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23 avril 2025
Politique
Par Boubacar Biro Diallo
CRISE AU SAHEL : SÉCURITÉ, PUTSCHS MILITAIRES ET RÉALIGNEMENT POLITIQUE
Les nouveaux régimes promettent réformes et changement, mais devront relever des défis colossaux pour rétablir concrètement la sécurité et satisfaire les besoins essentiels de leurs concitoyens
La région du Sahel, englobant des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, est en proie à une crise multidimensionnelle sans précédent. En plus de l'insécurité chronique et des crises alimentaires, des coups d'État militaires successifs ont remodelé le paysage politique de ces pays. La détérioration des relations avec la France, la consolidation des relations avec la Russie, la sortie de la CEDEAO et la formation récente de l'Alliance des États du Sahel (AES) marquent un tournant crucial.
Crise sécuritaire et humanitaire
La sécurité au Sahel est gravement compromise par l'activité croissante de groupes armés et terroristes. Les attaques répétées et les affrontements armés ont provoqué des déplacements massifs et une insécurité persistante. Les armés nationales, soutenues par leurs partenaires occidentaux, n’ont pas pu empêcher la montée de l’insécurité. Cette situation a paralysé les économies locales et aggravé les crises alimentaires déjà sévères, touchant des millions de personnes.
Putschs militaires : espoir ou désillusion ?
L'incapacité des gouvernements à rétablir l'ordre a conduit à une série de coups d'État militaires dans la région. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont chacun vu leurs dirigeants civils renversés, souvent avec l'appui de populations désillusionnées par la corruption et l'inefficacité de leurs gouvernements à leur garantir le minimum de sécurité et services sociaux de base. Les nouvelles autorités militaires promettent des réformes et une sécurité accrue. Toutefois, les défis restent immenses et les scepticismes nombreux quant à leur capacité à tenir leurs promesses.
Régimes de Transition et tensions avec la France
Les régimes de transition en place doivent jongler entre les attentes internes et les pressions internationales. Les relations avec la France se sont particulièrement détériorées. La coopération avec la France est contestée par les masses populaires qui l’accusent d’être en complicité avec les élites politiques nationales et d’avoir échoué dans la lutte contre la corruption. Des appels au retrait des troupes françaises se multiplient, reflétant un sentiment croissant d'anti-impérialisme et de recherche d'autonomie.
Formation de l'AES : Une nouvelle Alliance régionale
En réaction aux défis partagés, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont formé l'Alliance des États du Sahel (AES). Cette nouvelle entité vise à renforcer la coopération sécuritaire et économique entre ces pays pour mieux répondre aux menaces et aux crises humanitaires. L'AES symbolise également une volonté de s'affranchir de l'influence française et de diversifier les partenariats internationaux, cherchant une nouvelle dynamique régionale plus autonome et concertée, sans jugement du régime politique en place au sein de ses membres. Cependant, la viabilité de cette alliance peut être mise en cause par de futurs changements politiques au sein de ses membres. Même si l’AES cherche une légitimité internationale, son acceptation est encore contestée par la CEDEAO, l’Union africaine et leurs alliés.
La médiation du Professeur Abdoulaye Bathily
Dans ce contexte tumultueux, le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a nommé le Professeur Abdoulaye Bathily comme envoyé spécial, avec une attente forte sur les questions relatives aux pays de l’AES. Sa mission inclut de mener des médiations avec la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) afin de faciliter le dialogue et trouver des solutions pacifiques aux crises en cours. Cette mission s'annonce délicate. La CEDEAO, souvent perçue comme une extension des intérêts occidentaux, doit naviguer dans un climat de méfiance généralisée. Le Professeur Bathily, connu pour ses compétences diplomatiques et son intégrité, devra faire preuve de finesse et de persévérance pour gagner la confiance des nouvelles autorités militaires tout en répondant aux attentes de la communauté internationale.
La situation au Sahel demeure complexe et volatile. La réaction des régimes militaires et la création de l'AES montrent une tentative de solution régionale aux crises en cours. Le succès de ces initiatives dépendra de la capacité des nouveaux dirigeants à instaurer une réelle stabilité et à répondre efficacement aux besoins urgents de leurs populations. La mission de médiation du Professeur Abdoulaye Bathily sera cruciale dans cet effort de stabilisation et de réconciliation.
Boubacar Biro Diallo est Consultant en Coopération et Développement International basé à Washington DC
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VIF ÉCHANGE IMPLIQUANT GUY MARIUS SAGNA AU PARLEMENT DE LA CEDEAO
Le député sénégalais a vivement critiqué les chefs d'État ouest-africains, les accusant d'appauvrir la région. Au grand dam de son homologue ivoirienne Adjaratou Traoré qui lui a demandé de modérer ses propos
Ce samedi 20 juillet 2024, une séance du Parlement de la CEDEAO a été le théâtre d'un affrontement verbal entre le député sénégalais Guy Marius Sagna et son homologue ivoirienne Adjaratou Traoré.
L'altercation a éclaté suite aux critiques acerbes de Sagna envers les chefs d'État ouest-africains. Le député sénégalais les a accusé d'être à l'origine de "l'appauvrissement" de la région, remettant en question l'utilisation du terme "pauvreté" par le PNUD dans son rapport sur l'Afrique de l'Ouest.
La tension est montée d'un crâne lorsque Traoré a demandé à Sagna de modérer ses propositions, estimant qu'il manquait de respect aux dirigeants. L'échange s'est rapidement envenimé, conduisant à des accusations mutuelles.
Face à l'escalade du conflit, la présidence a été contrainte de suspendre la séance.
par Aminata Thior
MESSAGE AU PRÉSIDENT DIOMAYE SUR LA REPRÉSENTATIVITÉ DES FEMMES DANS LES INSTANCES DE DÉCISION
EXCLUSIF SENEPLUS - Au bout de 14 Conseil des ministres, l’écart dans les nominations hommes-femmes est effarant. 75 contre 7. Comment peut-on exclure de ce vent d’espoir, l’apport des femmes à la marche du pays ?
Le choc, tout Sénégalais et Sénégalaise sensible à la question de la représentativité des femmes dans l’espace public l’a reçu et encaissé à la sortie de votre première liste du gouvernement avec 25 ministres dont seulement 4 femmes. Nous avions protesté. Nous vous avions écrit que nous ne voulons pas régresser sur la question de la place de la femme dans notre société. La vague de contestations passée, comme de bons Sénégalais et Sénégalaises, nous nous sommes armés de patience et gorgés d’espoir pour voir plus de femmes dans les postes de direction. Mais quel second choc de constater qu’au bout du 14ème Conseil des ministres, l’écart dans les nominations entre les hommes et les femmes est effarant.
14ème Conseil des ministres : 82 nominations. 75 hommes. 7 femmes. C’est terrible, vous persistez et le message semble très clair : vous n’êtes pas sensible à la représentativité des femmes ou alors, ce n’est pas votre priorité. Ou les deux à fois.
Par ailleurs, à chaque fois que vous avez pris la parole pour vous adresser à nous, nous avons vu et entendu un président :
Intelligent
Respectueux de ses concitoyens
Fédérateur, rassembleur
Positif et constructif
Ouvert à écouter ceux et celles qui apportent du ciment pour construire un meilleur Sénégal
Déterminé fortement à apporter un changement dans notre pays
Mais alors, comment un tel profil de président, jeune qu’il est, ouvert au monde, à ses défis et enjeux actuels, dirigeant l’un des pays les plus respectés en Afrique et dans le monde pour la détermination de son peuple, ses hommes et FEMMES de savoir, peut fermer les yeux sur la question de la représentativité des femmes dans les instances de décision ?
Comment peut-on jub, jubal, jubanti sans la présence de près de cette moitié de la population autour de la table ? Comment peut-on développer ce pays si on se passe du cerveau, de la compétence, de la sensibilité, de la finesse, de la rigueur, de l’abnégation, de la détermination, de la hargne, de l'honnêteté et du courage de tous ces profils de femmes que nous avons dans ce pays et sa diaspora ? Comment peut-on avancer sur les questions qui touchent nos filles et femmes si elles ne sont pas présentes là où se prennent les décisions qui impactent leur vie ? Comment peut-on exclure de ce vent d’espoir, l’apport des femmes à la marche du pays ? Comment peut-on envisager une rupture en envoyant un message de régression sur la question des femmes ?
Mais plus encore, vous dirigez un pays qui s’appelle le Sénégal où les femmes ont fortement influé dans les luttes les plus importantes dans ce pays et en Afrique. Elles sont les premières dans les classements dans les écoles et universités. Elles constituent un grand nombre dans le tissu entrepreneurial de notre pays. Elles sont de grandes managers, fonctionnaires, militantes, directrices d’ONG. Elles gèrent les finances de grandes entreprises et programmes. Elles se retrouvent à des postes de responsabilité à l’Union Africaine, à la CEDEAO, au FMI, à l’ONU, à la Banque mondiale. Elles vivent au Sénégal et dans sa diaspora. Cet état de fait, vous ne pouvez en faire fi. C’est de votre responsabilité de continuer à le renforcer et à le pérenniser.
Avec ces rares femmes que vous avez nommées au sommet de l’État et dans les directions générales, vous êtes clairement en train de leur envoyer le message contraire.
Il est temps de faire des efforts pour corriger le tir mon président.
Oui, je veux bien croire que vous êtes rattrapé par la réalité du monde politique et que vous êtes obligé de récompenser mais je refuse de croire définitivement que vous n’êtes pas sensible à la question de la place de la femme dans nos sphères de décision. Et quand bien même vous le seriez, nous avons tous vu à quel point vous apprenez vite. Ainsi, j’ose espérer que ceux qui vous entourent et vous conseillent, vous rappelleront que la présence des femmes, dans les lieux de décision est cruciale à notre époque, pour notre pays et pour la marche du monde.
J’ose espérer qu’un Abdoulaye Bathily vous rappellera le rôle de la femme sénégalaise dans l’histoire politique du Sénégal et dans l’accession à l’indépendance ; et qu’une régression n’est pas envisage.
J’ose espérer qu’une Yacine Fall, ministre des Affaires étrangères, qui a lutté pour la représentativité des femmes, travaillé dans des instances nationales et internationales, côtoyé partout dans le monde des femmes sénégalaises brillantissimes, vous a conseillé de ne pas reléguer au second plan, cette question de la représentativité des femmes.
J’ose espérer que des “He for She” comme Abdourahmane Diouf, Abdourahmane Sarr et d’autres dans votre gouvernement vous ont alerté sur ce sujet …
J’ose espérer que nos journalistes n’oublieront plus jamais de vous interpeller sur l’implication et la place des femmes dans le jub, jubbal, jubbanti ; qu’ils ne reprendront plus les clichés sur cette question dans leurs émissions ; qu’ils ne minimiseront plus les revendications des femmes sensibles à ce sujet et traiteront de manière sérieuse et approfondie, cette question.
J’ose espérer que tous ces brillants hommes et femmes (visibles et de l’ombre) qui vous conseillent et à qui vous avez rendu hommage lors de votre allocution avec la presse sénégalaise le samedi 13 juillet 2024 vous rappelleront que les femmes sénégalaises doivent avoir leur place dans cette rupture pour le développement de notre pays.
Car oui, autant c’est de votre responsabilité de garder le Sénégal sur une dynamique progressiste sur la question de la femme, autant, c’est de leur responsabilité de vous le dire, de vous le conseiller ou de vous le rappeler si vous ne l’appliquez pas.
Vous n’avez pas trouvé mieux au sommet de l’État ? Alors faites mieux mais ne gardez pas le statuquo et surtout, ne faites pas régresser cet acquis.
CHEIKH OUMAR ANNE QUITTE L’APR
L'ancien ministre accuse Macky Sall d'avoir voulu reporter la présidentielle et dénonce un "deal" avec l'opposition. Il évoque également les manœuvres autour de la candidature d'Amadou Ba
Après Aliou Sall, frère de l’ancien chef de l’Etat, c’est au tour de Cheikh Oumar Anne de quitter le navire Apr. L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur l’a fait savoir lors d’une émission sur la 7Tv, au cours de laquelle il parle de l’existence d’un «deal» entre Macky Sall et les tenants du régime actuel.
L’Alliance pour la République (Apr) connait ses premières défections majeures. Il y a eu Aliou Sall, suivi et/ou précédé de quelques leaders locaux plus ou moins connus. Avec le départ de Cheikh Oumar Anne de l’Apr, c’est un poids lourd… électoral du système Macky Sall qui s’en va. «Moi, je ne me considère plus aujourd’hui comme membre de l’Apr. Je ne suis plus membre de l’Apr. Je travaille à la mise sur pied d’un autre cadre politique…», a fait savoir M. Anne, invité jeudi de Maïmouna Ndour Faye sur la 7Tv.
Sorti du gouvernement en même temps que le Premier ministre Amadou Ba, le maire de Ndioum faisait partie des apparatchiks de l’Apr qui sont allés battre campagne pour le candidat de Benno. Alors que la plupart des caciques du pouvoir étaient restés dans l’ombre comme s’ils avaient reçu une consigne. L’ancien ministre de l’Education, de l’Enseignement supérieur informe vouloir faire de Amadou Ba tête de liste lors des prochaines élections législatives. «Amadou Ba bénéficie aujourd’hui du soutien de la plupart des militants et responsables de l’Apr», affirme Anne. Il compte ainsi ratisser large en compagnie de tous ceux qui partagent cet idéal.
Il est aussi revenu sur les supposées manœuvres qui ont précédé la dernière Présidentielle… en faisant dans les révélations. «Je suis un homme de principe. Quand on a voulu reporter l’élection présidentielle, j’ai dit «niet». Je défends toujours les intérêts de mon pays. Pour moi, rien ne pouvait expliquer un report de l’élection… Ousmane Sonko et le Pds étaient en phase avec Macky Sall pour le renvoi de la Présidentielle. A l’Apr, les gens étaient divisés sur la question. Le protocole du Cap Manuel est une réalité. Macky Sall a rencontré Diomaye et Sonko avant la Présidentielle. Ils se sont vus et ont négocié. La négociation tournait surtout autour de la question du report de l’élection. Il y a eu des dissensions au sein de Benno et de l’Apr», révèle Cheikh Oumar Anne.
L’ancien ministre de l’Education parle également du soutien controversé du Président sortant à son candidat lors de la dernière Présidentielle. «C’est Macky Sall qui m’a demandé de soutenir Amadou Ba. Il m’a dit que ce dernier était le seul qui pouvait gagner l’élection. Mais un jour, un proche de Macky Sall nous a dit de faire attention, parce qu’il y a des gens qui essaient de faire changer d’avis le Président par rapport au choix de Amadou Ba. Certains proches de Macky ne voulaient pas de Amadou Ba. Ils l’ont accusé de tous les péchés d’Israël… J’ai été une victime collatérale des manœuvres pour renvoyer l’élection présidentielle… Mon départ du gouvernement ne m’a pas surpris. J’avais dit à certains de mes proches et même à Amadou Ba qu’on allait me débarquer du gouvernement. On m’a viré du gouvernement, parce que j’étais contre le report de l’élection et à cause de mon soutien bruyant à la candidature de Amadou Ba», révèle le maire de Ndioum
APPEL À NÉPOTISME
La nomination de Sophie Nzinga Sy, fille de la ministre Yassine Fall, à la tête de l'Apda soulève des questions. Parmi les 81 nominations effectuées par Bassirou Diomaye Faye, certaines semblent récompenser la proximité avec le parti au pouvoir
Bassirou Diomaye Faye a nommé 81 directeurs ou PCA ce jeudi, parmi lesquels des personnalités issues de son parti ou qui en sont très proches. Mais, la nomination de Sophie Nzinga Sy à l’Apda risque d’être un caillou dans la chaussure du président ou du Premier ministre.
Parmi la longue liste de 81 personnes nommées jeudi en Conseil des ministres, le choix de Mme Sophie Nzinga Sy comme directrice de l’Agence pour la promotion et le développement de l’artisanat (Apda) risque de faire couler beaucoup d’encre : Mme Sy est la fille de la ministre de l’Intégration africaine et des affaires étrangères, Yassine Fall. Connue pour ses activités de création de mode, elle est entrepreneure, éducatrice et conseillère en Icc et artisanat. Elle a lancé aussi ses propres marques Sophie Zinga et Baax Studio (2012, 2019). Par ailleurs, il y a d’autres nominations de certaines personnalités dont la proximité idéologique est proche du parti Pastef. Certains comme Ngouda Mboup, Khadim Bamba Diagne et Mbaye Sylla Khouma sont connus pour avoir été des défenseurs de ce pouvoir qui a renvoyé aux calendes grecques l’appel à candidatures.
« Difficile de voir une dynamique de rationalisation »
Bien sûr, imam Kanté a passé à la loupe ces nominations faites de promotion de personnalités proches de Pastef ou de son courant de pensée, en plus de ses militants. «Avec toutes ces nominations, difficile de voir une dynamique de rationalisation et de réduction du «train de vie» de l’Etat. Sans parler par exemple des cumuls de postes PCA et autres, et de l’option «Non appel à candidatures» qui fait son bonhomme de chemin. Nombre d’individus qui avaient applaudi cette promesse de campagne ne pipent mot car bénéficiaires eux-mêmes du non-respect de celle-ci. Et on commence à parler de liens de parenté… Attention !», prévient imam Kanté.
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IL Y A DES PROBLÈMES DANS LA COMPOSITION DU GOUVERNEMENT DÈS LE DÉPART, SELON PAPA DEMBA THIAM
Il dit attendre encore l’orientation de la politique de Diomaye-Sonko. Pour lui, le Sénégal doit compter sur «une élite et un nouveau modèle de penser conformes aux aspirations de notre peuple».
Papa Demba Thiam prône une volonté politique du nouveau régime. «J’avais dit sous Macky Sall que si la pauvreté n’est pas prise en charge, le pouvoir serait dans la rue. On a voté pour dégager Macky Sall. Si ceux qui sont là aujourd’hui ne comprennent pas cela, c’est ce qui arrive au Kenya qui nous arrivera», prévient le consultant en Gestion de projets et management.
Il dit attendre encore l’orientation de la politique de Diomaye-Sonko. Pour lui, le Sénégal doit compter sur «une élite et un nouveau modèle de penser conformes aux aspirations de notre peuple».
S’il concède que le gouvernement vient de «prendre ses marques», le spécialiste du développement des chaînes de valeur, relève des incohérences dans la «composition organique du gouvernement dès le départ». Il dit : «J’espère que c’est un gouvernement provisoire. Parce que, par exemple, le ministère Tourisme et de l’artisanat est une reproduction tautologique. L’artisanat est la base de l’industrialisation qui est une production de masse.»
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LE NOUVEAU VISAGE DE L'URBANISME SÉNÉGALAIS
Selon l'urbaniste Momar Ndiaye, confier aux mairies le rôle d'intermédiaire entre propriétaires et locataires permettrait de réduire les coûts et d'améliorer la fiscalité du secteur. Les communes joueraient ainsi un rôle clé dans l'encadrement du marché
Ce vendredi 19 juillet 2024, Momar Ndiaye, ingénieur urbaniste et adjoint au maire des Parcelles Assainies, a évoqué sur le plateau de la TFM, ses propositions pour révolutionner la politique du logement au Sénégal.
Face à la crise du logement qui frappe le pays, Ndiaye a mis en avant une approche novatrice : impliquer massivement les collectivités territoriales dans la régulation des loyers et la gestion de l'habitat. "Sans l'implication des collectivités territoriales, il serait très difficile de réguler à la fois le coût du loyer et les contentieux entre bailleurs et locataires", a-t-il affirmé avec conviction.
L'urbaniste a proposé un système où les mairies joueraient le rôle d'intermédiaires entre propriétaires et locataires, éliminant ainsi les coûts d'agence et permettant une meilleure identification des bailleurs pour améliorer la fiscalité immobilière.
Concernant l'accès à la propriété, Ndiaye a plaidé pour une approche centrée sur les coopératives d'habitat, soutenues par les collectivités locales. "L'État pourrait aménager des terrains et les mettre à disposition des populations avec des titres de propriété bancables, facilitant ainsi l'autoconstruction", a-t-il expliqué.
Enfin, l'adjoint au maire a pointé du doigt les failles du système actuel de contrôle des constructions. Il a appelé à une refonte du cadre juridique, exigeant notamment l'inclusion de plans béton armé dans les demandes de permis de construire et un renforcement des contrôles par les collectivités territoriales.
UN ESPOIR ÉCONOMIQUE À RELATIVISER
Si certains espèrent que les recettes pétrolières puissent aider à des transformations structurelles, d'autres facteurs tempèrent l'optimisme. Le Sénégal vise à exporter sa production vers l'Europe, qui cherche à se détourner des énergies fossiles
(SenePlus ) - La récente mise en service du site d'extraction pétrolière de Sangomar, au large des côtes sénégalaises, marque une nouvelle ère pour le pays selon les autorités. Cependant, les experts mettent en garde contre des attentes trop élevées concernant les retombées économiques de cette première exploitation pétrolière nationale.
"C'est une nouvelle ère pour notre pays", s'est réjoui récemment le patron de Petrosen, la société publique chargée de l'énergie au Sénégal, cité par DW Afrique. Une affirmation justifiée puisque Dakar ne produisait pas de pétrole jusqu'à présent. Cependant, la production du champ de Sangomar reste modeste avec un objectif de 100.000 barils par jour, bien loin des volumes extraits dans certains pays comme le Nigeria avec 1,2 million de barils quotidiens.
Face à ces niveaux de production, les experts appellent à tempérer les attentes en termes de retombées économiques. "Selon des données récentes du FMI, je pense que ces revenus devraient améliorer les perspectives économiques du Sénégal à court et moyen terme, mais leur contribution à l'ensemble de l'économie devrait rester relativement limitée", explique à DW Afrique Papa Daouda Diene, analyste pour un groupe de réflexion américain. "Ils parlent de moins de 5% du PIB total. Il est donc clair que ces ressources ne peuvent pas à elles seules transformer le Sénégal en Dubaï."
Si certains espèrent que les recettes pétrolières puissent aider à des transformations structurelles, d'autres facteurs tempèrent l'optimisme. Le Sénégal vise en effet à exporter la majorité de sa production vers l'Europe, qui cherche justement à se détourner des énergies fossiles. "L'âge d'or du gaz est terminé", confirme à DW Afrique Mats Marquardt du New Climate Institute basé en Allemagne. "L'analyse de rentabilité des exportations de combustibles fossiles doit être étudiée de près aujourd'hui."
Face à ces perspectives, de nombreux experts alertent sur les risques de miser essentiellement sur le pétrole. "Attention à ce que le Sénégal ne mise pas que sur ce secteur pour l'avenir", préviennent-ils auprès de DW Afrique. L'économiste Fadhel Kaboub va plus loin, estimant que Dakar "double les investissements dans des technologies obsolètes" au lieu de se tourner vers "l'industrialisation verte et la décarbonisation". Il plaide pour que l'Afrique exploite davantage son potentiel en énergies renouvelables.
Toutefois, dans l'immédiat, le Fonds monétaire international prévoit une croissance de plus de 8% en 2024 au Sénégal, portée en partie par le pétrole et le gaz selon DW Afrique.
LE TRAIN DE KHALIFA SALL À LA DÉRIVE
Taxawu Senegaal essuie un coup dur avec le départ du mouvement And Sopi Thiès. Cette décision représente un nouveau revers pour l'ancien maire, dont la Coalition "Khalifa Président" avait déjà subi une cuisante défaite à la présidentielle
La décision du mouvement Alternative citoyenne/And Sopi Thiès, dirigé par Ma Diakhaté Niang, de quitter la plateforme Taxawu Senegaal de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, accélère la descente aux enfers du leader de la Coalition «Khalifa Président», qui avait enregistré une cinglante débâcle à la dernière élection présidentielle.
Une occasion mise, cependant, à profit par le Comité directeur du mouvement And Sopi Thiès, pour rendre hommage, avec une profonde admiration et une gratitude immense, au leader de Taxawu Senegaal et de la Coalition «Khalifa Président». Le président du mouvement, Ma Diakhaté Niang, de remarquer que «la vision audacieuse de Khalifa Sall, pour un Sénégal plus juste et équitable, a non seulement galvanisé les énergies, mais a également pavé la voie à un dialogue inclusif. Il a su incarner les aspirations de notre Peuple et défendre avec courage les intérêts des plus vulnérables. Son leadership exemplaire a renforcé notre conviction en la possibilité d’un avenir meilleur, où chaque citoyen a sa place et où la dignité humaine est respectée».
«Bien que la dernière élection présidentielle n’ait pas abouti au résultat escompté, l’engagement, le dévouement et la vision du président Khalifa Sall ont laissé une empreinte indélébile sur notre Nation, sa campagne a été marquée par un discours de vérité, d’intégrité et de courage», reconnait And Sopi Thiès. Toutefois, le Comité directeur du mouvement d’informer ses concitoyens de «la décision prise par le mouvement de se retirer de Taxawu Senegaal». Et par la même occasion, de «la démission de son président, Ma Diakhaté Niang, de son poste de président de la Commission économie, finances et plan de la Cellule des cadres de Taxawu Senegaal».
Avec un profond sens des responsabilités et un engagement inébranlable, le mouvement And Sopi Thiès a réaffirmé sa volonté de «participer activement au débat démocratique de notre Nation. Une participation qui se veut constructive et respectueuse, guidée par la volonté de proposer des solutions concrètes aux défis que rencontre notre pays». Ma Diakhaté Niang et ses camarades disent croire fermement que «la démocratie est le pilier sur lequel repose le progrès de notre société». A ce titre, dans le cadre d’une nouvelle organisation, ils s’engagent à formuler des propositions réalistes et pragmatiques, conçues pour améliorer la vie de chaque citoyen sénégalais. «Les prochaines initiatives, indiquent-ils, seront le fruit de consultations approfondies, d’analyses rigoureuses et d’un dialogue ouvert avec toutes les parties prenantes pour constituer une véritable alternative à proposer à nos concitoyens.» Dans le cadre de cet engagement, le mouvement dit tenir à «respecter scrupuleusement les institutions de notre République, garantes de notre stabilité et de notre cohésion nationale».
Par ailleurs, «la défense des droits et des intérêts de nos concitoyens» restera au cœur de la mission du mouvement, qui a décidé de s’ériger en «protecteur des valeurs de liberté, d’égalité et de solidarité». Avec ses partenaires, il s’engagera à être «une voix forte et résolue contre toute forme d’injustice et à travailler sans relâche pour que chaque Sénégalais puisse vivre dans la dignité et le respect».
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UN PRÉSIDENT-TALIBÉ
"Être président ou ne pas l'être, c'est du pareil au même" pour Bassirou Diomaye Faye selon Cheikh Diallo. Une formule choc illustrant sa théorie d'un chef de l'État transitoire, voué à laisser la place à son "mentor" Ousmane Sonko
Cheikh Diallo est formel. A ses yeux, pour le président Bassirou Diomaye Faye, « être président ou ne pas l’être, c’est du pareil au même ». Qualifiant le chef de l’Etat de « président-talibé » dont la posture entrevoit un président avec « un seul mandat » avant de renvoyer l’ascenseur à son mentor, Ousmane Sonko, pour lequel il se bat afin qu’il soit président de la République, selon lui.
« Un président-talibé », c’est ainsi que Cheikh Diallo qualifie le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
« J’ai écouté et réécouté Bassirou Diomaye Faye. C’est un président-talibé qui est au pouvoir. Il a quitté depuis l’âge de 12 ans le monde sensible pour le monde intelligible. Etre président ou ne pas l’être, c’est du pareil au même. La particularité, la puissance, son rapport avec le Premier ministre qui est son mentor, et c’est une première mondiale. Il se bat pour que le Premier ministre Ousmane Sonko soit, demain, président», avoue Cheikh Diallo lors de l’émission « Le Point » sur la RTS.
Cheikh Diallo pense qu’en réalité, « Ousmane Sonko pourrait, en 2029, devenir le président de la République du Sénégal ».
A en croire l’expert en communication orale et écrite, la particularité et la puissance du rapport de Bassirou Diomaye Faye avec le Premier ministre, c’est que ce dernier est son mentor, et c’est une première mondiale.
Il se peut que Ousmane Sonko, demain, soit président. Le chef de l’Etat est détaché des choses matérielles et j’ai l’impression qu’il est là pour un mandat unique. Je peux me tromper, mais je crois fondamentalement qu’il joue la carte de la transparence, de la loyauté. Et c’est pour cela que ceux-là qui veulent mettre en mal ce duo, ce tandem, c’est une guerre perdue», a fait savoir le communicant.
« Bassirou Diomaye est une figure marquante, apportant la surprise, l’inédit et la première venue de la prison au Palais. Le plus jeune président d’Afrique, élu pour la première fois au premier tour, lors de son premier mandat et sans être chef de parti…», a-t-il soutenu à l’entame de l’émission « Le Point ».
Mettant en exergue les 100 premiers jours de Diomaye, le Docteur en Sciences politiques dit constater un enthousiasme, un espoir débordant et de fortes attentes de la population. Cependant, il assure qu’il y a de bons débuts de la part des nouvelles autorités, notamment en matière d’urbanisation, de lutte contre les inondations, de réduction du coût de la vie, entre autres… Les choses semblent bien se dérouler pour le moment. «Je sais qu’à l’heure actuelle, le président de la République et son Premier ministre ont plus de 78 projets de loi en attente de vote et une centaine de décrets… Avec un gouvernement composé de personnalités éminentes, de têtes fortes et apolitiques comme les ministres des Forces armées, de l’Intérieur, des Finances et du budget, ainsi que le ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire», indique l’expert en communication.
S’il ne reprend par les termes du président disant que « Ousmane Sonko est le meilleur Premier ministre de l’histoire du Sénégal », le Docteur en sciences politiques souligne que Ousmane Sonko est le Premier ministre le plus puissant d’Afrique, hormis celui de l’Ethiopie, Abiy Ahmed (régime parlementaire).
« Ousmane n’a pas les pleins pouvoirs, mais il a les pouvoirs pleins. Et ce n’est pas le poste qui fait le leader, mais le leader qui fait le poste. Autrement dit, c’est Ousmane Sonko qui donne du contenu à son poste de Premier ministre.» « En un mot », résume-t-il, «le leader de Pastef porte le ballon ».
Suite à l’invalidation de sa candidature, le Premier ministre avait ouvert un boulevard à Bassirou Diomaye Faye, qui a permis à ce dernier de se retrouver au Palais en tant que 5ème président du Sénégal.