VIDEOLE CRI DES TRÉSORS VOLÉS
Avec « Dahomey », Mati Diop signe un documentaire aussi innovant que nécessaire sur la restitution des œuvres d'art africaines. En donnant la parole aux objets eux-mêmes, elle offre une perspective inédite sur ce chapitre douloureux de l'histoire
La cinéaste franco-sénégalaise Mati Diop frappe fort avec son nouveau documentaire "Dahomey". Dans une interview exclusive, elle lève le voile sur ce film audacieux qui donne littéralement la parole aux 26 trésors royaux du Bénin, récemment restitués par la France.
"J'ai voulu que ces œuvres racontent elles-mêmes l'histoire de leur pillage", explique Diop. Le film capture le voyage de retour de ces artefacts, offrant une perspective inédite sur la restitution du patrimoine africain.
La réalisatrice met en lumière la jeunesse africaine, dont la voix résonne à travers le film. "Ils sont lucides sur les enjeux diplomatiques", souligne-t-elle, évoquant leur compréhension aiguë des implications de cette restitution.
Diop refuse le didactisme, préférant une approche poétique et fantastique. "C'est politique de s'autoriser à être libre dans la forme", affirme-t-elle, revendiquant le droit à un imaginaire affranchi des contraintes du militantisme traditionnel.
"Dahomey" s'annonce comme une œuvre percutante, mêlant histoire, politique et art pour aborder les stigmates persistants du colonialisme. Un film qui promet de secouer les consciences et de ravir le débat sur la restitution du patrimoine africain.