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23 avril 2025
Politique
BIRAHIM SECK DÉNONCE LA LENTEUR DANS LA PUBLICATION DES RAPPORTS DE L’IGE
“M. le président Diomaye, la publication des rapports de l’Inspection générale d’État se fait trop attendre. Vous aviez pris l’engagement, devant le peuple sénégalais, de faire publier lesdits rapports”, a-t-il écrit.
Le coordonnateur du Forum civil n’apprécie guère les lenteurs notées dans la publication des rapports de l’Inspection Générale d’Etat (IGE) sur la gestion des finances publiques et de certains fonds, sous l’ancien régime.
Dans un post sur X, Birahim Seck a mis un coup de pression sur le Président Bassirou Diomaye Faye. Selon lui, il prend trop son temps.
“M. le président Diomaye, la publication des rapports de l’Inspection générale d’État se fait trop attendre. Vous aviez pris l’engagement, devant le peuple sénégalais, de faire publier lesdits rapports, moyen de prévention des flux financiers illicites”, a écrit le coordonnateur de la filiale senegalaise de Transparency International.
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YASSINE FALL EXAMINE LES ENJEUX DIPLOMATIQUES, LES REFORMES ET LES DÉFIS DE SON MINISTÈRE
La cheffe de la diplomatie sénégalaise a révélé que le régime précédent avait délivré un nombre exceptionnel de passeports diplomatiques en moins de trois semaines avant l’élection présidentielle de 2024.
Yassine Fall, ministre de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères, a abordé, vendredi, lors de son passage sur le plateau de l’émission « Entretien avec… » diffusée sur RTS1, plusieurs sujets d’actualité concernant la politique étrangère et les réformes en cours au Sénégal.
D’emblée, Yassine Fall a souligné abordé la question du règlement intérieur de l’Assemblée national invitant les députés à se conformer au respect des textes.
La cheffe de la diplomatie sénégalaise a rappelé que la déclaration de politique générale du Premier ministre appelait à une stricte conformité aux règles établies pour assurer une gouvernance transparente et efficace.
Concernant les passeports diplomatiques, Yassine Fall a révélé que le régime précédent avait délivré un nombre exceptionnel de ces documents en moins de trois semaines avant l’élection présidentielle de 2024.
Cette pratique, jugée excessive, a conduit à une révision nécessaire des conditions d’obtention des passeports diplomatiques.
« Sur instruction du Chef de l’État, nous allons réviser les conditions d’obtention du passeport diplomatique », a-t-elle affirmé.
Selon, Yassine Fall, « cette décision vise à prévenir les abus et à garantir que les passeports diplomatiques soient attribués conformément aux normes et besoins diplomatiques réels. »
Sur le plan diplomatique, Yassine Fall a exposé la vision du Chef de l’État concernant les relations internationales du Sénégal.
Elle a précisé que le gouvernement privilégiait la proximité géographique, accordant une priorité particulière aux pays limitrophes et aux membres de la CEDEAO.
« Le Chef de l’État privilégie la proximité géographique, en accordant la priorité aux pays limitrophes et à ceux de la CEDEAO », a-t-elle déclaré, soulignant ainsi une volonté d’approfondir les relations régionales et de renforcer la coopération au sein de l’Afrique de l’Ouest.
En réponse à la polémique entourant la nomination de sa fille, Sophie Nzinga Sy, à la tête de l’Agence pour le Développement de l’Artisanat (APDA), Yassine Fall a évoqué le mérite de la nouvelle directrice et a affirmé qu’il n’était pas au courant des tractations ayant mené à cette décision.
Elle a défendu la nomination en mettant en avant les compétences et le mérite de Sophie Nzinga Sy pour le poste.
Yassine Fall a également déploré les couacs observés lors du pèlerinage 2024, soulignant les difficultés rencontrées au cours de l’événement.
Elle a promis une meilleure organisation pour l’année prochaine, en collaboration avec les différents ministères concernés, afin d’assurer une gestion plus efficace et satisfaisante de cet événement important pour les fidèles.
Lors de cet entretien, Yassine Fall a également abordé d’autres sujets cruciaux liés à la politique étrangère et aux réformes en cours, marquant ainsi une volonté de transparence et de responsabilité dans la gestion des affaires internationales du Sénégal.
La cheffe de la diplomatie sénégalaise a conclu en réaffirmant son engagement envers l’amélioration continue des services et des processus administratifs pour répondre aux attentes des Sénégalais.
LA GRANDE ÉPREUVE DE L’OPPOSITION
Grands vainqueurs des législatives 2022 grâce aux jeux d'alliance, l'Apr, Taxawu Sénégal et d'autres risquent aujourd'hui l'érosion. Avec des leaders en perte de vitesse et un électorat déserté, ces partis font face à l'urgence d'un profond renouvellement
Dirigés par des leaders à la cote de popularité fortement fragilisée bien avant même le scrutin présidentiel de mars 2024 qui a vu leur déroute électorale, l’Alliance pour la République (Apr) et la plateforme Taxawu Sénégal semble unies par un destin dont une refondation autour d’une nouvelle personnalité semble être une issue. A défaut de trouver une véritable stratégie à même de remobiliser leur électorat classique. Rewmi comme le Parti socialiste et autre ne semblent pas logés à meilleure enseigne.
C’est un secret de polichinelle, la dissolution «programmée» de l’Assemblée nationale et la tenue des élections législatives pourraient marquer un tournant dans la scène politique sénégalaise. Et pour cause, plusieurs formations ou mouvements politiques qui avaient profité du jeu des alliances pour se repositionner dans l’échiquier politique grâce au nombre important de députés qu’ils ont obtenu à l’issue des dernières législatives du 31 juillet 2022 pourraient se retrouver dans une zone de forte turbulence politique. Parmi ceux-ci, nous citerons entre autres l’ancien parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr), et la plateforme Taxawu Sénégal, dirigée par l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. Après avoir connu une grande percée lors des dernières législatives, ces formations politiques font face aujourd’hui à un véritable casse-tête lié à la perte de popularité de leurs leaders qui pourraient compromettre leurs chances en cas de tenue des législatives. Administré depuis l’étranger par l’ancien chef de l’Etat qui a été reconduit à la présidence de l’Alliance pour la République (Apr) par le congrès extraordinaire du 22 décembre 2023 dernier, l’ancien parti au pouvoir traverse aujourd’hui une véritable crise qui a fini d’affecter le fonctionnement de ses instances.
En effet, en lieu et place des réunions du Secrétariat exécutif national (Sen) au siège dudit parti sis à Mermoz, c’est plutôt un groupuscule qui décide et engage le parti. La preuve, invitée de l’émission du jury du Dimanche 7 juillet dernier chez nos confrères de « Iradio », Zahra Iyane Thiam, membre du secrétariat exécutif, a dénoncé la léthargie du parti en révélant que « depuis l’élection, il n’y a pas de réunion, on ne parle à personne, on voit des activités à travers la presse ». Outre ce défi lié à l’absence d’animation, l’ancien parti au pouvoir est également appelé à surmonter d’autres épreuves parmi lesquelles on peut citer la vague de défections des cadres qui prêtent désormais allégeance à l’ancien Premier ministre et candidat malheureux à la présidentielle, Amadou Ba. A ce défi, il faut également ajouter le risque d’implosion de la coalition Benno Bokk Yakaar sur laquelle l’ancien chef d’Etat et président Macky Sall s’est toujours appuyé pour positionner ses responsables lors des différentes élections depuis 2012. La défection de certains de ses plus fidèles alliés à l’image de l’Alliance des forces de progrès (Afp) en est l’exemple le plus manifeste. Dans une déclaration rendue publique à l’issue de sa réunion du 30 mai dernier sur le bilan de la présidentielle, le Secrétariat politique exécutif (Spe) de l’Afp accusant l’ancien chef de l’Etat d’avoir fragilisé le candidat de la majorité présidentielle, Amadou Ba, avait annoncé son engagement pour la création d’un nouveau cadre inclusif de concertation… ».
Outre l’Apr, la plateforme Taxawu Sénégal qui avait également obtenu quatorze députés grâce à la coalition Yewwi Askan wi initiée par son leader, Khalifa Ababacar Sall, le marabout Serigne Moustapha Sy, guide spirituel des Moustarchidines et président du Pur (Parti de l’unité et du rassemblement) et Ousmane Sonko, président du Pastef, s’est fait exclure de cette coalition après sa décision unilatérale de répondre à l’appel au dialogue de l’ancien chef de l’Etat et est également dans la zone de turbulence. Et pour cause, avec le résultat (1,56 %) obtenu par son leader, Khalifa Ababacar Sall, lors de la dernière présidentielle, la plateforme Taxawu Sénégal est condamnée à faire sa mue et trouver parmi ses responsables un homme consensuel ou plus une stratégie capable de tenir devant l’actuel régime lors des prochaines législatives annoncées comme un prolongement de la présidentielle par certains observateurs.
Rewmi, PS, PDS… Ces partis en quete de renouveau !
Rewmi de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck n’échappe pas aussi à la nouvelle donne. Pour cause, son patron est en perte de vitesse depuis la présidentielle de 2007 où il avait affronté son mentor Abdoulaye Wade, alors président de la République en quête d’un second mandat. Arrivé deuxième à ladite présidentielle remportée par le Pape du Sopi dès le premier tour, l’ancien maire de Thiès avait commencé à connaître un déclin progressif qui écornait à chaque élection son électorat et son attrait politique. Le scrutin présidentiel de mars 2024 va consacrer la débâcle pour Rewmi qui se retrouve avec 0,90 pour cent des suffrages. La bérézina totale!
Que dire par ailleurs du Parti socialiste (Ps) qui peine à se relever depuis la perte du pouvoir en 2000 et qui n’a pas concouru aux deux derniers scrutins présidentiels, préférant être à la remorque du parti au pouvoir. Le manque de leadership fort au sein du parti s’est précisé avec la disparition d’Ousmane Tanor Dieng et les petites bisbilles pour le contrôle de l’ancien parti au pouvoir de 1960 à 2000 contribuent à fragiliser davantage le Ps qui se retrouve relégué de fil en aiguille au rang des partis dits de contribution. Que dire du Parti démocratique sénégalais (Pds) ? L’ancien parti au pouvoir qui est parvenu, au dernier scrutin présidentiel, à sauver la mise en soutenant la « Coalition Diomaye Président», après le rejet de la candidature de son porte-étendard Karim Wade, cherche aussi à se réinventer et à réinventer son style de leadership. L’attrait que le Pape du Sopi exerçait sur les foules s’est dissipé avec le temps et Karim Wade, censé redorer le blason du Pds, ne surfe que sur le legs de son paternel et le génie politique de ce dernier pour maintenir la formation libérale au sein des partis leaders de la scène politique, en dépit des désertions et fractures qui ne cessent de fragiliser le parti au pouvoir de 2000 à 2012.
INTELLECTUELS, GARDIENS DES VALEURS
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans son livre "Intellectuels pour Quoi faire ? Remuements intellectuels. Choc des idées", Makhtar Diouf dresse un panorama captivant des intellectuels en action. Il explore les destins de ces infatigables vigies de la démocratie
Philosophes, écrivains, scientifiques, religieux, journalistes... Le spectre des intellectuels est vaste et leurs champs d'action multiples. Décodant leurs ressorts et leurs combats avec une plume vive, Makhtar Diouf brosse, dans son livre intitulé "Intellectuels pour Quoi faire ? Remuements intellectuels. Choc des idées" paru ce mois aux Nouvelles Editions Africaines du Sénégal, un portrait kaléidoscopique de ces défenseurs des valeurs, prêts à braver l'injustice et même les régimes autoritaires.
Le professeur retraité des universités consacre un chapitre (à retrouver plus bas) aux journalistes, ces intellectuels de terrain qui ont joué un rôle clé dans l'éveil des consciences et la défense des libertés au Sénégal.
De Mame Less Dia à Boubacar Diop sans oublier Sidy Lamine Niasse, Babacar Touré et Mame Less Camara, Makhtar Diouf évoque des personnalités devenus par leur métier, d'indispensables contre-pouvoirs citoyens. Une place de choix est notamment réservée à René Lake, figure respectée du journalisme en ligne avec la plateforme SenePlus.com, véritable creuset d'expression plurielle.
"Intellectuelspour Quoi faire ?
Remuements intellectuels. Choc des idées
L’intellectuel est incontournable parce qu’il existe dans toutes les sociétés humaines. L’intellectuel est indissociable du savoir.
Cet ouvrage présente un spectre large des intellectuels : philosophes, écrivains, scientifiques, religieux, autodidactes, journalistes, de continents différents. Aucun segment du tissu social ne leur est fermé. Ils essaiment partout.
Des intellectuels, pour quoi faire ? A quoi servent-ils ? Lorsque des problèmes inquiétants se posent dans un pays où la liberté d’expression existe, on entend des voix : ‘’Où sont les intellectuels ?’’ Les intellectuels sont appelés à la rescousse. Ils sont des régulateurs sociaux. Aucun régime politique flirtant avec la démocratie n’est insensible à des pétitions signées par des intellectuels respectés dans le pays et à l’étranger pour dénoncer l’injustice.
L’intellectuel tel qu’on le conçoit généralement doit s’appuyer sur les valeurs éthiques de justice, de raison, de vérité, et aussi de courage. C’est ce que j’ai appelé intellectuel idéal. Il est aussi un transmetteur de savoir.
Mais le métier ‘’intellectuel’’ n’existe pas, ne figure sur aucune pièce d’identité. L’intellectuel dispose d’une fonction informelle dans laquelle il s’investit lui-même volontairement."
Journalistes de combat
Dans le gotha des grands intellectuels de refus du Sénégal, on ne peut oublier certains journalistes qui ont eu à jouer leur partition. Sous le régime senghorien de parti unique et de médiat gouvernemental unique, Mame Less Dia, ancien instituteur et membre du Parti marxiste PAI clandestin, crée en1977son journal ‘’Le Politicien’’ : journal satirique, réplique de l’hebdomadaire français ‘’Le Canard Enchaîné’’, faisant des révélations sur ton irrévérencieux, avec l’emblème La démocratie commence avec la liberté de la presse. De même que Boubacar Diop avec son journal ‘’Promotion’’. Senghor en est réduit à traiter de ‘’Radio Cancan’’ les révélations faites dans ces médiats.
C’est dans cette foulée que dans les années 1980, après le départ de Senghor, le paysage médiatique sénégalais prend son envol pluraliste et démocratique : ‘’Walfadjri’’ (hebdomadaire puis quotidien) lancé par Sidy Lamine Niasse (avec l’emblème « la voix des sans voix ») ; ‘’Sud’’ (hebdomadaire puis quotidien) avec Babacar Touré. Cette presse indépendante et de refus permet au public de découvrir les talents de grands intellectuels journalistes comme Mame Less Camara, Alain Agboton...
Les intellectuels restent vigilants. En 2007, le président français Nicolas Sarkozy tient à Dakar un discours très hégélien sur ‘’une Afrique passée à côté de l’histoire’’. A l’initiative de l’écrivain Makily Gassama, un collectif de 22 intellectuels africains contributeurs lui apporte une réplique cinglante dans un ouvrage L’Afrique répond à Sarkozy (2008).
Hommage doit aussi être rendu à tous ces intellectuels sénégalais, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, qui se sont impliqués dans les ‘’Assises nationales’’ d’avant la présidentielle de 2012, en bravant les menaces et intimidations du président Abdoulaye Wade qui n’y voyait qu’une manœuvre politique dirigée contre lui. Sans oublier ces autres jeunes créateurs du mouvement ‘’Y’en a marre’’ qui ruaient dans les brancards le régime de Wade et qui sont toujours à pied d’œuvre.
Le régime suivant de Macky Sall est le plus antidémocratique, le plus répressif et oppressif de l’histoire politique du pays, avec une justice aux ordres, condamnant sur commande des opposants politiques et des journalistes.
A quelques mois de l’élection présidentielle de 2024, un ex ministre de l’intérieur de ce régime ayant été au cœur de tous les coups fourrés contre l’opposition, fait maintenant sécession pour se déclarer candidat, avec cette déclaration : ‘’Il faut éviter d’utiliser la justice pour neutraliser ses adversaires politiques’’. Il sait de quoi il parle.
Face à ce régime s’est dressé un front de résistance et de dénonciation animé par des intellectuels du refus qui relèvent du type ‘’intellectuel idéal’’, signant des pétitions, écrivant des articles dans presse. Des professeurs d’université retraités, des juristes praticiens du Droit, des écrivains, des journalistes des professeurs d’université en activité signataires de pétitions. Des intellectuels de renom, non sénégalais, comme Wole Soyinka, Noam Chomsky n’ont pas hésité à apposer leurs signatures sur des pétitions de dénonciations de ce régime.
On ne peut passer sous silence le journaliste sénégalais indépendant René Lake, fondateur du médiat en ligne Internet ‘’SenePlus’’, ouvert à tous les courants d’opinion. A cet égard, René Lake est un des héritiers de Alioune Diop qui avec ‘’Présence Africaine ‘’ publiait Cheikh Anta Diop et Césaire. ‘’SenePlus’’ est le site de publication des articles de dénonciation des dérives du régime dont les auteurs n’ont pas accès au quotidien ‘’Le Soleil’’ pourtant propriété nationale. Des militants du régime y publient aussi des textes sans relief, pour comme ils disent, ‘’défendre le président Macky Sall’’. Celui-ci pourrait bien dire ‘’gardez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en occupe’’. Il sait que ces plumitifs dépourvus de densité intellectuelle, qui se présentent comme ses défenseurs sont plutôt en quête de visibilité en vue de promotion dans l’appareil d’Etat.
REVOILÀ GAKOU
Totalement muet depuis la présidentielle du 24 mars dernier, le président du Grand parti a renoué avec la communication
Le Bureau politique du Grand parti s'est réuni, ce mercredi, à son siège, avec la présence de toutes les couches qui le composent. Le président Malick Gakou, présent à ce conclave, s'est attardé sur la situation nationale avant d'en venir à la vie du parti.
Totalement muet depuis la présidentielle du 24 mars dernier, le président du Grand parti a renoué avec la communication, mercredi dernier.
En effet, c'est à travers une “réunion du Bureau politique” tenue au siège de la formation politique que l'ex-candidat s'est exprimé. Dans sa communication, M. Gakou s'est d'abord penché sur la situation nationale.
Selon lui, la fragilité du contexte économique et social est due aux “échecs répétés du régime du président Macky Sall qui ont plongé notre pays dans cette crise profonde”.
Ainsi, le président El Hadj Malick Gakou magnifie “les mesures prises pour la réduction de certaines denrées de première nécessité, la reddition des comptes, les réformes du système judiciaire”.
Cependant, ce membre de Yewwi Askan Wi va encore plus loin en exhortant les nouveaux hommes forts du pays, “notamment le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko à entreprendre toutes réformes nécessaires pour réaliser les espoirs du peuple sénégalais”.
Cette position du Grand parti témoigne par ailleurs de “son soutien résolu et sans condition au président Bassirou Diomaye Faye et à son Premier ministre Ousmane Sonko”. Selon la note, cet appui ne tombe pas du ciel, car il est considéré comme “une directive” de Malick Gakou lui-même “juste après l’élection du 24 mars 2024, qui a consacré la victoire éclatante de la coalition Diomaye Président”.
Pour corroborer davantage ce compagnonnage auprès du président Diomaye et de ses compagnons, le Grand parti a convoqué la charte de la coalition Yaw. Cette dernière consiste en une “collaboration franche des partis membres et un engagement à soutenir, le cas échéant, le candidat du parti ou membre de la coalition qui serait qualifié au second tour. Le soutien au président Bassirou Diomaye Faye, qui est passé dès le premier tour, est donc une évidence”.
In fine, pour clore ce chapitre “situation nationale”, le communiqué nous apprend que le “Bureau politique” était sur la même longueur d'onde que le président. Ainsi, il a réitéré à son tour son “soutien total et son engagement à travailler avec les nouvelles autorités étatiques pour le développement économique et social de notre pays”.
Tenue du prochain congrès
Dans un deuxième temps, Gakou s'est aussi intéressé à la “vie du parti”. Concernant cette rubrique, on peut notamment lire : “Le président a exprimé sa profonde gratitude envers tous les militants et sympathisants pour leur mobilisation et leur dévouement sans faille.” Galvanisant davantage ses troupes, le maire honoraire de la ville de Guédiawaye a invité ses militants et sympathisants à se “mobiliser davantage pour la prochaine vente des cartes du parti, le renouvellement des structures et la tenue du prochain congrès”.
Selon Gakou, ces actions sont essentielles afin “d’amorcer, dans le contexte politique actuel, toutes les réformes nécessaires pour la redynamisation du parti”.
ME ALY FALL EST LE NOUVEAU BÂTONNIER DE L'ORDRE DES AVOCATS DU SÉNÉGAL
Il a été élu jeudi obtenant 175 voix contre 78 pour Papa Samba Bitèye. L’entrant succède à Me Mamadou Seck.
iGFM - (Dakar) Me Aly Fall est le nouveau Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal. D’après Les Échos, qui donne l’information, il a été élu ce jeudi, obtenant 175 voix contre 78 pour Papa Samba Bitèye. L’entrant succède à Me Mamadou Seck.
Le choix des candidats avait fait l’objet d’une plainte. Pour rappel, Me Mbaye Guèye, écarté de la course pour la succession de Me Mamadou Seck, avait porté plainte pour s’opposer à ce qu’il assimile à un complot après que l’Ordre a retenu les candidatures de Mes Samba Bitèye et Aly Fall.
L’ancien Bâtonnier avait ainsi saisi la chambre mixte paritaire de la Cour d’appel. Le requérant n’a pas eu gain de cause. Sa demande a été rejetée.
SONKO EN ÉQUILIBRE INSTABLE
Jadis figure de proue de l'opposition, il découvre à ses dépens les défis d'un leader au sommet de l'État. Entre gestion des luttes intestines, pression de la jeunesse et exigences éthiques, le Premier ministre affronte une épreuve de renaissance
L'exercice du pouvoir est tout sauf une sinécure pour le tandem Diomaye-Sonko, encore moins pour ce dernier qui est la cheville ouvrière de la victoire de sa coalition. Toutefois, entre le fait de voir son ''ami'' Diomaye Faye diriger le pays, la jeunesse qui s'impatiente, un délai de grâce inexistant dans l'opinion, une éventuelle élection législative risquée, le leader du Pastef et non moins Premier ministre a une ceinture de feu autour de lui.
Intouchable quand il était dans l'opposition, le puissant Premier ministre du président Diomaye Faye devra être plus stratège pour gérer sa réputation et son image qui ne sont plus invulnérables comme avant, à cause de l'exercice du pouvoir qui se fait en ''prose'' et non en '' vers ''. Et de brillant tribun qui a '' cassé '' tout sur son passage en tant que principal opposant du régime de Macky Sall avec des promesses mirobolantes et une certitude que le ''Projet'' peut changer le Sénégal, poussant ainsi à une adhésion historique des sénégalais en leur vision anti systémique du pouvoir, Ousmane Sonko et son gouvernement devront montrer qu'ils sont maintenant en capacité de changer structurellement le pays, à commencer par lui-même qui est attendu forcément au tournant.
C'est sûr qu'il y aura toujours des inconditionnels qui vont sortir pour le défendre et tirer sur ses différents pourfendeurs, mais force est de dire que la majorité des sénégalais, la majorité silencieuse est à l'écoute de ses résultats et de son génie pour un bond en avant du pays. Ainsi Ousmane Sonko devra faire un sursaut psychologique pour gérer les critiques et toutes les contradictions autour de lui.
D'abord émotionnellement. En effet, même si l'ancien maire de Zinguinchor a fait savoir à qui veut l'entendre qu'il accepte la volonté divine de voir le président Bassirou Diomaye Faye devenir président de la République alors même que ce dernier confesse que son souhait le plus ardent était que son actuel Premier ministre devienne le cinquième président de la République à sa place, cette situation incongrue ne sonne pas comme une évidence.
De ce fait, Ousmane Sonko est sommé d'être tenace au risque de voir leur relation idyllique voler en éclats. Beaucoup d'analystes sont d'ailleurs pessimistes sur la viabilité de ce tandem disproportionné, selon eux. Mais le président Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko sont deux personnalités politiques qui se respectent et cette osmose peut déjouer les pronostics des Cassandre. L'avenir nous dira et comme le souligne Babacar Justin Ndiaye, nous sommes devant un ensemble de faits inédits qu'il faut manier avec prudence. À côté de la gestion de ce partage du pouvoir qui n'a pas encore livré tous ses secrets, Ousmane Sonko aura fort à faire avec la jeunesse qui a fortement participé à son triomphe, allant jusqu'au sacrifice suprême pour certains, et qui s'impatiente. Comment il pourra convaincre cette frange d'attendre encore pour voir le bout du tunnel du chômage tout en gardant son hégémonie politique au sein des jeunes ? Visiblement, c'est une problématique difficile à trancher. C'est pour cela qu’il n'a pas hésité à stopper en filigrane les opérations de déguerpissement, certes nécessaires mais inaudibles dans un contexte où l'Etat se cherche encore. D'autant plus que le nouveau gouvernement n’a pas encore la majorité à l'Assemblée. Donc ce n'est pas le moment, d'après Ousmane Sonko, de frustrer les futurs électeurs.
Une offre éthique qui doit être infaillible
Par ailleurs, les Sénégalais qui ont adoubé le Projet du Pastef attendent une offre éthique qui tranche avec les pratiques politiciennes qui ont pour nom gabegie , népotisme, clientélisme et qui avaient fini de mettre les populations en colère. Et si Ousmane Sonko a eu cette fulgurance sur le plan politique, c'est grâce à une exigence éthique que l'opinion subodorait en lui. Il en est conscient. Les sénégalais seront intraitables et ne lui pardonneront aucun laxisme.
Déjà les critiques sont légion par rapport à certains de ses promesses non tenues comme l'appel à candidature ou encore les soupçons de clientélisme dans certains ministères. À ce titre, la nomination de la fille de la cheffe de la diplomatie sénégalaise continue de faire couler beaucoup d'encre. Chaque acte posé par Ousmane Sonko sera analysé à l'aune de ses promesses quand il était opposant, ce que les sénégalais appellent de manière triviale la '' VAR''.
La gestion des guerres de leadership au niveau du Pastef
Dans le même ordre d'idées, le leader du Pastef devra convaincre les militants et les alliés qui pensent être des actionnaires majoritaires du Projet et qui s'impatientent. On a entendu un religieux militant du Pastef tirer à boulets rouges sur certains ministres du gouvernement qui ne répondent plus au téléphone.
Et il n'est pas le seul. Au sein des cadres du Pastef aussi, tous ne sont pas en odeur de sainteté. Dans le département de Keur Massar par exemple, les leaders ne parlent pas le même langage. Le directeur du Port Waly Bodian, le directeur général de la Pharmacie nationale Seydou Diallo et le maire de Keur Massar Sud, tous des membres reconnus, pour certains très proches d'Ousmane Sonko, se disputent le leadership local et sont tout sauf des amis. Et cette situation sévit dans d'autres bastions du Pastef et sera de plus en plus visible avec les éventuelles élections législatives.
Une position sous régionale ambiguë
Dans la foulée aussi, il faut dire que le Premier ministre Ousmane Sonko qui était attendu par plusieurs activistes africains pour soutenir l'AES au détriment de la CEDEAO a une position moins téméraire. La position de son gouvernement est claire. Dans cette crise qui secoue l'Afrique de l'Ouest, le président Bassirou Diomaye Faye a décidé d'avoir une position prudente d'arbitre plutôt que de prendre parti. Néanmoins, force est de dire que cette posture ne ravit pas les panafricanistes qui pensaient que le tandem Diomaye-Sonko allait soutenir l'AES qui lutte contre l'impérialisme occidental. Et Ousmane Sonko commence à perdre de sa superbe au niveau des activistes africains. Même si les interventions de Guy Marius Sagna, ces derniers jours, ont rallumé cette fibre panafricaine.
Mais dans tous les cas, Ousmane Sonko est un leader très attendu au niveau national comme au niveau international. Il devra prendre la pleine mesure de tous ces enjeux. Une position pour le moins inconfortable.
LE MOUVEMENT DES DOOMU DAARA PATRIOTES RECADRE L'IMAM DRAMÉ
Après sa virulente dernière sortie, où il a dû être recadré par l’animatrice de l’émission face à son écart de langage, le MODDAP s’est fendu d’un communiqué pour l’appeler à la raison.
Le chargé de communication du Mouvement des Doomu Daara Patriotes (MODDAP), Imam Dramé est dans tous ses états. Depuis plusieurs jours, il fait le tour des plateaux pour déverser sa colère sur des responsables de l’actuel régime qu’il accuse d’avoir organisé leur injoignabilité. Après sa virulente dernière sortie, où il a dû être recadré par l’animatrice de l’émission face à son écart de langage, le MODDAP s’est fendu d’un communiqué pour l’appeler à la raison.
« Le MODDAP regrette les propos discourtois de El Hadj Malick Dramé à l’endroit des camarades du parti et condamne avec la dernière énergie les propos insultants émis par ce dernier lors d’une récente sortie dans un entretien spécial accordé à une télé de la place », lit-on dans le document parvenu à WalfNet.
Lequel document poursuit: « Le MODDAP l’appelle à la retenue et l’exhorte à sauvegarder la bonne image des Doomu Daara du Sénégal, connus pour leur droiture et leur respect pour les valeurs islamiques ».
LES JEUX OLYMPIQUES, UNE TRIBUNE DE REVENDICATION POLITIQUE
L'idée que le sport et la politique ne doivent pas se mêler est trop idéaliste. En réalité, les événements sportifs mondiaux, comme les Jeux olympiques, servent souvent de tribune.
Dakar, 26 juil (APS) – Il y a cette idée, trop bien-pensante, selon laquelle le sport ne doit pas se mêler de la politique, et vice versa. La réalité, c’est que les manifestations sportives, celles d’envergure mondiale surtout, servent souvent de tribune à des revendications politiques. Les Jeux olympiques (JO) n’ont jamais dérogé à cette règle.
Se refuser à le reconnaître relève de la naïveté ou de la mauvaise foi. Dans les deux cas, c’est s’obliger à passer sous silence les enjeux de pouvoir et de domination derrière l’idée que le sport doit rester neutre vis-à-vis de la politique.
C’est vrai qu’en initiant les JO modernes, en 1896, Pierre de Coubertin (1863-1937) a voulu célébrer la saine émulation et l’esprit fraternel dans le sport. Une idée résumée dans son célèbre slogan : “L’essentiel est de participer”. Mais cette philosophie ne dit pas tout du sport, qui, bien souvent, est le terrain sur lequel se prolongent les batailles diplomatiques et les revendications politiques.
Pour cette présente édition des Jeux olympiques Paris 2024, le match ayant opposé le Mali à Israël (1-1), mercredi, deux jours avant l’ouverture officielle des olympiades, ce vendredi, a fait beaucoup parler, et pas seulement sur le plan footballistique.
“Septembre noir”
Un match de football “sous haute surveillance”, relevait la presse française, dont la quasi-totalité des titres n’a pas manqué d’insister sur l’atmosphère particulière ayant entouré cette rencontre sportive.
Aux abords du Parc des Princes, théâtre de cette confrontation, plusieurs éléments des forces de police françaises, en uniforme ou en civil, veillaient au grain. Dans le stade, l’hymne israélien a été hué et des drapeaux palestiniens brandis.
L’actualité dominée par la guerre que mène Israël contre les territoires palestiniens fait ressortir la dimension géopolitique, voire militante des compétitions sportives et, donc, des JO.
Une situation pas inédite, l’histoire des Jeux olympiques modernes ayant été particulièrement marquée par des manifestations et des revendications politiques. Les JO ont toujours été un terrain d’amplification des revendications idéologiques et de la propagande politique, au grand bonheur de certains pays ou athlètes.
Munich, Allemagne de l’Ouest, 5 septembre 1972. Le monde découvre avec effroi un événement aux antipodes de l’olympisme.
Au matin de ce 10e jour de compétition des Jeux olympiques de cette année-là, huit membres de l’organisation palestinienne “Septembre noir” s’introduisent dans le village olympique. Ils abattent deux membres de l’équipe israélienne et prennent neuf autres en otage. Les preneurs d’otages réclament la libération de 200 Palestiniens emprisonnés en Israël. Ils demandent aussi d’être transportés vers Le Caire. Les autorités allemandes font mine d’accepter, et vers 22 heures, deux hélicoptères transportent les assaillants et les otages à la base aérienne de Fürstenfeldbruck.
Quand la “perle noire” faisait déjouer le Führer
La police allemande avait prévu d’attaquer à cet endroit. L’assaut se termine finalement dans un bain de sang : les otages sont assassinés, cinq des terroristes sont abattus et un policier tué.
Les Jeux olympiques sont suspendus et un hommage rendu aux disparus dans le stade olympique.
Pour ne pas céder à la menace, le Comité international olympique (CIO) ordonne la poursuite des compétitions après une pause de trente-quatre heures.
Cette opération spectaculaire aura contribué à mettre la cause palestinienne au-devant de l’actualité mondiale.
Quelques années plus tôt, en 1936, se tenaient à Berlin, en Allemagne, les 11èmes olympiades. Adolf Hitler (1889-1945) espérait que ces JO seraient l’occasion de prouver sa théorie relative à la supposée supériorité de la race aryenne.
Le 9 août, Jesse Owens (1913-1980), jeune athlète africain-américain de 23 ans, va marquer à jamais l’histoire de l’olympisme. Il réalise une performance inédite jusqu’alors en remportant quatre médailles d’or sur 100 mètres, en saut en longueur, aux 200 mètres et aux 4 x 100 mètres.
Devant une telle performance, le Führer allemand, qui pensait faire de ces olympiades un support de la propagande nazie, quittait le stade, fou de rage, sans serrer la main de “la perle noire”.
Le public berlinois, pour sa part, n’avait pas arrêté d’acclamer Jesse Owens, un véritable héros depuis ce jour resté mémorable. Un trophée récompensant les meilleurs athlètes américains porte d’ailleurs son nom aujourd’hui.
“Black Power”
En octobre 1968, Mexico City accueillait les Jeux olympiques, au Mexique, dans un contexte marqué aux États-Unis par la ségrégation raciale. Personne n’était donc véritablement surpris de voir les athlètes noirs américains et certains de leurs compatriotes blancs mettre un macaron sur leurs tenues : “Olympic Project for Human Rights” (Projet olympique pour les droits de l’homme).
Ils ne souhaitaient pour rien boycotter les JO, mais étaient absolument décidés à montrer aux yeux du monde les injustices dont étaient victimes les Africains-Américains.
Le 16 octobre, Tommie Smith (il est âgé de 80 ans depuis le 6 juin dernier) remporte l’épreuve du 200 mètres. Son compatriote John Carlos (il est âgé de 79 ans depuis le 5 juin dernier) termine troisième de la course. Lors de la remise des médailles, les deux Africains-Américains, une fois sur le podium, lèvent un poing ganté de noir et gardent la tête baissée pendant que résonne l’hymne des États-Unis. Le pays est alors en pleine période de lutte pour les droits civiques.
Par ce geste symbolique, les athlètes africains-américains entendaient protester contre la ségrégation raciale encore en cours dans leur pays. Bien qu’ils n’aient jamais fait partie du mouvement Black Panthers, les deux athlètes sont en phase avec l’idéologie “Black Power” (le pouvoir noir aux États-Unis) popularisée deux ans plus tôt par l’un des fondateurs de ce mouvement, Stokely Carmichael (1941-1998).
Le CIO juge leur attitude “scandaleuse” et ordonne aux officiels américains de suspendre Smith et Carlos. Par leur geste, ils font des émules et sont exclus à vie des Jeux olympiques.
L’arme du boycott
Comme une revanche de l’histoire, en 2004, la commune française de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, baptise sa salle des sports et lui donne le nom de Tommie Smith. La Courneuve lui emboîte le pas en 2007. En 2005, une statue montrant Carlos et Smith sur le podium des médaillés des JO de 1968 est érigée sur le campus de l’université de San José, aux États-Unis, où les deux athlètes étaient étudiants.
Si certains États profitent souvent des compétitions sportives internationales pour amplifier leurs revendications, d’autres choisissent carrément le boycott.
En 1980, en pleine guerre froide, les Jeux olympiques se tenaient à Moscou, la capitale de l’ex-URSS, sans les États-Unis, qui sont restés à la maison, mais le pays leader du bloc de l’Ouest, contre celui dit communiste, n’était pas seul dans cette option.
Les Américains ont réussi à rallier à leur cause le Canada, le Japon, la République fédérale d’Allemagne et une soixantaine d’autres pays.
Le Sénégal, sollicité par Jimmy Carter (99 ans depuis le 1er octobre dernier) en marge d’une tournée africaine de Mohamed Ali (1942-2016), choisit la voie du non-alignement. D’autres pays, comme la Grande-Bretagne et l’Australie, soutiennent l’initiative mais laissent à leurs athlètes le choix de se rendre ou non à Moscou.
“Le sport a été, est et sera toujours politique !”
Quatre ans plus tard, en 1984, les Soviétiques rendent la monnaie de leur pièce aux États-Unis en boycottant les Jeux olympiques de Los Angeles. Un geste imité par une quinzaine de pays, dont la plupart font partie du bloc de l’Est.
Le premier boycott des JO a eu lieu des décennies plus tôt, en 1956, à Melbourne, en Australie. Cette année-là avait été marquée par des événements politiques majeurs, avec des ramifications internationales : l’affaire du Canal de Suez, le deuxième conflit entre l’Égypte et Israël, les violences en Afrique du Nord, particulièrement en Algérie, etc.
Dans ce contexte politique chargé, l’Espagne, les Pays-Bas et la Suisse choisissent de boycotter les JO pour dénoncer l’invasion soviétique en Hongrie et la “répression sanglante” qui s’en était suivie.
L’Égypte, l’Irak et le Liban, de leur côté, s’opposait à la présence d’Israël en Australie en raison de la crise du canal de Suez.
La République populaire de Chine, pour sa part, avait tout bonnement décidé de quitter Melbourne après que le drapeau taïwanais a été hissé.
“Les Jeux olympiques sont des compétitions entre individus, non entre nations”, déclarait l’Américain Avery Brundage (1887-1975), alors à la tête du CIO, dans l’espoir de tempérer les ardeurs nationalistes des uns et des autres.
Une façon, selon lui, de rappeler certaines dispositions de la charte olympique, dont l’article 50 stipule : “Aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique.”
Lukas Aubin, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques, en France, et spécialiste de la géopolitique du sport, est d’avis que “le sport a été, est et sera toujours politique !”
Sinon comment comprendre la décision du CIO d’exclure les sportifs russes de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024 sur la Seine et de n’autoriser que 14 sportifs russes à concourir sous bannière neutre ?
La guerre en cours entre la Russie et l’Ukraine est passée par là. Pour ne donner qu’un petit exemple de l’absence des athlètes russes aux Jeux olympiques de Paris, il suffit de rappeler que lors de Tokyo 2020 (les compétitions ont eu lieu en 2021 en raison de la pandémie de Covid-19), ils étaient au nombre de 330, raflant 71 médailles dont 20 en or.
Revendications en mondovision
Moscou a beau jeu de fustiger une discrimination “sans précédent” contre ses athlètes, dont certains ont d’ailleurs décidé de ne pas participer bien qu’ayant été autorisés par les instances sportives.
On le sait, le sport reste un moyen efficace pour montrer la puissance d’un pays ou d’un gouvernement. C’est comme cela qu’il faut comprendre la décision de la France de refuser en 1954 l’entrée dans son territoire au légendaire fondeur soviétique Emil Zátopek (1922-2000), né dans l’ex-Tchécoslovaquie. La France, par cette décision, ne voulait pas offrir à l’homme aux quatre titres olympiques et aux 18 records du monde une occasion supplémentaire de s’illustrer devant les athlètes du monde occidental.
Les JO constituent en outre une belle occasion de placer sous les projecteurs du monde une doléance peu ou pas traitée par les médias.
En 2000, lors des olympiades de Sydney, en Australie, le monde avait enfin ouvert davantage les yeux sur la cause aborigène, un problème jusque-là “local”, mais auquel les Jeux olympiques ont donné une résonance internationale.
Lors de la cérémonie d’ouverture, l’honneur d’allumer le vase olympique était revenu à Cathy Freeman, 51 ans, une Australienne d’origine aborigène. Sacrée championne olympique du 400 mètres, elle avait effectué un tour d’honneur avec deux drapeaux, australien et koori, qui symbolise les couleurs aborigènes.
Il faudra attendre février 2008 pour que le gouvernement australien, par la voix du Premier ministre de l’époque, Kevin Ruud, s’excuse pour les tentatives d’assimilation, l’ostracisme et le racisme au quotidien des descendants européens envers les Aborigènes. Nul doute que l’initiative de Cathy Freeman a contribué à accélérer les choses.
Au-delà des manifestations de soutien ou d’hostilité de certains États, le CIO lui-même, en dépit de son appel à la neutralité, ne manque pas de prendre ses responsabilités dans certains cas.
C’est ce qui est arrivé quand il prit la décision d’exclure officiellement l’Afrique du Sud de ses instances en 1970, en raison de l’apartheid prévalant dans ce pays. Après trente-deux ans de disette olympique, le pays de Nelson Mandela (1918-2013) sera réintégré par le CIO en 1991, à l’issue d’une visite du vice-président de l’organisation, le Sénégalais Kéba Mbaye (1924-2007).
Des messages de soutien
Les compétitions sportives internationales se présentent ainsi comme des occasions rêvées de faire valoir son militantisme politique. Comme on l’a vu lors de la dernière Coupe d’Afrique des nations de football, en Côte d’Ivoire, en 2023.
Les membres de l’équipe nationale de la République démocratique du Congo ont saisi l’opportunité de cette édition de la CAN et de leur présence sur le terrain pour envoyer un message au monde, une main sur la bouche et une autre mimant un pistolet sur la tempe, pour dénoncer la guerre dans plusieurs parties de leur pays. Ils tenaient, en même temps, à déplorer le silence de la communauté internationale devant cette situation.
Il y a aussi tous ces sportifs, individuellement ou en équipe, pour passer régulièrement des messages de soutien du genre : “Free Palestine” (Libérez la Palestine), par exemple. Ils mettent un genou à terre, dans le sillage du mouvement “Black Live Matters” (La vie des noirs compte).
Mais exprimer ses griefs, en pleine compétition, lors des Jeux olympiques, en mondovision, reste sans commune mesure pour qui veut que sa revendication soit vue et entendue par toute la planète.
L'APR PEUT-ELLE ENCORE REBONDIR ?
Démissions en cascade, accusations de détournements et avenir sombre. L'ex-parti au pouvoir semble s'enfoncer inexorablement depuis sa défaite à la présidentielle
Depuis la défaite de son candidat à la présidentielle au mois de mars dernier, synonyme de basculement dans l’opposition, l’ancien parti aux pouvoir, l’APR (Alliance Pour la République) s’enfonce de plus en plus en eaux troubles. Comme d’ailleurs c’est le cas au Sénégal pour tout parti politique qui perd le pouvoir. Mais, pour ce cas précis, le rythme emprunté par le chrono tourne plus vite...
Après la formation d’un nouveau gouvernement qui a vu la totalité de l’ancienne équipe dirigée par le Premier ministre Sidiki Kaba remerciée, c’était au tour des directeurs généraux et présidents de conseils d’administration des sociétés nationales de faire leurs valises. Un coup de balai du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko jugé trop lent pour se débarrasser complètement des pontes de l’ancien régime et de leurs souteneurs lourdement sanctionnés par l’écrasante majorité des populations. C’est peut-être la raison pour laquelle, la semaine dernière, la cadence pour la «démackysation» a été accélérée et a permis de promouvoir plus de quatre-vingt personnes aux postes de DG et de PCA en attendant d’autres bien sûr. D’ailleurs, dans sa parution du lundi dernier, le quotidien, notre confrère « L’Enquête » a informé qu’un grand chamboulement dans les postes d’ambassadeurs et de consulats est imminent. Face à cette situation, la machine de l’APR qui se trouve grippée pour dire le moins. Il s’y ajoute la série de démissions de grosses pointures de l’ancien parti au pouvoir dont les anciens ministres comme Doudou Ka, Cheikhou Oumar Hann, Abdou Latif Coulibaly et aussi, dit-on, de Amadou Ba qui était le candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar même si son départ n’est pas encore officiel. En tout cas, tous ces ministres démissionnaires disent vouloir aller le soutenir. Mais il y a surtout la démission d’Aliou Sall, le propre frère utérin de l’ancien président de la République, qui était par ailleurs le tout-puissant maire de Guédiawaye et de l’Association des maires du Sénégal. Ainsi, l’APR souffre des deux maladies les plus redoutées pour un parti politique à savoir la perte du pouvoir qui assèche souvent ses sources de financement mais également le départ de ses cadres qui va réduire en même temps son électorat. Si on y greffe les attaques de tous bords dont il fait l’objet suite aux rapports d’audit épinglant plusieurs hauts responsables du parti, la décision des nouvelles autorités de mettre fin au «tong tong» sur le foncier, source d’enrichissement de beaucoup de responsables de l’ancien régime, et les accusations de détournements dans certaines sociétés nationales, il y a de quoi émettre des doutes quant à l’avenir de l’APR.
Plus grave, ces accusations n’épargnent pas le patron de l’Apr, en l’occurrence l’ancien président de la République Macky Sall. En effet, lors de son récent entretien avec la presse, le président Bassirou Diomaye Faye avait révélé avoir trouvé la caisse des fonds politiques complètement vide. Ce qui, sans qu’il soit cité nommément, fait penser que son prédécesseur serait parti avec l’argent pourtant voté par l’Assemblée nationale et mis à la disposition de tout chef de l’État pour ses dépenses secrètes.
Quand la majorité détruit l’APR, son chef en premier.
Après cet entretien avec la presse du chef de l’État tirant le bilan de ses 100 jours à la magistrature suprême, le duo Diomaye/Sonko n’avait pas échappé aux attaques foudroyantes de l’opposition notamment de l’ancien parti au pouvoir qu’est l’APR. Au cours d’une conférence de presse de riposte, le chef du groupe Benno Bokk Yaakar (BBY) à l’Assemblée nationale, Abdou Mbow, et le porte-parole de l’Apr, Seydou Gueye, ont tiré à boulets rouges sur le nouveau régime qu’ils ont qualifié d’incompétent. Une chose est sûre : depuis quelques jours, les rares défenseurs de l’ancien Président se font entendre de moins en moins. Ont-ils reçu l’ordre de se taire ? Sont-ils dans des calculs de com pour trouver les moyens — et le moment —de mieux rebondir ? Nous donnons notre langue au chat !
L’APR a-t-elle dilué son vin ?
Si le blocage pour la DPG (Déclaration de politique générale) du Premier ministre devant le Parlement est en passe d’être levé avec notamment l’apport de correctifs au règlement intérieur de l’Assemblée nationale, n’empêche, il est permis de s’interroger sur les raisons qui ont permis de trouver un compromis. En tout cas, l’actuelle majorité à l’hémicycle, qui n’entendait pas corriger le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, a selon toute vraisemblance mis de l’eau dans son vin face aux menaces du PM de faire sa DPG devant un jury populaire. Bémol également dans les menaces de l’actuelle majorité parlementaire de faire voter une loi pour abroger les dispositions permettant au président de la République de dissoudre l’institution parlementaire deux ans après son installation. Si, sur ces points, à savoir la modification du règlement intérieur et l’ « émasculation » du Président pour qu’il ne puisse pas dissoudre l’Assemblée — un compromis a été trouvé entre les deux camps, cela peut être le résultat de tractations « diplomatiques » menées au plus haut niveau pour arrondir les angles. Dans ce cas, il ne faut pas écarter l’intervention de Macky Sall, président de l’APR, depuis l’étranger où il se trouve depuis qu’il a transmis le pouvoir à son successeur, avec les nouvelles autorités. Et suivant ce raisonnement, il est aussi permis de penser que des assurances ont été données quant à la renonciation par les députés de Benno à une éventuelle motion de censure pour faire tomber l’actuel gouvernement. Ce qui n’empêche pas la possibilité pour le président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale à partir du mois de septembre. Une dissolution qui s’impose dès lors que l’actuel régime a besoin de faire passer ses réformes pour répondre aux nombreuses attentes des populations. En outre, il y a l’urgence d’envoyer des hommes et des femmes de la coalition « Diomaye Président » à l’Assemblée nationale pour mieux contrôler la deuxième institution du pays et, en même temps, satisfaire une clientèle politique.
Dans un autre registre, la réalisation de certaines promesses électorales devenues à la limite des demandes sociales ne sera pas possible tant que l’actuelle Président ne disposera pas de la majorité au parlement. Il s’agit de la dissolution des institutions jugées budgétivores comme le Conseil économique, social et environnemental, le Haut conseil des collectivitésterritoriales, la Commission pour le dialogue desterritoires. Bien entendu, la nouvelle opposition ne compte pasfaciliter la tâche aux nouvelles autorités. C’est la raison pour laquelle elle s’agite comme elle peut pour se faire entendre. Toujours est-il que le dernier mot reviendra au peuple qui choisira la couleur qu’il compte donner à la prochaine Assemblée nationale. Va-t-il poursuivre dans sa logique de rupture en accordant la majorité à la coalition Diomaye Président après l’avoir portée au pouvoir en mars dernier ? Va-t-il au contraire pousser dans le sens d’une cohabitation en donnant une majorité de députés à la nouvelle opposition ? Les prochains jours voire mois nous édifieront.