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22 avril 2025
Société
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LA CÔTE D'IVOIRE ANNONCE LE DÉPART DES FORCES FRANÇAISES
Cette décision évoquée par le président Alassane Ouattara lors de son discours de fin d'année, s'inscrit dans un mouvement plus large de désengagement français du continent
(SenePlus) - Dans une allocution de fin d'année qui marque un tournant historique dans les relations franco-ivoiriennes, le président Alassane Ouattara a annoncé mardi le retrait prochain des forces militaires françaises de Côte d'Ivoire, poursuivant ainsi le recul de l'influence militaire de l'ancienne puissance coloniale dans la région.
"Dans ce contexte, nous avons décidé d'un retrait coordonné et organisé des forces françaises", a déclaré le chef d'État ivoirien, mettant en avant la modernisation des forces armées de son pays dont "les Ivoiriens devraient être fiers", selon les propos rapportés par Reuters.
Cette décision s'inscrit dans un contexte plus large de désengagement militaire français en Afrique. Selon des sources citées par l'agence Reuters en novembre, Paris envisageait déjà de réduire drastiquement sa présence militaire en Afrique de l'Ouest et centrale, prévoyant de passer d'environ 2.200 soldats actuellement à seulement 600 hommes.
Le retrait des forces françaises de Côte d'Ivoire fait suite à une série de revers diplomatiques et militaires pour la France dans la région. Depuis la fin de la période coloniale dans les années 1960, Paris a déjà dû retirer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger, suite à des coups d'État dans ces pays et face à un sentiment anti-français grandissant.
Plus récemment encore, le Tchad, considéré comme un allié occidental majeur dans la lutte contre le terrorisme islamiste dans la région, a brutalement mis fin à son accord de coopération militaire avec la France en novembre dernier, illustrant l'ampleur du recul de l'influence française dans son ancien pré carré.
Cette nouvelle annonce du président Ouattara marque ainsi une étape supplémentaire dans la reconfiguration des relations entre la France et l'Afrique de l'Ouest, région où Paris maintient une présence militaire continue depuis les indépendances. Elle souligne également la volonté croissante des États africains d'affirmer leur souveraineté militaire et sécuritaire.
QUAND UN HOMME TUE UN AUTRE, C’EST QU’IL A TUE SON PROPRE FRERE
L’évêque du diocèse de Ziguinchor, Monseigneur Jean-Baptiste Valter Manga, qui a dit la messe du 1er janvier 2025 à Diongol, en cette journée de la paix a appelé les uns et les autres à cultiver le pardon et à ne jamais ôter la vie humaine
L’évêque du diocèse de Ziguinchor qui a dit la messe du 1er janvier 2025 à Diongol, en cette journée de la paix a appelé les uns et les autres à cultiver le pardon et à ne jamais ôter la vie humaine. Monseigneur Jean-Baptiste Valter Manga demande de faire des villages, des lieux où se construit la paix pour une Casamance réconciliée.
– Diongol symbole d’une paix retrouvée a abrité dans la matinée du 1er janvier 2025, la messe solennelle consacrée à la journée mondiale de la paix en cette solennité de la sainte Vierge Marie. Cette localité a été autrefois contrôlée par les porteurs d’armes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Situé derrière les villages de Diaboudior, de Soutou (petit Paris), Brindiago et très loin de Ziguinchor, le village de Diongol longtemps éprouvé par le conflit armé a communié dans la joie. Fini les moments de braise dans cette bourgade de l’arrondissement de Sindian, commune de Suelle qui chante désormais l’hymne à la paix.
Hier, l’évêque du diocèse de Ziguinchor est allé à la rencontre de ce peuple qui, par le passé, a eu à connaître un exil forcé du fait du conflit armé. Dans son homélie riche en enseignements, Mgr Jean-Baptiste Valter Manga a appelé à cultiver le pardon et à préserver la vie humaine. «Ce jour est consacré à la paix. Je suis venu à Diongol pour donner un sens à ce que j’entends faire tout au long de mon ministère pastoral. Il y a quelques années, Diongol a vécu dans la souffrance à cause de la guerre. Vous êtes dans une situation difficile depuis des années ; et quand on parle de Diongol, les gens ne pensent qu’à la guerre. Alors qu’il n’en est rien du tout», soutient le Pasteur de Ziguinchor.
Les populations de la commune de Suelle gardent encore les séquelles de la guerre. S’appuyant sur l’adresse à la Nation du Président de la République du 31 décembre 2024, le successeur de Mgr Paul Abel Mamba a, dans une parabole, demandé aux citoyens de faire en sorte que la terre puisse produire ce qui donne la vie et non ce qui produit la mort. Selon lui, cela demeure un impératif. «Il arrive que des gens s’entretuent. Mais, il faut savoir que, quand un homme tue un autre, c’est qu’il a tué son propre frère. Nous devons travailler pour une Casamance réconciliée et pacifiée», renchérit Mgr Manga.
Aussi, lance-t-il un appel solennel à tous les acteurs à œuvrer pour une paix durable au profit des générations futures tout en ayant en bandoulière, le pardon. «Nous refusons de léguer aux générations futures, les fardeaux du conflit. La paix, c’est aussi la capacité de pardonner, de tourner la page et de ne jamais oublier. Nous devons nous mobiliser pour bâtir une paix durable pour une Casamance nouvelle afin de rebâtir ce qui a été détruit par des années de conflit», prêche le Père évêque du diocèse de Ziguinchor, ordonné le 23 novembre 2024 au petit séminaire Saint-Louis. Avant de donner la bénédiction finale au peuple de Dieu ayant pris part à la célébration eucharistique, Mgr Jean-Baptiste Valter Manga recommande à tous, de cultiver davantage l’entente et la solidarité afin de libérer le peuple de toutes sortes de souffrance. Tour à tour, le chef de village de Diongol, Abdoulaye Goudiaby, le représentant du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (Grpc), Nouha Cissé et la présidente du Conseil d’administration de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance, Ndèye Marie Thiam ont estimé que la Casamance «meurtrie par la violence, avec son image balafrée» doit continuer à rester debout et résiliente. À la fin de la messe et des prises de parole, il y a un lâcher de colombes, signe d’une Casamance pacifiée et qui aspire à un avenir radieux.
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L'IDENTITÉ COMME COMBAT
Ken Bugul et Diary Sow ont transformé leur marginalisation en espace de création, leur solitude en force d'écriture. Leurs voix, entrecroisées lors du Salon du livre au féminin, dessinent une cartographie nouvelle de l'émancipation féminine
Dans l'écrin prestigieux du Musée des Civilisations noires, le Salon du livre au féminin a offert une plongée saisissante dans les méandres de la construction identitaire. Au cœur de cet événement littéraire devenu incontournable dans le paysage culturel sénégalais, deux voix de la littérature africaine, Ken Bugul et Diary Sow, ont partagé leurs réflexions sur ce processus complexe et permanent qu'est la quête de soi.
Le panel, orchestré par Amina Seck, a révélé comment l'identité se forge dans la résistance et la résilience. Ken Bugul a évoqué son parcours marqué par l'absence d'héritage affectif, transformant ce vide initial en force créatrice. De son côté, Diary Sow a décrit sa lutte contre les assignations sociales traditionnelles, illustrant comment le refus des conventions peut devenir le terreau fertile d'une identité authentique.
La marginalité, thème récurrent dans leurs témoignages, s'est dessinée non pas comme une fatalité mais comme un espace de liberté paradoxal. Qualifiées parfois de "folles" pour avoir osé défier les normes établies, ces femmes ont transformé leur mise à l'écart en opportunité d'émancipation. Leurs récits démontrent comment la société utilise souvent l'étiquette de la folie pour discréditer celles qui osent s'écarter des chemins tracés.
L'exil, qu'il soit géographique ou intérieur, est apparu comme un puissant catalyseur de la quête identitaire. Les intervenantes ont souligné comment le déracinement, malgré ses défis, peut devenir une terre fertile pour la reconstruction de soi. Face aux discriminations multiples - en tant que femmes, en tant qu'Africaines - elles ont développé une résilience qui nourrit leur créativité et leur engagement.
La littérature émerge comme un vecteur essentiel de cette quête identitaire. Le parcours de Ken Bugul, dont l'œuvre "Le Baobab fou" lui vaudra un doctorat honoris causa, illustre comment l'écriture peut transformer une expérience personnelle en héritage universel. Cette reconnaissance académique témoigne de la portée d'une œuvre qui transcende les frontières culturelles et générationnelles.
Ce dialogue intergénérationnel a mis en lumière une vérité fondamentale : la quête identitaire n'est jamais achevée. Elle se poursuit à travers les âges, les expériences, les rencontres, dans un processus de déconstruction et de reconstruction permanente. Les échanges de ce Salon ont démontré que cette quête, bien que profondément personnelle, résonne collectivement, tissant des liens invisibles entre les générations de femmes qui osent réinventer leur destin.
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THIAROYE-SUR-MER ACCUEILLE LE PREMIER BÉBÉ DE L’ANNÉE
Cette petite fille, septième enfant d'une jeune mère de 32 ans, a reçu un accueil exceptionnel de la part des plus hautes autorités sanitaires et sociales du pays
À Thiaroye-sur-Mer, le premier bébé de l’année 2025 a vu le jour précisément à minuit. Ce nouveau-né, une petite fille, est le septième enfant de Ndèye Anta Kama, âgée de 32 ans.
Pour célébrer cet événement, Mme le ministre de la Famille et des Solidarités, Maimouna Dièye, accompagnée du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Sy, et du directeur général de la RTS, Pape Alé Niang, s’est rendue au poste de santé. Ensemble, ils ont comblé les parents de la petite fille de cadeaux : lait, couches, vêtements, produits cosmétiques et bien d’autres présents.
Mais les célébrations ne s’arrêtent pas là. Un compte d’épargne a été ouvert pour financer les études futures de l’enfant, et des projets d’autonomisation des parents sont également prévus. Le ministre de la Santé a profité de l’occasion pour annoncer des améliorations dans les services de maternité, pédiatrie et néonatalogie à travers le pays, rappelant l’importance de renforcer le plateau technique des structures sanitaires.
Marraine de l’enfant, Mme Dièye a exprimé son optimisme : « Avec une fille en premier, 2025 sera une année de paix et de prospérité. »
par Cheikh Faye
LE GOUVERNEMENT PRIS LA MAIN DANS LE SAC
EXCLUSIF SENEPLUS - Le communiqué sur les 108 millions destinés aux ex-détenus et aux victimes de la période pré-électorale dévoile des détournements de procédures inquiétants. Cette gestion met à mal le "Jub, Jubal, Jubanti"
Affaire des 108 millions : Un communiqué qui confirme et enfonce le gouvernement
Le brouhaha et la clameur publique qui ont suivi l’annonce de l’octroi d’un soutien de 108 millions au profit des ex-détenus et autres victimes de la période pré-électorale ont fini de contraindre le gouvernement à sortir de son mutisme. Il n’avait pas le choix face au tollé et à l’indignation qu’une telle mesure, décidée en catimini et au profit exclusif d’une poignée de militants du parti au pouvoir, a suscités même dans les rangs de Pastef.
À travers le communiqué, le gouvernement confirme les faits, mais aussi s’embourbe dans ses explications, lesquelles peinent à convaincre tout(e) citoyen(ne) doté(e), un tant soit peu, d’un esprit non partisan.
Confirmation d’une opération menée en totale opacité
Le communiqué confirme l’existence de l’Arrêté n°17 450 MFS/SG/CAJ du 30 juillet 2024 pris par le ministre de la Famille et des Solidarités et qui institue un Comité chargé de proposer une assistance aux ex-détenus et autres victimes de la période pré-électorale. Il confirme, en outre, l’allocation de 108 millions de francs CFA au profit de 112 dossiers médicaux pour aider à la prise en charge médicale de personnes blessées lors des manifestations politiques durant la période pré-électorale.
Toutefois, le gouvernement ne répond pas ou esquive les questions essentielles que se posent les Sénégalais notamment :
quelles ont été les actions entreprises, depuis la mise en place du Comité) pour porter l’information à toutes les personnes susceptibles d’être concernées ?
quelles sont les mesures d’accès à ces fonds et d’égalité de traitement qui ont été mises en place ?
comment les victimes ont été identifiées ?
comment peut-on déterminer qui est victime et qui ne l’est pas en dehors des procédures de justice ?
quels sont les critères de sélection qui ont permis de choisir 112 dossiers médicaux ?
Ces questions reviennent toujours dans les différentes interventions des citoyens(nes) faites à travers les réseaux sociaux et certains médias. Aucune réponse ou début de réponse de la part du gouvernement n’a été notée sur toutes ces questions et bien d’autres. Ce qui continue de jeter de légitimes suspicions sur cette opération aux relents purement partisans si l’on se réfère aux propos de plusieurs personnes indignées se réclamant de Pastef : les listes des bénéficiaires auraient été préparées dans les officines du parti. Qu’est-ce qu’on fait des autres Sénégalais(ses), qui ne sont pas militants(es) de Pastef et qui se réclament être des victimes ? Une question qui met en exergue l’impérieuse nécessité de respecter les principes d’égalité dans le traitement des citoyens(nes) et qui cantonne, à l’évidence, le « Jub, Jubal, Jubanti » au rang de simple slogan.
Des explications révélatrices de faits plus graves : des détournements d’objectifs et de procédures
« En attendant la disponiblité effective de ces fonds, le ministère de la Famille et des Solidarités a mobilisé les ressources de la Délégation générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale (OGPSN), en vertu de la Loi de Finances Initiale 2024.»
Ce passage du communiqué gouvernemental est gravissime ! Il constitue un aveu (reine des preuves) d’au moins de deux (2) « dialguati » de la part du gouvernement : un détournement d’objectif et un détournement de procédure.
En effet, aux termes du Décret n° 2024-940 du 5 avril 2024 portant répartition des services de l’État, le ministère de la Famille et des Solidarités compte en son sein plusieurs organes entrant dans sa sphère de compétences notamment la Délégation générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale (DGPSN) et le Fonds de Solidarité nationale (FSN). Ces deux entités ont des missions distinctes.
La mission du FSN est, entre autres, d’apporter une réponse immédiate et appropriée aux situations de crise et d'urgence concernant les personnes en situation de détresse, sinistrées, déplacées et de fournir un appui à la prise en charge de certaines catégories de soins médicaux. C’est à cette entité que devait relever le soutien accordé aux 112 dossiers médicaux et non à la DGPSN ! En effet, la mission de cette dernière, selon les dispositions du Décret no 2012-1311 du 16 novembre 2012 fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de la DGPSN), est notamment d’impulser, de mettre en œuvre et de coordonner les politiques publiques en matière de protection sociale et de solidarité nationale dans le but de réduire la pauvreté et les inégalités. Un de ses programmes phares est celui des bourses de sécurité familiale dont les paiements s’effectuent sur la base d’un ciblage au moyen du Registre national unique (RNU) qui a permis d’identifier les ménages vivant dans l’extrême pauvreté afin de leur permettre d’accéder de façon équitable et transparente à des programmes de filets sociaux. La notion de « ménage » a sa signification ici, car elle guide les intervention de la DPPSN et s’oppose à celle d’« individu ». Selon l’ANSD (2014), le ménage est défini comme un groupe de personnes, apparentées ou non, vivant ensemble sous le même toit et mettant en commun tout ou partie de leurs ressources pour subvenir à leurs besoins essentiels, notamment le logement et la nourriture.
Au regard des différences dans les missions de la DGPSN et du FSN, le gouvernement ne pouvait prendre les crédits votés dans la LFI 2024 pour la DGPSN et les utiliser pour des actions qui n’ont rien à voir avec sa mission. Procéder de la sorte, c’est se rendre coupable d’un détournement d’objectif et d’un détournement de procédures. Le détournement d’objectif empêche la DGPSN de réaliser les missions pour lesquelles elle a été mise sur pied. Le détournement de procédure, consiste à recourir à une procédure autre que celle normalement applicable pour contourner des règles établies. Le gouvernement s’est rendu fautif de ces deux manquements graves. S’il l’a fait en connaissance de cause, il a commis une grave faute de gestion. Les organes de contrôle et de vérification (IGE, Cour des comptes) devraient voir tout cela de plus près. S’il l’a fait de bonne foi, il a agi par incompétence en plus de violer son slogan « Jub, Jubal, Jubanti ».
Nous continuons à réclamer toute la lumière sur cette affaire nébuleuse qui est en train de nous montrer le véritable visage des personnes qui se sont faites des héraults de la bonne gouvernance et de la transparence lorsqu’elles étaient dans l’opposition. Nous ne lâcherons rien !
PS : Mes pensées vont, en ce jour à un otage politique maintenu injustement et arbitrairement dans les liens de la détention du fait de la seule volonté du prince actuel. Je veux nommer le vaillant Moustapha Diakhaté. De Reubeuss où il se trouve, il est loin d’être seul. Nos prières l’accompagnent pour qu’il recouvre rapidement la liberté, car un sénégalais utile comme lui n’a pas sa place en prison.
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LE NOUVEAU SÉNÉGAL DE DIOMAYE
Déclaration de patrimoine pour tous les agents publics, refonte du Cos-Petrogaz : le président de la République marque ses vœux de nouvel an du sceau de la rupture. Sa vision dessine un pays plus transparent et souverain
Dans son premier discours de vœux à la nation, prononcé ce 31 décembre 2024, le président Bassirou Diomaye Faye a présenté une feuille de route ambitieuse pour transformer le Sénégal. Cette intervention, neuf mois après son élection historique et six semaines après la victoire de sa coalition aux législatives, marque un tournant dans la gouvernance du pays.
Une refondation institutionnelle en profondeur
Le chef de l'État a détaillé un vaste programme de réformes institutionnelles. La suppression annoncée du Conseil économique, social et environnemental et du Haut Conseil des collectivités territoriales n'est que la partie émergée d'une restructuration plus profonde. Le président a notamment annoncé quatre nouvelles lois majeures sur la transparence et la bonne gouvernance : la protection des lanceurs d'alerte, la réforme de l'organe de lutte contre la corruption, l'accès à l'information, et la déclaration de patrimoine.
Cette dernière mesure est particulièrement significative puisqu'elle concernera désormais tous les agents de la fonction publique sans exception, ainsi que tous les postes électifs ou nominatifs impliquant une gestion budgétaire.
Une nouvelle approche de la souveraineté
Sur le plan diplomatique, le président Faye a marqué une inflexion majeure en réitérant la fin des présences militaires étrangères au Sénégal dès 2025. Cette décision s'accompagne d'une redéfinition de la doctrine de coopération en matière de défense et de sécurité. Le chef de l'État prône désormais une "coopération ouverte, diversifiée et décomplexée" avec les partenaires internationaux, tout en réaffirmant l'attachement du Sénégal aux "idéaux de paix et de justice".
Dans le secteur stratégique des hydrocarbures, la réorganisation du COS-Petrogaz pour inclure l'opposition, la société civile, les syndicats et l'ordre national des experts témoigne d'une volonté de transparence accrue dans la gestion des ressources naturelles.
Justice sociale et réconciliation nationale
Le discours présidentiel accorde une place centrale à la justice sociale et à la réconciliation nationale. Le président Faye a notamment évoqué la situation en Casamance, avec le "plan Diomaye" pour accompagner le retour des populations déplacées et soutenir le processus de paix dans cette région.
La question mémorielle occupe également une place importante, avec la première commémoration du massacre de Thiaroye et l'engagement d'établir la vérité sur les événements survenus entre mars 2021 et février 2024. Le président insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas d'une "revanche" mais d'une "justice à rendre aux victimes et à leurs familles".
Modernisation de l'administration et participation citoyenne
Une innovation majeure a été annoncée avec le lancement prochain d'une plateforme permettant à tous les Sénégalais, y compris ceux de la diaspora, de postuler aux emplois publics et de proposer des projets d'investissement.
Le président a également mis l'accent sur la méthode, privilégiant "la concertation et la consultation" comme fil conducteur de sa gouvernance. Les assises de la justice et les États-Généraux du transport et de l'industrie déjà tenus en témoignent, tout comme les futures assises nationales des daaras et les concertations sur l'enseignement supérieur.
Appel à l'unité et attention particulière à la jeunesse
Le discours se conclut par un appel vibrant à l'unité nationale, le président mettant en garde contre "la montée du communautarisme et des discours de haine" qui se propagent notamment sur les réseaux sociaux. Il rappelle que la diversité du Sénégal constitue historiquement une force.
Une attention particulière est portée à la jeunesse, qualifiée de "véritable moteur" du pays. Le président s'engage à un soutien accru du gouvernement pour permettre aux jeunes de développer leurs talents et de se réaliser pleinement, tout en restant ancrés dans les valeurs sénégalaises.
Ce premier discours de vœux dessine ainsi les contours d'une transformation profonde du Sénégal, articulée autour des principes de souveraineté, de justice sociale et de bonne gouvernance. L'année 2025 s'annonce comme celle de la concrétisation de ces ambitions réformatrices.
1 223 DÉTENUS GRACIÉS PAR LE PRÉSIDENT FAYE
Les personnes bénéficiant de cette mesure incluent des délinquants primaires, des détenus présentant des garanties de resocialisation ou âgés, des individus gravement malades ainsi que des mineurs.
Bassirou Diomaye Faye a accordé la grâce à 1 223 personnes détenues dans les différents établissements pénitentiaires du pays. Cette mesure, annoncée en cette veille de nouvel an, s’inscrit dans la tradition républicaine et respecte les dispositions de la Constitution.
Les personnes bénéficiant de cette mesure incluent des délinquants primaires, des détenus présentant des garanties de resocialisation ou âgés, des individus gravement malades ainsi que des mineurs. Ces critères ont été retenus afin de cibler les cas les plus vulnérables et ceux offrant un potentiel élevé de réinsertion dans la société.
Selon le communiqué officiel émis par le ministère de la Justice, cette décision vise à offrir à ces personnes une seconde chance en leur permettant de retrouver leurs familles et de reprendre une place active au sein de la communauté. Ce geste symbolique, à forte portée humanitaire, illustre la volonté du Chef de l’État de promouvoir la réhabilitation et la réinsertion sociale comme piliers de la politique pénitentiaire.
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CE QUE DES SÉNÉGALAIS ATTENDENT DU DISCOURS DE DIOMAYE
Le chef de l’Etat va faire son premier discours de fin d'année ce mardi. Du côté des populations, les attentes sont nombreuses et variées. Elles concernent surtout le cout de la vie, les prix des denrées de première nécessité, le loyer etc.
iGFM - TV : Le chef de l’Etat va faire son premier discours de fin d'année ce mardi. Du côté des populations, les attentes sont nombreuses et variées. Elles concernent surtout le cout de la vie, les prix des denrées de première nécessité, le loyer etc.
NON MONSIEUR DIAGNE, LES TIRAILLEURS SENEGALAIS NE SONT PAS DES TRAÎTRES
EXCLUSIF SENEPLUS - C'est sans doute l'héritage de la lutte contre les injustices des tirailleurs qui fait de notre armée, une armée républicaine. Dans tout débat académique, le contexte historique est à prendre au sérieux
Le 24 octobre 1940, le maréchal Philipe Pétain signe l’armistice avec Adolphe Hitler à Montoire. La France est divisée en deux parties : la zone nord avec Paris occupée par les Allemands et la zone sud dite libre avec Vichy comme capitale. Dans la déclaration de capitulation de la France le 30 octobre 1940, un passage a retenu mon attention : « L'armistice, au demeurant, n'est pas la paix. La France est tenue par des obligations nombreuses vis-à-vis des vainqueurs. Du moins reste-t-elle souveraine. Cette souveraineté lui impose de défendre son sol, d’éteindre les divergences de l’opinion et surtout de réduire les dissidences des colonies." Ce qu'il faut retenir c’est que la longue présence des tirailleurs sénégalais dans les différents théâtres d’opération, guerres entreprises par la France, leur a donné une conscience politique. Deux périodes peuvent nous éclairer : la première va de 1854 à 1900 et la seconde de 1904 à 1960.
La première période voit les tirailleurs engagés loin de leur base dans les aventures extérieures du Second Empire : guerre de Crimée (1854-1856) ; intervention au Mexique (1862-1867). Quelques bataillons de tirailleurs sénégalais furent appelés au front lors de la guerre de 1870-1871 entre la Prusse et la France. Celle-ci fut battue à Sedan.
De ces différentes participations aux guerres menées par la France, les tirailleurs vont capitaliser des expériences qui se transformeront en des revendications politiques au moment voulu.
La deuxième période est celle qui va des années 1900 à 1960 : les différentes guerres menées par la France ont entraîné une chute démographique importante ; d’où un besoin de renfort colossal. Et ce besoin ne pouvait être comblé que par les colonies africaines d’ou le changement du mode de recrutement des tirailleurs sénégalais : ce mode de recrutement n'est guère éloigné de celui des esclaves de même que les tâches qui leur sont confiées.
Pour les esclaves, la prime d’engagement est en fait le rachat de l'esclave. Ensuite le groupe social le plus sollicité dans les recrutements ce sont les Bambaras qu’on retrouve en grande partie en Afrique de l'ouest : sud Mali, Ghana, Guinée, Burkina Faso, Sénégal et l'est de la Côte d'Ivoire. La cartographie du recrutement des tirailleurs englobait-il le royaume de Ségou et le royaume bambara de Kaarta ? Un dilemme se posa aux autorités coloniales. Comment mobiliser les populations des colonies pour les recruter ?
Le député Blaise Diagne est chargé de la mission. Le 12 février 1918, ceinturé de l’écharpe tricolore il débarque à Dakar et prend le train Dakar-Niger pour organiser le recrutement. Faut-il épargner les jeunes sachant lire et écrire en français pour le recrutement des échelons subalternes de l'administration locale, ou bien suivre l’avis du général Mangin qui souhaite amplifier les recrutements pour faire face aux classes creuses en métropole ? L'intensité et la brutalité des recrutements ont entrainé la fuite de certaines populations vers d'autres colonies voisines d’où la migration interne. Les recrutements ont montré la place dominante des Bambaras et c’est même la langue bambara qui fait référence dans les compagnies.
De 1900 à 1960 c’est-à-dire au moment des indépendances, ce sont des milliers de soldats noirs qui sont engagés sur tous les fronts : conquêtes coloniales, les deux guerres mondiales et contre les guerres de libération, Algérie et Indochine en particulier. Pour montrer l’importance de cette force noire à Paris en 1940 : l’armée allemande qui occupe cette zone nord va traiter de manière surprenante ces noirs vivant dans la capitale française. En période d’hiver où le froid règne en maître, leur chauffage n’est pas coupé et certains bénéficient même de rations alimentaires convenables, là où les Français étaient sans chauffage et affamés. Quel est le but recherché par Hitler ? C’est que ces tirailleurs sénégalais, ces étudiants une fois au retour dans leurs colonies africaines respectives, se soulèvent contre l'autorité coloniale.
L'assassinat de Charles N’Tchorere à Airaines le 7 juin 1940 et le massacre de Chasselay le 17 juin, masquent le fait qu’Hitler dans le même temps encourage ces mêmes tirailleurs à se soulever contre la France dans les colonies africaines. D’où l'importance de ces soldats noirs qui inspirent la peur et le racisme aux Allemands ; mais que ces derniers veulent utiliser en même temps comme pièce maîtresse dans leur lutte contre la France.
Les tirailleurs sénégalais au retour dans leurs colonies africaines exigeaient la liberté, aspiraient au changement en parfaite symbiose avec le mouvement des étudiants africains de Paris et surtout le mouvement Afro-Américain qui prône le retour en terre africaine. Ce mouvement de veille incarné par les tirailleurs sera marqué par leur implication dans la création des nouvelles armées africaines.
Pour le cas du Sénégal notre armée formée au respect des institutions reste fidèle aux politiques. C'est sans doute son héritage de la lutte contre les injustices des tirailleurs qui fait d’elle une armée républicaine.
Non Monsieur Diagne les tirailleurs ne sont pas des traîtres. Dans tout débat académique, le contexte historique est à prendre au sérieux.
Mbaye Dione est enseignant en histoire.
CHEIKH OUMAR DIAGNE EMPORTÉ PAR SES PROPRES MOTS
Le désormais ex-directeur des Moyens généraux de la présidence paie le prix de ses récentes déclarations polémiques sur les tirailleurs sénégalais. Il est remplacé par Papa Thione Dieng via un décret présidentiel ce mardi 31 décembre 2024
(SenePlus) - Dans un communiqué publié ce mardi 31 décembre 2024, la présidence de la République a annoncé le remplacement de Cheikh Oumar Diagne par Papa Thione Dieng, en qualité de directeur des Moyens généraux. Cette nomination intervient au terme d'une séquence politique particulièrement houleuse, déclenchée par les propos controversés de l'ancien directeur Oumar Digne.
Lors d'un entretien accordé à Fafa TV, celui-ci avait qualifié les tirailleurs sénégalais de "traîtres qui se sont battus contre leurs frères pour des miettes", provoquant une onde de choc dans l'opinion publique nationale et internationale.
La timing de cette déclaration n'aurait pu être plus malheureux, intervenant quelques semaines à peine après les cérémonies solennelles du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye, présidées par le chef de l'État lui-même. Cette commémoration nationale, symbole fort de la réappropriation de l'histoire coloniale par le Sénégal, s'est vue ainsi brutalement éclipsée par la polémique.
Le limogeage d'Oumar Diagne apparaît ainsi comme l'épilogue d'une crise qui a mis en lumière des divergences profondes au sein même de l'appareil d'État. Le porte-parole du gouvernement, Moustapha Njekk Sarré, avait d'ailleurs clairement exprimé le "total déphasage" entre les positions du ministre et la ligne officielle du gouvernement, qualifiant ses propos de "très malheureux" et rappelant avec force que les tirailleurs demeurent des "héros de la nation".