AWA CHEIKH MBENGUE VEUT UNE REFORME DE L’ARTICLE 277 DU CODE DE LA FAMILLE
Pour éviter d’autres drames comme celui impliquant le Dr Palla PAYE
L’article 277 du code de la famille sénégalais qui stipule que «durant le mariage, l’autorité parentale est exercée par le père en qualité de chef de famille» doit être réformé. C’est l’avis de Awa Cheikh Mbengue, membre du Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese) et représentante de la Diaspora d’Espagne. Pour gagner ce combat, elle demande à toutes les associations féminines de se joindre à elle.
Awa Cheikh Mbengue reprend sa croisade contre l’article 277 du code de la famille sénégalais qui prévoit que «durant le mariage, l’autorité parentale est exercée par le père en qualité de chef de famille. En conséquence, l’autorisation parentale doit être signée par ce dernier».
C’est l’affaire du Dr Palla Paye, le médecin qui a tué ses trois enfants avant de se suicider, qui a poussé le membre du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) et représentante de la diaspora d’Espagne à reprendre ce combat. Selon elle, cet article enlève pratiquement à la mère toute responsabilité sur son enfant.
Réclamant ainsi la réforme de l’article 277 du Code de la famille sénégalais, elle précise que «cette disposition, qui donne le droit exclusif à l’homme est à l’origine de tragédies au sein des familles, notamment celles établies à l’étranger».
La troisième secrétaire élue des membres du bureau du Cese pense que l’article 277 du Code de la famille est en porte-à-faux avec la Charte fondamentale notamment sur le principe de l’égalité des citoyens devant la loi. «Je mène un combat depuis des années visant à modifier les dispositions sur l’autorisation parentale. La Constitution autorise toute femme sénégalaise à donner la nationalité à son fils, mais l’article 277 du Code de la famille, interdit à la femme de donner l’autorisation parentale à ce dernier», se désole-t-elle, rappelant qu’aujourd’hui, beaucoup de femmes abandonnées ou en instance de divorce butent souvent sur l’autorisation parentale quand elles souhaitent faire un passeport à leurs enfants ou simplement voyager avec eux. «Trois mères de familles sénégalaises tuées en Espagne»
Pour Awa Cheikh Mbengue, le drame survenu à Sacré-Cœur avec la mort de Dr Falla Paye et de ses enfants doit pousser les autorités à accélérer la réforme. «Ici, en Espagne que je connais pour y avoir passé plus de trois décennies, et dans pratiquement partout dans le monde, les femmes sénégalaises en souffrent beaucoup. Par exemple, après le divorce, l’homme prend l’autorisation parentale comme arme. En général, ce sont les enfants qui sont les principales victimes. Si la femme peut donner une nationalité à son fils, elle doit pouvoir exercer l’autorisation parentale sur ce dernier», indique la représentante de la diaspora d’Espagne. Pour que le combat réussisse, Awa Cheikh Mbengue lance un appel à toutes les associations féminines du pays et de la diaspora à adhérer à ce combat afin de «mieux protéger le sexe faible».
D’après elle, « pas moins de trois femmes sénégalaises ont été tuées en Espagne, dont le dernier cas remonte au mois de novembre 2019».