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21 avril 2025
Société
LA CURIOSITÉ AU SERVICE DE LA CONNAISSANCE
Pourquoi le ciel est bleu ? D'où viennent les marées ? Comment se forme la pluie ? Dans son nouveau livre, Mamadou Sène répond aux questions que nous n'osons plus poser. Un retour aux sources de l'émerveillement scientifique
(SenePlus) - "Papa, explique-moi pourquoi et comment ! L'univers, l'atmosphère, la Terre, l'eau, le temps", le nouvel ouvrage de Mamadou Sène paru en novembre 2024 chez Publishroom Factory, propose une exploration fascinante de notre environnement à travers plus de 90 questions-réponses.
L'ancien dirigeant d'entreprise, diplômé d'HEC Paris, y défend une "saine curiosité, celle qui éloigne les hommes des préjugés, des fables, des idées toutes faites". Une démarche qui fait écho à l'esprit scientifique de Galilée ou Newton, dont les questionnements ont révolutionné la compréhension du monde.
À travers cet ouvrage destiné aux "adolescents et jeunes adultes" mais aussi à "leurs aînés", l'auteur aborde des sujets cruciaux comme le dérèglement climatique, la pollution, l'acidification des océans ou encore la déforestation. Pour Mamadou Sène, comprendre notre environnement n'est pas qu'une quête intellectuelle : c'est "une obligation pour tout homme et toute femme" afin de "protéger notre environnement, le sauvegarder et le sauver, s'il est menacé".
Le livre est disponible dans les principales librairies de Dakar : Aux 4 Vents, Clairafrique, Fnac Sénégal et L'Harmattan.
Les belles feuilles de notre littérature par Amadou Elimane Kane
SAISONS DE FEMMES DE RABY SEYDOU DIALLO OU L’HÉRITAGE MATRILINÉAIRE AFRICAIN
EXCLUSIF SENEPLUS - L'auteure compose ici un roman imaginatif, singulier. C’est aussi un roman de la créativité et de la beauté africaine qui chemine sur les voies de l’espérance et qui égrène les saisons de nos imaginaires
Notre patrimoine littéraire est un espace dense de créativité et de beauté. La littérature est un art qui trouve sa place dans une époque, un contexte historique, un espace culturel, tout en révélant des vérités cachées de la réalité. La littérature est une alchimie entre esthétique et idées. C’est par la littérature que nous construisons notre récit qui s’inscrit dans la mémoire. Ainsi, la littérature africaine existe par sa singularité, son histoire et sa narration particulière. Les belles feuilles de notre littérature ont pour vocation de nous donner rendez-vous avec les créateurs du verbe et de leurs œuvres qui entrent en fusion avec nos talents et nos intelligences.
Le roman, qui est une reconstruction du réel travers la fiction, est aussi un espace littéraire où l’histoire sociale et les fondements d’une civilisation peuvent se croiser pour former une sorte d’authenticité, composée et remise en scène pour les besoins du récit. Cette alliance subtile, qui demeure un exercice difficile, peut servir à assurer la transmission d’un idéal et d’une culture qui porte des valeurs universelles.
C’est, semble-t-il, le cas du premier roman Saisons de femmes de Raby Seydou Diallo qui nous invite à explorer le théâtre de la vie des femmes dans la société sénégalaise contemporaine. Sociologue travaillant sur la condition féminine au Sénégal, Raby Seydou Diallo laisse entendre, en toute liberté, la voix des femmes avec une justesse qui s’appuie à la fois sur la tradition et sur l’évolution mOderne. Elle dresse le portrait de plusieurs femmes liées par leur destin familial, avec ses joies et ses épreuves. La généalogie ici racontée est celle de Tante Mina, de sa fille Couro et de Olel, la petite fille. L’analogie qui les unit semble être la transmission culturelle avec des nuances qui s’inscrivent dans les époques traversées par les héroïnes. Le roman débute par le récit d’Olel, orpheline de mère, qui a immigré au Canada et qui aspire à être scientifique.
Par un truchement temporel, on suit ensuite l’histoire de la rencontre de ses parents quelques années auparavant au Sénégal, un amour entier et épanouissant qui conduit le couple sur la voie du partage et du bonheur, inspiré par la tradition et la modernité. Couro, la mère d’Olel, est une femme de caractère qui fait des études de sociologie. Elle rencontre Birane à l’université et ensemble ils décident de se marier et de fonder une famille. Tante Mina, la mère de Couro, assure la transmission féminine à ses filles avec un mélange d’éducation surannée mais totalement ouverte sur les évolutions des nouvelles générations. La cérémonie de mariage de Couro et de Birane est racontée comme une épopée qui tient compte des rituels qui unissent les deux familles. Mais le bonheur est de courte durée puisque Couro, malade, décède peu de temps après avoir donné naissance à Olel. Birane, aidé de sa belle-famille, assure seul l’éducation de sa fille, refusant même de se remarier. Et avec toutes les complications que cela implique. Il faut attendre toutefois la fin du roman pour y trouver un dénouement inattendu.
Dans ce récit dédié à la place prépondérante des femmes dans la société africaine, les hommes sont présents mais comme en arrière-plan. L’auteure y inverse parfois les relations, comme pour inviter le lecteur à réfléchir aux idées reçues qui placent l’homme dans une situation de domination. La tradition matrilinéaire de la société sénégalaise retrouve ici son récit narratif dans un espace contemporain. Il faut dire que les femmes du récit sont particulièrement épanouies, femmes au foyer mais également intellectuelles ou artistes, elles ont des idées progressistes sans tout révolutionner. Elles possèdent l’intelligence et la beauté de leur éducation et de leur aspiration.
Il y a dans le développement des personnages des significations culturelles de la communauté peule, notamment, et de l’héritage des valeurs. On peut parfois y lire l’aspect pédagogique du conte qui est là pour assurer la succession traditionnelle mais sans enfermement, ni rigidité. Plusieurs questions sont soulevées, celle du mariage mixte, de la religion, de la politique, de l’entreprenariat des femmes, avec Nafissatou notamment qui décide de quitter sa vie en France pour investir dans une ferme au Sénégal, des femmes dans les villages qui créent, qui inventent des modes de vie qui s’adaptent aux exigences contemporaines, de la féminité, de la virilité, de la mort, de la polygamie avec son lot de contradictions, de la confrontation des castes sociales mais tout cela sans tabou et sans atermoiement.
De même, les passages du journal de Couro, quand elle est scolarisée au lycée Mariama Ba sur l’île de Gorée, est très éloquente. On y apprend la rigueur de l’enseignement et l’excellence qui forment communauté pour ces jeunes femmes venues de tout milieu social, et qui par l’école, peuvent réaliser leur rêve d’émancipation et de réussite sociale. Raby Seydou Diallo y a d’ailleurs fait son cursus avant de devenir universitaire et sociologue.
Ainsi, dans ce premier roman, les codes sont souvent balayés, au profit d’une certaine humanité qui ne calcule pas mais qui dicte naturellement la condition de chacun avec une certaine délicatesse et une bonne dose d’humour.
À partir d’une composition romanesque hétéroclite et surprenante, Raby Seydou Diallo réussit le pari de faire cohabiter des sujets de société et une intrigue qui ne laisse pas supposer le rebondissement final. L’écriture narrative est un mélange de construction classique, inspirée des contes et quelque fois du théâtre dans les confrontations orales et les dialogues. Avec le journal de Couro, on plonge dans une forme littéraire qui est celle de la confession réaliste tout en produisant un effet sensible. Les points de vues de la narration sont multiples et dessinent la complexité des relations humaines tout en favorisant le dialogue de manière symbolique, en réfutant la binarité du féminin et du masculin.
Raby Seydou Diallo compose ici un roman imaginatif, singulier et qui a la force d’un message social et culturel. L’héritage traditionnel épouse toutes les conventions humaines et prend sa place dans l’univers moderne. C’est aussi un roman de la créativité et de la beauté africaine qui chemine sur les voies de l’espérance et qui égrène les saisons de nos imaginaires.
Voile, vêtements amples, précautions infinies : rien n'y fait. Comme des milliers de Sénégalaises, Lissa Diop subit le harcèlement au quotidien. Et quand les victimes osent parler, c'est souvent pour s'entendre dire qu'elles l'ont bien cherché
(SenePlus) - "Notre habillement, nos précautions, notre voile, cela ne suffit pas." Cette phrase, comme un cri du cœur, résume le désarroi des femmes sénégalaises face au harcèlement sexuel. Une enquête menée par La Maison Des Reporters révèle l'ampleur d'un phénomène systémique qui gangrène la société, des rues de Dakar aux transports en commun.
Le quotidien de la peur
Le 7 février 2022, alors que le Sénégal célébrait sa première victoire en Coupe d'Afrique, Lissa Diop vivait l'enfer. Cette responsable de communication se souvient avec précision de son agression : "Au début, je pensais que c'était juste un vol. Mais ils ont commencé à déchirer mes vêtements, certains à toucher mon corps." Pratiquante de boxe, elle a tenté de se défendre : "Je vais beaucoup taper, beaucoup mordre [...] mais cela devient violent, il y a des coups qui viennent de partout."
Dans les transports en commun, principaux moyens de déplacement au Sénégal, la situation est particulièrement alarmante. Qu'il s'agisse des bus "Tata", des cars rapides ou des "clandos", les témoignages se multiplient. Fanta Ndiaye, étudiante en médecine de 21 ans, raconte une expérience traumatisante : "J'étais étonnée et dégoûtée ; je suis restée une vingtaine de minutes à regarder ces gouttelettes de sperme sur mes chaussures en me demandant comment nettoyer ce ramassis de saleté."
La double peine des victimes
Le récit de Mame Sega Lo, étudiante en master d'anglais, illustre un autre aspect du problème : la culpabilisation des victimes. Après avoir été agressée dans un bus avec ses sœurs, elle raconte : "Une dame dans le bus a continué à nous insulter et à nous traiter de menteuses, faisant même des remarques sur nos habits, affirmant que si nous avions été agressées, c'était de notre faute."
Cette culpabilisation est profondément ancrée, comme en témoigne Dieynaba Tall, 22 ans, agressée dans un taxi : "J'avais l'impression que c'était ma faute, que j'avais fait quelque chose pour mériter ça." Pour échapper à son agresseur qui la harcelait, elle a dû sauter du véhicule en marche.
Un cadre juridique insuffisant
Le Code pénal sénégalais, dans son article 319 bis, prévoit des peines allant de six mois à trois ans d'emprisonnement pour harcèlement sexuel. Mais comme le souligne Me Ndeye Coumba Kane interrogée par La Maison Des Reporters, cette définition reste limitée : "Le Code pénal se concentre sur le harcèlement commis par une personne ayant autorité sur la victime dans un cadre professionnel."
Les chiffres sont éloquents : selon une étude de l'Ansd de novembre 2024, 17% des femmes âgées de 15 ans ou plus ont subi des violences sexuelles hors du cadre conjugal. Pourtant, à l'Association des Femmes Juristes du Sénégal (AFJS), les cas de harcèlement déclarés ne représentent que 1% des 1 132 dossiers traités entre 2021 et début 2024.
Une société à transformer
Madjiguène Sarr, juriste à l'AFJS, pointe du doigt les racines profondes du problème : "Les violences faites aux femmes traduisent des rapports inégaux entre hommes et femmes, qui tiennent leur origine du système social basé sur le patriarcat. Ce système crée et perpétue des préjugés et stéréotypes sociaux néfastes envers les femmes."
Les solutions existent pourtant. La juriste recommande plusieurs réflexes essentiels : "Chercher des témoins, prendre des photos ou vidéos, se faire établir un certificat médical, porter plainte." Mais au-delà des procédures, c'est un changement de mentalité qui s'impose : "La société doit avoir à l'esprit qu'une victime de violences a besoin d'être crue, écoutée avec bienveillance, d'être protégée et mise hors de danger."
En attendant ce changement sociétal, les femmes continuent de subir ce fléau quotidien. Comme le résume une victime : "Notre habillement, nos précautions, notre voile, cela ne suffit pas." Une phrase qui résonne comme un appel à l'action collective pour mettre fin à ce cauchemar silencieux.
DES VŒUX QUI RAPPELLENT AU RÉGIME SES ENGAGEMENTS ?
Ce 30 décembre, à la veille de la Saint-Sylvestre, les vœux de Nouvel An formulés par anticipation par des Sénégalais prennent des airs de rappel aux nouvelles autorités de leurs promesses de campagne, à tenir dès 2025.
AfricaGlobe Tv |
Fred Atayodi |
Publication 05/01/2025
À la veille de la Saint-Sylvestre, des Sénégalais ont investi la mythique place de l’Indépendance, située au cœur de la capitale sénégalaise. À cette occasion, AfricaGlobe TV a recueilli les vœux de Nouvel An des Dakarois, venus visiblement dire au revoir à 2024 et pour accueillir 2025. Dans leur messages en sous-textes, on peut y déceler une sorte de rappel au régimes les engagements pris
Des Sénégalais interviewés dans ce micro-trottoir ont l’air de rappeler subitement au régime de Diomaye Faye un certain nombre de ses engagements électoraux sous forme de vœux de Nouvel An : panafricanisme, souveraineté, liberté, meilleures politiques publiques, notamment l’accès à la santé et l’emploi des jeunes.
En dehors des vacanciers étrangers et d'autres Sénégalais de retour de l’étranger dans leur pays natal, la majorité de nos interlocuteurs a formulé des vœux ouvertement politiques.
À l’unisson, les citoyens expriment leur souhait de voir un Sénégal libre, souverain et imprégné de panafricanisme, pour conduire le pays vers le développement et une meilleure qualité de vie.
Ils appellent également à une politique renforcée d’accès à la santé, pour réduire les nombreuses difficultés auxquelles les patients sont confrontés dans les hôpitaux du pays
Ces vœux s’apparentent à un rappel adressé aux nouvelles autorités concernant les engagements pris, sur la base desquels Diomaye Faye a été plébiscitée le 24 mars 2024 dès le premier tour, et confirmée lors des récentes élections législatives avec une majorité lui offrant une voie libre pour les réformes nécessaires.
Après quelques mois d’exercice du pouvoir, il est clair que les Sénégalais restent patients et compréhensible vis-à-vis du gouvernement, malgré les difficultés actuelles, et continuent de placer leur confiance en leurs nouveaux dirigeants, espérant que les promesses faites seront tenues avec le temps.
DANS L'ARÈNE DU POUVOIR
Peut-on rester pur en politique ? C'est la question que pose Fary Ndao dans son premier roman "Le Dernier des arts". Il révèle une plume affûtée, nourrie par douze années de pratique du slam et une passion dévorante pour la chose politique
(SenePlus) - Dans un entretien accordé à RFI, Fary Ndao dévoile les ressorts de son premier roman "Le Dernier des arts", une plongée dans les méandres du pouvoir en Afrique de l'Ouest. L'ouvrage suit la trajectoire d'un candidat à la présidentielle confronté à un dilemme moral majeur lors du second tour face à une présidente sortante.
"Est-ce que ce qu'on fait en politique en vaut le coup, mais aussi le coût ?", s'interroge l'auteur, qui place son protagoniste idéaliste face à un choix cornélien. Le candidat découvre qu'un acte moralement répréhensible commis dans son entourage pourrait lui assurer la victoire. Le titre même du roman révèle l'ambivalence de la politique, que l'auteur qualifie comme "à la fois le dernier en terme moral" et "l'art ultime", s'inspirant d'une citation de Voltaire qu'il détourne habilement.
Le roman est porté par des personnages mémorables, dont Demba Diassé, figure inspirée du militant communiste sénégalais Joe Diop. "Il représente pour moi une forme de radicalité et une forme de joie assumée dans le combat", confie l'auteur. Le personnage de Zeynab, épouse du protagoniste, incarne quant à elle une femme puissante qui dépasse le simple statut "d'épouse de". "J'ai fait attention à ne pas trop lier les aspirations de mes personnages féminins à leurs conjoints", précise Ndao.
Ingénieur géologue de formation, Fary Ndao révèle un parcours singulier vers la littérature. "J'ai eu une carrière d'artiste-slammeur pendant 11 années, 12 même", explique-t-il, soulignant l'influence de cette pratique sur son écriture. C'est au contact d'autres écrivains qu'il s'est finalement tourné vers la fiction, porté par une "obsession" pour la politique.
Le roman se conclut sur une fin délibérément ouverte, laissant aux lecteurs "la liberté de poursuivre la réflexion autour des choix moraux qui ont été faits par les protagonistes", selon l'auteur. Une œuvre qui marque l'émergence d'une nouvelle voix prometteuse dans la littérature africaine contemporaine.
"Le Dernier des arts", par Fary Ndao, est publié aux Editions Présence Africaine (350 pages, 17 euros).
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DR KOKO : UNE PERSONNALITÉ HAUTE EN COULEUR, L’AFRIQUE AU CŒUR
EXCLUSIF SENEPLUS : Afrodescendante née en Californie et résidant à Baltimore, Dr Sélassié s’est reconnectée durablement avec sa terre-mère, un continent d’où ses ancêtres furent arrachés pour être déportés dans les Amériques il y a plusieurs siècles.
Plongée dans la frénésie de la mondialisation, l’Afrique est aujourd’hui un réceptacle de multiples idéologies, philosophies et modes de vie divers. Face à ces influences qui se déversent sur le continent depuis des siècles, parfois de manière violente et accélérée par des nouvelles technologies, l’universitaire afro-américaine Dr Kokahvah Zauditu-Sélassié plaide pour la préservation de l’authenticité culturelle africaine par ses fils et filles. Affectueusement appelée Mama Koko, elle était de retour à Dakar dans le cadre de la première édition d’Africa diaspora festival ou elle a participé à un panel dont elle nous en fait le résumé.
Personnalité haut en couleur, somptueusement vêtue d’une tenue africaine assortie d’un foulard, Dr Koko a vraisemblablement un caractère bien trempée. L’Afrique au cœur, son accent français renseigne fort bien, a première vue, l’ancrage de sa culture anglophone.
Afrodescendante née en Californie et résidant à Baltimore, Dr Sélassié s’est reconnectée durablement avec sa terre-mère, un continent d’où ses ancêtres furent arrachés pour être déportés dans les Amériques il y a plusieurs siècles. Pour le Dr. Kokahvah Zauditu-Selassie, l’Afrique ne doit pas diluer sa culture dans celles des autres. Elle insiste sur l’importance de conserver une identité authentique qui s’exprime à travers l’art, la musique et les nombreuses valeurs dont le continent est dépositaire.
Dans cette même optique, elle exhorte les Africains à protéger leurs ressources naturelles et à les gérer dans l’intérêt des populations locales, plutôt que de les céder à des intérêts extérieurs qui ne se soucient que des richesses africaines, mais rarement des Africains eux-mêmes.
Depuis près de cinq décennies, Dr Sélassié a fait le choix de renouer avec l’Afrique. Chercheuse en littérature afro-américaine, elle a poussé cette quête de connexion en adoptant un nom authentiquement africain, abandonnant ainsi définitivement son nom de naissance, héritage colonial. Elle porte aujourd’hui avec fierté le nom de Dr. Kokahvah Zauditu-Selassie, en hommage à l’Éthiopie, pays riche d’une histoire et d’une culture dignes, où elle a vécu pendant plusieurs années.
Ses séjours sur le continent ne se limitent pas à l’Éthiopie. Depuis sa première visite au Sénégal, où elle a été accueillie à bras ouverts, elle revient régulièrement en Afrique, tous les deux ans au minimum. Ses pérégrinations l’ont menée dans plusieurs pays, tant anglophones que francophones, et elle projette d’explorer davantage, notamment le Bénin, une destination qui s’affirme de plus en plus sur la scène touristique grâce aux initiatives de son gouvernement visant à révéler le pays au monde.
De retour au Sénégal, Dr Sélassié participe à la première édition de l’Africa Diaspora Festival, un événement rassemblant artistes, chercheurs et acteurs de la société civile autour d’une plateforme dédiée à l’unité du continent à travers la culture et l’art. Ce festival, tenu du 18 au 20 décembre au Centre culturel Douta Seck, a proposé une riche programmation incluant des concerts, des représentations artistiques, ainsi qu’une série de panels réunissant universitaires et artistes pour réfléchir sur le rôle de la diaspora dans le développement culturel et artistique de l’Afrique.
Africa Diaspora festival a été initié par le journaliste et critique d’art Alassane Cissé, également fondateur du journal culturel Patrimoine. Interviewé en marge de l’événement tenu à la maison de la culture Douta Seck, Alassane Cissé a expliqué les objectifs du festival, qui visent à contribuer à l’unité africaine par la culture. Pour lui, a travers ce festival, il s’agit avant tout, dans la lignée de la pensée de Frantz Fanon, d’inciter sa génération de « découvrir sa mission et la remplir »
TAXAWU DANS UNE SALL D'ATTENTE
Khalifa Sall que beaucoup voyaient en retraite politique après son score décevant à la présidentielle, multiplie les signes annonciateurs d'un comeback. Sa formation, fragilisée par la déchéance de Barthélémy Dias, cherche un nouveau souffle
Le chef de file de Taxawu Senegaal, Khalifa Sall, va-t-il revenir dans l’arène politique ? Ses deux dernières sorties médiatiques semblent répondre déjà à la question. Comment compte-t-il le faire ? Voilà la question qui mérite une attention particulière.
Son score à la dernière présidentielle a été interprété comme une invite à la retraite politique. Une situation que Khalifa Sall semblait accepter au regard du rôle qu’il avait joué aux dernières élections législatives. Son absence sur la liste de la coalition électorale «Samm sa kaddu» était, aux yeux de l’opinion, une approbation du changement générationnel prôné par certains acteurs politiques. Même si en politique l’opportunité fait la circonstance, Khalifa Sall semblait prendre sa retraite. Mais c’était sans compter avec l’affaire Barth’. En effet, un score honorable aux dernières élections législatives du maire révoqué de Dakar aurait signé la fin de la carrière politique de Khalifa Sall. Car, il ne pourrait prendre le risque de compromettre l’ascension de son poulain en s’introduisant dans l’arène politique. Seulement, il n’en est rien. Barth’ étant déchu de ses mandats, il a besoin de bras pour mener sa guerre politique contre le parti Pastef. En plus, Taxawu Senegaal ne peut se permettre de perdre la mairie de la Ville de Dakar et Khalifa Sall, en même temps. L’ancien maire de Dakar dont l’expérience est enviable le sait mieux que quiconque.
Khalifa Sall va-t-il revenir dans l’arène ? La question ne se pose plus, au regard de ses deux dernières sorties médiatiques. C’est plutôt comment compte-t-il revenir qu’il faut se demander. En effet, après la Présidentielle de 2024, les électeurs sénégalais ont envoyé un message clair à la classe politique. Khalifa Sall, qui souffrait d’un déficit d’image, l’a appris à ses dépens. Le remplacement qu’il a voulu opérer avec Barth’ a été sanctionné négativement par les électeurs. Ainsi, avant d’envisager un quelconque avenir politique, l’ancien maire de Dakar devrait gagner le défi du positionnement. Comment exister dans l’arène politique en appartenant à l’ancienne classe politique ? C’est la réponse que Khalifa Sall devra trouver. Par le passé, l’ancien maire de Dakar a su convaincre par sa capacité à renaître. Pour cette fois, il aura bien plus besoin de la «case prison» pour se relancer. En effet, il devra se départir de l’image de «traitre» que le parti Pastef lui a collée. En plus, il devra convaincre les électeurs, qui ont choisi l’alternance, de retourner dans le passé. Cette théorie n’est valable que si Khalifa Sall souhaite personnellement se relancer. Il peut aussi poursuivre le changement en choisissant parmi ses lieutenants une personne capable d’assumer ce leadership. Et à Taxawu Senegaal, ce profil-là ne manque pas. Mais ça ne sera visiblement pas Abba Mbaye. Qui a pris ses distances en critiquant ouvertement Khalifa Sall, accusant ce dernier d’avoir laissé Barth’ «saboter les listes».
A propos des profils, qui peuvent assumer ce rôle, le maire de Yoff a une belle carte à jouer. Proche de ses administrés, il fait son chemin et semble même fédérer au-delà de Taxawu Senegaal. En effet, en prenant l’option de vulgariser son travail sur les réseaux sociaux, Seydina Issa Laye Samb accroît sa cote de popularité au-delà de sa famille politique. Il suffit de faire un tour sur ses pages officielles pour s’en rendre compte. A la limite, il lui est reproché de continuer à militer à Taxawu Senegaal, tellement qu’il est apprécié.
Seulement, le Sénégal ne s’arrête pas qu’à Dakar et Seydina Issa Laye Samb n’a pas encore une carrure nationale comme Barth’ ou Abba Mbaye. Ce qu’il devra bâtir, s’il souhaite devenir le nouveau visage de Taxawu Senegaal.
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CITE LAMY PREFIGURE L’IMAGE DU SENEGAL DE DEMAIN DU CADRE DE VIE
L’engagement citoyen et volontariste des populations du quartier Cité Lamy de Thiès a été couronné par le premier prix de la compétition « Setal Sunu gox » dans le cadre de la journée nationale de mobilisation citoyenne « Setal Sunu Reew ».
El hadj Mbaye Sarr DIAKHATE (THIÈS -Correspondant) |
Publication 04/01/2025
L’engagement citoyen et volontariste des populations du quartier Cité Lamy de Thiès a été couronné par le premier prix de la compétition « Setal Sunu gox » dans le cadre de la journée nationale de mobilisation citoyenne « Setal Sunu Reew ». Le deuxième prix a été remporté par le quartier Diokoul Ndiourène de Rufisque, tandis que le troisième prix revient au village de Taïba Niassène (Nioro).
Le challenge « Setal sunu Gokh » a pour objectif de distinguer les quartiers les plus propres, mieux embellis et les meilleures initiatives citoyennes en faveur de l’amélioration du cadre de vie. Il a été lancé lors de la septième édition de la Journée de mobilisation citoyenne « Setal sunu reew » par le ministre de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires, Moussa Bala Fofana. Le premier vainqueur est le quartier Cité Lamy de Thiès. Diokoul Ndiourène de Rufisque et Taïba Niassène de Nioro complètent le podium. Hier, dans son discours, à la cérémonie officielle de remise des prix, Moussa Bala Fofana a adressé ses remerciements aux vaillants porteurs d’initiatives novatrices et pour l’intérêt qu’ils portent à la propreté de nos villes, de nos quartiers, de nos villages et de nos espaces publics.
Pour le ministre de l’Urbanisme, les habitants Cité Lamy ont compris que la gestion de nos espaces communs demeure une priorité pour forger l’image de nos villes, conformément aux objectifs de l’Agenda national de transformation. Il a défendu que le modèle de Cité Lamy préfigure l’image du Sénégal de demain sur le plan de la propreté et de l’embellissement du cadre de vie. Au nom du chef de l’État et du Premier ministre, Moussa Bala Fofana a invité les récipiendaires à maintenir le cap de l’engagement citoyen pour le suivi et la pérennisation des initiatives qui leur ont valu cette distinction. L’esprit d’initiative pour transformer le cadre de vie Selon le ministre de l’Urbanisme, les trois localités primées ont démontré que l’engagement communautaire, l’esprit d’initiative et le travail collectif peuvent transformer un quartier et en faire un modèle de propreté et d’embellissement pour tous les Sénégalais avec la détermination d’en faire des endroits où il fait bon vivre.
Il a fait noter que le quartier Cité Lamy est désormais une source d’inspiration pour tous les Sénégalais. C’est pourquoi le gouvernement s’est engagé à l’accompagner dans ses projets futurs. Le ministre de l’Urbanisme a invité les associations des Eco-quartiers à poursuivre sur cette lancée car il a l’ambition de faire de Cité Lamy un véritable laboratoire d’innovation et de développement durable. Pour impulser ce nouveau partenariat avec les services techniques, le ministre de l’Urbanisme a décidé de leur donner un lot de matériels de nettoiement, d’installer un point de regroupement normalisé dans le quartier, d’offrir des bons de formation au métier du pavage et une enveloppe financière, mais aussi de réaliser un aménagement paysager d’un site stratégique du quartier.
Ce processus doit susciter une saine émulation à l’échelle nationale pour une appropriation des politiques publiques de lutte contre l’insalubrité. Le maire de la commune de Thiès Est, Ousmane Diagne, a porté le plaidoyer pour la restructuration du quartier de Cité Lamy qui, malgré les apparences, souffre de manque d’un plan de lotissement adéquat. De son côté, le maire de la ville de Thiès, Babacar Diop, a lancé un appel pour que cette initiative fasse tache d’huile. Il a révélé avoir fait voter dans le budget 2025 de la ville un fonds spécial dénommé « Jankhène » de 50 millions de Fcfa pour accompagner cinq quartiers les plus dynamique en prenant exemple sur la Cité Lamy.
Khadim Diop, président de l’Entente des présidents des Eco-quartiers de Cité Lamy a dit leur fierté devant la reconnaissance de leur action qui témoigne de l’importance de l’action citoyenne dans la construction d’une société plus responsable. Il a précisé que l’initiative est portée par un groupe de jeunes entrepreneurs engagés, issus de divers secteurs, unis par la volonté de contribuer au développement de notre cadre de vie.
IL NE S’AGIT PAS DE MILITARISER LA SOCIETE MAIS DE CONTRIBUER A L’INSTAURATION D’UNE CULTURE CIVIQUE PARTAGEE
Dans cet entretien, le ministre Birame Diop, explique en quoi la discipline militaire, adossée au concept Armée-Nation, peut constituer un ferment pour harmoniser les rapports sociaux, favoriser la cohésion sociale et stimuler l’exercice d’un rôle actif
Entretien réalisé par: Elhadji Ibrahima THIAM |
Publication 04/01/2025
Le ministère des Force armées est le chef de fil de la 8é édition de l’initiative présidentielle «Setal sunu reew». Dans cet entretien, le ministre Birame Diop, explique en quoi la discipline militaire, adossée au concept Armée-Nation, peut constituer un ferment pour harmoniser les rapports sociaux, favoriser la cohésion sociale et stimuler l’exercice d’un rôle actif de citoyen.
Monsieur le Ministre, la première édition de Setal Sunu Reew de l’année 2025 a été confiée à votre ministère. Quel sens donnez-vous à ce choix du Chef de l’Etat?
Ce choix de monsieur le président de la République Bassirou Diomaye Faye, chef suprême des Armées, fait honneur aux membres des Forces armées que nous sommes. Il peut être interprété comme un acte de raffermissement du lien armée-nation car, bien qu’ayant des spécificités qui leur sont propres, les Forces armées n’en demeurent pas moins partie intégrante de la Nation. Il est donc tout à fait normal qu’elles soient impliquées dans des actions communautaires que les citoyens ont en partage, à savoir la propreté du cadre de vie.
Cette Journée constitue une opportunité pour renforcer le lien Armée-nation. A travers le thème, quel message voulez-vous transmettre aux Sénégalais? En choisissant ce thème, « Setal sa gokh, aar sa yaram : aux côtès des citoyens, les Forces armées s’engagent », nous avons voulu partager une conviction profonde: préserver notre environnement, améliorer notre cadre de vie, c’est protéger notre santé et celle des générations futures. Il s’agit d’un devoir citoyen, auquel les Forces armées appellent tous nos compatriotes. Ils peuvent y contribuer par leur posture et leurs capacités. En s’engageant dans des actions concrètes, aux côtés des populations, les Forces armées démontrent qu’elles sont un acteur clé de cet effort collectif.
Le concept Armée-Nation est une idée qui a fait son chemin. Comment doit-il être adapté aux enjeux et défis de notre temps?
Pour adapter le concept, il s’agira de définir un cadre stratégique clair et d’identifier des secteurs prioritaires dans lesquels les Forces armées pourraient apporter une contribution significative. Le renforcement du cadre légal et institutionnel, par lequel l’action des Forces armées peut s’effectuer, est également nécessaire pour une bonne prise en compte des enjeux socio-économiques actuels. D’ailleurs, une réflexion majeure a été initiée et est en cours de finalisation afin de proposer aux autorités un concept Armée-Nation rénové, adapté aux exigences actuelles de notre société. Je dois souligner que ce projet a été mené en étroite collaboration avec l’ensemble des parties prenantes, au premier rang desquelles les ministères de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et des Sports. En tout état de cause, nous comptons mettre en œuvre une approche équilibrée, permettant de concilier l’exécution des missions traditionnelles de défense et de protection, qui sont les missions premières des Forces armées, et un engagement fort en faveur du développement de notre pays.
A défaut de pouvoir mettre en œuvre le service militaire obligatoire, quels mécanismes doit-on trouver pour inculquer la discipline militaire aux civils ?
Il ne s’agit pas en réalité de « militariser » la société mais plutôt de contribuer à l’instauration d’une culture civique partagée, auto administrée, mettant l’accent sur la sacralité du bien public et de l’intérêt général.
La famille joue un rôle fondamental dans le processus car elle constitue le socle de base à partir duquel se forge la personnalité des individus. L’éducation nationale et l’institution militaire pourront intervenir par la suite. De même, les initiatives actuelles, telles que le Service civique national, pourraient être massifiées en fonction de la disponibilité des moyens. Dans le cadre du concept Armée-Nation rénové, nous avons réfléchi à un programme ambitieux qui nous permettra de toucher l’ensemble des Sénégalais, avec un accent particulier sur notre jeunesse. Notre objectif est de promouvoir et d’inculquer un corpus de valeurs communes, centrées autour de la citoyenneté et de l’esprit de défense.
UN VOYAGE A TRAVERS LE TEMPS ET LES CONTEXTES DE L'ARMÉE-NATION
C’est une réalité bien ancrée au Sénégal : les forces de défense et de sécurité sénégalaises sont dévouées à leur pays. Elles incarnent l’exemple parfait de discipline, de patriotisme et d’engagement civique.
L’engagement des forces armées dans le développement national a évolué de manière significative au Sénégal, passant d’un soutien limité à une participation active et stratégique dans différents domaines. À la faveur de la 8é édition de la Journée de mobilisation citoyenne «Setal sunu reew» placée sous le thème « Setal sa gox, aar sa yaram, les Forces armées s’engagent», Le Soleil revisite le concept Armée-Nation et son évolution dans le temps.
C’est une réalité bien ancrée au Sénégal : les forces de défense et de sécurité sénégalaises sont dévouées à leur pays. Elles incarnent l’exemple parfait de discipline, de patriotisme et d’engagement civique. Profondément républicaines, elles entretiennent des relations étroites avec la population. C’est ainsi que s’impose le concept d’Armée-Nation, qui a connu des variations de 1960 à aujourd’hui, influencées par divers facteurs politiques, économiques, environnementaux et sociaux. Jouant un rôle fondamental dans le modèle de développement du Sénégal, il met en lumière le lien privilégié entre les forces armées et les populations. Mieux encore, il symbolise une vision intégrative où les forces armées, au-delà de leurs missions de défense et de sécurité, participent activement au développement national.
Ce modèle s’est forgé au fil des décennies pour répondre aux besoins de la nation en matière de sécurité, de cohésion sociale et de renforcement des infrastructures. Dans un document intitulé : « Concept Armée-Nation rénové », le général de corps aérien Mamadou Mansour Seck indique que les forces armées ont, de 1960 à 1970, c’est-à-dire sous l’ère senghorienne, joué un rôle important dans le développement socio-économique du pays. Leur rôle consistait principalement à apporter un soutien ponctuel aux infrastructures, à l’agriculture et aux secours en cas d’urgence ou de crise. Leur priorité restant la défense du territoire et de l’État constitutionnel.
Le même document mentionne qu’entre 1970 et 1980, les militaires ont été mobilisés pour des projets d’urgence et des missions spécifiques de développement, comme la construction d’infrastructures hydrauliques, les campagnes de vaccination et l’extension des périmètres agricoles, en particulier dans des zones stratégiques ou en cas de besoins urgents. Leur implication directe dans le développement se limitait ainsi à des interventions occasionnelles, surtout en cas d’urgence ou de crises.
Sous la présidence de Abdou Diouf, entre 1980 et 2000, l’implication des forces armées dans le développement a diminué, se restreignant à des interventions d’urgence. Cette situation était due à plusieurs facteurs, notamment une crise économique marquée par des programmes d’ajustement structurel imposés par le Fmi et la Banque mondiale, entraînant des coupes budgétaires et une réduction des dépenses publiques, y compris dans les secteurs militaires. De plus, la crise casamançaise pesait sur la sécurité intérieure.
Sous la présidence d’Abdoulaye Wade, l’accent a été mis sur les partenariats publics-privés et les financements internationaux pour réaliser de grands projets, ce qui a conduit à une diminution notable de l’implication des forces armées dans le développement. Leur rôle s’est alors limité à des missions spécifiques (comme le Plan Reva et Goana) et à des interventions en cas de crises telles que les inondations et les sécheresses. En somme, d’après notre source, entre 1960 et 2012, les forces armées jouaient un rôle limité dans le développement socio-économique du Sénégal.
Leur mission principale était axée sur la défense du territoire, la sécurité nationale et la protection des institutions de l’État. Leur contribution au développement socio-économique était donc marginale et souvent liée à des situations d’urgence ou de crise, comme les catastrophes naturelles. C’est sous la présidence de Macky Sall (2012-2024) que l’engagement des forces armées dans le développement a considérablement augmenté grâce à un renforcement des ressources humaines, matérielles et financières. Le Président Macky Sall a redéfini le concept d’Armée-Nation pour établir une implication stratégique et multisectorielle des forces armées dans le développement socio-économique, en soutien au Plan Sénégal Émergent.
Ainsi, les forces armées ont-elles commencé à contribuer activement aux infrastructures, à l’agriculture, à la santé et à l’éducation, notamment dans les zones reculées. Cette approche a renforcé leur rôle en tant qu’acteurs de développement intégrés et proactifs, dépassant largement leurs missions militaires traditionnelles et contribuant à la modernisation du Sénégal. Le concept d’Armée-Nation « nouveau » se poursuit et se développe sous la présidence de Bassirou Diomaye Diakhar Faye, dans le cadre du Projet de Souveraineté et de Développement Endogène Sénégal 2050. Le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye voit les forces armées comme un acteur clé dans le développement national et encourage leur participation active à des projets économiques et sociaux.