Joseph Blatter, président de la Fifa depuis 1998, a été réélu à 79 ans pour un 5e mandat de quatre ans après le retrait de son unique adversaire, le Prince Ali, avant le second tour, vendredi à Zurich.
Cette élection se tenait alors que la Fifa est frappée par un scandale de corruption planétaire. Au premier tour, Blatter avait obtenu 133 voix (140 étant nécessaires pour être élu) et le Prince Ali, 73.
Le prince Ali avait donc réussi à pousser Joseph Blatter au deuxième tour, avant de se retirer.
Immédiatement après l'élection, Blatter a promis de "donner une Fifa plus forte à (son) successeur".
Au premier tour, la majorité des deux tiers était nécessaire. Pour le second tour et les éventuels tours suivants, la majorité simple, c'est-à-dire plus de 50% des suffrages valablement exprimés, aurait suffi.
Le président est élu par le congrès de la Fifa (209 votants), pour une période de quatre ans. L'élection est organisée à bulletin secret.
Lors du précédent scrutin, en 2011, Joseph Blatter avait été élu avec près de 90% des suffrages (186 voix sur 203 suffrages exprimés). Il était alors le seul candidat en lice après le forfait du président de la Confédération asiatique, Mohammed Bin Hammam, contraint de se retirer quelques jours avant l'élection et suspendu à vie pour des achats de voix dans sa campagne.
LES LIGNES DE TIDIANE KASSÉ
LE BAL DES POURRIS
Sepp Blatter, élu à la présidence de la Fifa, gagnerait ensuite à démissionner. Continuer à gérer une maison dont les piliers s"effondrent et où les portes s"ouvrent sur des catacombes est un désastre
On est tenté de retourner au Far West, de trouver un tonneau de goudron, d'y plonger les "neuf salopards", de les arroser de plumes, pour ensuite les promener dans les rues en plein midi. On est d'autant plus guilleret à ce faire qu'il n'y a aucun Africain dans les lascars que la police suisse a cueillis à l'heure du laitier, mercredi, à Zurich. Ce n'est pas une absolution ; cela rappelle simplement que les corrompus sont partout et on peut prendre plaisir à parler des autres.
Les neuf corrompus viennent tous des Amériques. Leurs positions actuelles dans les instances de la Fifa, de même que leurs antécédents à la tête des fédérations et confédérations d'Amérique centrale, d'Amérique latine et de la Concacaf, les placent auprès de "dieu-le-père". Sepp Blatter lui-même.
C'est comme la mafia. Quand les capos tombent, on pense au parrain. Tous les yeux sont donc tournés vers Blatter. Mais depuis tant d'années que les scandales agitent la Fifa, que les filières de corruption montent vers les sommets de la pyramide, c'est pour se perdre dans le halo de l'impossible coupable.
On s'est toujours demandé ce qui protège Sepp Blatter. On ne se le demande plus. Parler de son intégrité motive juste des sourires pleins de sous-entendus. Le bonhomme doit être fort. Dans une forêt de petits brigands, sorte de pieds nickelés à la combine facile, son imperméabilité détonne. Aujourd'hui, il est un peu plus seul. Une partie de son avant-garde dans la mélasse judiciaire, le roi est un peu plus nu. Nul ne sait s'il est corrompu. Les accusations et les (mé)disances ont plu, il a toujours eu le bon mot pour faire la bonne parade. La justice ne lui a encore rien reproché, on ne fera pas le justicier du diable.
Cette affaire, on a une idée sur la manière dont elle va se terminer. Blatter va disposer de son cinquième mandat avec le Congrès de la Fifa qui se tient ce vendredi. Le prince Ali de Jordanie ne devrait pas peser lourd et Joseph montera sur le trône. On dira que le scandale est tombé trop tard pour devenir le poison de sa vie. Et puis, des candidats sérieux, il n'y en a simplement pas.
Hayatou et l'Afrique (54 voix) ont rejoint le poulailler après avoir fait monter la poussière. Platini se réfugie derrière l'opulence de l'Uefa (53 voix) en attendant son heure. Et puis, Blatter tient son monde là où il faut. Peut-être même qu'il n'a pas besoin de corrompre ou de recevoir des bons de caisse en retour. L'homme est à la tête d'un système à milliards de francs qu'il lui revient simplement de faire tourner. D'en faire profiter la petite famille. Les per diem et autres frais de mission lui assurent l'obséquiosité des petites fédérations.
Il est toujours possible pour un homme de durer au pouvoir, mais la capacité qu'il peut avoir à tromper son monde n'est pas infinie. Les possibilités dont il dispose pour assujettir ses inconditionnels finissent par se heurter à l'opposition de francs-tireurs. Le parcours de Blatter, les multiples contradictions au milieu desquelles les affaires de la Fifa l'ont enfoncé lui valent des ennemis. Qu'ils aient été licenciés ou autrement sanctionnés, des hommes dorment avec leur rancune et leurs petites affaires.
Blanchiment, racket et détournements de fonds ne sont pas de petits dossiers. Les neufs pontes qui ont été "arraisonnées" mercredi matin, au tomber du lit, ne vont sans doute pas se noyer tout seuls. Reste à savoir si l'affaire est une marée montante qui va atteindre les sommets ou c'est au reflux que la vague va encore faire des victimes. En attendant, l'enquête que diligente le Fbi vise encore cinq autres personnalités ayant négocié des opérations marketing ou obtenu des droits de diffusion. Le tout pour quelque 90 milliards de francs Cfa amassés entre la Gold Cup, la Copa America, la Copa Libertadores, mais aussi lors du choix de l'organisateur du Mondial-2010, en Afrique du Sud – qui clame son innocence.
Sepp Blatter, élu à la présidence de la Fifa, gagnerait ensuite à démissionner. Continuer à gérer une maison dont les piliers s'effondrent et où les portes s'ouvrent sur des catacombes est un désastre. Il ne peut continuer à vivre dans une cage aux folles à défaut d'être aussi fou que les enchainés. La plus grande aide que Blatter pourrait apporter au foot est de s'éclipser de lui-même. Mais certaines choses sont difficiles à comprendre quand on gère le foot sans l'avoir jamais pratiqué.
Il est assis sur une cagnotte de 1,5 milliard de dollars et on le reçoit comme un chef d'Etat partout dans le monde: Joseph Blatter, qui brigue à 79 ans un 5e mandat de président de la Fifa, incarne cette institution où il a passé 40 ans, surmontant scandales et crises à répétition.
Lorsque le Suisse y entre en 1975 comme directeur des programmes de développement, la Fifa ne compte qu'une dizaine d'employés et loge dans un petit immeuble de Zurich. La légende veut même que Blatter soit un jour allé emprunter de l'argent à une banque pour payer leurs salaires. Aujourd'hui, les réserves de l'instance suprême du foot mondial se montent à 1,5 milliard de dollars (1,36 md EUR).
Car en 40 ans, ce sport est passé du quasi-artisanat au business mondialisé. Une révolution que Blatter a accompagnée pas à pas.
"La Fifa a commencé à grandir au moment où le foot est devenu mondial, universel", a-t-il souligné vendredi avant l'élection. "Joao Havelange, mon prédécesseur, m'avait dit +Tu as créé un monstre+. C'est le mariage de la télévision et du foot qui a fait cette explosion économique de la Fifa".
- 'L'âge n'est pas un problème'-
Président de l'instance depuis 1998, il se sent prêt à rempiler et défie le temps malgré ses 79 ans.
"Je me sens en forme, l'âge pour moi ce n'est pas un problème", assurait ce polyglotte lors d'un entretien récent avec quelques médias, dont l'AFP.
"Il y a quatre ans on m'a demandé si c'était mon ultime mandat. A ce moment-là, j'étais convaincu que c'était mon dernier... mais les choses ont changé et j'ai changé d'avis", ajoutait-il simplement.
"Il faut savoir passer la main et ne pas essayer de s'accrocher à son trône coûte que coûte", a répliqué son ancien allié et désormais rival Michel Platini en début de semaine dans le journal L'Equipe, avant même qu'éclate le scandale judiciaire.
Le Français, président de l'UEFA, a estimé que Blatter se représentait par "peur du vide": "Il a consacré sa vie à la Fifa, à tel point qu'il s'identifie aujourd'hui complètement à elle".
Comment expliquer une telle longévité ? Existe-t-il un système Blatter ? "Il a une capacité à rendre les gens dépendants ou redevables mais pas dans le sens où ces gens le regrettent, expose une source proche interrogée par l'AFP. Ces gens savent ce qu'ils ont avec Blatter, ils ne savent pas ce qu'ils auront avec un autre".
- 'Père-fils' -
Secrétaire général de la Fifa entre 1981 et 1998, Blatter a succédé à la présidence au Brésilien Joao Havelange, de 20 ans son aîné, lui aussi contesté et dont il reste proche. "Aujourd'hui encore, les deux hommes se téléphonent chaque semaine", confie un de ceux qui le connaît. Entre eux, "c'est une relation père-fils".
"Mon plus grand succès ? Avoir rendu le football universel", se félicite Blatter, qui peut compter sur le soutien inaliénable de sa fille, Corinne. Il aime souligner que le foot "jamais attaqué par les belligérants, se joue en Irak, en Afghanistan et même en Syrie".
Le développement de ce sport en Asie lui doit beaucoup, de même que la première Coupe du monde organisée en Afrique (du Sud, en 2010). "Fidèle et reconnaissant", selon un membre de son entourage, il gardera de ces années-là des relais puissants qui le soutiennent face aux critiques venues d'Europe.
Généreux avec beaucoup de petites fédérations dont il s'assure ainsi l'appui, Blatter dit les avoir aidées à se développer "avec un principe, inspiré de Confucius: ne donne pas un poisson à ton frère mais apprends-lui à le pêcher!".
Né "un peu prématuré, à l'âge de sept mois", selon ses confidences, le natif du canton du Valais, dans les Alpes, est un ancien modeste joueur amateur -"au poste d'attaquant"-. Il est président d'honneur du club de Neuchâtel Xamax.
Dans sa jeunesse, il a fait des piges dans la presse pour financer ses études de commerce.
Et avant la Fifa, il travaillait au marketing de l'horloger Swiss Time. Le temps, toujours, comme dans cette phrase que Blatter a lancée par le passé et qui deviendra peut-être prémonitoire: "Il arrive un temps où si vous ne le décidez pas vous-même, quelqu'un vous dit d'arrêter".
Fifa: le prince jordanien Ali bin Al Hussein, le Monsieur propre
En plein scandale planétaire, le prince jordanien Ali bin Al Hussein joue la carte de la jeunesse, de la transparence et de la probité pour tenter de renverser Joseph Blatter, président contesté de la Fifa, en poste depuis 1998.
Demi-frère du roi Abdallah II, le Prince Ali, 39 ans, se pose en recours pour en finir avec "le système Blatter", marqué par de nombreux soupçons de corruption, notamment autour de l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022. Mais son élection à la présidence vendredi est assez improbable, car de nombreuses confédérations maintiennent leur soutien à Blatter, malgré la tempête judiciaire.
"Nous ne pouvons pas continuer avec la crise à la Fifa", a martelé le prince. "La Fifa a besoin d'une direction qui gouverne, qui guide et protège nos fédérations. Une direction qui accepte sa responsabilité pour ses actes et ne rejette pas la faute sur autrui".
- Maradona et Platini le soutiennent -
Le Prince Ali, qui a le rang de général dans l'armée jordanienne, bénéficie dans les milieux sportifs internationaux de l'image d'un homme modeste et travailleur.
Marié depuis 2004 à l'ex-journaliste algérienne Rym Brahimi, père d'une fille et d'un garçon, il est, selon son entourage, "déterminé à tenter sa chance jusqu'au bout et n'a envisagé à aucun moment le retrait de sa candidature" face à Blatter.
Vice-président de la Fifa pour l'Asie depuis 2011, il dirige depuis 1999 la Fédération jordanienne de football.
Le Jordanien, qui a récemment rasé sa barbe naissante, a des appuis de choix. Lors d'un salon sur le football asiatique en Jordanie, il avait ainsi convié un de ses partisans, l'ex-star argentine Diego Maradona. Jeudi, le Français Michel Platini lui a réitéré le soutien de l'UEFA, qu'il préside, et appelé d'autres fédérations continentales à en faire de même.
Le credo de sa campagne a été l'intégrité. "Nous devons être plus ouverts, plus transparents dans la façon avec laquelle nous faisons les choses. Il n'y a rien à cacher", plaide-t-il sans cesse.
Celui qui enchaîne les pauses cigarettes pendant les travaux du comité exécutif de la Fifa, à Zurich, a diffusé lundi une vidéo électorale où il s'exprime depuis son bureau. Un bureau où trône une photo de son père, feu le roi Hussein: le Prince Ali est né d'un troisième mariage, avec la reine Alia, une Jordanienne d'origine palestinienne tuée dans un accident d'hélicoptère en 1977, deux ans après sa naissance.
Dans ce spot défilent des images de matches de foot d'enfants et de féminines. Depuis 2012, le prince a créé le projet de développement du football asiatique (AFDP, à but non lucratif) pour développer le jeu à travers l'Asie, en particulier auprès des jeunes, et valoriser la place des femmes.
- Foot féminin -
Car le Prince Ali se présente comme "un fervent partisan du football féminin" et assure vouloir que "toutes les filles et les femmes puissent jouer ce beau jeu à travers le continent (asiatique)".
L'AFDP a notamment mené, avec succès, la campagne pour lever l'interdiction faite aux femmes voilées de jouer. A son crédit également, l'augmentation du nombre de pays participant à la Ligue des champions d'Asie.
Amateur de lutte gréco-romaine, le prince a suivi des études aux Etats-Unis, où il a obtenu en 1993 un diplôme de la Salisbury School, au Connecticut.
Comme la plupart des membres de la famille royale de Jordanie, il a ensuite rejoint l'Académie militaire royale de Sandhurst en Grande-Bretagne, dont il est sorti en 1994.
Lui qui a servi comme chef de la sécurité spéciale du roi, de 1999 à 2008, a grandi dans une famille qui baigne dans le milieu sportif. Sa soeur, la Princesse Haya, a brigué deux mandats à la Fédération équestre internationale (FEI). Son demi-frère, le Prince Faiçal bin Al Hussein, est quant à lui membre du Comité international olympique (CIO).
Fifa: l'ex-président sud-africain nie le versement de pot de vin
L'ancien président sud-africain Thabo Mbeki a rejeté vendredi dans un communiqué les allégations de versement de pot de vin pour l'attribution du Mondial-2010 à l'Afrique du Sud.
Mbeki était président quand l'Afrique du Sud s'est vu attribuer, en 2004, la Coupe du Monde 2010 devenant ainsi le premier pays africain à accueillir l'événement.
"Je ne suis pas au courant que des personnes aient sollicité un pot de vin du gouvernement de notre pays pour attribuer la Coupe du Monde" a-t-il déclaré ajoutant que "l'argent public n'a jamais été utilisé pour payer un pot de vin".
Il a précisé que son gouvernement n'aurait "jamais versé de pot de vin, même si il avait été sollicité".
Jeudi, le ministre sud-africain des Sports Fikile Mbalula avait rejeté les allégations de corr uption, critiquant les Etats-Unis qui ont agi sans consulter l'Afrique du Sud.
Il a déclaré que son ministère allait passer par les voies diplomatiques pour obtenir l'acte d'accusation des Etats-Unis.
La Fédération sud-africaine de football a également rejeté les allégations et a cité le rôle de Nelson Mandela dans l'attribution du Mondial-2010.
L'acte d'accusation de la justice américaine publié mercredi accuse le gouvernement sud-africain et le comité de candidature du Mondial-2010 d'avoir versé dix millions de dollars au Trinidadien Jack Warner, ancien président de la Confédération nord-américaine de football (Concacaf), en échange de trois voix en faveur de l'Afrique du Sud.
Sept responsables de la Fifa soupçonnés de corruption ont été arrêtés mercredi en Suisse, à la demande de la justice des Etats-Unis.
ANIMATION DU JEU DES «LIONS» : Ousmane Ndoye : «Sadio Mané est le meilleur»
Avec les absences de Dame Ndoye et de Kouly Diop, Sadio Mané se présente comme la solution pour la dernière passe. Et si Aliou Cissé lui a cherché des palliatifs avec les hommes de couloir, il reste difficile à contourner dans l’animation
A la volée : Le bal des pourris
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BASKET - PRESIDENCE FEDE : L’Ag fixé entre le 16 et le 20 juin
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SA THIES-LAC ROSE : Points communs, clés du combat
Ils ont les mêmes qualités dans leur manière de procéder. Mais Sa Thiès et La Roc ont aussi les mêmes défauts qui les trahissent souvent dans leurs combats. Des ressemblances qui font que le moindre faux-pas aboutirait à une chute.
Fifa: Blatter va-t-il sauver sa tête, se demande la presse française
Après l'indignation provoquée par l'arrestation de sept élus de la Fifa dans le cadre d'une vaste opération anticorruption, mercredi la presse quotidienne française évalue les chances de son président Joseph "Sepp" Blatter de gagner un cinquième mandat vendredi lors du Congrès de l'organisation à Zurich en Suisse.
Dans Libération, Michel Henry, sous le titre "Fifagate: la planète déblatère contre Sepp", rappelle que "l'Imperator du foot (...) fait comme si de rien n'était et postule pour un cinquième mandat".
"Hélas, le Suisse rêve de mourir sur le trône", se désole Le Monde, estimant que "le parrain du football doit démissionner".
Or, selon Bruno Mège (La Montagne) "Blatter a de bonnes chances de l'emporter". Surtout dans le "climat d'hypocrisie générale" qui règne dans le monde du foot, selon Pierre Fréhel (Le Républicain Lorrain).
Une éventualité que n'exclut pas Jean-Marcel Bouguereau dans la République des Pyrénées, "à la FIFA, 209 pays votent, chacun comptant pour une voix: San Marin pèse autant que l’Italie, le Liechtenstein autant que l'Allemagne" et "c’est sur ces petits pays qui forment l'écrasante majorité de l'organisation que se base le pouvoir de Blatter".
"Blatter gère l'empire comme une tribu africaine", écrit Jean-Louis Hervois (La Charente Libre) à cet égard. Alain Dusart, de l'Est Républicain, le voyant comme un "véritable Tonton Macoute post-colonialiste du foot business."
Au Courrier Picard, Daniel Muraz "hallucine" à "entendre le Premier ministre britannique en appeler aussi au remplacement de Sepp Blatter, la France – par la voix de Laurent Fabius – se déclarer favorable à un report de l'élection prévue aujourd’hui ou Vladimir Poutine dénoncer un complot américain contre la Russie".
Dans L'Union, Hervé Chabaud s'interroge pourtant: "Le temps n'est-il pas venu de renouveler des équipes diplômées ès combines ? Une présidence doit-elle rester une rente à vie ?"
Pour résumer, Christophe de Bonnefoy du Journal de la Haute-Marne estime que Blatter "joue gros aujourd'hui". "Et il n'est donc pas le seul. Depuis des années, les rumeurs, qui n'en sont plus, viennent jeter le doute sur la probité de l'institution. Et forcément de celui qui est à sa tête", ajoute-t-il.
Mais, dans L'Alsace, Raymond Couraud ne se berce pas d'illusions : "Une belle Coupe du monde fera oublier les détails scabreux, comme celui de l'argent sale ou des morts sur les chantiers du Qatar."
500.000 FCFA samedi à Adrien Senghor
Ce samedi 30 mai 2015, la Grand-Place de Mamadou Mbingane Sagne de Grand Yoff organise un gala de lutte simple à l’arène Adrien Senghor, avec une mise de 500.000 FCFA. À l’animation, il y aura la cantatrice Fatou Guèye et le tambourmajor de Dioffior, Soulèye Diagne.
Babou Faye à la porte de Demba Diop
Le tambour-major de Tapha Tine, Babou Faye, était au stade Demba Diop, le 10 mai dernier lors de la 2ème journée du tournoi TNT. Le batteur n’avait pas du mal à accéder à l’intérieur mais certains de ses accompagnateurs étaient retenus à la porte. Il a fallu que Babou Faye négocie avec les agents de sécurité pour qu’on les laisse entrer.
Doudou Seck impressionnant dimanche
Doudou Seck Yaye Katy a un don. Il l’a encore prouvé dimanche dernier, en marge du combat qui a mis aux prises Gamou Guèye 2 et Baye Ndiaga. Le chanteur des arènes avait décidé de revisiter son répertoire lyrique pour égayer le public. Ses chansons ont séduit les milliers d’amateurs qui étaient présents au stadium Iba Mar Diop. Salla Bigué a ainsi pris le micro pour vanter les mérites de ce grand artiste.
PAF honore les promoteurs
Pour le dernier face-à-face avant le combat du 31 mai, Pape Abdou Fall a rendu hommage à ses collègues promoteurs. Il leur a ainsi demandé de garder le trophée mis en jeu pour le duel Sa Thiès / Lac Rose. Selon lui, les promoteurs n’ont qu’à venir le jour-J avec le trophée. Les hommes ont bien voulu honorer la seule femme, Ndèye Ndiaye Tyson, en lui confiant le trophée.
Moussa Sy lance un message
Parrain du choc des guerriers, Moussa Sy a tenu à s’adresser aux deux lutteurs. Pour ce combat, il appelle à la sportivité et au fair-play. Des mots clés qui résument tout et prouvent qu’il voudrait que tout se fasse dans les règles de l’art. Il souhaite également que le meilleur gagne. Quant à la réussite de la journée, il ne se fait pas de souci car, dit-il, que c’est un combat des amateurs
Youssou Ndour / Bébé Birahim le 14 juin ?
Selon Pape Diagne Séras, le combat devant opposer Youssou Ndour et Bébé Birahim, ficelé par la structure Fouta Séras avant d’être cédé au promoteur Serigne Modou Niang, pourrait avoir lieu le 14 juin prochain en même temps que le duel entre Farba et Boy Niang 2.
Wouli s’entraîne aux Almadies
Wouli Wouliwat ne digère toujours pas ses deux récents revers. Pour les oublier, il s’est remis au travail. Et, le pensionnaire de l’écurie Baol a trouvé un financier. En effet, c’est un richissime homme d’affaires du nom de Mbaye Diop qui lui paie ses mensualités au niveau de cette salle très bien équipée des Almadies.
Kandji, un voyant dans l’ombre
Alors que tous les amateurs pensaient à un combat nul entre Pape Mbaye 2 et Valdo, Moustapha Kandji avait vu le contraire. Après 15 minutes d’un combat insipide et sans saveur, le promoteur du 3ème Millénaire n’a pas manqué de nous signifier qu’il y aura chute au bout de 20 minutes. Ses prédictions se sont avérées puisque Valdo est venu à bout de Pape Mbaye 2 à la 20ème minute.
Madji Madji éblouit Iba Mar Diop
Les nombreux amateurs qui ont effectué le déplacement lundi dernier ont été conquis par le talent du lutteur Madji Madji. Le pensionnaire de l’écurie Walo a ébloui le stadium Iba Mar Diop en s’offrant la peau de Sapolek de l’écurie Lansar. Désormais, il faudra compter sur lui parce que c’est un jeune lutteur pétri de talent.
Fifa: Platini a demandé à Blatter "de démissionner"
Michel Platini, président de l'UEFA, a demandé à Joseph Blatter, président de la Fifa, "de démissionner" jeudi lors d'une réunion des présidents de Confédérations à la veille de l'élection présidentielle de la Fifa à Zurich.
"Je lui ai demandé de démissionner, assez c'est assez. +Sepp+ Blatter m'a écouté, mais il m'a dit +non, c'est trop tard+. C'est dommage", a expliqué à la presse Platini, qui a appelé à voter pour le challenger du président sortant, le Prince jordanien Ali bin Hussein.
Platini, qui s'est dit "dépité, écoeuré" par la situation à la Fifa, a souligné que "changer de président était la seule façon de changer la Fifa".
Il a assuré qu'"une très grande majorité des fédérations européennes va voter Ali" vendredi à l'élection présidentielle. L'ancien triple Ballon d'Or, qui a aussi appelé les autres fédérations (non européennes) à voter pour le Jordanien, pense que Blatter "peut être battu".
"Avant les évènements de cette semaine, peut-être pas, mais maintenant avec ce qui s'est passé, je pense que Blatter peut être battu", a souligné l'ancien meneur des Bleus.
"D'un côté, il y a le foot, ça s'appelle l'UEFA, de l'autre, j'ai mal au ventre quand ça arrive, il y a des problèmes à la Fifa", a-t-il poursuivi.
"La Fifa, c'est la maison mère, où tous les règlements sont faits. Comment voulez-vous que les fans du monde entier respectent les statuts de la Fifa si les gens qui les font ne sont pas respectables ?", a ajouté le patron du foot européen.
Par ailleurs, l'Anglais David Gill, membre de l'UEFA, a indiqué que si Blatter était réélu vendredi, il ne prendrait pas son futur siège de vice-président de la Fifa en signe de protestation.
"Nous aurons une réunion entre Européens, à Berlin, dans le cadre de la finale de la Ligue des champions le 6 juin, pour voir si d'autres (au sein de l'UEFA) que David Gill ne veulent pas siéger aux côtés de Blatter s'il est réélu, mais ça, je ne le souhaite pas, mais je suis à leur écoute", a développé Platini. "Et d'ailleurs, je dis à David Gill: +attends le 6 juin+".
PAR L'EDITORIALISTE DE SENEPLUS, JEAN MEÏSSA DIOP
"PRESSE DE DÉLATION"
Le journaliste devra aimer la vertu et éviter le vice qui conduit au lynchage
Les allusions sont si claires que l'identité du personnage ne fait point de doute ; et le garçon ainsi décrit aurait été surpris en pleins ébats homosexuels dans un hôtel de Saint-Louis où il était parti couvrir le festival Saint-Louis Jazz. Nous ne sommes pas loin de ce que Francis Balle, ce grand théoricien français de la communication, ancien membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel français (Csa) et d'autres sociologues des médias, désignent par "effet de cadrage".
Par ce procédé, on multiplie les allusions de manière à ce qu'on ne pense plus à personne d'autre qu'à celui qu'on croit. Et s'étant reconnu dans cette description, dans ce "cadrage" pour ainsi dire, l'animateur de variétés de la chaîne de télévision Tfm, Pape Cheikh Diallo, a décidé de porter plainte contre le site internet Xibaaru pour des informations qu'il considère sans doute comme une atteinte à son honneur. Dans le communiqué, M. Diallo déclare que "les indices décrits par la journaliste et repris par beaucoup de sites laissent penser de façon indubitable qu'il s'agit de ma personne qui est visée. De tels faits à moi imputés, sont d'autant plus mensongers que l'auteur de ce canular a porté atteinte à mon honneur et à ma considération."
Nous voilà en face d'un phénomène que d'aucuns considèrent comme étant la spécialité d'une "presse de délation", inscrivant ses pratiques et ligne éditoriale dans la propension à guetter tout de la vie privée des célébrités de la politique, de la jet-set... Si le journaliste français Jean-Claude Guillebaud soutient que le reporter a une "délégation de curiosité" (être curieux pour le compte de son public), ce n'est certainement pas de ce côté "trash" qu'il invite nos regards à se diriger.
Le reporter a d'autres objectifs que la délation. Surtout que lesdits ébats auraient eu lieu dans une chambre d'hôtel ; et c'est le caméraman accompagnant l'animateur qui en aurait été témoin, d'après le site. Devra-ton alors considérer le caméraman comme celui qui a vendu la mèche contre Diallo ? En tous les cas, et s'il est avéré qu'il a surpris la partie scabreuse, il peut avoir été la source du journal en ligne qui a fait de cette affaire ses choux gras.
Avec les conséquences que l'on sait et la suite que la victime promet de donner à ces révélations dont est si friande une société pudibonde, prompte à vouer l'homosexuel aux gémonies, voire à la lapidation... A ce sujet, on sait de quoi certains Sénégalais sont capables et jusqu'où ils peuvent aller dans la brutalité. L'opprobre, les avanies, la stigmatisation, l'exil forcé ou volontaire n'ont pas été épargnés à des personnes dont l'orientation sexuelle est jugée contraire à la doxa sociale.
Délégation de curiosité, mais pas délation ; le journaliste devra aimer la vertu et éviter le vice qui conduit au lynchage contre le député Moustapha Cissé Lô dont une conversation privée (assez rugueuse certes) fut "postée" sur un portail internet et qui lui valut une ratonnade en règle dans laquelle il a perdu de précieux biens comme des véhicules, une boulangerie, une maison...
Et voilà ce qui survient quand un média se fait délateur. Une source n'est pas toujours neutre à 100 pour cent, soutiennent des enseignants en journalisme ; pas toujours neutre parce qu'en donnant une information, cette source vise un objectif, une réaction (positive ou négative) à cette information. La personne qui aurait révélé les ébats homosexuels au média qu'est Xibaaru a bien atteint son objectif, du moment que l'affaire est sur les réseaux sociaux comme Facebook et d'autres sites internet.
Y a-t-il encore quelque pertinence à demander à l'ancien international du foot sénégalais, El Hadj Diouf, s'il voudrait être, de nouveau, sélectionné pour jouer en équipe nationale ? Il est vrai que l'ego du Diouffy n'est jamais pris en défaut toutes les fois qu'une telle perspective est évoquée devant lui ; il croit avec une surestimation déplacée qu'il a toujours du talent à revendre à son âge (38 ans et d'aucuns soutiennent qu'il est plus que quadragénaire) considéré comme avancé pour un footballeur international.
Il y a des questions qui n'en sont plus parce que pas pertinentes. Alors pas encore président de la République de France, Nicolas Sarkozy rembarra un journaliste en lui disant : "Vous n'avez pas besoin de prendre un air naïf pour poser une question qui n'en est pas une." De même, il ne faut pas croire être original en demandant à un footballeur vieillissant pour sa discipline s'il est encore prêt à jouer en équipe nationale.
En guise de "Post-scriptum", nous publions une réaction du professeur Serigne Maguèye Guèye, urologue, à notre "Avis d'inexpert" de la semaine dernière sur les médecins suspectés de communiquer des informations sur leurs malades.
"L'exploitation du contenu d'un dossier médical par les avocats n'engage pas du tout le médecin"
"J'ai lu votre éditorial sur le site www.SenePlus.com . Je partage largement vos propos, mais souhaiterais mettre un bémol. En effet, certaines de vos affirmations sont équivoques. Permettez-moi de préciser que le médecin traitant ou désigné expert agissant dans un dossier médico-légal adresse un certificat médical au patient (parfois) via son avocat ou son rapport directement au procureur si commis à cet effet. En retour, le procureur transmet copie de ce rapport d'expertise au président du Conseil de l'Ordre des médecins qui a proposé le médecin expert et aux avocats du prévenu. L'exploitation du contenu de ces documents par les avocats n'engage pas du tout le médecin.
A vous lire, on croirait a une malsaine connivence entre médecins et avocats. Ayant été personnellement commis expert dans un des dossiers dont vous citez quelques détails (contribuant, vous aussi, à la violation du secret médical), je me permets d'apporter ces précisions ; ayant été autant que vous indigné par le traitement fait dans la presse de documents médicolégaux frappés du sceau de la confidentialité. Mon nom ainsi que celui d'un jeune collègue ont été cités allègrement dans la presse comme étant les experts dans ce dossier. Donc rien de secret. Aussi, à vous lire, l'on pourrait croire que nous faisons partie de cette association de malfaiteurs (médecins avocats)
En matière de secret médical, nous avons appris qu'il faut SE TAIRE, TOUJOURS SE TAIRE, SE TAIRE QUAND MÊME. Rien ne pourra nous en délier.
Je fais copie de ce message au Vice-président et Secrétaire général du Conseil de l'Ordre des Médecins, le Dr Joseph Mendy.