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25 novembre 2024
International
par Par Oumar Dia
L’HOLOCAUSTE DES PALESTINIEN.N.E.S, LA BARBARIE OCCIDENTALE ET SON AVATAR ISRAÉLIEN
Depuis 1492, l’Occident a de façon invariable promu et exercé un barbarisme extra-européen à chaque fois qu’il a été amené à rencontrer des humains qui d’après ses propres canons n’en étaient pas véritablement parce que non-Blanc.he.s
L’objectif de ce texte est de montrer qu’au moins depuis 1492, année de la prétendue « découverte » de l’Amérique par l’Europe blanche, de l’expulsion des Juifs et des Arabes d’Espagne, du début de la domination et de l’extermination de l’humanité non-européenne, l’Occident a de façon invariable promu et exercé un barbarisme extra-européen à chaque fois qu’il a été amené à rencontrer des humains qui d’après ses propres canons n’en étaient pas véritablement parce que non-Blanc.he.s. On m’objectera à juste raison : quel rapport avec l’holocauste en cours en Palestine perpétré par un peuple qui fut lui-même une très grande victime de la barbarie occidentale ? Si a priori l’évocation de la nature intrinsèquement barbare de l’Occident semble sans rapport avec l’holocauste des Palestinien.n.e.s, un examen attentif de son mode de déploiement et de ses différentes formes d’adaptation montre qu’il en est tout autrement.
Depuis 1492, l’ordre du monde est rythmé par une domination occidentale privilégiant les Blanc.he.s comme personnes à part entière et réduisant les non-Blanc.he.s au statut de sous-humain.e.s, voire de non-humain.e.s. Sur le plan moral, le fondement de ce système de domination occidentale consacrant, selon l’expression de Charles Mills, la suprématie blanche sur tous les autres peuples est à trouver dans cette sorte de conscience morale et politique à double standard des agents moraux blancs selon laquelle tou.t.e.s les humain.e.s ne se valent pas. C’est cette conscience morale à double standard qui a été transposée aujourd’hui de façon décomplexée dans le cadre de l’extermination des Palestinien.n.e.s par les Israélien.ne.s. Par exemple, pour Israël et ses soutiens occidentaux, la liberté d’un.e. otage palestinien.ne ne vaut pas celle d’un.e otage israélien.ne. Et la vie d’un.e palestinien.ne ne vaut pas non plus celle d’un.e israélien.ne. Fondant leurs actions et leurs pratiques sur une sorte de contrat racial pour parler comme Charles Mills et qui privilégierait les Blanc.he.s et les Juifs blanchis en échange d’une absolution de l’Europe de sa responsabilité dans l’Holocauste des Juifs, l’Occident d’abord, puis Israël européanisé se sont criminellement attribués le droit de perpétrer sur des non-Blanc.he.s des génocides, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Ce droit criminel, qui était détenu exclusivement par l’Occident depuis 1492, a été étendu en 1948 à Israël à l’occasion de sa création marquée par l’une des réécritures les plus significatives du Contrat racial. Bref, pour se racheter de l’Holocauste des Juifs commis non pas dans des contrées extra-européennes et sur d’autres peuples comme les précédents holocaustes mais sur des citoyen.ne.s européens même s’ils étaient traités en inférieurs, l’Occident a tout simplement passé un marché tacite mais cynique avec Israël qu’il a européanisé et dont il a blanchi les citoyens.ne.s. Devenu ainsi membre à part entière du camp des barbares et profitant de l’extension du contrat racial aux Juifs devenus ainsi des Blanc.he.s naturellement privilégiés, Israël acquit le droit criminel de commettre des génocides, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité sur des Palestinien.n.e.s réduit.e.s à l’état de peuple colonisé. Mais pour prouver le lien entre l’holocauste des Palestinien.e.s par Israël et ceux de 1492 à 1948 par l’Occident, faisons un détour historique par les grands moments de la barbarie extra-européenne sur les peuples non-européens.
1492 est, avons-nous rappelé, le point de départ historique de la barbarie extra-européenne sur les peuples non-Blancs. Fondée, comme l’écrit à juste raison Susan Opotow dans Moral, Exclusion and injustice, sur une moralité de l’exclusion où certains individus ou groupes sont perçus comme étant à l’extérieur des limites dans lesquelles les valeurs morales, les règles et les considérations d’équité sont appliquées, l’idée clairement eurocentriste et fausse d’une « découverte de l’Amérique » par l’Europe ne pouvait donner lieu dans son incarnation historico-politique qu’aux pires génocides et aux pires holocaustes sur les populations non-européennes trouvées ou transportées sur place. Réduite, conformément à la conscience morale et politique à double standard des agents moraux blancs au statut de sous-personnes, la population autochtone des Amériques allait être massacrée par les envahisseurs blancs à 95%. Le nombre de victimes de ce premier et plus grand holocauste (cf. David Stannard, American Holocaust) de l’histoire de la barbarie occidentale extra-européenne est estimé par certains à près de cent (100) millions de victimes. Après avoir complètement décimé la population autochtone des Amériques, l’Occident barbare institua la traite transatlantique en esclavagisant des Africain.e.s déporté.e.s de leur terre natale à destination de l’Amérique où des Blanc.he.s naturellement privilégié.e.s avaient besoin d’esclaves à leur service. Le bilan de l’esclavagisation des Africain.e.s, qui peut être considéré comme un holocauste au ralenti comparé à celui dont les populations autochtones d’Amérique avaient été préalablement victimes, est estimé entre trente (30) et soixante (60) millions de victimes. À ces deux plus grands holocaustes qui n’avaient posé aucun problème à la conscience morale blanche à double standard, il faut ajouter les dix (10) millions de morts du colonialisme belge au Congo, l’extermination presque complète des Aborigènes en Australie et des Bochimans en Amérique du Sud, le demi-million de morts du massacre colonial français en Algérie, etc. Et conformément au dogme de la barbarie extra-européenne en vigueur depuis 1492, tous ces holocaustes avaient été perpétrés ailleurs que dans le périmètre auto-désigné de la civilisation, à savoir l’Europe. Ce qui les faisait passer pour normaux auprès des membres de la race supérieure à savoir les Blanc.he.s. Pour justifier ces abominables holocaustes, les Blanc.he.s privilégié.e.s qui en vivaient et en tiraient profit avançaient comme raison la prétendue non-humanité des peuples qui en avaient été les victimes ; présentées comme des « vermines » ou des « bestioles » dont il était de leur devoir « moral » de les éradiquer. C’est la même logique qui allait prévaloir lors du génocide des Juifs d’Europe traités, comme les Autochtones d’Amérique et les Africain.e.s esclavagisé.e.s, de sous-humains ou de non-humains pendant une très longue période par une Europe blanche raciste et antisémite. Nous savons que pendant la deuxième guerre mondiale, six (6) millions de Juifs avaient été exterminés dans les camps et ghettos d’Europe (et non hors d’Europe) ainsi que des millions de membres d’autres races « inférieures » comme les Roms, les Slaves, etc. Mais la particularité de l’Holocauste des Juifs par rapport aux holocaustes antérieurs, c’est que pour la première fois depuis 1492, la barbarie européenne était exercée en Europe même. Si l’Holocauste des Juifs par ce qui était jusqu’alors la « blanchité » est incontestable et n’est donc pas à minimiser, c’est à tort qu’il est régulièrement présenté par les bourreaux des Juifs eux-mêmes réécrivant le contrat racial comme le plus grand, voire l’unique holocauste de l’histoire. Quand, à son sujet, l’historien américain Arnaud Mayer s’interroge en écrivant Why did the Heavens not darken ? (Pourquoi les cieux ne se sont pas assombris ?), il fait très clairement un choix sélectif et discriminatoire. Une telle interrogation, sélective et discriminatoire, trahit ce que Charles Mills décrit comme un « eurocentrisme climatique qui ne reconnaît pas que le ciel ne souriait jusque-là qu’à la seule Europe ». Le caractère sélectif et discriminatoire de l’approche de Mayer dans sa hiérarchisation inversée des holocaustes perpétrés par l’Europe blanche est attesté par ces propos extraits de son ouvrage Why did the Heavens not darken ? dans lesquels il déclare : « Le malheur qui frappa les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale semble, à première vue, unique dans son époque et sans précédent dans l’histoire. On est porté à croire que ce malheur fut si extraordinaire et si atroce qu’il dépasse complètement les bornes de toute autre expérience humaine. S’il en est ainsi, il ne sera jamais possible aux historiens de le reconstituer et de l’interpréter, encore moins de le comprendre ». Ces propos de Mayer ne constituent pas seulement une inversion de la hiérarchie des différents holocaustes mais trahissent également une amnésie blanche quant au véritable bilan de la barbarie européenne sur des non-Blanc.he.s. L’amnésie manifestement délibérée de Mayer va d’ailleurs jusqu’à l’amener à se poser la question de savoir comment il peut y avoir de la poésie après Auschwitz. Cette question, liée au projet post-1945 de réécriture du Contrat racial qui excluait jusque-là les Juifs du système de privilèges de la blanchité et du droit criminel de commettre des génocides, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, est clairement discriminatoire en ce qu’elle fait l’impasse sur d’autres holocaustes pourtant pires que la Shoah. Pour les descendants de tels holocaustes, l’autre question qui ne peut pas ne pas être posée d’après Charles Mills et que Mayer semble délibérément ignorer dans sa démarche discriminatoire est : « comment a-t-il pu y avoir de la poésie avant Auschwitz, après les charniers en Amérique, en Afrique, en Asie, etc. ? » A cette question légitime des descendants des victimes des pires holocaustes de l’histoire, d’éventuels rescapés du génocide des Palestinien.n.e.s ajouteront probablement celle-ci : comment peut-il continuer à y avoir de la poésie après la « solution finale » de Netanyahu à Gaza ?
Liée à la conscience morale et politique à double standard des agents moraux blancs et/ou des Juifs blanchis, la question discriminatoire de Mayer de savoir s’il n’était pas indécent de s’adonner à de la poésie après Auschwitz visait en réalité un double objectif : d’une part, absoudre l’Occident de sa culpabilité totale dans l’Holocauste des Juifs d’Europe et d’autre part européaniser Israël en blanchissant ses citoyen.ne.s. Une telle lecture peut être confortée par les déclarations de Netanyahu de 2016 dans lesquels il affirmait que Hitler n’avait pas l’intention d’exterminer les Juifs d’Europe et que l’idée lui avait été plutôt suggérée par le Mufti de Jérusalem. S’il faut concéder à Mayer que compte-tenu de la nature intrinsèquement barbare de l’Occident vis-à-vis de tout ce qui ne lui ressemble pas, le « judéocide » n’était pas quelque chose de fortuit, c’est-à-dire une anomalie dans le développement de la blanchité, il y a lieu de lui opposer que sa présentation comme unique en son genre obéit à une raison cachée, inavouée et inavouable : l’emploi du contrat racial envers des Européens (même de seconde zone) et de surcroît sur le sol européen. S’il est hors de question de diminuer l’horreur de l’Holocauste des Juifs ou de le relativiser, on ne peut pas, par contre, en toute honnêteté adhérer à l’idée de son caractère prétendument singulier. L’Holocauste des Juifs est certes un des maux absolus dont les Humain.e.s ont été capables mais il faut reconnaître que son identité conceptuelle ne se distingue pas de tous les autres holocaustes perpétrés par l’Occident raciste et antisémite depuis 1492. Elle est intrinsèquement liée à ces derniers, tout comme à celui que mène aujourd’hui Netanyahu en Palestine.
Dans son Discours sur le colonialisme, Aimé Césaire écrivait d’ailleurs à propos de l’amnésie blanche découlant du double standard implicite de l’« indignation » européenne face au nazisme : « C’est du nazisme, oui, mais qu’avant d’en être la victime, on (les Européens) en a été le complice : que ce nazisme-là, on l’a supporté avant de le subir, on l’a absout, on a fermé l’œil là-dessus, on l’a légitimé, parce-que, jusque-là, il ne s’était appliqué qu’à des peuples non-européens (…) Le crime d’Hitler est d’avoir appliqué à l’Europe des procédures colonialistes dont ne relevaient jusqu’ici que les Arabes d’Algérie, les coolies de l’Inde et les nègres d’Afrique ».
C’est probablement la conscience que la barbarie extra-européenne, qui est l’une des identités les plus fortes de l’Occident, s’était pour une fois produite du fait du nazisme sur le sol même de l’Europe auto-désignée comme l’espace par excellence de l’humanité qui a amené les européens à s’indigner du seul holocauste des Juifs, à le condamner et à le présenter malhonnêtement comme unique et sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Mais n’ayant au fond jamais renoncé au contrat racial qu’il a institué et qui privilégie les Blanc.he.s et tous ceux qu’il aura décidé de blanchir, il a passé une sorte de deal diabolique avec les descendants des victimes de la Shoah en soutenant la création d’Israël sur les terres palestiniennes et en blanchissant les Juifs. Avec cette conversion d’Israël à l’occidentalisme et à ses tares et des Juifs à la blanchité, nous avons assisté à l’avènement de nouveaux barbares en renfort de la barbarie occidentale en pratique depuis 1492. Et conformément au dogme de la barbarie extra-européenne et donc coloniale de l’Occident qu’il a définitivement adopté, Israël a acquis par la force le droit de commettre des génocides, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité sur des populations qui ne sont pas blanches : les populations palestiniennes. Donc, l’Holocauste des Palestinien.n.e.s n’est rien d’autre que le point paroxysmique de la colonisation israélienne depuis 1948 contre laquelle les victimes ont légitimement et naturellement opposé une résistance multiforme dans le cadre de leur lutte non moins multiforme de libération. Ce qui veut dire que le Hamas, comme toute autre organisation de la résistance palestinienne, n’est pas une organisation terroriste mais un mouvement de résistance. Et comme l’enseignait Mandela qui avait créé la branche armée de l’ANC, c’est toujours l’oppresseur qui détermine la forme de résistance de l’opprimé. L’opprimé, quel que soit la forme de sa résistance, a droit à la solidarité et au soutien effectif des peuples anciennement opprimés. Nous savons que quand l’Occident barbare a voulu d’une Amérique sans ses Autochtones et d’une Australie sans ses Aborigènes, il a fini, au prix d’horribles holocaustes certes, par les obtenir. Converti à l’occidentalisme, Israël cherche également depuis 1948 à obtenir une Palestine sans les Palestinien.n.es et il est aujourd’hui sur le point de l’obtenir. Compte tenu du poids de l’histoire des quatre (4) derniers siècles où elle a été directement et tragiquement confrontée aux affres de la barbarie occidentale, l’Afrique ne peut pas se permettre le luxe de l’indifférence ou de la neutralité face à l’Holocauste des Palestinien.n.e.s. Pourquoi ? Parce que tout simplement le prochain grand chantier de la barbarie occidentale pourrait être de faire advenir, même au prix macabre d’une solution finale à la Netanyahu, une Afrique sans les Africains. Moralement et existentiellement donc, l’Afrique a l’obligation d’être du côté de la résistance multiforme des organisations de libération palestiniennes. L’Afrique du Sud, qui incarne dans ce cas et de la meilleure des façons l’honneur de l’humanité, en a déjà donné l’exemple. J’espère que le Sénégal ne va pas tarder à suivre cet exemple en mettant au moins immédiatement fin à ses relations diplomatiques avec Israël.
Oumar Dia est maître de conférences titulaire, Université Cheikh Anta Diop.
LES ÉTATS-UNIS ANNONCENT LE DÉBUT DES DISCUSSIONS SUR LE RETRAIT DE LEURS TROUPES DU NIGER
Ces discussions font suite à des pourparlers en cours depuis juillet 2023, au cours desquels les Etats-Unis n’ont pas pu parvenir à un accord avec la junte pour continuer leur coopération en matière de sécurité.
Les Etats-Unis annoncent des pourparlers à partir de jeudi 25 avril à Niamey avec des représentants du pouvoir militaire en vue d'un retrait organisé et responsable des troupes américaines du Niger.
L'ambassadrice des États-Unis au Niger, Kathleen FitzGibbon, ainsi que le major général Ken Ekman, directeur de la stratégie, de l'engagement et des programmes du Commandement des États-Unis pour l'Afrique, rencontrent ce jeudi à Niamey des représentants de la junte pour amorcer des discussions sur ce retrait, indique un communiqué du porte-parole du département d’Etat.
Poursuite des efforts de partenariat
Ces discussions font suite à des pourparlers en cours depuis juillet 2023, au cours desquels les Etats-Unis n’ont pas pu parvenir à un accord avec la junte pour continuer leur coopération en matière de sécurité. Néanmoins, les Etats-Unis se disent "fiers du sacrifice partagé des forces américaines et nigériennes, qui ont contribué efficacement à la stabilité dans le pays et la région."
Le retrait des troupes américaines se fera de manière ordonnée et responsable, et le gouvernement américain se dit ouvert à maintenir une forte relation bilatérale avec le Niger, affirme Washington.
Le communiqué ajoute que des responsables militaires américains "tiendront des réunions de suivi à Niamey au cours de la semaine du 29 avril pour coordonner et garantir un processus de retrait transparent dans le respect mutuel. M. Anderson est responsable du développement des forces interarmées au sein de l'état-major conjoint."
Par ailleurs, le secrétaire d'État adjoint Kurt M. Campbell se rendra à Niamey "dans les mois à venir pour discuter de la collaboration continue dans des domaines d'intérêt commun". Les États-Unis affirment qu'ils restent en effet attachés à une relation solide avec le Niger.
Washington "réaffirme son soutien au peuple nigérien dans sa lutte contre le terrorisme, son développement économique et sa transition vers un régime démocratique."
LE DAK'ART REPOUSSÉ
L'événement prévu en mai est finalement reporté à novembre prochain en raison de "la volonté des nouvelles autorités en charge du secteur de l'organiser dans des conditions optimales". Ce report était craint en raison de problèmes de financement
(SenePlus) - La 15ème édition de la prestigieuse Biennale de l'Art Africain Contemporain de Dakar, communément appelée Dak'Art, prévue initialement du 16 mai au 16 juin 2024 au Sénégal, a été reportée au 7 novembre au 7 décembre 2024, a annoncé le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture ce jeudi 25 avril dans un communiqué.
Ce report, le deuxième seulement depuis la création de l'événement en 1992, était craint en raison de problèmes de financement, comme l'avaient révélé des sources proches du comité d'organisation à RFI. Seulement un tiers du budget de 1,5 milliard de francs CFA (environ 2 millions d'euros) alloué par l'État sénégalais aurait été versé, compromettant le bon acheminement des œuvres d'artistes du monde entier et l'organisation logistique deux mois seulement avant l'ouverture. "Sans ce budget, il est impossible de payer le transport des œuvres [...] ou encore de loger la soixantaine d'artistes", avait déclaré une source sous couvert d'anonymat.
La nouvelle ministre de la Culture du Sénégal, Khady Diène Gaye, héritant des dettes du précédent gouvernement, a dû trancher sur le maintien ou non de l'événement face à ce contexte financier incertain. Dans le communiqué, elle réaffirme néanmoins "l'engagement du gouvernement en faveur des arts et de la culture" et sa volonté "d'offrir une expérience artistique exceptionnelle".
Ce report de quelques mois permettra selon le ministère "d'organiser la Biennale dans des conditions optimales, à la hauteur de son envergure et de sa réputation de rendez-vous historique". Le thème "L'éveil, le sillage", la programmation des expositions officielles avec les États-Unis et le Cap-Vert comme pays à l'honneur, ainsi que la direction artistique de Salimata Diop sont maintenus.
DERRIÈRE LA VISITE DE CHARLES MICHEL À DAKAR, DES SOUPÇONS DE COURSE EN AVANT À BRUXELLES
Courses de vitesse, initiatives isolées, coordination déficiente : le voyage du président du Conseil européen au Sénégal révèle les failles de l'union européenne. Derrière la photo officielle se cachent des luttes feutrées
(SenePlus) - Le président du Conseil européen Charles Michel a effectué une visite à Dakar le 22 avril dernier où il a rencontré le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye. Cependant, cette escapade au Sénégal a suscité de vives critiques au sein des institutions européennes, selon plusieurs sources bruxelloises interrogées par le média en ligne Impact.sn.
En effet, on soupçonne à Bruxelles Charles Michel d'avoir voulu prendre de vitesse ses homologues européens en rencontrant en premier le chef d'Etat sénégalais fraichement élu, révèle une source proche du Conseil européen. D'autant plus que Charles Michel, qui ne se représentera pas aux élections européennes de juin, quittera ses fonctions dans quelques semaines. Certains y voient donc "une course de vitesse" ou un "empressement" suspect de sa part.
De plus, selon une source bruxelloise citée par Impact.sn, on peut même se demander si l'ambassade du Sénégal auprès de l'Union européenne était au courant de cette visite. Or, toute visite d'un dirigeant européen dans un Etat tiers devrait normalement être coordonnée avec les autres institutions de l'UE.
D'ailleurs, il est rappelé que c'est la Commission européenne, présidée par Ursula von der Leyen, qui est l'interlocutrice sur les dossiers européens et non le Conseil. Or, Charles Michel a évoqué lors de sa rencontre avec Diomaye Faye la révision des accords de pêche UE-Sénégal, dossier sur lequel la Commission mènera les négociations.
Contactée par Impact.sn, la délégation de l'UE au Sénégal s'est contentée d'indiquer factuellement que cette visite s'inscrivait dans le cadre d'une tournée en Afrique de l'Ouest de Charles Michel.
Toujours selon les informations recueillies par le média sénégalais, Ursula von der Leyen, dont la reconduction à la tête de la Commission européenne est très probable, devrait prochainement se rendre elle aussi à Dakar pour discuter directement avec les nouvelles autorités sénégalaises des dossiers épineux dans les relations UE-Sénégal.
LE SORT PRÉOCCUPANT DE MOHAMED BAZOUM
Détenu arbitrairement par la junte, le président nigérien élu démocratiquement croupit dans des conditions précaires. Sa famille se bat seul pour obtenir sa libération, face à l'indifférence grandissante de la communauté internationale
(SenePlus) - Neuf mois après le coup d'État militaire du 26 juillet 2023 au Niger, le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum demeure toujours otage de la junte menée par le général Tiani, révèle une enquête parue mercredi 24 avril 2024 dans Le Figaro. Malgré les condamnations internationales et les efforts de sa famille et de ses avocats pour le faire libérer, sa détention arbitraire semble désormais acceptée par la communauté internationale.
Selon les informations recueillies par le journal français auprès de proches du président nigérien, Mohamed Bazoum et sa femme sont retenus dans des conditions précaires dans une aile de la résidence présidentielle. Privés de leur liberté et de moyens de communication, ils ne sont autorisés à recevoir que de brefs visites médicales. Pire, la junte les accuse depuis octobre d’une tentative d’évasion factice, révélant selon les proches du couple présidentiel "leur volonté de les salir un peu plus".
Autre inquiétude, l'arrivée récente de militaires russes soupçonnés d'espionnage et le rapprochement croissant entre la junte et Moscou. "C'est la preuve que la France n'est pas le seul pays rejeté par les putschistes", affirme un économiste togolais cité par l'enquête, soulignant "le vent de réjection des nations occidentales" soufflant sur le Sahel. Le 10 mai, Mohamed Bazoum pourrait même être condamné lors d'un procès politique orchestré par la junte.
Malgré les appels répétés de la CEDEAO à sa libération et la décision de sa Cour de justice l'ordonnant, la junte nigérienne fait la sourde oreille. Pis, l'organisation régionale africaine a levé certaines de ses sanctions contre le Niger fin février. "On ne peut pas compter sur elles", déplore un ancien ministre ivoirien, accusant "les organisations internationales d'abandonner Mohamed Bazoum".
Seule sa famille et les avocats qu'elle a mobilisés, dont des figures comme Reed Brody, continuent de se battre juridiquement. Mais après 9 mois de détention arbitraire, le sort du président nigérien élu démocratiquement semble avoir été oublié par la communauté internationale.
UNE PARTIE DES OTAGES DE BANDIAGARA RETROUVENT LA LIBERTÉ
Des dizaines de personnes ont retrouvé la liberté au Mali, alors que le nombre total des otages de Bandiagara reste toujours inconnu.
Des dizaines de personnes ont retrouvé la liberté au Mali, alors que le nombre total des otages de Bandiagara reste toujours inconnu. La liberté aurait été accordée en particulier aux citoyens des localités qui ont accepté les principes imposés par les djihadistes. Les ressortissants des communautés non encore converties sont maintenus en captivité.
Les otages étaient à bord de trois autocars qui ont été enlevés simultanément. L’acte n’a pas encore été revendiqué.
C’est dans ce contexte que les autorités de la transition au Mali ont annoncé mercredi, la mise en place d’une force d’intervention rapide. Sa mission, diriger la lutte contre les groupes armés qualifiés de terroristes qui écument diverses localités maliennes.
Texte Collectif
IL FAUT LIBÉRER L'OTAGE BAZOUM
Un catalogue d’absurdités. Voilà comment résumer la série d’actes posés contre le président Mohamed Bazoum par les putschistes nigériens depuis le coup d’État du 26 juillet 2023
Un catalogue d’absurdités. Voilà comment résumer la série d’actes posés contre le président Mohamed Bazoum par les putschistes nigériens depuis le coup d’État du 26 juillet 2023. Neuf mois d’aberrations qui frôleraient le risible si les droits humains les plus basiques et les libertés les plus fondamentales d’un chef d’État élu démocratiquement n’étaient pas écrabouillés par des militaires en quête de légitimité.
Le prix de la démocratie
Mohamed Bazoum a été élu président de la République du Niger en février 2021. Son élection a été démocratique, transparente, inclusive et saluée par la communauté internationale. Aucune crise politique interne majeure, ni aucune situation d’urgence susceptible de mettre en péril la nation n’étaient en perspective. Pourtant, le 26 juillet 2023, des membres de la Garde présidentielle renversaient l’ordre constitutionnel. De nombreuses personnes ont d’abord vu le coup d’État sous un angle géopolitique, mais, au fil des semaines qui suivaient, des éléments publiés dans la presse pointaient plutôt quelque velléité personnelle de défendre des intérêts privés. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) était né. Dont acte.
Le président Mohamed Bazoum, sa femme, Hadiza, et leur fils Salem Mohamed Bazoum étaient immédiatement arrêtés et retenus dans la résidence officielle, à l’intérieur du palais présidentiel. Commençait alors pour eux un calvaire qui continue aujourd’hui, neuf mois plus tard. Homme politique aguerri et engagé, démocrate reconnu et respecté, Mohamed Bazoum a toujours refusé de démissionner. Sa famille et lui payent aujourd’hui le prix de leur attachement à la Constitution : en ne courbant pas l’échine, il rappelle au monde le prix de la démocratie. La prise d’otages dure depuis neuf mois, neuf mois d’inhumanité.
Il est ici essentiel pour nous, ses avocats, de rappeler avec fermeté que l’arrestation et la détention de Mohamed Bazoum et de sa famille sont totalement illégales. Personne ne peut leur rendre visite, hormis leur médecin. Si, pendant les premiers mois de détention, la famille Bazoum a pu rester connectée au monde extérieur grâce à leur téléphone, celui-ci leur a été retiré en octobre 2023. Depuis cette date, nous n’avons aucun moyen de nous entretenir avec eux. Puisqu’ils sont détenus en dehors de toute procédure, à quel magistrat pouvons-nous demander un droit de communiquer ?
Le soutien de la Cedeao
Dès le coup d’État, la famille Bazoum a pu compter sur le soutien de la Cedeao. L’organisation ouest-africaine et la majorité de ses chefs d’État, à l’exception de ceux issus eux-mêmes de putschs, n’ont eu de cesse de réclamer la libération du président. En vain. Le CNSP a mis en garde la Cedeao contre tout recours à la force pour le libérer : ce serait « son cadavre qu’il [faudrait] venir chercher ». Le 10 décembre 2023, les chefs d’État de la Cedeao ont dépêché leurs pairs sierra-léonais, béninois et togolais pour un « rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel ». Tous, hormis le président Faure Gnassingbé, ont été empêchés d’atterrir à Niamey. Seule réussite : le président togolais a obtenu le transfert de Salem Bazoum au Togo, après qu’il a été inculpé pour complot contre l’autorité de l’État.
Le fils du président vient seulement d’être autorisé à quitter Lomé, où il était soumis à une sorte de régime de semi-liberté. Saisie par nos soins, la Cour de justice de la Cedeao a rendu le 15 décembre 2023 un arrêt historique ordonnant aux autorités de fait du Niger de libérer immédiatement le président et sa famille, et de rétablir l’ordre constitutionnel. Là encore, le CNSP a opté pour la fuite en avant en notifiant sa décision de se retirer de la Cedeao, oubliant que le Niger restait tenu de « s’acquitter des obligations qui lui incombent » pendant une durée d’un an. Mais aujourd’hui, force est de constater que la médiation organisée par la Cedeao est un échec et que les putschistes n’ont cure de la règle de droit.
« Crimen sine lege »
Depuis peu, une nouvelle lubie anime le CNSP. Il faut, coûte que coûte, faire condamner le président Bazoum, quitte à distordre le droit national à l’extrême. Il bénéficie, en tant que président, d’une immunité ? Le CNSP crée une juridiction dont il nomme les magistrats et la saisit le 5 avril pour trancher cette question. Tout en foulant aux pieds les droits fondamentaux de la défense – nous n’avons accès ni au dossier ni à notre client –, la junte oublie sans doute qu’une telle procédure n’est possible que pour un « ancien président ». Mais le président Bazoum n’est pas démissionnaire, il est toujours titulaire de son mandat. Pour justifier le coup d’État, ne faut-il pas l’accuser des pires crimes ? Des poursuites sont en train d’être diligentées contre lui, notamment pour « complot contre la sûreté de l’État ». Le président Bazoum est accusé d’avoir tenté de s’évader alors même qu’il était détenu illégalement…
Avec cette nouvelle procédure, le CNSP veut entériner une situation politique de fait, sans convaincre par le droit. Et la famille Bazoum, dont les droits les plus fondamentaux sont violés chaque seconde, en est la principale victime.
Au nom de l’État de droit et de la dignité humaine, il faut sauver le président Bazoum !
Les signataires :
Brahim Ould Ebety, ancien bâtonnier de Mauritanie
Florence Loan, bâtonnière dauphine de Côte d’Ivoire
Mohamed Seydou Diagne, avocat au barreau de Dakar
Moussa Coulibaly, ancien bâtonnier du Niger
Reed Brody, avocat au barreau de New York
EL GHAZOUANI CANDIDAT A SA PROPRE SUCCESSION
Le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 29 juin prochain, ont rapporté plusieurs médias.
Le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 29 juin prochain, ont rapporté plusieurs médias.
‘’J’ai jugé opportun de m’adresser directement à vous, chers compatriotes, à travers cette lettre, pour vous informer de ma décision de me présenter à vous, afin que vous me renouveliez votre confiance pour un nouveau mandat’’, a-t-il déclaré dans une lettre adressée à ses compatriotes, mercredi.
Président en exercice de l’Union, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a promis de consolider l’unité nationale, d’améliorer les conditions de vie des plus démunis, de garantir la sécurité et la stabilité et de lutter contre la corruption et le détournement des fonds publics.
‘’Pour moi le premier défi a toujours été et demeure celui de répondre aux aspirations et aux espoirs de notre jeunesse, de libérer son énergie et de la préparer à contribuer activement à la construction et à la définition des contours de la Mauritanie à laquelle elle aspire’’, a-t-il notamment écrit.
Avec 4,5 millions d’habitants, la Mauritanie a connu une succession de coups d’État de 1978 à 2008, avant que l’élection de 2019 marque la première transition entre deux présidents élus.
Élu pour la première fois en 2019, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a remplacé Mohamed Ould Abdel Aziz, condamné en décembre dernier, à cinq ans de prison ferme, ainsi qu’à la confiscation de ses biens et à une peine d’inéligibilité pour ‘’enrichissement illicite et blanchiment’’.
L'ARMEE BUKINABE DANS LE VISEUR DE HUMAN RIGHTS WATCH
Human Rights Watch a documenté un bilan effarant de morts civiles en une seule journée au Burkina Faso cette année. Selon leur enquête, plus de 220 civils, parmi lesquels au moins 56 enfants, ont été victimes d'atrocités commises par l'armée du pays
Human Rights Watch a documenté un bilan effarant de morts civiles en une seule journée au Burkina Faso cette année. Selon leur enquête, plus de 220 civils, parmi lesquels au moins 56 enfants, ont été victimes d'atrocités qui auraient été commises par l'armée du pays.
Les événements se sont déroulés le 25 février, le village de Soro témoignant de la perte de 179 vies, tandis que 44 autres ont péri dans le village voisin de Nondin. Human Rights Watch a qualifié ces massacres de massacres parmi les abus les plus flagrants perpétrés par l'armée depuis près de dix ans.
Même si le rapport a mis en lumière ces actes horribles, les autorités burkinabè sont restées silencieuses sur la question. Cependant, le procureur Aly Benjamin Coulibaly a lancé un appel public à des témoins pour aider à identifier les responsables du massacre, estimant dans un premier temps le bilan à 170 morts.
Les témoignages oculaires ont fourni un récit effrayant de l'assaut militaire. Les survivants ont raconté comment un convoi de plus de 100 soldats est descendu sur le village de Nondin peu après le passage des combattants islamistes dans la région. Les soldats ont systématiquement forcé les villageois à quitter leurs maisons, les ont rassemblés en groupes et ont ouvert le feu sans pitié, ne laissant personne épargné, même ceux qui tentaient de chercher refuge.
La brutalité s'est étendue au village de Soro, situé à seulement 5 kilomètres de là, où les militaires ont répété leurs actions meurtrières, tirant sans discernement sur les villageois et ceux qui tentaient de fuir.
L'armée a justifié ces actes odieux comme des représailles contre des villageois accusés d'avoir aidé des combattants islamistes, à la suite d'une attaque contre un camp militaire voisin par les forces insurgées dans la province septentrionale du Yatenga.
Tirana Hassan, directrice exécutive de Human Rights Watch, a condamné ces massacres, les citant comme les dernières d'une série d'atrocités civiles commises par l'armée burkinabè dans ses efforts de contre-insurrection.
Le Burkina Faso, gouverné par une junte militaire depuis un coup d’État en 2022, avait promis de réprimer l’insurrection. Cependant, les violences ont persisté, les groupes djihadistes contrôlant désormais plus d’un tiers du pays.
Des entités internationales, dont l'Union européenne et les Nations Unies, ont accusé le Burkina Faso de graves violations des droits humains dans sa lutte contre l'insurrection, citant parmi les atrocités commises les meurtres aveugles et les disparitions forcées de civils.
Par Cheikhou Oumar Sy
MONSIEUR LE PRESIDENT, NE VOUS LAISSEZ PAS EMPRISONNER DANS LA TYRANNIE DES PRIORITES ET DES URGENCES
Jérôme Baschet écrivait dans son ouvrage «Défaire la tyrannie du temps » : « Le manque de temps est l’une des pathologies de l’homme moderne. Elle s’aggrave sans cesse dans notre monde soumis à la tyrannie de l’urgence, saturé d’écrans chronométriques...
Emédia |
Cheikhou Oumar Sy |
Publication 25/04/2024
Jérôme Baschet écrivait dans son ouvrage «Défaire la tyrannie du temps », je cite : « Le manque de temps est l’une des pathologies de l’homme moderne. Elle s’aggrave sans cesse dans notre monde soumis à la tyrannie de l’urgence, saturé d’écrans chronométriques et exigeant toujours plus d’efficacité, de rapidité, de calculs et d’anticipations à court terme ».
La pire des erreurs de M. BDDF est de se laisser piéger « par les urgences et les priorités » durant son mandat. Il a hérité d’un pays où tout est une question d’urgence et chaque secteur est une priorité
Toutefois il ne doit pas laisser la pression du «résultat » immédiat l’empêcher d’avoir un regard plus ambitieux avec des solutions durables et structurelles pour que le Sénégal soit sur les rails du développement d’ici les 25 prochaines années. Il n’a pas une obligation de résultats mais une obligation de structuration systémique de notre économie et de notre société.
Le Président Léopold Sédar Senghor a accédé au pouvoir à l’âge de 54 ans, le Président Abdou Diouf à 46 ans, le Président Abdoulaye Wade à 74 ans et son prédécesseur Macky Sall à 51 ans. Malgré tous leurs efforts, ils n’ont laissé que des urgences derrières eux.
Le Président BDDF a 44 ans. Il a le temps d’inviter les Sénégalais à travailler pour un quart de siècle (25 ans) systémique où chaque secteur stratégique (éducation, santé, agriculture, élevage, industrie etc.) aura une feuille de route claire avec l’adhésion et l’appropriation générale de toute la population.
Le mandat des urgences et des priorités est un mandat qui s’inscrit sous la tyrannie du temps, et le temps est l’ennemi des bonnes décisions politiques.
Le jeune président doit oublier qu’en 2029 il y aura une élection présidentielle. Qu’il refuse la chirurgie esthétique des politiques publiques. Il ne doit pas être une Mercedes Mclaren avec une vitesse de 200 km à l’heure pour se retrouver dans le décor des accidents historiques, mais ce Caterpillar Bulldozer qui prend son temps pour dégager calmement les voies du développement pour chaque secteur.
Dans 25 ans, l’actuel président aura 69 ans (une fois de plus Me Wade a accédé au pourvoir à 74 ans), il pourra apprécier avec beaucoup de sérénité les retombées des grands chantiers structurels qu’il avait entamés en 2024. Certains parmi nous serons peut-être dans les cieux mais diront: « Alhamdouliah, il a reussi sa mission, le Sénégal est enfin sur la bonne voie »