Chaque jour vers midi, c'est le même rituel sur un terrain du parc des sports de Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris : un discours, une prière et une quête. Un euro par joueur pour maintenir à flot la Saint-Denis Football Academy, refuge et parfois tremplin pour les joueurs africains désenchantés.
"L’idée, c’est de donner la chance à tous ces jeunes de se réinsérer dans la société française, leur redonner leurs ambitions de footballeur", explique Kampos Bilog, 32 ans, ancien gardien de but camerounais installé en France depuis 2000, fondateur et entraîneur de cette "Academy" en passe de devenir officiellement une association après dix ans d'existence.
"Un jour je rentrais du boulot, un jeune m’a interpellé et m’a dit +J’ai appris que vous avez joué au foot et que vous étiez gardien de but, est-ce que ça vous dérangerait de me donner des cours ?+. J’ai commencé comme ça", explique le coach.
Aujourd’hui ce sont une soixantaine de joueurs, pour la plupart africains, qui se retrouvent tous les jours pour deux heures et demie d’entraînement. Certains apportent de nouveaux ballons, récoltés ici et là, et tous, même ceux qui sont dans une situation financière difficile, mettent de leur poche pour entretenir les chasubles et s’approvisionner en eau.
- Refuge pour footballeur égaré -
Parmi eux, beaucoup d’histoires se ressemblent. Des jeunes Africains se sont fait démarcher par des manageurs leur promettant des essais dans des clubs européens, qui n’ont pas abouti, voire même jamais eu lieu.
C’est le cas de Seydou Cissé, Ivoirien de 23 ans, arrivé en France en 2010 après deux semaines de déshérence en Italie où il a vu ses rêves brisés. Un manageur lui avait proposé des essais et le rendez-vous avait été pris à Bologne avec un contact, qui ne se présentera jamais à lui et aux autres joueurs venus ce jour-là.
"On était livré à nous-mêmes, se souvient Seydou d'une voix douce. On est resté à l’hôtel pendant quatre jours, après on s’est dirigé vers la gare pour voir des Africains. Moi j’ai eu de la chance, j’ai été hébergé par un Sénégalais, il a pris mes billets de train et je suis venu en France", ajoute l'Ivoirien, qui rêve de porter un jour le maillot de la Juventus Turin.
Pour l'instant, il ne côtoie pas les grands noms du championnat italien mais arrive tout de même à vivre de sa passion. Il a décroché plusieurs contrats dans des clubs de divisions inférieures en se faisant remarquer lors de matches amicaux disputés avec la Saint-Denis Academy, où il s'entraîne toujours. "Ça fait quatre ans que j’y suis, c’est comme une base pour moi..."
- La marque des pros -
Comme Kader Keita, passé par Lille et Lyon, et Edel Apoula, ancien gardien du Paris SG, nombre de joueurs professionnels se sont un jour tournés vers le club associatif de Kampos, pour ne pas perdre pied et donner une nouvelle impulsion à leur carrière.
Ce vendredi, c’est Charley Fomen, 25 ans, passé par l’Olympique de Marseille et récemment engagé avec une équipe islandaise, qui est venu "remercier le club" pour son soutien.
"Je me suis retrouvé un bon moment sans club et c’était difficile", se remémore Charley, "je savais que je devais m’entraîner avec Kampos". Pas uniquement du fait de la qualité des séances.
"Pour un joueur qui est au chômage, psychologiquement c’est un gros coup, beaucoup n’ont pas le moral", observe le frère de Charley, Thierry Yangue, également joueur à la Saint-Denis Academy. "Kampos fait un très grand travail psychologique, il nous parle, il nous galvanise..."
Au chômage depuis six mois, Thierry en avait entendu parler alors qu’il évoluait encore en première division polonaise. Et il y est venu avec un but précis : "J’espère pouvoir jouer, peu importe que ce soit dans un club de CFA, je veux juste retrouver la joie de taper dans un ballon."
L'eldorado européen, du rêve à la désillusion pour les footballeurs africains
Sur les terrains bosselés en terre battue d'Abidjan, des dizaines de jeunes rêvent de troquer leurs ballons dégonflés pour rejoindre un club européen. Abusés par des agents peu scrupuleux et livrés à eux-même, leur eldorado inaccessible se transforme souvent en désillusion.
"Quand j'ai vu notre sélection ramener la Coupe d'Afrique des nations en février, je me suis dit +pourquoi pas moi+ ?". Avec son bermuda fleuri et ses deux téléphones portables, Christian Nougbele a déjà la panoplie du stéréotype du footballeur professionnel.
"Jouer la Ligue des champions en Europe" : cette phrase revient sans cesse dans la bouche de ce meneur de jeu longiligne de 23 ans.
Le 6 juin prochain, Christian, qui enchaîne les matches en troisième division ivoirienne, devra pourtant se contenter de regarder la finale de la prestigieuse coupe d'Europe à la télévision.
Derrière lui, Issa Koné, un colosse d'1,90 m soupire. "S'ils n'ont pas percé à 25 ans, ils ne réussiront jamais... Mais il y a trop de marchands de rêves dans le football...", peste cet éducateur qui forme une centaine de jeunes à l'institut Cissé, une école de football nichée au coeur de Yopougon, un quartier pauvre d'Abidjan.
Les marchands de rêve, ce sont ces agents de joueurs, rarement officiels, qui gravitent autour des terrains de football du pays, prêts à abuser de la crédulité des familles.
- 'Persuadés de pouvoir jouer au Barça' -
"Les jeunes sont tous persuadés qu'ils peuvent jouer dès demain au Real Madrid ou au Barça", explique Alfred Obou, un agent agréé par la Fifa qui a envoyé des internationaux comme Cheick Tioté ou Kader Keïta vers l'Europe.
"Alors forcément, il y a des gens qui en profitent et qui les font rêver", regrette-t-il non sans rappeler que des stars comme Didier Drogba ou Yaya Touré ont "commencé dans des clubs de second rang avant d'exploser".
Yao Komenan, un entraîneur de 42 ans, connaît bien le problème. De retour de Tunisie, il a passé sept mois à aider des joueurs africains délaissés par ces intermédiaires peu scrupuleux.
"Des agents leur avaient promis de les faire jouer en Europe via la Tunisie, mais une fois arrivés à l'aéroport, ils s'étaient volatilisés. Les gamins étaient complètement abandonnés, sans ressources", raconte le technicien.
"Ils ne se soucient même pas du niveau du joueur. A Tunis, la plupart des joueurs que j'ai vus n'avaient pas du tout les capacités pour jouer en Europe", se souvient-il.
Inspiré par l'académie de Jean-Marc Guillou qui a fait éclore plusieurs stars du football ivoirien, l'institut Cissé, créé en 2007, prend gratuitement en charge des joueurs amateurs ivoiriens et tente de les protéger des chimères européennes.
Financé par Souleymane Cissé, ex-joueur ivoirien aujourd'hui entraîneur adjoint du club de Monaco, l'école a même réussi à bricoler un terrain aux dimensions règlementaires.
Au bout d'un petit chemin de terre, face à la lagune d'Abidjan, ce grand champ plein de trous entouré de palmiers et d'hévéas sert de stade d'entraînement à l'équipe.
- 'Pas le paradis' -
Depuis la crise politico-militaire qui a frappé le pays en 2010-2011, le gazon "venu d'Europe" s'est raréfié. "La Côte d'Ivoire manque d'infrastructures et les conditions de jeu sont mauvaises. Si vous vous blessez ici, vous ne serez pas bien soigné", regrette M.Koné.
Derrière les succès de sa sélection nationale, le football ivoirien, sans moyens et sans ambition, ne suffit plus aux jeunes joueurs.
Le salaire moyen d'un joueur de première division ne dépasse pas 150.000 francs CFA mensuels (230 euros) et le niveau du championnat reste faible. Les clubs ivoiriens n'ont plus remporté de trophée continental depuis 1999.
Sidick Camara, a eu sa chance de l'autre côté de la Méditerranée, grâce aux partenariats de l'institut Cissé. Ce milieu de terrain de 20 ans a passé cinq mois en stage dans le club de Coimbra, en première division portugaise.
"Je me suis rendu compte que ce n'était pas facile du tout", se souvient le joueur qui évolue maintenant en championnat amateur ivoirien. "Il faisait froid, la nourriture était différente, la langue aussi était une barrière. Nous étions quatre Africains à l'essai. Aucun n'a été retenu", regrette-t-il, dépité.
Ce premier échec n'a pourtant pas découragé Sidick qui s'accroche encore à l'idée d'une carrière dorée sur le Vieux Continent.
"L'Europe, ce n'est pas forcément le paradis. Mais le paradis, ça se trouve où ?", s'interroge-t-il.
A côté de lui, l'entraîneur Yao Komenan hoche la tête, fataliste. "Revenir en Afrique, pour eux, c'est revenir en enfer".
ENTRETIEN - OUSMANE NDOYE EN MEDIATEUR : «Il y a des malentendus entre Dame et Aliou Cissé»
Ayant raté de peu le titre de champion de Roumanie en tant que promu avec Targu Mures, Ousmane Ndoye vit une deuxième jeunesse. Agé de 37 ans, le grand frère de Dame Ndoye compte réussir un autre coup avec son équipe en Europa League, la saison prochaine. Joint par téléphone, il est revenu sur sa saison qui a pris fin cette semaine, sans oublier l’actualité de l’équipe nationale
EXTRA-TIME : J’ai frôlé la mort
J’aime bien prendre le «car rapide» pour rentrer chez moi, le soir. A une heure tardive de la soirée, vers minuit, il y a de fortes chances d’être assis à côté d’un ivrogne, de prostituées usées qui finissent leur boulot plus tôt.
KARIM SEGA DIOUF - ANCIEN SELECTIONNEUR OLYMPIQUE : «La liste publiée par Aliou Cissé est 99 % indiquée»
Entraineur chevronné, Karim Sega Diouf est une voix autorisée dans le football sénégalais. Ayant été le «patron» d’Aliou Cissé sur le banc de l’équipe nationale olympique lors des Jo de Londres 2012, sa voix ne monte pas en contradiction avec son cadet de technicien. Pour lui, «Aliou Cissé est un jeune espoir en matière de coaching. Notre collaboration a été positive. On est d’époques et d’âges différents, mais on s’entendait comme des larrons. On continue encore à s’entendre, à se parler, à échanger», souligne l’actuel coach de la Douane.
SA THIES-LAC ROSE : Deux guerriers pour un ticket
Ce dimanche, les amateurs de lutte vont se régaler, car deux lutteurs friands du spectacle vont se croiser. Sa Thiès et Lac Rose, deux habitués de combats riches en actions techniques, auront la lourde tâche de transformer le stade Demba Diop en chaudron. Une belle affiche montée par Pape Abdou Fall et la Paf Production. Un combat de bon aloi qui met aux prises deux lutteurs au courage légendaire. De quoi l’estampiller «Choc des guerriers».
MONDIAL DES U-20 : La bande à Koto fait le grand saut
Le coup d’envoi de la Coupe du monde U20 sera donné aujourd’hui. Le Sénégal, qui entre en lice demain dimanche contre le Portugal, sera sans doute le Petit Poucet de cette compétition. Mais n’empêche, au niveau du staff technique, on accorde les gammes, on effectue les derniers réglages pour surprendre les Portugais. Et voulant certainement éviter les erreurs commises par les défenseurs lors du dernier Chan U20, Joseph Koto et son staff ont revisité hier l’organisation défensive
Malick Niang introuvable
Les amateurs de lutte se demandent où peut bien se cacher Malick Niang. L’homme aux poings d’acier se fait de plus e n plus rare dans l’arène depuis sa défaite devant Ama Baldé, le 1er juin 2014 au stade Demba Diop. Vivement le retour de l’ex-poulain de Yékini.
Auguste organise un gala de lutte simple…
Les 13 et 14 juin prochain à Warang, le lutteur Auguste, chef de file de l’écurie Thiamassas Nianing, organise un grand gala de lutte simple doté des drapeaux des maires de Malikunda et de Saly Portudal. Une grosse mise de 600.000 FCFA est en jeu et toutes les catégories de poids sont attendues pour y participer.
… Avec Eumeu Sène comme invité d’honneur
Pour ce grand gala de lutte simple qui risque de battre tous les records d’affluence, beaucoup de grosses pointures de la contrée y seront pour nouer le morceau de tissu. Pour que la fête soit belle et connaisse une réussite totale, Auguste informe que son invité d’honneur n’est autre qu’Eumeu Sène.
Matar Bâ, un féru de lutte
En bon Sérère, Matar Bâ, ministre des Sports, ne pouvait pas rater la finale du Drapeau du chef de l’État à Fatick. Annoncé à Léopold Sédar Senghor pour l e Me eting d’athlétisme de Dakar, le patron des sports sénégalais s’était fait représenter par Mame Mbaye Niang, ministre de la Jeunesse.
Siteu sans son staff
Lors de sa rencontre avec la presse, jeudi au terrain Beun Beun, Siteu était seul avec ses coéquipiers. Le staff technique était absent. Max Mbargane et Alioune Diop ne se sont pas signalés lors de cette manifestation. Il y avait quand même Ness et Feugueleu qui l’ont accompagné pour faire le show.
Tidiane Faye arrive à la fin
C’est au moment où Siteu se préparait à gratifier ses nombreux supporters d’une séance de tousse que sont arrivés Tidiane Faye et Tigre de Lansar. Interrogé sur leur retard, le Professeur de Lansar renseigne qu’il était à leur lieu d’entraînement pour soutenir les autres lutteurs qui doivent aller à l’assaut de l’arène. Bonne continuation !
Le jeu dangereux des fans
Venus soutenir leur lutteur, les supporters de Siteu se sont prêtés à des jeux très dangereux. Soit c’est avec un scooter, soit c’est un cheval que l’on monte ou des charrettes, faisant le tour de la piste réservée à l’entraînement du phénomène de Lansar. Des jeux qui ont installé un climat d’insécurité totale. Il était difficile pour les journalistes de trouver un abri malgré l’effort fourni par certains membres de l’organisation qui se souciaient de notre sécurité.
Doudou Seck initie les lutteurs
Le grand chanteur initie les lutteurs aux chants. En pleine prestation, il tend le micro aux lutteurs pour faire les choeurs. À notre grande surprise, ces derniers ont assuré en respectant le tempo. Ce qui veut dire qu’ils ne sont pas seulement bien en lutte. Ils savent également jouer avec les notes de musique.
Un talent de plus qu’ils ont montré.
Face-à-face Boy Baol / Trompeur, ce samedi
Le combat entre Trompeur (Thiaroye Mbollo) et Boy Baol (Olympique de Ngor) est prévu le 7 juin 2015 au stadium Iba Mar Mar Diop. Le promoteur du combat, Fallou Ndiaye, organise cet après-midi dans un restaurant de la place le face-à-face des deux adversaires.
Etats-Unis: Blatter attendu au tournant, à peine réélu à la tête de la Fifa
A l'annonce de la réélection de Joseph Blatter à la tête d'une Fédération internationale de football en pleine tourmente, les poids-lourds de l'économie américaine qui sponsorisent la Fifa, ainsi qu'un sénateur, lui ont demandé de prendre des mesures concrètes contre la corruption.
Venue des Etats-Unis lorsque le ministère de la Justice a inculpé pour corruption neuf élus, actuels ou passés, de la Fifa, la tempête qui se déchaîne sur la Fifa depuis mercredi n'est pas prête de se calmer.
Les principaux sponsors de l'instance qui régit le football mondial ont promis d'y veiller.
Coca-Cola a été le premier à réagir, quelques minutes seulement après l'officialisation de la victoire de M. Blatter.
"Nous appelons la Fifa à prendre des mesures concrètes, de façon rapide et transparente, pour répondre à tous les problèmes qui ont été soulevés", a indiqué le géant des boissons gazeuses.
"La Fifa doit maintenant profiter de l'occasion pour commencer à regagner la confiance qu'elle a perdue", a ajouté Coca-Cola, qui verse une trentaine de millions de dollars à la Fifa chaque année.
McDonald's a publié à son tour un communiqué reprenant quasiment mot pour mot celui de Coca-Cola.
- Publication du rapport Garcia -
"Nous attendons maintenant de la Fifa qu'elle agisse rapidement, de façon décidée et transparente pour restaurer sa réputation, pour le bien du football et de ses fans à travers le monde", a espéré le géant de la restauration rapide.
"Le monde attend des actions concrètes et nous aussi", a prévenu McDonald's.
Mêmes attentes du côté de la bière Budweiser, qui appartient au groupe belgo-brésilien AB Inbev (Anheuser-Busch).
"Nous attendons de la prochaine mandature à la tête de la Fifa qu'elle résolve les problèmes internes, mette en place un changement positif et adopte une éthique stricte de transparence", a indiqué Budweiser.
"A travers notre partenariat, nous avons vu de nombreuses fois la capacité qu'a le football de rapprocher les gens et c'est cela que doit représenter la Fifa pour les amateurs de football à travers le monde", a-t-il ajouté.
Le sénateur Charles Schumer est allé encore plus loin en rendant public le courrier qu'il allait adresser à Joseph Blatter pour lui demander la publication intégrale du rapport explosif de Michael Garcia sur l'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar.
"La première décision de Sepp Blatter dans son nouveau mandat doit être la publication de ce rapport que les gens attendent depuis si longtemps", a expliqué M. Schumer.
- "Spectre de la corruption"-
"Avec tout ce qu'on sait maintenant sur les faits de corruption, de collusion et de favoritisme au sein de la Fifa, il est vraiment temps que ce rapport soit publié. Si le président Blatter ne le rend pas public, il mérite un carton rouge", a souligné le sénateur démocrate de New-York.
M. Garcia, ancien procureur de New York, avait été chargé en 2012 de faire toute la lumière sur les décisions controversées d'attribuer la plus importante épreuve sportive au monde, après les jeux Olympiques, à la Russie et au Qatar.
En novembre 2014, Hans-Joachim Eckert, président de la chambre de jugement de la commission d'éthique, relève dans le rapport Garcia "des comportements douteux" mais pas de quoi remettre en cause le processus d'attribution.
M. Garcia dénonce alors une présentation "erronée et incomplète" de son enquête et demande une publication intégrale, avant de démissionner le 17 décembre dernier. Deux jours plus tard, M. Blatter accepte une publication du rapport Garcia à l'avenir, mais "sous une forme appropriée".
Selon le sénateur Schumer, "l'opinion a le droit de voir le rapport Garcia pour comprendre ce qui se passe dans les coulisses de la Fifa. Tant que cela ne sera pas fait (...), le spectre de la corruption planera sur la Fifa".
Malgré l'énorme pression née de ce scandale de corruption présumée, M. Blatter a été réélu vendredi à la tête de la Fifa pour un cinquième mandat de quatre ans.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, ALYMANA BATHILY
UN SCANDALE POUR SAUVER… ISRAËL ?
Ne disposant pas au congrès de la FIFA d’un droit de véto, les USA auraient usé de leur pouvoir de «gendarme du monde» pour créer une situation empêchant le vote d’une résolution contre l’État hébreu
Alymana Bathily, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 29/05/2015
C’est un fait : un projet de résolution de la Fédération palestinienne de football (PFA) demandant la suspension d’Israël devait être présentée au vote du congrès de la FIFA de Zurich ce vendredi 29 mai. La fédération palestinienne entendait ainsi faire condamner le «comportement raciste d'Israël à l'encontre des Arabes» et la création de «cinq clubs dans des colonies implantées sur les terres occupées depuis 1967, clubs qui participent aux championnats nationaux israéliens en violation du droit international».
Toutes choses qui sont évidemment en violation flagrante des principes fondamentaux de la FIFA qui bannissent le racisme, la ségrégation et la violence.
Le dossier de la Fédération palestinienne de football est donc solide. D’autant plus qu’il a été précédé, depuis 2013, de plusieurs plaintes auprès de l’instance internationale.
Celles-ci ont fait état tour à tour de restrictions imposées régulièrement à la construction d’infrastructures sportives, à l’attaque du siège de la PFA par l’armée israélienne et même aux agressions et meurtres de joueurs au cours de la dernière guerre contre Gaza.
L’agression de Jobar Halabiyeh, un joueur de l’équipe Abu Das, qui a reçu 11 balles dans ses jambes en janvier 2014 a été documentée.
Le dossier de la PFA demandant la suspension d’Israël de la FIFA est donc basé sur des violations systématiques des principes de l’organisation fédératrice du football mondial.
Mais, indique Jibreel Rajoub, président de la PFA, «il ne s’agit pas de suspendre Israël, mais plutôt de faire prévaloir (leurs) droits. Ce n’est que justice».
Le quorum des trois quarts des votes des membres du congrès requis pour l’adoption de la résolution, pouvait être atteint.
En effet, les résolutions régulièrement présentées par la Palestine devant les différentes instances de l’ONU sont toujours plébiscitées.
Les USA doivent user de la leur «droit de véto» pour empêcher leur adoption.
La demande d’adhésion de la Palestine à l’UNESCO, présentée en novembre dernier, requérant un vote des deux tiers, a obtenu 107 voix contre seulement 14 (52 abstentions).
Dés lors, on peut se demander si ce n’est pas cela qui a motivé les USA à intervenir de la manière spectaculaire et musclée que l’on sait contre des dirigeants de la FIFA.
La suspension d’Israël constituerait en effet, après l’admission à l’UNESCO, une autre victoire retentissante de la Palestine et un encouragement pour la campagne internationale de boycott des produits israéliens et des entreprises traitant avec l’Etat sioniste, lancée depuis 2012.
En outre, cette suspension survenant pratiquement au 60eme anniversaire de la «Nakhda», «la catastrophe» qu’a constitué la proclamation de la souveraineté d’Israël sur la Palestine et l’annexion du territoire par l’Etat sioniste le 15 mai 1948, porterait un message symbolique très fort.
Politiquement, l’image d’Israël mis au ban d’une instance sportive mondiale renverrait à celle de l’Afrique du Sud interdite des Jeux Olympiques de Tokyo en 1964.
Le président de la FIFA semble d’ailleurs avoir très tôt mesuré toute la gravité de la situation et pris le parti du statu quo en usant de diplomatie pour empêcher la présentation de la résolution palestinienne.
Utilisant la tribune de la 37eme Assemblée générale ordinaire de la Confédération Africaine de Football (CAF) au Caire en avril, il plaidait déjà pour le retrait de la résolution palestinienne : «Une telle situation (l’adoption de la résolution) ne devrait pas arriver au congrès de la FIFA, parce que la suspension d'une fédération, quelle que soit la raison, est toujours nuisible à l'organisation dans son ensemble».
Et de se rendre en Israël demander au Premier ministre Benjamin Nétanyahou de faire des «concessions» pour «trouver une solution».
Mais avec son intransigeance habituelle, M. Nétanyahou se refusa à toute concession, s’engageant vaguement à «l'organisation dans le futur proche, demain, après-demain, dans plusieurs mois, dans un an, d'un match pour la paix entre les deux équipes…».
Aussi Mahmoud Abbas ne pouvait faire moins que de maintenir la présentation de la proposition de résolution devant le congrès de la FIFA.
On peut penser que dés lors, les USA ont cru devoir s’impliquer pour sauver la mise du «porte avion de l’Amérique au Moyen Orient».
Mais ne disposant pas au congrès de la FIFA d’un droit de véto, comme au Conseil de sécurité des Nations-Unies (utilisé 42 fois pour bloquer des résolutions contre Israël sur 83 fois qu’il a été mis en œuvre), les USA auraient tout simplement usé de leur pouvoir de «gendarme du monde libre» pour créer une situation empêchant le vote ou en bouleversant les termes.
D’où l’arrestation spectaculaire, médiatisée à l’échelle planétaire, des six hauts dirigeants de l’organisation mondiale du football à Zurich, à la veille du congrès de la Fifa.
Les pratiques de corruption, de prise de pots de vins et rétro commissions autour de droits de diffusion télévisuels et d’attribution de droits d’organisation d’événements footballistiques dont le ministère de la Justice américain accuse ces barons de la FIFA, sont pourtant connus de longue date, même des opinions publiques.
On sait par exemple comme le rappelle le journal Le Monde après le New York Daily News que le FBI dispose depuis au moins un an d’enregistrements clandestins de conversations entre les 44 membres dirigeants de la FIFA, conversations édifiantes sur ces pratiques.
Madame Loretta Lynch, en sa qualité de procureure de l’Etat de New York, avant sa nomination comme ministre de la Justice, avait déjà mené une enquête sur la FIFA et disposait d’informations documentées sur ses pratiques.
M. Michael Garcia ancien procureur fédéral américain a livré en 2014 un rapport d’enquête sur les conditions d’attribution des Coupes du monde 2018 à la Russie et de 2020 au Qatar. La FIFA n’a toujours pas publié intégralement le document, mais on ne peut pas douter que les autorités américaines en ont reçu copie.
M. Pape Diouf, ancien président de l’Olympique de Marseille, indiquait récemment à la BBC qu’il était «étonné» que l’on découvre seulement maintenant les pratiques en cours à la FIFA autour des milliards de dollars de revenus générés chaque année par le football.
Il est effectivement connu dans les milieux du football et de la presse qui couvre le football que la fédération internationale a toujours été gérée, depuis au moins l’ère Havelange, précédant celle de Sepp Blatter, de manière opaque pour couvrir toutes sortes de pratiques frauduleuses.
Alors pourquoi ne scandale n’éclate-t-il que maintenant ?
Le Jerusalem Post, dans sa livraison du 27 mai, indique que les «accusations… n’auraient pas pu tomber à un meilleur moment» pour Israël. Et d’ajouter : «Jusqu’à ce mercredi, toute la couverture sur le congrès de la FIFA concernait le vote pour la suspension d’Israël… Si on pouvait se demander alors si les trois quart des votes pouvaient être atteints, cela est maintenant beaucoup moins évident.»
Le journaliste israélien d’ajouter encore ceci : «Israël peut se rassurer : il y a un précédent historique. En janvier 1998, Netanyahou devait rencontrer le Président Clinton à la Maison Blanche pour une réunion sur le processus de paix qui devait être particulièrement tendue. Mais le scandale Monica Lewinsky éclata le même jour, créant un autre sujet de préoccupation pour Clinton.»
Et de conclure sarcastiquement : «Aujourd’hui que le monde du football est préoccupé et que l’attention du monde entier est tourné ailleurs, on pourrait dire que pour la FIFA et Israël, c’est un autre effet Monica…».
Au moment de boucler cet article, nous apprenons du Jerusalem Post que «Rajoub (Jibreel, président de la Fédération palestinienne de football) déclare qu’il a décidé de retirer la résolution de suspension (d’Israël de la FIFA) à la suite des nombreuses demandes dans ce sens qu’il a reçues de différents délégués et qu’il demande plutôt la mise en place d’un comité de suivi de la question».
Réélection de Blatter: "Le football a perdu", regrette Figo
"Le football a perdu" après la réélection de Joseph Blatter à la tête de la Fifa, a réagi l'ancien Ballon d'Or Luis Figo, qui avait un temps été lui-même candidat mais s'était retiré avant le congrès électif.
"Aujourd'hui, la Fifa a perdu, mais par dessus tout, le football a perdu, ainsi que tous ceux qui tiennent sincèrement à lui", a twitté le Portugais après l'élection de Blatter, au beau milieu d'un scandale judiciaire planétaire portant sur des soupçons de corruption à la Fifa.
"Soit M. Blatter était au courant des actes de corruption, soit, s'il ne l'était pas comme il le prétend, cela signifie qu'il n'a pas les compétences pour diriger la Fifa", a poursuivi Figo dans un message posté sur sa page Facebook.
Il est "impossible que quelqu'un dirige la Fifa au mépris des règles les plus élémentaires de transparence, de légalité et de démocratie", a-t-il poursuivi, estimant que la réélection de Blatter "montre à quel point cette instance est malade".
"Lui et ces personnes (mises en cause dans les enquêtes, ndlr), qu'il a promues au fil des années, ont transformé la Fifa en une organisation décadente. Si M. Blatter était un tant soit peu préoccupé par le football, il aurait renoncé à cette réélection. S'il a un minimum de décence, il doit démissionner dans les jours qui viennent", a conclu le Portugais.
Figo, qui s'était dans un premier temps porté candidat à la présidence, s'était retiré le 21 mai, huit jours avant le vote, estimant que le scrutin était un "plébiscite qui a pour objectif de remettre le pouvoir absolu à un homme".
Malgré l'énorme pression née du scandale planétaire de corruption qui secoue la Fifa depuis mercredi, Joseph Blatter a été réélu à sa tête vendredi, comme attendu, pour un cinquième mandat.
A l'issue du premier tour, le Suisse a raté de peu la majorité qualifiée des deux tiers, avec 133 voix contre 73 au Prince Ali, son unique adversaire, sur les 209 fédérations membres de la Fifa. Le Jordanien est alors monté à la tribune pour annoncer son retrait, entraînant de fait la réélection de Blatter.
Image, Mondial-2022, sponsors: les chantiers de Blatter
Réélu pour un 5e mandat à la tête de la Fifa au beau milieu d'une tempête judiciaire, Joseph Blatter sait déjà à quels chantiers il devra s'attaquer ces quatre prochaines années, entre image à rénover, conditions des travailleurs au Qatar ou sponsors à reconquérir.
. Corruption: image à reconstruire
Le scandale des soupçons de corruption a été planétaire cette semaine et c'est là où, paradoxalement, la Fifa aura le plus et le moins de travail.
Le plus de travail, car il y a une image dévastée à rebâtir. Le moins, car, pour faire le ménage, ce sont les justices américaine et suisse qui ont pris les choses en main dans deux volets distincts. Les États-Unis ont frappé fort en diligentant une descente dans un hôtel de luxe de la Fifa à Zurich mercredi, arrêtant sept personnes et procédant à 14 inculpations dans une enquête pour des faits de corruption depuis les années 1990.
La Fifa a déjà rebondi en suspendant provisoirement onze personnes de toutes relations liées au football, dont Jeffrey Webb, un de ses vice-présidents, interpellé au petit matin mercredi.
Le parquet suisse a lui saisi des documents électroniques au siège de la Fifa à Zurich, dans le cadre d'une procédure pénale contre X pour soupçon "de blanchiment d'argent et gestion déloyale" entourant les attributions des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar. C'est la Fifa qui est à l'origine de cette dernière procédure: elle avait porté plainte le 18 novembre.
. Mondial-2022: travailleurs et calendrier
La condition des travailleurs sur les chantiers au Qatar suscite toujours autant de remous. Amnesty International accuse ainsi l'Émirat d'avoir failli à sa promesse, faite en 2014, d'introduire des réformes dans des domaines cruciaux comme le système de parrainage dit "Kafala", qui met l'employé à la merci de son employeur. La Fifa assure qu'elle continuera "d'exhorter les autorités qataries à abolir la Kafala". C'est un défi.
Puisque les températures en été peuvent atteindre jusqu'à 50°, le calendrier international sera bouleversé, et, c'est une révolution, le Mondial deviendra en 2022 un sport d'hiver au lieu de la traditionnelle compétition estivale de juin et juillet.
Si la date de la finale du Mondial-2022 est désormais connue, le dimanche 18 décembre, jour de la fête nationale dans cet Émirat du Golfe, reste à en définir la durée exacte. Ce sera en principe 28 jours avec un coup d'envoi théorique le 21 novembre, mais cela dépendra du nombre de stades utilisés -- huit pour le moment. Un groupe de travail va étudier un remodelage du calendrier international. A l'automne 2015, un calendrier plus précis devrait être ébauché.
Michel Platini avait milité dès le départ pour un Mondial-2022 en hiver et l'UEFA voit donc ces dates d'un bon oeil. Pas l'Association des ligues européennes (EPFL), présidée par un autre Français, Frédéric Thiriez, qui se dit prête à attaquer la Fifa en justice en raison des "dommages" sportifs et financiers générés, selon elle, par la décision de jouer en hiver.
. Sponsors: cœurs à réconquérir
Le scandale planétaire qui a éclaboussé la Fifa a refroidi nombre de sponsors. Dernier en date, le constructeur automobile sud-coréen Hyundai, s'est déclaré vendredi "extrêmement préoccupé".
Les cartes de crédit Visa sont allées jusqu'à menacer de se désengager. Faute de changements, "nous avons informé (la Fifa) que nous réévaluerions notre parrainage", a fait valoir Visa dans un communiqué, évoquant ses "profondes déception et inquiétude".
D'autres, et non des moindres, dont Nike, Adidas et Coca-Cola, associées au sponsoring de la Coupe du monde de football, ont aussi exhorté la Fifa à faire le ménage en son sein. A trois ans de la prochaine Coupe du monde en Russie, le chantier est de taille.
Depuis 1998, l'élection présidentielle à la Fifa est souvent agitée, et le cru 2015 a fait très fort avec un scandale planétaire de corruption, mais, comme d'habitude, Joseph Blatter, l'a emporté, pour un mandat de quatre ans, à 79 printemps.
1998 - Blatter N.1, aidé par Platini
Certaines archives télé font sourire aujourd'hui: Blatter, entré à la Fifa en 1975 et devenu secrétaire général (N.2) en 1981, vante sa jeunesse (62 ans à l'époque) face à son adversaire suédois Lennart Johansson, alors président de l'UEFA et âgé de 68 ans.
Le Suisse devient le 8e président de la Fifa lors d'un scrutin à Paris le 8 juin 1998. Il a été épaulé par un grand nom du foot, Michel Platini. Qui, cette semaine, a demandé à son ancien allié "Sepp" de démissionner...
Très ému au moment du sacre, Blatter, après avoir trébuché, enlace alors sa fille Corinne, sa principale collaboratrice pendant sa campagne. Blatter succède au Brésilien Joao Havelange (82 ans), qui ne se représentait pas, après 24 ans de présidence.
2002 - En plein "Blattergate"
Accusé d'indélicatesses financières et de comportement dictatorial, le "Blattergate", le président en exercice, 66 ans, se joue des critiques en se faisant triomphalement réélire le 29 mai à Séoul face à son concurrent, le Camerounais Issa Hayatou, 55 ans, président de la Confédération africaine (CAF).
Dès sa victoire proclamée, Blatter lance un vibrant appel à restaurer l'unité de la "famille du football" après une campagne électorale qu'un de ses partisans avait qualifié de "sale guerre".
2007 - Seul au monde
Cette fois, le 31 mai 2007 à Zurich (la périodicité électorale a changé pour ne pas coïncider avec un Mondial), personne n'a osé contester son pouvoir. C'est par un véritable plébiscite, sans vote et par acclamation, que Blatter est reconduit à son poste. La page des tourments de 2002 semble alors tournée et Blatter, 71 ans, peut désormais s'atteler à ce qui sera le point culminant de son troisième mandat, le Mondial-2010 en Afrique du Sud, le premier sur le continent africain.
2011 - Tempête
La petite phrase est restée dans les mémoires. "La crise? Quelle crise?" lance par bravade Blatter devant la presse, deux jours avant l'élection du 1er juin 2011 à Zurich.
L'instance du football mondial est pourtant au coeur d'une tempête depuis une semaine, cernée par les accusations de corruption et minée par des enquêtes internes.
Les soupçons de pots de vin autour de l'attribution du Mondial-2022 au Qatar connaissent un pic. Et le président de la Confédération asiatique, Mohammed Bin Hammam, seul adversaire de Blatter, a été contraint de se retirer quelques jours avant l'élection, suspendu pour des achats de voix dans sa campagne. Le Qatari de 62 ans sera quelques temps après radié à vie du monde du foot.
La veille de l'élection, Blatter use d'une métaphore dont il ne se sépare plus, celle du "capitaine qui ne quitte pas le navire dans les eaux agitées". Et, spectacle hallucinant, Grace Jones, en guêpière et masque de carnaval vénitien, ouvre ensuite la cérémonie d'ouverture nocturne du congrès en chantant "La vie en rose".
Seul candidat, Blatter demande toutefois un vote un lendemain et récolte 186 voix sur 203 suffrages exprimés. A 75 ans il promet alors que c'est son dernier mandat...
2015 - Tsunami
Si la Fifa croyait avoir vécu le pire en 2011, elle se trompait. L'instance se retrouve en plein film policier quand sept responsables sont arrêtés au petit matin dans un hôtel luxueux de Zurich à deux jours du scrutin. L'action est orchestrée par la justice américaine, enquêtant sur des faits de corruption depuis 1990. Et les locaux de la Fifa sont même perquisitionnés le même jour dans le cadre d'une procédure pénale suisse distincte pour soupçon "de blanchiment d'argent et gestion déloyale" entourant les attributions des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar.
La déflagration a été planétaire. "Sepp", critiqué en Europe, mais populaire ailleurs dans le monde, usé des éléments de langage habituels -"il faut que le bateau ne tangue plus et avance tranquillement"; "la Fifa a besoin d'un leader fort, expérimenté". Le Prince Ali s'est retiré avant le second tour (73 voix contre 133 pour le Suisse) et Blatter est donc président jusqu'à 2019. Il aura 83 ans quand il donnera "une Fifa plus forte" à son successeur, selon sa promesse.