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29 novembre 2024
International
PAR Ibra Pouye
LES TRENTE PREMIERS JOURS DE DIOMAYE
Entre réformes de l'administration, assainissement de la justice, lutte contre la corruption et redressement de l'agriculture, le nouvel exécutif affiche une ambition sans faille pour sortir le Sénégal de la précarité
Prise de fonction dans la foulée, à la bonne franquette et dans une ambiance moins festive à laquelle est habitué désormais le peuple. Parce qu’il est des urgences et que tout est urgence dans ce Sénégal-là. Dès sa prise de fonction, le mot rupture sonne tel l’hallali. Le signe d’une nouvelle ère de gouvernance marquée par la vertu et la sobriété. Gages de stabilité et de sécurité. En effet ce pays, le Sénégal, dont la santé est très fragile, a besoin de calme comme l’est le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Sans le génie de son peuple, le Sénégal allait tout droit dans le mur et tomberait dans l’abîme des démons qui ont très longtemps semé le désordre dans cette Afrique, abonnée aux guerres civiles, aux assassinats de civils et de politiques, aux coups d’État et tutti quanti. En effet, les Sénégalais savent choisir et ils ont choisi le tandem Diomaye-Sonko ; deux sœurs, Aguène et Diambogne, une sérère et une jola, liées à jamais par l’histoire d’une nation. Ainsi sont brassés les sénégalais dans leur ensemble et dans leur essence.
La rupture, les nominations aux postes de ministres et de directeurs généraux
Le Sénégal revient de très loin à l’aune d’une élection qui pouvait faire tanguer le pays mais que nenni. Parce que simplement ce peuple est habitué à voter et que l’administration est une machine rodée pour tout processus électoral. Rupture actée, place aux nominations de ministres et de postes-clés dans l’administration. Nul besoin de parler, il suffit de regarder pour comprendre que la rupture est en train d’être consommée tranquillement et sûrement par le gouvernement et par la population. Aux passations de service, la sobriété a fait place à la bamboula d’autrefois. Le président Faye, dans ses adresses à la nation et dans les différents conseils de ministre, ressasse les mots ; sobriété, disponibilité, probité, compétences et exemplarité. Un gouvernement de combat et non de mauvais fantassins. Parce que tout est urgence dans ce beau petit pays spécial. Face aux contempteurs du gouvernement en place, il est de bon aloi de leur dire et de leur répéter que savoir gouverner c’est gouverner avec celles et ceux ayant porté le combat même si l’ouverture est doctement prônée. Parce qu’une nation a besoin de toutes ses filles et de tous ses fils.
L’administration publique
Aussitôt investi, le président BDDF, comme l’appelle une bonne frange de la population, s’est adressé par lettre à l’ensemble des fonctionnaires et des agents de la fonction publique, leur demandant d’être les acteurs de la transformation de leurs environnements professionnels en les rendant plus sains et plus transparents dans toutes les politiques publiques. Une belle lettre et savamment écrite à saluer parce qu’elle est engagée et patriotique. Aux fonctionnaires et agents de l’État de l’appliquer sur le terrain même si l’abstrait a des fois quelques soucis à coller à la réalité du terrain. L’administration sénégalaise et la corruption, une vieille histoire.
La bombe foncière
Sentant le pays miné à tous les niveaux et ressemblant à une vieille friche, le président Bassirou Diomaye Faye a pris le soin de faire une visite inopinée dans une zone où le foncier est une bombe à retardement, Mbour4, une extension de la région de Thiès. Sur place, les images parlent d’elles-mêmes. Une razzia des terres par les anciens barons de feu le régime du président Macky Sall. Dans une indignation assez contenue, le président a déversé sa colère. Une colère saine sur les prédateurs terriens de l’ancien gouvernement et il répète que cela ne restera pas impuni. Les jours qui arrivent risqueront d’être tumultueux pour certains ayant perdu le sommeil du juste depuis quelques jours.
D’une justice de Coumba am nday ak Coumba amoul nday à une justice plus équitable
Parler de la justice, c’est parler des nominations ressemblant à des couperets. En effet, il faut savoir sanctionner froidement pour pouvoir avancer sinon les mêmes pratiques se répètent. Le tonneau des Danaïdes est un exemple frappant. Moderniser la justice, c’est lui ôter toutes les souillures et de l’éloigner des cercles politiques parce que la justice sénégalaise a toujours été inféodée au pouvoir en place. D’où la résilience du peuple ayant toujours bon dos. Pour promouvoir la bonne gouvernance et la reddition des comptes, le président mise sur une justice plus équitable voire plus juste. Savoir sanctionner est une demande sociale. Que tout voleur de deniers publics paie le prix de son forfait. Une société doit savoir sanctionner et pardonner aussi ou disparaître. L’impunité est un crime contre le peuple et cela le président le sait.
Nos amis, les lanceurs d’alerte
En effet, le président Bassirou Diomaye Faye ouvre une nouvelle ère avec la protection des lanceurs d’alerte dans ce pays qu’on qualifie de malentendu où tout est melting-pot. Il n’est point d’encourager la délation mais de rendre la gestion des deniers publics et des politiques publiques transparentes. Pour lui, l’argent du contribuable est sacré et nul n’a le droit de se l’approprier tout seul. Pour qui connaît le sénégalais, les mots transparence et bonne gouvernance ne font pas partie de son vocabulaire. D’où la nécessité urgente et absolue d’éduquer et de rééduquer les masses.
La baisse du coût de la vie, l’amélioration du panier de la ménagère et l’emploi des jeunes
Dans un pays où tout semble voué à l’échec et que les jeunes sont tentés par l’émigration clandestine, le président Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko veulent mettre le curseur sur la réduction du coût de la vie, l’augmentation du pouvoir d’achat des sénégalais et l’emploi des jeunes sensibles aux sirènes de l’émigration. Un bon processus de toutes ces réformes utiles passera in fine par la dissolution de l’Assemblée nationale d’ici la fin de 2024 et avec l’organisation de nouvelles élections. Et vivement les législatives avec une majorité du camp présidentiel à l’Assemblée nationale. Et le pays s’en portera mieux.
L’Afrique, une des priorités du projet
Dans le projet, l’on sent et sait que le continent africain reste une priorité pour l’exécutif. Quelques jours après son investiture, le président Faye s’est rendu concomitamment en Mauritanie, en Gambie et en Guinée-Bissau. Question de géopolitique oblige. D’abord les voisins africains et les hôtes étrangers après. Un Sénégal souverain et prospère dans une Afrique en progrès. Cela passe de commentaire et le peuple applaudit à faire rompre la passerelle.
Jeunesse et agriculture
Avant toute forme d’industrialisation, le Sénégal devrait avoir sa souveraineté alimentaire parce qu’il a trop misé sur l’import qui ne nous rapporte peu ou prou. Ce pays, pour se développer, ne doit pas être un pays de services. Nous ne sommes pas à l’image de la France qui peut se prévaloir de ses missions de service. Nous devons faire appel à cette jeunesse et l’encourager à envahir champs et villages par la création de coopératives de cultivatrices et de cultivateurs. Vivement les vacances patriotiques où le Premier ministre Ousmane Sonko devra jouer un rôle éminent, le bâton de pèlerin à la main. En effet, cette année, la distribution des semences est supervisée voire sous haute surveillance des forces de l’ordre et l’on comprend finalement comment en quatre ans, de 2019 à 2023, plus de 300 milliards de Cfa consacrés à l’agriculture ont été dilapidés voire volés.
Renégocier les contrats miniers
Champ de ruines et nébuleuse entourent les contrats signés entre l’État du Sénégal et quelques multinationales du pétrole et du gaz. Ce coup de Jarnac de Macky Sall marque le sceau de la haute trahison parce que renégocier lesdits contrats retarderait l’exploitation de ces gisements chers au développement du Sénégal et ferait souffrir davantage notre économie déjà à terre.
La France et l’exécutif sénégalais
L’histoire du Sénégal et de la France est jalonnée d’amour et de haine mais restera toujours sur fond de moi je t’aime moi non plus. Mais ce sont deux pays qui finiront toujours par se comprendre et que le mot de trop du colonisateur n’est plus et que malheur aux vaincus n’existe point dans ce 21e siècle. En tous les cas, la rupture d’avec les pratiques de l’ancien régime est consommée. Pour le moment, Emmanuel Macron attend comme dans la fièvre d’un samedi soir le président Diomaye Faye fouler le sol de l’Élysée. Mais ce président, très différent de ses prédécesseurs, préfère l’air sec de ses voisins qu’à celui de la France même si cette dernière est notre premier partenaire commercial et est bien ancrée chez nous.
Le duo Diomaye moy/est Sonko trace sa route et est loin de la clameur sournoise et des chiens qui aboient. On leur souhaite, on se le souhaite à nous, Sénégalais, de réussir le projet et que le Sénégal en sorte grandi, souverain et prospère dans une Afrique en progrès. Que ces trente premiers jours soient le fruit de ces cinq prochaines années et au-delà. Je ne saurais terminer sans dire merci à deux ainés, Kaccor bi, cette si belle plume savante encore en activité et à Pape M. Touré, ancien fonctionnaire international, jouisseur de ses bons vieux jours sous l’ombre des cocotiers, dans la douceur des niayes.
LE LOURD PRIX DE LA VÉRITÉ POUR LES JOURNALISTES AFRICAINS
Le "bon journalisme peine et vit péniblement" tandis que son antithèse prospère, "toujours compt[ant] sur la généreuse part du fruit de la corruption" octroyée par "une branche gangrenée du pouvoir politique"
(SenePlus) - Dans un éditorial percutant diffusé sur les ondes de RFI le 4 mai 2024, Jean-Baptiste Placca a soulevé une question fondamentale : qu'en est-il de la liberté de la presse en Afrique ? Prenant appui sur une interview accordée la veille par le journaliste camerounais Haman Mana à Christophe Boisbouvier, l'éditorialiste dresse un constat saisissant de la situation.
Le témoignage de Haman Mana, affirme Placca, "nous ramène à ce que l'on observe dans nombre d'autres pays sur le continent, le meilleur, de temps à autre, et le pire, trop souvent, malheureusement." Son propos révèle un journaliste courageux, une voix parmi les quelques-unes qui osent s'élever face à l'adversité.
Placca souligne qu'il faudra constituer une "masse critique" de ces voix dissidentes pour rendre à la presse africaine "la place irréversible qu'elle mérite." Mais l'existence même de ces journalistes est déjà, admet-il, "un motif d'espérance, dans un environnement où le pire, triomphant d'arrogance et de cupidité, a une fâcheuse tendance à vouloir éclipser le meilleur."
Reprenant la métaphore employée par Mana, il oppose ainsi "l'eau propre" d'un journalisme intègre à "l'eau sale" d'une "presse à gages" vénale. Cette dernière, dénonce Placca, déploie "à des fins mercantiles, [son] zèle et [son] talent au service de causes douteuses, sinon mafieuses".
Il salue le courage de Haman Mana d'avoir cité "le commanditaire présumé de l'assassinat de Martinez Zogo", le présentant comme l'incarnation de ces "mercenaires de la plume" dénoncés jadis par l'écrivain Mongo Beti.
Face à ces "Al Capone de la rotative", les véritables journalistes se doivent de "faire œuvre de salubrité publique" en dénonçant les détournements de fonds qui privent les populations des services essentiels. Mais en retour, poursuit Placca, "le journaliste de la 'presse à gages' s'emploie à jeter le discrédit sur [leur] travail".
Dans cette lutte inégale, le "bon journalisme peine et vit péniblement" tandis que son antithèse prospère, "toujours compt[ant] sur la généreuse part du fruit de la corruption" octroyée par "une branche gangrenée du pouvoir politique". Ce constat implacable résonne dans le destin tragique des journalistes qui "meurent courageusement pour la liberté de la presse", à l'opposé de ceux "prêts à tout pour des gains faciles et une gloire à bon marché".
Face à cette réalité d'une "réelle gravité", Jean-Baptiste Placca appelle à approfondir le débat, pour que la presse cesse d'être "un instrument au service de quelques intérêts égoïstes". Son ambition ? Qu'elle devienne au contraire "le moteur de l'État de droit, de la démocratie et du développement des nations".
MAROC- NGALLA SYLLA N’EST PLUS L’ENTRAÎNEUR DE L’ÉQUIPE NATIONALE DE BEACH SOCCER
Le technicien sénégalais reste dans la direction technique nationale de la FRMF. En effet, la Fédération Marocaine a décidé de lui confier les sélections des jeunes catégories.
La Fédération Royale Marocaine de Football a décidé de ne plus confier l’équipe nationale de Beach Soccer au technicien sénégalais Ngalla Sylla a appris wiwsport, ce vendredi.
La FRMF a effectué des changements concernant l’attelage technique de certaines sélections nationales. Ainsi, elle a fait appel au coach Gilberto Da Costa De Souza, vainqueur de la Coupe du Monde avec le Brésil en 2017, pour diriger la sélection nationale de Beach Soccer qui se prépare au rendez-vous africain en octobre prochain en Égypte.
Ainsi, Ngalla Sylla qui tenait les rênes de l’équipe depuis avril 2022 n’est plus le sélectionneur du Maroc. Toutefois, le technicien sénégalais reste dans la direction technique nationale de la FRMF. En effet, la Fédération Marocaine a décidé de lui confier les sélections des jeunes catégories.
Une décision qui survient au moment où l’équipe nationale du Sénégal est sans sélectionneur depuis son retour de la Coupe du Monde. Ngalla Sylla va-t-il continuer dans le projet ambitieux du Maroc ou rentrer au bercail ?
AMINATOU SAR, NOUVELLE COORDONNATRICE RÉSIDENTE DES NATIONS UNIES AU BÉNIN
Mme Sar compte plus de 16 années d’expérience dans les domaines des droits humains, du développement et de la communication, dans des bureaux nationaux et régionaux.
Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, António Guterres, a nommé Aminatou Sar Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Bénin, avec l’approbation du gouvernement hôte. Mme Sar compte plus de 16 années d’expérience dans les domaines des droits humains, du développement et de la communication, dans des bureaux nationaux et régionaux ainsi que dans des programmes multi-pays.
Elle a, par ailleurs, travaillé avec plusieurs organisations non gouvernementales internationales en tant que Directrice du centre de PATH pour l’Afrique de l’Ouest et Directrice Pays du Sénégal avec Plan International et Amnesty International, promouvant les droits de l’enfant et l’éducation en faveur des droits humain dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, centrale, australe et orientale.
Championne des droits des femmes et des filles, Mme Sar est titulaire d’un diplôme supérieur en journalisme. Elle est issue de la 22e promo du Cesti.
PAIX EN RDC ET RCA, 540 GENDARMES SÉNÉGALAIS DÉPLOYÉS
Selon, le numéro 2 du Général Martin Faye, 540 éléments seront déployés du 08 au 12 Mai prochain vont relever leurs camarades qui étaient dans ces lieux d’opérations pendant un an.
Dans le cadre des missions de MONUSCO et MINUSCA, la gendarmerie sénégalaise a décidé de déployer 540 éléments pour le rétablissement de la paix à Centrafrique et en République Démocratique du Congo. Ces trois contingents dont les deux seront en RDC ont reçu le drapeau national du Sénégal des mains du Général Papa Diouf, Haut commandant en second de la gendarmerie nationale. Selon, le numéro 2 du Général Martin Faye, 540 éléments seront déployés du 08 au 12 Mai prochain dont 109 femmes qui vont relever leurs camarades qui étaient dans ces lieux d’opérations pendant un an.
Le Général Diouf d’expliquer que tous ces gendarmes qui seront dans ces missions sont choisis dans un processus transparent et durant trois mois, ils ont bénéficié d’une formation dans le centre d’entraînement de la gendarmerie pilotée par une équipe d’inspection des Nations Unies. Ces gendarmes sénégalais, informe le Général Papa Diouf, auront pour missions de protection des civiles, de garantir la sécurité de l’État dans les terrains où ils seront déployés.
Pour le commandant Khaly Boye qui a reçu l’emblème national et qui dirige l’un des contingents qui seront en République Démocratique du Congo: “Nous avons entendu les conseils et recommandations du Général Diouf et nous nous donnerons corps et âme pour la réussite de cette mission qui nous est confiée. On va veiller pour maintenir le rang du Sénégal dans ses missions de maintien de la paix.”
LA CPI DÉNONCE DES MENACES CONTRE SON ENQUÊTE ISRAÉLO-PALESTINIENNE
Dans un communiqué alarmant publié vendredi, la Cour pénale internationale (CPI) a dénoncé les "tentatives d'entraver, d'intimider ou d'influencer indûment ses responsables" et appelé à une "fin immédiate" de ces agissements
(SenePlus) - Dans un communiqué alarmant publié vendredi, la Cour pénale internationale (CPI) a dénoncé les "tentatives d'entraver, d'intimider ou d'influencer indûment ses responsables" et appelé à une "fin immédiate" de ces agissements, selon les dépêches de l'AFP. Sans désigner nommément les auteurs de ces menaces, la mise en garde vise manifestement Israël, dans un contexte de vives tensions autour de l'enquête ouverte par la Cour sur d'éventuels crimes de guerre commis dans les territoires palestiniens.
"Cette indépendance et cette impartialité sont toutefois mises à mal lorsque des individus menacent de prendre des mesures de représailles contre la Cour ou contre le personnel de la Cour" en lien avec des "décisions" relevant de son mandat, a ainsi déploré le bureau du procureur en chef Karim Khan, cité par l'AFP.
Les services de M. Khan ont refusé de préciser qui était visé, mais tout porte à croire qu'il s'agit bien d'Israël. Comme l'a rapporté Le Monde, "des responsables israéliens ont déclaré au New York Times s'attendre à ce que la CPI délivre des mandats d'arrêt contre des membres du gouvernement israélien en lien avec les opérations militaires menées par Israël à Gaza".
Le président israélien Isaac Herzog a d'ores et déjà dénoncé "un danger pour les démocraties" si des dirigeants israéliens étaient inculpés par la Cour. Une étape que le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a jugé viser à "menacer les dirigeants et soldats d'Israël, essentiellement pour paralyser la capacité d'Israël à se défendre", selon les informations du quotidien français.
Signe des tensions extrêmes, la Maison Blanche elle-même, pourtant très critique de l'enquête de la CPI, a dû condamner "toute menace ou intimidation de responsables publics, dont des fonctionnaires de la CPI". Tout en rappelant que "les Etats-Unis ne soutiennent pas cette enquête" qu'ils jugent hors de leur ressort, comme l'a rapporté l'AFP.
Ce bras de fer inédit entre la Cour pénale internationale et l'Etat hébreu, sur fond d'escalade militaire à Gaza, illustre les défis croissants dans la mise en oeuvre de la justice pénale internationale. La menace de représailles brandie par Israël constitue une attaque sans précédent contre l'indépendance et l'autorité d'une institution certes imparfaite, mais gardienne des principes universels du droit humanitaire.
MALI, LES GROUPES SÉPARATISTES FORMENT UNE NOUVELLE COALITION
"L'un des objectifs premiers et majeurs de la nouvelle structure est d'arracher par toutes les voies un statut politique et juridique pour le territoire de l'Azawad".
Les principaux groupes séparatistes qui affrontent les forces gouvernementales dans le Nord du Mali ont annoncé qu'ils formaient une nouvelle coalition et nommé une figure indépendantiste à leur tête, selon un communiqué rendu public jeudi.
Les représentants du Cadre stratégique permanent (CSP), une alliance de groupes armés séparatistes à dominante touareg, ont annoncé à l'issue d'une réunion qui s'est déroulée fin avril la création d'une "nouvelle structure avec pour finalité de parvenir à la création d’une seule entité politique portant les revendications du peuple de l’Azawad", nom du territoire revendiqué par les indépendantistes dans le Nord du Mali.
Les groupes armés séparatistes ont perdu le contrôle de plusieurs localités du Nord fin 2023 après une offensive de l'armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l'Etat central.
"L'un des objectifs premiers et majeurs de la nouvelle structure est d'arracher par toutes les voies un statut politique et juridique pour le territoire de l'Azawad", précise le texte, dont les auteurs appellent les "forces vives de l’Azawad (…), à se donner la main et à se mobiliser pour défendre leur existence sur leur territoire".
Le CSP, ou Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) réunissait depuis sa création en 2021 la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), dont les groupes se trouvent désormais en conflit ouvert avec Bamako, et des mouvements restés fidèles au régime qui avaient annoncé leur retrait du CSP en septembre.
Selon le communiqué publié jeudi, la nouvelle alliance, appelée Cadre stratégique permanent pour la défense du peuple de l'Azawad (CSP-DPA), est présidée par Bilal Ag Acherif, une figure des indépendantistes et adversaire historique du gouvernement central, qui a fait l'objet de sanctions financières émises par les autorités maliennes au mois de mars.
Le Mali, pays pauvre et enclavé au cœur du Sahel, est plongé dans une crise multiforme depuis le déclenchement, en 2012, d'insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord. Des militaires ont pris le pouvoir par un coup d'Etat en 2020 et ont rompu leur partenariat militaire avec la France, ancienne puissance coloniale, pour se tourner vers la Russie.
FAYE-SONKO FACE AUX PIÈGES DE LA COHABITATION
EXCLUSIF SENEPLUS - La transition en cours sera apaisée ou chaotique selon les considérations des nouvelles autorités en étroite collaboration avec tous les acteurs politiques concernés, sans exclusion - ENTRETIEN AVEC ABDOU FALL
Propos recueillis par Saxewar Diagne |
Publication 03/05/2024
Abdou Fall scrute les priorités du nouvel exécutif dans ce contexte singulier marqué notamment par l'absence de majorité à l'Assemblée nationale. S'il salue certaines initiatives, l'ancien ministre juge qu'il faut d'abord se concentrer sur les réformes institutionnelles et la mise en place des instruments de gouvernance avant d'engager certains dossiers. Le leader du mouvement Alternative citoyenne Andu Nawle appelle à privilégier les logiques de compromis sur la confrontation pour une transition apaisée.
SenePlus : À votre avis, quel impact a eu la récente élection présidentielle sur la scène politique sénégalaise ?
Abdou Fall : Cette élection marque la fin d'un cycle politique et l'avènement d'un autre dans notre pays.Elle a consacré un face-à-face quasi exclusif entre deux blocs politiques. Yewwi et Bennoo ne laissant de la place à aucune force intermédiaire. L'impact réel du ralliement tardif de Wàlu de Karim Wade dans le score du candidat Diomaye Faye est difficile à déterminer. Il en est de même de l‘issue d’une participation du candidat du PDS. Ce qui est en l'état actuel des choses factuel et incontestable, c'est le face-à-face entre les deux blocs : Yewwi d'une part, sous le leadership politique de la paire Diomaye/Sonko et Bennoo d'autre part, que Macky sall a admirablement piloté pendant deux mandats avec tous ses alliés. Une deuxième remarque de fond concerne le décalage entre la présidentielle et les législatives, ce qui était fortement reclamé par l'opposition de l'époque et dont la conséquence aujourd'hui est de nous conduire à une situation de transition inachevée avec un président élu devant démarrer son magistère sur une période relativement longue au pouvoir, dans un cadre institutionnel de cohabitation de fait entre un nouvel exécutif confronté à un parlement qui échappe totalement à son contrôle. Un parlement où la force politique dominante est sous le contrôle de la majorité exécutive sortante. Cette majorite sortante a été certes victime d'un coup de colère retentissant des citoyens-électeurs, phénomène qui mérite une analyse fine de notre camp, mais qui n'en reste pas moinssur plus de la moitié de l'année fortement ancrée au parlement. C’est la même chose concernant les autres institutions politico-administratives du pays. Qu'il s'agisse du Conseil économique, social et environnemental ; et du Haut conseil des collectivités territoriales, ainsi que dans l'écrasante majorité des communes et départements du pays.C'est encore là "un pied de nez" de la démocratie sénégalaise qui appelle à mon avis, une gestion politique avisée, lucide, sereine et très responsable.
À quoi pourrait ressembler en pratique, une telle gestion ?
La politique pour moi, c'est avant tout l'art de gérer le réel, de faire avec le réel, surtout lorsque l’on gouverne. En l'état actuel de la situation politique du pays, il faut à tout prix éviter de faire prévaloir les logiques de rapports de forces sur les logiques de compromis. C'est parce qu’il l'a si bien compris que le président Macky Sall avait pris, à l'approche de l'élection du 24 mars, les mesures courageuses et salutaires porteuses de cette transition ordonnée qui nous vaut le respect et l'admiration du monde. C'est aujourd'hui le président Diomaye Faye et ses amis qui sont en situation de faire la preuve de leur leadership managérial d'un État et d'une nation aussi sophistiqués que les nôtres. Et cette logique de compromis pourrait se résumer en une entente entre les parties concernées par cette situation de cohabitation de fait. Afin de définir ensemble les conditions de gestion sereine de cette délicate période de transition. Une situation tout à fait inédite.
C’est-à-dire ?
Une consultation officielle et tout à fait transparente des leaders et partis concernés au premier chef par cette transition, à savoir les parlementaires et les responsables des principales institutions du pays. Je pense que c'est le moment pour le président nouvellement élu de recourir à la pratique de la concertation avec les leaders politiques et personnalités de bons conseils pour échanger et statuer sur les conditions et modalités de la gestion de cette transition, au niveau du parlement en particulier. Cette transition sera apaisée ou chaotique selon sa prise en charge par les nouvelles autorités en étroite collaboration avec tous les acteurs politiques concernés, sans exclusion. Et J'insiste sur la transparence de cette démarche si elle devait avoir lieu. Pour éviter toute forme de suspicion sur le sens d'une telle initiative. Il est temps dans ce pays, de rompre avec cette conception puérile et infantile de la relation pouvoir/opposition qui n'est conçue qu'à travers des logiques de confrontations. Alors que toute notre histoire politique nous apprend que nos avancées qualitatives ont été toujours réalisées à travers des démarches de compromis. Les stratégies de conflit et de tension ne sont jamais payantes dans le long terme. Pas au Sénégal en tout cas.
Pensez-vous donc qu'il faille revoir la priorité accordée à la réédition des comptes, comme en témoigne le déplacement du président Diomaye Faye à Thiès le 1er mai ?
Ce déplacement n'était pas opportun à mon avis. Il dispose de bien des moyens d'accès aux informations utiles sur le foncier sans personnellement se déplacer. Ce sujet et d'autres de même nature relèvent selon moi d'actes de gestion à des niveaux qui ne doivent impliquer un chef d'État à ce stade des procédures de traitement. Rien ne doit être laissé en rade. Mais pour l'instant, je situe les priorités ailleurs. Pour une équipe au pouvoir qui n'a pas encore fini de s'installer, avec de surcroît un environnement institutionnel aussi délicat et précaire, la sagesse pour ma part aurait consisté à privilégier les conditions d'une sérénité permettant de parachever le processus en cours de mise en place des instruments de gouvernance du pays et de prise en charge des priorités citoyennes les plus pressantes. Je respecte toutefois les choix des autres d'autant qu'ils sont les vainqueurs du moment, ce qui les rend maîtres de la décision.
Le nouveau gouvernement a-t-il réellement les moyens d'implémenter sa politique ?
En tout cas, ils n'ont pas encore tous les moyens de leur politique, au regard de la configuration des forces actuelles en présence au sein des institutions du pays. Le pouvoir exécutif actuel est certes sur une courbe ascendante, mais il porte objectivement des limites que leurs dirigeants devraient bien se garder de perdre de vue. Quoique certains puissent en penser ou dire, les Sénégalais n'ont nulle envie aujourd'hui de retomber, après le soulagement de l’élection du 24 mars dernier, dans l'ambiance des tensions et conflits traversés entre 2021 et 2024. Les gens ont bien conscience des défis à relever dans un contexte de grande complexité des questions fondamentales à traiter et des urgences auxquelles il faut faire face pour encore être embarqués dans de nouvelles aventures sans issue. La priorité c’est, à mon avis, calmer le jeu et créer les conditions du parachèvement des procédures d'accès aux différents leviers de pouvoir. Or encore une fois, les rapports actuels des forces au sein des différentes institutions ne permettent ni à la nouvelle majorité gouvernementale, ni à l'actuelle opposition parlementaire de faire ce qu'elles veulent. Et c'est tant mieux pour la démocratie ! (rires… )
Quelles devraient être ces priorités en termes plus clairs ?
Leur plan d'actions politiques à cette étape ainsi que les urgences sur lesquelles ils sont attendues en termes de prise en charge des soucis premiers des citoyens, il leur appartient d'en décider. C'est par contre sur les aspects en rapport à la République et la nation que nous avons parfaitement notre mot à dire. Ce sont là des sujets qui transcendent les majorités. C'est le cas par exemple des réformes institutionnelles dont certaines sont mises à l'ordre du jour par les évolutions propres à notre histoire politique avec les mutations qui en découlent naturellement au plan institutionnel. Les réaménagements institutionnels dans le sens d'un rééquilibrage des pouvoirs entre le président de la République, l'Assemblée nationale, le gouvernement, sont une exigence incontournable à soumettre à la décision de tous. Car cela dépasse le cadre d'une majorité, par définition transitoire en démocratie. J'avoue que j'attendais le président Diomaye et son gouvernement davantage sur cette question essentielle que sur les Assises de la justice et les lanceurs d'alerte. J'en profite pour attirer fortement l'attention sur certaines propositions portées par certains groupes d'activistes. Tel que j'entends certains parler, ils sont dans la logique de gestion de nos États avec des principes et règles d'organisation non gouvernementales. L'État n'est pas une ONG. L'état est une OG ! Il ne faudrait pas qu'on se laisse entrainer dans le jeu des gadgets politiques de sociétés qui sont bien loin des réalités politiques, économiques et culturelles de nos pays. Je vois la période qui nous sépare des prochaines législatives qui ne peuvent avoir lieu avant l'année prochaine comme une période à mettre à profit pour l'évaluation critique de nos quatre décennies de multipartisme intégral (1981/2024) et de l'écosystème de notre démocratie sources d’avancées certaines avec trois alternances en 25 ans mais qui a aussi révélé bien des travers au niveau des partis, des médias, des syndicats et de la société civile. Des recadrages importants sont à opérer à tous ces nouveaux afin qu'on aille aux prochaines législatives dans des conditions d'une démocratie mise à jour dans ses finalités et son mode de fonctionnement. Ces sujets de fond sont pour moi, le préalable pour le Sénégal du renouveau que nous devrions construire ensemble dans le strict respect des identités politiques de tous. Ce sont là les bons défis à mon avis.
Vous donnez l'impression de n'avoir pas perdu le pouvoir…
Nous avons perdu une bataille,non la guerre.Dans ce face-à-face Yewwi/ Bennoo, nous gardons intactes nos chances d'une gouvernance partagée du pays, le schéma idéal pour conduire le Sénégal dans la voie d'un renouveau politique souhaité manifestement par nos compatriotes dans leur écrasante majorité. Un Bennoo, un wallu et certaines identités poliques remarquables affaiblis serait un gâchis pour les équilibres politiques du Sénégal. L'expérience capitalisée dans les formations politiques de ces deux principaux blocs devraient être mise à profit dans le cadre d'un modèle de démocratie d'équilibre que le Sénégal a aujourd'hui les moyens de promouvoir au bénéfice de la stabilité, de la paix et du développement et au service d'une sous-région stabilisée et d'une Afrique unifiée. Ce sont là pour moi les grands et les bons chantiers que notre large coalition Bennoo doit à présent explorer à la suite d'une évaluation sans complaisance de nos 12 années d'exercice partagé du pouvoir.
Comment votre coalition s’organise-t-elle face à ses dissensions internes apparues au grand jour après le scrutin ?
Je ne nie pas du tout l'existence de ces dissensions dont vous faites état. C'est précisément pour cette raison que je souhaite vivement qu'on procède dans nos rangs à un diagnostic sans complaisance. En insistant sur "sans complaisance". Le président Macky Sall a la responsabilité de rassembler, de réunifier et de moderniser son parti. Lui et ses alliés aux premiers desquels le président Moustapha Niasse, Mme Aminata Mbengue Ndiaye, nos amis des partis de gauche, les principaux courants politiques issus du PDS, tous les leaders de partis et mouvements compagnons historiques doivent à mon avis se retrouver au plus vite pour faire le point sur le chemin parcouru et tracer les lignes de forces de nouveaux schémas d'avenir. Cette perspective qui est en tout cas celle de notre mouvement Alternative citoyenne Andu Nawle qui confirme plus que jamais son ancrage au sein de Bennoo et sa confiance au président Macky Sall.
Le premier gouvernement Faye-Sonko et les récentes nominations à des directions générales présentent un faible nombre de femmes. Cela relève-t-il d’une faute politique ou d’un simple faux-pas que la nouvelle administration pourrait corriger dans le futur ?
Je ne pense pas à priori qu'il s'agisse d'une volonté délibérée de marginaliser les femmes. Certainement un faux-pas comme vous dites, qui sera certainement corrigé prochainement au regard de la clameur provoquée par ce déséquilibre manifeste. Je pense toutefois qu'en cette matière il y a lieu de recommander la prudence. Il peut parfaitement être possible au regard des évolutions profondes de nos sociétés, en particulier au niveau des élites, de se retrouver dans des situations où naturellement la proportion des femmes soit supérieure à celle des hommes dans les postes stratégiques de management. Cette tendance est déjà observable dans certaines sphères de management des grandes entreprises privées ou parapubliques. Et là, je réagis plutôt en enseignant attentif à certaines mutations qui s'opèrent dans les milieux professionnels d'élite dans plusieurs disciplines et métiers. Un sujet intéressant à mon avis sur lequel on pourrait revenir profondément mais dans une perspective d'analyse des mutations sociétales dans le monde et dans nos pays.
Les leaders de Pastef avaient promis des appels à candidatures pour certains postes clés. Les nominations récentes représentent-elles une rupture de promesse ou une mesure exceptionnelle nécessaire pour des résultats rapides ?
Sur ce sujet et sur d’autres, les engagements pris n'ont pas toujours obéi à un examen sérieux et approfondi de leurs conséquences réelles en termes de gouvernance. Les démocraties ont toutefois prévu une marge de tolérance sur la part de démagogie et de populisme auxquels on se laisse souvent aller lorsqu'on n'est pas en situation effective de décision. Sans donner dans la prétention, certaines annonces font sourire pour des personnes qui ont un tant soit peu l'expérience du pouvoir. Le Professeur Cheikh Anta Diop dans certains de ses articles d'avant nos indépendances appelait les intellectuels et hommes politiques africains à la sagesse de comprendre que la bonne volonté et les bonnes intentions sont loin de suffir pour opérer les transformations qualitatives que nos sociétés étaient en droit d'attendre d'eux une fois l'indépendance acquise. Plus profondément, il invitait à exiger des futurs dirigeants de nos pays qu’ils cultivent le culte absolu de la rigueur et de l'excellence dans tous les domaines. Ces paroles sages et mobilisatrices restent pour nous d'une très grande actualité.
Pour terminer, vous qui êtes un enseignant de formation et de métier, qu'avez-vous pensé de la création à la présidence de la République d'une Direction des affaires religieuses et de l'insertion des diplômés de l'enseignement arabe ?
J'ai du mal à saisir la logique de cette décision, qui me semble contre-productive dans le contexte sénégalais si l'on considère certains aspects historiques et les mécanismes de fonctionnement de notre société. Et puis aucune urgence ne justifie à mes yeux ces décisions. Je pense encore une fois que les concertations nationales sur les questions fondamentales de gouvernance sont le lieu idéal pour aborder sereinement et de façon approfondie les grands sujets du rapport entre nos institutions et les forces motrices de notre société, parmi lesquelles les communautés religieuses de toutes confessions et les intellectuels de culture
PLUS DE 4 MOIS APRÈS LES ÉLECTIONS, LE GOUVERNEMENT SE FAIT ATTENDRE EN RDC
Ces délais ne sont pas exceptionnels dans le vaste pays aux équilibres régionaux complexes, habitué aux interminables marchandages politiques.
Plus de quatre mois après la réélection de Félix Tshisekedi à la présidence et un mois après la nomination d'une Première ministre, le nouveau gouvernement se fait attendre en République démocratique du Congo, sur fond de grave crise sécuritaire dans l'Est.
Ces délais ne sont pas exceptionnels dans le vaste pays aux équilibres régionaux complexes, habitué aux interminables marchandages politiques. Mais compte tenu de "la majorité très claire" de Félix Tshisekedi et des "urgences" à gérer, "on aurait pu s'attendre à plus de célérité", note pour l'AFP le politologue Christian Moleka.
"La sortie du gouvernement, c'est un moment de partage de gâteau, certainement que les politiciens s'arrangent pour éviter les frustrations", commente de son côté Brandon, fonctionnaire de 33 ans, rencontré jeudi matin sur le chemin de son travail à Kinshasa. "Malheureusement, cela se fait sans tenir compte de la population", juge le jeune homme.
Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, a été réélu haut la main dès le premier tour de la présidentielle du 20 décembre, avec plus de 73% des voix, et les partis de son "Union sacrée" ont raflé quelque 90% des sièges de députés nationaux aux législatives organisées le même jour. Officiellement investi pour un nouveau mandat de cinq ans le 20 janvier, le président recevait un mois plus tard, le 21 février, la démission de son Premier ministre Sama Lukonde, en poste depuis 2021, et chargeait l'équipe sortante d'expédier les affaires courantes.
Le 1er avril, la ministre du Plan, Judith Suminwa Tuluka, était nommée Première ministre, première femme à occuper ce poste en RDC. Depuis lors et après avoir été dûment félicitée par toutes les forces vives du pays, elle consulte. Parallèlement à ces conciliabules, d'autres avaient lieu au Parlement et se sont prolongés eux aussi, y compris au sein de l'Union sacrée qui a dû organiser des primaires pour choisir entre trois hommes son candidat à la présidence de l'Assemblée nationale.
En effet, tout en ayant une majorité écrasante, l'Union sacrée "est une nébuleuse, sans pivot clair", explique Christian Moleka. Le parti de Félix Tshisekedi (l'Union pour la démocratie et le progrès social - UDPS) a certes une centaine de sièges, mais "le reste est éclaté en petits regroupements, et il faut négocier le quota pour chacun d'eux", poursuit le coordonnateur de la "dynamique des politologues" (Dypol) de RDC. "Il y a plus de 900 partis politiques au Congo", rappelle-t-il.
Finalement, Vital Kamerhe, ministre de l’Économie dans le gouvernement Lukonde, a été choisi le 23 avril comme candidat de la majorité pour le "perchoir", poste qu'il a déjà occupé de 2006 à 2009 sous le régime de l'ex-président Joseph Kabila. Son élection n'est plus qu'une formalité. Mais celle-ci et la composition du bureau définitif de l'Assemblée nationale traînent elles aussi, pendant que le long cycle électoral enclenché en fin d'année dernière s'est poursuivi cette semaine, avec l'élection indirecte des sénateurs et des gouverneurs de provinces.
Techniquement, le gouvernement pourrait être formé avant le bureau de l'Assemblée, mais la Première ministre devrait alors attendre pour pouvoir présenter son programme aux parlementaires et obtenir un vote de confiance. En attendant, "le gouvernement sortant ne peut pas engager grand-chose, le pays est en mode de pilotage automatique", relève Christian Moleka.
Pour son second mandat, le président Tshisekedi a décliné son programme en six priorités: création d'emplois, augmentation du pouvoir d'achat, diversification de l'économie très dépendante du secteur minier, accès aux services de base, modernisation du pays et, point crucial, sécurité.
L'Est de la RDC est en proie depuis trente ans aux violences de nombreux groupes armés et connaît un pic de crise avec la résurgence fin 2021 de la rébellion du M23 ("Mouvement du 23 mars"). Soutenus par le Rwanda voisin, ces rebelles occupent de larges pans de territoire dans la province du Nord-Kivu et continuent de progresser. Ils se sont notamment emparés cette semaine de la cité minière de Rubaya, d'où sont extrait divers minerais stratégiques dont le coltan.
LE PRÉSIDENT FAYE PARTICIPERA AU 15E SOMMET DE L’OCI EN GAMBIE
Ce 15e sommet a pour thème ‘’Promouvoir l’unité et la solidarité par le dialogue pour le développement durable’’.
Dakar, 3 mai (APS) – Le chef de l’Etat sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé, jeudi, en Conseil des ministres qu’il participera au Sommet de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI) prévu samedi et dimanche, à Banjul, en Gambie.
Ce 15e sommet a pour thème ‘’Promouvoir l’unité et la solidarité par le dialogue pour le développement durable’’.
Les experts et les ministres Affaires étrangères sont déjà pied d’œuvre à Banjul pour préparer les documents de travail de la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement.
L’Organisation de la coopération islamique (OCI) compte 57 États membres répartis sur quatre continents. Elle a été fondée en septembre 1969 suite à l’incendie criminel de la troisième mosquée de l’islam (après celles de La Mecque et de Médine), Masjdi Al Aqsa à Jérusalem.
L’OCI vise à protéger et sauvegarder les intérêts du monde musulman en promouvant la paix et l’harmonie mondiales. Ses trois principaux organes sont : le Sommet des chefs d’Etat, le Conseil des ministres des Affaires étrangères (CFM) et le Secrétariat général.
En 2016, l’Organisation s’est dotée d’un plan d’actions décennal axé sur la paix et la sécurité, la Palestine et Al-Qods (Jérusalem), la réduction de la pauvreté, la lutte contre le terrorisme, l’investissement et la finance, la sécurité alimentaire, la science et la technologie, le changement climatique et la durabilité, la modération, la culture et l’harmonie interconfessionnelle, l’autonomisation des femmes, l’action humanitaire islamique conjointe, les droits de l’homme et la bonne gouvernance, entre autres.