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22 avril 2025
Société
LA DÉSILLUSION NATIONALE
La centrale électrique WAE, fruit d'une collaboration entre investisseurs locaux et la Senelec, incarnait l'espoir d'une souveraineté énergétique nationale. Mais les révélations d'un audit accablant et l'arrestation de Samuel Sarr mettent fin à ce rêve
Partie pour être le plus grand projet énergétique jamais réalisé entièrement par des Sénégalais, la belle histoire de la West African Energy (WAE) s'achève en queue de poisson et met une douche froide aux espérances d'une véritable success story 100 % sénégalaise.
C'était trop beau pour être vrai. Pour une des rares fois, un projet de si grande envergure a été pensé, conçu, développé et mis en œuvre essentiellement par des Sénégalais. D'ailleurs, il y a quelques mois, lors d'une visite de chantiers pour faire les derniers réglages avant l'allumage qui était prévu au mois d'octobre, le directeur général de la Senelec, Papa Toby Gaye, se réjouissait en ces termes : “C'est un projet innovant pour plusieurs raisons. Du début à la fin pour ce projet, de l'appel d'offres au financement, il n'y a pas une seule activité qui n'ait pas été faite avec les gens de Senelec. Pour tous les autres IPP, pour l'essentiel en tout cas, ce sont des investisseurs étrangers qui viennent, qui construisent leur projet et signent des contrats avec Senelec qui est simplement acheteur.”
L'autre grande innovation, selon le directeur général de la Senelec, c'est que c'est un projet qui a été entièrement porté par des investisseurs locaux. “Ce sont des investisseurs sénégalais qui ont fait toutes les démarches nécessaires pour apporter le financement, en s'associant avec la Senelec qui est le bras technique. On a su démontrer, qu'en associant nos synergies, on peut, en interne, construire et développer un projet et je pense que ça fera tache d'huile”, s'est réjoui M. Gaye, qui rappelait que depuis 1998, la Senelec fait dans la production indépendante, avec des producteurs indépendants pour la plupart étrangers. Pour la nouvelle centrale construite au Cap des biches, la Senelec est actionnaire avec d'autres investisseurs sénégalais. La Société nationale d'électricité détient, en effet, 15% des actions de la West African Energy.
Rôle de Samuel Sarr et des autres actionnaires
Ancien directeur général de la Senelec sous Wade, ancien ministre chargé de l'Energie, également sous Wade, Samuel Sarr est présenté comme le principal artisan de ce projet énergétique, l'un des plus grands entièrement portés par des investisseurs sénégalais. Il détenait 12 % des actions de la WAE. Il a su convaincre des investisseurs locaux comme Arona Dia - actionnaire majoritaire avec 33 %. Les 40 % qui restent sont répartis entre l'industriel Abdoulaye Dia de Senico, le plus grand importateur de riz Moustapha Ndiaye et Locafrique de Khadim Ba. Lors de la cérémonie de lancement de la mise en service, il y a trois mois, Malick Niass, présenté comme le directeur technique, revenait sur le rôle joué par les nationaux, mais surtout par Samuel Sarr dans la mise en œuvre de ce projet. Il disait : “Ce projet a la particularité d'être développé et financé, par des promoteurs sénégalais. Non seulement c'est la centrale la plus importante du Sénégal et de la sous-région, mais c'est la première qui a été développée entièrement par des promoteurs sénégalais. Locafrique Investment, Afrinvest géré par M. Sarr qui a vraiment conçu, développé, leadé ce projet de A à Z.’’ Monsieur Niass de souligner : “Et je tiens vraiment à insister là-dessus. Si on est là aujourd'hui, c'est grâce à lui (Samuel Sarr). Certes, on travaille avec lui, mais c'est lui le driver.” Parmi les actionnaires, informait-il, il y a aussi Citaf d’Abdoulaye Dia, Sahel Investment d’Arona Dia, Moustapha Ndiaye et la Senelec. Cette dernière, soulignait-il, joue également un rôle très important. “Non seulement parce qu'elle est actionnaire à 15 %, mais elle nous supporte aussi sur la partie technique. La Senelec est également acheteuse exclusive. Et, à terme, ils vont nous fournir en gaz”, renseignait M. Niass.
Ils ont pu mobiliser le financement estimé à 430 millions d'euros, soit environ 283 milliards F CFA.
Financé et porté par des nationaux, le projet a tout de même nécessité de contracter avec des partenaires parmi les meilleurs dans le monde. Notamment Calik Energy et l'Américain General Electric. Pour ce qui est des partenaires financiers, on cite AFC basée au Nigeria, Afreximbank basée en Égypte, ICD (Djeddah), mais aussi de Coris Bank. Sur les 1 200 employés que comptait l'entreprise lors du lancement de la mise en service, 65 à 70 % sont des locaux. “L'objectif, dans ce projet, était d'avoir le maximum de Sénégalais. Contractuellement, on a signé avec Calik que plus de 40 % pour les postes qualifiants doivent être constitués de Sénégalais et 100 % pour tous les postes non qualifiants”.
Grâce à ces compétences, le projet a réalisé des performances très rares dans le domaine. “Nous avons eu une performance remarquable. Entre la date de signature du PPA et le démarrage du cycle simple qui est imminent (c'était au mois d'aout), on a à peu près quatre ans et demi. Des projets comme ça se développent au minimum sur cinq, voire dix ans. Si tout se passe bien, début d'année prochaine, on va faire la réception du cycle combiné qui marque la fin des travaux et le début de l'exploitation. Pour le cycle simple, c'est déjà prêt au démarrage.”
À terme, cette centrale va jouer un rôle majeur dans la stratégie Gas to Power ; elle va contribuer à baisser de 40 % les couts de production de la Senelec, d'anticiper l'augmentation de la demande d'électricité, de rendre possible l'objectif de l'accès universel à l'électricité. “Le plus difficile, dans ce genre de projet, disait Malick Niass, a été de mobiliser le financement, soit 283 milliards. Nous remercions les actionnaires comme Arona Dia, Moustapha Ndiaye, Abdoulaye Dia Senico et Khadim Ba qui nous ont fait confiance. C'est eux qui ont mis leurs sous pour nous permettre de mobiliser plus de 283 milliards F CFA”.
Au début, ils étaient nombreux à être très sceptiques. Mais avec l'appui de l'État sous Macky Sall, ces Sénégalais ont pu relever l'énorme défi. Alors que la mise en service de la turbine n°2 devait avoir lieu depuis octobre, que la turbine n°1 est annoncée en début 2025, les problèmes ont surgi de nulle part entre les actionnaires. A l'origine, des soupçons graves de fraudes sur la personne du directeur général et promoteur du projet Samuel Sarr qui a été arrêté et placé sous mandat de dépôt en fin novembre 2024, pour abus de biens sociaux.
Dernièrement, le juge d'instruction du 2e cabinet au TGI de Dakar avait pris un certain nombre de mesures, dans le but d'élucider cette affaire. La première a été de désigner un expert-comptable avec des missions clairement établies. Il est chargé d'analyser les flux financiers internes de l'entreprise, de vérifier les rapports d'audits, de contrôler la conformité des procédures, de situer les responsabilités, d'examiner les conventions et flux financiers, de recenser et de suivre les flux financiers, d'identifier les anomalies, entre autres missions. L'expert a 30 jours, à compter de la réception des documents nécessaires à l'accomplissement de sa mission, pour présenter ses conclusions.
Les griefs contre Samuel Sarr
L'expert va aller plus en profondeur sur les malversations qui ont été révélées par un audit du cabinet Mazar sur la gestion de Samuel Sarr. À savoir : un transfert de trois milliards neuf cent onze millions quatre cent quatre-vingt-dix-neuf mille quatre cent trente-deux francs CFA vers la société Afrinvest SAU, contrôlée par Samuel Sarr ; des paiements cumulés de neuf cent soixante-dix millions de francs CFA et neuf cent quarante millions de francs CFA à des tiers, sans justificatifs probants, ainsi que des prélèvements en numéraires pour des montants substantiels.
Dans le cadre des investigations qui ont été menées, il a aussi été découvert “des conventions conclues par West African Energy avec des partenaires commerciaux tels que Ndar Energy et Calik Enerji Swiss AG, dont les modalités d'exécution et les flux financiers associés présentent des irrégularités nécessitant un examen approfondi et d'autres types d'anomalies.
Suffisant pour justifier l'inculpation du gérant en attendant la suite de l'affaire. “Attendu que les flux financiers identifiés incluent des montants considérables ayant transité par des circuits nationaux et internationaux, avec des bénéficiaires finaux encore non identifiés, soulevant des interrogations sur leur conformité à l'objet social de la société et aux obligations légales de transparence et de gouvernance”, le juge a jugé nécessaire de désigner un expert indépendant pour éclairer les zones d'ombre.
FRANCE-AFRIQUE, LA FIN D'UNE ILLUSION MILITAIRE
Dans une analyse qui bouscule les certitudes, Raphaël Chauvancy démontre comment la fin des bases permanentes pourrait paradoxalement renforcer l'influence française. "La France n'a pas vocation à sauver l'Afrique", estime-t-il
(SenePlus) - Dans une analyse qui bouscule les idées reçues, Raphaël Chauvancy, officier supérieur des Troupes de marine et expert à l'École de Guerre Économique, dévoile comment le retrait militaire français d'Afrique, loin d'être une défaite, pourrait marquer le début d'une nouvelle ère stratégique pour Paris.
L'histoire commence par un malentendu historique. Contrairement aux Britanniques qui avaient un projet colonial clairement défini - s'enrichir - la France s'est lancée dans l'aventure africaine "un peu par hasard", selon Chauvancy, par simple mimétisme avec Londres. Pour justifier cet "empire inutile", Paris a alors inventé une mission civilisatrice, fondée sur le "prosélytisme des valeurs" et le rayonnement culturel.
Cette différence fondamentale explique pourquoi, une fois la décolonisation achevée, la France est restée prisonnière de ses bases militaires africaines, transformées en "village Potemkine de la puissance française". Ces implantations, coûteuses mais prestigieuses, entretenaient l'illusion d'une influence globale tout en nourrissant ce que l'analyste nomme "le complexe de la tache rose", en référence à la couleur de l'empire sur les cartes coloniales.
Le mouvement actuel de retrait militaire s'inscrit dans une dynamique plus profonde que la simple montée du sentiment anti-français. Chauvancy établit un parallèle saisissant entre les aspirations africaines et européennes contemporaines : "Les implantations militaires étrangères permanentes sont désormais perçues en Afrique de la même manière que l'immigration non souhaitée en Europe. Comme une atteinte à la souveraineté, à la dignité nationale."
Cette évolution des mentalités rend obsolète l'ancien modèle de relation. Le cas du Sénégal est emblématique : "Que la démocratie sénégalaise se sente suffisamment forte et sûre d'elle pour se passer désormais d'une présence militaire étrangère est sain. N'était-ce pas le but poursuivi par la coopération bilatérale ?"
Un repositionnement stratégique majeur
Le retrait militaire français libère des ressources précieuses à un moment crucial. Chauvancy identifie plusieurs priorités stratégiques qui nécessitent l'attention de Paris : la menace russe aux frontières orientales de l'Europe, les turbulences dans le Golfe, la protection des territoires d'outre-mer et le maintien de capacités d'intervention rapide.
La présence russe en Afrique, perçue comme une menace, n'est selon l'analyste qu'une "pyramide de Ponzi stratégique" qui s'effondrera d'elle-même une fois "privée du croquemitaine français". Les partenaires africains de Moscou découvriront bientôt "à quel point ils ont été instrumentalisés" face à "une aide au développement anecdotique" et "des promesses intenables".
La France dispose d'autres atouts pour maintenir son influence : "premier investisseur en Afrique subsaharienne après la Chine", elle peut s'appuyer sur sa politique culturelle dynamique, ses réseaux économiques et ses diasporas. L'avenir s'écrirait désormais en termes de partenariats plutôt que de présence militaire.
"Les Français n'ont pas vocation à sauver le monde ou l'Afrique mais à participer à la création de richesses et à la sécurité collective", conclut Chauvancy. Cette nouvelle approche, plus pragmatique, permettrait à la France de se libérer d'une position "relativement confortable mais coûteuse" pour développer des relations plus équilibrées, fondées sur des intérêts communs plutôt que sur les fantômes du passé colonial.
Cette analyse révèle comment un apparent revers peut se transformer en opportunité stratégique majeure, à condition d'accepter de tourner la page d'une histoire devenue anachronique. Une leçon de réalisme politique qui pourrait bien redéfinir l'avenir des relations franco-africaines.
L'HEURE DU BILAN ET DES PROJECTIONS
L’hivernage 2024 a été particulièrement éprouvant pour le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement ainsi que ses services. De nombreuses localités du pays ont été frappées par des inondations, causant des dégâts considérables aux habitations...
L’hivernage 2024 a été particulièrement éprouvant pour le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement ainsi que ses services. De nombreuses localités du pays ont été frappées par des inondations, causant des dégâts considérables aux habitations et aux récoltes, et affectant des centaines de sinistrés.
Au moment du bilan, le ministre Cheikh Tidiane Dieye a partagé son analyse de la gestion de la crise. Selon lui, « l’approche adoptée a permis de soulager les populations comme annoncé, bien que tout ne puisse être résolu immédiatement ». Il a ajouté que chaque fois qu’un problème se pose, « l’État est présent pour intervenir ». C’est ainsi qu’il a été sur le terrain plus de 20 fois au cours des trois mois d’hivernage, témoignant de sa volonté de rester proche des citoyens.
Le ministre insiste sur sa volonté de poursuivre cette approche proactive. Il se projette au-delà de 2025 en intégrant les enjeux liés aux phénomènes météorologiques et aux changements climatiques, dans le cadre de la Vision 2050. Cette vision vise une transformation systémique et une gestion plus durable des hivernages, avec l’objectif de considérer les défis climatiques sur le long terme. « Pour l’avenir, nous devons repenser la gestion des inondations, en tenant compte des évolutions climatiques », affirme-t-il.
Pour les cinq prochaines années et au-delà, Cheikh Tidiane Dieye envisage une gestion intégrée, impliquant toutes les structures de l’État. Il met l’accent sur l’importance de la mobilisation nationale, et notamment l’engagement citoyen, en réponse aux appels du chef de l’État.
En attendant, des études sont en cours pour explorer le traitement et la réutilisation des eaux issues des inondations dans le secteur agricole, une initiative qui pourrait s’avérer cruciale pour l’avenir.
LE SENEGAL PREPARE UN PLAN PLURIANNUEL DE GESTION DES INONDATIONS
Le nouveau référentiel de gestion des inondations en gestation devra être élaboré et exécuté en conformité avec la vision et les principes du référentiel Sénégal 2050.
Le nouveau référentiel de gestion des inondations en gestation devra être élaboré et exécuté en conformité avec la vision et les principes du référentiel Sénégal 2050. C’est-à-dire, partir d’une planification fondée sur l’efficience, l’innovation, la durabilité, la redevabilité et la culture du réultat,s selon le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
Réuni ce jeudi à Dakar, le Comité national de Gestion des Inondations (CNGI), présidé par le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dieye, a dressé le bilan de l’hivernage 2024 et esquissé les grandes lignes des projets et travaux d’assainissement prévus pour les années à venir.
Dans son discours introductif, le ministre a notamment rappelé l’ampleur des défis rencontrés durant l’hivernage de cette année. « Avec des pluies exceptionnelles atteignant 100 mm et des crues dévastatrices, nous avons fait face à des dégâts importants dans plusieurs localités, notamment Bakel, Kédougou, et Saint-Louis », a-t-il déclaré.
Outre les pertes matérielles, les inondations ont engendré des perturbations dans les services de base tels que l’eau et l’électricité, ainsi que des entraves à la mobilité. Dans ce contexte, des mesures d’urgence, comme la distribution de vivres et la lutte contre les maladies hydriques, ont été mises en œuvre.
Selon M. Dièye, ces intempéries ont conduit le gouvernement à mobiliser 8 milliards de FCFA pour soutenir les populations sinistrées.
Le ministre a salué le succès de l’initiative « Sétal sunu réew (assainir notre pays, en langue wolof) », qui a mobilisé, d’après lui, près de 41 000 citoyens dans tout le pays. Cette opération a permis de curer plus de 50 000 mètres de réseaux d’assainissement et d’embellir 550 lieux publics. « Grâce à cet élan citoyen, nous avons constaté une atténuation des inondations dans plusieurs zones », a-t-il soutenu.
Vers une nouvelle stratégie pour 2025-2029
En se projetant sur les prochaines années, le CNGI a mis en avant l’importance d’une gestion des inondations plus résiliente et durable. Parmi les recommandations phares, le ministre a souligné la nécessité d’« élaborer une stratégie nationale intégrant les défis climatiques, les financements innovants et l’implication des communautés de base. »
Le plan d’action élaboré par le Comité national de Gestion des Inondations (CNGI) s’articule autour de plusieurs axes stratégiques destinés à renforcer la résilience face aux inondations. Il prévoit notamment la construction de digues pour protéger les zones habitables et le recasement des populations vivant dans des zones à risque.
Une révision des textes régissant le CNGI est également envisagée afin de renforcer ses prérogatives en matière de coordination et de mutualisation des efforts. Par ailleurs, une attention particulière sera portée à l’amélioration des systèmes de prévision climatique et à la cartographie des zones inondables, outils essentiels pour anticiper les crises et mieux protéger les populations.
Enfin, le plan mise sur la promotion de l’économie circulaire à travers la valorisation des eaux pluviales, qui pourraient être utilisées notamment pour l’irrigation agricole, contribuant ainsi à une gestion plus durable et innovante des ressources hydriques.
Le ministre a insisté sur la nécessité de coordonner ces efforts avec le référentiel Sénégal 2050. Ce cadre stratégique met l’accent sur une planification basée sur l’efficience, l’innovation et la durabilité. « Nous devons changer nos comportements et investir dans des stratégies qui anticipent les défis du changement climatique », a-t-il plaidé.
Cheikh Tidiane Dièye a tenu à féliciter l’ensemble des acteurs impliqués, qu’il s’agisse des structures opérationnelles, des collectivités locales ou des citoyens. « Grâce à cette collaboration, nous avons pu réduire la vulnérabilité des populations et poser les bases d’une gestion plus efficace des inondations », a-t-il conclu.
LA BOMBE DE LA DETTE DIVISE L'EXÉCUTIF
Le Premier ministre Sonko a fait trembler les marchés financiers en révélant l'ampleur réelle de la dette de son pays. Cette sortie médiatique, qui dénonce les "mensonges" de l'ancien régime, n'était pourtant pas souhaitée par le président Diomaye
(SenePlus) - Dans sa rubrique "Confidentiels", Jeune Afrique (JA) révèle les divergences stratégiques entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko sur la gestion de la dette nationale, un dossier qui fragilise désormais les relations du pays avec ses partenaires financiers.
La bombe a été lâchée le 26 septembre dernier à Dakar. Lors d'une conférence de presse marathon, Ousmane Sonko, accompagné de son ministre de l'Économie Abdourahmane Sarr, a dressé un réquisitoire sans concession contre l'ancien pouvoir. "Le régime de Macky Sall a menti au peuple, a menti aux partenaires, a tripatouillé les chiffres", a-t-il assené, dénonçant selon une situation financière "catastrophique" marquée par des "détournements en masse des deniers publics".
Les chiffres avancés concernent un déficit budgétaire moyen de 10,4% sur la période 2019-2023, presque deux fois supérieur aux 5,5% officiellement annoncés. Quant à la dette publique, elle atteindrait 83,7% du PIB, bien au-delà des 76,3% déclarés.
Une initiative contestée en interne
Mais cette sortie médiatique fracassante n'aurait pas fait l'unanimité au sein de l'exécutif. D'après Jeune Afrique, le président Diomaye Faye et son ministre des Finances Cheikh Diba, alors en déplacement à New York, étaient opposés à la médiatisation de ces informations. Le chef de l'État, rapporte le magazine panafricain, "était bien conscient que ces informations étaient de nature à inquiéter les investisseurs et à compliquer les relations de son pays avec le Fonds monétaire international".
Les conséquences ne se sont pas fait attendre. Le 4 octobre, l'agence Moody's a dégradé la note souveraine du Sénégal de Ba3 à B1, qualifiant désormais le profil de crédit du pays de "spéculatif" présentant un "risque très élevé" pour les investisseurs.
Un calcul politique ?
L'offensive de Sonko pourrait s'expliquer par le calendrier électoral. En effet, ses révélations sont intervenues à deux semaines des législatives anticipées du 17 novembre, un scrutin qui a vu le parti présidentiel Pastef rafler 130 sièges sur 165. "Le gain politique semble certain", note Jeune Afrique, même si ces accusations "dont on attend encore la certification des chiffres par la Cour des comptes" ont fragilisé l'économie nationale.
Un proche du président, cité par JA, défend néanmoins cette stratégie : "Il n'était pas question d'engager un nouveau cycle d'endettement avec des chiffres falsifiés [...] il était important de mentionner le bon chiffre de la dette en amont".
Face à cette situation délicate, le président Diomaye Faye tente de rassurer les partenaires internationaux. Début décembre, il a effectué une tournée dans les pays du Golfe, notamment aux Émirats arabes unis et au Qatar. Le 8 décembre, il a même rencontré Karim Wade, figure controversée de la politique sénégalaise exilé au Qatar depuis 2016, dont le "solide carnet d'adresses dans les Émirats" pourrait s'avérer précieux pour le pays.
Cette affaire met en lumière les défis auxquels fait face la nouvelle administration sénégalaise, tiraillée entre ses promesses de transparence et la nécessité de préserver la confiance des marchés financiers.
LAT DIOP RESTE INCULPÉ, LA CHAMBRE D’ACCUSATION REJETTE LES REQUÊTES
La chambre d’accusation a refusé d’annuler la procédure et de lever le gel des comptes de l’ancien ministre, poursuivi pour détournement de deniers publics, extorsion de fonds et blanchiment de capitaux.
La procédure initiée par le pool judiciaire financier contre l’ancien ministre des Sports et ex directeur général de la Lonase va se poursuivre. En effet, la chambre d’accusation de la juridiction a rejeté la demande d’annulation de la procédure de même que la mainlevée sur les comptes de l’inculpé.
Les avocats veulent l’annulation de la procédure. Ils estiment qu’il y a violation des droits de la défense puisque Lat Diop a été » retenu pendant 17heures de manière arbitraire » après l’expiration de la durée de sa garde-à-vue.
Les conseils jugent également que le détournement de deniers publics ne peut pas être retenu contre leur client en l’absence de rapport d’audit et de plainte de la Lonase. La défense a formulé une autre requête portant mainlevée sur les comptes de l’inculpé. Selon nos sources, le parquet général s’est opposé aux deux requêtes et la chambre les a rejetées.
Avec ce rejet, l’instruction va se poursuivre et Lat Diop reste en prison pour le moment. L’ancien ministre a été placé sous mandat de dépôt le 27 septembre pour des faits présumés de détournement de deniers publics, extorsion de fonds et blanchiment de capitaux. Le montant du préjudice est estimé à 8 milliards de FCFA.
KAOLACK, SEPT CAMIONS D’ARACHIDE SAISIS POUR FRAUDE
Le service régional du commerce a les a interceptés pour manœuvres frauduleuses et non-respect du prix plancher fixé à 305 francs CFA. Des sanctions judiciaires sont prévues, tandis que les autorités intensifient les contrôles pour garantir la conformité.
Kaolack, 13 déc (APS) – Le service régional du commerce de Kaolack (centre) a saisi sept camions transportant des graines d’arachide pour ‘’manœuvres frauduleuses’’ et non-respect du prix plancher fixé par le gouvernement, a appris l’APS de son chef, le commissaire aux enquêtes économiques Adama Mouhamed Mbaye.
‘’Au total, sept camions, dont deux au niveau de l’usine de la SONACOS [Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal] de Lyndiane, quatre à Guinguinéo et un sur les axes routiers, ont été saisis pour manœuvres frauduleuses et mauvaise qualité de graines’’, a-t-il notamment déclaré.
Il a également signalé que 46 bascules ont également été saisies dans le cadre d’activités de transaction illicite.
Il a annoncé des sanctions judiciaires contre les contrevenants et a exhorté les agriculteurs et les opérateurs à collaborer avec les services compétents de l’Etat.
Il a informé que des opérations de contrôle ont été initiées sur l’étendue du territoire régional, en collaboration avec les autorités administratives, notamment le gouverneur, les préfets, les sous-préfets et les forces de défense et de sécurité.
Il s’agit de contrôler le ‘’respect strict’’ du prix plancher du kilogramme d’arachide, fixé à 305 francs CFA.
‘’Cela nous a permis, à ce jour, de décerner dix convocations à Porokhane, deux à Nioro du Rip, autant à Ndramé Escale, cinq à Kaolack et vingt-et-une dans le département de Guinguinéo’’, a précisé Adama Mouhamed Mbaye. Il parle de ‘’résultats probants’’ obtenus dans la traque des opérateurs véreux.
Cette traque contre les contrevenants va se poursuivre, a-t-il promis. Il a appelé les populations, particulièrement les producteurs, à collaborer avec ses services pour leur permettre de débusquer les fraudeurs.
BARTH PERD AUSSI DAKAR
Le Préfet vient de déclarer Barthélémy Dias "démissionnaire" de son poste de conseiller municipal, s'appuyant sur sa condamnation définitive confirmée par la Cour suprême dans l'affaire Ndiaga Diouf, ouvrant la voie à son éviction de la mairie
Par décision administrative rendue officielle ce vendredi 13 décembre 2024, le Préfét de Dakar, Mamadou Lamine Ngom, déclare « démissionnaire » Monsieur Barthélémy Toye Dias de son poste de conseiller municipal à la Ville de Dakar.
Cette décision annoncé via un communiqué par le Préfet du département de Dakar est prise conformément aux articles L.29, L.30 et L.277 du Code électoral.
Tout est parti d’une lettre de Bayna Guèye
Cette mesure intervient suite à une demande déposée par Bayna Gueye, un électeur de la commune de Mermoz-Sacré Cœur. La demande, s’appuie sur une « condamnation de Monsieur Dias par le Tribunal de Grande Instance hors classe de Dakar, enregistrée sous la décision n°219 en date du 16 février 2017, et confirmée par arrêt n°535 du 21 septembre 2022 de la Cour d’Appel de Dakar« . Le pourvoi contre cet arrêt ayant été rejeté par la Cour suprême par sa décision n°76 du 22 décembre 2023, l’inéligibilité de Monsieur Dias est devenue « irrévocable« , indique le communiqué du Préfét.
Conformément aux dispositions légales en vigueur, la tête de liste de Sam Kaddu lors des dernières législatives est donc démis de son mandat à compter de la notification de ce communiqué. Le document a également été transmis aux autorités compétentes pour information, notamment le ministère de l’Intérieur, la Mairie de Dakar, et le Commissaire central, afin de veiller à l’exécution de la décision.
Barthélémy Dias a déchargé la notification
Barthélémy Dias a reçu ce vendredi 13 décembre, un procès-verbal de notification établi par Ismaïla Goudiaby, Commissaire de Police et Chef de la Sûreté Urbaine de Dakar. Le document publié à cet effet, certifie que Barthélémy Toye Dias, domicilié à Sicap Baobab, a été officiellement notifié de sa démission du mandat de conseiller municipal de la Ville de Dakar. Après la perte de son poste de député, Barthélémy Dias devrait perdre la mairie de Dakar.
En effet, cette procédure enclenchée par le Préfét de Dakar, devrait aboutir à terme, a sa destitution de Barthélémy Dias de la mairie de Dakar où Il était en fonction depuis le 17 février 2022.
LE DERNIER JOUR DE BARTH
Le régime a décidé de dépouiller Barthélemy Dias de tous ses mandats électifs : après sa radiation de l’Assemblée nationale, il sera révoqué de la mairie de Dakar aujourd’hui, toujours dans le cadre de sa condamnation dans l'affaire Ndiaga Diouf
Après l’Assemblée nationale, Barth’ va perdre la mairie de Dakar. Il lui sera notifié sa révocation ce vendredi. Une semaine noire !
Même agitée par les responsables de Pastef, la nouvelle va avoir l’effet d’une bombe politique. Le régime a décidé de dépouiller Barthélemy Dias de tous ses mandats électifs : après sa radiation de l’Assemblée nationale, il sera révoqué de la mairie de Dakar aujourd’hui. Il va recevoir la notification de la décision par le Préfet de Dakar. Hier, l’info sur sa convocation par la police avait circulé dans la journée, mais il ne s’agissait nullement d’une quelconque audition : l’autorité voulait lui remettre un document administratif frappé du sceau de la confidentialité que tout le monde devinait dans son entourage. Elle le fera à la mairie de Dakar très tôt ce vendredi, alors que l’édile de Dakar avait prévu de faire des visites de chantiers éducatifs et stratégiques dans sa ville, suivies d’un point de presse.
Aujourd’hui, ce programme va être chamboulé avec ce décret de révocation pris de manière accélérée. Il clôt un chapitre d’inimitié entre Barth’ et les nouvelles autorités. En attendant la prochaine bataille ? En tout cas, c’est une amitié décomposée à l’aune des intérêts politiques. Entre Sonko et Dias, ce fut le parfait amour du temps de Yewwi askan wi. Ton pied, mon pied, ils ont mené ensemble des combats politiques pour se défendre réciproquement dans le cadre du traitement de certains dossiers judiciaires qui les concernaient. Finalement, l’entente filiale ou fraternelle a volé en éclats avec l’organisation du dialogue national, qui a abouti à la candidature de Khalifa Sall à la présidentielle du 24 mars dernier.
En homme politique avéré, il voyait sans doute venir ? Hier, le maire de Dakar avait libéré un chèque de 25 millions F Cfa pour payer les dommages et intérêts dus à la famille de Ndiaga Diouf tué lors de l’attaque de la mairie de Mermoz-Sacré Cœur dirigée à l’époque par Dias-fils, qui avait échappé à une expédition punitive de nervis libéraux en 2011. Il avait été condamné à 6 mois ferme confirmé en appel et par la Cour suprême. C’est cette affaire qui le rattrape aujourd’hui et que l’Etat a décidé de réactiver pour le déchoir de ses mandats électifs. Lors de sa conférence de presse tenue le 9 décembre dernier, Barthélemy Dias affichait clairement son intention de rester à la tête de la Ville de Dakar. Avec des arguments à l’appui. «L’article 135 du Code général des collectivités territoriales stipule que la révocation d’un maire est possible uniquement en cas de condamnation pour crime. Or, j’ai été condamné pour un délit, pas pour un crime», précisait M. Dias. Il dénonce les «manœuvres» visant à le démettre de ses fonctions. «Ceux qui cherchent à manipuler les textes pour justifier une éventuelle destitution, je leur fais savoir dès maintenant que cela n’arrivera pas. Je n’irai pas plus loin, mais nous ne céderons pas d’un millimètre», martelait-il.
La messe est dite.
LAT DIOR ET LES RÉSISTANTS
Dans un discours érudit prononcé à Thiès, il a retracé les destins croisés des résistants à la colonisation, de Lat Dior au Bourba Jolof, en passant par Aline Sitoé Diatta. Il a souligné l'importance de la diversité des mémoires comme socle de la nation
Dans son discours, lors de l’inauguration de la statue de Lat Dior hier, jeudi 12 décembre 2024, à Thiès, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, s’est incliné devant la mémoire de toutes les figures historiques de la résistance coloniale.
Le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye en est convaincu. «C’est dans la diversité des mémoires des terroirs constitutifs de la Nation sénégalaise, ouverte sur l’Afrique, que nous construirons un futur de dignité, de solidarité et de cohésion. L’occasion m’est ainsi donnée d’évoquer quelques-unes de ces vies du passé, comme la figure exemplaire du prince du Waalo Sidiyya Ndaté Yalla qui conduisit une insurrection violente contre la mainmise coloniale dans le pays de ses ancêtres. Il eut la clairvoyance d’appeler à une union de tous les États de la Sénégambie pour résister à l’intrusion coloniale».
Poursuivant son propos, il a retracé les faits d’armes du Bourba Jolof. «Quant au Jolof, il nous a donné le Bourba Alboury Seynabou Ndiaye, contemporain, allié et cousin du Damel du Kajoor que nous célébrons ce matin. Pendant plus de 10 ans, le Lion de Yang Yang a toujours répondu présent là où l’appelait le devoir. Ainsi, il prit part à la grande coalition que fut la Ligue Tijaan aux côtés de Saer Maty Bâ, l’héritier de l’almamy du Rip, de Mamadou Lamine Dramé du Bundu et d’Abdoul Bokar Kane, le grand électeur du Bosséa, Émir du Fouta, pour opposer la plus vive des résistances à la poussée impérialiste».
Et de relever : «L’occasion m’est également donnée ici de saluer la mémoire du premier Sultan de Dosso, Maïdanda Hamadou Saïdou Djermakoye. Au cours de son magistère, il a érigé dans l’enceinte de la grande mosquée de Dosso une sépulture digne du fils du Jolof. Ce faisant, il a posé un acte digne de son précoce engagement panafricain qui fait écho à celui du roi du Jolof mort en terre nigérienne».
Selon lui, ces deux destins, celui du Bourba et celui du Djermakoye incarnent à suffisance les idéaux du Panafricanisme qui doivent nous inspirer dans nos actions quotidiennes. «C’est de ce Gabou que partirent, cinq siècles auparavant, les Gelwaar fondateurs des États du Siin et du Saalum. La symbiose qui s’est alors forgée entre ces migrants venus du Sud et les Lamaan du pays Sereer a donné naissance à des valeurs fortes d’abnégation au travail, de droiture, d’humilité, de courage, de respect de la parole donnée et d’ancrage aux meilleures traditions ancestrales. Nous avons un bel exemple illustratif de ces valeurs avec le fameux témoignage en faveur de Cheikh Ahmadou Bamba apporté par le Bour Siin Kumba Ndoffène au péril de son pouvoir voire de sa vie, pour éviter au Cheikh un second exil».
Listant toujours les résistances, il a soutenu que, «parti du Firdu, province sous domination du Gabou, inspiré par Cheikh Oumar Tall, Alfa Molo Baldé a libéré le Fouladou avec le drapeau de l’islam. Son fils et successeur Moussa Molo, pris en tenaille entre les rivalités conquérantes de la France, de l’Angleterre et du Portugal, leur a opposé une forte résistance en jouant sur leurs rivalités».
Concernant toujours la partie méridionale du Sénégal, il a confié : «Quant à la Basse Casamance, elle nous donne à voir une longue résistance populaire contre l’intrusion coloniale. Village par village, les hommes et les femmes de cette région ont réussi à préserver l’intégrité de leur terroir jusqu’à la veille de la Grande Guerre. Aline Sitoé Diatta, la Dame de Cabrousse, a repris le flambeau qui ne s’est jamais éteint. L’histoire retiendra de cette figure historique décédée en déportation au Soudan en 1944, sa lutte farouche contre la remise en cause de la civilisation agraire du terroir, base de la souveraineté alimentaire».
Resistance pacifique à l’occupation coloniale : celle des religieux
Dans sa leçon d’histoire sur la lutte contre l’occupation coloniale, il (qui ?) n’a pas occulté la résistance notamment pacifique celle-là menée par des religieux. «Des hommes nouveaux ont repris l’étendard de la lutte à travers la formation de communautés religieuses adossées sur une spiritualité inaccessible aux armes du colonisateur. Ils ont fait échec à son projet d’aliénation culturelle analysé comme le plus grand danger porté par la colonisation. Cheikhna Cheikh Saad Bouh, Amary Ngoné Ndak Seck, Cheikh Abdoulaye Niasse, Cheikh Bouh Kounta, Seydi El Hadji Malick Sy, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, Seydina Limamou Laye Thiaw ont apporté une réponse efficace à la crise des sociétés sénégambiennes de la fin du XIXe siècle».
A son avis, «Cette réponse trouva ses assises sur la production d’une alternative intellectuelle et religieuse au projet colonial. Ils ont ainsi réussi à préserver l’essentiel, c’est-àdire la foi en Dieu, les valeurs cardinales du travail, de la droiture et de l’intégrité, nourri par es textes des penseurs soufis. Ils sont alors devenus les figures emblématiques de la résistance culturelle et non violente à la domination coloniale et le refuge de tous ceux qui, déboussolés par les turbulences politiques et sociales, cherchent refuge auprès d’un maître pour donner sens à leur vie. Cet héritage se perpétue, de génération en génération, dans les daara appelés à entrer en symbiose avec l’école attendue de la réforme à venir du système éducatif sénégalais». Dès lors, «Donner ce poids au Daara, c’est renouer avec la longue histoire du mouvement maraboutique tel qu’il apparait dans ces pages d’histoire. Sa plus grande victoire en terre sénégalaise est advenue au Fouta avec la révolution Toroodo de 1776 conduite par les deux grandes figures que sont Thierno Souleymane Baal et Abdoul Qadir Kane»
Le président Diomaye Faye de conclure à soulignant que, «Formés à Pire, à Koki, au Fouta Djallon, au Bundu et dans les Zawiya de la Mauritanie, les révolutionnaires ne se sont pas enfermés dans leurs livres au contenu maîtrisé. Ils ont élaboré et mis en œuvre un programme de transformation radicale du Fouta en instituant un système politique électif et décentralisé d’une étonnante modernité. Toutefois, c’est l’éducation qui s’érige comme levier principal de la transformation du système social, avec la mise en place d’un puissant réseau scolaire qui irrigue tout le Fouta, du Dimar au Damnga».