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21 avril 2025
Diaspora
18 FILMS SÉNÉGALAIS EN COMPÉTITION AU FESPACO
Le film "Demba" de Mamadou Dia, déjà auréolé du Tanit de bronze à Carthage, portera les espoirs du pays dans la prestigieuse compétition des longs métrages.
Du 22 février au 1er mars, Ouagadougou accueille la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Cette année, le Sénégal sera fortement représenté par une vingtaine de films. Malgré l’absence notable d’une représentation dans la catégorie des longs métrages documentaires et des films d’école, le Sénégal marque tout de même sa présence.
Du 22 février au 1er mars, Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, sera le point de rencontre des cinémas d’Afrique et de la diaspora. 235 films de 48 pays seront à l’honneur pendant cette 29e édition dont le thème est : «Cinémas d’Afrique et identités culturelles.» En conférence de presse hier, le comité d’organisation a rendu publique une grande partie de la sélection officielle. Le Sénégal, cette année, se distingue par une représentation de 18 films déjà sélectionnés en attendant la publication des autres sections, la section Perspectives notamment, prévue ce mardi à Ndjamena au Tchad, qui est le pays invité d’honneur.
Parmi les films sénégalais en sélection, un seul sera en lice dans la compétition reine des longs métrages fictions pour remporter l’Etalon d’or du Yennenga. Il s’agit de Demba de Mamadou Dia. Récemment rentré au Sénégal avec le Tanit de bronze des Journées cinématographiques de Carthage (Jcc), le film de Mamadou Dia sera en lice aux côtés d’autres grands noms du cinéma africain. Dans la sélection long métrage figure en effet le film Les enfants rouges du Tunisien Lofti Achour, Everybody loves Touda du Marocain Nabil Ayouch, Augure du Belgo-Congolais Balodji, The village next paradise du Somalien Mo Harawe, On becoming a guinea fowl de la Zambienne Rungano Nyoni, Nome du Bissau-guinéen Sana Na N’Hada, ou encore Goodbye Julia du Soudanais Mohamed Kordofani. Absent de la sélection des longs métrages documentaires, le Sénégal marque de son empreinte celle des courts métrages fictions et documentaires avec 5 films en sélection. Il s’agit de Less Waxul de Yoro Mbaye, déjà couronné du Prix Annette Mbaye d’Erneville du Festival Dakar Court. 2002, bataille contre l’oubli de Abdoul Aziz Basse, Beutset de Alicia Mendy, Langue maternelle de Mariame Ndiaye, Nous les griots de Demba Konaté, complètent la liste.
Dans d’autres sections, le Sénégal est représenté par Debbo de Abdoulahad Wone et Hair lover de Babacar Niang pour les séries. Dans la section Animation, les aventures de Kady et Djudju (L’empire du Ghana) de Fatoumata Bathily et Milimo de Kemane Ba représentent le Sénégal. Dans la section Sukabe, on retrouve les films Kreme de Magaye Gaye, Les yeux de Mabil de Khadidiatou Sow, Timpi Tampa/ Empreinte de Adama Bineta Sow. Dans la section Panorama, c’est Banel et Adama de Ramata Toulaye Sy et Ndar Saga Waalo de Ousmane William Mbaye qui seront en compétition aux côtés du documentaire Yambo Ouologuem, la blessure de Kalidou Sy. Nouvelle section, Fespaco Réalité virtuelle (Vr) enregistrera la participation de la série Dakar Faan club et de Ndokette. Avec la proclamation des autres sections ce mardi, le Sénégal pourrait bien enregistrer une vingtaine de films et projets en compétition au Fespaco. Une belle moisson donc pour le cinéma sénégalais. Au total, pour cette présente édition, l’organisation du Fespaco a reçu un total de 1351 films. 235 composent la sélection, ce qui augure encore une fois fois une grande célébration du 7e art africain. Cette année, le Fesapco coïncide avec le centenaire de Paulin Soumanou Vieyra, cinéaste et membre fondateur de la Fédération africaine de la critique (Facc). Nul doute que des évènements spéciaux marqueront ce centenaire.
Mati Diop décline sa sélection
Le Sénégal du cinéma s’apprête à se rendre à Ouagadougou. Mais dans les bagages de la délégation, une absence notable. Celle de Dahomey de Mati Diop. Le film qui a remporté l’Ours d’or du Festival de Berlin en 2024, ne figure sur aucune des sections. Renseignement pris, la production aurait décliné une sélection dans la section Panorama.
Des absences qui interpellent
Le Sénégal est particulièrement bien représenté à cette 29e édition du Fespaco. 18 films au moins et des projets de films seront présentés à cette édition. Mais l’absence d’un film sénégalais dans la section Long métrage documentaire interpelle, puisque depuis 2009, le Sénégal a toujours été présent dans cette catégorie et a même eu à remporter des prix à travers l’œuvre de Ousmane William Mbaye, Kemtiyu, sacrée meilleur documentaire en 2017. Qu’est-ce qui explique cette absence ? Les explications sont nombreuses, mais pour Sébastien Tendeng, producteur de films documentaires, c’est surtout parce que le documentaire est le parent pauvre du cinéma sénégalais. Autre absence notable du Sénégal, c’est la section des Films d’école où le Sénégal n’est pas représenté. Une absence pour le moins intrigante.
LOMPOUL, L’OASIS DE LA DISCORDE
L'oasis artificielle créée par la GCO pour deux milliards ne convainc pas les populations locales, témoins impuissants de la dégradation de leur écosystème. Cette situation cristallise le débat plus large sur la gestion des ressources minières au Sénégal
Dix ans après sa phase de production, Grande côte opérations (Gco) fait toujours face à la défiance des populations impactées par l’exploitation du zircon. L’oasis d’un investissement de 2 milliards de FCfa de la Gco, implantée à Lompoul, au cœur du désert, n’a pas rabaissé la tension entre deux camps qui se regardent en chiens de faïence. Pollution des sols et de la nappe, retombées économiques sans effets sur les impactés, péril environnemental… le zircon embrase cette partie de la zone des Niayes.
Autour des dunes de sable, hauts monticules dignes du grand erg de la Mauritanie, aucune trace de vie, si ce n’est un groupe de vaches qui déambule péniblement pour traverser l’asphalte brûlant. A Lompoul, dans le désert de Louga, à 190 km de Dakar, l’exploitation du zircon et autres minerais a détruit la végétation. Pourtant, le panorama lunaire laisse soudain place à une immense étendue verdoyante : l’oasis du désert. Des cases à l’architecture saharienne, des tentes en dur et des suites avec chacune une piscine privée. Cerise sur le gâteau : une piscine de 2000 m2. « Nous n’avons pas encore commencé à exploiter, on est dans la mise en place. Les travaux sont finis depuis fin octobre 2024. On attend des démarches pour exploiter. C’est tout un circuit qui part du ministre des Mines au ministère du Tourisme », explique Mamadou Kabirou Ba, Directeur de l’hôtel « Oasis du désert ».
A Lompoul, une partie de la zone des Niayes, situé dans la commune de Kab Gaye (département de Louga), il souffle un vent sec et bouillant de chaleur, étouffant l’horizon et le ciel, ce jeudi 12 décembre. Un no man’s land que la Grande côte opérations (Gco) a choisi pour relancer le tourisme.
« L’oasis du Sénégal a été voulu et conçu dans des zones où l’activité minière s’est déjà déroulée. Nous avons jugé nécessaire de bâtir cet édifice pour redynamiser le tourisme dans la zone », explique Frédéric Zanklan, directeur général de la Gco. D’après lui, l’oasis érigé sur 200 ha pour un financement de 2 milliards de FCfa, fait partie des 900 ha que l’entreprise filiale du groupe Eramet compte restituer à l’Etat du Sénégal dans les jours à venir. « 80% du désert sont détruits par Gco » Le réceptif hôtelier bénéficie d’un réseau d’adduction d’eau et électrique. « Le site est magnifique et on espère faire une très bonne exploitation », s’enthousiasme le directeur de l’hôtel.
Dans cette partie du désert, jadis forêt classée sous le contrôle du Direction des eaux et forêts, se déroule la phase de concentration des minerais de sable. On est à un moment émerveillé par la drague qui recueille le sable humide et les concentre notamment par moyen de spirales. Cette usine flottante appelée Wcp récupère 2% de minéraux concentrés et restitue à l’arrière de l’usine les 98% du sable extraits ne comportant pas de sables minéralisés : zircon, ilménite, rutile…Mais tout le monde n’est pas conquis. Cette oasis ne nous intéresse pas », rejette Gora, maire de Diokoul Dieuwrigne.
En effet, les communes de Kab Gaye, de Thieppe et de Diokoul Dieuwrigne ont décidé de faire front commun dans la lutte contre la Gco. Leur porte-parole, Gora Gaye, définit leurs priorités : « Nous menons un combat de justice. Il s’agit d’arrêter la destruction de notre écosystème, d’évaluer les dégâts avec la disparition du désert de Lompoul. On veut panser nos plaies et redonner espoir à nos populations. » Selon l’édile, la stratégie de Gco est de tenter de se détourner de l’essentiel en parlant d’oasis. « C’est un épiphénomène. Malheureusement, cette entreprise minière veut et embarque déjà certains dans cette affaire. Aujourd’hui, 80% du désert sont détruits par Gco », déplore-t-il. Le maire Gora Gaye demande ainsi au ministère des Mines et au ministère du Tourisme de réaliser une étude d’évaluation relative à l’impact de la disparition du désert de Lompoul sur l’économie du Sénégal.
Interrogations sur le montant versé comme part de l’Etat
Le Code minier 2016 prévoit en son article 33, que l’État peut conclure des contrats de partage de production avec les sociétés minières. En effet, le but est de fixer les rapports entre l’État et le contractant pendant toute la durée des opérations minières. A la Grande côte opérations (Gco) qui détient un permis de 25 ans, le groupe Eramet détient les 90% du capital laissant 10% à l’Etat du Sénégal. Toutefois, l’avenant 1 à la convention minière avec Gco a prévu exceptionnellement dans son article 24 que pendant la durée du projet, l’État aura le droit d’acquérir 10% de la production de la société d’exploitation sur la base de la formule du coût majoré telle que définit à l’annexe dudit avenant.
Dans sa livraison du 23 décembre, le journal sénégalais « Libération » révélait que Gco, « n’a jamais versé de gains à l’Etat » et « verse une ridicule redevance de 4% sur la valeur marchande à l’État ». Cependant, pour maximiser ses profits et dribbler l’Etat, écrit le quotidien spécialisé dans les scandales financiers et faits divers, « Gco a signé un contrat de distribution du zircon avec la société Emas qui est…contrôlée par Eramet ; le zircon lui est vendu trois fois moins cher que les prix du marché ».
« Le Soleil » a fouillé le rapport de l’Itie pour savoir qu’en 2023, la déclaration de la Gco fait état d’un paiement de 5 milliards 957 millions 227 mille 301 FCfa au titre du partage de production pour le projet Diogo, effectué le 8 novembre 2023. Interpellée, la Direction générale des mines a précisé qu’il s’agissait d’une redevance minière et non une part de l’État. Cette entité du ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines concède aussi qu’il s’agit d’une spécificité prévue dans l’accord avec Gco.
« Toutefois, la Dgm traite ce paiement comme redevance minière spécifique, impliquant une vérification de l’application de la formule prévue dans l’avenant », indique le rapport de l’Itie. Le document note que la part en nature de l’Etat n’a pas été déclarée ni par la Dgm ni par la société. Contacté, Ngagne Demba Touré, directeur général de la Société des Mines du Sénégal (Somisen) dit être en train de réaliser un audit de la gestion des entreprises minières.
Gco a fait plus de 141 milliards de FCfa de chiffres d’affaires en 2023
D’après le rapport 2023 de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives, ITIE la Grande côte opérations a extrait au cours de cette année 292.630 tonnes d’ilménite 54 et 28956 tonnes de zircon premium. Pour le zircon standard, la filiale du groupe français Eramet a sorti du sol 19.442 tonnes et 110.527 tonnes d’ilménite 58. Pour le leucoxène, c’est 4.942 tonnes tandis que le rutile en est à 3.081 tonnes. 24.927 tonnes de médium grade zircon sand et 18 238 tonnes d’ilménite 56 sont sorties des terres de Diogo par la Gco. D’après l’Itie, en 2023, Gco a réalisé un chiffre d’affaires de 141 milliards 64 millions 555 mille 704 FCfa.
Toutefois, de 2013 à 2023, exploitant les rapports de la Gco, le maire Gora Gaye relève que l’entreprise a versé à l’Etat 51 milliards 293 millions 677 mille 862 FCfa en termes de redevances minières, soit 4,6 milliards par an. « Si on y ajoute ce que Gco donne à la Cedeao, à l’Uemoa et les cotisations sociales, c’est 110 milliards 349 millions de FCfa, soit à peu près 10 milliards par an. Ce que Gco coûte à l’économie, à notre écosystème, tout ce que l’Etat a investi pendant 80 ans pour réserver cette zone, est-ce que 10 milliards par an en valent la peine ? », s’interroge-t-il.
LES PATRONS SONNENT L'ALARME POUR L'INDUSTRIE NATIONALE
Les chefs d'entreprises, banquiers et représentants de l'État appellent à une refonte complète des stratégies d'investissement et de développement industriel. Cette transformation passe par un renforcement des compétences locales
Dans le cadre de la célébration des 18 ans du magazine « Réussir Business », un panel a été organisé à Dakar sur le thème « Le Sénégal à l'heure du développement endogène : les principaux leviers d'une rupture systémique ». Cet événement a rassemblé des représentants de l'État, des chefs d'entreprises, des experts et des dirigeants d'établissements financiers, notamment des banques et des sociétés d'assurance.
Les participants ont déploré la fermeture de plusieurs usines emblématiques, telles que SEIB, SOTIBA et BATA, ainsi que la persistance d'investissements jugés obsolètes. Ils ont souligné que le Sénégal ne peut rester isolé dans un monde marqué par une ouverture croissante des marchés. Toutefois, ils ont plaidé pour la protection des entreprises émergentes, souvent vulnérables face aux multinationales, et pour des réformes permettant une pleine participation des acteurs nationaux à l'activité économique.
Le panel a également évoqué le rôle du nouveau référentiel des politiques publiques intitulé « Sénégal 2025 : agenda national de transformation », qui vise à faire du pays une nation souveraine, juste et prospère. Pour y parvenir, les panélistes ont mis en avant la nécessité de rompre avec des modèles économiques basés sur la dépendance à l'aide extérieure et la dette publique. À la place, ils prônent une mobilisation des ressources pour renforcer l'autonomie économique, énergétique, alimentaire, sociale et culturelle.
Le Président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES), M. Adama Lam, a insisté sur le potentiel du secteur privé, composé de nombreux entrepreneurs compétents et engagés. Selon lui, l'accompagnement de ce secteur est essentiel pour relancer l'économie nationale et poser les bases d'un développement endogène. Il a toutefois déploré le manque d'opportunités d'investissement au Sénégal comparé à d'autres pays de la sous-région, ainsi que les procédures longues et complexes liées aux appels à candidature.
Les interventions ont en outre mis en lumière plusieurs axes d'amélioration dont la révision des textes structurants de l'investissement. Les six textes qui encadrent l'investissement doivent ainsi être réformés pour stimuler le développement. Il est également urgent pour ces acteurs de promouvoir l'autosuffisance économique. Chaque année, 135 milliards de FCFA sont dépensés pour importer des moutons de Tabaski, principalement du Mali. Cette situation pourrait être corrigée en développant des capacités locales.
Il est de même question d'encourager la formation technique et professionnelle car il est urgent de renforcer les compétences dans les métiers industriels et d'accélérer la mécanisation de l'agriculture. Le développement des infrastructures industrielles reste aussi une priorité et, pour les panélistes, cela inclut la création de pôles de développement et la structuration des filières industrielles pour favoriser la création de chaînes de valeur complètes, comme dans les secteurs du coton, de l'arachide et de l'anacarde. Un autre point qui a attiré l'attention des acteurs est de favoriser les énergies renouvelables par le biais de la promotion et de l'intensification de l'énergie solaire et éolienne.
Le panel a conclu sur la nécessité d'un travail acharné et d'une mobilisation collective pour relever le défi du développement endogène. Des actions concrètes et immédiates doivent remplacer les discours et slogans pour faire du Sénégal une économie prospère et autonome, ont-ils signifié.
LA GENDARMERIE SÉNÉGALAISE RENFORCÉE PAR LE SOUTIEN AMÉRICAIN
La coopération militaire entre les États-Unis et le Sénégal franchit un nouveau cap avec un don d'équipements stratégiques d'une valeur de 750 000 dollars
Dans le cadre d'un partenariat stratégique, les États-Unis ont remis, le 7 janvier 2025, à la Gendarmerie nationale du Sénégal un ensemble d'équipements modernes destinés à renforcer la sécurité des frontières. Ces matériels, d'une valeur de plus de 750 000 dollars (plus de 450 millions de francs CFA), incluent des lunettes de vision nocturne, des appareils GPS, des casques, des boucliers balistiques ainsi que des équipements médicaux essentiels.
La cérémonie officielle de remise s'est tenue au Centre régional d'entraînement tactique de Thiès. Elle a mis en évidence le soutien constant des États-Unis aux efforts du Sénégal pour protéger ses frontières et assurer la sécurité de ses citoyens. Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'un programme quadriennal visant à améliorer les capacités des forces de sécurité sénégalaises.
L'objectif principal de ce programme est de développer une collaboration efficace pour identifier et contrer les menaces transfrontalières, notamment le trafic illicite de stupéfiants, d'armes et d'êtres humains. À travers des initiatives conjuguant formation et partage de ressources, ce partenariat renforce non seulement la sécurité nationale du Sénégal, mais contribue également à la stabilité régionale.
L'ambassadeur des États-Unis au Sénégal, Michael Raynor, a exprimé sa satisfaction lors de la cérémonie : « Les États-Unis sont fiers de soutenir les efforts du Sénégal pour protéger ses frontières en fournissant des équipements modernes et de haute qualité qui renforceront les capacités opérationnelles de la Gendarmerie nationale. Notre partenariat continu pour renforcer la sécurité des frontières reflète notre engagement permanent envers la sécurité et le bien-être du peuple sénégalais. »
Cette initiative souligne une fois de plus la profondeur du partenariat entre les deux nations et leur détermination commune à promouvoir la paix et la sécurité dans la région. Elle souligne une fois de plus la profondeur du partenariat entre les deux nations et leur détermination commune à promouvoir la paix et la sécurité dans la région, relèvent les responsables.
TRUMP, PREMIER PRÉSIDENT AMÉRICAIN CRIMINEL, MAIS ÉPARGNÉ
Le prochain locataire de la Maison Blanche, reconnu coupable de 34 chefs d'accusation de falsification de documents, ne fera pas de prison. Selon le juge, seule la fonction présidentielle le protège des conséquences de ce verdict
(SenePlus) - Selon les informations rapportées par le New York Times, Donald Trump est devenu vendredi le premier président américain élu à être officiellement reconnu comme un criminel, tout en évitant la prison dans une affaire de falsification de documents commerciaux.
Lors d'une audience virtuelle depuis sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, l'ancien et futur président des États-Unis a reçu une "décharge inconditionnelle" de sa peine - une alternative clémente à l'emprisonnement ou à la mise à l'épreuve - pour 34 chefs d'accusation de falsification de documents commerciaux.
"Jamais auparavant ce tribunal n'a été confronté à des circonstances aussi uniques et remarquables", a déclaré le juge Juan M. Merchan, cité par le New York Times, avant d'expliquer que seule la fonction présidentielle protégeait l'accusé de la gravité du verdict. "Ce tribunal a déterminé que la seule peine légale permettant l'entrée en vigueur de la condamnation sans empiéter sur la plus haute fonction du pays est une décharge inconditionnelle", a-t-il précisé.
L'affaire remonte à 2016, lorsque Trump avait fait verser de l'argent à l'actrice de films pornographiques Stormy Daniels pour acheter son silence concernant une liaison présumée. Selon le quotidien new-yorkais, un jury de douze New-Yorkais avait conclu en mai que Trump avait remboursé son homme de main Michael D. Cohen pour cet argent, puis ordonné la falsification de documents pour dissimuler le paiement.
"C'est un fait, je suis totalement innocent", a déclaré Trump pendant l'audience, qualifiant cette procédure de "très terrible expérience". Son avocat Todd Blanche a dénoncé une ingérence électorale, évoquant "un jour triste" pour la famille Trump et le pays.
Le procureur Joshua Steinglass a quant à lui fustigé l'attitude de l'ancien président : "Loin d'exprimer un quelconque remords pour sa conduite criminelle, l'accusé a délibérément semé le mépris pour nos institutions et l'État de droit", rapporte le New York Times. Il a ajouté que Trump "a causé des dommages durables à la perception publique du système de justice pénale".
Bien que Trump puisse désormais faire appel de sa condamnation, il ne pourra pas s'accorder un pardon présidentiel, celui-ci ne s'appliquant pas aux accusations au niveau des États. Cette décision intervient après que la Cour suprême a rejeté jeudi sa demande de report de l'audience, dans ce que le New York Times qualifie de "surprenante démonstration d'indépendance".
VIDEO
L'ARMÉE FANTÔME DE MACRON EN AFRIQUE
Derrière ses départs médiatisés du continent africain se cache une réalité plus complexe : dans des aéroports désaffectés, des écoles de cybersécurité et des missions de conseil, l'armée française réinvente sa présence
Du déploiement spectaculaire aux opérations furtives, l'armée française opère une mutation sans précédent sur le continent africain. Exit les bases militaires imposantes et les défilés de Mirage dans le ciel sahélien. Une nouvelle stratégie, plus discrète mais tout aussi stratégique, prend forme dans l'ombre.
Cette métamorphose s'illustre parfaitement au Bénin. Là où jadis les uniformes français s'affichaient ouvertement, des agents opèrent désormais sous couvert d'instructeurs. L'aéroport supposément désaffecté de Tourou s'est transformé en hub secret de surveillance, où drones et avions de reconnaissance scrutent silencieusement les frontières avec le Niger et le Mali.
En Côte d'Ivoire, la transformation est encore plus subtile. Le retrait très médiatisé du 43e BIMA masque une réinvention complète du dispositif militaire. Une école de cybersécurité a pris racine, pendant qu'un réseau discret de renseignement se déploie dans l'ombre des anciennes installations.
Le changement s'étend jusqu'aux méthodes d'influence. Les bataillons d'infanterie cèdent la place aux experts en guerre numérique. Les réseaux sociaux deviennent le nouveau champ de bataille, où des cellules spécialisées mènent des opérations d'influence sophistiquées.
Cette transformation forcée, née des expulsions successives du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Tchad et du Sénégal, dessine les contours d'une nouvelle ère. L'armée française, autrefois symbole de puissance visible, se réinvente en force invisible. Une révolution silencieuse qui marque la fin d'une époque et le début d'une autre, plus discrètement mais non moins présente.
LE SÉNÉGAL SOUS L'ASSAUT DES CYBERATTAQUES
Des pirates informatiques s'attaquent aux piliers économiques du pays, paralysant services bancaires et réseaux de télécommunications. Les experts alertent sur une menace qui pourrait s'amplifier avec l'essor du secteur pétrolier et gazier
(SenePlus) - D'après un article de Jeune Afrique, le Sénégal fait face à une recrudescence inquiétante de cyberattaques visant ses institutions majeures, révélant des failles préoccupantes dans sa sécurité numérique.
La Banque de l'habitat du Sénégal (BHS) en a fait les frais pendant les fêtes de fin d'année. Selon JA, l'établissement, dont l'État détient 17,74% du capital, a dû suspendre ses services en ligne du 24 au 31 décembre 2024. Un document interne consulté par le magazine évoque des "tentatives malveillantes" ayant forcé la banque à interrompre ses services digitaux "par mesure de sécurité et pour garantir la sécurité des données des clients".
L'opérateur Sonatel (Orange) n'a pas été épargné. D'après le journal sénégalais Libération cité par Jeune Afrique, deux individus auraient été arrêtés pour intrusion dans le réseau de l'entreprise. Le préjudice est conséquent : "96 millions 954 mille 646 francs CFA" entre mai 2023 et mai 2024. Une source anonyme au sein de Sonatel précise toutefois qu'il s'agirait plutôt d'un "détournement d'appels" que d'une cyberattaque classique.
Les experts interrogés par Jeune Afrique s'inquiètent de cette multiplication des incidents. Gérard J. F. Dacosta, ingénieur en sécurité informatique chez IT4Life, anticipe une aggravation de la situation : "Avec le pétrole et le gaz qui commencent à être exploités, il faut s'attendre à ce que ce phénomène prenne de l'ampleur et qu'il soit encore plus sophistiqué avec le recours à l'intelligence artificielle."
La situation est suffisamment préoccupante pour que le Premier ministre Ousmane Sonko s'en soit saisi personnellement. Lors de sa déclaration de politique générale du 6 janvier, il a reconnu une "insécurité numérique extraordinaire" dans le pays, révélant même que "pas plus tard qu'avant-hier, le ministre des Finances m'informait que notre système était encore attaqué".
Le diagnostic du chef du gouvernement, rapporté par Jeune Afrique, est sans appel : "Nous n'avons pas le contrôle sur la plupart des logiciels que nous utilisons. Aujourd'hui, si certains pays avancés dans ce domaine voulaient s'en prendre au Sénégal, il nous serait difficile de répondre." Face à ces vulnérabilités, Sonko assure que son gouvernement dispose d'un programme ambitieux pour renforcer la cybersécurité nationale.
Omar Wilane, responsable réseau chez Star Oil, pointe quant à lui "le manque de capacité de réaction rapide et efficace face aux incidents de sécurité", soulignant à la fois les dysfonctionnements dans les dispositifs de protection et la sophistication croissante des techniques employées par les cybercriminels.
par Fary Ndao
BIRAME SOULEYE DIOP, PROTÉGEZ VOS COLLABORATEURS
Il est inacceptable qu'un journal proche de Pastef se permette de catégoriser les DG entre fréquentables et infréquentables selon leur date de nomination avant ou après avril 2024, sans réaction ferme de votre part
M. le ministre, protégez vos collaborateurs et Directeurs
M. Le ministre,
Permettez-moi de rompre la chaîne hiérarchique pour m’adresser directement à vous afin de vous inviter, respectueusement, à marquer votre désaccord ferme face aux attaques ad hominem et nauséabondes du journal « Yoor-Yoor » envers les dirigeants administratifs et techniques du secteur énergétique sénégalais.
En effet, dans sa Une du jeudi 9 janvier 2025, ce quotidien cite 7 dirigeants dont votre Directeur de Cabinet et votre Secrétaire Général, comme étant des « figures du système Macky Sall qui contrôlent encore le secteur énergétique ».
Ma conviction est que nous ne pouvons pas nous permettre, dans cette aube pétrolière et gazière pour notre pays, où nous devons poursuivre la consolidation de nos rapports avec nos frères mauritaniens dans le cadre du gisement GTA, faire face à des multinationales rompues à la tâche, accélérer la venue du gaz domestique pour baisser le prix de l’électricité et faciliter l’industrialisation, de désigner des bons et des mauvais fonctionnaires. Il est inacceptable qu’un journal, réputé proche de votre parti PASTEF-Les patriotes, se permette de désigner des Directeurs généraux fréquentables parce qu’ils seraient nommés depuis avril 2024 et d’autres infréquentables parce qu’ils auraient été nommés avant, sans que cela n’entraine une réaction ferme de notre Ministère de tutelle. L’administration sénégalaise a toujours servi, malgré ses insuffisances, avec loyauté, voire même avec du zèle, les différents régimes qui se sont succédé. Elle ne saurait être scindée entre fonctionnaires et directeurs du « Projet » et d’autres qui ne le sont pas. Nous servons tous la seule et même République.
Le secteur énergétique sénégalais, sans être parfait, a connu des progrès notables ces dernières années. Notre capacité électrique installée a triplé entre 2012 et 2023, pas moins de quatre nouvelles lois et plus d’une dizaine de décrets associés ont vu le jour pour encadrer le fonctionnement de l’industrie pétrolière (Code pétrolier, Code gazier, Loi sur le Contenu local, Loi encadrant les revenus issus de l’exploitation du pétrole et du gaz), la Commission de régulation du secteur de l’énergie a été réformée, près d’une centaine d’ingénieurs, sur la base d’un concours au mérite, ont été formés par l’Institut National du Pétrole et du Gaz (INPG) depuis 2018. Ces résultats sont le fait, pour partie, de ces fonctionnaires aujourd’hui livrés à la vindicte des radicaux et des journaux qui leur fournissent des cibles à abattre. Nous savons tous que travailler pour l’Etat est ingrat mais il est inacceptable que la moralité, la réputation professionnelle et le patriotisme au service des Sénégalais de hauts fonctionnaires dont l’extrême majorité est non encartée politiquement soient continuellement attaqués par des individus dont la maîtrise des enjeux de ce secteur plus que crucial, comme l’a rappelé le Premier ministre lors de sa Déclaration de politique générale, est au mieux limitée, voire inexistante.
La nécessaire reddition des comptes, exercice indispensable dans une démocratie où des alternances surviennent, ne saurait être un prétexte pour procéder à une « chasse aux sorciers » - car on ne parle ici que d’hommes - au sein de notre administration. Vous le savez bien mieux que quiconque, ministre est un poste politique, et pour vous avoir entendu le dire lors d’un atelier public, vous êtes conscients de la qualité des ressources humaines de ce secteur où la réserve est de mise au vu des enjeux de confidentialité et la dimension stratégique du travail effectué. Je m’autorise donc à sortir de la mienne pour vous inviter à exercer cette prérogative politique qui est la vôtre et à défendre ceux qui vous épaulent au quotidien dans votre travail. Ces hauts fonctionnaires, tous compétents, et cela je peux en témoigner sur l’honneur, permettent aux Sénégalais de ne plus vivre sous le joug des coupures d’électricité, mais aussi de bénéficier d’un approvisionnement continu en produits pétroliers pour leur transport et, contribueront, à n’en pas douter, à faire sentir les bénéfices de l’exploitation de leurs ressources naturelles aux Sénégalais.
Avec respect et considération,
Fary Ndao est Responsable Projets et Prospective
PETROSEN Trading & Services.
LE SÉNÉGAL MET LES INVESTISSEURS EN ALERTE
Le gouvernement promet le rapport de la Cour des comptes dans les prochaines semaines, avec une application de toutes les recommandations et une réorganisation de la gestion de la dette afin de contenter le FMI
(SenePlus) - D'après les informations de Bloomberg, le gouvernement a annoncé mardi aux investisseurs internationaux qu'un audit approfondi des finances du pays sera disponible "dans les prochaines semaines". Cette annonce cruciale a été faite lors d'une réunion virtuelle organisée par Bank of America, selon plusieurs sources proches du dossier citées par l'agence de presse.
Cette vérification des comptes publics constitue une étape déterminante pour le Sénégal qui cherche à négocier un nouveau prêt avec le Fonds Monétaire International (FMI). En effet, comme le rappelle Bloomberg, un précédent programme de 1,8 milliard de dollars approuvé en 2023 est actuellement suspendu. Cette suspension fait suite à une demande du président Bassirou Diomaye Faye, arrivé au pouvoir en avril dernier, de vérifier les finances de l'État - un examen qui a révélé que le gouvernement précédent avait présenté des données économiques erronées.
Selon les sources de Bloomberg, les représentants du ministère des Finances ont assuré lors de la réunion que le gouvernement s'engage à mettre en œuvre toutes les recommandations que formulera la Cour des comptes sur les conclusions de l'enquête. Cette dernière doit certifier les conclusions préliminaires de l'Inspection Générale des Finances concernant la gestion des finances publiques entre 2019 et début 2024.
L'impact de cette situation sur la crédibilité financière du pays est déjà tangible. Bloomberg souligne que l'agence Moody's a récemment dégradé la note de crédit en devises étrangères à long terme du Sénégal à B1, soit quatre niveaux en dessous de la catégorie "investissement". Les obligations sénégalaises en dollars ont également chuté dans le sillage de cette controverse sur les données, les titres à échéance 2048 s'échangeant autour de 68 cents pour un dollar mercredi.
D'après l'agence américaine, le conseil d'administration du FMI devait initialement examiner les révisions des données du Sénégal ce mois-ci. Toutefois, cette réunion pourrait être reportée en raison de l'audit toujours en cours. Le FMI considère les chiffres de la dette publique et du déficit, plus élevés que précédemment rapportés, comme un cas de "déclaration erronée".
Un point positif émerge néanmoins : selon les sources de Bloomberg, les responsables sénégalais ont indiqué lors de la réunion de mardi que le pays est déjà en discussion avec le FMI pour mettre en place des mesures correctives visant à prévenir de tels problèmes à l'avenir, notamment l'unification de l'unité de gestion de la dette du pays.
Un porte-parole du FMI, cité par Bloomberg, a confirmé que "les discussions avec les autorités sénégalaises sont en cours" tout en précisant qu'il est "prématuré de déterminer les mesures correctives" avant le rapport de la Cour des comptes. De son côté, un porte-parole du ministère des Finances a indiqué que les conclusions de l'audit seront partagées dès qu'il sera prêt, sans toutefois commenter le calendrier.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana bathily
LE CNRA VICTIME DE L'HYPERPRÉSIDENTIALISME
EXCLUSIF SENEPLUS - C'est l'antithèse d'une structure démocratique et indépendante. La rupture ne peut se faire en recyclant les vieilles méthodes et les institutions de l’ancien régime
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 08/01/2025
Le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) n’est ni démocratique, ni transparent, ni indépendant. Ses membres sont nommés par le pouvoir exclusif du président de la République.
C’est ce qui est à la base de la déplorable situation créée récemment par la nomination d’un de ses nouveaux conseillers.
La loi N°2006 du 4 janvier 2006 qui établit l’institution proclame en effet en son article 3 que c’est le président de la République qui « nomme » les neuf membres que sont :
Le président de l’Institution ;
Un membre issu des mouvements des associations féminines ;
Un membre issu du milieu des professionnels de la communication audiovisuelle ;
Une personnalité qualifiée du milieu des arts ;
Une personnalité qualifiée du milieu des lettres ;
Un membre issu de la communauté universitaire ;
Un membre issu des mouvements des droits de l’homme ;
Un membre issu du Conseil national de la Jeunesse ;
Un membre issu des associations de personnes du troisième âge »
La loi ne prévoit aucune participation des instances que les personnalités nommées sont censées représenter ni de l’Assemblée Nationale ni d’aucun corps de la société ou de l’Etat.
Les meilleures pratiques en Afrique
On ne retrouve pareil pouvoir absolu du président de la République dans aucun des organes de régulations des pays d’Afrique considérés comme des bonnes pratiques en matière de gestion et de fonctionnement des organes de régulation des médias.
Au Bénin, La Haute Autorité de L’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) est composée « de neuf (9) membres nommés par décret pris en Conseil des ministres par le président de la République. Mais seules trois (3) de ces personnalités, dont au moins un juriste, sont désignées par le président de la République ; trois (3) personnalités, dont au moins un juriste, le sont par I‘Assemblée nationale et les trois (3) autres sont des professionnels des médias de l'audiovisuel et de la communication, dont deux (2) journalistes professionnels dont I‘un de l’audiovisuel et I‘autre de la presse écrite ; un technicien des télécommunications. Les professionnels des médias de l’audiovisuel et de la communication sont désignés par catégorie à la suite d'une élection organisée par la Haute autorité de I‘audiovisuel et de la communication sur l’ensemble du territoire national, avec l’appui technique de I’organe public en charge de la gestion des élections. »
Comme on le voit, la procédure est à la fois démocratique, transparente et participative et le président de la République n’y participe que partiellement.
Trois membres désignés par le président du Faso dont au moins un juriste et un journaliste ou un spécialiste de la communication ;
Deux membres désignés par le président de l’Assemblée nationale dont au moins un journaliste ou un spécialiste de la communication ;
Trois membres désignés par les associations professionnelles représentatives des médias dont un de la presse écrite ou en ligne, un de l’audiovisuel et un du secteur de la publicité.
Un membre désigné par le président du Conseil constitutionnel »
Là encore, l’influence de l’Exécutif est limitée par celui des organisations professionnelles, de l’Assemblée Nationale et du Conseil Constitutionnel.
En Afrique du Sud, les 8 conseillers et le président de l’Independent Communication Authority of South Africa (ICASA), l’autorité en charge de la régulation de l’audiovisuel, de la gestion des fréquences radioélectriques, des communications électroniques et des services postaux, sont nommés par le ministre en charge du secteur sur recommandation de l’Assemblée Nationale, après un appel public à candidature.
La loi spécifie que les personnes retenues doivent être reconnues pour « leurs opinions mesurées, pour leur engagement pour la liberté d’expression, leur ouverture d’esprit et doivent être représentatives d’un segment significatif de la population sud-africaine ». Elles doivent aussi être qualifiées dans différents domaines et notamment dans l’audiovisuel, les politiques de télécommunication, les technologies de l’information et de la communication, la gestion des fréquences, le journalisme, etc.
Elles doivent en outre s’astreindre à un « Code d’éthique et de déclaration d’intérêt » qui est un guide de déontologie et un rappel des principes de bonne conduite qui s’appliquent aux conseillers vis-à-vis de leurs collègues, de la profession et du public.
Vous avez dit rupture systémique ?
On se souvient que le CNRA a été mis en place par le régime d’Abdoulaye Wade en 2006 alors qu’il se préparait à briguer un deuxième mandat. Le président Macky Sall conservera l’institution en l’état, se contentant d’en confier la présidence dès 2012 au très respecté journaliste Babacar Touré.
Il s’agissait pour lui, comme pour ses prédécesseurs, de changer pour ne rien changer et pour garder en l’état cette « République de lettrés » qui permet cycliquement la transmission en douceur du pouvoir entre élites, en toute démocratie, dans le respect en apparence de tous les droits des citoyens et avec l’assentiment d’une pluralité de médias « indépendants ».
Or voici que le Pastef arrive au pouvoir par effraction, au prix de milliers de libertés confisquées, au prix du sacrifice suprême consenti par des centaines de jeunes citoyens, parce qu’il proclame la rupture avec l’ancien système de domination et d’aliénation !
Qu’il formule même le « Projet » traduit bientôt en « Vision 2050 » décliné en un « Agenda National de transformation à l’horizon 2050 » !
Or il continue à gérer les vies et les libertés des citoyens comme toujours, sans toucher aux institutions dont il a hérité, en usant comme auparavant du pouvoir suprême du président de la République et éventuellement du premier ministre.
Vivement les réformes
Or le scandale du CNRA indique ceci pour qui sait lire et entendre : la rupture promise par le Pastef ne peut pas se faire en recyclant les vieilles méthodes et les institutions de l’ancien régime. Les militants de Pastef nous l’ont signifié très clairement. Il convient à présent de mettre en œuvre, sans tarder, les grandes réformes annoncées par l’Agenda National de Transformation pour sa phase 1 en cours.
Il s’agit d’engager maintenant la réforme des institutions, la réforme budgétaire et celle foncière.
Les dirigeants et cadres de Pastef doivent se convaincre que c’est maintenant que la réalisation de ces grandes réformes doit être mise en œuvre sans plus tarder. C’est la condition sine qua non de la réussite de notre Projet.