VIDEOLA CEDEAO REFUSE DE NÉGOCIER LA DURÉE DES TRANSITIONS
Les États d'Afrique de l'Ouest maintiennent leur opposition au coup d'État survenu au Niger et refusent de répéter les erreurs commises lors des transitions politiques au Mali, en Guinée et au Burkina Faso

Selon un responsable de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), les États d'Afrique de l'Ouest se positionnent fermement contre le coup d'État survenu au Niger et refusent de répéter les erreurs commises lors des transitions politiques au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Dans une interview accordée à France 24, Abdel-Fatau Musah, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO, a déclaré que la CEDEAO ne souhaite pas entrer en négociation avec des régimes militaires qui cherchent à marchander la durée des transitions.
Les pays de la région, tels que le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, ont connu des coups d'État en 2020, 2021 et 2022 respectivement, mais se sont engagés à organiser des élections pour rétablir des gouvernements civils d'ici la fin de 2024. Cependant, le général Abdourahamane Tiani, qui a pris le pouvoir à Niamey le 26 juillet, a annoncé son intention de mettre en place une transition de trois ans.
Les déclarations d'Abdel-Fatau Musah font suite aux propos du Premier ministre nigérien nommé par les auteurs du coup d'État, Ali Mahaman Lamine Zeine, qui a affirmé que le pays avait bon espoir de parvenir à un accord avec la CEDEAO dans les prochains jours. Cependant, M. Musah a réaffirmé que la CEDEAO maintenait sa position, à savoir la libération du président renversé Mohamed Bazoum et le rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel.
En réponse au coup d'État, la CEDEAO a déjà imposé de lourdes sanctions au Niger et a à plusieurs reprises évoqué la possibilité d'une intervention militaire. Bien que M. Musah ait confirmé cette possibilité, il a précisé qu'aucune date n'avait été fixée pour une telle intervention et qu'elle dépendrait de certains facteurs. La priorité actuelle de la CEDEAO est de privilégier la médiation.
Parallèlement, certains pays africains ont proposé différents plans de transition pour le Niger. Par exemple, le président nigérian Bola Tinubu, qui est également à la tête de la CEDEAO, a évoqué l'exemple d'une transition de neuf mois appliquée au Nigeria après un coup d'État en 1999. L'Algérie a quant à elle suggéré une transition de six mois, bien que cette proposition n'engage que l'Algérie, qui n'est pas membre de la CEDEAO.