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7 avril 2025
Santé
par Mame Lika Sidibé
SÉNÉGAL, UNE GESTION SANITAIRE PROBLÉMATIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - Beaucoup de choses ne sont pas révélées à propos de cette crise. Certains attendent toujours les résultats des tests PCR dont les prélèvements remontent à plus de 15 jours. La question de l’oxygène reste d’actualité
#SilenceDuTemps - C’est à travers un post sur Facebook que l’ancien ministre Babacar Gaye s’interroge sur la fiabilité des chiffres relatifs à la Covid, donnés chaque jour par le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS). Le responsable politique de Kaffrine évoquait le décès d’un proche des suites de complications liées à la Covid-19, un cas qui n’est pas isolé, mais qui est ‘’représentatif de la situation dramatique que vivent nos compatriotes qui n’ont pas l’opportunité de se faire tester’’. Il évoque aussi des cas positifs dans la maison familiale et qui ne sont pas mentionnés dans le communiqué du ministère de la Santé.
Dans le cadre de la gestion de la Covid-19 au Sénégal, tout le monde s’accorde au moins sur une chose : les statistiques journalières publiées dans les médias ne reflètent pas la réalité. Un fait confirmé par le nouveau directeur du Centre des Opérations d'Urgence sanitaire (COUS) sur Sud FM lors de l’émission Objection du 15 août 2021. Le Dr Alioune Badara Ly avait reconnu que le nombre de décès quotidiens déclarés était sous-estimé et que des décès au niveau communautaire échappaient à la comptabilité macabre qui ne concernait que les statistiques des Centres de traitement épidémique (CTE).
Depuis quelques semaines, il est constaté une baisse des cas positifs. Quelle est l’explication ? Des scientifiques vous diront que c’est dans l’ordre normal des choses lors d’une pandémie. C’est l’évolution classique des infections virales : une phase ascendante, un moment de pic, une phase de stabilisation et après une phase descendante.
Quant aux décès, ils restent toujours aigus même si on observe une légère baisse : une moyenne de 10 chaque jour. Un taux très élevé si on se réfère toujours aux chiffres journaliers publiés, et qui sont loin des moins de 2% admis dans le cadre de la Covid-19.
Du côté du MSAS, il est annoncé une évaluation des « déterminants globaux de ce que nous sommes en train de vivre en termes du recul de la vague ». Les autorités sanitaires ont aussi évoqué une plus grande mobilisation des populations pour faire reculer le virus et une plus grande adhésion en faveur de la vaccination. On peut se demander pourquoi elles s’arrogent la paternité de ce prétendu recul de propagation d’un virus qui échappe au monde entier et qui n’a pas encore livré tous ses secrets ?
À ce jour, et partout, trois stratégies permettent de limiter la propagation du virus : la vaccination, le maintien des gestes barrière et la surveillance.
À propos de la vaccination, il faut saluer la clairvoyance de guides religieux, khalifes généraux, appelant les Sénégalais à se faire vacciner. Il est en effet prouvé que le vaccin empêche le développement des cas graves, mais le risque de contracter le virus demeure. C’est pourquoi les mesures barrière consistant à éviter les rassemblements, le port systématique de masques et le lavage fréquent des mains à l’eau et au savon entre autres doivent être maintenues, surtout face à un virus mutant. Même si 1 million 167 mille 364 personnes ont été vaccinées sur l’étendue du territoire national à la date du 31 août 2021, cela ne peut en aucune manière avoir des effets sur la baisse des cas pour le moment. D’après les scientifiques, il faut une couverture d’au moins 60% pour espérer une immunité collective et donc le recul qui en serait lié, alors que nous sommes à moins de 2% de la population générale si l’on considère les personnes qui ont pris une seule dose, avec une campagne peu active et des ruptures et tensions fréquentes sur les vaccins. Quand dans certains pays le rappel par une troisième dose ARNm semble justifié même s’il n’existe pas encore de données. Le Sénégal se prépare-t-il à cette éventualité ?
Le respect des gestes barrière, notamment le port de masque n’est pas respecté. Pour preuve, 48 heures après la publication d’un communiqué du ministère de l’Intérieur rappelant que l'arrêté nº 17602 du 29 avril 2021 prescrivant le port obligatoire de masque de protection dans les lieux publics et privés est prorogé pour une durée de trois (3) mois à compter du 30 juillet 2021 sur l'ensemble du territoire national, et demandant une application stricte des mesures édictées dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus, 1 173 personnes ont été arrêtées pour avoir enfreint lesdits ordres. Les rassemblements de tout genre sans applications des mesures édictées continuent. Il en est de même en ce qui concerne le domaine du transport. L’hésitation vaccinale, le déni de la maladie et le fatalisme sont toujours constatés.
Notons que le climat estival joue un rôle non négligeable dans le ralentissement de la circulation du virus (avis du Conseil scientifique sénégalais du 6 juillet 2021).
Pourquoi alors crier encore victoire et annoncer que la situation est maîtrisée ? Les populations ne respectent plus les gestes barrière dès qu’une baisse de nombre de cas est annoncée. N’est-ce pas cela qui va introduire le doute chez les plus sceptiques si une 4e vague devait arriver ? Ne doit-on pas communiquer juste en disant la vérité aux populations comme l’avait préconisé le Khalife général des Tidianes ?
L’apparition en Afrique du Sud en mai 2021 d’un nouveau variant C 1.2 qui s'éloigne davantage de la souche originelle et déjà présent dans sept pays, sur les continents européen, africain, asiatique et océanique, est préoccupante et appelle à la précaution et donc à une surveillance accrue, mais surtout à la collecte et la diffusion d’informations de santé en temps voulu à des fins d'évaluation et d'une action de santé publique. Sur le plan de la gouvernance, la mise en place d’un comité scientifique suggéré par des experts à la place du CNGE pourrait aider à régler ces manquements. Les membres de ce comité scientifique surveilleraient, mais alerteraient aussi si nécessaire, services et autorités sanitaires, population, médias, partenaires. Ceci est d’une importance capitale puisque les résultats des analyses vont conduire à la prise de mesures correspondantes à la situation.
- Rupture des tests de dépistage : cause de la tendance baissière ? -
À la date du vendredi 20 août 2021, près de 3 000 tests ont été réalisés. Le nombre de tests réalisés varie entre 3 600 et 2 500 depuis quelque temps. Des chiffres isolés : aucune synthèse, quelle est la tendance, d’où viennent les contaminations, sur quelle base parler de tendance baissière ?
Pourquoi le MSAS ne fournit pas des données désagrégées et ne renseigne pas régulièrement et à temps sur le taux d’incidence qui est une base scientifique tangible permettant d’étudier la dynamique de l’épidémie et dire si elle progresse ou recule ?
La faible incidence de la Covid-19 en Afrique s’expliquerait en partie par les capacités insuffisantes de tests qui conduiraient à sous-estimer l’épidémie (Kambole & al., 2020).
Les autorités politiques et sanitaires ont peu explicité les motivations et les indicateurs qui orientaient leurs décisions en matière de stratégie de dépistage. Aucune information permettant de préciser les circonstances qui ont présidé à la décision de la passation d’un test n’est disponible[1].
La disponibilité des tests reste le problème majeur. La Coalition pour la Santé et l’Action Sociale (COSAS) a toujours recommandé ‘’l’augmentation du nombre de tests, par une décentralisation dans les laboratoires régionaux, en s’entourant de toutes les garanties de sécurité pour les techniciens de laboratoires’’.
Pire et coïncidant comme par hasard à « cette tendance baissière », nous apprenons au début du mois d’août qu’il y a une rupture des tests de dépistages rapides (TDR) et PCR dans au moins 7 régions médicales du pays ; fait sur lequel le ministère n’a jamais communiqué.
Beaucoup de choses n’ont pas été révélées dans la gestion de la pandémie au Sénégal. L’utilisation des fonds Force Covid a soulevé des vagues, tout comme le démantèlement prématuré des centres de traitement des épidémies (CTE). Ils sont nombreux les patients qui ont brandi des factures alors que la prise en charge est déclarée gratuite. Ils sont aussi nombreux les Sénégalais qui attendent toujours les résultats de leurs tests PCR dont les prélèvements datent de plusieurs semaines. Le débat sur la disponibilité en qualité et en quantité de l’oxygène est toujours d’actualité. Un reportage d’une chaîne étrangère au début du mois d’août 2021 a montré la rupture quasi-totale de ce produit précieux, indispensable pour la prise en charge des cas graves. Les cliniques qui en possédaient le facturaient à un tarif exorbitant, hors de portée de la grande majorité des patients. Une forte spéculation avait été observée, obligeant l’État à réquisitionner toute la production d’oxygène dans le pays, à prendre en charge l’approvisionnement en oxygène des structures privées qui ont des CTE et à commander 35 générateurs. Deux centrales à oxygène de 40 m3 viennent d’être réceptionnées (19 août) pour les hôpitaux Dalal jamm et Fann.
Au moment où une quatrième vague envahit certains pays, un rebond épidémique est à craindre avec les grands événements religieux qui se profilent ainsi que la rentrée prochaine des classes. Il faut collectivement anticiper en misant entre autres sur une bonne communication, massive, en direction des communautés, élément qui a été et demeure l’un des talons d’Achille de la riposte. Il faut aussi dès maintenant déterminer des protocoles et informer pour guider.
Sur la reprise des points journaliers, les avis divergent, même si le fait d’inviter des experts à parler des liens entre la Covid et leur spécialité peut avoir un impact sur certaines populations. Il faut une lecture scientifique des chiffres, une analyse de leurs limites, des probables biais. Il faut y aller vite, car chaque minute compte avec l’infodémie véhiculée par les réseaux sociaux. L’information doit être complète, c’est-à-dire non lacunaire. Elle doit aussi être fiable, c’est-à-dire non erronée. C’est cela la démarche scientifique et c’est aussi cela la communication.
Mame Lika Sidibé est archiviste diplômée de l’EBAD et journaliste diplômée du Cesti. Elle collabore régulièrement avec SenePlus. Elle est titulaire d’un master II Défense, Paix et Sécurité du Centre des Hautes Études de Défense et de Sécurité (CHEDS).
[1]Véronique Petit, Nelly Robin et Nelly Martin : « Spatialité et temporalité de l’épidémie de la Covid-19 au Sénégal. Le processus de production des données sanitaires au regard des discontinuités territoriales » https://doi.org/10.4000/rfst.1150
S’ABSTENIR D'URINER DEHORS CHEZ LES FEMMES, UN PHÉNOMÈNE PRÉOCCUPANT
Faire pipi en dehors de chez soi n’est pas toujours évident à cause de plusieurs facteurs comme des toilettes fonctionnelles et propres ou encore la disponibilité de l’eau
Cela peut paraitre banal et ordinaire, puisque beaucoup de filles, lorsqu’elles sortent de chez elles, même si elles ont envie de faire pipi, elles préfèrent s’abstenir jusqu’au retour à la maison. Cependant, cela a des conséquences graves sur le plan urologique et gynécologique.
Faire pipi en dehors de chez soi n’est pas toujours évident à cause de plusieurs facteurs comme des toilettes fonctionnelles et propres ou encore la disponibilité de l’eau. La trentaine, une jeune dame répondant au nom de Fatou Ndiaye rencontrée non loin du centre de santé Nabil Choucair à la Patte d’Oie indique qu’elle fait partie de celles qui ne vont pas aux toilettes dès qu’elles ont le nez dehors. «Je ne sais pas si c’est un réflexe ou pas, mais dès que je sors se chez moi, je n’ai plus cette envie pressante. Je pense que c’est psychologique, parce que quand on sort de chez soi, c’est difficile de s’adapter à certaines toilettes», soutient-elle.
Toutefois, elle consciente des risques sur le plan sanitaire qu’encourent les femmes qui retiennent leurs urines. «Cela peut causer des désagréments dans la vessie », dit-elle. Par contre, Mme Dia souligne qu’il arrive très rarement de garder les urines. «Dès que j’ai envie de faire pipi, je le fais, sinon je ne pourrai pas continuer mes activités et j’ai peur que cela sorte. Quand il y a de l’eau je peux uriner, même si ce n’est pas propre. Mon seul souci est de me soulager. Le fait de retenir les urines me donne des douleurs au bas ventre», renseigne-t-elle. Journaliste dans une télévision de la place, une dame interrogée par «L’As» affirme que cela lui arrive très rarement, car elle a l’habitude de prendre ses précautions avant de sortir de chez elle. «Une fois dehors, je n’aurai pas envie de faire pipi. Le fait de garder les urines dépend de l’environnement dans lequel on se trouve. Cette habitude a de graves conséquences sur notre santé», dit notre interlocutrice.
DR ALIOUNE SARR, CHIRURGIEN UROLOGUE A L’HOPITAL ARISTIDE LE DANTEC «IL EST PRECONISE CHEZ LA FEMME D’URINER, SINON ELLE PEUT AVOIR UNE INFECTION URINAIRE»
Urologue à l’hôpital Aristide Le Dantec, Dr Alioune Sarr estime que le fait pour une femme de retenir les urines peut être source d’infection urinaire appelée une cystite. C’est une infection de la vessie. «C’est pourquoi, il est préconisé chez une femme d‘uriner fréquemment, parce que le fait de retenir les urines favorise la propagation des germes dans la vessie. Donc, il est important de boire fréquemment et aussi d’uriner fréquemment, cela permet d’éviter la stase d’urine donc la propagation de germes dans la vessie», explique l’urologue.
SUR LE PLAN GYNECOLOGIQUE
Le fait de se retenir constamment d’aller aux toilettes peut par ailleurs entraîner un dysfonctionnement de la vessie et à terme, une incontinence. L’incontinence urinaire est un trouble de la vessie. Cette pathologie peut avoir une cause fonctionnelle (anomalie de l’appareil urinaire, vessie instable due parfois à des calculs urinaires ou des polypes dans la vessie, complication d’un prolapsus...) ou psychologique (patient(e) mal dans sa peau, qui a connu des agressions sexuelles...). Le fait de se retenir constamment d’aller aux toilettes peut par ailleurs entraîner un dysfonctionnement de la vessie et à terme, une incontinence.
SYMPTOMES
L’incontinence urinaire se manifeste par des pertes involontaires (ou des fuites) d’urine en dehors des mictions. La personne peut s’en rendre compte ou pas. Ces fuites peuvent survenir suite à un effort (toux, rire, port de charges lourdes...) ou il peut s’agir d’envies pressantes qui se transforment donc en fuites : dans ce cas, la personne ne peut pas se retenir d’uriner et n’a généralement pas le temps d’arriver aux toilettes.
COVID-19: 05 DÉCÈS, 31 CAS GRAVES
Le ministère de la Santé et de l'Action Sociale a fait le point sur la situation pandémique au Sénégal, ce mardi 31 Août 2021
Le ministère de la Santé et de l'Action Sociale a fait le point sur la situation pandémique au Sénégal, ce mardi 31 Août 2021.
Sur 1453 tests réalisés, 52 sont revenus positifs. Il s'agit de 09 contacts et de 43 cas communautaires. 11 décès supplémentaires ont été déplorés ce dimanche. 549 patients ont été déclarés guéris, et 31 cas graves sont en réanimation. A ce jour, 72.805 cas ont été déclarés positifs au Sénégal, dont 62.014 guéris et 1765 décès. 9.025 patients sont encore sous traitement.
PRODUCTION DE VACCINS ANTIPALUDIQUES ET ANTITUBERCULEUX EN AFRIQUE
Le Sénégal et le Rwanda choisis pour accueillir BioNTech
Le laboratoire BioNTech a confirmé hier à Berlin, devant les Présidents Macky Sall et Paul Kagamé, sa volonté de produire sur le continent africain tous les vaccins issus de la mise au point de ses candidats vaccins antipaludiques et antituberculeux.
Le Sénégal ambitionne de produire des vaccins antipaludiques et antituberculeux. C’est la principale information à retenir de la rencontre entre les Présidents Macky Sall, Paul Kagamé, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne et Uğur Şahin, Pdg et cofondateur de BioNTech à l’Académie Barenboïm-Saïd, à Berlin, informe-t-on dans un communiqué parvenu hier au journal Le Quotidien.
L’objectif de cette rencontre tenue en marge du Sommet du Partenariat G20 Afrique, initiée par la Chancelière allemande Angela Merkel, est d’aborder la mise en place d’une production durable de vaccins pour l’Afrique. La réunion «a débouché sur un communiqué conjoint confirmant la volonté de BioNTech de produire en Afrique tous les vaccins issus de la mise au point de ses candidats vaccins antipaludiques et antituberculeux». «Les possibilités de fabrication au Rwanda et au Sénégal» sont d’ores et déjà évaluées par BioNTech. Qui étudie la production en Afrique du vaccin anti Covid-19. Ce dernier peut en principe être également fabriqué dans les centres de production locaux, en vue de sa distribution en Afrique.
Le communiqué ajoute que «d’autres centres de production de vaccins et de produits pharmaceutiques peuvent également être basés dans ces pôles afin de garantir un écosystème commercial et scientifique durable». John Nkengasong, directeur des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Cdc Afrique), Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Oms pour l’Afrique, et Werner Hoyer, président de la Banque européenne d’investissement (Bei), étaient présents à la rencontre organisée par la fondation Kenup au nom de BioNTech. Macky Sall et Paul Kagamé ont aussi visité «les locaux des futurs pôles de production de vaccin de l’Oms».
LES SYNDICALISTES METTENT LA PRESSION SUR LE PRESIDENT POUR LA RECONSTRUCTION DE L’HOPITAL LE DANTEC
«Sous le poids de l’âge, l’hôpital se trouve dans un état délabré et inquiétant. Les bâtiments sont vétustes et risquent d’être un danger public pour les malades et le personnel soignant»
Les bâtiments de l’hôpital Aristide Le Dantec sont essentiellement dans un état de délabrement avancé. Qualifiant cela comme un manque de considération, les membres du Syndicat Démocratique des Travailleurs de la Santé et du Secteur Social (SDT/3S) invitent le chef de l’Etat reconstruire cette structure hospitalière.
«Sous le poids de l’âge, l’hôpital se trouve dans un état délabré et inquiétant. Les bâtiments sont vétustes et risquent d’être un danger public pour les malades et le personnel soignant», s’émeut le secrétaire général du Syndicat Démocratique des Travailleurs de la Santé et du Secteur Social/section Dantec (SDT3S) qui faisait face à la presse.
Selon Abdoulaye Dione et ses camarades, «l’hôpital ne respecte plus les normes sanitaires pour une bonne administration des soins de qualité». Par conséquent, ils ont remis sur la table le projet de construction de l’hôpital qui date de 2005.
Rappelant que ce projet a été révisé selon les recommandations du ministère de Tutelle et de la Banque mondiale, les syndicalistes soulignent que le Président Macky Sall avait même promis en 2014, lors de l’inauguration de l’unité de cardiologie de la structure sanitaire, la réhabilitation de Le Dantec. Mais jusqu’à présent, aucun acte n’est posé dans ce sens. Pendant ce temps, relève Abdoulaye Dione, «l’Etat est en train de construire d’autres hôpitaux dans les régions qui n’ont même pas de personnels encore moins d’équipements. Cela prouve que la réhabilitation de l’hôpital Le Dantec n’est pas une priorité pour le Président Macky Sall».
Considérant cette situation comme un manque de volonté manifeste de l’Etat vis-à-vis des usagers de l’hôpital dont la plupart sont défavorisées, les membres du SDT3S rappellent que la vocation de Le Dantec est de rester au service des couches les plus démunies. «Par conséquent, sa réhabilitation demeure une extrême urgence», clament les syndicalistes.
LE PLATEAU TECHNIQUE MANQUE DE MATERIELS ET DE PRODUITS
S’agissant du fonctionnement de la structure sanitaire, Abdoulaye Dione et ses camarades soutiennent que l’hôpital ne dispose que d’un seul scanner qui est toujours en panne. «L’institut Curie, qui fait partie de l’hôpital, une référence dans la lutte contre le cancer, ne dispose même pas de mammographie. Il y a également à noter la rupture récurrente des produits d’aide au diagnostic». Parmi leurs revendications, ils réclament le recrutement dans la Fonction publique des 543 prestataires diplômés qui sont en service depuis 10 ans voire 15 ans. «Cela permettra d’alléger les charges de la structure sanitaire qui assure la rémunération de ces contractuels. Car, la subvention de l’Etat qui s’élève à 503 millions Fcfa est insuffisante et n’arrive pas à couvrir les besoins de la structure sanitaire». Ils dénoncent par ailleurs le manque d’équité dans la distribution des fonds alloués pour la prise en charge des personnes atteintes de Covid-19 révolte les syndicalistes de la section Dantec du SDT 3S.
Selon eux, «le Centre de traitement des épidémies (CTE) de l’hôpital n’a reçu que 50 millions Fcfa, là ou d’autres structures comme l’hôpital Dalal Jamm et Fann ont reçu respectivement 250 millions Fcfa et 225 millions Fcfa. Ce qui constitue une injustice et une aberration inqualifiable, car l’essentiel des cas de Covid-19 sont pris en charge à Aristide Le Dantec», affirment les responsables du SDT3S/Section Dantec. Ils n’ont pas manqué de signaler que l’Etat doit à l’hôpital 503 millions Fcfa, à travers la Couverture maladie universelle (Cmu). «Ce qui prouve à suffisance le manque de considération des autorités envers la structure hospitalière».
Dans le but de lutter contre ces manquements, annonce Abdoulaye Dione, «le SDT 3S compte dérouler un plan d’action afin de freiner la tentative de liquidation de son outil de travail».
LE LABORATOIRE BIONTECH INTÉRESSÉ PAR L'AFRIQUE
Le laboratoire BioNTech a confirmé, vendredi à Berlin, devant les présidents Macky Sall et Paul Kagamé, sa volonté de produire sur le continent africain tous les vaccins issus de la mise au point de ses candidats vaccins antipaludiques et antituberculeux.
Dakar, 27 août (APS) – Le laboratoire BioNTech a confirmé, vendredi à Berlin, devant les présidents Macky Sall et Paul Kagamé, sa volonté de produire sur le continent africain tous les vaccins issus de la mise au point de ses candidats vaccins antipaludiques et antituberculeux.
Selon un communiqué dont l’APS a eu connaissance, les présidents sénégalais et rwandais, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne et Werner Hoyer, président de la BEI ont rencontré Uğur Şahin, PDG et cofondateur de BioNTech à l’Académie Barenboïm-Saïd, à Berlin, afin d’aborder la mise en place d’une production durable de vaccins pour l’Afrique.
La même source précise que cette réunion organisée par la fondation kENUP au nom de BioNTech, s’est déroulée en marge du Sommet du Partenariat G20 Afrique, initiée par la chancelière allemande Angela Merkel.
Étaient également présents John Nkengasong, directeur des centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, et Werner Hoyer, président de la Banque européenne d’investissement (BEI).
Le texte souligne que la réunion ‘’a débouché sur un communiqué conjoint confirmant la volonté de BioNTech de produire en Afrique tous les vaccins issus de la mise au point de ses candidats vaccins antipaludiques et antituberculeux’’.
Le document rappelle que suivant les orientations de l’Union africaine, BioNTech a commencé à évaluer ‘’les possibilités de fabrication au Rwanda et au Sénégal et elle a partagé les locaux des futurs pôles de production de vaccin de l’OMS’’.
En attendant, souligne le communiqué, le vaccin de BioNTech contre le Covid-19 peut en principe être également fabriqué dans les centres de production locaux, en vue de sa distribution en Afrique.
Il ajoute que ‘’d’autres centres de production de vaccins et de produits pharmaceutiques peuvent également être basés dans ces pôles afin de garantir un écosystème commercial et scientifique durable’’.
CONFERENCE DE BERLIN SUR LE «COMPACT AVEC L’AFRIQUE»
La pandémie covid-19 fait reconsidérer les priorités
Lancée en 2017, la conférence «Compact avec l’Afrique» s’était fixé comme objectif de renforcer les infrastructures dans certains pays du continent noir, d’améliorer leur environnement des affaires et de soutenir leurs politiques éducatives. Mais avec l’apparition de la Covid-19, toutes les prévisions ont été chamboulées. L’urgence aujourd’hui pour les Etats africains est de maîtriser la propagation de la maladie et de gérer les effets collatéraux de la crise sanitaire
Le chef de l’Etat Macky Sall fait partie des chefs d’Etat africains invités à participer, aujourd’hui à Berlin, à la Conférence « Compact avec l’Afrique ». Cette initiative lancée en 2017 sous la présidence allemande du G20 a pour objectif de stimuler l’investissement en Afrique par différents mécanismes de soutien, y compris les réformes nécessaires à l’amélioration de l’environnement des affaires. Une note du bureau d’information gouvernementale (BIG) du Sénégal revient largement sur les enjeux d’une telle rencontre. Il est indiqué dans le document que lors de la conférence de 2017, les participants avaient relevé la nécessité de prendre des mesures conjointes pour renforcer les infrastructures durables, améliorer les cadres d'investissement et soutenir l'éducation. Des priorités individuelles pour les « pactes d'investissement » ont été avancées par le Sénégal, la Côte d'Ivoire, l'Éthiopie, le Ghana, le Maroc, le Rwanda et la Tunisie, souligne la note du BIG qui précise dans la foulée que ces pactes visent à mobiliser l'investissement privé et à promouvoir une utilisation efficace des fonds publics.
Au total, douze pays africains, dont le Sénégal, sont bénéficiaires de cette initiative. Mais, toujours selon le BIG, la crise sanitaire mondiale suite à l’apparition de la Covid-19 pose de nouveaux défis, notamment économiques, à relever dans le cadre du « Compact avec l’Afrique ». C’est à ce titre, renseigne-t-il, qu’en avril 2021, les présidents de la réunion du Groupe consultatif africain ont émis 10 recommandations fortes. En effet, l'accès aux vaccins, aux produits thérapeutiques et aux diagnostics COVID-19 ont été identifiés comme des éléments essentiels à la relance économique, surtout que de bonnes performances économiques ont été relevées dans plusieurs pays bénéficiaires de l’initiative. Par conséquent, d’après le communiqué parvenu à «L’AS», les gouvernements des pays de l’initiative sont appelés à agir de manière décisive pour reconstruire la confiance des investisseurs et renforcer le rôle des investissements directs à l'étranger (IDE) dans la reprise post-COVID-19 et les agendas nationaux de développement.
REORIENTATION DES PRIORITES AUTOUR DE L’ACCES AUX VACCINS ET AUX PRODUITS THERAPEUTIQUES, LA SUSPENSION DE LA DETTE…
Aussi a-t-il été noté que la pandémie de COVID-19 a exacerbé les vulnérabilités de la dette et a menacé la viabilité budgétaire de nombreux pays. C’est ainsi que l'Initiative de suspension du service de la dette (DSSI) a été prolongée pour la deuxième fois jusqu'à la fin de 2021, souligne le BIG.
Poursuivant, il informe qu’un cadre commun pour les Traitements de la dette au-delà de la DSSI a également été établi, ce qui constitue une étape importante pour la coopération mondiale car permettant aux pays de restructurer une dette insoutenable, de regagner de la solvabilité et de parvenir à une reprise économique résiliente. La nécessité de façonner la transformation économique dans les pays du «Compact avec l’Afrique» afin de profiter des nouveaux moteurs de croissance a été soulignée.
Ainsi, note-t-on, l'économie numérique offre une occasion unique d'accélérer la croissance, la réduction de la pauvreté et la création d'emplois. De même, il a été relevé que l’'économie verte offre l'opportunité de tirer parti de manière durable d'abondantes richesses naturelles du continent grâce à l'agriculture intelligente, l'écotourisme, l'économie et les bonnes pratiques en matière d'énergie renouvelable. Dans la même dynamique, apprend-on, les organisations internationales telles que le Groupe de la Banque mondiale (GBM), le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque africaine de développement (BAD) ont été invitées à accompagner les pays du « Compact avec l’Afrique » dans le défi de la relance économique, celui de l'intégration régionale et de l'urbanisation en tant que moteurs clés de croissance.
A noter en définitive qu’en marge de la conférence, le président de la République Macky Sall aura plusieurs entretiens les 27 et 28 août avec des officiels et représentants du secteur privé avant de rentrer à Dakar le 29 août 2021.
PROPAGATION FULGURANTE DE LA COVID-19
Des chercheurs de l’Ifan et de l’Esp traquent le virus dans les eaux usées
Des chercheurs du laboratoire de traitement des eaux usées de l’IFAN, et ceux du département de génie chimique et biologie appliquée de l’Ecole Supérieure Polytechnique (ESP) viennent de lancer un programme de surveillance du virus de la COVID-19 dans les eaux usées de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Ce programme viendra en appoint aux tests cliniques afin de contribuer à la prévention de la circulation du virus.
Prélever chaque semaine des échantillons d’eaux usées au niveau des facultés et écoles et réaliser des tests de présence du virus. Telle est la solution proposée par le consortium constitué de chercheurs du laboratoire de traitement des eaux usées de l’IFAN, et ceux du département de Génie Chimique et Biologie Appliquée de l’ESP, en partenariat avec d’autres institutions, pour chercher la présence éventuelle du SARS/CoV 2 dans les eaux usées.
Lancé au mois de juillet dernier, ce programme va permettre de surveiller le virus de la COVID-19 dans les eaux usées de l’UCAD. Ainsi, des échantillons d’eaux usées seront prélevés au niveau des facultés et écoles à partir desquels seront réalisés des tests de présence du virus. Initié par des chercheurs de l’UVS, l’ESP et l’IFAN, et soutenu par le recteur de l’UCAD à travers la Direction de Recherche et d’information (DRI), le programme de surveillance environnemental de la COVID-19 est un outil complémentaire aux tests cliniques qui va contribuer à la prévention de la circulation du virus.
En effet, ces chercheurs pensent que le virus de la COVID-19 peut être excrété par les personnes contaminées bien avant l’apparition des signes cliniques. «Il peut même être rejeté par les cas asymptomatiques. Le virus va se retrouver dans les toilettes et finir dans les eaux usées», renseignent les chercheurs. Dès lors, ils estiment que le suivi de la présence du virus dans ces eaux usées permettra de détecter sa circulation dans une population donnée avant que les gens ne soient malades, et constitue un système d’alerte précoce. « C’est ce qu’on appelle l’épidémiologie basée sur la surveillance des déchets ou Waste Based Epidemiology en anglais», renseignent-ils. Selon les chercheurs, plusieurs études ont montré que le pic de virus dans les eaux usées précédait d’une à deux semaines le pic des malades dans les hôpitaux.
Par conséquent, ils estiment que le programme surveillance environnemental de la COVID-19 « est un bon moyen d’anticipation et d’ajustement des moyens de la riposte». D’autant que l’épidémiologie basée sur la surveillance des déchets constitue une méthode complémentaire au test clinique, pouvant fournir une approche efficace pour prédire la propagation potentielle de l’infection. Avec la quantification de l’ARN du virus dans les eaux usées, poursuivent les spécialistes, des modèles mathématiques permettent d’estimer le nombre de personnes infectées dans une zone donnée et de déterminer la prévalence de la maladie. En outre, la surveillance des eaux usées et de la présence de COVID-19 peut aider à comprendre l’ampleur de l’infection et à prendre des mesures de précaution, comme des tests de masse ou un confinement temporaire pour isoler la communauté.
A noter que plusieurs études ont démontré que l’analyse des eaux usées est un outil fiable pour détecter et suivre la présence du SARSCoV-2 au sein d’une population donnée et ce, avant toute apparition de symptômes chez les personnes infectées. En réalité, dans le cadre de l’accompagnement global dans la maîtrise du risque COVID-19, et en complément des solutions déjà proposées ou mises en place, beaucoup de pays comme la France ont déjà lancé ce programme de détection pour les eaux usées.
A terme, cela permettra d’alerter rapidement sur la présence du SARS-CoV-2 sur un site donné, même si les personnes sont asymptomatiques, avant que le virus ne se propage trop largement. C’est donc un atout supplémentaire dans le contrôle de l’évolution de l’épidémie.
CORRELATION CONJONCTIVITE-COVID 19, PAPA AMADOU NDIAYE LIVRE SON DIAGNOSTIC
« La première chose qu’il faudrait d’abord comprendre est que l’épidémie qui nous concerne à l’heure actuelle qui est le coronavirus a effectivement des corrélations avec l’œil »
Le Sénégal vit présentement deux épidémies à savoir le coronavirus et la conjonctivite. Dans le domaine de l’ophtalmologie, le docteur Papa Amadou Ndiaye, médecin chef du service d’ophtalmologie de l’hôpital Abass Ndao, par ailleurs président de la société sénégalaise d’ophtalmologie, a avancé que le problème est qu’à l’heure actuelle, « le coronavirus a effectivement des corrélations avec l’œil ». Toutefois, il a attiré l’attention des populations sur les signes de gravité dont la douleur, une baisse de vision entre autres. Il s’exprimait hier, jeudi 26 août, lors du point de presse du ministère de la Santé et de l’action sociale sur la situation du coronavirus au Sénégal.
Pour le docteur Papa Amadou Ndiaye, ophtalmologue à l’hôpital Abass Ndao de Dakar, il existe une épidémie qu’on appelle la Covid-19, une autre de conjonctivite qui fait que la population est un peu affolée et pose un certain nombre de questions. « La première chose qu’il faudrait d’abord comprendre est que l’épidémie qui nous concerne à l’heure actuelle qui est le coronavirus a effectivement des corrélations avec l’œil », a-t-il renseigné.
Et de poursuivre : « il faut savoir et on vous l’a précisé depuis le départ, que le virus est présent dans les larmes des sujets atteints de coronavirus même s’ils n’ont pas de signes oculaires. Ce qui fait que l’œil est un organe de pénétration de cette maladie ». Pour le docteur Ndiaye, ce n’est pas étonnant qu’au-delà des masques, on conseille au personnel médical et ceux qui sont dans les réanimations et qui prennent en charge les malades de Covid-19 de se protéger avec des lunettes assez spéciales. L’autre particularité est que quand on est atteint de coronavirus, il peut y avoir au départ des signes oculaires. Pour le spécialiste des yeux : « au début de l’épidémie, c’est un ophtalmologiste chinois qui avait très tôt attiré les pouvoirs publics sur le fait qu’il avait eu beaucoup de manifestations en ophtalmologie des yeux rouges qui pouvaient être en rapport plu tard avec le coronavirus ».
MANIFESTATION DE LA COVID PAR LES YEUX
Pour docteur Ndiaye : « les patients qui sont atteints de coronavirus peuvent développer un certain nombre de signes qui peuvent s’agir de rougeur. Ces patients peuvent se plaindre d’une impression des yeux qui sont secs, ils peuvent avoir des tuméfactions au niveau des yeux et quelquefois on trouve des lésions qui sont beaucoup plus évoluées, par exemple au niveau de ce qu’on appelle l’UV ou la rétine de ces patients ». Le spécialiste des yeux a aussi déclaré qu’il faut aussi savoir que certains signes ne sont pas en rapport avec le coronavirus, mais avec le contexte de la réanimation et la position qu’on fait adopter à certains patients pour leur éviter les problèmes respiratoires. « Le virus est présent dans les larmes des patients atteints de coronavirus et il faut faire attention » a-t-il alerté
EPIDEMIE DE LA CONJONCTIVITE
Pour le docteur Papa Amadou Ndiaye, la conjonctivite est l’atteinte du blanc de l’œil, la partie blanche qui recouvre le globe oculaire. Dire qu’il y a conjonctivite pour lui, c’est dire qu’il y a une inflammation de cette partie blanche qui tapisse le globe oculaire et qui est sous les papillaires. « Cette inflammation a plusieurs origines » a-t-il renseigné. Pour docteur Ndiaye, cela peut être d’origine traumatique, infectieuse, bactérienne, parasitaire. « Quand on dit conjonctivite, cela veut dire que le plus souvent, on voit une rougeur ou des taches qui sont quelquefois hémorragiques. C’est le cas du virus qu’on appelle entérovirus et c’est lui qui donne l’épidémie qu’on appelle Apollo parce que cela avait coïncidé avec une mission Apollo », a-t-il renseigné.
LES ORIGINES DE LA CONJONCTIVITE
Selon la blouse blanche, en général, il y a des conditions climatiques qui font qu’en début d’hivernage, il y a souvent cette épidémie au Sénégal. Dans ce cas, les manifestations ne touchent que le blanc de l’œil qui devient rouge. « C’est une rougeur qui intéresse en général tout le blanc et non localisée. Quand on dit qu’il y a conjonctivite, il y a en général un petit larmoiement et on a peur de la lumière », a-t-il soutenu.
DES SIGNES DE GRAVITE DE LA CONJONCTIVITE
Selon Docteur Ndiaye, il y a deux signes négatifs, importants pour les pharmaciens, qui reçoivent les patients ainsi que les autres médecins qui ne sont pas ophtalmologistes. « Théoriquement, il y a deux signes négatifs quand on a une conjonctivite. La première qui peut être difficile à quantifier, il y a une curie certes, on a une sensation de corps étranger, mais théoriquement on n’a pas mal. Le deuxième signe négatif qui est très important, si on a nettoyé ses yeux, la conjonctivite ne baisse pas la vision » at-il alerté. Et de tirer la conclusion suivante : « la première leçon à tirer, il est dangereux de dire que tous les yeux rouges sont des conjonctivites. Si une personne se plaint de conjonctivite qui traine plusieurs jours, elle vous dit que j’ai mal et que ma vision a baissé, il faut qu’elle soit vue le plus rapidement possible par un ophtalmologiste. Si l’œil est rouge, il est douloureux, la vision a baissé, cela peut entrainer une perte de la vue en quelques semaines. Il faut faire attention, c’est quelque chose qui est important ».
TRAITEMENT DE LA CONJONCTIVITE
Pour le docteur Ndiaye dans le traitement de la conjonctivite, il faut toujours éviter de mettre des mains sales sur les yeux. Une chose qui peut amener les conditions de la surinfection. Eviter aussi de mettre de l’eau de mer. « L’eau de mer est salée, elle n’est pas propre. Même les médicaments que nous travaillons pour mettre dans les yeux, nous tenons compte de la composition chimique des larmes. Ne mettez pas des décoctions à base de pain de singe dans les yeux des enfants, ne mettez pas du jus de citron dans les yeux », a-t-il laissé comprendre. Et de conseiller : « lavez les yeux avec du sérum physiologique ou de la lotion. Si vous n’en avez pas, il est simple de demander aux personnes de faire bouillir de l’eau, de laisser tiédir et vous avez de l’eau propre que vous prenez avec du savon antiseptique pour vous laver le visage. Le savon antiseptique simple de Marseille de préférence avec de petit morceaux que vous allez jeter au bout de quelques jours ». S’il n’y a pas de sécrétion, le médecin a estimé que de simples collyres antiseptiques suffisent, pas d’antibiotique, « Seulement les mettre sur les yeux s’il y a de la sécrétion. Maintenant si pendant plusieurs jours, les signes ne s’amendent pas, s’il y a d’autres éléments associés, il faut aller voir le médecin ».
par Frédéric Atayodi
COVID-19, LE MYSTÈRE PLANE TOUJOURS SUR LA RÉSISTANCE DE L’AFRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - On se demande encore pourquoi le continent résiste alors que beaucoup voyaient à travers elle l’aire de jeu favori du SARS-Cov-2. La pandémie offre un champ de recherche aux scientifiques africains
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - On se demande encore ce qui a bien pu se passer pour que le continent résiste alors que beaucoup voyaient à travers elle l’aire de jeu favori du SARS-Cov-2. La pandémie est un champ de recherche qui s’offre aux scientifiques africains – PAR FRÉDÉRIC ATAYODI
#SilenceDuTemps - Plus d’un an après l’apparition de la Covid-19, l’apocalypse annoncée hâtivement sur le continent n’a pas eu lieu. Loin de jubiler et de dormir sur nos lauriers, nous Africains devons considérer cette situation comme un défi. Les scientifiques du continent devraient se donner les moyens de comprendre les raisons de cette relative résistance afin de nous aider à nous projeter dans l’avenir. D’ailleurs, le fameux Coronavirus donne encore du fil à retordre à la communauté scientifique avec ses interminables variants.
La planète entière continue de fonctionner au rythme de la Covid-19 depuis bientôt deux ans. L’Afrique demeure toujours la partie du monde la moins éprouvée directement par le virus. Pourtant, dès les premiers mois de cette pandémie, en 2020, des prédictions les plus folles avaient été faites sur notre sort, nous Africains. Le cap de l’apocalypse avait été donné de manière péremptoire depuis l’Occident. Ainsi, des fonctionnaires internationaux, depuis leurs bureaux douillets de New York, Genève ou encore de Paris, avaient la ferme conviction qu’en Afrique, nous mourrons comme des mouches. Cela d’autant plus que l’Occident, avec tous ses attributs, a du mal à contrer l’épouvantable virus. Que dire d’une région du monde beaucoup moins prête à y faire face ? C’est sans doute une telle analyse qui a conduit à ces prédictions hâtives sur l’Afrique et qui vont se révéler être inexactes.
Précautionneuses et pour parer à toute éventualité, des agences onusiennes et autres, Fondations, auraient, en toute discrétion, acheté quantité de housses en plastique pour que les cadavres ne jonchent pas nos villes et nos campagnes.
Avec un discours anxiogène ambiant et omniprésent relayé par de grandes chaines d’info, nous Africains avions fini par céder à la peur. Et raisonnablement, il y avait de quoi, puisque le terrible SARS-COV-2, l’agent pathogène du Coronavirus, faisait des ravages en Europe, aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Mais presque deux ans après, même si l’Afrique n’a pas été épargnée, elle est restée l’une des régions du monde la moins touchée. L’hécatombe que les Occidentaux nous avaient prédite n’a pas eu lieu.
En revanche, l’Occident a été frappé de plein fouet par le fameux Coronavirus. Des chiffres éloquents montrent à suffisance la situation. En effet, sur les 184 millions de cas dépistés dans le monde, l'Afrique n'a enregistré que 5,5 millions de cas au total avec un peu plus de 140 mille décès. Seule l’Afrique du Sud a atteint un, voire deux millions de cas de contamination.
Moins de 6 millions de cas pour les 54 les États du continent, ce n’est presque rien comparé à certains pays pris isolément. Par exemple, les États Unis à eux seuls ont atteint 33 millions de cas avec plus de 600 mille décès. L’Inde a enregistré plus de 30 millions de cas avec environ 400 mille morts, suivi du Brésil (plus de 18 millions de cas pour plus de 500 décès).
En Europe, la France a franchi plus de 5 millions de cas pour plus de 100 mille décès, l’Espagne a connu près de 4 millions de cas avec 80 mille décès. L’Italie a dépassé la barre des 4 millions de cas avec plus de 127 mille décès et le Royaume-Uni a dépisté presque 5 mille cas dont 128 décès. Ces données montrent très clairement que le Covid-19 a fait des ravages ailleurs dans le monde, notamment en Occident. Le variant delta parti d’Inde a commencé à sévir à nouveau en Europe.
Non seulement l’Afrique résiste, mais le plus curieux c’est que quand on examine les chiffres, on se rend compte que les pays africains qu’on aurait pu soupçonner de subir le choc de cette pandémie parce classés souvent parmi les pays les plus pauvres du monde (Centrafrique, Niger, Tchad, etc.) sont ceux qui ont été les moins infectés.
En tout cas, jusqu’ici on se demande ce qui a pu bien se passer pour que l’Afrique résiste alors que beaucoup voyaient à travers elle l’aire de jeu favori du SARS-Cov-2. L’univers, la nature, Dieu ou les dieux auraient-ils eu pitié de nous au point de nous préserver de cette apocalypse annoncée à grands renfort médiatique ? Pour le moment, il semble qu’il n’y ait pas d’explication scientifique. Alors que le monde peine encore à venir à bout de ce virus, l’Afrique ne doit pas s’endormir sur ses lauriers. Les efforts individuels de protection doivent se poursuivre, les chercheurs doivent continuer leurs travaux et les politiques doivent jouer leur rôle. Il est d’ailleurs plus que pressant comment le virus a circulé sur le continent.
- Une énigme qui ouvre un champ de recherche pour nos scientifiques -
En effet, l’énigme reste entière quant à la relative résistance du continent à la Covid-19. Il urge, dans une démarche pluridisciplinaire, que nos universitaires : infectiologues, sociologues, anthropologues, psychologues, etc., cherche à mieux comprendre la situation afin de pouvoir capitaliser sur ces savoirs. Ainsi, l’Afrique pourra se projeter dans le futur car en matière de pandémie « nul ne sait ni le jour ni l’heure ». D’ailleurs, le Pr. Didier Raoult dans une de ses interventions soutenait que le monde sera de plus en plus exposé à des pandémies de cette nature due à des maladies émergentes.
En vérité, l’avènement du Sars-Cov2 est un champ de recherche qui s’offre aux scientifiques africains. Si les pays du Nord n’ont pas trouvé de traitement, il n’est pas impossible que la solution vienne d’Afrique. Il sera surtout nécessaire de travailler davantage à exploiter notre potentiel de plantes médicinales immenses qui peuvent révéler leurs secrets en ce temps d’urgence sanitaire. Cela a sans doute démarré au plus fort de la crise avec l’expérimentation de toutes sortes de plantes, mais il faudra intensifier les initiatives avec l’appui politique conséquent.
Étant donné la richesse de notre biodiversité, l’immensité de nos plantes médicinales, qu’est-ce que l’Afrique ne pourrait offrir au monde en termes de soin ? Donc cette pandémie doit être un prétexte pour la relance des recherches sur la pharmacopée africaine. Nos dirigeants doivent prendre la mesure de la situation. Ils doivent surtout considérer cette crise sanitaire comme un avertissement dans le management de la santé de leurs populations.
- L’Afrique en sursis -
En effet, ce contexte de crise doit inciter les chefs d’État africains à élaborer des politiques sanitaires conséquentes, voire communes, adaptées à des situations similaires. L’Union africaine devrait être le fer de lance de telles politiques. Si le Coronavirus n’a pas ébranlé le continent tel qu’on le craignait, imaginons que d’autres crises d’aussi grande envergure surgissent à l’avenir, est-ce que l’Afrique sera-t-elle prête à y faire face ? D’où l’urgence de repenser nos politiques de santé publique en Afrique.
Tout compte fait, quand une crise sanitaire sévit dans le monde entier, les autres (les Occidentaux) n’ont aucune raison de venir résoudre nos problèmes avant d’avoir résolu les leurs. Chaque pays s’occupe prioritairement de ses citoyens et on ne peut reprocher à aucun pays d’être nationaliste en pareilles circonstances. Et c’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé, notamment avec les vaccins dont nombre de pays sont toujours en attente sur le continent. De ce point de vue, l’Afrique a tout intérêt à commencer à se prendre en charge. Alors qu’ailleurs dans le monde, des centaines de millions de personnes sont vaccinées, très peu le sont en Afrique pendant que le variant delta continue de faire des ravages.
En attendant une explication scientifique de la résistance de l’Afrique à la pandémie, il faut rappeler que quelques tentatives d’explication ont essaimé çà et là n’ont pas vraiment convaincu.
- Des explications qui ne convainquent pas -
D’abord, certains ont soutenu que l’Afrique a échappé au pire parce que nos dirigeants avaient précocement pris des mesures comme la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes, en plus de l’instauration des couvre-feux et de l’État d’urgence. Soit ! Mais ailleurs dans le monde, des dirigeants ont fait autant sans que cela ne freine le virus. D’ailleurs, le Sénégal a été un bel exemple sur ce plan. Et pourtant, le virus s’est introduit et y a éprouvé durablement le pays. Beaucoup d’autres pays d’Afrique subsaharienne ont fait autant. Au Bénin, en revanche, Patrice Talon n’a pas eu besoin de fermer tout le pays pour cause de Covid-19. Et le pays n’en n’a pas particulièrement souffert. Nos dirigeants n’ont donc pas de ce point de vue à se bomber le torse d’avoir pu faire barrage au virus grâce à quelques mesures politiques fortes que ce soient. Cet argument n’est pas recevable.
Ensuite, d’autres analyses laissent croire que l’Afrique a été plus ou moins préservée parce qu’elle a eu l’expérience de gestion des pandémies, notamment le virus Ébola. Cette explication est encore beaucoup moins convaincante. Il est utile de rappeler qu’en 2014, le virus ébola n’avait principalement frappé que trois pays ouest-africains : la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia. Si capitalisation d’expérience il y a, ça ne devrait concerner que ces pays. Or, nous n’avons rien vu d’extraordinaire que ces trois pays ont entrepris pour barrer la route au SARS-Cov-2 depuis son apparition et qui pourrait faire d’eux des exemples de gestion.
Une autre thèse est celle de ceux qui évoquent la jeunesse de la population. Selon cette thèse, le virus a eu du mal à pénétrer durablement parce que le continent est majoritairement jeune. Cet argument est tout aussi spécieux parce que partout dans le monde, le premier constat fait dès les premiers mois est que le Coronavirus infecte plus les personnes d’un certain âge. Donc, c’est tout à fait normal que les jeunes d’Afrique aussi y soient à l’abri. Ce qui affaiblit davantage cette thèse, c’est que malgré le fait que le Coronavirus s’attaque plus aux personnes âgées, en Afrique, on n’a pas non plus noté une apocalypse dans le rang de nos papis et mamies. En d’autres termes, nos parents et grands-parents africains ne sont pas tombés comme en Europe ou ailleurs dans le monde du fait de cette pandémie.
Enfin, certains analystes ont évoqué le facteur climatique. Mais là encore, ça ne semble pas tenir. Même les certitudes du Pr Didier Raoult sur ce point sont tombées. En effet, cela fait plus d’un an que la Covid-19 sévit dans le monde. Toutes les saisons annuelles se sont succédé les unes après les autres et la situation reste peu ou prou stable sur le continent. In fine, il faut admettre que la relative résistance de l’Afrique au Covid-19 demeure une énigme à élucider. Peut-être que si on comprend cette situation, on pourra mieux prévenir le Coronavirus ou ses variants pas seulement en Afrique, mais peut-être ailleurs dans le monde aussi.
Frédéric Atayodi est un journaliste diplômé du CESTI. Il a travaillé au cours des dix dernières années pour nombre d'organes de presse dont SenePlus où il a été rédacteur en chef pendant plusieurs années. Il a été également chargé de projet au cabinet de communication Nexus Groupe.