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26 novembre 2024
Société
PAR Oumou Wane
OÙ VOULONS-NOUS ALLER ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Pourquoi cette brutalité de la campagne ? Pourquoi cette atmosphère de violence, cette remise en cause de l’ordre social ? Serait-ce par absence d’arguments ou de programmes ?
Mais de quoi l’opposition a-t-elle peur dans notre pays pour perpétrer des actes de violence aussi inqualifiables qu’inacceptables ? Peut-être de la rupture majeure qui s’annonce et a déjà imprégné les esprits depuis la dernière élection présidentielle.
Les attaques de la nuit dernière contre des militants du Pastef à Saint-Louis sont terribles et abîment notre démocratie. Le Premier ministre Ousmane Sonko qui est également tête de liste du parti Pastef, a fait état sur ses réseaux sociaux, dans la nuit de lundi à mardi, d’attaques ayant ciblé son camp à Dakar, Saint-Louis, et Koungueul, qu’il impute à des sympathisants de Barthélémy Dias, maire de Dakar et leader d’une coalition concurrente. Choqué visiblement par ces images d’une rare violence, Ousmane Sonko, hors de lui, réclame des sanctions fortes après ces attaques contre ses militants. D’ici-là, il se chargera lui-même de rétablir l’équilibre de la terreur en appelant ses partisans à se rendre devant chez Barthélémy Dias…
Déjà, le convoi du Premier ministre, en campagne pour les élections législatives, avait été attaqué la semaine dernière à Koungheul, dans le centre du pays. Cette agression sur un élu s’inscrit dans un climat de violence exacerbé qui réclame une condamnation unanime de la classe politique.
Alors pourquoi cette brutalité de la campagne ? Pourquoi cette atmosphère de violence, cette remise en cause de l’ordre social ? Serait-ce par absence d’arguments ou de programmes ? Comme le dit très justement Aminata Touré « La violence est l’arme des perdants qui n’ont aucun autre argument à faire valoir ».
Je veux citer aussi Mamadou Diop Decroix, qui dans son article « Pourquoi faut-il voter la liste Pastef ? », met le doigt sur le courage politique d’Ousmane Sonko, en nous rappelant que « pour la première fois depuis 1960, un parti au pouvoir va à une campagne électorale en s’interdisant l’utilisation des moyens de l’État ».
C’est cela aussi le prix de la rupture ou le piège de la rupture théorisé par Mame Birame Wathie ? Quoi qu’il en soit, depuis très longtemps les enjeux d'une élection n'avaient pas été aussi importants au Sénégal. Quasi historiques !
Et c’est bien cela qui souffle un vent d’espoir dans la population et un vent de panique dans l’opposition. On ne peut jamais prédire à l’avance les résultats d’une élection mais l’on devine bien ici que la victoire est déjà acquise pour le parti au pouvoir. La victoire et avec elle le changement de société et de gouvernance, la rupture tant attendue par la majorité et si redoutée par ses détracteurs.
Souvenons-nous, le 12 septembre dernier à 20 heures, dans une allocution à la télévision nationale, notre nouveau président Bassirou Diomaye Faye annonçait dans une allocution : « Je dissous l’Assemblée nationale pour demander au peuple souverain les moyens institutionnels qui me permettront de donner corps à la transformation systémique que je leur ai promise ».
Rien de bien surprenant donc à ce que le président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars, ait annoncé la tenue d’élections législatives anticipées le 17 novembre prochain. Le Parlement actuel restant jusqu’ici dominé par les fidèles de l’ancien président Macky Sall.
Les candidats de 41 listes de coalitions et partis politiques ont jusqu’à dimanche pour convaincre les électeurs : 165 sièges au Parlement sont en jeu pour des législatives cruciales pour le parti au pouvoir, le Pastef. Pour le camp présidentiel, après sa victoire haut la main à la présidentielle avec 54% des voix, le principal enjeu des législatives est de décrocher 99 députés sur les 165 pour pouvoir avoir la majorité qui permettrait la mise en place de la haute cour de justice. C’est peut-être là la source du désespoir et des angoisses qui provoque toute cette violence.
Aujourd’hui, le programme économique des nouvelles autorités, baptisé « Sénégal 2050 », multiplie les objectifs chiffrés, dont une croissance soutenue pour les prochaines années.
Alors, Macky Sall, depuis son bastion retranché, peut bien critiquer le duo Diomaye-Sonko en pointant du doigt son immaturité dans une missive au peuple sénégalais. Même si la rupture ne fait pas une politique ! C’est sans compter sur le renouveau et le brio de l’offre du Pastef et du programme de notre président et de son premier ministre, pour « faire du Sénégal, un pays souverain, prospère et juste ».
Oumou Wane est présidente de Citizen Média Group-africa7
BOUGANE DÉNONCE UNE CHASSE AUX SORCIÈRES
Le leader de Gueum Sa Bopppointe du doigt une conspiration orchestrée au sommet de l'État. Dans un communiqué au vitriol, il accuse le camp présidentiel de préparer le terrain pour une possible annulation des élections
(SenePlus) - Bougane Guèye Dany, leader du mouvement Gueum Sa Bopp et membre de la coalition Saam Sa Kaddu, a dénoncé l'arrestation nocturne de plus de 40 agents de sécurité rattachés à sa protection et à celle de Barthélémy Dias.
Selon un communiqué publié par le leader politique, ces interpellations auraient été ordonnées par le ministre de l'Intérieur, Jean Baptiste Tine. L'affaire prend une dimension plus préoccupante avec les accusations portées contre Ousmane Sonko, tête de liste nationale du Pastef, qui aurait donné des directives pour cibler la coalition Saam Sa Kaddu.
Le contexte de cette campagne des législatives s'est particulièrement tendu suite à l'attaque du siège de Saam Sa Kaddu et à la déclaration controversée d'Abass Fall, cadre du Pastef, appelant les militants à s'armer. Bougane Guèye Dany interprète ces événements comme une stratégie visant à semer le chaos à Dakar durant les derniers jours de campagne, possiblement pour créer les conditions d'une annulation du scrutin.
Le leader de Gueum Sa Bopp lance un appel aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS), les exhortant à "rester républicaines face aux ordres illégaux". Il sollicite également l'intervention de la communauté internationale pour garantir le respect des droits constitutionnels de tous les Sénégalais, qu'ils soient électeurs ou candidats.
L’ÉCOLE SÉNÉGALAISE FACE AU DÉFI D'UNE POLITISATION RAMPANTE
À Ross Béthio, une petite ville de la région de Saint-Louis, des parents d’élèves et des enseignants de l’école franco-arabe locale dénoncent l’utilisation de cahiers portant en couverture les images du tandem politique Diomaye Faye-Ousmane Sonko.
À Ross Béthio, une petite ville de la région de Saint-Louis, l’indignation a pris la forme d'une plainte publique. Des parents d’élèves et des enseignants de l’école franco-arabe locale dénoncent l’utilisation de cahiers portant en couverture les images du tandem politique Diomaye Faye-Ousmane Sonko, figures de proue du Pastef. Ce qui a suscité une vive polémique, plaçant l’école au cœur d’un débat sur la neutralité de l’enseignement et le respect du caractère apolitique des établissements scolaires.
Les cahiers en question arborent fièrement l’effigie du président de la République Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko. Pour les enseignants et parents d’élèves, ce geste équivaut à une forme subtile de propagande. ‘’L’école est un lieu sacré, un sanctuaire voué à l’éducation et non à la politique’’, s'insurgent-ils, appelant les autorités compétentes à retirer immédiatement ces supports scolaires.
L'affaire, relayée par la RFM, a jeté un pavé dans la mare et poussé de nombreux acteurs de l’éducation à réagir.
Hamidou Diedhiou, secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), a vivement condamné cet usage. Pour lui, introduire de la propagande politique dans un établissement scolaire est une atteinte grave aux principes de neutralité et d'impartialité qui régissent l'éducation. ‘’Quand on commence à introduire des supports aux couleurs d'un candidat dans les salles de classe, on franchit une limite dangereuse’’, avertit-il. Diedhiou exige une enquête pour situer les responsabilités et appliquer des sanctions exemplaires, afin de préserver l'intégrité des écoles contre toute instrumentalisation.
L'Affaire Ibrahim Guèye : quand les profs s'invitent en politique
Le débat ne s'arrête pas là. Dans un contexte de tensions politiques exacerbées, une vidéo virale a enflammé les réseaux sociaux. On y voit le professeur Ibrahima Guèye, enseignant dans un établissement à Bargny, appeler ouvertement ses élèves à soutenir le Pastef aux prochaines Législatives. Sa prise de position publique a provoqué une levée de boucliers parmi ses pairs, notamment Mouhamed Diop, un autre enseignant affilié au parti présidentiel, qui a fermement dénoncé cette initiative. ‘’Cher collègue, vous avez commis une faute professionnelle indéfendable’’, a-t-il écrit, soulignant la nécessité pour les enseignants de préserver leur devoir de réserve.
Face à la montée de la polémique, le ministère de l’Éducation nationale a publié un communiqué sans équivoque. Il rappelle que l'école est un ‘’sanctuaire dédié au savoir’’ et toute intrusion partisane y est inadmissible. Le ministère déplore que son image soit instrumentalisée dans une vidéo à connotation politique, rappelant que l’éducation doit rester un espace libre de toute influence extérieure. ‘’L’Éducation nationale est une institution neutre. L’école doit être préservée de toute interférence politique’’, martèle le communiqué.
Le ministère promet de garantir un environnement éducatif impartial, tout en appelant les enseignants à respecter la stricte séparation entre leurs engagements personnels et leur devoir envers les élèves.
Une pratique ancienne qui refait surface
Le recours à des supports scolaires à des fins de propagande n’est pas nouveau. En 2021 déjà, Mame Boye Diao, alors directeur général des Domaines, avait été accusé de distribuer des cahiers portant son image dans les écoles de Kolda. Aliou Sambou Bodian, journaliste et blogueur, avait alerté sur ce précédent. ‘’L'école est apolitique’’, avait-il clamé sur Twitter, dénonçant une confusion entre générosité et propagande électorale. La ministre de la Jeunesse, Néné Fatouma Tall, avait aussi été critiquée pour avoir distribué des sacs avec sa photo aux élèves de Guédiawaye.
Ces pratiques suscitent l’indignation de nombreux observateurs qui considèrent que l’école doit rester un lieu sanctuarisé, à l’abri des ambitions politiques. Martin Faye, journaliste, affirme que l’espace scolaire ne doit jamais devenir un fonds de commerce électoral. ‘’C'est une question de respect pour l'école et pour les élèves’’, insiste-t-il.
Des activistes montent au créneau
La controverse a également mobilisé des acteurs de la société civile. Birahime Seck, coordonnateur du Forum civil, appelait à des mesures urgentes pour empêcher la distribution de matériel scolaire à caractère politique. Pour lui, l'école doit être protégée des dérives partisanes.
Alioune Tine, expert des droits de l’homme, partage cet avis et déplore l'usage politisé de fonctions publiques. ‘’Les directeurs généraux et hauts fonctionnaires doivent être des garants de la neutralité de l'État’’, affirme-t-il, prônant une gestion de l'État à l’abri de toute influence familiale, ethnique ou partisane.
Le constitutionnaliste Mouhamadou Ngouda Mboup enfonce le clou. Il estime que les autorités locales doivent prendre des mesures contre ceux qui violent la neutralité scolaire. ‘’L'État doit rester neutre. La neutralité est un principe fondamental du service public’’, rappelle-t-il.
Selon lui, laisser des acteurs politiques s’immiscer dans les écoles revient à manipuler les élèves, une pratique inacceptable.
Pour Seydi Gassama d’Amnesty International, il est impératif de durcir la réglementation afin d’éviter que l'argent public serve à des fins électorales. Il propose un consensus national pour interdire aux responsables des agences publiques de s’engager en politique. ‘’Les biens qu'ils gèrent appartiennent à tous les Sénégalais’’, souligne-t-il, plaidant pour un service de l'État exclusivement dévoué à l'intérêt général.
Samba Diamanka, journaliste, apporte une perspective nuancée. Pour lui, il faut se demander pourquoi certains s’insurgent contre des cahiers politiques alors que d'autres acceptent que des photos de lutteurs ornent ces mêmes supports. ‘’Le plus important, c’est de choisir des maires capables de développer les villes’’, affirme-t-il. Cependant, pour nombre de Sénégalais, le débat dépasse les couleurs des cahiers : il s'agit de défendre la neutralité d'un espace sacré, celui de l'école, contre toute forme de récupération politique.
L'affaire des cahiers de Ross Béthio et la vidéo d’Ibrahima Guèye rappellent une réalité inquiétante : l'intrusion de la politique dans les espaces éducatifs. Alors que les élections législatives se profilent à l’horizon, l'école sénégalaise semble être devenue un terrain de jeu pour les ambitions partisanes. Si les autorités ne prennent pas des mesures fermes, ces dérives risquent de miner la crédibilité et la neutralité de l'éducation publique au détriment des élèves qui méritent un enseignement libéré de toute influence politique.
PAR Thierno Alassane Sall
LA DANGEREUSE ESCALADE DU POUVOIR
Le Premier ministre choisit de nouveau d’endosser l’uniforme de chef de milice, cette fois contre l’État qu’il dirige. Un précédent d’une extrême gravité qui, dans un pays normal, aurait conduit au limogeage immédiat des personnes concernées
À la veille de l’ouverture de la campagne pour les élections législatives, le président Diomaye avait jugé nécessaire d’avertir les coalitions en lice d’éviter le recours à la violence.
Cet avertissement, probablement motivé par les informations en sa possession, n’a pas été suivi d’actions conséquentes de la part de l’État lorsque le siège d’une coalition a été attaqué avec des cocktails Molotov, ni lorsque l’un des chefs de Pastef à Dakar a appelé ses partisans à s’armer. Inévitablement, la violence non réprimée par les autorités détentrices du monopole de la Justice, s’apparente à une double violence et appelle à davantage de violences.
Le cortège du Premier ministre a, à son tour, été la cible de jets de pierres. Et l’escalade tragique survenue à Saint-Louis semblait presque inscrite dans cet enchaînement fatal, tant les cortèges subissent les harcèlements de certains individus cherchant à les empêcher de mener campagne dans la sérénité.
Face à cette situation, le Premier ministre, bien que disqualifié pour s’en plaindre au vu de son rôle dans l’avènement de ce climat de haine, dispose des instances appropriées pour prendre les mesures nécessaires. Outre ses réunions de travail avec le président, le Conseil national de sécurité ou encore le Conseil des ministres sont les cadres propices à cet effet.
Au lieu de faire face avec hauteur et gravité à ce risque majeur pour la sécurité du pays, comme l’exige son rôle, le Premier ministre choisit de nouveau d’endosser l’uniforme de chef de milice, cette fois contre l’État qu’il dirige. Son appel à la loi du talion est repris par de hauts dirigeants de l’administration, tous nommés par le président. Cela constitue un précédent d’une extrême gravité qui, dans un pays normal, aurait conduit au limogeage immédiat des personnes concernées.
Mais comme le Sénégal semble tolérer un « ticket » de facto non prévu par la Constitution, on frôle une crise politique majeure, alors qu’une crise économique et sociale rend déjà le pays hautement inflammable.
Nous appelons les deux têtes de l’exécutif à évaluer, avec impartialité et un sens accru de leurs responsabilités, les périls auxquels nous expose leur rivalité désormais officiellement proclamée par le Premier ministre.
VIDEO
REVIREMENT DE TON CHEZ SONKO
Après une succession de violences dans la campagne et sa sortie polémique de la veille, le Premier ministre adopte ce mardi une position plus conciliante, invitant notamment ses partisans à "n'attaquer personne", tout en restant vigilants
(SenePlus) - Après des déclarations virulentes appelant la veille à la "vengeance proportionnelle" contre les agressions subies par son parti Pastef, le chef du gouvernement Ousmane Sonko a finalement exhorté ce mardi, ses militants à la retenue.
"N'attaquez personne, ne frappez personne, ne provoquez personne. Désactivez tout mais qu'on reste vigilant", a déclaré le Premier ministre dans la soirée, contrastant avec sa dernière sortie où il affirmait que "Barthélémy Dias et sa coalition ne doivent plus battre campagne dans ce pays."
Les tensions se sont particulièrement cristallisées autour des événements de Saint-Louis, où des affrontements ont fait plusieurs blessés par armes blanches. Le gouverneur de la région a confirmé l'interpellation de 81 personnes en lien avec ces incidents, une enquête de police ayant été ouverte.
Face à cette situation, la coalition Samm Sa Kaddu, menée par Barthélémy Dias, a vivement réagi en dénonçant un "appel au meurtre assumé par l'actuel Premier ministre" et en tenant Ousmane Sonko "responsable de tout ce qui pourrait arriver à ses membres, militants, sympathisants et électeurs."
Cette escalade verbale intervient malgré l'appel à l'apaisement lancé le 25 octobre par le président Diomaye Faye, qui avait exhorté tous les acteurs politiques à "éviter les dérives dans leurs discours et leurs actes." La multiplication des incidents violents depuis le début de la campagne le 27 octobre a conduit le Premier ministre à pointer une "faillite de l'État", évoquant "trois agressions, zéro arrestation" contre son camp.
À Dakar, la tension reste palpable avec un rassemblement de militants du Pastef placé sous haute surveillance policière, notamment aux abords du domicile du maire de la capitale.
DAOUDA NGOM INVITE LES PAYS MEMBRES DE L'OMVS À PRENDRE EN CHARGE LA POLLUTION DE LA FALÉMÉ
Lors de la COP 29 à Bakou, le ministre sénégalais de l’Environnement et son homologue malien ont appelé à une coopération régionale renforcée afin de préserver ce cours d’eau vital pour les populations locales.
Bakou, 12 nov (APS) – Le ministre sénégalais de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom et son homologue Malien, Mamadou Samaké (Environnement et Assainissement), ont invité mardi les pays membres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) à prendre en charge la pollution de son affluent le plus important, la Falémé.
”Cette problématique ne peut être réglée par un seul pays d’où la nécessité pour les pays en partage de ce cours d’eau de se retrouver à travers l’OMVS pour prendre à corps la pollution de la Falémé’’, a dit M. Ngom.
Daouda Ngom co-animait, dans le cadre de la Cop 21, un panel de haut niveau de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) avec ses homologues de la Guinée, Diamilatou Diallo (Environnement et du Développement durable) et Mamadou Samaké (Environnement et Assainissement) du Mali ainsi que d’autres officiels des pays du bassin du fleuve Sénégal.
”Le Sénégal, a-t-il déploré, souffre énormément de la pollution de la Falémé dans la zone de Kédougou. Donc, nous appelons à la mise en place d’un grand projet de dépollution et d’un observatoire pour le suivi régulier du fleuve Sénégal, une idée qu’on partage avec le Mali’’, a-t-il lancé.
Il a également appelé l’OMVS à prendre les devants en mettant en place des projets intergouvernementaux pour régler certains problèmes du bassin du fleuve de Sénégal, suggérant entre autres une réserve de biosphère entre le Sénégal, le Mali et la Guinée à travers l’organisation sous régionale.
Selon lui, une telle initiative pourra ‘’concilier la conservation de la biodiversité avec une utilisation des ressources permettant de maintenir les services écosystémiques offerts aux communautés locales’’.
Abondant dans le !e même sens, Mamadou Samaké, ministre Malien de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, a insisté sur l’importance de s’appuyer sur la coopération régionale pour sauvegarder la Falémé.
”Avec mon homologue Sénégalais, Daouda Ngom, nous avons décidé à Cali en Colombie, lors du dernier sommet sur la biodiversité, de renforcer les mesures de sauvegarde de ce cours d’eau prises par nos deux pays dans l’objectif d’aller à un autre niveau de coordination’’, a-t-il rapporté.
Selon lui, ‘’si au-delà du Sénégal et du Mali, les pays qui partagent ce cours n’interviennent pas de façon cordonnée leurs politiques de sauvegarde de la Falémé, nous ne serons pas efficace face à l’ampleur du problème de pollution’’.
”Si nous ne mettons pas un terme aux activités d’orpaillage et de pollution en cours sur la Falémé, nous risquons de perdre ce cours d’eau. Aujourd’hui, nous sommes en train d’aller malheureusement à cela c’est pourquoi, il faut une mobilisation générale et coordonnée des pays qui partagent ce cours d’eau’’, a-t-il prévenu, en soulignant que l’heure est à ‘’des actions énergiques et coordonnées pour plus d’efficacité’’.
Dans cette perspective, des techniciens des départements concernés des pays limitrophes du fleuve Sénégal sont en train de préparer une rencontre destinée à mettre en plan d’actions concertées sur la problématique de la Falémé, a-t-il annoncé.
M. Samaké a assuré que le gouvernement Malien a la volonté politique et la détermination de sauvegarder la Falémé, relevant que la coopération régionale incarnée par l’OMVS est un outil formidable pour la sauvegarde la Falémé.
Ce panel axé sur le thème ”changement climatique une opportunité pour renforcer la résilience des bassins fluviaux transfrontaliers” est organisé par l’OMVS, dans le cadre de la 29e conférence des Parties prévue du 11 au 22 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan.
À SAINT-LOUIS, DES ARMES SAISIES LORS D'UNE CARAVANE
La Police nationale a mis la main sur un véritable arsenal dissimulé dissimulé à bord de sept véhicules : bombes asphyxiantes, tasers et autres armes blanches. L'opération s'est soldée par 81 interpellations, dont 77 gardes du corps
(SenePlus) - La Police nationale annonce l'interpellation de 81 personnes à Saint-Louis, dont 77 gardes du corps, dans le cadre d'une opération de sécurisation d'une manifestation politique. Cette intervention, détaillée dans un communiqué de la Division Communication et Relations Publiques de la Direction Générale de la Police Nationale, fait suite à des scènes de violence ayant occasionné plusieurs blessés ce lundi 11 novembre 2024.
Les quatre premières interpellations concernent des individus poursuivis pour coups et blessures volontaires. Ils sont actuellement en garde à vue au commissariat central de Saint-Louis. Les 77 autres arrestations sont intervienues dans un second temps, lors d'une opération menée au Km50.
C'est précisément vers 11h30 qu'un important dispositif sécuritaire, mobilisant la Brigade d'Intervention Polyvalente (BIP) et le Groupement Mobile d'Intervention (GMI), ont procédé à l'interception et à la fouille d'une caravane appartenant à une coalition de partis politiques.
Cette opération a permis aux forces de l'ordre de mettre la main sur un arsenal conséquent dissimulé à bord de sept véhicules : des bombes asphyxiantes, des bâtons télescopiques, des douilles, des tasers, des couteaux et des lance-pierres. L'ensemble des véhicules transportant ces armes a été immédiatement saisi.
Les investigations se poursuivent, indique la Police nationale, qui cherche à identifier d'éventuels autres participants aux violences.
PODOR, DES ÉLEVEURS RÉCLAMENT UN PROGRAMME SPÉCIAL DE SAUVEGARDE DU BÉTAIL
Le débordement du fleuve Sénégal a fortement affecté l’île à Morphil, compromettant les pâturages et les sources de nourriture pour les animaux, poussant ainsi les éleveurs à envisager la transhumance vers d'autres régions.
Les éleveurs du département de Podor ont réclamé, mardi, un ”programme spécial de sauvegarde du bétail”, en vue de faire face aux ‘’difficiles conditions de vie du cheptel” dans l’île à Morphil, une zone grandement impactée par le débordement du fleuve Sénégal.
”Le cheptel fait face à un problème de mobilité et d’alimentation très aiguë. Cette situation est consécutive au débordement du fleuve Sénégal et de ses affluents. Il nous faut un programme spécial de sauvegarde du bétail pour faire face aux difficiles conditions de vie du cheptel’’, a lancé le président de la Maison des éleveurs (MDE) dudit département, Aboubackry Diallo.
L’île à Morphil, située entre le fleuve Sénégal et son défluent, ”le Doué”, est une zone à vocation agricole, où la culture irriguée est fortement pratiquée à côté de l’élevage.
”Un important cheptel y vit et se nourrit des sous-produits de l’agriculture, en plus des pâturages. Mais cette année, les animaux sont confrontés à un problème de mobilité’’, relève l’éleveur.
Il explique que dans le Diéry, qui est une zone d’élevage par excellence, le tapis herbacé n’est pas bien fourni, cette année.
‘’Cette situation a poussé les éleveurs à envisager de transhumer vers les régions du centre, à l’est et au sud du pays. Le gouvernement doit assister les populations et leurs cheptels”, déclare le président de la MDE.
MAMADOU MOUSTAPHA BA SERA INHUME MERCREDI A NIORO
L’ancien ministre des Finances et du Budget décédé à Paris lundi 4 novembre, sera inhumé mercredi 13 novembre à Nioro du Rip, dans la région de Kaolack (centre)
L’ancien ministre des Finances et du Budget Moustapha Ba, décédé à Paris lundi 4 novembre, sera inhumé mercredi 13 novembre à Nioro du Rip, dans la région de Kaolack (centre), a appris l’APS de sa famille.
La levée du corps est prévue le même jour à 10 heures, à l’hôpital militaire de Ouakam, à Dakar, selon la même source.
La mort de Mamadou Moustapha Ba ‘’n’est pas naturelle’’, a déclaré le procureur de la République, dimanche 10 novembre, en se basant sur l’autopsie effectuée pour identifier la cause du décès de l’ancien ministre.
‘’Les résultats de l’autopsie ordonnée pour déterminer les causes du décès du ministre Mamadou Moustapha Ba ont révélé plusieurs éléments qui sont de nature à attester que la mort n’est pas naturelle’’, a écrit le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Dakar.
Pour cette raison, la levée du corps et l’inhumation de l’ancien ministre, prévues dimanche 10 novembre, avaient été reportées.
Dans un communiqué publié samedi 9 novembre, le procureur avait annoncé l’ouverture d’une enquête visant à identifier la cause de son décès.
‘’Les renseignements reçus sur les circonstances du décès comportent des éléments qui justifient que des diligences soient menées en vue de déterminer les causes de la mort’’, a-t-il affirmé.
Mamadou Moustapha Ba est décédé lundi 4 novembre, en France, à l’âge de 59 ans. Il a dirigé le ministère des Finances et du Budget, de septembre 2022 à avril 2024, après avoir exercé les fonctions de directeur général du budget pendant plusieurs années.
L'UE VA S'ÉLOIGNER DES EAUX SÉNÉGALAISES
L’Union européenne n’envisage pas de renouveler le protocole de pêche signé en 2019 avec le Sénégal, en raison de “défaillances” constatées dans la lutte menée par les services de pêche sénégalais contre la pêche
L’Union européenne (UE) n’envisage pas de renouveler le protocole de pêche signé en 2019 avec le Sénégal, en raison de “défaillances” constatées dans la lutte menée par les services de pêche sénégalais contre la pêche INN, c’est-à-dire la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, a déclaré, mardi, à Dakar, son représentant dans le pays, Jean-Marc Pisani.
Le protocole de pêche en question, d’une durée de cinq ans et comprenant “14 accords” touchant notamment à l’économie et à l’environnement, va expirer le 17 novembre prochain à minuit.
“En raison des défaillances constatées dans la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, l’UE ne peut envisager le renouvellement du protocole tant qu’il n’y a pas de progrès suffisants du Sénégal dans ce domaine”, a soutenu son ambassadeur au Sénégal.
“Le Sénégal ne recevra plus de contribution financière…”
Le 27 mai dernier, l’Union européenne a identifié le Sénégal comme un “pays non-coopérant” en matière de lutte contre la pêche INN, a rappelé M. Pisani.
Il ajoute que la Commission européenne, par “souci de cohérence politique, a adopté pour principe de surseoir à tout renouvellement d’un protocole […] de pêche avec un État côtier” présentant des “défaillances” dans la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.
Selon son ambassadeur au Sénégal, l’UE a une politique de “tolérance zéro” vis-à-vis des États où il est possible de pratiquer la pêche INN.
Jean-Marc Pisani signale toutefois qu'”un dialogue formel entre les autorités sénégalaises et européennes sur les questions de pêche INN s’est ouvert, avec l’objectif de résoudre les problèmes identifiés”. “Il faut que le Sénégal et l’UE fassent le bilan de ce protocole.”
En raison de la décision de l’UE, “les bateaux [des pays membres de l’Union européenne] ne pourront plus pêcher dans la zone économique exclusive du Sénégal, à partir du 17 novembre prochain à minuit”, a-t-il précisé.
“La priorité, à partir du 17 novembre à minuit, ce ne sera plus le protocole de pêche mais l’accompagnement de l’Union européenne en faveur du Sénégal…” a expliqué M. Pisani.
Il déclare que “le Sénégal ne recevra plus de contribution financière” en vertu du protocole de pêche.
“Remédier aux faiblesses du système de contrôle des produits de la pêche”
Selon la délégation de l’Union européenne au Sénégal, l’UE et l’État sénégalais entretiennent une coopération en matière de pêche depuis le début des années 1980.
Mais l’absence d’un protocole ne serait pas une première à partir du 17 novembre, s’il n’est pas renouvelé, car cette coopération avait été rompue entre 2006 et 2014 par le Sénégal, a-t-elle rappelé.
Cette rupture du protocole avait permis aux deux parties de le “renégocier”, selon la délégation de l’UE au Sénégal.
Elle signale qu’une réunion de représentants des deux parties a eu lieu les 5 et 6 novembre 2024 à Bruxelles, ce qui leur a permis d'”avoir des échanges constructifs”.
“La Commission européenne prend note des engagements du nouveau gouvernement sénégalais à remédier aux faiblesses du système de contrôle et de traçabilité des produits de la pêche et reste à sa disposition pour l’accompagner et l’assister dans ces efforts”, affirme la délégation de l’Union européenne, sur la base de la rencontre de Bruxelles.
L’UE déclare avoir fourni au Sénégal une contribution de 8,5 millions d’euros, soit plus de 5,5 milliards de francs CFA, de 2019 à 2024, sur la base du protocole de pêche.
S’y ajoutent les redevances versées par les armateurs européens, qui sont espagnols et français pour la plupart, signale l’Union européenne.
Elle ajoute avoir financé des projets de développement de la pêche au Sénégal, à hauteur de 590 millions de francs CFA, dont la construction des quais de pêche de Ndangane Sambou, dans la région de Fatick (centre), et de Hann, à Dakar.
Au cours de l’exécution du protocole devant expirer le 17 novembre, les captures des armateurs européens dans les eaux sénégalaises représentaient moins de 1 % des captures totales déclarées au Sénégal, selon l’UE.