SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
24 avril 2025
Sports
QATAR 2022, LES LIONS DOIVENT REVOIR LEUR DÉFENSE
L’équipe nationale du Sénégal sera au rendez-vous des huitièmes de finale de ce Mondial 2022 avec un duel âpre face à l’Angleterre, dimanche. Mais avec quatre buts encaissés en trois matchs, les Lions devront parfaire leur défense face aux anglais
L’équipe nationale du Sénégal sera au rendez-vous des huitièmes de finale de ce Mondial 2022 avec un duel âpre face à l’Angleterre, dimanche. Mais avec quatre buts encaissés en trois matchs, les Lions devront parfaire leur défense face à la redoutable armada offensive anglaise, auteur de 9 buts en trois rencontres.
Le Sénégal a décroché sa qualification pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde 2022 en disposant mardi de l’Équateur (2-1). Malgré la qualification, tout n’a pas été parfait pour les Lions. Dans un monde idéal, Aliou Cissé aurait aimé que ses joueurs montrent une efficacité aussi bien offensivement que défensivement. Si sur le premier point, il y a une certaine amélioration au fil des rencontres, c’est la défense qui inquiète à l’heure de défier l’Angleterre, dimanche au stade Al Bayt.
En trois rencontres disputées durant le premier tour, les Lions n’ont jamais su garder leurs cages inviolées. Ils ont encaissé deux buts contre les Pays-Bas, un contre le Qatar et l’Équateur pour un total de quatre buts pour aucun clean-sheet en trois matchs. Les coéquipiers de Kalidou Koulibaly n’avaient encaissé que 5 buts sur les 13 matchs disputés auparavant en 2022. La défense sénégalaise semble être à la quête de son imperméabilité d’alors. Elle devra rapidement la trouver car l’adversaire de dimanche a été d’une redoutable efficacité durant le premier tour.
9 buts en 3 matchs pour les Three Lions
Le Sénégal devra se frotter à l’une des meilleures attaques de ce tournoi, l’Angleterre. Les Three Lions ont inscrit 9 buts lors de leurs trois matchs de poule. Ils ont respectivement écrasé l’Iran (6-2), été tenus en échec par les États-Unis (0-0) et surclassé le Pays de Galle (3-0). Entre Harry Kane (3 passes décisives), Raheem Sterling (1 but), Phil Foden (1 but), Bukayo Saka (2 buts), Marcus Rashford (3 buts) ou encore Jude Bellingham (1 but), l’équipe coachée par Gareth Southgate ne manque pas de joueurs de qualité en attaque pour donner du fil à retordre à l’arrière-garde sénégalaise.
Une mission difficile mais pas impossible avec une défense des Lions qui devrait être composée de Youssouf Sabaly, Kalidou Koulibaly, Abdou Diallo et Ismail Jakobs. Le quatuor défensif devra néanmoins montrer une meilleure solidité mais aussi une concentration et un sérieux à toute épreuve pour résister aux assauts adverses. Les différents buts concédés par le Sénégal l’ont été sur des sautes de concentration mais aussi sur des coups de pied arrêtés. Un domaine où les Anglais excellent particulièrement. Aliou Cissé devra trouver la parfaite alchimie pour museler l’attaque des Anglais comme l’ont réussi les États-Unis.
« Leurs attaquants aiment les espaces »
Un travail de sape pas seulement de la défense mais d’une équipe qui devra réduire au maximum les espaces et se montrer agressive sur le porteur du ballon adverse comme suggéré par Abatalib Fall. « Au niveau de la défense il faut en premier que Édouard Mendy nous sorte encore un grand match en étant présent sur la ligne, concentré et bien diriger nos 4 défenseurs surtout dans la couverture mutuelle. Il faut que dans notre dernier tiers défensif on fasse un marquage strict sur le porteur de la balle avec une couverture latérale ou axiale par rapport à la position du ballon et même par rapport à la position du corps du porteur. C’est une attaque qui frappe beaucoup aux buts et dans toutes les positions. Il faudra également réduire l’espace entre notre dernier défenseur et notre gardien car leurs attaquants aiment les espaces. On devra éviter les coups de pied arrêtés rapprochés car ils sont bons dans cet exercice avec la tête », analyse l’actuel technicien du Port (Ligue 2 sénégalaise.
Ce dernier espère voir des Lions disciplinés tactiquement pour faire déjouer les Three Lions. Un des pensionnaires de la Tanière a, de son côté, préféré ne pas en parler et garder la stratégie à adopter, dimanche. Interpellé sur cette armada offensive anglaise qui a de quoi faire peur, Formose Mendy a préféré botter en touche et s’attend à ce que ses coéquipiers tiennent la dragée haute aux finalistes de l’Euro 2022. « On ne peut rien dire sur les attaquants anglais. C’est le football. Nous sommes prêts à affronter n’importe quelle équipe. On a perdu notre premier match et on a gagné les deux autres. On va continuer de travailler pour gagner ce match contre l’Angleterre », affirme le numéro 2 des Lions qui n’a encore disputé la moindre minute dans ce tournoi.
Le sélectionneur national, Aliou Cissé, a encore deux autres séances pour parfaire sa stratégie afin de réduire à néant l’animation offensive adverse et maximiser les chances d’une qualification historique pour les quarts de finale.
LE CAUCHEMAR DU JEUNE SONG CONTRE LE BRÉSIL
Rigobert Song, le sélectionneur du Cameroun, retrouve vendredi le Brésil contre lequel il a vécu un cauchemar, un carton rouge à 17 ans pour son deuxième match de Coupe du monde, en 1994
S'il est l'Africain le plus expérimenté au Mondial-2022, à sa sixième participation, avec quatre comme joueur (1994, 1998, 2002 et 2010) et une comme manager (2014), "Rigo" a commencé difficilement.
Le 25 juin 1994, à la 64e minute, le ciel tombe sur la tête du jeune prodige de la défense.Son tacle en retard sur Bebeto, qui l'avait débordé côté droit, lui vaut un rouge direct.
Cheveux ras à l'époque, mains sur les hanches, Rigobert Song accueille penaud la sentence de l'arbitre mexicain Arturo Brizio Carter.
"Vous me ramenez en arrière, ce sont des souvenirs", sourit le coach, évoquant ce match comme "le rêve de tout enfant.Quand je joue le Brésil, j'ai 17 ans, aux USA, je me trouve titulaire pour un match contre cette équipe qui faisait partie des meilleures en n'ayant pas encore eu cette opportunité de rencontrer de tels joueurs, moi qui sortais du championnat local du Cameroun", au Tonnerre de Yaoundé.
- "Je ne leur demanderai pas de prendre un rouge" -
Ce jour-là, "j'ai fait ce que je pouvais, je me suis imposé à ma façon, je ne savais pas les règles à respecter, le carton rouge est arrivé, il m'a permis de gagner en maturité et d'évoluer", poursuit-il.
Mais vendredi contre la Seleçao, "en tant que coach je ne transmettrai pas à mes joueurs, je ne leur demanderai pas de prendre un rouge", ajoute Song dans un sourire."Par contre, le message que je transmets, c'est de se battre, de faire plus d'efforts, sur tous les plans, surtout psychologique", insiste-t-il.
Quelques minutes après son exclusion, Marcio Santos marque le deuxième but (66e) en profitant d'un marquage déficient où pesait déjà l'absence de Song.Bebeto enfonce le clou dans un angle fermé (73e).
Le match avait commencé difficilement pour Song, Romario lui échappant sur le premier but (39e).
En 1998, "Grand Manyan" ("Grand Frère") reçoit deux jaunes contre le Chili, devenant le premier joueur exclu deux fois en Coupe du monde.Il sera rejoint par Zinédine Zidane (1998 et 2006).
"Je mets ça sous le coup de la jeunesse", explique Song dans un entretien au site de la Fifa en 2020."J'ai été expulsé lors de mes deux premières Coupes du monde.Après, j'ai appris la leçon (rires) ! En 2002, je n'ai pas été exclu.Pareil pour 2010, même si je n'ai joué que quelques minutes".
TIMOTHY WEAH, SORTIR DE L'OMBRE DU PÈRE
Comment faire mieux que son père quand on est footballeur et qu'il a gagné un Ballon d'Or ? L'attaquant américain Timothy Weah a trouvé la solution en marquant un but en Coupe du monde, ce que son illustre père George n'a jamais eu l'occasion de faire
Mardi après le match gagné par les Américains face à l'Iran (1-0), on a vu dans les couloirs du stade al-Thumama le fils tomber dans les bras du père, actuel président du Liberia, présent au Qatar pour le Mondial-2022.
La jeune équipe des Etats-Unis, au sein de laquelle Weah Jr est titulaire depuis le début du tournoi, venait de se qualifier pour les huitièmes de finale du tournoi, où elle affrontera samedi les Pays-Bas.
Immense attaquant, notamment à l'AC Milan et au Paris SG, George Weah a gagné le Ballon d'Or 1995 mais n'a jamais pu qualifier le Liberia pour la Coupe du monde.
Né et formé à New York jusqu'à son départ en Europe peu avant ses 15 ans, Timothy Weah a de son côté toujours évolué avec les Etats-Unis, depuis la sélection U15.
A 22 ans, il a réussi son début de saison avec Lille et apparaît de plus en plus régulièrement en Ligue 1. Cela lui a permis de débuter le Mondial dans la peau d'un titulaire avec la "Team Usa" et de marquer le premier but de son équipe au Qatar, lors du match nul 1-1 face au pays de Galles.
"C'est une superbe sensation.Je pense que mon père vit ce moment à travers moi.Je suis très heureux d'avoir marqué ce but pour ma famille et d'avoir pu aider l'équipe", avait-il alors déclaré.
- âge et maturité -
Il y a 12 ans, "Tim" Weah était un enfant de 10 ans, invité avec son père à assister à la finale du Mondial-2010 et au couronnement de l'Espagne de Xavi et Iniesta.
"Simplement voir ça, regarder tous mes joueurs favoris sur le terrain, c'était un rêve qui se réalisait", a-t-il raconté à l'AFP à Doha, peu avant le début du tournoi.
"Alors me retrouver aujourd'hui dans cette position, c'est fou, quasiment irréel.J'imagine que parfois, dans notre situation, on ne réalise pas à quel point on est chanceux.Etre ici, c'est un sentiment incroyable", avait-il ajouté.
Mais alors que, pour une fois, il est déjà monté plus haut que son père, l'attaquant américain a l'ambition de voir encore plus haut aux côtés de la dynamique sélection US qui, malgré son manque d'expérience, ne s'imagine pas battue d'avance face aux Néerlandais.
"Je pense que dans le football actuel, l'âge n'est qu'un chiffre.Certains des meilleurs joueurs du monde n'ont même pas 24 ans", a-t-il ainsi jugé.
"Même si nous sommes jeunes, nous ne sommes pas du tout un groupe immature.Nous sommes un groupe de gars qui savent ce qu'ils veulent.Individuellement, nous avons chacun nos expériences et quand on se retrouve, chacun apporte son propre niveau de maturité à l'équipe", a-t-il ajouté.
Cette maturité, il en a encore fait preuve après le match contre l'Iran, en rendant hommage sur Instagram à la "Team Melli"."Ca a toujours été plus que du football pour moi et je voulais juste saluer cette équipe merveilleuse, qui a montré tant de fierté et d'amour pour son pays et son peuple.Immense respect", a-t-il écrit.Buteur et leader, le jeune Weah a de qui tenir.
12 ANS APRÈS LA MAIN DE SUAREZ, LES GHANÉENS PRÊTS À SE VENGER
Douze ans après l'élimination cruelle du Ghana face à l'Uruguay, les deux équipes s'affrontent à nouveau vendredi dans un match décisif, au Mondial-2022
Douze ans après l'élimination cruelle du Ghana face à l'Uruguay, les deux équipes s'affrontent à nouveau vendredi dans un match décisif, au Mondial-2022: l'occasion tant attendue par les Ghanéens de se venger de l'attaquant Luis Suarez, coupable d'une main grossière ce jour-là.
En quarts de finale du Mondial-2010, le joueur de la Celeste avait brisé les rêves des "Black Stars" de la plus cruelle des manières, en stoppant le ballon sur sa ligne de but d'une main volontaire.
Pire encore: exclu, Suarez avait exulté lorsque le Ghanéen Asamoah Gyan avait raté le penalty qui avait suivi. L'Uruguay l'avait finalement emporté aux tirs au but, à la fin d'une prolongation de légende.
"Je ne vais pas m'excuser aujourd'hui d'avoir pris le ballon de la main (ce jour-là), et puis c'est le joueur ghanéen qui avait raté le penalty, pas moi", a déclaré jeudi en conférence de presse Suarez, qui avait été érigé en héros dans son pays pour sa roublardise.
"Vous ne pouvez pas sans cesse ressasser", a ajouté l'attaquant uruguayen, qui avait en tous cas brisé le cœur de toute une nation. Et quoi qu'en disent aujourd'hui les "Black Stars", au Ghana, le temps n'a pas fait son oeuvre.
"Nous n'avons jamais pardonné à Suarez", lance à l'AFP le parlementaire ghanéen Collins Adomako-Mensah. "Il doit s'attendre à des étincelles de la part de nos garçons. Tout comme nous avons pleuré il y a douze ans, il pleurera vendredi."
D'autant qu'en l'emportant contre l'Uruguay, le Ghana aurait pu devenir la première sélection africaine en demies d'un Mondial. L'occasion sera donc belle vendredi à 16H00 française (15h00 GMT) au stade al-Janoub de Doha de se venger de la main mémorable de Suarez dans le dernier match de poule du groupe H où les deux équipes jouent leur avenir.
"J'ai détesté ce jour"
"Tout le monde s'est senti mal (en 2010), mais moi, je veux juste passer à l'étape suivante", a assuré au Qatar le capitaine André Ayew, seul des 26 joueurs ghanéens qui était déjà là au Mondial en Afrique du Sud. "Je ne regarde pas en arrière, je ne veux pas me focaliser sur le passé."
Son sélectionneur, Otto Addo, a également tenté de tempérer les choses en conférence de presse: "Ce sera une approche différente contre une équipe difficile. On devra être au mieux pour espérer les battre, mais j'ai confiance. Cet incident remonte à longtemps, et on ne doit pas forcément y penser en terme de revanche."
Mais dans la capitale Accra, difficile d'oublier cette triste défaite de juillet 2010.
"J'ai détesté ce jour", se remémore difficilement Samuel Quist, 36 ans, en achetant un maillot de son équipe en prévision du match de vendredi. "On s'attendait à faire la fête, mais on a pleuré dans les rues." Un autre supporter des "Black Stars", Philip Sheshe, 32 ans, ne veut plus penser à cette défaite.
"Luis Suarez, on s'en souvient tous. Ce jour-là, le ballon devait entrer dans le filet mais il a utilisé sa main", souffle M. Philip Sheshe, 32 ans, devant un magasin de maillots du Ghana.
Pour leur quatrième participation à une Coupe du monde, les "Black Stars" pourront-ils sortir des poules et rééditer l'exploit des précédents Mondiaux ? Ils avaient atteint les huitièmes en 2006 et, donc, les quarts en 2010.
Grâce à sa victoire contre la Corée du Sud (3-2) dans un match à rebondissements, le Ghana (2e, 3 points) est assuré de se qualifier s'il l'emporte contre l'Uruguay (4e, 1 point).
Les hommes de la Celeste n'ont en revanche pas entièrement leur avenir en main: ils doivent s'imposer contre le Ghana et espérer que la Corée du Sud (3e, 1 point) ne gagne pas contre le Portugal (1er, 6 points), auquel cas d'autres critères entreraient en jeu pour déterminer qui sortira deuxième de la poule.
Dans tous les cas, Philip Sheshe, à l'image d'une majorité de Ghanéens, promet un match relevé et n'a qu'une hâte, comme beaucoup dans la capitale: assister à la "revanche vendredi".
EL HADJI DIOUF REJOUE FRANCE-SENEGAL POUR LES «LIONS»
El Hadji Diouf rappelle à ses jeunes frères qu’impossible n’est pas sénégalais en les replongeant dans cette rencontre mémorable que le Lion avait bouffé le Coq.
De nos envoyés spéciaux : Abdoulaye Thiam et Khalifa Ababacar Gueye |
Publication 02/12/2022
Il y a 20 ans, le Sénégal réussissait un hold-up mondial en battant la France (1-0) en match d’ouverture de la coupe du monde 2002. 20 ans après, les Lions ont rendez-vous avec l’histoire. Les poulains de Aliou Cissé vont affronter the Three Lions de l’Angleterre en 8èmes de finale ce dimanche 4 décembre à partir de 19 heures GMT. Meilleur joueur sénégalais de l’épopée 2002, El Hadji Diouf rappelle à ses jeunes frères qu’impossible n’est pas sénégalais en les replongeant dans cette rencontre mémorable que le Lion avait bouffé le Coq.
«C’était un match qu’il fallait gagner pour rendre hommage à certains qui nous ont quittés. C’est le cas de Pape Bouba Diop ou encore de Salif Diallo. Nous n’avions pas le droit de le perdre. Pape Bouba a été un grand footballeur et il a marqué le football sénégalais. Contre l’Equateur, c’était une victoire qu’on devait construire pour montrer au monde entier qu’on avait du caractère. Nous, Sénégalais, ne savions pas conserver un résultat. La tendance est en train de changée. La dernière fois, ils ont montré du caractère, ils ont joué et gagné. Il fallait aussi jouer pour Sadio Mané qui est un des nôtres. Il est blessé et forfait pour cette coupe du monde alors qu’il aimerait bien être là. Mais nous savons qu’il est toujours avec nous. Contre l’Equateur, ce fut une victoire exemplaire et je crois que c’est déjà dans les annales du football sénégalais ».
MATCH CONTRE L’ANGLETERRE
«Le Sénégal sait jouer de grands matchs. Nous allons jouer l’Angleterre, une des plus grandes nations de football au monde. C’est un match que j’aimerai franchement jouer en tant que footballeur. Mais aujourd’hui, je n’ai pas cette possibilité-là. Mes jeunes frères qui sont là, ont eu cette chance. Nous ne vivons que pour ces moments-là. Si le monde se rappelle de El Hadji Diouf, c’est parce qu’à un moment donné de ma vie, j'ai eu à jouer un match spectaculaire, décisif comme celui contre la France (1-0, match d’ouverture de la coupe du monde 2022, Ndlr). Le match qui va opposer le Sénégal à l'Angleterre est décisif. Ce sera une rencontre spectaculaire et qui va sans doute rentrer dans les annales du football mondial. On est prêts et on n'a pas peur d'eux. On va essayer de mettre tous les atouts de notre côté et essayer de faire un bon match».
CE QUE ALIOU CISSE N’AIME PAS
«Aliou, tout ce qu'il a fait pour le Sénégal, il l'a fait pour lui-même. C'est quelqu'un qui n'aime pas qu’on lui dise qu'il a fait quelque chose pour le Sénégal. Ce que nous faisons pour le Sénégal, nous le faisons pour nous-mêmes. Nous sommes de Sénégalais et fiers de l'être. Je crois que ce que le pays nous a donné, nous ne pourrons jamais le rendre. Nous avons un pays magnifique, avec une population magnifique».
GAGNER POUR L’AFRIQUE
«Cette qualification va au-delà du Sénégal. Nous portons le maillot du Sénégal, mais nous jouons pour les amoureux du football, le peuple africain. En 2018, aucune équipe africaine n'avait réussi à passer le premier tour. Et aujourd'hui, il fallait le faire et montrer que les meilleurs footballeurs de ce monde viennent de l'Afrique».
DES CHIFFRES ET DES LETTRES EN SEPT ANS DE PRESENCE POUR ALIOU CISSE
Pour la première fois de sa vie de sélectionneur des «Lions», Aliou Cissé va disputer un match de 8e de finale en Coupe du monde.
De nos envoyés spéciaux : Abdoulaye Thiam et Khalifa Ababacar Gueye |
Publication 02/12/2022
Pour la première fois de sa vie de sélectionneur des «Lions», Aliou Cissé va disputer un match de 8e de finale en Coupe du monde. Après l’élimination en phase de poule lors de la précédente édition, Cissé a cette fois-ci validé son ticket du second tour au Mondial de fort belle manière. A l’occasion, Sud Quotidien sort les chiffres qui l’accompagnent depuis ses débuts sur le banc des «Lions» en mars 2015.
MATCHES OFFICIELS
Et de 60 pour Aliou Cissé Le sélectionneur national du Sénégal a conduit les «Lions» à leur 60e match officiel mardi dernier. Un match fêté de la plus belle des manières avec cette qualification au second tour de Coupe du monde. C’était à l’occasion de la victoire du Sénégal contre l’Equateur (2-1). Arrivé à la tête des «Lions» en mars 2015, Aliou Cissé a disputé en tout et pour tout 83 matches. Sur les 60 rencontres officiels que Cissé a dirigées comme entraineur, les 40 ont eu lieu en dehors du Sénégal. Seules 20 ont été jouées à domicile. 43 victoires ont été obtenues dont 26 acquises hors de nos bases durant ces 60 matches. Il a aussi concédé 11 matches nuls dont 9 à l’extérieur et essuyé 6 revers tous en dehors du Sénégal. Comme quoi, Aliou Cissé n’a jamais perdu en match officiel joué à domicile.
BUTS OFFICIELS
Le cap des 100 buts franchi Durant les 60 matches officiels, les «Lions» de Cissé ont marqué 101 buts dont 61 pointés en dehors de la base affective des «Lions». Les 100 et 101es buts portent la marque d’Ismaila Sarr et de Kalidou Koulibaly. Un total très symbolique noyé par l’euphorie de la qualification au second tour suite à la victoire des «Lions» sur l’Equateur. Si les «Lions» ont inscrit 101 buts en 60 matches officiels pour une moyenne d’environ 2 buts par rencontre, ils en ont aussi pris. 31 buts ont été concédés par les différents gardiens qui se sont succédé dans le camp des «Lions» depuis l’arrivée de Cissé à la tête des «Lions». Sur les 31 buts pris, 21 ont été encaissés en dehors du Sénégal. A signaler que pour les tous les 83 matches officiels et amicaux confondus de Cissé en équipe nationale, l’attaque a claqué 131 buts contre 48 pris.
JOUEURS UTILISES
Nicolas Jackson le 90e élément En ayant lancé Nicolas Jackson à la 73e mn du match contre les Pays-Bas, Aliou Cissé venait d’utiliser son 90e joueur depuis qu’il a pris fonction comme sélectionneur des «Lions» en mars 2015. 90 joueurs tous utilisés en 83 rencontres dont 60 officielles. Un nombre qui laisse à croire que Cissé a eu le temps de bien chercher pour enfin arriver à dégager un groupe presque immuable. Même s’il faut le reconnaître, avec les «Binationaux» qui sortent de terre comme des champignons encouragés par les bons résultats des «Lions» dans les grandes compétitions, pourrait augmenter le nombre dans les matches à venir. Surtout que les 90 joueurs utilisés n’ont rien à voir avec les 25 joueurs déjà convoqués mais jamais utilisés jusqu’ici
TEMPS DE JEU
Gana et Koulibaly profitent de l’absence de Sadio Mané Au moment de rallier Qatar pour la Coupe du monde 2022, Sadio Mané était l’homme de confiance de Cissé en étant le joueur le plus utilisé avec 5677 minutes dans les jambes. Mais son forfait causé par une blessure a profité Gana Guèye et Kalidou Koulibaly. Ces derniers ont disputé les trois matches de phase de poule et passent devant Sadio Mané en termes de temps de jeu en équipe nationale depuis l’arrivée de Cissé à la tête des «Lions». Et c’est Gana qui commande la troupe avec 5746 minutes offertes par Cissé sous le maillot des «Lions». Le tout en 72 rencontres dont 65 disputées comme titulaire. Il est suivi de son capitaine Kalidou Koulibaly. Ce dernier est à 5683 minutes en 64 rencontres dont 63 comme titulaire. Mieux, avec l’absence de Gana Guèye suspendu contre l’Angleterre ce dimanche, Koulibaly pourrait passer devant s’il dispute au moins 64 minutes dans le match de 8e de finale des «Lions».
GASSAMA ET KARA MBODJ
Ces perdus de vue qui résistent encore Dans le Top 11 des joueurs les plus utilisés par Aliou Cissé depuis son arrivée en équipe nationale, se trouvent en bonne place Lamine Gassama et Kara Mbodj. Ces deux «Lions» scotchés respectivement dans le classement aux 6e et 11e places des joueurs utilisés par Cissé sont pourtant perdus de vue dans la «Tanière». Lamine Gassama avec ses 2735 minutes jouées en 36 matches dont 31 comme titulaire n’a plus été convoqué en sélection depuis sa dernière apparition sous la tunique du Sénégal, le 8 juin 2021 à l’occasion du match Sénégal – CapVert (2-0) joué à Thiès. Un an après, il est indéboulonnable dans le classement des joueurs les plus utilisés par Cissé en occupant toujours la 6e place. Pour Kara Mbodj, sa dernière sélection remonte au 8 juin 2018 lors du match Croatie - Sénégal (2-1). Quatre ans après, il tient à la 11e place du classement des 90 joueurs utilisés par Aliou Cissé durant la période de 2015-2022. Kara est à 2086 minutes obtenues en 26 matches dont 24 comme titulaire.
MEILLEUR BUTEUR
Ismaila Sarr et Famara, nouveaux dauphins de Sadio Mané Ce qui est sûr, malgré son forfait pour ce Mondial, Sadio Mané ne risque pas de perdre son titre de meilleur buteur des «Lions» sous l’ère Aliou Cissé. Avec 28 réalisations, ses nouveaux dauphins comptent 11 buts. 17 buts de retard que ni Ismaila Sarr ni Famara Diédhiou ne peut combler dans cette compétition. Auteur d’un but chacun, Ismaila Sarr et Famara Diédhiou sont passés devant Moussa Konaté perdu de vue depuis sa dernière apparition sous la tunique des «Lions» lors du match Kenya - Sénégal (0-3) du 01 juillet 2019 au Caire.
100 SELECTIONS
Gana Guèye tenu d’aller au bout Tout porte à croire que les 99 sélections de Henri Camara seront battus dans un avenir proche dans la «Tanière». Et le plus placé pour battre ce record reste Gana Guèye et ses 97 sélections. Reste à savoir s’il pourra l’accrocher en cette coupe du monde. Pour ce faire, le milieu de terrain sénégalais qui sera déjà absent au prochain match des «Lions» en 8e de finale, devra aller au moins jusqu’en finale de la Coupe du monde. Une mission très difficile pour le milieu de terrain sénégalais mais à la portée de ce dernier. Car même si l’aventure du Sénégal s’arrête ce dimanche Gana Guèye n’aura besoin que d’être utilisé lors des trois prochains matches des «Lions» pour atteindre la barre des 100 sélections en coiffant Henri Camara au poteau. Ce serait le cas échéant une première dans l’histoire du football sénégalais de voir un joueur décrocher 100 sélections. Et Gana Guèye pourrait encore élever la barre en en cherchant à toucher la barre des 120 sélections. En dehors de Gana Guèye, Sadio Mané avec ses 93 capes et peut-être Cheikhou Kouyaté (83 sélections) peuvent espérer atteindre la barre des 100 sélections.
Par Abdoul Aziz TALL
ENGLAND, WHY NOT ?!
Chers joueurs et membres de l’encadrement, restez dans cette trajectoire des victoires qui « surprennent » En foulant la pelouse de Al Bayt Stadium, soyez armés de votre statut de champions d’Afrique, venus pour battre l’Angleterre
Il y a de cela vingt ans, Michel Platini, alors membre de l’encadrement de l’équipe de France disait de l’équipe du Sénégal qui devait être le premier adversaire à affronter son pays, à la Coupe du monde en Corée du Sud que : «la France ne boxait pas sur le même ring que le Sénégal et que ce match ne devrait être pour eux qu’une simple formalité».
Sur un ton à la fois rassurant à la limite du mépris et dont l’arrogance le disputait à l’effronterie de ses propos, l’ancien milieu français se disait sans doute, qu’au regard de la différence du niveau de développement de nos deux pays, la France allait transférer sur le terrain du football mondial le même rapport de force.
Sa désillusion fut à la hauteur du dédain qu’il avait affiché à l’égard de l’équipe sénégalaise. En effet dans cette édition de 2002, Platini et son équipe furent doublement humiliés, car non seulement les sénégalais les ont battus avec le but historique du défunt Pape Bouba Diop ( paix à son âme), mais cerise sur le gâteau, à la fin du premier tour, la France n’avait même pas été qualifiée pour les 8ème de finale. La bande à Pape Bouba Diop, El Haadj Diouf, Henry Camara, Amdi Moustapha Faye, Salif Diao, Khalilou Fadiga, Moussa Ndiaye, Tony Sylva, Ferdinand Coly, Oumar Daff, Habib Beye, Alassane Ndour, Lamine Diatta,Pape Malick Diop, Sylvain Ndiaye, Pape Thiaw, Amara Traoré, Souleymane Camara, Kakidou Cissokho et un certain… Aliou Cissé, sous la houlette de Bruno Metsu, venait de confirmer Michel Platini, à la seule différence que le Sénégal était plutôt sur un ring beaucoup plus relevé que celui auquel il l’avait destiné. La France fut éliminée de la compétition dès le premier tour et le Sénégal ira jusqu’en quart de finale, avant d’être sorti de la compétition la tête haute, par une vaillante équipe turque.
Pour mémoire, ce n’était pas la première fois qu’une équipe sénégalaise battait l’équipe de France dans une compétition officielle. L’on se souvient en effet que lors des jeux de l’amitié organisé à Dakar en 1963, les sénégalais, coachés par Raoul Diagne, Lamine Diack et Rito Alcantara, avaient éliminé la France en demi-finale de la compétition sur un score de 2 buts à zéro, avant de rencontrer en finale une solide équipe de la Tunisie. Match remporté par le Sénégal après un nul d’un but partout. C’est finalement au nombre de corners ( 9 contre 4), que le Sénégal fut désigné vainqueur de la compétition. La France se contentera d’une 3ème place après avoir battu Madagascar par 4 buts à 1.
En 1986, à la CAN organisée en Égypte, nombreux étaient les observateurs qui nous donnaient perdants face au pays organisateur. Ce fut un match épique, joué un vendredi après-midi, d’une rare intensité émotionnelle que le Sénégal finit par remporter sur le score d’un but à zéro, marqué par Thierno Youm. Une défaite que les égyptiens avaient tellement du mal à digérer au point qu’ils l’avaient ressentie comme un deuil national.
L’évocation de ces étapes historiques de notre football est pour rappeler que le Sénégal a toujours su relever le défi dans des situations difficiles où il était considéré d’avance comme un outsider.
Aujourd’hui, l’entraîneur de l’Angleterre ? Gareth Southgate déclare avoir observé l’équipe du Sénégal et considère que son équipe est « favori».Quoique moins arrogant et moins provocateur que son prédécesseur français, il n’en demeure pas moins qu’il vient lui aussi de lancer un défi à notre football. Un défi qu’il faudra relever comme on a eu à le faire par le passé, le 04 Décembre prochain.
Pour ce faire, il faudra d’abord se libérer au plan psychologique de tout complexe d’infériorité découlant de l’idée que seules les nations dites « grandes » sont dignes de s’imposer dans ce genre de compétition.
Garder à l’esprit que nos joueurs ont en face d’eux les mêmes acteurs qui évoluent dans les championnats européens où ils rivalisent avec bonheur devant les plus grands joueurs de football d’Europe, d’Amérique du Sud et d’Asie. Ce n’est point par hasard si Sadio Manè ( à qui nous souhaitons un prompt rétablissement) Kalidou Koulibaly, et Edouard Mendy entre autres, sont considérés aujourd’hui comme faisant des meilleurs au monde dans les postes qu’ils jouent au niveau des championnats européens.
Au regard des matchs qui se sont déroulés jusque là, il est incontestable que dans cette présente édition de la coupe du monde, le mythe de la suprématie des « grandes » nations sur les « petites » vient d’être sérieusement ébranlé. D’abord avec le Maroc qui bat la Belgique, « l’outrecuidance » des Japonais, vainqueurs à la fois face à l’Allemagne et à l’Espagne, qui furent toutes les deux championnes du monde et d’Europe, ensuite la victoire de l’Arabie Saoudite sur l’Argentine de Lionel Messi, elle aussi ancienne championne du monde, notamment avec le phénoménal Diego Maradona et tout dernièrement, la brillante victoire de la Tunisie sur la France, championne du monde en titre.
Assurément la hiérarchie est en train d’être bousculée et c’est à croire que le nouvel ordre mondial en matière de football est en passe de s’imposer plus vite que celui attendu en matière de relations Economiques Internationales.
Alors Dimanche, chers joueurs et membres de l’encadrement, restez dans cette trajectoire des victoires qui « surprennent »
En foulant la pelouse de Al Bayt Stadium, soyez armés de votre statut de champions d’Afrique, venus pour battre l’Angleterre. Ayez la hargne, la détermination et la soif de vaincre. Autant de caractéristiques du lion, symbole de notre nation . Soyez les dignes héritiers de vos vaillants aînés en terre coréenne !
En attendant, et d’ici à ce que le coup de sifflet final de ce match soit donné, que notre cri de « guerre » à tous, joueurs comme supporters soit : England ! Why not !!!?
L'ALLEMAGNE SORTIE AU PREMIER TOUR DU MONDIAL
L'adage fameux de Gary Lineker, "le football se joue à 11 contre 11, et à la fin, c'est l'Allemagne qui gagne", appartient désormais définitivement au passé
L'Allemagne, géant déchu du football, a quitté le Mondial-2022 jeudi par la petite porte, malgré une victoire 4-2 contre le Costa Rica insuffisante pour lui ouvrir le chemin des huitièmes de finale.
L'adage fameux de Gary Lineker, "le football se joue à 11 contre 11, et à la fin, c'est l'Allemagne qui gagne", appartient désormais définitivement au passé. Et la Mannschaft, qui n'est plus que l'ombre de ses devancières, a beaucoup de souci à se faire à deux ans de son Euro à domicile.
Les Allemands étaient de toute façon éliminés par la victoire du Japon contre les Espagnols (2-1). Les hommes du sélectionneur Hansi Flick ont en fait perdu leur Mondial dès le premier match, avec leur défaite face aux "Samouraï Blue" (2-1).
Cette élimination est, pour les quadruples champions du monde, un séisme d'une magnitude gigantesque.
Depuis son retour sur la scène internationale en 1954, l'Allemagne avait été la nation la plus régulière en coupe du monde, plus encore que le Brésil: en seize tournois jusqu'en 2014, la Mannschaft a collectionné quatre titres, autant de finales perdues, et encore quatre demi-finales et quatre quarts de finale.
Puis la chute. En 2018 en Russie, avec la première élimination au premier tour d'un Mondial d'après-guerre.
Sur son banc de touche, Hansi Flick est passé jeudi soir par tous les sentiments, comme les supporteurs allemands présents au stade Al Bayt, au fil d'une soirée au scénario incroyable.
Sans surprise, le Costa Rica a d'abord garé l'autobus devant son but, avec l'espoir que les vagues offensives allemandes viendraient s'y briser.
Pas de miracle
Mais les Allemands ont mis le rythme nécessaire. Et après trois occasions franches dès l'entame, Serge Gnabry a trouvé l'ouverture à la 10e minute, de la tête sur un centre de son latéral David Raum (1-0).
Et comme l'Espagne marquait un but une minute plus tard, les Allemands se retrouvaient qualifiés, avec néanmoins encore 75 minutes à jouer.
En première période, l'Allemagne a dominé outrageusement, avec 70% de possession, une équipe des "Ticos" qui n'est quasiment jamais entré dans les 30 mètres de Manuel Neuer.
Mais face à un Costa Rica revenu après la pause avec l'intention de jouer enfin au football, les coéquipiers de Manuel Neuer ont soudain semblé perdre le fil, victimes d'un incompréhensible fébrilité derrière, alors qu'ils avaient le match bien en main.
Yeltsin Tejeda (58e), puis Juan Pablo Vargas qui a contraint Neuer a marquer contre-son-camp (70e) ont puni les Allemands pour prendre l'avantage 2-1, qualifiant ainsi "virtuellement" le Costa Rica quelques minutes.
L'entrée en jeu du buteur Niclas Füllkrug, l'homme qui avait marqué contre l'Espagne, a contribué à remettre les Allemands dans le sens de la marche. Après deux tirs de Musiala sur les montants, Kai Havertz (75e, 85e) a réussi un doublé et redonné l'avantage aux siens. Füllkrug a corsé l'addition (89e).
Scotchés à leurs portables, les supporters allemands n'avaient plus qu'à espérer un miracle, sous la forme d'une égalisation espagnole dans l'autre match. Qui n'est jamais arrivée.
Ce match rentrera aussi dans l'histoire du football pour avoir été le premier en coupe du monde dirigé par une femme: l'arbitre française Stéphanie Frappart a été à peu près invisible toute la soirée, ce qui est sans doute bon signe pour elle.
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
QATAR 2022, LA BALLADE DES GENS HEUREUX
EXCLUSIF SENEPLUS - Maguire manque de compétition. Trippier et Shaw sont bons mais montent un peu trop. Il faudra les piéger. Le gouvernement a gagné cinq jours de paix grâce aux Lions
Voila le piège était posé et bien posé. Les Equatoriens s’y sont laissé prendre. Une première mi-temps où ils n’auront pas existé, tant nous étions présents. On a densifié le milieu et ils n’ont jamais pu progresser. Ismaïla, en qui tous les espoirs étaient portés pour enfiler sa robe de gala, se montra à la hauteur de la tâche. Il obtint un penalty grâce à sa vitesse et à sa malice. Nous tremblâmes un peu quand il prit le ballon pour se faire justice, lui, sur qui la faute avait été commise. Il ne trembla pas. Ce fut un coup de maître, placé du droit, ras de poteau, petit filet. Imparable. Mané dans son fauteuil a du prendre des notes.
Cette mi-temps fut propre mais pas de rêve, car nous avions auparavant vendangé deux belles occasions nettes de prendre l’avantage. Gana, dans une position idéale sur un centre venu de la gauche, ne cadra pas son tir et Boulaye, dans un face-à-face avec le gardien, suite à une remise astucieuse de Ilimane enfin au départ des 11, manqua le cadre. Un avant-centre doit cadrer. Quitte à ne pas marquer, au moins mettre le gardien adverse à l’épreuve.
La seconde mi-temps fut un peu plus délicate à négocier. L’on s’ y attendait. Les Equatoriens se devaient de refaire leur retard. Ils firent les corrections nécessaires au milieu et nous ne fumes plus maîtres du jeu. Gana commit beaucoup trop de fautes, il doit se montrer heureux d’avoir fini le match et de n’avoir écopé que d’un carton jaune pour l’ensemble de ses oeuvre.
On ne voyait pas comment, dans le cours du jeu, les Equatoriens parviendraient à nous prendre en défaut, tant leur vista des matchs précédents était absente et, tant nos bases-arrières étaient souveraines. Khadilou, Ismaila Jacobs, Abdou et Sabaly firent un match plein. Seules les balles arrêtées pouvaient leur donner l’occasion de se montrer dangereux. La faute vint de Gana qui leur offrit l’occasion recherchée. Ils égalisèrent sur cette faute. Franchement à partir de ce moment là, peu nous voyait reprendre la main dans ce match. Pourtant c’est ce que firent les garçons, car à peine deux minutes plus tard, et dans des conditions identiques de coup franc, Kalidou nous redonna l’avantage ! On n’allait pas nous reprendre à leur donner de nouvelles occasions.
Voila ! Ce ne fut pas la ballade des gens heureux mais nous y sommes. Nous sommes qualifiés pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde. Bravo au coach et a ses joueurs. Aliou Cissé a écouté en partie les critiques. Ilimane a démarré le match, Krepin est de repos. Dommage de ne pas voir Pape Matar dans le match. Cela reste encore le pan de résistance d’Aliou. Sous la flexibilité de bambou qu’il montre par moment, il y a encore l’écorce rigide du baobab en dessous. Il reste têtu. PMS sera surement aligné contre la grande Angleterre car Gana sera forfait pour ce match.
Le match contre l’Angleterre me parait plus « facile » car nos joueurs les connaissent par coeur. Elle est forte devant mais nous sommes forts derrière. Derrière, ils sont prenables. Leur faiblesse, c’est leur défense, leur axe central. Maguire est lent, fragile, et manque de compétition. Il faut mettre le cap sur lui. Ilimane, Bamba et Boulaye devraient se régaler et lui donner le tournis. S’il a du temps sur la balle, c’est un excellent distributeur de longues balles. Stone est tout sauf un mur. Trippier et Shaw sont bons mais dans le jeu offensif. Ils montent un peu trop. Il faudra les piéger. Ce match sera une excellente tribune pour nos jambaars de se rappeler aux bons souvenirs de leur clubs respectifs : A Nampalys de montrer qu’il faut plus que le banc de Leicester, à Koulibaly et Mendy de ne plus laisser de doutes sur leur valeur à leur coach Potter, à Ismaila et Ilimane de convaincre des clubs de Premier League de venir les arracher de Watford et de Sheffield lors du mercato d’hiver. Les enjeux sont élevés pour nos Lions !
PS : Je me demande en aparté ce que ferait notre gouvernement sans nos Lions. Il vient de gagner cinq jours de paix, au moins jusqu’à dimanche. Les débats sur le budget à l’Assemblée nationale avec ses disputes houleuses, l’affaire rocambolesque des deux militaires disparus et les sorties sur le troisième mandat semblent en suspens et ne pas intéresser grand-monde.
Pourvu que ça dure, doivent-ils implorer.
Vive le foot, vive les Lions. À nous les petites anglaises !
Tidiane Sow est coach en communication politique.
LE MAROC CROQUE LE CANADA
Le Maroc, d'abord emballant contre le Canada (2-1) avant de finir fébrilement, a décroché jeudi pour la deuxième fois de son histoire un ticket en 1/8 de finale, prenant même la 1re place du groupe F du Mondial-2022 qu'il achève invaincu
Après un nul contre la Croatie (0-0) et une victoire encore plus retentissante contre la Belgique (2-0), les Marocains se sont une nouvelle fois montrés efficaces en dépit du premier but encaissé depuis que Regragui a remplacé au pied levé Halilhodzic au coeur de l'été.
Après trois éliminations frustrantes en Coupe du monde dès le premier tour, les Lions de l'Atlas réussissent même pour la première fois la passe de deux victoires d'affilée.
C'est de bon augure pour la suite, même s'ils pourraient maintenant trouver sur leur route l'Allemagne, qui les avait éliminés en 1986 lors de leur unique 1/8 jusque-là, ou encore l'Espagne, qui tenteront à leur tour dans la soirée de les imiter dans le groupe E qui comprend également le Costa Rica et le Japon.
Face à un Canada aussi naïf qu'imprécis techniquement en dépit d'un jeu direct ambitieux, les Marocains se sont montrés expéditifs, ouvrant la marque dès la 4e minute après une bourde de Borjan dont la sortie loin de son but a été sanctionnée par une frappe lointaine de Ziyech.
Rapidement, Hakimi a ensuite offert la balle du break à En-Nesyri (23), permettant ainsi à l'équipe de se reposer encore plus sur un jeu privilégiant la circulation du ballon dans l'entrejeu.
Un peu endormi par cette entame facile, le Maroc a toutefois imperceptiblement relâché son étreinte. Alors que le Canada, avec David sur le banc, n'avait jamais été dangereux jusque-là, il a trouvé le moyen de tromper la vigilance du revenant Bounoud, surpris par une déviation de son propre défenseur Aguerd (40).
En 2e période, alors que les Canucks avaient haussé leur niveau, c'est Hutchinson (71) qui a trouvé la barre de Marocains peut-être devenus avares de leurs efforts ou simplement fatigués.
Au lieu de décrocher un premier point honorifique en Coupe du monde, les joueurs de Herdman, qui devra encore attendre pour devenir le premier sélectionneur à s'imposer chez les hommes et les femmes à ce niveau, doivent finalement se contenter d'une 6e défaite d'affilée en autant de rencontres.
Prochain hôte du Mondial-2026 avec les USA et le Mexique, le Canada peut estimer avoir fait bonne impression avec son jeu débridé mais il a également pu mesurer le chemin à accomplir pour être plus compétitif dans quatre ans.