VIDEOLE GRAND DÉSENCHANTEMENT
Thierno Alassane Sall n'y va pas par quatre chemins : le système perdure, les institutions stagnent. Entre nominations controversées et réformes au point mort, le changement tant espéré se fait attendre, à en croire le député
Dans son intervention lors de l'émission "Le Jury du dimanche" sur RFM ce dimanche 18 août, le député Thierno Alassane Sall n'a pas mâché ses mots pour décrire la situation politique actuelle du pays. Quatre mois après l'élection de Bassirou Diomaye Faye, le leader de la République des Valeurs dresse un constat alarmant : le changement tant espéré tarde à se concrétiser.
"On s'est temporairement assis dans l'ancien système", assène Thierno Alassane Sall, pointant du doigt la persistance des pratiques qu'il qualifie d'"antidémocratiques". Le député critique vivement les nominations récentes, qu'il juge en contradiction flagrante avec les promesses de campagne. "On a pris tous les oripeaux et on est en train de les dérouler. On ne sent pas de changement, même psychologique, significatif", déplore-t-il.
La réforme de la justice, présentée comme un pilier du renouveau, est particulièrement visée. Thierno Alassane Sall y voit une « justice des vainqueurs » plutôt qu'une refonte en profondeur du système judiciaire. Les mutations des magistrats sont perçues comme des représailles, loin de la promesse de l'indépendance judiciaire.
L'Assemblée nationale n'est pas épargnée par les critiques acerbes du député. Il dénonce une chambre d'enregistrement où les députés sont réduits à de simples "faire-valoir", privés de réel pouvoir de contrôle sur l'exécutif.
La récente crise des médias est également au cœur des préoccupations. Tout en reconnaissant la nécessité pour les entreprises de presse de s'acquitter de leurs obligations fiscales, Thierno Alassane Sall met en garde contre les dangers d'une pression excessive sur ce "quatrième pouvoir" essentiel à la démocratie.
En conclusion, le député appelle à une véritable rupture avec les anciennes pratiques. "Ce changement démocratique aurait dû être l'occasion de revoir nos modes de vie, nos façons de faire", insiste-t-il, tout en gardant une note d'espoir pour l'avenir du pays.