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24 avril 2025
Politique
LES CHIFFRES DES FINANCES SOUS DIOMAYE
Les nouvelles autorités ont officiellement pris fonction au mois d’avril. Elles comment petit à petit, à imprimer leur patte sur la gestion des affaires publiques. Ainsi, à la fin mai 2024, la Dpee a dévoilé les chiffres de la gestion budgétaire.
Les nouvelles autorités ont officiellement pris fonction au mois d’avril. Elles comment petit à petit, à imprimer leur patte sur la gestion des affaires publiques. Ainsi, à la fin mai 2024, la Dpee a dévoilé les chiffres de la gestion budgétaire.
Le mois de mai 2024, a été caractérisée par une légère progression de la mobilisation des recettes. Selon la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), les ressources globales (hors dons en capital) se sont placées à 1450,1 milliards. Soit une augmentation de 2,6%, par rapport à la même période de l’année dernière.
Et ces ressources sont composées de recettes fiscales (1373,3 milliards) et de recettes non fiscales (76,8 milliards). Selon la Dpee, l’augmentation des ressources est attribuable à la hausse des recettes fiscales qui se sont améliorées de 64,4 milliards, notamment, par le biais de l’impôt sur les sociétés, de la Tva intérieure hors pétrole etc.
Quant aux dépenses publiques (hors dépenses d’investissement financées sur ressources extérieures), elles ont diminué de 0,7% pour se situer à 1900,9 milliards durant le mois de mai.
Toujours en mai, le déficit commercial du Sénégal s’est dégradé de 31,1 milliards par rapport au mois précédent. Il a plongé à 266,8 milliards. Une situation imputable à la hausse des importations de biens (+24,9 milliards) conjuguée à la baisse des exportations (-9,2 milliards), renseigne la Dpee.
BASSIROU DIOMAYE SATISFAIT DU RAPPORT DES ASSISES DE LA JUSTICE
Le chef de l’Etat a marqué, mercredi, en Conseil des ministres, son accord de principe sur les recommandations consensuelles des Assises de la justice consignées dans le rapport qui lui a été transmis récemment
Dakar, 10 juil (APS) – Le chef de l’Etat a marqué, mercredi, en Conseil des ministres, son accord de principe sur les recommandations consensuelles des Assises de la justice consignées dans le rapport qui lui a été transmis récemment.
‘’Revenant sur les recommandations des Assises de la justice et des réformes urgentes de ce secteur, le chef de l’Etat a marqué son accord de principe sur les recommandations consensuelles des Assises de la justice consignées dans le rapport’’, indique le communiqué du Conseil des ministres.
La même source ajoute que Bassirou Diomaye Faye a félicité le gouvernement, le ministre de la Justice notamment, les membres de son Cabinet, le facilitateur, les membres du Bureau et le Comité scientifique des Assises, ainsi que toutes les parties prenantes pour ‘’leurs contributions remarquables ayant permis l’élaboration et la mise à disposition d’un rapport public de qualité’’.
Selon le communiqué, le chef de l’Etat a salué ‘’l’esprit participatif et inclusif de l’exercice, soutenu en cela par l’activation de la plateforme JUBBANTI’’, soulignant que ‘’cette innovation notable dans la communication de l’Etat consacre la digitalisation de la participation citoyenne à l’action publique mais également le pragmatisme dans le déploiement du PROJET de transformation systémique du Sénégal’’.
Cette démarche ‘’s’inscrit dans l’engagement primordial à asseoir un Etat de droit, une République exemplaire et une Nation solidaire à travers des institutions fortes et une justice crédible qui agrée le Peuple sénégalais au nom duquel elle est rendue’’.
Le chef de l’Etat a demandé au Premier ministre, au Ministre de la Justice et aux ministres concernés, de ‘’lui proposer un calendrier de mise en œuvre des réformes du secteur de la justice en droite ligne du programme législatif du Gouvernement’’.
Le communiqué note que ‘’cet agenda législatif doit viser notamment la révision de la Constitution et des Codes spécifiques’’.
Dans sa communication, le président de la République a demandé l’évaluation, sous l’égide du Ministre des Finances et du Budget, ‘’des coûts et impacts financiers des réformes proposées en vue d’apprécier l’opportunité de leur priorisation dans la programmation budgétaire’’.
Il a également informé le Conseil de ‘’sa disponibilité à recevoir encore toute contribution ou proposition pertinente relative à la réforme du Conseil supérieur de la Magistrature concernant notamment l’élargissement de ses membres aux acteurs n’appartenant pas au corps des magistrats et la problématique de la présence dans l’instance du Président de la République et du Ministre de la Justice’’.
Le chef de l’Etat a enfin demandé au Premier Ministre et au Ministre de la Justice de ‘’faire une communication mensuelle en Conseil des ministres sur l’état de mise en œuvre des recommandations et décisions issues des Assises de la justice et de tenir compte, dans cet exercice à leur conformité avec les valeurs de notre société, notre culture et nos croyances’’.
VIDEO
JEAN MICHEL LAT NDAM SÈNE, LA JEUNE PÉPITE DE L’ASER
À seulement 29 ans, l'ingénieur formé à Polytech Paris prend la tête de l'Agence sénégalaise d'électrification rurale avec pour objectif de faire de l'accès à l'électricité pour tous une réalité
À seulement 29 ans, Jean Michel Lat Ndam Sène promet d'illuminer l'avenir du Sénégal. Ce prodige de l'électricité, formé à Polytech Paris, a court-circuité une carrière prometteuse en France pour se brancher sur les besoins de sa patrie.
Membre du Pastef, il a pour vocation de canaliser son engagement politique pour éclairer les zones d'ombre du pays.
Jean Michel incarne cette nouvelle génération qui refuse de laisser le Sénégal dans le noir.
VERS LA MISE EN PLACE D’UN COMITÉ D’EXAMEN DES CONTRATS STRATÉGIQUES
Ce comité aura pour mission principale d’analyser, dans les contrats susvisés, la présence centrale de l’intérêt national ainsi que ses mécanismes de sauvegarde en vue d’assurer, le cas échéant, les objectifs d’équilibre requis.
Dakar, 10 juil (APS) – Le Premier ministre a annoncé, mercredi en Conseil des ministres, la mise en place d’un Comité d’examen des contrats conclus dans les secteurs stratégiques, a-t-on appris de source officielle.
‘’Le Premier ministre a informé le Conseil de la mise en place, sur instruction de Monsieur le Président de la République, par arrêté en date du 3 juillet 2024, d’un Comité d’examen des contrats conclus dans les secteurs stratégiques’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
La même source ajoute que ce Comité ‘’a pour mission principale d’analyser, dans les contrats susvisés, la présence centrale de l’intérêt national ainsi que ses mécanismes de sauvegarde en vue d’assurer, le cas échéant, les objectifs d’équilibre requis’’.
L'EXÉCUTIF DONNE L'EXEMPLE EN MATIÈRE DE REDDITION DES COMPTES
Lors du conseil des ministres de mercredi, le Premier ministre s'est félicité que l'ensemble de l'exécutif ait déclaré son patrimoine dans les délais requis
Le Premier ministre s’est félicité, mercredi en Conseil des ministres, de l’acquittement par le président de la République et l’ensemble du gouvernement de leurs obligations de déclaration de patrimoine.
‘’Le Premier ministre s’est ensuite félicité de l’acquittement par le Président de la République lui-même et l’ensemble du Gouvernement de leurs obligations de déclaration de patrimoine, respectivement au Conseil Constitutionnel et à l’OFNAC, dans les délais impartis, à savoir trois (3) mois après la prise de fonction’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
La même source ajoute qu’Ousmane Sonko a demandé aux ministres de ‘’veiller au respect scrupuleux de cette exigence, par les responsables assujettis, placés sous leur tutelle’’.
par Babacar Mbaye
AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT : LA FRANCE LOIN DEVANT LA CHINE, LA RUSSIE AUX ABONNÉS ABSENTS
Alors que la rhétorique russo-chinoise plaide pour un renouveau des relations avec les pays africains, les actes ne sont pas à la hauteur des discours, du moins en ce qui concerne l'aide publique au Sénégal
En début de semaine, un déploiement diplomatique, à la fois, des russes et des chinois en direction du Sénégal a été observé. En effet, l’ambassadeur de la Chine à Dakar Xiao Han a accordé, lundi 8 juillet, un entretien au site Dakaractu dans lequel il vante les promesses de la coopération sino-sénégalaise en matière de nouvelles énergies. Le lendemain, Moscou a envoyé à Dakar son vice-ministre des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov. Au menu des échanges avec les autorités sénégalaises : les orientations de la coopération bilatérale.
L’un des éléments importants de cette coopération sur lequel Dakar s’appuie pour dérouler une partie de sa politique économique reste l’aide publique au développement. Et sur ce point, malgré la rhétorique russo-chinoise sur un nouveau type de partenariat avec nos Etats et les attaques contre les partenaires traditionnels tels que la France, ce dernier pays a un apport de loin plus consistant.
Selon les chiffres du ministère des Finances et du Budget publiés en 2020 et qui suivent la même tendance sur les années suivantes, la répartition de l’aide publique au développement par partenaires dans la coopération bilatérale positionne la France loin devant la Chine et montre que la Russie est aux abonnés absents.
La France, à travers ses différentes agences donatrices à savoir l’Agence Française de Développement, la Banque Française pour le Commerce extérieur et la Coopération française, assure à elle seule 25% de l’Aide publique au développement du Sénégal. Là où la Chine est à 4% et la Russie même pas répertoriée au tableau des donateurs.
Ainsi en 2020, sur un total de 663 milliards de francs CFA (plus d’1 milliard d’euros) la France a contribué à hauteur de 174 milliards de francs CFA (265 millions d’euros), la Chine a décaissé 27 milliards de francs CFA et la Russie a eu donc une contribution insignifiante.
Pour rappel, selon la définition du Comité d’Aide au Développement (CAD) de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), on comprend par Aide publique au développement « l’ensemble des dons et prêts accordés à des conditions très favorables (nets desremboursements en capital) par des organismes publics à des pays et territoires, dans le but depromouvoir leur développement économique et social ».
Si l’on intègre à la fois les partenaires bilatéraux et multilatéraux, le classement des onze (11) premiers partenaires du Sénégal par volume des décaissements se présente comme suit : Banque mondiale (16,08%), France (14,39%), Commission européenne (11,91%), Banque africaine de développement (11,19%), Allemagne (7,86%), BOAD (7,41%), Japon (6,08%), Etats-Unis d’Amérique (5,53%), BID (5,43%), Nations unies (2,88%), Chine (2,25%).
L’Aide publique au développement permet a l’Etat du Sénégal de réaliser des investissements dans des secteurs tels que l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’hydraulique, les eaux et forêts, la recherche, les mines-industrie-énergie, le tourisme, les transports, les télécoms, l’appui institutionnel.
Babacar Mbaye est expert en politique publique.
DIOMAYE ET SON GOUVERNEMENT ONT EFFECTUÉ LEUR DÉCLARATION DE PATRIMOINE
Ousmane Sonko a demandé aux ministres de ‘’veiller au respect scrupuleux de cette exigence, par les responsables assujettis, placés sous leur tutelle’’.
Le Premier ministre s’est félicité, mercredi en Conseil des ministres, de l’acquittement par le président de la République et l’ensemble du gouvernement de leurs obligations de déclaration de patrimoine.
‘’Le Premier ministre s’est ensuite félicité de l’acquittement par le Président de la République lui-même et l’ensemble du Gouvernement de leurs obligations de déclaration de patrimoine, respectivement au Conseil Constitutionnel et à l’OFNAC, dans les délais impartis, à savoir trois (3) mois après la prise de fonction’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
La même source ajoute qu’Ousmane Sonko a demandé aux ministres de ‘’veiller au respect scrupuleux de cette exigence, par les responsables assujettis, placés sous leur tutelle’’.
L'ÉQUATION DES NOMINATIONS
Le rythme des nominations dans le nouveau régime de Diomaye et Sonko suscite bien des interrogations. Entre les urgences à gérer et les attentes pressantes, le duo au pouvoir semble prendre son temps, provoquant l'impatience de certains alliés
Entre les urgences, les militants et sympathisants qui sont pressés et qui pensent que le duo au pouvoir est très lent dans le remplacement de certains dirigeants de l’ancien régime, ceux qui veulent plus de rigueur dans le choix des profils, Diomaye et Sonko ne semblent nullement perturbés.
C’est devenu la grande attraction dans les communiqués successifs du Conseil des ministres. Chaque mercredi, quand Amadou Moustapha Ndieck Sarré, porte-parole du gouvernement, partage le fameux document, beaucoup se ruent directement vers le bas pour voir qui sont les nouveaux nommés du régime Diomaye-Sonko. Dans les minutes qui suivent, l’info barre la une de plusieurs sites d’informations avec souvent le même titre : ‘’Les nominations du Conseil des ministres.’’ Ainsi en est-il depuis avril 2024.
Certes, beaucoup de nominations ont été faites, mais le rythme est jugé très, voire trop lent par beaucoup d’observateurs, y compris même parmi des soutiens du régime. Interpellé, ce militant de Pastef précise : ‘’J’avoue que certains s’impatientent un peu. Ils pensent que les choses ne vont pas très vite et ça peut s’entendre. Mais je pense qu’il faut aussi relativiser. Nous avons trouvé sur place des urgences qu’il fallait gérer : les tensions de trésorerie, les audits qu’il faut gérer…’’
Dans le même sillage, notre interlocuteur met en exergue la volonté presque obsessionnelle du régime à faire les meilleurs choix possibles dans la plupart des postes. ‘’Je sais, souligne-t-il, que le régime tient à faire des choix basés sur l’expertise et la compétence. Il ne s’agit pas seulement d’enlever X ou Y pour y mettre un militant. Nous avons promis de gouverner autrement et la compétence sera de mise…’’
À ce propos, il faut noter que le Pastef avait proposé bien mieux. Il avait préconisé de passer par l’appel à candidatures pour nommer à certains postes. À ce jour, en dehors des appels à candidatures traditionnels, qui se faisaient bien avant la troisième alternance, il y a très peu, pour ne pas dire aucun appel à candidatures. Ce qui aurait dû faire gagner beaucoup de temps.
Mais voilà plus de trois mois que le régime peine à désigner des personnes, politiques ou non politiques, à certains postes.
Un soutien de Pastef invoque les urgences qu’il fallait gérer : tensions de trésorerie, audits…
Résultat, Diomaye et Sonko continuent de gouverner dans bien des secteurs avec d’anciens détracteurs. Si ce n’était que des fonctionnaires qui sont à leurs postes de par leurs seules compétences, cela aurait pu se comprendre. Mais parmi ces gens, ils sont nombreux à être politiquement très marqués. On pourrait en citer Mamadou Lamine Sall, ancien serviteur de Wade puis de Macky Sall et pendant plus de deux mois encore de Diomaye. Il y a quelques jours, celui qui était jusque-là le PCA de l’Office national de la formation professionnelle (ONFP) a pris la décision de jeter l’éponge, non sans tirer à boulets rouges sur le régime.
Il peste : ‘’Je ne peux pas continuer de garder le silence face aux souffrances que ce régime inflige aux populations. Si quelqu’un pense me neutraliser en me laissant à mon poste pour martyriser les Sénégalais, il se trompe. Moi, je mettrai toujours la patrie au-dessus de toutes les considérations. Je préfère rester avec ces gens que de continuer de profiter d’un salaire. C’est pourquoi j’ai décidé, à partir d’aujourd’hui, de démissionner de mon poste.’’
Avant lui, le directeur général de l’Agence nationale de la maison de l’outil (Anamo) avait lui aussi, après plus de deux mois à son poste sans être démis, choisi de rendre lui-même le tablier. ‘’J’ai le privilège, disait-il dans une lettre publiée dans la presse le vendredi 14 juin, de vous informer que je me suis volontairement déchargé de mes fonctions de directeur général de l’Agence nationale de la maison de l’outil (Anamo), par courrier n°00002 /ANAMO/DG/Conf/ en date du mercredi 12 juin 2024 adressée sous couvert de la voie hiérarchique à Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, président de la République du Sénégal’’.
Dans la même logique, précisait-il, il dit vouloir rendre le même jour son passeport diplomatique, pour se consacrer à son organisation, le Groupe d’initiative pour une médiation à l’Africaine (Gima).
Bien avant eux, le journaliste Abdoulaye Bamba Diallo avait démissionné de son poste de PCA du quotidien national ‘’Le Soleil’’ pour mettre à l’aise le successeur du président Sall qui l’avait nommé. Il disait de manière claire : ‘’… C’est Macky Sall qui m’avait nommé ; il est parti. Bassirou Diomaye Faye a gagné, il doit s’installer avec ses hommes. Pour moi, c’est la règle du jeu. Je lui souhaite vraiment plein succès pour sa brillante victoire. Mais je crois que pour moi, ma cohérence est qu’il ne m’avait pas désigné, bon je n’ai pas à l’encombrer.’’
Quand d’anciens collaborateurs de Sall préfèrent se démettre avant d’être démis
Pendant ce temps, ils sont encore assez nombreux à continuer de jouir des privilèges dans le nouveau régime, comme ils l’ont fait dans le régime déchu du président Macky Sall. Certains n’hésitant même pas à aller quémander de direction en direction leur maintien en poste, malgré le changement de régime.
Pastef est-il en manque de cadres pour occuper certains postes de responsabilité ? Pourquoi Diomaye et Sonko ne vont pas chercher les compétences au-delà des frontières de leurs militants et alliés, si Pastef en manque ? Plusieurs questions qui se posent au rythme des conseils des ministres.
Mais le grief qui revient le plus, c’est la concentration de tout entre les mains du PR et de son PM. ‘’À mon humble avis, le PR et le PM doivent confier certains dossiers à des hommes de confiance ; ils ne peuvent pas tout faire. On sait qu’ils veulent surtout bien faire, mais le travail est immense, avec de nombreux dossiers à gérer. Il faut qu’ils délèguent certaines tâches’’, confie un de nos interlocuteurs.
D’autres indexent la concentration du pouvoir de nomination entre Diomaye et Sonko, et demandent une décentralisation
Quand ce n’est pas les lenteurs dans les nominations qui posent problème, c’est tout simplement la promotion de profils qui sont loin de faire l’unanimité. Dans une lettre ouverte publiée intitulée ‘’Les 100 jours du gouvernement de rupture : point de vue d’un modeste citoyen’’, le doyen Mody Niang, jusque-là considéré par beaucoup comme ‘’proche’’ des nouvelles autorités, alerte sur certaines décisions.
‘’… J'ai parfois des problèmes devant certaines nominations. L'exemple qui retient mon attention parmi tant d'autres, c'est la récente nomination d’un compatriote comme PCA de l’Apix. Mon frère Alla Kane m'a envoyé une vidéo que j’ai transférée à Amadou Ba (responsable à Pastef). Elle nous rappelle qui est réellement ce nouveau promu ou qui il était. Quand j’ai écouté la vidéo, j’ai failli tomber à la renverse. J’ai envoyé d'ailleurs un court message à Alla Kane, que j’ai ensuite transféré à Amadou Ba.’’
Monsieur Niang ne se prive pas de livrer le contenu de la lettre envoyée à Alla Kane et qu’il a transféré à Amadou Ba. ‘’Mon frère, disait-il à Alla Kane, toi qui es plus près d’eux, tu dois leur suggérer de faire davantage attention au passé de ceux et celles qu’ils nomment. Cette nomination doit faire mal aux vrais patriotes qui ont porté le Projet Pastef pendant plusieurs années et dont le profil n’a vraiment rien à envier à celui dont la vidéo nous présente un certain passé’’.
Alors que beaucoup de Sénégalais s’interrogent sur les lenteurs, le doyen, lui, invite à être plus regardant. ‘’Les nouveaux gouvernants doivent s'attarder encore plus sur le passé des gens avant de les nommer à quelque poste que ce soit. Aujourd'hui, de plus en plus de compatriotes se posent légitimement des questions sur le népotisme qui serait à la base des actes de nominations de certains ministres et surtout de deux d’entre eux. Leurs ministères seraient devenus finalement pour eux comme une famille, avec d’anciens membres de l’APR bien connus. J'ai employé le conditionnel, ne disposant pas de preuves que les informations agitées çà et là sont avérées. Je ne le fais d’ailleurs que par sagesse’’.
TOUT LE MONDE PEUT HUMILIER CETTE ASSEMBLÉE SAUF OUSMANE SONKO, SELON ABBA MBAYE
Pour le député de Taxawu, le Premier ministre ne doit pas tenir cette posture car le parlement a été au devant de la scène lors de ses combats pour la souveraineté.
Membre du groupe des non-inscrits et non moins ex-député du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, Babacar Abba Mbaye a donné la position des députés de Taxawu Sénégal sur la volonté du Premier ministre de tenir sa Déclaration de Politique Générale devant une assemblée populaire. Selon le parlementaire, Ousmane Sonko ne doit pas tenir cette posture car l’Assemblée nationale a été au devant de la scène lors de ses combats pour la souveraineté. Il doit plutôt «renforcer l’Assemblée nationale et demander la réadaptation de son règlement intérieur et changer la fonction parlementaire ».
«Nous lui demandons de ranger cette idée. Le faire, ce serait humilier l’Assemblée nationale. Or, tout le monde peut humilier cette assemblée sauf Ousmane Sonko. Parce qu’elle a été à ses côtés dans tous ses combats, pour toutes les initiatives parlementaires le concernant. Les gens se sont battus, ont engagé une guérilla parlementaire pour lui », déclare-t-il. Et de lui conseiller à faire des propositions constructives pour la bonne marche de l’hémicycle.
«J’aurai souhaité plutôt entendre de lui des propositions consolidantes comme donner le poste de questeur à l’opposition, faciliter la création de commissions d’enquête parlementaire », conclut-il.
par Mohamed Lamine Ly
RÉFLEXIONS SUR LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES À LA SANTÉ
L'appel à candidatures du Pastef aurait eu toute sa pertinence au ministère de la Santé et de l'Action sociale, car la gestion démocratique du personnel n'y a jamais été une réalité. Le nouveau ministre ne fait perpétuer d'anciennes pratiques
Il est souvent reproché au système sanitaire sénégalais un déficit chronique et permanent en ressources, aussi bien humaines, matérielles que financières. Pour la présente contribution, nous nous appesantirons sur la gestion des ressources humaines, en prenant prétexte des récentes nominations controversées au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale, qui ont suscité des protestations véhémentes du syndicat des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes (SAMES) et semé la zizanie dans la famille des professionnels de santé.
S’il y a un secteur, où l’appel à candidatures mentionné dans le projet de transformation systémique du Pastef aurait eu toute sa pertinence, c’est bien celui de la Santé et de l’Action sociale, car la gestion démocratique du personnel n’y a jamais été une réalité, tout au moins, pour ce qui est de celle des cadres supérieurs de santé (et du secteur social), désignés, sans concertation formelle, même si c’est par note de service, arrêté ou décret.
C’est donc dire que le nouveau ministre de la Santé n’a fait que perpétuer d’anciennes traditions de gestion discrétionnaire de cette question importante et sensible, avec la complicité de divers groupes de pression, dont l’Exécutif central et les syndicats.
Au Sénégal, l’atmosphère du secteur socio-sanitaire est polluée par des accusations itératives de « médicalisation » du secteur de la Santé, à savoir, l’accaparement par le corps des médecins de la quasi-totalité des postes de directions.
Qu’en est-il réellement ?
Une gestion archaïque des ressources humaines
Au niveau des districts et régions
Il est vrai que les districts, unités opérationnelles par excellence du système socio-sanitaire, chargées d’activités de santé publique et de mise en œuvre opérationnelle du PNDS, sont tous gérés par des médecins. Cela vient essentiellement du fait que la fonction de chef de district et celle (très orientée vers le curatif) de chef de centre de santé sont encore confondues. Les dissocier offrirait l’opportunité à d’autres cadres supérieurs de santé non médecins (docteurs en pharmacie, en chirurgie dentaire, en sciences infirmières ou obstétricales) d’occuper le poste de chef de district et même de région. En l’absence de règles du jeu claires, les organes de participation communautaire et dévolus au transfert de la compétence Santé aux collectivités territoriales (comité de développement sanitaire) restreignent considérablement la marge de manœuvre des gestionnaires de district ou conduisent à une collusion au détriment des usagers et travailleurs.
Par ailleurs, les équipes des districts sanitaires et des directions régionales de santé incluent des techniciens supérieurs de santé, des assistants sociaux et même des agents paramédicaux expérimentés (IDE, SFE), dont la plupart acquièrent de nouveaux diplômes (master, doctorat) dans les domaines les plus variés (gestion des programmes, administration des services de santé, épidémiologie…), sans compter l’expertise acquise sur le terrain.
Au niveau des hôpitaux
Par contre, la gestion de l’écrasante majorité des structures hospitalières échoit à des non-médecins, qui ne sont parfois même pas du secteur de la santé, mais qui ont acquis des diplômes d’administration des services de santé. Ces directeurs nommés par décret présidentiel constituent une sorte de « lobby administratif et financier » dans les structures sanitaires, dont certains membres issus du monde politico-syndical, pensent devoir s’acquitter d’un devoir de gratitude envers l’Exécutif.
Cet état de fait est en contradiction flagrante avec la prétendue autonomie hospitalière, qui a permis, jusque-là aux ministres politiciens de vampiriser les structures hospitalières à leur profit, à travers des instances délibérantes ravalées au rang de caisses de résonnance.
Les cadres supérieurs de santé sont réduits au rôle d’observateurs impuissants, confinés dans des commissions médicales honorifiques, ayant peu de prise sur la réalité hospitalière. Il en est de même pour les agents paramédicaux, dont les commissions techniques ont un statut encore moins valorisé.
Au niveau de l’administration centrale
La nomination aux postes de direction du niveau central obéit à un faisceau de critères dont aucun ne renvoie à une compétition saine et loyale ou en rapport avec le profil des postulants :
Critère politicien, pour récompenser les cadres de la mouvance présidentielle, qui n’hésitent d’ailleurs pas à transhumer, à l’occasion,
Critère académique, qui devrait poser le débat sur les plans de carrière des cadres de santé publique, par rapport aux universitaires, qui viennent occuper des postes au niveau du Ministère,
Critère lié à l’appartenance à un groupe de pression syndical, associatif voire religieux…
En lien avec la gestion verticale du système sanitaire, occasionnant une foultitude de programmes, on note une pléthore de cadres supérieurs de santé et d’action sociale, dont certains n’ont même pas de bureau, au du siège du Ministère en charge de la Santé.
En l’absence de coordination optimale, avec pour objectif principal, le déroulement de leurs plans d’action et l’absorption des financements reçus, les gestionnaires de programmes et leurs équipes se télescopent aux niveaux régional et de district, jusqu’aux postes et cases de santé.
Nouvelles réalités du système sanitaire
Les exigences liées à la multi-sectorialité, mais aussi à la philosophie des soins de santé primaires, adoptée à Alma-Ata en 1978 commandent de réformer la gouvernance sanitaire et de faire la place aux nouveaux corps intervenant dans la Santé prise au sens large. En effet, partout dans le monde, la Santé est, de plus en plus caractérisée par une multiplicité d’intervenants, ayant des statuts et des employeurs différents, dont les agents et relais communautaires.
Dans ce contexte caractérisé par une complexité croissante, il faut en arriver à une organisation des acteurs, qui les pousse à se réinventer, pour s’adapter à plusieurs innovations technologiques en cours (génomique, numérique, liée à l’intelligence artificielle…), se déroulant en marge du système sanitaire, qui peine à se les approprier entièrement.
Dans le même ordre d’idées, le secteur de la Santé a vu, en quelques décennies, un élargissement de son champ d’action aux sciences sociales, y compris à la participation communautaire et au travail social, à la digitalisation, à l’économie, au droit, à la communication et même aux mathématiques (statistiques)…
Toutes ces considérations doivent induire un changement de paradigme dans la gestion des ressources humaines, laquelle devra reposer sur un socle démocratique, qui devra, de plus en plus bannir l’approche discrétionnaire, ouvrant la porte à des considérations extra-sanitaires voire à la complaisance et au népotisme.
Pour une gestion des ressources humaines basée sur des critères
Pour corriger les impairs dans la gestion des ressources humaines, il faut en revenir aux bonnes vieilles recettes, à savoir la représentation des professionnels de la Santé dans les réunions de redéploiement, à tous les niveaux et à l’appel à candidatures pour les postes de direction.
Il faudra également, en amont du processus de sélection des candidats, définir des critères minimaux auxquels doit satisfaire tout postulant, parmi lesquels, outre le profil, l’expérience, le parcours professionnel, les diplômes requis pour le poste … Ces critères devront transcender la qualification professionnelle ou le corps d’origine, mais être fondé sur la hiérarchie et le niveau d’études, mais surtout sur les compétences requises pour satisfaire à la description de poste.
De manière pratique, nous pensons, qu’on peut envisager que des cadres de santé non médecins (pharmaciens, chirurgiens-dentistes, docteurs en sciences infirmières ou obstétricales) puissent occuper le poste de directeur régional de la Santé. Pour les autres cadres, acteurs de la Santé comme les anthropologues, les sociologues, les géographes, les travailleurs sociaux ayant au moins le doctorat, ils pourraient, par contre, postuler, au même titre que les cadres de santé, pour être des coordonnateurs de la Santé, au niveau départemental, rattaché à la préfecture), pouvant abriter un service territorial de santé publique.
Dans le même ordre d’idées les directeurs d’hôpitaux devraient avoir des niveaux académiques élevés, leur accordant une pleine légitimité pour gérer tous les cadres de santé de la structure.
L’implication des nombreux acteurs de la Santé non médecins ne doit pas avoir pour corollaire l’éviction injuste des médecins des sphères de gestion administrative et de santé publique, pour les confiner au rôle de cliniciens exécutants, au service d’autres catégories socioprofessionnelles.
De même, des plans de carrière stimulants et des passerelles entre les différentes catégories d’acteurs de la santé permettront une flexibilité et une complémentarité pour mettre fin aux malentendus et préjugés.
Dr Mohamed Lamine Ly est Spécialiste en santé publique