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26 avril 2025
Société
DES PAYS AFRICAINS APPROCHÉS POUR ACCUEILLIR LES PALESTINIENS DE GAZA
Le plan de Trump salué par Netanyahu, prévoit l'évacuation permanente des deux millions de Palestiniens et la transformation du territoire en projet immobilier américain. Des contacts ont été établis avec le Soudan, la Somalie et le Somaliland
(SenePlus) - Selon des informations exclusives obtenues par l'Associated Press (AP), les États-Unis et Israël ont pris contact avec les dirigeants de trois gouvernements d'Afrique de l'Est pour discuter de l'utilisation de leurs territoires comme destinations potentielles pour déplacer les Palestiniens déracinés de la bande de Gaza, dans le cadre du plan d'après-guerre proposé par le président Donald Trump.
D'après les responsables américains et israéliens qui se sont confiés à l'AP sous couvert d'anonymat, ces contacts avec le Soudan, la Somalie et la région sécessionniste de la Somalie connue sous le nom de Somaliland témoignent de la détermination des États-Unis et d'Israël à faire avancer un plan qui a été largement condamné et soulève de graves questions juridiques et morales.
Le plan de Trump, présenté lors d'une réunion à la Maison Blanche le mois dernier, prévoit que les plus de 2 millions d'habitants de Gaza seraient définitivement envoyés ailleurs. Selon cette proposition, les États-Unis prendraient possession du territoire, superviseraient un long processus de nettoyage et le développeraient comme un projet immobilier.
"Cette idée d'un transfert massif de Palestiniens était autrefois considérée comme un fantasme de la frange ultranationaliste israélienne", rappelle l'AP. Cependant, depuis que Trump a présenté cette idée, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l'a saluée comme une "vision audacieuse".
Les Palestiniens de Gaza ont catégoriquement rejeté cette proposition et réfutent les affirmations israéliennes selon lesquelles les départs seraient volontaires. Les nations arabes ont exprimé une opposition véhémente et ont proposé un plan de reconstruction alternatif qui laisserait les Palestiniens sur place. Les groupes de défense des droits humains ont déclaré que forcer ou faire pression sur les Palestiniens pour qu'ils partent pourrait constituer un crime de guerre potentiel.
Malgré ces oppositions, la Maison Blanche affirme que Trump "maintient sa vision", selon les informations rapportées par l'agence de presse américaine.
Selon cette dernière, des démarches séparées des États-Unis et d'Israël auprès des trois destinations potentielles ont commencé le mois dernier, quelques jours après que Trump a évoqué le plan concernant Gaza aux côtés de Netanyahu. D'après les responsables américains, Israël prend la tête dans ces discussions.
Les responsables américains et israéliens ont confirmé à l'AP les contacts avec la Somalie et le Somaliland, tandis que les Américains ont également confirmé des discussions avec le Soudan. Ils ont indiqué qu'il n'était pas clair quels progrès ces efforts avaient réalisés ou à quel niveau les discussions avaient eu lieu.
Les États-Unis et Israël disposent d'une variété d'incitations — financières, diplomatiques et sécuritaires — à offrir à ces partenaires potentiels. "Il s'agit d'une formule que Trump a utilisée il y a cinq ans lorsqu'il a négocié les Accords d'Abraham — une série d'accords diplomatiques mutuellement bénéfiques entre Israël et quatre pays arabes", explique l'AP.
La Maison Blanche a refusé de commenter ces efforts de sensibilisation. Les bureaux de Netanyahu et de Ron Dermer, le ministre du Cabinet israélien et confident de Netanyahu qui dirige la planification d'après-guerre d'Israël, n'ont également pas fait de commentaire.
Cependant, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, défenseur de longue date de ce qu'il appelle l'émigration "volontaire" des Palestiniens, a déclaré cette semaine qu'Israël travaille à identifier des pays pour accueillir les Palestiniens. Il a également affirmé qu'Israël prépare un "très grand département d'émigration" au sein de son ministère de la Défense, selon les informations rapportées par l'AP.
Le Soudan, pays d'Afrique du Nord, faisait partie des quatre nations des Accords d'Abraham qui ont accepté de normaliser leurs relations diplomatiques avec Israël en 2020.
Dans le cadre de cet accord, les États-Unis ont retiré le Soudan de leur liste des États soutenant le terrorisme, une mesure qui a donné au pays accès à des prêts internationaux et une légitimité mondiale. Mais les relations avec Israël n'ont jamais décollé alors que le Soudan a plongé dans une guerre civile entre les forces gouvernementales et le groupe paramilitaire RSF.
Deux responsables soudanais, s'exprimant sous couvert d'anonymat ont confirmé à l'AP que l'administration Trump a approché le gouvernement dirigé par l'armée au sujet de l'accueil des Palestiniens.
L'un d'eux a déclaré que les contacts ont commencé même avant l'investiture de Trump, avec des offres d'assistance militaire contre le RSF, d'aide à la reconstruction d'après-guerre et d'autres incitations.
Les deux responsables ont affirmé que le gouvernement soudanais avait rejeté l'idée. "Cette suggestion a été immédiatement repoussée", a déclaré un responsable à l'AP. "Personne n'a rouvert cette question."
Le chef militaire, le général Abdel-Fattah Burhan, a déclaré lors d'un sommet des dirigeants arabes la semaine dernière au Caire que son pays "rejette catégoriquement" tout plan visant à transférer "les frères palestiniens de leur terre sous quelque justification ou nom que ce soit."
Le Somaliland, un territoire de plus de 3 millions d'habitants dans la Corne de l'Afrique, a fait sécession de la Somalie il y a plus de 30 ans, mais il n'est pas internationalement reconnu comme un État indépendant. La Somalie considère le Somaliland comme faisant partie de son territoire. Le nouveau président du Somaliland, Abdirahman Mohamed Abdullahi, a fait de la reconnaissance internationale une priorité.
Un responsable américain impliqué dans ces efforts a confirmé à l'AP que les États-Unis avaient "une conversation discrète avec le Somaliland sur une gamme de domaines où ils peuvent être utiles aux États-Unis en échange d'une reconnaissance." Toutefois, un responsable du Somaliland, s'exprimant sous couvert d'anonymat car il n'était pas autorisé à parler aux médias, a déclaré à l'AP que son gouvernement n'a pas été approché et n'est pas en pourparlers concernant l'accueil de Palestiniens.
La Somalie a été un défenseur vocal des Palestiniens, organisant souvent des manifestations pacifiques dans ses rues en leur soutien. Le pays a rejoint le récent sommet arabe qui a rejeté le plan de Trump et semble être une destination improbable pour les Palestiniens, même s'ils acceptaient de déménager.
Sambu Chepkorir, avocat et chercheur sur les conflits à Nairobi, au Kenya, a déclaré à l'AP qu'il est difficile de comprendre pourquoi la Somalie voudrait accueillir des Palestiniens étant donné le fort soutien du pays à l'autodétermination palestinienne. "Les réalignements continuent de changer, et il y a peut-être un agenda caché", a suggéré Chepkorir à l'AP.
Un responsable somalien, s'exprimant sous couvert d'anonymat car il n'était pas autorisé à parler aux médias, a déclaré à l'AP que le pays n'avait pas été approché concernant l'accueil de Palestiniens de Gaza et qu'il n'y avait eu aucune discussion à ce sujet.
LA CDC RÉTABLIT LA VERITÉ
Après la vive polémique créée par les départs négociés au sein de la CDC HABITAT SA, la Direction générale de la boîte a rendu public hier un communiqué pour se prononcer sur cette affaire
Après la vive polémique créée par les départs négociés au sein de la CDC HABITAT SA, la Direction générale de la boîte a rendu public hier un communiqué pour se prononcer sur cette affaire. Dans le document, il est indiqué qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat et que tout s’est déroulé dans les règles de l’art.
La Direction générale de la CDC HABITAT SA sort de sa réserve pour rétablir la vérité sur les départs négociés au sein de la boîte, qui ont suscité une vive réaction ces derniers temps. «Depuis plusieurs jours, des informations erronées circulent dans certains médias et réseaux sociaux au sujet des départs négociés mis en œuvre par la CDC HABITAT SA. Face à la désinformation, il est essentiel de rétablir la vérité avec clarté et responsabilité. En effet, la CDC HABITAT SA a commandité un audit organisationnel qui a révélé des dysfonctionnements structurels freinant sa performance», informe un communiqué parvenu hier à L’AS.
Selon le document, «après analyse, le Conseil d’Administration de la CDC HABITAT SA a pris la décision responsable de réorganiser la société afin de garantir sa pérennité et optimiser son impact». «Contrairement aux allégations relayées, la CDC HABITAT SA a opté pour la rupture à l’amiable. Dans cette procédure, aucun employé n'a été contraint à un départ injustifié. Les droits des travailleurs ont été scrupuleusement respectés, dans le strict cadre du droit du travail et en toute transparence. Chaque collaborateur a eu le temps et la possibilité de prendre une décision en toute connaissance de cause. Le changement est parfois difficile, mais il est nécessaire pour construire un avenir plus solide», renseigne le texte.
Dans le communiqué, la Direction générale rappelle «que ces accords de séparation à l’amiable, signés par les parties, sont validés par l’Inspection du Travail». «Enfin, la CDC-HABITAT SA réaffirme son attachement au respect des normes légales et éthiques en matière de gestion du personnel et dénonce toute tentative de désinformation visant à porter atteinte à son image et à celle de ses collaborateurs», précise le document.
CONSTRUCTION DU MUSEE CHEIKH AHMADOU BAMBA, LE DÉBUT DES TRAVAUX PRÉVU À LA FIN DU MOIS DE MARS
Le musée Cheikh Ahmadou Bamba, dont le démarrage des travaux est prévu pour la fin mars, sera un lieu de mémoire et de transmission des enseignements de cette figure emblématique de l’islam du XXe siècle.
Le musée Cheikh Ahmadou Bamba, dont le démarrage des travaux est prévu pour la fin mars, sera un lieu de mémoire et de transmission des enseignements de cette figure emblématique de l’islam du XXe siècle. L’annonce a été faite jeudi par la ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Khady Diène Gaye, qui a réaffirmé l’engagement de l’État à accompagner ce projet ambitieux.
Lors d’une cérémonie marquant la signature d’une convention de partenariat entre le comité de pilotage du projet et son ministère, Mme Gaye a souligné l’importance de ce musée dans la préservation du patrimoine spirituel et culturel du Sénégal. « En collectant, en exposant et en valorisant ses œuvres, nous honorons un guide qui a su créer un modèle de mutualité où la spiritualité, le travail acharné, la paix et l’éducation s’entrelacent harmonieusement pour former un tissu social solidaire, résilient et productif », a-t-elle déclaré.
Le coordonnateur du comité de pilotage, Serigne Cherif Mbacké Falilou, a annoncé que toutes les conditions sont réunies pour entamer la construction dès la fin du mois. Il a également révélé que le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, a déjà contribué à hauteur de 125 millions de francs CFA sur un budget global de 3,5 milliards de francs CFA. Il a ainsi invité les fidèles, les autorités, les entreprises et les personnes de bonne volonté à apporter leur soutien financier pour la concrétisation du projet.
Le musée sera composé de deux bâtiments distincts. Le premier sera exclusivement consacré aux effets personnels de Cheikh Ahmadou Bamba, tandis que le second servira d’espace d’exposition dynamique, mettant en avant les objets et souvenirs des fils et petits-fils du guide spirituel, selon l’architecte Malick Mbow, en charge du projet.
Ce musée se veut un lieu d’éveil et de conscientisation, où seront perpétués les enseignements intemporels du fondateur du mouridisme, notamment ceux qui mettent en avant la sacralité du travail et la quête de l’excellence spirituelle. Sa construction marque une étape importante dans la conservation du patrimoine culturel et religieux du Sénégal.
LE PARENA SALUE LA MÉMOIRE DE BA BOUBACAR MOUSSA
Le parti malien retrace le parcours exemplaire de cet homme né en 1948 à Boghé, formé aux côtés de figures comme Djibo Leïti Kâ et Abdoulaye Bathily à l'université de Dakar, et devenu un leader respecté de l'Union des forces de progrès
Le Parti pour la Renaissance Nationale du Mali s'incline avec respect devant la mémoire de Bâ Boubacar Moussa, cette grande figure de la gauche mauritanienne qui s'est éteinte le 12 mars dans une clinique dakaroise. Dans sa déclaration officielle, le Comité Directeur du PARENA retrace le parcours exemplaire de cet homme né en 1948 à Boghé, formé à l'université de Dakar et devenu l'un des piliers de l'Union des forces de progrès en Mauritanie. Le parti malien rappelle l'engagement de BBM dans tous les moments clés de la lutte pour la démocratie en Mauritanie, depuis la révolte des élèves négro-africains de 1966 jusqu'à la refondation du Mouvement national démocratique en 1976.
"Ce vendredi 14 mars, après la prière de Yomal Jumaa à la mosquée Ibn Abass, l'ancien ministre Bâ Boubacar Moussa ( BBM) sera inhumé au cimetière Madvan Saïd de Nouakchott, là où il a souhaité reposer pour l'éternité.
BBM s'est éteint le 12 mars 2025, dans une clinique de Dakar.
Il y avait été évacué quelques jours avant, à cause de l'aggravation de son état de santé.
BBM était un grand Mauritanien, un grand Africain.
Toute la gauche démocratique ouest-africaine et maghrébine connaissait sa silhouette imposante. Il sillonnait nos pays à la faveur de nos congrès et assises et prêchait la parole de l' unité nationale, de la démocratie et du progrès.
Né en 1948 à Boghé dans le Brakna, sur la rive droite du fleuve
Sénégal , BBM était un continuateur des luttes des Kaddihines de Mauritanie, du Mouvement national démocratique (MND) et un intrépide dirigeant du l'Union des forces de progrès UFP) de Mauritanie.
Il est passé par l' université de Dakar, où ses camarades au sein de l'Union des étudiants étaient Djibo Leïti Kâ, Abdoulaye Bathily ou Mamadou Diop Decroix.
En Mauritanie, tout commença, quelques années avant, avec la révolte, en 1966, des élèves négro-africains contre la décision gouvernementale rendant l'Arabe obligatoire dans l'enseignement primaire et secondaire.
Puis il y a eu le "Manifeste des 19" personnalités originaires du Sud dont Bâ Abdoul Aziz, Traoé Souleymane Jiddou, Daffa Bakari et Bal Mohamed El Habib.
Ensuite il y a eu la création du MND en 1968 à Tokomadji dans le Gorgol mauritanien par Ahmed Moustapha Badr Eddine, Aïnina Mohamed, Mohamed Ichidou et le leader l'étudiant Sidi Mohamed Soumaïda (prématurément décédé et enterré en septembre 1970 à Dakar).
Refusant la dissolution du MND au sein du parti-État d'alors , des leaders visionnaires relancèrent le MND en 1976: Ahmed Moustapha Badredine, Daffa Bakari, Mohamed Ould Maouloud et Bâ Boubacar Moussa.
Au collège de Boghé, au lycée de Rosso, à Nouakchott, à Dakar, comme plus tard, dans les capitales africaines, BBM a été de tous ces combats.
Avec sa disparition, la Mauritanie et l'Afrique perdent un grand Africain, un grand leader dont l'humilité était proverbiale.
Dors en paix, Gorko Mawoudo!
Nos sincères condoléances à Bâ Fanma, aux enfants et à toute la famille biologique et politique du leader disparu."
QUAND LA POLITIQUE DES PRIX TUE L'INDUSTRIE LOCALE
En privilégiant les "tabliers" au détriment des véritables créateurs de richesse et d'emplois, le gouvernement Faye prépare paradoxalement un Sénégal plus dépendant que jamais des importations étrangères
Bassirou Diomaye Faye proclame sa volonté de bâtir une économie forte appuyée sur l’industrialisation du pays. Mais son gouvernement et lui ne font rien pour sécuriser les industries existantes, fortement menacées.
Le dernier communiqué du Conseil des ministres de mercredi dernier met en lumière l’intervention du président de la République sur le besoin de «bâtir une économie attractive et robuste orientée vers la valorisation endogène de nos potentialités et ressources naturelles, et fortement créatrice d’emplois décents». Le chef de l’Etat voulait souligner ainsi l’importance qu’il accorde au développement de l’industrie dans ce pays, et la promotion de l’industrialisation, qui devrait bénéficier de nombreuses ressources du pays et du potentiel qu’elles engendrent. Diomaye Faye a ainsi demandé, selon les termes du communiqué, «aux ministres en charge de l’Economie et de l’Industrie, en liaison avec l’Apix, d’évaluer les zones économiques spéciales et les agropoles créés, en termes d’entreprises installées, d’investissements et d’innovations technologiques réalisés, de facilités (administratives, fiscales, foncières…) accordées par l’Etat, d’emplois créés et de contribution à la promotion des exportations et au dynamisme des pôles territoires». En ce moment où le marasme économique semble avoir saisi tous les secteurs du pays, cette déclaration de la plus haute autorité du pays devrait permettre de revigorer les citoyens et de donner un coup de fouet aux entrepreneurs. Malheureusement, les choses se passent comme si les entrepreneurs veulent «avoir le miel sur la langue plutôt que dans les oreilles», si l’on reprend l’expression favorite d’un important chef d’entreprise du Sénégal.
Car au moment où les autorités disent vouloir encourager l’entreprise privée, les industries agroalimentaires sont sous une forte pression des services du ministère du Commerce. M. Serigne Guèye Diop avait d’ailleurs annoncé il n’y a guère, que les prix des denrées comme le riz, le pain, l’huile ou le sucre, allaient bientôt fortement baisser. Cela, sans annoncer des mesures compensatoires aux producteurs et aux distributeurs. Lors des premières annonces de baisse de prix, les consommateurs ont cru être floués, d’où la volonté du gouvernement de se rattraper, quitte à frapper sur les industriels. Comme pour ne pas faire mentir le patron du commerce sénégalais, les entreprises sont mises à contribution, quitte à vendre à perte. Plusieurs commencent à se demander si elles vont pouvoir tenir face aux nouvelles exigences.
Sans doute que les pouvoirs publics semblent considérer que les industriels auraient plus de marge de manœuvre que l’Etat, qui a avoué ne plus en avoir. On se rappelle qu’en juin 2024, pour ne pas être forcé d’accepter une augmentation du prix du pain demandée par les boulangers, le gouvernement avait mis en demeure les meuniers de revoir à la baisse les prix de vente de la farine. Ces minotiers avaient accepté la mort dans l’âme. Cela leur a coûté cher depuis.
Les mêmes pressions ont été exercées sur les producteurs de sucre de la Css, ceux de la Soca et d’Agroline pour la tomate, ainsi que sur les huiliers et autres produits alimentaires. Le problème avec ces baisses imposées, c’est qu’elles ne reposent sur aucune logique économique. La crise économique actuelle date de l’éruption du Covid-19, qui avait perturbé la chaîne logistique mondiale et privé les pays en développement de moyens de transport dont les pays riches avaient besoin pour assurer leur fourniture. La fin du Covid ayant coïncidé avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine, cela n’a pas aidé à améliorer les choses. Le monde s’est très vite rendu compte que la plus grande partie du blé consommé dans le monde venait de la Russie et de l’Ukraine. De même que l’engrais dont les agriculteurs de par le monde, et en Afrique particulièrement, ont besoin pour leurs cultures, provient de ces contrées. Cette situation n’a pas seulement fait baisser les prix des produits alimentaires, elle les a poussés encore plus à la hausse.
Le président Macky Sall, face à cette situation, en plus d’avoir mobilisé plus de 1000 milliards pour son Fonds de résilience économique dans le cadre de la lutte contre le Covid, a aussi fait jouer tous les leviers de la fiscalité pour empêcher une flambée des prix. La nouvelle équipe au pouvoir n’a donc plus la même latitude, et il semble, malheureusement, que notre équipe de fiscalistes soit plus douée pour faire les poches des contribuables que pour aider les entrepreneurs à produire de l’argent dans le pays.
Conséquences : une bonne partie des riziculteurs ont des difficultés pour produire sans s’endetter jusqu’au cou. Le géant du sucre, la Compagnie sucrière sénégalaise, doit déjà faire face à une forte concurrence déloyale du sucre de contrebande, favorisée pour une grande partie par les Dipa délivrées par les pouvoirs publics. Au point que, à cette période de fin de campagne, elle a encore dans ses hangars, plus de 60 000 tonnes de sucre sur les 150 000 de cette année. A se demander où elle conservera la prochaine production. Il lui est en plus demandé de se préparer à une prochaine baisse des prix. Donc, comme d’autres, à ne pas dégager de marges bénéficiaires.
Cette crainte de devoir vendre à perte a déjà poussé la famille Omaïs à céder la majorité de ses parts dans Patisen à des intérêts étrangers. Il est dit que la Sedima, dirigée par la députée Anta Babacar Ngom, est en train de suivre le même processus. Les autorités de ce pays, passées et même actuelles, ont toujours semblé estimer que le développement industriel de ce pays se fera avec les petits négociants de Sandaga et Colobane. Or, à ce jour, on n’a encore vu aucun consortium de commerçants de Sandaga reprendre ou même créer une entreprise industrielle. Par contre, ils en ont fait tomber. Brouillons, ces dits négociants sont acculés par leurs concurrents chinois mieux organisés. En voulant, sous de fallacieux motifs de souverainisme, écarter les vrais industriels créateurs de richesses au profit de «tabliers», l’Etat ne pourra pas garantir aux consommateurs sénégalais des produits à bas coût. Car tout viendra de l’étranger, et à des prix imposés par les producteurs étrangers.
JARAAF YOUSSOU NDOYE CONVOQUE A L'OFNAC
Une affaire de foncier défraie encore la chronique à Ouakam. Le Jaraaf de Ouakam et du Grand Cap Vert, Papa Youssou Ndoye, a été convoqué ce vendredi à l’Office National de Lutte Contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) de Serigne Bassirou Guèye.
Une affaire de foncier défraie encore la chronique à Ouakam. Le Jaraaf de Ouakam et du Grand Cap Vert, Papa Youssou Ndoye, a été convoqué ce vendredi à l’Office National de Lutte Contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) de Serigne Bassirou Guèye.
"Depuis quelques temps, c’est un acharnement dont je suis victime. On me convoque à tout-va. Je n’en peux plus. Je suis malade. Mon seul tort c'est défendre les biens de ma Communauté. Je suis vraiment fatigué de ses allers et retours. Je ne céderai d’un seul iota. Les biens de Ouakam doivent bénéficier d'abord Ouakamois surtout les jeunes. C’est ma conviction. Je la défendrai jusqu'à la mort" a crié le Jaraaf entouré des membres du Collectif des Jeunes de Ouakam.
Selon ces jeunes, c'est le titre foncier 5007-1751 qui est à l'origine de cette convocation. A les en croire, on continue de donner des permis d’occuper. Ce qui n’est pas conforme au droit. Des gens corrompus les aident dans cette forfaiture. Des personnes se réclamant de la Collectivité Lébou font du n’importe quoi pour mettre main basse sur le foncier à Ouakam. Ils sont aidés dans leur sale besogne par de hautes autorités. Cela ne passera pas. C’est un complot savamment ourdi pour dépouiller le Jaraaf alors qu’ils n’ont aucune légitimité. Le Jaraaf détient la légitimité à Ouakam.
En plus de cela, il est le Président du Haut Conseil de la Collectivité Lébou. C'est pourquoi, ces jeunes en rage lancent un appel : "Qu’on cesse d’entretenir l’amalgame. Il a les documents en bonne et due forme. Au nom du Jub-Jubal-Jubanti , on invite les autorités étatiques à voir cette affaire de près afin d'y apporter les correctifs nécessaires".
"Trop, c’est trop. On ne veut un bain de sang car les intérêts supérieurs de Ouakam doivent primer sur tout. Nous allons alors nous dresser en bouclier pour défendre notre chef suprême qu’est le Jaraaf Papa YoussouNdoye" avertissent-ils.
L’UEMOA DÉPLOIE UN PROGRAMME DE VULGARISATION DE SA VISION PROSPECTIVE 2040
La Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a lancé une série d’ateliers nationaux visant à vulgariser la Vision Prospective 2040 de l’organisation ainsi que son Plan Stratégique 2025-2030, baptisé IMPACT 2030.
La Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a lancé une série d’ateliers nationaux visant à vulgariser la Vision Prospective 2040 de l’organisation ainsi que son Plan Stratégique 2025-2030, baptisé IMPACT 2030. Ces rencontres se dérouleront du 17 février au 21 mars 2025 dans les huit États membres de l’UEMOA.
L’atelier de lancement au Sénégal se tiendra le lundi 17 mars 2025 à l’Hôtel Ndiambour à Dakar, marquant ainsi une étape importante dans ce processus de vulgarisation. Cette rencontre réunira des représentants des différents secteurs concernés afin d’assurer une large diffusion des concepts et orientations stratégiques.
L’initiative vise à présenter et à expliquer les grandes orientations des deux documents stratégiques, qui constituent des référentiels fondamentaux pour l’avenir de l’Union. Avec l’appui des Ministères en charge de l’économie et des finances des États membres, ces ateliers permettront de sensibiliser les différents acteurs sur les objectifs et la mise en œuvre de ces plans.
La mise en œuvre d’IMPACT 2030 permettra à la Commission de l’UEMOA, à l’horizon 2030, de devenir « une Institution agile, locomotive de l’approfondissement de l’intégration et de la transformation structurelle des économies de l’UEMOA ».
Quant à la Vision 2040, elle ambitionne de faire de l’UEMOA « un espace économique et monétaire durablement intégré, paisible et prospère, ouvert sur l’Afrique, avec une position stratégique consolidée dans le monde ».
Ces ateliers nationaux constituent ainsi une étape décisive pour la diffusion et l’appropriation de ces visions stratégiques, essentielles à la consolidation et au renforcement de l’intégration économique et monétaire de l’UEMOA.
RENDEZ-VOUS POUR REPENSER L’ACCÈS AU LOGEMENT
Le cinquième Salon international de l’habitat au Sénégal (SENHABITAT 5) se tiendra du 22 au 25 mai 2025 à Dakar et à Diamniadio, sous le thème : « Accès au logement : repenser nos villes ».
Le cinquième Salon international de l’habitat au Sénégal (SENHABITAT 5) se tiendra du 22 au 25 mai 2025 à Dakar et à Diamniadio, sous le thème : « Accès au logement : repenser nos villes ». Cet événement majeur mettra l’accent sur l’accès au logement pour toutes les catégories sociales et réunira les professionnels de l’urbanisme, de l’architecture et de la construction.
Lors du lancement des préparatifs, le secrétaire d’État à l’Urbanisme et au Logement, Momath Talla Ndao, a souligné l’objectif principal de cette édition : permettre à toutes les catégories sociales d’accéder à un logement décent. Selon lui, les programmes actuels ne permettent pas encore un accès équitable au foncier et à l’autoconstruction pour les ménages sénégalais.
Certaines activités du SENHABITAT 5 se dérouleront au Centre international de conférences Abdou-Diouf et au Centre des expositions de Diamniadio, tandis que d’autres auront lieu à la Place de la Nation à Dakar.
Le salon vise à renforcer la concertation entre les différents acteurs du secteur de l’habitat et à enrichir l’offre en matière de logement. Il offrira une plateforme d’échange entre professionnels, décideurs publics et citoyens afin de discuter des stratégies et politiques d’urbanisation.
L’Ordre des architectes du Sénégal est également impliqué dans l’organisation de cet événement. À cette occasion, un symposium des architectes africains se tiendra parallèlement à Dakar, une innovation qui enrichira le dialogue sur l’avenir des villes africaines.
Les défis urbains sont au cœur des préoccupations des organisateurs. Massamba Diop, président de l’Ordre des architectes du Sénégal, a insisté sur la nécessité de redéfinir les villes sénégalaises : « Nos villes, telles qu’elles sont configurées, posent problème. À long terme, elles seront invivables ».
Le gouvernement, conscient de ces enjeux, a reçu une directive du chef de l’État en Conseil des ministres, demandant une refonte du modèle urbain. La rénovation urbaine sera donc un axe clé des discussions, avec l’ambition de repenser l’aménagement des espaces urbains pour une meilleure qualité de vie.
Le symposium des architectes africains, qui se tiendra en parallèle, réunira des experts de divers domaines tels que l’architecture, l’urbanisme, l’ingénierie, l’aménagement paysager et l’environnement. L’objectif est d’échanger des expériences et de proposer des solutions adaptées aux réalités africaines.
Avec SENHABITAT 5, le Sénégal ambitionne ainsi de poser les bases d’une politique urbaine inclusive et durable, en offrant à tous un cadre de vie amélioré et en repensant la ville du futur. Ce salon constitue une opportunité unique pour discuter des innovations et des réformes nécessaires pour un habitat plus accessible et mieux adapté aux besoins des populations.
DES ORGANISATIONS DE DEFENSE DES DROITS HUMAINS S’INSURGENT CONTRE LA DÉCHARGE DE TOBOR
Seydi Gassama d'Amnesty International, Mouhamed Seck de la RADDHO et Alassane Seck de la LSDH exigent la cessation immédiate des déversements et dénoncent l'absence d'étude d'impact environnemental
Des organisations de défense des droits humains dont Amnesty International, la RADDHO et la LSDH s’invitent dans la bataille autour de l’ouverture d’une décharge d’ordures dans le village de Tobor. Dans un communiqué conjoint rendu public hier, jeudi 13 mars, Seydi Gassama, Mouhamed Seck et Alassane Seck, au nom desdites organisations, expriment leur préoccupation sur l’ouverture de cette décharge, située à environ cent (100) mètres des habitations et d’une école élémentaire », et demandent à l’État du Sénégal et aux collectivités territoriales concernées de « cesser immédiatement le déversement des ordures sur ce site situé dans le quartier de Boutoumole à Tobor ».
Des organisations de défense des droits humains dont Amnesty International, la RADDHO et la LSDH, se disent contre l’ouverture d’une décharge d’ordures dans le village de Tobor, situé dans la commune de Niamone, département de Bignona. Dans un communiqué conjoint rendu public hier, jeudi 13 mars, Seydi Gassama, Mouhamed Seck et Alassane Seck, membres des organisations précitées, ont exprimé leur préoccupation face à l’ouverture de cette décharge, située à environ cent (100) mètres des habitations et d’une école élémentaire. Estimant que « l’ouverture de la décharge n’a pas fait l’objet d’une étude d’impact environnemental impliquant la population et permettant d’identifier les conséquences, notamment sur la nappe phréatique, et d’envisager des mesures d’atténuation, comme le prévoit le Code de l’environnement », ils ont indiqué que cette décision « résulterait d’un accord signé entre le maire et les autres parties prenantes ».
Ainsi, faisant remarquer que « la rencontre organisée par le gouverneur à Ziguinchor, le jeudi 6 mars 2025, ne saurait dispenser les parties de l’obligation de mener une étude d’impact environnemental ». Ils ont demandé à l’État du Sénégal et aux collectivités territoriales concernées de « cesser immédiatement le déversement des ordures sur ce site situé dans le quartier de Boutoumole à Tobor ». En outre, ils ont exigé la fin des pratiques nuisibles pour l’environnement et la santé humaine consistant à créer des décharges d’ordures à proximité des agglomérations tout en appelant au développement de projets de recyclage des déchets afin de réduire leur impact environnemental et d’offrir des activités économiques saines aux riverains.
Loin de s’en tenir-là, ils ont rappelé à l’État du Sénégal et aux collectivités territoriales que « le droit à un environnement sain, le droit à la santé et le droit à la vie sont des droits humains garantis par la Constitution ainsi que par les traités régionaux et internationaux relatifs aux droits humains, auxquels l’État du Sénégal est partie prenante, et qu’il a l’obligation de protéger ». Par ailleurs, ils ont appelé les autorités à respecter le droit de réunion pacifique en mettant fin aux arrestations et aux poursuites judiciaires contre les personnes qui manifestent pour demander la fermeture de la décharge.
LA CLEF DES GARÇONS, LE TROUSSEAU DES FILLES
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous comprenons que certaines défendent plus leurs devoirs que leurs droits et que d’autres ne soient pas forcément féministes, mais cela ne doit nullement servir de pantalonnade à une « haine de l’égalité »
Bonne fête filleule nationale pour votre première célébration de la Quinzaine des femmes. Deux semaines de visibilité absolue pour les Sénégalaises, habituellement soumises à un cycle d’attention ponctuel (élections, drames) et de désintérêt général le reste du temps.
Cette période, alliant paillettes et reconnaissance, met en scène leur vie schizophrène et aplatit paradoxalement l’encéphalogramme de leurs préoccupations. En effet, dès que le rideau médiatique tombe, comme au théâtre, les projecteurs s’éteignent. Au clap de fin, les femmes reprennent le chemin de leur quotidien, redeviennent ombres invisibles condamnées à une aphonie publique. Elles constatent que « les garçons ont toujours une clef pour ouvrir toutes les portes de leur vie et les filles d’un trousseau de clefs. » Chaque porte débarrée appelle l’ouverture d’une autre plus blindée.
Être une fille ne va pas de soi et devenir une femme n’est pas si simple non plus, dans une société basée sur la « valence différentielle des sexes », selon les termes de Françoise Héritier, autrement dit la valorisation du masculin sur le féminin.
Éduquées à s’épanouir dans le silence, les filles sont assignées à un destin, au moment où les garçons sont préparés à s’approprier l’espace public, à parler pour exister, voire à brasser de l’air pour se donner de l’importance. Les filles, et plus tard les femmes, biberonnées à la résignation tranquille et à la tétanie, savent que les serrures de leurs portes sont d’une fragilité extrême en raison des maltraitances institutionnelle, sociale, économique et médiatique.
Nous remercions Honorable Marème Mbacké d’avoir ouvert une fenêtre d’attention sur les ravages de « l’autorité parentale exclusivement réservée au père »,(art. 277, Code de la famille). Dans une correspondance adressée au ministre de la Justice, datée du 3 février 2025, elle fait remarquer que « certains hommes utilisent cette autorité comme une arme de guerre contre leur ex-épouse au point de nuire à leurs propres enfants en leur refusant, sans raison, la signature de l’autorisation parentale. Ce qui entraîne des conséquences graves particulièrement pour les enfants vivants avec leur mère à l’étranger ».
En donnant une visibilité médiatique à cette injustice, ce qui est l’essence même du féminisme, elle minore non seulement la souffrance de toutes les Sénégalaises qui subissent les affres d’un code de la famille misogyne et anachronique - surtout les mères monoparentales, abandonnées, veuves et divorcées -, mais participe à délégitimer leur combat pour une question divinement féministe « sans adopter une perspective féministe ». Ce paradoxe embrume les esprits au lieu d’offrir les moyens de travailler conjointement à l’épanouissement et à l’émancipation de TOUTES les femmes.
Celles qui ont défriché un étroit sentier parsemé de conservatisme sociétal caillouteux et rendu possible le rêve de tant filles comme moi.
Celles qui se battent pour une égalité de fait en droit et en responsabilité entre femmes et hommes dans notre société.
Celles et ceux qui restent mobilisé.e.s contre les violences de genre.
Celles qui s’érigent en bouclier contre le masculinisme politique et la déferlante haineuse sur les réseaux sociaux.
Celles qui déconstruisent le discours performatif enfermant les femmes dans l'infantilisation, la vulnérabilité et la fragilité permanentes.
Celles qui décryptent les représentations médiatiques biaisées et sclérosées, qui crayonnent les femmes en éternelles victimes ou les rendent invisibles.
L’énumération pourrait être longue comme le bras…
Un rejet d’une perspective féministe dans les questions liées au genre (féminin et masculin) exclut les femmes, menace leurs acquis sous prétexte d’incompatibilité avec les valeurs sociétales et les empêche de faire valoir leurs droits. Dans ce contexte, comment changer l’imaginaire social pour que des lois édictées, comme celle de l’autorité parentale évoquée supra, par des hommes pour soumettre des femmes, soient réformées ? Et s’étonner dans ces conditions de la montée des contempteurs des femmes ? Quels messages envoyés aux principales cibles des maltraitances sociale, institutionnelle, économique et médiatique que sont les femmes ?
La construction d’une peur viscérale du féminisme dans l’espace public n’est qu’un rapport de force qui s’appuie, d’une part, sur l’appropriation au masculin des sources du savoir par la fabrique d’« ennemies existentielles ». Celle de femmes remettant en cause le roman national inculqué à chaque génération, c’est-à-dire le récit dominant de leur incapacité, voire de leur infériorité. Et d’autre part, sur un « grand effacement » de leur traces en raison d’« un genre de la mémoire » comme le souligne si bien Michèle Perrot. Une « inhumation sociale » des femmes qui ne valorise et ne mémorise que les hommes, alors que le thumus, ce besoin de reconnaissance (Fukuyama, 1992) est fondamental.
Les héritages des héroïnes ordinaires que sont les femmes, avec ou sans théorie féministe, sont à défendre et à préserver à l’image de l’intégrité territoriale. Grâce à elles, l’éducation des filles a progressé, la santé des femmes s’est améliorée, leur sécurité prise en compte avec la criminalisation du viol, les inégalités dans le couple en matière de prise en charge médicale, de fiscalité et de transmission de la nationalité abolies, sans oublier la parité devenue une réalité en politique. La liste est vraiment longue !
Nous comprenons que certaines défendent plus leurs devoirs que leurs droits et que d’autres ne soient pas forcément féministes, mais cela ne doit nullement servir de pantalonnade à une « haine de l’égalité » pour paraphraser Jacques Rancière. En effet, il est désespérant de constater à quel point des fossoyeurs œuvrent pour fragiliser davantage des droits acquis. Leur propension à les remettre en cause demeure trop forte en cette période d’incertitude marquée pour les femmes.
Le régime patriarcal sait « réarmer » ses « enrôlées », partisanes d’une émancipation sous tutelle. Hors de question de sombrer dans le découragement, le mot de ralliement est Résistances. Parce que les encagoulées seront débusquées pour rendre caduque la gangrène antiféministe et éradiquer le continuum de la violence sous toutes ses formes envers les Sénégalaises par l’érection d’un mur des fossoyeurs !
Fatoumata Bernadette Sonko est enseignante-chercheure