VIDEOL'AFRIQUE A BEL ET BIEN BESOIN D'HOMMES FORTS
On ne peut jauger la performance d’une puissante voiture américaine aux mains d’un piètre conducteur. De même, bâtir des institutions fortes et les confier aux hommes et aux femmes dépourvus de certaines valeurs et qualités serait un beau gâchis.
Les institutions étatiques fortes sont une nécessité absolue pour diriger les pays africains certes. Mais il faut bien des femmes fortes et des hommes forts pour manager efficacement ces institutions autrement, elles ne rempliront pas la mission qui est attendue d’elles pour fortes qu’elles soient.
« L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes », disait le président Barack Obama lors de son voyage au Ghana. Mais avant que l'ancien président américain ne fasse cette déclaration, beaucoup d’Africains étaient convaincus de cette évidence. Mais est-ce que réellement les institutions fortes seulement suffisent pour mieux gouverner avec des résultats probants ?
Pour le sociologue Elimane Haby Kane, president de LEGS-Africa, la réponse est assurément non. Où peut-on aller avec des institutions fortes sans hommes forts et femmes fortes ? Il faut absolument avoir des hommes et des femmes forts pour incarner les institutions fortes, impulser l'idéal de gouvernance que l'on veut. Comment peut-on jauger la puissance d'une solide voiture américaine ou allemande en la laissant aux mains d'un chauffeur qui tâtonne, qui doute?
Aussi, pour le président de LEGDS-Africa, il y a-t-il urgence à adapter les démocraties occidentales dont l’Afrique est héritière à nos réalités africaines.
Selon toute vraisemblance, le Pacte national de bonne gouvernance démocratique s’inscrit dans ce cadre-là. À cette fin, justement, il faut remettre les langues nationales au cœur du jeu politique : penser et conceptualiser dans les langues africaines nos outils de gouvernance puisqu’avant même la rencontre avec les colons, l'Afrique a eu des modèles de gouvernance inspirants qui peuvent encore faire recette aujourd'hui. La balle est dans les camps de l'intelligentsia africaine, estime Elimane Haby Kane.