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30 novembre 2024
Diaspora
DE LA DIFFAMATION EN POLITIQUE
LU POUR VOUS - Cette arme stratégique est devenue un levier destructeur, notamment dans le cas de La France insoumise et de son fondateur Jean-Luc Mélenchon, accusés faussement d’antisémitisme
(SenePlus.com) - L’article « L’Art de la diffamation politique » de Serge Halimi et Pierre Rimbert, paru dans Le Monde diplomatique en octobre 2024, s’attaque à une problématique centrale dans les débats politiques contemporains : l’utilisation de la diffamation comme arme stratégique pour discréditer les opposants politiques. À travers une analyse détaillée et éclairante, les auteurs montrent comment cette tactique est devenue un levier destructeur, notamment dans le cas de La France insoumise (LFI) et de son fondateur Jean-Luc Mélenchon, accusés faussement d’antisémitisme. En dépit du manque de preuves tangibles, cette campagne de dénigrement a eu des conséquences lourdes sur l’image et la légitimité du premier parti de gauche en France.
La construction d’une accusation infondée
L’article s’ouvre sur le contexte politique des élections législatives du 7 juillet dernier, où le Nouveau Front populaire (incluant LFI) a remporté 193 sièges sur les 577 de l’Assemblée nationale, surpassant la coalition présidentielle (166 sièges) et le Rassemblement national (RN), qui s’est allié avec la droite (142 sièges). Malgré ce succès électoral, un premier ministre issu du parti Les Républicains (LR), Michel Barnier, a été nommé à la tête du gouvernement par le président Emmanuel Macron. Ce dernier a formé un cabinet minoritaire avec le soutien de la droite, une alliance qui contredit les résultats des urnes. Halimi et Rimbert notent que cette « dissonance entre le vote des Français et sa représentation politique est devenue habituelle » dans un paysage politique où les manœuvres électorales contournent de plus en plus les voix populaires (Le Monde diplomatique, octobre 2024).
La clé de cette situation politique réside dans une campagne médiatique et politique visant à discréditer Jean-Luc Mélenchon et LFI en les associant à l’antisémitisme. Cette accusation, qualifiée par les auteurs de « mensonge politique », a permis d’ostraciser un des plus grands partis de gauche, tout en réhabilitant l’extrême droite, réputée pour ses positions historiques antisémites. Les auteurs rappellent l’ampleur de la charge diffamatoire, illustrée par les propos de Philippe Val, ancien directeur de Charlie Hebdo, qui, sur Europe 1, a déclaré le 2 septembre 2024 : « Que croit la bande de Mélenchon ? Qu’on va regarder s’installer dans les ministères des antisémites et des copains d’antisémites comme des vaches regardent passer des trains ? » Cette rhétorique incendiaire, poursuivent Halimi et Rimbert, vise à alimenter la peur et à dresser une barrière infranchissable entre LFI et le reste de l’échiquier politique.
Les effets politiques d’une diffamation
L’un des aspects les plus frappants de cette campagne, notent les auteurs, est la manière dont elle a permis de normaliser et même de légitimer la montée de l’extrême droite en France. Selon Halimi et Rimbert, cette opération a réalisé trois objectifs simultanément : « ostraciser le premier groupe parlementaire de gauche, réhabiliter l’extrême droite (qui aurait cessé, elle, d’être antisémite) et justifier la mise à l’écart de la coalition qui comptait le plus grand nombre d’élus ».
Là réside l’ironie de cette manœuvre politique. Alors que LFI est attaquée pour des accusations infondées d’antisémitisme, le Rassemblement national, autrefois paria politique pour ses positions antisémites et racistes, est progressivement réhabilité et intégré dans la normalité politique. Halimi et Rimbert montrent que cette inversion des rôles sert à affaiblir la gauche tout en renforçant les forces conservatrices et d’extrême droite. Cette stratégie, expliquent-ils, s’appuie sur un usage délibéré de la « fausse information », un phénomène que les autorités françaises s’efforcent de combattre dans d’autres contextes (par exemple lorsqu’il s’agit de désinformation en provenance de Moscou ou des États-Unis sous Donald Trump), mais qu’elles tolèrent ici en raison de ses bénéfices politiques immédiats.
L’accusation d’antisémitisme, soulignent Halimi et Rimbert, n’est pas une simple attaque rhétorique. Elle a des répercussions concrètes sur le paysage politique français. Elle permet de justifier la mise à l’écart de LFI, un parti qui, en raison de sa forte représentation à l’Assemblée nationale, aurait pu prétendre à une part importante du pouvoir législatif. Au lieu de cela, LFI est présentée comme une menace pour la démocratie, et des figures comme Philippe Val appellent à les « chasser des ministères de la République », en leur promettant de « vivre l’enfer » jusqu’à ce qu’ils quittent la scène politique.
Une manœuvre politique hypocrite
Les auteurs dénoncent également l’hypocrisie derrière ces accusations d’antisémitisme. Ils montrent que la violence de la charge contre LFI n’est pas justifiée par des faits tangibles, mais par une volonté de réduire au silence une opposition politique gênante. « La violence de la charge contre LFI, combinée à l’absence d’éléments irréfutables permettant de la justifier, donne le vertige », écrivent-ils. Cette utilisation abusive de l’antisémitisme comme arme politique, soulignent-ils, reflète une tendance plus large dans la politique contemporaine, où les débats idéologiques sont de plus en plus remplacés par des attaques diffamatoires visant à détruire des adversaires.
Ce processus est particulièrement pernicieux dans le cas de LFI, un parti qui s’est constamment opposé au racisme et à l’antisémitisme. En liant faussement LFI à des idéologies antisémites, la campagne diffamatoire cherche non seulement à discréditer le parti, mais aussi à délégitimer toute forme de contestation politique venant de la gauche. Halimi et Rimbert affirment que ce type d’accusations est une arme puissante dans le champ politique : elle permet de détourner l’attention des vrais débats et de saper la crédibilité des mouvements progressistes.
La rhétorique maccarthyste du XXIe siècle
L’une des conclusions les plus puissantes de l’article réside dans la comparaison faite par les auteurs entre cette campagne diffamatoire et le maccarthysme des années 1950 aux États-Unis. À l’époque, des accusations infondées de sympathies communistes étaient utilisées pour réduire au silence des personnalités publiques, des intellectuels et des politiciens. De la même manière, l’accusation d’antisémitisme devient aujourd’hui un outil pour marginaliser les voix de gauche et empêcher toute remise en cause du système en place.
Halimi et Rimbert soulignent également les dangers pour la démocratie de cette dérive rhétorique. En réduisant le débat politique à des accusations infamantes, on empêche toute discussion rationnelle et nuancée sur les enjeux de fond. Cela fragilise non seulement les partis ciblés, mais aussi l’ensemble du débat démocratique. Cette instrumentalisation de l’antisémitisme pour des fins politiques érode la confiance du public dans les institutions et affaiblit la lutte réelle contre le racisme et l’antisémitisme.
En conclusion, « L’Art de la diffamation politique » est un article percutant qui dénonce avec force l’usage cynique de la diffamation dans le débat politique contemporain. En se concentrant sur le cas de La France insoumise et de Jean-Luc Mélenchon, Serge Halimi et Pierre Rimbert offrent une analyse convaincante des mécanismes de marginalisation politique et des dangers que cela représente pour la démocratie. La manière dont les accusations d’antisémitisme sont manipulées à des fins politiques ne doit pas seulement être perçue comme une attaque contre un parti particulier, mais comme un symptôme d’un mal plus profond qui mine le débat démocratique dans son ensemble.
Cet article est un appel à la vigilance face à ces pratiques et un rappel que la démocratie repose avant tout sur la possibilité d’un débat ouvert, honnête et basé sur des faits. Lorsque ce débat est remplacé par des accusations mensongères et infondées, c’est toute la démocratie qui est en danger.
Par Madiambal DIAGNE
L’HEURE DES ADIEUX
Peut-être le temps est venu, pour moi, d’être un bon député. De nombreux lecteurs m’en voudront de devoir arrêter d’animer cette rubrique intitulée «Les Lundis de Madiambal». C’était devenu un rendez-vous régulier, incontournable, depuis bientôt vingt ans
De nombreux lecteurs m’en voudront de devoir arrêter d’animer cette rubrique intitulée «Les Lundis de Madiambal». C’était devenu un rendez-vous régulier, incontournable, depuis bientôt deux décennies. Le public en était devenu si attaché, au point que les protestations fusaient, à chaque fois que, pour une raison ou une autre, la rubrique venait à ne pas paraître. Cet intérêt du public et les demandes insistantes nous avaient poussé à essayer d’adapter cette rubrique à une chronique audiovisuelle en langue wolof, «Yobbal Bi». Le succès a été réel, vu l’enthousiasme du public à la regarder sur la chaîne YouTube de votre journal et ses différents autres supports. En décidant brusquement de changer de cap, pour m’investir désormais dans le champ de la vie politique active, je me refuse de continuer à animer cette rubrique.
C’est le lieu de remercier sincèrement tout ce public, fidèle, auquel je témoigne de ma reconnaissance.
Des compatriotes m’encourageaient depuis longtemps à franchir le pas, de faire de la politique, afin de participer davantage, non seulement à l’éveil des consciences en élevant le débat politique public, mais aussi à participer à la définition ou l’élaboration d’une meilleure gouvernance pour le Sénégal. J’étais resté sourd à ces demandes, considérant que mes alertes, mises en garde et critiques, objectivement formulées, me suffiraient comme contribution à l’édification d’un Sénégal de paix, de démocratie et de prospérité ; en tout cas, pour en faire un pays mieux gouverné par ses élites. Malheureusement, des acteurs politiques, devenant de plus en plus intolérants et réfractaires à la critique, ont instauré un certain manichéisme dans la vie publique ; de sorte que toute personne qui porterait une critique quelconque à propos de leur action est estampillée du bord politique opposé. Ainsi, que vous fassiez de la politique ou non, on finit par vous ranger dans le lot des hommes politiques. Au demeurant, nul ne m’aura vu demander ou chercher une position politique ou un poste quelconque dans l’appareil d’Etat. Bien au contraire, j’ai eu à me détourner de bien d’opportunités pour occuper des fonctions publiques ou politiques. J’avais tenu à rester exclusivement dans le domaine des médias et d’autres activités économiques privées. Je rends grâce à Dieu de m’avoir assisté à éviter de prêter le flanc et de n’avoir pas cédé à la tentation de profiter de certaines opportunités qu’offre souvent la proximité avec les décideurs publics. Ceux qui pouvaient en douter ont été édifiés depuis l’avènement de ce nouveau régime Sonko-Diomaye.
Il reste que j’ai enfin décidé de me lancer en politique par, sans doute, l’un des échelons les plus bas, en demandant un mandat de député à la prochaine législature. Des organisations politiques et citoyennes, des personnalités religieuses et coutumières et des citoyens lambda m’avaient assidûment approché, depuis quelques années, pour me suggérer de tenter le challenge politique. Ils ont estimé que je me devais d’apporter quelque chose de nouveau à mon pays. J’ai décliné ces propositions. En effet, je veux être modeste dans mes ambitions, mais surtout réaliste. J’ai la conviction que l’activité politique en général ne saurait m’apporter une richesse, une renommée ou une belle réputation que je n’ai pas déjà eues dans ma vie. Je touche du bois, mais je peux considérer, sans aucune fausse modestie, avoir déjà eu à réussir quelques petites choses utiles. Je ne convoiterai pas donc pas un mandat de député pour me réaliser.
Mes compatriotes pourront alors comprendre, aisément, l’angélisme de mon engagement politique. Je veux être un bon député qui contrôle rigoureusement l’action gouvernementale, et cela suffira à faire mon bonheur. Ma conviction est d’autant plus forte que le Sénégal est en train d’aller à vau-l’eau, avec des gouvernants manifestement incompétents, sans vertu et veules. Ils ont érigé le mensonge, l’arrogance et l’irrévérence en méthode d’opposition et veulent en faire une méthode de gouvernement. Je ne saurais me résigner, l’accepter, sans me donner les moyens de les combattre. Je ne sais pas si je vais y arriver, mais j’aurai la satisfaction morale d’avoir au moins essayé. Je compte le faire avec des Sénégalais, de tous bords, qui partagent avec moi la même foi pour la République, la démocratie et les valeurs et vertus qui font la gloire de cette Nation et de ses aïeux. Mon objectif est de contribuer à une vie plus digne pour ma communauté, dans un Etat de Droit où règnent l’équité sociale, la transparence et l’intégrité, avec une opposition vigilante pour garantir ces principes.
Pour en revenir au journal Le Quotidien, je dois dire que j’ai transféré à mes collaborateurs, depuis plusieurs années, mes responsabilités éditoriales et managériales. La marche de ce groupe de presse, qui a su imposer un journal de référence, crédible et indépendant, se poursuivra sans encombre. J’aurais pu continuer, sans complexe aucun, à animer ma chronique hebdomadaire à travers ces colonnes, comme c’est une pratique courante dans les grandes démocraties, car elle reste une tribune d’opinion, qui ne constitue donc pas du journalisme de reportage. Seulement, pour la clarification des postures et les exigences de transparence que je tiens particulièrement à m’imposer, j’ai choisi de donner rendez-vous, aux personnes intéressées, à travers d’autres supports plus personnels.
Le rendez-vous est pris d’ores et déjà. Ce n’est qu’un au revoir. A très bientôt donc.
GUY MARIUS SAGNA DÉNONCE UNE TENTATIVE D'ASSASSINAT AU TOGO
Le député sénégalais dénonce une machination du régime de Faure Gnassingbé Eyadéma et met en lumière la répression politique dans le pays. "Ils m'ont frappé comme un ballon de football. Aucun Togolais n'est en sécurité", a-t-il indiqué
Le député sénégalais Guy Marius Sagna a brisé le silence suite à l'agression violente dont il a été victime à Lomé, au Togo, le 29 septembre 2024. Il accuse directement le régime de Faure Gnassingbé Eyadéma d'être derrière cette attaque, qualifiant l'incident de tentative d'assassinat.
"Des gens du régime de Faure Gnassingbé Eyadéma ont payé des 'nervis' pour venir bastonner, venir violenter, venir agresser et peut-être même assassiner des Togolais, des députés à l'Assemblée nationale du Togo, des députés au Parlement de la CEDEAO ", a déclaré Sagna, soulignant la gravité de la situation.
L'incident s'est produit lors d'une réunion publique organisée par la plateforme d'opposition Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP). Sagna, qui était présent dans le cadre de ses fonctions au Parlement de la CEDEAO, a été pris pour cible dès qu'il a pris la parole.
Le député décrit une scène de chaos où la violence atteint des niveaux choquants : "Ce que vous avez vu, c'est que les nervis qui ont été payés pour saboter notre rencontre citoyenne m'ont frappé comme un ballon de football. Ils ont utilisé les chaises, ils nous ont donné des coups de pieds comme si nous étions des ballons de football".
Selon Guy Marius Sagna, cette agression va au-delà de sa personne et représente une menace pour tous les Togolais : "Ce qu'il faut retenir de la violence d'aujourd'hui, c'est que tous les Togolais sont en sursis. Aucun Togolais n'est en sécurité, parce que quand on bastonne un parlementaire de la CEDEAO, qui a une immunité, qui est en session ici au Togo, ça veut dire qu'on peut bastonner tous les Togolais."
L'attaque n'a pas épargné d'autres personnalités politiques, notamment la députée togolaise Kafoui Adjamagbo-Johnson. Sagna exprime son indignation face à cette violence indiscriminée : "Ils n'ont même pas hésité à bastonner la députée togolaise, honorable Kafoui, qui à l'âge de leur mère. C'est extrêmement grave. Moi, au moins, je suis un homme. C'est-à-dire qu'il ya une femme qui à l'âge de leur mère et qui en plus est députée, détentrice de l'immunité parlementaire, ils ont levé la main sur elle."
Cette agression soulève des questions sérieuses sur l'état de la démocratie au Togo et la sécurité des opposants politiques. Guy Marius Sagna voit dans cet incident la confirmation de ses avertissements précédents : "C'est la preuve que ce que je disais il ya quelques mois au Parlement de la CEDEAO est vrai."
LE SÉNÉGAL RÉAGIT À L'AGRESSION DE GUY MARIUS SAGNA AU TOGO
Dakar demande l'ouverture immédiate d'une enquête sur cet "acte inqualifiable". Il exige que l'intégrité physique du député sénégalais soit protégée
(SenePlus) - Le ministère de l'Intégration Africaine et des Affaires Étrangères a brisé le silence suite à l'agression violente subie par le député Guy Marius Sagna à Lomé, au Togo, le 29 septembre 2024. Dans un communiqué officiel empreint de gravité, la ministère exprime sa « consternation » face à cet incident survenu lors d'une réunion avec des citoyens togolais.
L'attaque s'est produite alors que Sagna, député du Sénégal et membre du Parlement de la CEDEAO, participait à la troisième session extraordinaire de la commission parlementaire régionale. Le député a signalé avoir été agressé par des "nervis" dès l'ouverture de la réunion, soulignant la brutalité de l'assaut.
Face à cette situation, le Sénégal a rapidement activé ses canaux diplomatiques. La ministre de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères a personnellement contacté Guy Marius Sagna pour s'enquérir de son état de santé. Elle a ensuite immédiatement alerté son homologue togolais, exigeant que l'intégrité physique du député soit protégée.
Le ministère a par ailleurs fermement demandé l'ouverture immédiate d'une enquête sur cet "acte inqualifiable".
Dans une note positive, le communiqué fait état de l'engagement du ministre togolais à prendre "toutes les mesures appropriées" pour assurer la sécurité de Guy Marius Sagna.
LA SOCIÉTÉ CIVILE S’INDIGNE DE L’AGRESSION DE GUY MARIUS SAGNA
Le député sénégalais en visite dans le cadre d'une session délocalisée du Parlement de la CEDEAO à Lomé, a été blessé et conduit dans une clinique suite à l'intervention violente de miliciens sur les lieux
(SenePlus) - Le front "Touche Pas A Ma Constitution", coalition d'organisations de la société civile togolaise, a vivement condamné l'agression du député sénégalais Guy Marius Sagna survenue le 29 septembre 2024 à Lomé. Dans un communiqué de presse diffusé immédiatement après l'incident, le front s'est élevé "vigoureusement contre cette violence orchestrée par des personnes dissimulées derrière des miliciens".
L'attaque s'est produite lors d'une rencontre organisée par la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) au siège de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA). Guy Marius Sagna, en visite dans le cadre d'une session délocalisée du Parlement de la CEDEAO, a été blessé et conduit dans une clinique suite à l'intervention violente de miliciens venus illégalement disperser la réunion.
"Touche Pas A Ma Constitution" souligne que cette agression s'inscrit dans un contexte plus large de "détérioration alarmante du climat politique" au Togo. Le front dénonce une "restriction de plus en plus forte de l'espace civique", citant des interdictions répétées et injustifiées des activités de l'opposition, en violation flagrante de la loi togolaise sur les manifestations publiques pacifiques.
Face à cette situation, le front exhorte solennellement les autorités togolaises à cesser immédiatement ces « pratiques liberticides », à respecter scrupuleusement la loi sur les manifestations pacifiques, et à garantir la liberté d'expression et de réunion pour tous. Il appelle également à la libération sans condition des prisonniers politiques et à la fin du harcèlement judiciaire des opposants.
"Touche Pas A Ma Constitution" lance par ailleurs un appel pressant à la communauté internationale, et particulièrement à la CEDEAO, pour qu'elle prenne la mesure de la gravité de la situation au Togo. Le front demande à l'organisation régionale d'user de tous les moyens à sa disposition pour ramener le pays sur la voie de la démocratie et de l'État de droit.
Le communiqué rappelle avec force que « la démocratie ne saurait s'épanouir dans le silence forcé de l'opposition et la répression des voix dissidentes ». Pour "Touche Pas A Ma Constitution", la confrontation pacifique des idées reste le cœur battant d'une nation libre et prospère.
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GUY MARIUS SAGNA VIOLEMMENT ATTAQUÉ À LOMÉ
Le député sénégalais a subi l'assaut des « gros bras » lors d'une réunion politique ce dimanche 29 septembre dans la capitale togolaise. Il a dû être évacué en urgence vers une clinique voisine, porté par ses soutiens
(SenePlus) - Le député Guy Marius Sagna a été victime d'une agression violente ce dimanche 29 septembre à Lomé, la capitale togolaise, comme le rapporte Radio France Internationale (RFI). Présent au Togo dans le cadre de ses fonctions au Parlement de la CEDEAO, Sagna devait participer à une réunion publique organisée par la plateforme d'opposition dynamique pour la majorité du peuple (DMP).
L'événement, déjà perturbé par un changement de lieu de dernière minute, a rapidement dégénéré dès que Guy Marius Sagna a pris la parole. Des personnes décrites comme des "gros bras" par RFI ont lancé des chaises vers la table d'honneur, visant particulièrement le député sénégalais.
Dans le chaos qui s'en est suivi, Sagna a été blessée à la tête et au bras. Il a dû être évacué en urgence vers une clinique voisine, porté par ses soutiens.
Au-delà des blessures physiques infligées à Guy Marius Sagna, l'incident a fait au moins six autres blessés, dont la députée togolaise Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson. Le matériel de presse a été détruit, des véhicules vandalisés, témoignant de la violence de l'attaque.
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ABDOU MBOW CONTRE-ATTAQUE
L'ancien député et responsables de l'APR accuse le nouveau régime de "manipulation" et d'incompétence. Il évoque de vives inquiétudes quant à l'organisation des prochaines législatives
Ce dimanche 29 septembre 2024, Abdou Mbow, ancien député et responsable de l'Alliance pour la République (APR), ex-parti au pouvoir, a vivement réagi au nouveau régime lors de l'émission "Jury du Dimanche" (JDD).
L'ancien parlementaire a qualifié de "manipulation" les récentes déclarations du gouvernement d'Ousmane Sonko concernant la sous-évaluation présumée de la dette publique et du déficit budgétaire sous le régime précédent. "Ousmane Sonko ne fait que de la politique. On va aux élections législatives, il est en campagne électorale", a-t-il affirmé.
Abdou Mbow a également fustigé le manque de programme clair du nouveau gouvernement, déclarant : "Depuis qu'ils sont arrivés, ils sont dans le tâtonnement, ils sont sans projet." Il a souligné l'incapacité du régime actuel à résoudre les problèmes urgents tels que le chômage des jeunes et l'immigration clandestine.
Concernant les élections législatives prévues le 17 novembre 2024, l'ancien député a annoncé la formation d'alliances, notamment entre l'APR et le PDS, pour contrer le nouveau régime. Il a exprimé de sérieuses inquiétudes quant à la fiabilité du processus électoral, citant des délais judiciaires et des violations présumées de la Constitution dans l'organisation du scrutin.
"On risque d'avoir les élections les plus mal organisés de l'histoire", a-t-il averti, appelant à la vigilance face à ce qu'il considère comme une menace pour la démocratie sénégalaise.
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MARÉE BASSE SUR L'AVENIR
Le Sénégal, pays de pêcheurs fiers, voit son identité marine s'effriter. Chaque vague qui frappe ses côtes emporte un peu plus l'espoir d'un peuple. Chalutiers étrangers, accords de pêche douteux, flotte chinoise invasive : les prédateurs sont légion
Au large des côtes sénégalaises, une tragédie silencieuse se joue. Les eaux jadis poissonneuses de l'Atlantique se vident, victimes d'une razzia sans précédent. Chalutiers étrangers, accords de pêche douteux, flotte chinoise invasive et usines de farine de poissons voraces : les prédateurs sont légion.
Face à cette marée destructrice, les pêcheurs artisanaux sénégalais luttent, impuissants. Leurs filets, autrefois gorgés de vie marine, remontent désespérément vides. Les femmes transformatrices, piliers de l'économie locale, voient leur gagne-pain s'évaporer.
Cette catastrophe écologique engendre un drame humain. Les villages côtiers se vident de leurs forces vives. Les jeunes, privés d'avenir, risquent leur vie sur des embarcations de fortune, rêvant d'un eldorado européen.
Le Sénégal, pays de pêcheurs fiers, voit son identité marine s'effriter. Chaque vague qui frappe ses côtes emporte un peu plus l'espoir d'un peuple. Tandis que les poissons disparaissent, c'est tout un pays qui lutte pour ne pas sombrer dans l'oubli.
LE NEW YORK TIMES DISSÈQUE L'ÈRE MBOW À L'UNESCO
Premier Africain noir à diriger l'organisation, Amadou Mahtar M'Bow a secoué l'ordre établi de 1974 à 1987. Le prestigieux quotidien américain dresse le portrait d'un homme qui a osé défier l'Occident au nom du Sud global
(SenePlus) - Le prestigieux quotidien américain New York Times (NYT) dresse un portrait nuancé d'Amadou Mahtar M'Bow, décédé mardi à Dakar à l'âge de 103 ans. Premier Africain noir à diriger une grande organisation internationale, M'Bow a marqué l'histoire de l'UNESCO par un mandat aussi novateur que tumultueux de 1974 à 1987.
Selon le New York Times, M'Bow s'est transformé en "fer de lance des chagrins du monde en développement et du bloc soviétique, principalement contre la domination culturelle occidentale". Cette orientation a provoqué de vives tensions avec les puissances occidentales, culminant avec le retrait des États-Unis en 1984 et du Royaume-Uni en 1985.
Le journal américain met en lumière la controverse autour du "nouvel ordre mondial de l'information" promu par M'Bow. Cette initiative, perçue par beaucoup en Occident comme une menace à la liberté de la presse, visait à rééquilibrer les flux d'information entre le Nord et le Sud. Le quotidien new-yorkais rapporte les propositions de M'Bow lors d'une conférence de l'UNESCO en 1982 : "Si les médias ont la liberté de dire ce qu'ils veulent, alors les autres ont le droit de juger ce qu'ils veulent dire", une déclaration qui avait prononcé des "applaudissements tonitruants".
Le NYT n'élude pas les accusations de mauvaise gestion et de népotisme qui ont entaché le mandat de M'Bow. Il cite notamment les critiques du représentant démocrate James H. Scheuer, qui dénonçait en 1984 une centralisation excessive du pouvoir au sein de l'organisation.
Cependant, le New York Times reconnaît également les réalisations importantes de d'Amadou Mahtar M'Bow, comme l'établissement de la Convention du patrimoine mondial en 1976 et le lancement du projet "L'Histoire générale de l'Afrique". Ces initiatives témoignent de sa volonté de rééquilibrer les perspectives culturelles et historiques au niveau mondial, selon le journal.
Il souligne le statut de héros national dont M'Bow jouissait au Sénégal, illustrant ainsi le contraste entre sa perception dans son pays d'origine et les critiques formulées par les puissances occidentales.
PAR l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
DROIT DE RÉPONSE À JEAN-CHRISTOPHE RUFIN POUR UN SÉNÉGAL LIBRE
EXCLUSIF SENELUS - Ce sont toujours les hommes courageux et debout qui sont combattus. Nous refusons l’idéologie des forces impérialistes qui veulent nous imposer leur schéma au mépris de nos vies
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 29/09/2024
Dans un article publié dans le journal Le Parisien, daté du 22 septembre 2024, Jean-Christophe Rufin parle de la situation politique du Sénégal, notamment à la suite de la dissolution de l’Assemblée Nationale sénégalaise voulue par son Excellence le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son gouvernement.
Cet article intitulé “Avis de tempête sur le Sénégal” est une intoxication informationnelle qui va à l’encontre des principes républicains qui sont les nôtres. L’idéologie qui est sous-tendue est que le gouvernement du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye est un dissident qui veut anéantir la position de la France. Il est ajouté que le premier ministre, Ousmane Sonko, utilise une “rhétorique populiste” pour rompre les liens historiques avec la France. Tout ceci est un tissu de mensonges.
Le peuple sénégalais n’est pas contre le peuple français. Il dénonce simplement les forces impériales qui continuent de fabriquer un récit qui les arrange et qui voudrait détourner une révolution démocratique par une autre version fabriquée, celle d’un cataclysme terroriste, inspirée des juntes militaires des pays voisins. Quand ces pays, et les peuples souverains, font face à des coups d'État institutionnels depuis des années, ils reprennent simplement les commandes de leur pays qui ont été défigurées par des attentats orchestrés par des intérêts impérialistes. Beaucoup de français, très engagés pour la liberté de parole, ont même apporté leur soutien au Pastef et ont organisé des manifestations contre l’emprisonnement d’Ousmane Sonko, avec une soif inconditionnelle de justice pour le peuple sénégalais. Non, Monsieur Jean-Christophe Rufin, le peuple sénégalais ne veut pas détruire les liens historiques et les attachements humains qui existent entre la France et le Sénégal.
Monsieur Jean-Christophe Rufin, connaissez-vous la situation politique du Sénégal depuis 2021, sous le régime de Macky Sall ? Oui, vous la connaissez ! Et vous faîtes semblant de l’ignorer pour faire avancer vos pions qui relèvent d’une géopolitique dépassée, inhumaine et injuste.
Depuis 2021, le Sénégal a été mis à feu et à sang par un groupe d’hommes et de femmes avides de pouvoir. 80 jeunes ont été assassinés, 2000 jeunes ont été emprisonnés. Macky Sall a instrumentalisé la justice pour empêcher les citoyens de se mobiliser. Il a alerté les médias pour faire croire à l’international que l’opposition sénégalaise relevait de groupes terroristes. Mensonge ! Qu’avez-vous fait, monsieur Jean-Christophe Rufin, quand l’ex-président Macky Sall a trafiqué la Constitution pour repousser les élections ? Nos campagnes électorales manipulées par d’autres intérêts que les nôtres ? C’était une véritable lutte politique, exténuée par tant de manipulations, qui a été décimée par des hommes et des femmes corrompus et indignes de gouverner.
Par son vote au Pastef, le peuple sénégalais a arraché une révolution démocratique. Malgré les mutilations de nos valeurs, le peuple sénégalais est debout ! Je vous rappelle aussi ce qui signifie le nouveau mouvement gouvernemental et ce qu’il incarne : les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité. Ce sont pour ces hommes que les Sénégalais ont voté en toute liberté !
Mais comme l’histoire se répète ! Ce sont toujours les hommes courageux et debout qui sont combattus. Il y a tant d’exemples : Cheikh Anta Diop, neutralisé parce qu’il a revendiqué une Afrique sûre d’elle-même et armée de sciences. La voix du peuple, celle des écrivains, des intellectuels engagés est toujours minorisée au profit d’une intoxication permanente. Il y en a assez des attitudes néo-coloniales, des parasites de l’Humanité.
Où étiez-vous Monsieur Jean-Christophe Rufin lors des affrontements entre le peuple et les nervis du gouvernement ? Où étiez-vous lors des mouvements, des signatures et des pétitions contre le régime de Macky Sall, où étiez-vous Monsieur Jean-Christophe Rufin ? Qu’avez-vous fait de vos luttes et de vos missions humanitaires ? Quelles véritables sincérités avaient-elles ? Où étiez-vous quand le peuple sénégalais se faisait massacrer par des hommes sans foi ni loi ? Où étiez-vous ?
Aujourd’hui, nous sommes encore face à des hommes comme vous qui nous rappelle notre histoire douloureuse, les traumatismes de l’esclavage, de la colonisation et du néo-colonialisme. On se souvient des assassinats de Patrice Lumumba au Congo démocratique et plus proche de nous encore celui de Thomas Sankara au Burkina Faso. On voit aujourd'hui les mêmes mécanismes de déstabilisation. Au XXIe siècle, il est honteux de diaboliser et de freiner tout un peuple. Laissez-le assumer sa démocratie par un vote délibérément révolutionnaire !
Je vous rappelle également que si les pays du Sahel sont tous désarmés, c’est à la suite de l’assassinat en Libye de Mouamar Kadhafi, orchestré par l’Occident.
Par ailleurs, je me pose des questions profondes, non seulement quant à votre légitimité à vous positionner sur la politique sénégalaise, tout comme je remets en cause votre engagement littéraire. Vous avez obtenu le Prix Goncourt en 2001 et vous êtes membre de l’académie française depuis 2008. Ce n’est pas l’idée que je me fais de la France, de ses belles lettres et de ses Lumières, Monsieur Jean-Christophe Rufin. Si les hommes, les écrivains, les intellectuels sont honnêtes, ils devraient vous désavouer et vous combattre.
Mon engagement est toujours le même, Monsieur Jean-Christophe Rufin, celui de l’indépendance et de la dignité de nos terres. C’est pourquoi je proclame, au nom du peuple sénégalais qui a le droit de décider, en son âme et conscience, de l’avenir de son pays :
Nous refusons l’idéologie des forces impérialistes qui veulent nous imposer leur schéma au mépris de nos vies. Nous refusons l’intoxication des médias qui diffusent des informations calomnieuses et mystifiées. Et tous ceux qui réduisent la révolution démocratique du Sénégal à une action partisane du chaos. Nous ne voulons plus d’une orchestration politique qui soit décidée par le capital financier, au mépris des enfants qui ne vont pas à l’école, avec arrogance pour celles et ceux qui vivent avec un euro par jour ; avec indifférence à l’égard des populations qui n’ont pas accès à la santé élémentaire parce que des hommes ont décidé de détourner tout l'argent nécessaire à la survie d’un pays. Nous ne voulons plus voir des centaines de noyés dans l’océan atlantique car ils n’ont pas d'autres choix. Ce sont des homicides organisés délibérément chaque jour, si rien ne change. Oui, Monsieur Jean-Christophe Rufin, nous refusons que l’on décide pour nous-mêmes.
Et nous disons oui aux hommes de courage qui, après des batailles meurtrières, ont su gagner la confiance des Sénégalais en proposant une gouvernance alternative et non pas ce que vous nommez une insurrection anti-démocratique.
Aucune existence n’est supérieure à une autre, rappelle la Charte du Mandé, l’engagement du Kouroukan Fouga. C’est sur cette promesse que nous voulons, nous le peuple sénégalais, retrouver les soleils de nos libertés, tous les soleils de nos libertés.