VIDEOZIGUINCHOR À L'ÉTROIT, SELON DJIBRIL SONKO
Depuis sa prise de fonction, l'édile s'attaque aux problèmes structurels de cette ville de 9 km² qui étouffe dans ses frontières. Sa priorité : transformer les atouts inexploités de la capitale du Sud en moteurs de développement économique et social

Le maire de Ziguinchor, Djibril Sonko, était l'invité de l'émission "Objection" sur Sud FM ce dimanche 2 mars 2025. Au cours de cette édition spéciale délocalisée dans la capitale du Sud, l'édile a présenté sa vision et ses projets pour développer cette ville stratégique de la Casamance.
Succédant depuis juin 2024 à Ousmane Sonko, devenu Premier ministre, Djibril Sonko a dressé un état des lieux de sa commune : une ville de 9 km² comptant près de 274 000 habitants, dotée d'atouts économiques considérables mais encore sous-exploités, notamment dans les secteurs du tourisme, de l'agriculture et de la transformation.
Le maire a identifié comme priorité le réaménagement du quartier Néma 2, un dossier foncier épineux que ses prédécesseurs n'avaient pu résoudre. "Ziguinchor est à l'étroit, nous n'avons plus de terres disponibles," a-t-il expliqué, précisant qu'un plan de lotissement a été adopté pour reloger les populations concernées.
Sur le plan financier, la commune dispose d'un budget de plus de 5 milliards FCFA. Le maire s'est félicité d'avoir réalisé une économie de 500 millions sur le fonctionnement, somme réorientée vers l'investissement. Plusieurs projets sont en cours, notamment la construction de salles de classe, la réhabilitation d'écoles et la rénovation du stade mythique Jules François Bocandé.
Face au chômage des jeunes et à l'immigration irrégulière, Djibril Sonko propose une stratégie axée sur la formation professionnelle dans les domaines du bâtiment, de la pisciculture et de l'horticulture. "Ce que les jeunes vont chercher en Europe, ils peuvent le trouver ici notamment par l'agriculture," a-t-il affirmé.
Pour remédier au coût élevé de la vie à Ziguinchor, l'invité de Baye Omar Gueye préconise le désenclavement de la région par l'agrandissement du port, l'achèvement de l'aéroport et l'arrivée du train. Il a également souligné l'importance de valoriser la culture locale comme levier de développement économique.
"Si nous partons de ce qui nous appartient, nous sommes capables de construire une économie autour de notre patrimoine culturel," a conclu l'édile, citant Léopold Sédar Senghor sur "le rendez-vous du donner et du recevoir".