques officielles sur les violences sexuelles, illustrant le tabou qui entoure ces questions dans la société sénégalaise. Plus alarmant encore, l'avortement reste puni de deux ans de prison, même en cas de viol. "Vingt pour cent des femmes incarcérées au Sénégal le sont pour ce motif", révèle Alice Bordaçarre.
Face à cette situation, les autorités semblent faire la sourde oreille. L'Humanité rapporte les propos du ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection des enfants en décembre 2023 : "On ne va pas avancer sur le protocole de Maputo. Ce n'est pas le moment." Une position qui semble s'être durcie depuis l'arrivée du nouveau gouvernement en mars, comme le note Fatou Sow : "Les droits des femmes sont loin d'être sa priorité".
Malgré ce tableau sombre, l'article souligne la résistance et la détermination des féministes sénégalaises. "De nombreuses associations et des collectifs féministes se sont constitués récemment", affirme Fatou Sow, qui reste optimiste : "J'ai confiance, car les gens poussent et le débat existe, y compris au sein de la communauté musulmane."
L'enquête de L'Humanité met ainsi en lumière un combat crucial pour les droits des femmes au Sénégal, où les militantes font face non seulement à l'inertie de l'État, mais aussi à une offensive réactionnaire mêlant "fondamentalismes, nationalismes et extrême droite", selon les termes du rapport de la Fidh. Un combat difficile mais nécessaire, qui résonne bien au-delà des frontières sénégalaises.
LE SÉNÉGAL FAIT TREMBLER LES INVESTISSEURS
L'annonce d'un audit des comptes de l'ancien régime a provoqué un séisme sur les marchés, faisant bondir les taux d'intérêt des obligations souveraines. Certains analystes entrevoient toutefois des perspectives positives pour l'économie nationale
(SenePlus) - Dans un article publié ce vendredi 27 septembre 2024, l'agence Bloomberg révèle que le Sénégal a créé une onde de choc sur les marchés financiers. L'annonce d'une enquête sur les comptes fiscaux du gouvernement précédent a suscité l'inquiétude des investisseurs, tout en laissant entrevoir des perspectives économiques à long terme potentiellement positives.
Selon Bloomberg, "le rendement des obligations souveraines sénégalaises à échéance 2048 a grimpé jusqu'à 34 points de base en début de séance vendredi", avant de se stabiliser à 9,68% vers midi à Londres. Cette volatilité témoigne de la nervosité des marchés face aux révélations du nouveau gouvernement.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a déclaré jeudi à Dakar que "la dette publique - en moyenne à 76,3% du produit intérieur brut - était plus élevée que les 65,9% précédemment annoncés pour le dernier mandat de cinq ans du président Macky Sall". Ces chiffres, bien supérieurs aux estimations initiales, ont pris de court les analystes.
Le ministre de l'Économie, Abdourahmane Sarr, a ajouté que "le déficit budgétaire au cours de la période qui s'est terminée en 2023 représentait en moyenne 10,1% du PIB, soit près du double du déficit enregistré de 5,5%". Ces révélations mettent en lumière l'ampleur du défi économique auquel fait face le nouveau gouvernement.
Malgré ces turbulences, certains experts restent optimistes. Mark Bohlund, analyste senior de recherche crédit chez REDD Intelligence, estime que "le potentiel de hausse des eurobonds sénégalais est étroitement lié à des signes d'adhésion à une politique économique et fiscale plus orthodoxe". Il souligne également l'importance d'un éventuel accord au niveau du personnel et de l'approbation par le conseil d'administration des deuxième et troisième examens d'un programme du Fonds monétaire international pour stimuler les obligations.
Cependant, Bohlund note que le gouvernement actuel "semble frustré par les contraintes budgétaires imposées par la charge élevée de la dette et son accès limité au financement". Cette situation est aggravée, selon lui, par "la performance étonnamment faible des recettes gouvernementales au premier semestre 2024".
L'analyse de Bloomberg met en lumière le délicat équilibre que doit maintenir le Sénégal entre transparence financière et confiance des investisseurs. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si le pays parvient à rassurer les marchés tout en mettant en œuvre les réformes économiques promises.
MACKY SUCCÈDE À BANK KI-MOON
L’ancien chef de l’Etat sénégalais a déclaré jeudi avoir été désigné président du Centre mondial de l’adaptation aux changements climatiques (GCA) en remplacement de l’ex-secrétaire général des Nations unies, le Coréen Ban Ki-moon.
L’ancien chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a déclaré jeudi avoir été désigné président du Centre mondial de l’adaptation aux changements climatiques (GCA) en remplacement de l’ex-secrétaire général des Nations unies, le Coréen Ban Ki-moon.
”Je suis honoré d’avoir été désigné aujourd’hui président du GCA en marge de la 79e assemblée générale annuelle des Nations unies et en présence de 14 chefs d’État et de gouvernement ainsi que de 45 autres représentants”, a-t-il indiqué dans un message publié sur le réseau social X.
Saluant le travail de son prédécesseur devenu le président honoraire du GCA, Macky Sall s’est dit heureux de travailler avec toute la communauté du Centre mondial pour l’adaptation aux changements climatiques en vue de relever les défis liés au réchauffement climatique.
VIDEO
LES AVEUX EXPLOSIFS DE BOURGI SUR LA FRANÇAFRIQUE
Dans son livre "Ils savent que je sais tout – Ma vie en Françafrique", cet ancien conseiller politique balance sans retenue sur les pratiques occultes qui ont longtemps régi les rapports entre l'Hexagone et ses anciennes colonies
Dans une interview explosive accordée à France 24, Robert Bourgi, figure emblématique des relations franco-africaines, lève le voile sur les dessous troublants de la Françafrique. À l'occasion de la sortie de son livre "Ils savent que je sais tout – Ma vie en Françafrique" (éditions Max Milo), cet ancien conseiller politique balance sans retenue sur les pratiques occultes qui ont longtemps régi les rapports entre l'Hexagone et ses anciennes colonies.
Bourgi dépeint un système bien rodé de financement politique, où les valises de billets transitaient des palais africains vers les coffres des partis français. Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, mais aussi Laurent Gbagbo : aucune figure politique n'échappe à ses révélations incendiaires. L'ancien homme de l'ombre raconte comment des millions de dollars ont irrigué les campagnes présidentielles françaises, avec la complicité des chefs d'État africains.
Mais au-delà du scandale financier, c'est le cynisme diplomatique qui frappe. Bourgi rapporte les mots glaçants de Sarkozy menaçant de « vitrifier » Gbagbo lors de la crise ivoirienne, illustrant la brutalité des rapports de force.
SONINKÉ, UNE LANGUE SANS FRONTIÈRES À L'UNESCO
L'ancien ministre malien Tiébilé Dramé retrace l'histoire de cette langue millénaire, des racines à sa dispersion mondiale, à l'occasion de sa première célébration internationale. Il invite à en faire une langue de l'écrit et du savoir à l'ère numérique
Dans son allocution à l'UNESCO le 25 septembre à Paris, Tiébilé Dramé célèbre l'avènement de la première journée internationale de la langue soninké. Il évoque avec émotion les figures marquantes qui ont œuvré pour la reconnaissance de cette langue, des pionniers disparus aux militants actuels. L'ancien ministre dresse un panorama saisissant de la diaspora soninké, illustrant la vitalité de cette langue parlée sur cinq continents.
"Monsieur le président Dioncounda Traoré, présent sur les fronts depuis Ménaka ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Cher frère Abdoulaye Bathily, présent dans l'arène depuis l'adolescence comme en témoigne son oeuvre, " Passion de liberté " ;
Monsieur le président du groupe des Ambassadeurs africains à l'UNESCO, Amahoro!
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ;
Mesdames et Messieurs les Directeurs des départements de l'UNESCO ; et cher Firmin
Edouard Matoko, Malien de coeur, Malien tout court !
Mesdames et Messieurs, les leaders de la communauté
Chers frères ;
Chères soeurs ;
La première célébration de la journée internationale de la langue Soninké dans cette prestigieuse maison survient au lendemain de la disparition du Professeur Amadou Mahtar M'Bow, fils de Farah N'Diaye M'Bow et de N'Goné Kassé et qui fut 13 ans durant Directeur Général de la prestigieuse institution qu'est l'UNESCO.
Permettez-moi de saluer l'action dans la continuité de Madame la Directrice Générale, Audray Azoulay.
A.M. M'Bow a été un des baobabs les plus robustes de notre temps qui a traversé, la tête haute, tout un siècle au service du continent africain.
Avec cette disparition, l’Afrique a perdu l'un de ses dignes fils, un éminent intellectuel qui forçait l’admiration par son courage, ses combats en faveur de l’émancipation de l’Afrique, de la promotion de ses cultures, de toutes ses cultures, de ses batailles pour la paix et la compréhension mutuelle entre les peuples.
Le Professeur Amadou Mahtar M'Bow a marqué le monde par son parcours exceptionnel et son dévouement à la cause de l'éducation, de la culture et la de paix.
En 1974, il devient le premier Africain à diriger une agence des Nations Unies, à savoir l'UNESCO.
En ces temps, l'Afrique faisait bloc, parlait et agissait comme une seule entité pour défendre ses causes et défendre ses filles et ses fils.
Son action a laissé une empreinte durable sur l'UNESCO dont les programmes et les ambitions portent aujourd'hui encore la marque de son engagement : le Nouvel ordre mondial de l'information, la monumentale Histoire générale de l'Afrique, la préservation minutieuse du patrimoine immatériel de l'humanité, la valorisation du plurilinguisme et la célébration des langues et cultures des peuples du Sud.
La proclamation du 25 septembre de chaque année comme "journée internationale de la langue soninké" en vue d'assurer le rayonnement international de cette langue et de la culture de ses locuteurs est à mettre au crédit de nos États, des diplomates de nos pays que nous saluons pour leur dévouement et leur engagement.
Nous le devons à la détermination des pionniers comme Diadié Soumaré, Yacouba Diagana, ou comme l'immense intellectuel, le Pr Dimbo Diagana, le frère de Bouh, l'époux du Docteur Mansita Tandia.
Ces trois devanciers ont été prématurément arrachés à notre affection.
Après leur rappel à Dieu, d'autres combattants de la langue et de la culture soninké se sont dressés pour continuer la lutte. C'est l'occasion de saluer le président Ousmane Diagana, Harouna Mangasi, Thierno Tandia et tant d'autres intrépides militants pour leur contribution de qualité à la promotion de cette belle et grande langue transfrontière, transnationale parlée aujourd'hui sur tous les continents grâce au dynamisme de la communauté originelle.
Au delà du berceau originel qui recouvre partiellement la Gambie , les deux Guinées, le Mali, la Mauritanie, le Sénégal, allez dans les pays où sont installés nos compatriotes en Afrique occidentale, centrale et australe, allez à Poto-Poto, à Talangaye, allez à Montreuil ou à Saint-Denis, allez à Harlem, à Bangkok, à Guanghzou, à Djakarta et j'en passe, vous réaliserez la vitalité de la langue Soninké grâce aux migrants qui sont devenus, au fil des décennies, de véritables ambassadeurs de la culture et de la civilisation des pays d'origine.
L'histoire du soninké et des Soninkés est une histoire de voyage, de dispersion et de migrations. Depuis la nuit des temps, depuis l'ancêtre Maama Dinga, parti de la région d'Assouan (Égypte) pour s'installer dans le Sahel, suivi par divers chefs de clans.
Un diplomate sénégalais à Paris a dit un jour à Adrian Adams : "ceux qui viennent chercher du travail en France appartiennent à une race qui aime voyager" (in "le long voyage des gens du fleuve", François Maspéro, 1977). (Adrian Adams-Sow est la fille de diplomates américains qui après ses études en Écosse, en France et au Sénégal, s'est installée à Kounghany ( Bakel) après avoir épousé Diabé Sow, un dirigeant paysan de la région du fleuve, Est du Sénégal. A. Adams est malheureusement morte dans un accident de la route entre Bakel et Tambacounda en août 2000).
Venus de la vallée du Nil, les Soninkés s'étaient d'abord installés au Sahel autour de Kombi, capitale de l'empire.
Selon les généalogistes du terroir, la première dispersion des soninkés est partie de la punition infligée aux habitants du Wagadu suite à la mort du Wagadu-Biida, frère jumeau de Maghan Jaabé Cissé (Diara Sylla-G. Dieterlen-Y. Tata. Cissé, Karthala, 1992).
Des facteurs climatiques et économiques objectifs ont sans doute pesé dans la dispersion des Soninkés, dans leur propension à migrer, à voyager Ces réalités n'ont pas de lien avec "les gens qui appartiennent à une race qui aime voyager" comme l'a dit le diplomate sénégalais à Adrian Adams-Sow au milieu des années 1970.
Comme la langue, la culture et la musique sont entretenues depuis la nuit des temps par des communautés qui sont de véritables artisans de notre histoire narrée par les généalogistes qui enseignent l'histoire du terroir, comme Mahamadou Fatou Sacko.
C'est ici l'occasion de rendre un hommage appuyé aux cantatrices, aux musiciennes et aux musiciens, véritables vecteurs du Soninké depuis toujours, de la culture et de la civilisation soninké.
Par leurs chansons, par les récits qu'ils content, nos généalogistes et nos cantatrices font aimer la langue, donnent à des générations entières la fierté d'aimer leur culture, leur histoire.
Il me plaît, ici, d'évoquer la mémoire de "La Grand", Boo Khonté, la fille de Séga et de Nohin Tounkara de Gassambaro dans le Bakhounou.
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les ministres et les ambassadeurs,
Chers frères et soeurs,
Chers amis de la langue et de la culture Soninké,
le soninké est aujourd'hui une langue internationale parlée sur les cinq continents grâce au dynamisme des communautés soninké émigrées.
Il reste d'en faire, à l'ère du numérique, une langue de l'écrit, une langue de transmission de la science, de la technique et de nouvelles technologies.
Tel est l'immense défi auquel les générations actuelles font face !"