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23 avril 2025
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LA PRESSE BÉNINOISE DANS UN COMA PROFOND
Asphyxie économique, répression contre la liberté, chantage, bafouement des règles élémentaires par certains, énorme intrusion d’allochtones dans le secteur, obligation de docilité, forcée à l’autocensure... Décryptage d’un professionnel -
Directeur de publication du journal La Nouvelle Tribune et secrétaire général de l’Observatoire des médias au Bénin (ODEM), Marcel Zoumenou connaît très bien l’état de la presse béninoise. Son journal compte parmi les médias qui ont subi la foudre du régime de Patrice Talon vraisemblablement allergique à la moindre critique des journalistes. Rencontré au siège de son journal à Cotonou, ce professionnel des médias explique à AfricaGlobe Tv les défis qui se posent à la presse béninoise peu ou prou aliénée par ses propres tares, mais aussi par la frilosité du régime de Talon. Selon toute vraisemblance, la presse connaît ses pires difficultés avec le régime dit de la rupture comme l’explique Marcel Zoumenou dans cette interview (voir la vidéo).
C’est un fait. La presse béninoise ne se portait pas bien depuis des décennies, mais elle tentait toutefois de se maintenir quelque fragile qu'elle soit. Même si elle devrait composer avec les pratiques abkects des intrus qui la rongent telle de la vermine, elle conservait tout au moins sa liberté de ton et sa diversité éditoriale... Mais l’avènement du nouveau régime en place depuis 2016 n’entend pas avoir une presse critique insoumise et peu accomodante. Partant, les tenants actuels du pouvoir se sont vite évertuer à faire céder toutes les digues d’un secteur déjà agonisant.
Ainsi, profitant des fragilité inhérentes du secteur et des pratiques peu recommandables dont font montre ces intrus, le régime a savamment planifié la mort de la presse et méthodiquement exécuté ce plan de mise à mort sans crier gare : asphyxie économique, intimidation des journalistes, répression contre la liberté de ton, création des conditions d'une autocensure permanente, obligation de docilité, assujetissement dans dans le cadre de certains contrats de communication.
Tout a été fait pour qu'il n'y ait pas une presse insoumise, mais sous tutelle. Désormais, il faut être un bon laudateur pour pouvoir travailler en toute "sérénité" comme journaliste au Bénin. À défaut, il faut chercher l’asile ailleurs, à moins de regarder les choses, impuissant et stoïque.
Tout doit être fait pour ne pas égratigner le Prince, mais pour plaire à ses beaux yeux. Dans un tel contexte, il est désormais laborieux de distinguer information et communication comme les professionnels eux-mêmes l’admettent tristement. Même La Nouvelle Tribune qui ne ménageait pas le régime a perdu, le temps passant, son latin et son ton après sa longue fermeture suivi du décès de son fondateur.
In fine, la presse béninoise avait certes ses tares, mais le régime a tout bonnement profité pour l’engloutir afin d’avoir la roue libre et souffler le chaud et le froid. Tous les médias devraient avoir en le même refrain "tout va très bien Madame la Marquise". La polyphonie, c'est terminé. Désormais, il faut s'efforcer de chanter à l'unisson. Toute partition sera comme une mauvaise gamme qui vient enlaidir la musique et gâcher le tempo donné par le grand maestro haut perché.
Avec cette chape de plomb ou plutôt cette épée de Damoclès qui plane sur la tête des journalistes, (Oh la CRIET, cette proche cousine de la CREI), certains journalistes ont vite fait et à juste raison de s’expatrier faute de ressources pour s’accommoder de ce nouvel environnement ô combien cadré : Tout journaliste est contraint d'être sage, docile et bienveillant. Mais il faudra admettre que le fossoyeur de la presse n’a fait que profiter des propres faiblesses du malade pour l’achever. Pour sortir de cette situation, les solutions ne manquent certainement pas.
De l’avis du directeur de publication de La Nouvelle Tribune , Marcel Zoumenou, la première chose à faire avant tout sera d’assainir le secteur. Suivront ensuite d'autre chantier. Reste à savoir si les tenants du pouvoir le voudront puisque la situation actuelle de la presse ne les arrangent que fort bien étant entendu que ca force les médias a à tendre la main au pouvoir et nul n'est fou pour scier la branche sur laquelle il est assis.
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DAKAR VUE PAR DES ARTISTES ET PENSEURS
La ville capitale du Sénégal racontée par des acteurs culturels à travers le livre "Dakar, nid d'artistes" lancé le 22 décembre 2022 par Aisha Deme
La ville capitale du Sénégal racontée par des acteurs culturels à travers le livre "Dakar, nid d'artistes" sorti par Aisha Deme. Elle est interrogée sur 2stv dans l'émission hebdomadaire de Sada Kane.
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QUATRE À LA SUITE
L'équipe nationale de football du Sénégal des moins de 20 ans s'est qualifiée lundi pour sa quatrième finale d'affilée de Coupe d'Afrique des nations de la catégorie, en venant lundi à bout de celle de la Tunisie, 3-0
Contre leurs adversaires du jour, les Lionceaux ont retrouvé le football qu'on leur connaissait en début de la CAN, faisant preuve de maîtrise et de précision. Cela s'est vu notamment sur l'ouverture du score par Pape Demba Diop, à la 7e mn.
Le milieu de terrain sénégalais, servi par Souleymane Basse, a inscrit son but d'un tir puissant et précis depuis les 35 mètres.
Les Lions doublent la mise dix minutes plus tard, grâce à Lamine Camara, profitant d'une mauvaise passe en retrait d'un joueur tunisien pour prolonger le ballon au fond des filets.
Mis à part un petit relâchement entre la 30e et la 35e mn, le Sénégal a globalement dominé la première période.
De retour des vestiaires, les Lionceaux ne lâchent rien et réussissent même à corser le score par Lamine Camara à la 52e mn de la rencontre.
L'ancien joueur de Génération Foot (Ligue 1 sénégalaise), opportuniste à souhait, reprend un ballon repoussé à deux reprises par le gardien tunisien sur des frappes de Samba Diallo et Pape Demba Diop. Il s'offre ainsi le doublé.
Les joueurs de Malick Daf, s'appuyant sur une défense solide et un milieu de terrain présent, réussissent à garder la main jusqu'au coup de sifflet final.
Le gardien de but sénégalais Landing Badji, pas le moindre du monde inquiété en deuxième période, garde donc ses cages inviolées pour ce match, comme cela a été le cas jusque-là durant cette compétition.
Les hommes de Malick Daf affronteront en finale le vainqueur du match devant opposer le Nigeria à la Gambie. Une rencontre prévue à 17 h GMT.
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DANS L'ENFER DES CHANTIERS DE DIAMNIADIO
Le chantier de la ville nouvelle, à une trentaine de kilomètres de Dakar, au Sénégal, attire des ouvriers de toute l’Afrique de l’Ouest. Mais les ouvriers immigrés décrivent des conditions de travail dégradantes
Le chantier de la ville nouvelle de Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar, au Sénégal, attire des ouvriers de toute l’Afrique de l’Ouest.
Ce projet, engagé par le président sénégalais Macky Sall, est réalisé en partenariat avec des entreprises chinoises. L' objectif est de désengorger la capitale et de moderniser le pays. Il prévoit la construction d’un siège de l’ONU, de stades, d’universités, et d'habitations. Mais les ouvriers immigrés décrivent des conditions de travail dégradantes.
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EN FINIR AVEC LES REPRÉSENTATIONS CARICATURALES DE L'AFRIQUE
Sonia Le Gouriellec, maîtresse de conférences en science politique, et Jean-François Akandji-Kombé, professeur des universités Droit public fondamental décryptent les dernières sorties du président français Emmanuel Macron à l'occasion de sa tournée africaine.
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PETIT COURS DE FRANÇAFRIQUE DANS LE TEMPLE DE L'INDÉPENDANCE CONGOLAISE
"Regardez-nous autrement, sans regard paternaliste!", assène Félix Tshisekedi. "On part d'un nouveau pas!", assure Emmanuel Macron. Les deux dirigeants ont disserté samedi devant la presse, à Kinshasa, sur le nouveau "logiciel" de la France avec l'Afrique
Les deux dirigeants ont disserté sans ménagement samedi devant la presse, à Kinshasa, sur la fin de la "Françafrique" et le nouveau "logiciel" de la France avec le continent.
"Je l’ai encouragé à ce sujet parce que j’estime que la Françafrique est dépassée", a d'abord esquissé le président de la République démocratique du Congo dans un amphithéâtre chargé d'histoire du "Palais de la Nation".
C'est là que Patrice Lumumba, héros de l'indépendance, prononça son réquisitoire violent contre la colonisation belge, en présence du roi Baudouin, et que l'indépendance fut proclamée le 30 juin 1960.
Le président français achevait samedi en RDC une tournée dans quatre pays d'Afrique centrale placée sous le signe du "nouveau partenariat" qu'il entend construire avec le continent.
Le ressentiment antifrançais est de plus en plus marqué dans l'ancien pré carré de la France au Sahel, où les forces françaises ont tenté en vain de faire refluer le jihadisme depuis 2013 et ont fini par être accusées de tous les maux.
La Russie en a profité pour avancer ses pions et gagner en influence pendant que d'autres, de la Chine à la Turquie, en passant par l'Inde, s'imposent dans le commerce et l'économie.
- "Servir la soupe" -
"Si la France veut être aujourd'hui en compétition avec tous les autres partenaires de l'Afrique, elle doit se mettre au diapason de la politique africaine et de la manière dont les peuples africains regardent désormais les partenaires de coopération", a averti Félix Tshisekedi.
Emmanuel Macron a été rattrapé par la "Françafrique" lors d'une brève escale vendredi à Brazzaville - trop courte selon ses hôtes - où le président Denis Sassou Nguesso, au pouvoir depuis près de 40 ans, incarne plus que jamais l'héritage du passé.
Le chef de l'Etat a concédé s'être arrêté au Congo "parce qu’il ne faut humilier personne quand on fait une tournée", même si ses interlocuteurs ne sont pas toujours élus au "meilleur standard démocratique".
"On n'est pas là pour lui servir la soupe", a-t-il toutefois martelé."On fait avec les dirigeants qui sont là avec respect (...) en constatant nos accords et nos désaccords et en disant ce qui ne va pas quand ca ne va pas, ce que j’ai fait hier", a-t-il dit.
Le président français était aussi attendu à Kinshasa sur des propos de son ancien ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui avait qualifié l'élection controversée de Félix Tshisekedi de "compromis à l'africaine" en janvier 2019.
- "Double standard" -
"Quand il y a des irrégularités (dans des élections en Occident), on ne parle pas de compromis à l’américaine, à la française", s'est emporté le président congolais en réponse à une question de la presse française.
"Regardez-nous autrement en nous respectant, en nous considérant comme de vrais partenaires et non pas toujours avec un regard paternaliste, avec l’idée toujours de savoir ce qu’il faut pour nous", a-t-il martelé sous les applaudissements de la presse congolaise.
Emmmanuel Macron, s'immisçant dans le "ping pong" qui se déroulait sous ses yeux, a alors pris la défense de la presse française, au risque de passer pour un donneur de leçon auprès de son hôte.
"Je veux que vous sachiez que quand il y a des problèmes électoraux aux Etats-unis d'Amérique ou en France, la presse en parle, elle les dénonce (..) C'est le travail d’une presse indépendante", a-t-il pointé.
"Chez nous quand il y a des malversations politiques (..) il y a des procès, les gens sont condamnés.Ne croyez pas qu’il y ait un double standard", a-t-il assuré, déclenchant une salve de rires dans l'assistance.
par Alain Foka
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COMMENT EN FINIR AVEC LES BASES OCCIDENTALES EN AFRIQUE
Quel type de coopération militaire établir entre le nord et le sud ? Les armées africaines sont-elles prêtes pour faire face aux hordes terroristes qui ensanglantent leur pays ?
A l’heure où la rue et certaines autorités africaines dénoncent la présence des forces étrangères sur leur sol, peut-on raisonnablement envisager la fin des bases militaires occidentales en Afrique ? Quel type de coopération militaire établir entre le nord et le sud ? Les armées africaines sont-elles prêtes pour faire face aux hordes terroristes qui ensanglantent leur pays ?
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PARTIR OU RESTER : LES ATERMOIEMENTS DE LA FRANCE EN AFRIQUE
Alors que Macron vient d'entamer son 18e voyage en Afrique depuis le début de son mandat, la stratégie militaire et diplomatique que la France veut mettre en oeuvre sur le continent africain demande à être analysée
Alors qu'Emmanuel Macron vient d'entamer une visite officielle de cinq jours au Gabon, en Angola, au Congo et en RDC, 18e voyage en Afrique depuis le début de son mandat, la stratégie militaire et diplomatique que la France veut mettre en oeuvre sur le continent africain demande à être analysée.
Avec
Rémi Carayol Journaliste indépendant (« Mediapart », « Afrique XXI », « Le monde diplomatique »)
Francis Kpatindé ancien rédacteur en chef du Monde Afrique, intervenant à Sciences Po Paris et spécialiste du continent africain
Les intervenants abordent les débats autour de la lutte française contre le djihadisme en Afrique ; la remise en question de la puissance militaire française sur le continent ; les deux sujets majeurs que sont la question des bases permanentes et la question monétaire (Franc CFA) ; la présence et le poids réel des puissances étrangères sur les plans géostratégiques et économiques et enfin la place de l’écologie dans les relations franco-africaines.
L'implantation militaire française en Afrique en question
La France possède toujours quatre bases permanentes en Afrique : le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Gabon et Djibouti. Est-ce la fin d’une époque? “Non, répond Rémi Carayol, puisque la France dispose toujours de ces quatre bases et j’en ajouterai même une cinquième, Mayotte, territoire français mais contesté au niveau de l’ONU par les Comores. Il y a aussi une très forte présence au Sahel, sur des bases qui ne sont pas historiques et où l'on compte encore 3 000 soldats". En somme, "on est très loin du retrait de l’armée française de ses anciennes colonies”, conclut le journaliste indépendant.
Quel est le rôle de ces bases militaires françaises aujourd'hui ? “Je n’ai pas de réponse, indique l’ancien rédacteur en chef du Monde Afrique, Francis Kpatindé. Ces bases sont-elles là pour protéger la communauté française dans ces pays ? Les chefs d’Etat adoubés par la France ? Ou pour intervenir en cas de djihadisme ? On ne sait pas exactement, car la présence de ces bases est entourée d’un voile opaque. C’est l’omerta”.
Le bilan des opérations de lutte contre le djihadisme
“Les missions assignées à l’armée française n’ont pas fonctionné, elle n’a pas réussi à endiguer l’avancée des groupes djihadistes, relève Rémi Carayol. Là où, dans certaines zones, elle a réussi à “déranger” les groupes djihadistes dans leur volonté de développement, elle a aussi empêché la recherche de solutions alternatives à celles de l’utilisation de la force.” Francis Kpatindé complète : “la France s'est toujours opposée à des négociations directes entre les Maliens et les chefs djihadistes, alors même que la plupart de ces chefs sont des Maliens”.
Quel poids des puissances chinoises et russes en Afrique ?
“Le premier “adversaire” de la France en Afrique est la Chine, indique Francis Kpatindé*. C'est le premier partenaire des pays africains sur le plan commercial. La Chine est également en dixième position pour sa contribution en troupes”*. Au-delà des intérêts économiques, que cherche la Chine ? “Elle souhaite obtenir des terres agricoles, investir dans les infrastructures mais aussi - et surtout - dans la jeunesse”, explique l’ancien rédacteur en chef du Monde Afrique. Quant à la Russie, Rémi Carayol indique que l’intérêt est d’abord “géopolitique et géostratégique (...). Il se situe dans le contexte d’une guerre d’influence. L'intérêt économique n’est pas la priorité pour Moscou”, insiste le journaliste.
LES BONS RESSENTIMENTS, UN ESSAI SUR LES RELATIONS ENTRE LA FRANCE ET L'AFRIQUE
Les écrivains africains sont-ils culturellement aliénés ? Y-a-t-il un malaise entre les auteurs et l’ancienne puissance coloniale française ? L'écrivain Elgas analyse ces questions dans son dernier livre
Les écrivains africains sont-ils culturellement aliénés ? Y-a-t-il un malaise entre les auteurs et l’ancienne puissance coloniale française ? L'écrivain Elgas analyse ces questions dans son dernier livre : "Les bons ressentiments - Essai sur le malaise post-colonial".