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22 avril 2025
Société
LES SYNDICATS DEVRONT FAIRE AVEC LES MOYENS DE L’ETAT
Le premier ministre Ousmane Sonko a appelé les organisations syndicales à prendre en compte, dans leurs revendications sociales, l’état dans lequel le pays a été trouvé par les nouvelles autorités en avril 2024 et les multiples contraintes du gouvernement
Le premier ministre Ousmane Sonko a appelé les organisations syndicales à prendre en compte, dans leurs revendications sociales, l’état dans lequel le pays a été trouvé par les nouvelles autorités en avril 2024 et les multiples contraintes du gouvernement. A ce titre, il a annoncé l’ouverture « dès le début de l’année 2025 » de discussions sur la base de la « situation de référence des revendications sociales » établie par le gouvernement.
C’était lors de sa déclaration de politique générale du 27 décembre 2024 devant l’assemblée nationale. Le lendemain, les députés sénégalais ont adopté par vote mais sans débat la loi de finances initiale pour l’année 2025.
Dans les négociations qui seront ouvertes avec les organisations syndicales, qualifiées d’« exercice vérité et de responsabilité », le premier ministre a souligné que l’autorité ne prendra d’engagement que « sur ce qui est réaliste », « supportable par l’Etat ». En revanche, « ce qui est hors de la portée des moyens publics » devra être différé « jusqu’à meilleure fortune ».
Les pressions des organisations de travailleurs sont de plus en plus fortes sur les pouvoirs publics. Elles pourraient l’être davantage au cours de cette année nouvelle. Les syndicats bataillent pour arracher des augmentations de salaires, obtenir le respect d’accords signés sous l’ancien régime, l’intégration et/ou la régularisation d’agents dans la fonction publique d’Etat ou décentralisée… service public. Autant de demandes à impact financiers immédiats dans des secteurs comme l’éducation nationale, l’enseignement supérieur, la santé, les collectivités locales…
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LE SÉNÉGAL A MANQUÉ D’AMBITION
Parmi ses milliers d’objets dans les musées français, le Sénégal n’a demandé que le sabre d’El Hadj Omar, alors que ses seuls biens personnels se comptent par centaines. Pour Felwine Sarr, cela reflète un manque d’ambition.
Le retour des œuvres d’art africaines pillées pendant la colonisation a été largement salué sur le continent. Le Bénin, par exemple, a demandé et obtenu la restitution de 26 œuvres, même si certains ont jugé ce nombre dérisoire au vu des milliers d’objets présents dans les musées français. Cependant, l’attitude de l’ancien régime sénégalais, dirigé par Macky Sall, semble encore plus étonnante : le pays n’a demandé qu’une seule pièce, malgré les milliers d’objets sénégalais conservés dans les musées français. Cela traduit, selon de nombreux observateurs, un manifeste manque d’ambition de la part des autorités sénégalaises d’alors. C’est le cas de l’universitaire Felwine Sarr.
Co-auteur avec Bénédicte Savoie du rapport sur la restitution des œuvres d’art africaines, Felwine Sarr rappelle que les biens appartenant à la seule famille omarienne à elle seule se comptent par centaines.
Un héritage artistique pillé et requalifié
Pour rappel, les musées européens, notamment français, abritent des dizaines de milliers d’objets d’art africains volés durant la colonisation. Ces œuvres contribuent au rayonnement culturel et artistique des pays européens, qui n’ont pourtant pas hésité, à une certaine époque, à qualifier l’art africain de « primitif » avant que bien plus tard, cet art ne soit finalement revalorisé et présenté comme « art premier ». (Cf « Le Cri de Picasso », ouvrage du diplomate congolais Jean-Luc Aka Evy qui explore cette évolution du regard occidental sur l’art negre. Cet ouvrage, présenté le 7 décembre à Dakar par Felwine Sarr et le Pr Ramatoulaye Diagne Mbengue, rappelle les contradictions européennes face à cet héritage pillé.
La responsabilité des pays africains
Si la France et d’autres pays ont pris conscience de la nécessité de restituer à l’Afrique son patrimoine, ce sont avant tout les pays africains qui doivent exprimer clairement les œuvres qu’ils souhaitent récupérer, comme le soulignait Felwine Sarr dans une autre entrevue.
Le Bénin a été le premier pays à demander et à obtenir la restitution de 26 œuvres. D’autres processus de restitution sont en cours dans divers pays africains, en collaboration avec d’anciennes puissances coloniales comme la Belgique et l’Allemagne. Une fois les cadres législatifs définis, cette dynamique devrait se poursuivre.
Cependant, pour beaucoup, il est surprenant que les demandes de restitution nécessitent des démarches expresses de la part des pays africains. Mais pour Felwine Sarr, c’est ce que cela va bien au-delà d’une simple restitution : il s’agit de négociations complexes, influencées par des rapports de force géopolitiques et géostratégiques.
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AES, ÉMIGRATION ET L'EUROPE HYPOCRITE
En marge de la 5e édition de Condition Report, organisé par Raw Academy, dont le symposium est intitulé « Sens du lieu : déplacement, replacement, non-placement », l’angliciste Maboula Soumahoro s’est prononcée sur certaines problématiques prégnantes.
La Franco-Ivoirienne Maboula Soumahoro, maîtresse de conférences à l’université de Tours (France), a participé il y a quelques jours à Dakar à la 5e édition de Condition Report, un symposium intitulé « Sens du lieu : déplacement, replacement, non-placement ». Cette thématique a permis aux différents participants - chercheurs, artistes, activistes, architectes et autres spécialistes de la ville - de se pencher sur les modalités d’habitation de la ville, du monde et de l’environnement de manière globale.
En marge de ce symposium tenu au Musée Théodore Monod de Dakar, Maboula Soumahoro, angliciste et spécialiste de la diaspora noire africaine, a répondu aux questions d’AfricaGlobe TV pour revenir sur certains des échanges qui ont eu lieu au cours de cette rencontre pluridisciplinaire, laquelle vise à « produire une pensée globale, collective et spontanée ».
À bâtons rompus, Maboula Soumahoro, connue pour débattre sans concession des enjeux africains dans les médias internationaux, a abordé les grandes thématiques du symposium. Elle a dénoncé l’hypocrisie de l’Europe sur la question migratoire et a mis à nu la fiction du « Grand remplacement », une théorie complotiste et raciste chère à l’extrême droite française, théorisée et promue par un certain Renaud Camus.
Lors du quatrième et dernier jour du symposium, a émergé le débat la teranga sénégalaise attendu que l’hospitalité a été un aspect central de la thématique, dans un monde où l’Occident tend à se barricader et à fermer ses portes aux ressortissants du Sud global, notamment ceux d’Afrique subsaharienne.
Et cela se fait en violation flagrante des droits humains fondamentaux, sachant que le fait migratoire est un droit inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Comme l’a souligné à juste titre Felwine Sarr dans son entretien avec AfricaGlobe, « Le monde est cosmopolite, et cette condition cosmopolite est inéluctable ».
Maboula Soumahoro a également partagé son point de vue sur l’Alliance des États du Sahel (AES), - le Burkina, le Mali et le Niger qui ont claqué la porte de la CEDEAO- , en espérant fortement que l’Alliance puisse produire des résultats concrets.
Elle a toutefois averti contre le risque de sombrer dans une situation similaire à celle de la Guinée sous Sékou Touré : des intentions louables au départ, mais qui ont abouti à une profonde déception.
Regardez l’entretien complet avec Maboula Soumahoro.
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BÉNIN : TALON RENCONTRE ET RASSURE LES PEULHS
Soupçons de terrorisme, massacre de leur bétail, expropriations domaniales injuste, attaques collectives contre leurs camps..., depuis quelques années, la communauté peule du Benin est victime d’injustices. Patrice Talon s’engage à y remédier
Historiquement nomades et présents presque partout en Afrique subsaharienne, la communauté peule semble traverser des moments difficiles ces dernières années en Afrique de l'Ouest . Alors que le terrorisme continue de sévir dans la région, cette communauté est souvent accusée, à tort ou à raison, de s’allier aux groupes terroristes. Le cas le plus emblématique se trouve dans le Sahel, notamment au Mali.
Cependant, plus récemment, ce sont les Peuls du Bénin qui semblent être pris pour cible. Expropriés de leurs terres, certains de leurs membres sont également accusés de crimes qu’ils rejettent catégoriquement. Face à cette situation, des représentants de la communauté ont sollicité une rencontre avec le président Patrice Talon au palais de la Marina, à Cotonou.
Lors de cette rencontre, le président Patrice Talon a tenu à les rassurer, leur donnant des garanties de protection. Il a affirmé qu’il était hors de question de pratiquer une discrimination positive en faveur des Peuls, mais a précisé que son rôle en tant que chef de l’État est de garantir l’accès à l’emploi pour tous les jeunes Béninois, y compris ceux de la communauté peule.
Le président a également déclaré qu’il veillera à assurer la sécurité de tous les citoyens béninois, sans exception.
En outre, il a exprimé sa volonté de promouvoir la sédentarisation et d’améliorer les conditions d’élevage, qui constituent l’activité principale des Peuls.
Selon Patrice Talon, les jeunes Peuls ne sont pas obligés de rester dans un mode de vie strictement nomade ni de se limiter à l’élevage. Cependant, pour ceux qui souhaitent poursuivre cette activité, il est nécessaire qu’ils puissent vivre dans des conditions décentes.
Le président a même évoqué l’exemple d’éleveurs brésiliens ou américains qui, grâce à des infrastructures modernes, peuvent posséder des avions et prospérer économiquement.
par Souleymane Gueye
L'IMPOSTURE PANAFRICAINE DE DROITE DE SONKO SUR LE CFA
Entouré de ses 'chiens de garde' - comme les nommait Nizan -, le nouveau régime perpétue la ligne de Macron et de ses valets africains : des ajustements cosmétiques qui ne remettent rien en cause
En réponse au "Zemmour de Ndoumbelane," Tahirou Sarr, Ousmane Sonko s’est proclamé panafricaniste à plusieurs reprises au sein de l’hémicycle. Mais être panafricaniste ne se limite pas à se draper dans des mots.
Le panafricanisme, c’est l’action collective pour l’émancipation des peuples africains. Ce n’est pas une posture, encore moins un slogan creux. Si de simples déclarations suffisaient, Ismaël Lô et sa chanson Africa auraient fait de lui le leader du panafricanisme. Mais la réalité est toute autre.
Ousmane Sonko, perçu comme l’incarnation de l’espoir pour une jeunesse africaine désabusée, est attendu sur le front du panafricanisme de combat. Ce combat, toutefois, ne peut être mené qu’en reconnaissant d’abord la fracture entre le panafricanisme des institutions, conservateur et complice de l’ordre établi, et le panafricanisme des peuples, révolutionnaire et porteur de véritables ruptures.
Cette reconnaissance est indispensable, car l’histoire ne s’écrit que dans le choc des idées. Le panafricanisme, loin d’être une utopie consensuelle, doit assumer sa polarisation : un camp défend l’émancipation populaire, l’autre perpétue la soumission institutionnelle.
L’histoire a toujours été façonnée par des clivages idéologiques. Le panafricanisme, ce grand rêve collectif africain, n’échappe pas à cette logique. Aidé par la face hideuse de l'imposture communiste occidental, l'idéologie dominante a réussi à limiter ce clivage gauche/droite à un clivage capitalisme /communisme.
Cependant, la gauche est bien plus qu’un dogme économique. Elle est l’esprit du soulèvement contre l’ordre établi. Elle ne commence pas avec Marx. Elle se manifeste dans chaque réponse à l'oppression, comme le soulèvement de Spartacus contre Rome ou la révolution haïtienne menée par Toussaint Louverture.
C’est précisément là où le peuple sénégalais attend le gouvernement dirigé par Ousmane Sonko : dans la mise en œuvre d’un panafricanisme de gauche, tel qu’évoqué dans le programme du président Diomaye. Être panafricaniste de gauche, c’est renverser l’ordre établi incarné par le panafricanisme de droite, celui des institutions
Lors de sa Déclaration de Politique Générale, Ousmane Sonko a pourtant trahi les attentes. Sur la question cruciale du franc CFA, il n’a pas tenu le discours audacieux que les peuples espéraient. Là où on attendait un rugissement contre l’ordre françafricain, nous avons entendu un murmure servile, digne d’un bureaucrate de la BCEAO. Cette posture de droite, celle d’un panafricanisme institutionnel aligné sur les intérêts des élites, est indigne de celui qui prétend incarner la rupture.
Le gouvernement de Sonko tiré par des chiens de garde, au sens que Paul Nizan attribuait à ces intellectuels soumis aux institutions anti-populaires, s’enfonce dans le sillon tracé par Emmanuel Macron et ses valets africains : des ajustements cosmétiques qui ne remettent rien en cause. Ce pour retarder les réformes audacieuses attendues et donner du temps à la pieuvre néocoloniale de se régénérer ce bras monétaire sous une autre forme.
Le peuple sénégalais n’a pas voté pour un gouvernement qui s’aligne. Il a voté pour une révolution. Le panafricanisme de gauche exige du courage : briser les dogmes, démanteler les institutions néocoloniales et redonner le pouvoir aux peuples.
par Abdoul Aziz Diop
ET OUSMANE SONKO PLAGIE MAME MADIOR BOYE
L'analyse lexicométrique révèle des similitudes troublantes, notamment dans l'emploi des mots "éducation", "formation" et "emploi", dont les fréquences sont quasi identiques avec le texte prononcé par l'ancienne Première ministre en 2001
Par leur impardonnable faute, les élites de tous les pays du monde cantonnèrent celles et ceux dont le très lourd fardeau que leur impose l’ignorance ne s’allège pas pour cause de non accès, à l’éducation, l’information et la culture, dénoncé par toutes les déclarations des droits de la personne humaine. C’est que les élites, non enclines, pour cause de sectarisme, à conforter l’universel, en tant qu’allègement de toutes les charges dont l’analphabétisme, n’entreprennent rien ou presque pour éviter que ce qu’elles désignent par populace, hélas nombreuse, ne tombe entre les mains des farouches partisans de l’ochlocratie. Issue de la pathologie dégénérative de la démocratie sous les coups de boutoir d’irréductibles ochlocrates, l’ochocratie, le pouvoir de la foule, chipé à la foule, s’impose alors à tous jusqu’au prochain réveil de l’Histoire.
Le 27 décembre 2024, bientôt un an depuis qu’il court contre les institutions de la République, Ousmane Sonko se décide enfin de prendre la parole à l’Assemblée nationale dans une atmosphère si peu virevoltante qu’on se croirait dans une interminable minute de silence le temps d’un discours de politique générale dont l’analyse, après coup, dit définitivement tout sur l’encore premier ministre de Bassirou D. D. Faye.
Le dendrogramme infaillible
Depuis l’an 2000, correspondant à l’année de notre intérêt appuyé pour la politique qui justifie le choix de cette date plutôt qu’une autre, 11 premiers ministres, de Moustapha Niasse à Ousmane Sonko en passant par Mame Madior Boye, Idrissa Seck, Macky Sall, Cheikh Hadjibou Soumaré, Souleymane Ndéné Ndiaye, Abdoul Mbaye, Aminata Touré, Mahammed Boun Abdallah Dionne (paix à son âme) à deux reprises (2014 et 2017) et Amadou Ba, sacrifièrent au rituel démocratique et républicain en vertu de la Constitution de la République intronisée par la hiérarchie des normes. Chaque discours de politique générale constituant une entité, deux grandes classes de discours se dégagent de la douzaine de textes dans lesquels n’importe qui peut opérer un tri en se faisant aider par un puissant outil d’analyse électronique adéquat qui ne dédouane pas pour autant le lexicométricien - celui qui analyse par le lexique des locuteurs - de la lecture, avant coup, des épreuves écrites. On désigne par dendrogramme le diagramme grâce auquel le spécialiste identifie les classes de textes pour mesurer, à l’intérieur d’une classe, les oppositions et rapprochements entre les entités. C’est aussi le principe du clustering qui permet de faire une classification des entités étudiées par distance ou similarité. En faisant le tri à l’intérieur des deux classes d’entités - Moustapha Niasse d’un côté et Abdoul Mbaye, Ousmane Sonko et Mame Madior Boye de l’autre - distantes ou similaires, le dendrogramme réalisé est celui présenté en illustration de notre tribune. Ousmane Sonko porta son choix sur la partie du diagramme global, constitué des 12 discours, qui fait que le discours de politique général prononcé, le 27 décembre 2024 devant la représentation nationale, n’est ni plus ni moins que le texte du grand oral de l’ancienne première ministre Mame Madior Boye. Ne célébrant que son nombril, Narcisse Sonko ne daigna pas rendre hommage à la grande dame de la République qui fit œuvre utile en s’adressant à son peuple, le lundi 1 janvier 2001, à travers ses honorables représentants élus au suffrage universel. Après avoir lu et/ou fait lire à ses nègres de service les discours de politique générale de Moustapha Niasse et de Mame Madior Boye, Ousmane Sonko adopta la conduite d’écriture dont Mame Madior Boye fit état au début de son discours de politique générale. « Si nous voulons mettre le Sénégal en ordre de bataille et les Sénégalais au travail, nous devons appréhender la réalité sans retard », dit-elle. « Mais, précise-t-elle, il ne s'agit point pour nous de faire l'état des lieux. Mon prédécesseur - [Moustapha Niasse] - s'en est déjà acquitté avec brio en faisant “un inventaire précis, objectif et sans complaisance” de la situation du pays à l'occasion de sa déclaration de politique générale le 20 juillet 2000. Permettez-moi donc de ne pas y revenir. » Ousmane Sonko et/ou ses nègres de service en concluent qu’ils doivent faire comme Niasse avant d’entreprendre de piller le patrimoine immatériel dont Madior Boye gratifia la République après avoir quitté ses fonctions de Garde des sceaux, ministre de la Justice dans le gouvernement dirigé par Moustapha Niasse dont le soutien historique au pape du Sopi (« changement en ouolof ») se solda par le triomphe par lequel commença, le 2 avril 2000, la séquence libérale qui prit fin le 24 mars 2024.
Le générateur du dendrogramme ne s’est pas trompé ! Il ne se trompe d’ailleurs jamais puisque celui qui le manie, en passant au peigne fin les textes de son corpus, peut multiplier les grands et moins grands tests de validation du diagramme généré. Passé l’état des lieux comme dans le discours de politique générale de Moustapha Niasse, Ousmane Sonko prit tout à sa successeure Mame Madior Boye. Quatre lexèmes - mots dans le jargon des lexicométriciens - attestent ce que nous avançons. Il s’agit des mots au singulier et/ou au pluriel « éducation, formation, et emploi » dont les fréquences dans les discours de Mame Madior Boye et d’Ousmane Sonko sont trop voisines pour ne pas dire parfaitement égales. Il ne fait aucun doute qu’on peut juger tout un discours, consacré aux préoccupations de tout un peuple, en le jugeant en fonction des places réservées, dans ledit discours, à l’éducation, la formation et l’emploi. L’emploi quand, bien sûr, l’environnement propice à la création de richesses est établi et entretenu et lorsque les richesses, équitablement réparties dans le pays au travail pour son affranchissement immatériel et matériel, sont au rendez-vous.
Ousmane Sonko est un plagiaire ! Il plagiat Mame Madior Boye. Inutile de comparaître devant un tribunal inquisiteur pour le prouver. La science a établi qu’il a triché pour passer le cap fatidique de la déclaration de politique générale qui requinqua une fois encore l’ochlocrate au pouvoir. Mais pour combien de temps encore à ne jamais travailler et à gagner du temps au contact des foules qui transformèrent la place publique en un immense réceptacle de harangues sans fin. Voilà en tout cas bientôt un an que cela dure.
Un discours de généralités politiques
La présidente de l’unique groupe parlementaire de l’opposition à l’Assemblée nationale, l’avocate et femme politique Aïssata Tal Sall, n’a pas tort d’attirer l’attention des citoyens assis devant leurs écrans de télévisions sur les slogans dans le discours chipé et travesti de M. Sonko. Jusqu’à la fin des temps, la plupart des slogans, exemples parfaits de viol par le langage, figureront dans les discours politiques des ochlocrates d’abord. Le philosophe politique roumain Constantine Salavastru, dont nous avons recommandé l’œuvre de philosophie politique à nos anciens étudiants de l’Institut des sciences de l'information et de la communication (ISSIC) - le journaliste et directeur de Walf, Moustapha Diop, connu pour ses digressions pro-Sonko, est l’un de ceux-là - dit des slogans qu’ils excluent la réflexivité dans une relation de pouvoir reliant son détenteur et sa destination (les foules notamment) pour lui signifier que la réciprocité n’existe pas. Et pour cause ! L’intellectuel camerounais Achille Mbembé parlant du « viol par le langage » dont le slogan est l’une des formes les plus courantes, écrit que « dans tous les rapports où l'une des parties n'est pas assez libre ni égale, le viol souvent commence par le langage - un langage qui, sous prétexte de n'exposer que les convictions intimes de celui qui le profère, s'exempte de tout, refuse d'exposer ses raisons et s'auto-immunise tout en faisant porter tout le poids de la violence au plus faible ». Mbembé répondait au discours controversé prononcé par l’ancien président français Nicolas Sarkozy, le 26 juillet 2007, peu après son élection, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
La lecture des commentaires de profanes sur les réseaux sociaux avant et après la clôture du rituel républicain du vendredi 27 décembre 2024 en dit long sur les stigmates d’un viol par le harangue qui dura dix ans dans l’opposition et qui se poursuit pour on ne sait combien de temps encore.
Dans la septième édition de son ouvrage sur les « libertés publiques » (Dalloz, 1989), Claude-Albert Colliard parle des causes sociales, économiques et techniques de la « crise des libertés publiques ». Selon Colliard, « les causes sociales se résument en l’apparition, (…), du phénomène de masse ». « Les masses, écrit-il, tiennent des foules des sentiments parfois violents ». De sorte que « l’organisation des masses en partis politiques animés par quelques formules simples a abouti à une simplification artificielle et parfois dangereuse des problèmes, à une disparition des nuances ». « Jub-Jubal-Jubanti» (3J) est la dernière-née de ces formules simples qui ont fait tilt au Sénégal au cours du dernier quart de siècle politique. Ousmane Sonko trouve au 3J deux emplacements dans « son » discours de généralités politiques qui font que ses partisans d’abord l’attentent maintenant à la foire non révocable des bons résultats dont rien n’indique l’arrivée prochaine. « Nous avons déjà entrepris de bâtir une Administration publique autour des principes de probité et d’intégrité autour du “Jub, Jubal, Jubanti” », écrit Sonko juste avant de faire cap dans « son » texte sur 2025-2029.
Qui disait qu’Ousmane Sonko est le meilleur premier ministre que le Sénégal s’est donné depuis l’indépendance ? Le président de la République Bassirou D.D. Faye ! Le président de tous les Sénégalais changera-t-il d’avis avant longtemps ? Ses hautes charges ne lui permettent pas de lire les bénévoles du mouvement des idées ou ce qu’il en reste. L’auteur de cette tribune peut néanmoins se satisfaire d’avoir respecté sa promesse : répondre à Diomaye après la lecture et surtout l’analyse lexicométrique du discours de politique générale du premier ministre qu’il programma, pour rien, pour le 13 septembre 2024, dénonçant lui-même sa propre signature déjà entre les mains de l’ancien président de l’Assemblée nationale Amadou Mame Diop.
MORT DE JIMMY CARTER
Premier président centenaire de l'histoire américaine, il s'est éteint le 29 décembre à l'âge de 100 ans, laissant derrière lui l'héritage d'un homme qui a su transformer l'échec politique en triomphe humanitaire
(SenePlus) - D'après la presse américaine, Jimmy Carter, 39e président des États-Unis et lauréat du prix Nobel de la paix, s'est éteint le 29 décembre 2024 à l'âge de 100 ans.
Son parcours politique débute dans un contexte particulier. Comme le relate RFI, lors de sa candidature en 1974, il profite d'une Amérique échaudée par le scandale du Watergate. Cet outsider, alors quasi-inconnu sur la scène politique nationale, remporte l'élection présidentielle de 1976 face à Gerald Ford avec une marge d'un million de voix.
Dès son investiture, Carter marque sa différence. "Il a fait preuve de ce qu'il faudrait à tous les présidents : de l'humilité", souligne Mel Elfin, ancien responsable du bureau de Newsweek à Washington, cité par la radio française. Cette humilité se manifeste notamment lors de sa prise de fonction, où il choisit de traverser Washington à pied plutôt qu'en voiture.
Son mandat présidentiel (1977-1981) est marqué par des réformes importantes mais aussi par des crises majeures. Il crée les départements de l'Énergie et de l'Éducation, réforme l'administration et la fiscalité. Toutefois, son administration fait face à une inflation galopante atteignant 12% en 1979, une crise des otages à Téhéran, et l'invasion soviétique de l'Afghanistan.
Dans son célèbre "discours du malaise" du 15 juillet 1979, Carter déclare avec franchise : "Nous avons toujours cru dans ce quelque chose qu'on appelle 'progrès'. [...] Aujourd'hui, nous perdons cette conviction." Cette honnêteté, bien que louable, ne suffit pas à convaincre les électeurs, et il perd face à Ronald Reagan en 1980.
L'après-présidence de Carter se révèle extraordinairement productive. Comme le rapporte RFI, il fonde le Carter Center en 1982, dont la mission est de "récompenser la paix, se battre contre la maladie, construire l'espoir." Son engagement pour la paix le conduit dans environ 150 pays, supervisant des élections et menant des médiations diplomatiques cruciales.
Ses efforts sont récompensés par de nombreuses distinctions, notamment le prix Nobel de la paix en 2002. Lors de la cérémonie, il prononce un plaidoyer en faveur de l'ONU : "Il faut se confronter à ces défis planétaires en insistant sur la paix, sur l'harmonie avec les autres, avec des alliances fortes et un consensus international."
Fervent chrétien baptiste, surnommé "Deacon" (diacre) par ses services de sécurité, Carter n'a jamais hésité à critiquer ses successeurs, démocrates comme républicains. Il qualifie George W. Bush de "plus mauvais président des États-Unis" et n'hésite pas à dénoncer les "erreurs graves" de Donald Trump sur le dossier iranien.
Leon Panetta, ancien directeur de la CIA et secrétaire à la Défense, offre une analyse perspicace citée par RFI : "C'était un idéaliste, il voulait faire de bonnes choses. Mais j'ai senti qu'il n'avait jamais eu assez de pragmatisme pour pouvoir négocier, ce qui est inévitable à Washington si vous voulez faire quelque chose."
ÎLES CANARIES, 1 621 MIGRANTS EN TROIS JOURS
Parmi eux, une pirogue partie de Djiffer, au Sénégal, transportait 224 personnes, dont 57 femmes et 14 mineurs.
Depuis la veille de Noël, les Îles Canaries font face à une intensification des arrivées de migrants par voie maritime. En seulement trois jours, 1 621 personnes ont débarqué à bord de 29 embarcations, dont une pirogue transportant 224 migrants partie de Djiffer, au Sénégal.
Depuis la fête de Noël, l’arrivée de pirogues dans les Îles Canaries s’est intensifiée. Jusqu’à samedi 28 décembre 2024, les autorités ont recensé l’arrivée de 29 embarcations transportant 1 621 migrants. Parmi celles-ci, une pirogue transportant 224 personnes, dont 57 femmes et 14 mineurs, provenait de Djiffer, au Sénégal.
Lors de cette journée marquée par une activité frénétique des équipes de sauvetage, 660 personnes ont atteint les côtes canariennes à bord de neuf embarcations précaires. Selon l’agence gouvernementale, citant les équipes d’urgence, le dernier canot secouru contenait sept hommes d’origine subsaharienne, repêchés à quelques milles de Puerto Naos. Plus tôt, un autre canot pneumatique avait échoué par ses propres moyens au large de Haría, à Lanzarote, où les secours ont pris en charge 34 personnes, dont cinq femmes et un bébé.
Arrivées en provenance du Maroc
Lanzarote a concentré le plus grand nombre d’arrivées de la journée. Cinq bateaux pneumatiques partis de Tan-Tan, au Maroc, ont transporté un total de 253 migrants après une traversée de deux jours. À Tenerife, un cayuco transportant 73 migrants a accosté à Los Abrigos dans l’après-midi, sans nécessiter d’hospitalisation.
Selon la journaliste senegalaise, Marie Louise Ndiaye spécialisée en migration qui suit au quotidien la situation "Vers midi, les radars de la Guardia Civil ont détecté deux embarcations près du port de Las Restinga, à El Hierro. Les 69 occupants du premier cayuco, dont une femme et un mineur, ont déclaré avoir quitté Nouadhibou, en Mauritanie, trois jours plus tôt. Le second cayuco, contenant 224 migrants, venait de Djiffer, au Sénégal, après une traversée de huit jours. Les passagers étaient originaires de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest : Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau, Guinée-Conakry, Ghana et Nigeria"
46 000 Arrivées en 2024, un Record Tragique
Avec ces nouvelles arrivées, le nombre total de migrants ayant débarqué dans les Îles Canaries en 2024 s’élève à environ 46 000, une année record. Cependant, cette route migratoire demeure l’une des plus périlleuses. L’ONG Caminando Fronteras estime à 9 757 le nombre de personnes ayant péri sur la route de l’Atlantique en 2024, tentant d’atteindre les Îles Canaries à bord de pirogues ou de canots pneumatiques.
Malgré ces tragédies, les flux migratoires vers les Îles Canaries ne montrent aucun signe de ralentissement, mettant en lumière l’urgence d’une réponse humanitaire et politique adéquate.
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FELWINE SARR EXPLORE LE SENS DU LIEU
Felwine Sarr fait une synthèse du symposium qui a réuni récemment à Dakar des chercheurs, des artistes, des architectes et des activistes pour mener une « réflexion spontanée et collective » sur les modalités d’habiter la ville, le monde, le cosmos ...
Raw Material Company, le Centre pour l’art, le savoir et la société, a tenu la cinquième édition de ses symposiums Condition Report, initiée depuis 2012. Intitulée « Sens du lieu : déplacement, replacement, non-placement », cette édition a réuni des universitaires, des artistes, des architectes, des activistes et d'autres acteurs de la société civile venus des quatre coins du monde afin de produire « une réflexion globale, spontanée et collective » en rapport avec nos différents espaces de vie : la ville, le monde, le cosmos.
La présente édition a été dirigée par l’universitaire Felwine Sarr. À travers ce thème, les participants se sont interrogés sur les modalités d’habiter, articulées autour de plusieurs axes : la ville et l’architecture, l’écologie en rapport avec le vivant, le lien de l’humain avec l’immatériel et l’intangible, ainsi que l’hospitalité.
Ces questions ont été abordées dans un contexte où, dans de nombreux endroits du monde aujourd’hui, notamment en Europe, on se barricade contre l’autre, on cherche à le renvoyer chez lui ou à restreindre ses mouvements sur la planète.
En marge de ce symposium, Felwine Sarr, directeur artistique, a accordé un entretien à SenePlus, où il a apporté des précisions sur cette thématique. Le chercheur a également abordé les défis de l’émigration qui touche de nombreux pays d’Afrique subsaharienne.
S’agissant de l’architecture, Felwine Sarr appelle les Africains à plus d’authenticité dans la construction de leurs villes. Il souligne que les villes du Sahel, en particulier, doivent refléter l’identité historique et culturelle de leurs populations. En effet, une ville comme Dakar n’a pas vocation à ressembler à Paris, Dubaï ou Londres.
En clair, Dakar, Bamako ou Abidjan devraient rester authentiques et en parfaite symbiose avec leur histoire et leur culture. « Nous mimons des villes que nous estimons développées. Nous sommes des villes du Sahel, nous sommes les pays de la Côte. Nous avons des architectures précises. Nous avons des manières d’occuper l’espace qui doivent se refléter dans la façon dont nous construisons nos villes », constate Felwine Sarr.
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ABDOU MBOW DÉMOLIT LA PRESTATION DE SONKO A L’ASSEMBLEE
Au cœur des critiques, l'absence du Premier ministre lors du vote du budget 2025. Le député s'inquiète particulièrement du transfert du Fonds intergénérationnel, alimenté par les revenus pétroliers, du ministère des Finances vers la présidence
Le député de l'opposition Abdou Mbow a vivement critiqué la prestation du Premier ministre Ousmane Sonko devant l'Assemblée nationale, lors de son intervention ce dimanche dans l'émission "Grand Jury" de RFM. Au lendemain de la déclaration de politique générale du chef du gouvernement, le parlementaire dénonce ce qu'il qualifie de "double forcing" dans la procédure budgétaire.
Au cœur des critiques, l'absence du Premier ministre lors du vote du budget 2025, qui s'est fait représenter par son ministre des Finances. Pour M. Mbow, il s'agit d'une "violation flagrante de la Constitution" et d'un "abus de pouvoir" de la majorité parlementaire. "Même lorsque nous avions la majorité, nous n'avons jamais foulé au pied les lois fondamentales", a-t-il souligné.
Le député a également pointé du doigt plusieurs aspects controversés du budget 2025. Il s'inquiète particulièrement du transfert du Fonds intergénérationnel, alimenté par les revenus pétroliers, du ministère des Finances vers la présidence de la République. Une décision qu'il qualifie de "scandale", estimant que cet argent destiné aux générations futures ne devrait pas être sous le contrôle direct de la présidence.
Un autre point de friction concerne l'inscription au budget d'une enveloppe de cinq milliards de francs CFA pour l'indemnisation des victimes des manifestations politiques de mars 2021. Abdou Mbow s'interroge sur les critères de sélection des bénéficiaires de ces indemnisations.
Le parlementaire a par ailleurs dénoncé la pression fiscale maintenue sur les citoyens malgré un déficit des recettes, ainsi que des zones d'ombre dans la gestion foncière, notamment concernant les attributions de terrains par le Syndicat des impôts.