DIAMAGUÈNE ÉCONDUIT UN CORTÈGE FUNÈBRE À COUP DE GOURDINS
C’est à croire que la banlieue dakaroise est un no mans land où les populations font la loi impunément. Après Malika, hier des populations de Diamaguène ont refusé qu’un mort du covid-19 soit enterré dans leur cimetière
C’est à croire que la banlieue dakaroise est un no mans land où les populations font la loi impunément. Après Malika, hier des populations de Diamaguène ont refusé qu’un mort du covid-19 soit enterré dans leur cimetière. Conséquence, elles ont attaqué le cortège funèbre à coup de pierres et de gourdins, et saccagé l’ambulance des sapeurs-pompiers, le véhicule des agents du service d’hygiène et une voiture de la Croix Rouge Internationale.
On ne se croirait pas au Sénégal, pays de la Téranga, un ilot paisible où cohabitent harmonieusement différentes confréries et diverses religions. Hier, la banlieue de Dakar s’est illustrée de triste manière en refusant qu’un Sénégalais, M.G quoiqu’habitant Diamaguène Sicap Mbao, ne soit enterré dans le cimetière du quartier, sous prétexte que cette personne est morte du coronavirus. Elles se sont mobilisées pour s’y opposer de manière violente en barrant la route au cortège funèbre composé de sapeurs-pompiers, d’éléments de la Croix-Rouge et d’agents sanitaires dont ceux du service d’hygiène.
Pour parvenir à leurs fins, les populations, dans leur furie, ont saccagé 3 véhicules dont l’ambulance des sapeurs-pompiers immatriculée Dk 3226, la voiture service d’hygiène et celle de la Croix rouge. N’eût été d’ailleurs l’intervention de la police de Diamaguène Sicap Mbao dépêchée pour calmer les ardeurs, le pire allait se produire. Car, certaines populations, très en colère, voulaient s’attaquer aux soldats du feu et aux agents sanitaires. Un geste de trop qui a poussé les sapeurs-pompiers à lâcher du lest avant que les limiers de Diamaguène ne fassent le constat. Aucune arrestation n’a été constatée. Et pourtant, la famille du disparu détenait un permis d’inhumation en bonne et due forme signée par l’institution municipale de la localité en date du 23 Mai.
La destruction des véhicules des secouristes a été énergiquement décriée par les soldats du feu. Ces derniers disent ne pas comprendre que dans l’exercice de leur fonction ils soient attaqués comme des malpropres par les populations qui, parfois, se plaignent de leurs retards dans les interventions dues au manque de moyens logistiques. Un gravissime acte d’incivisme condamné également par des éléments de la Croix-Rouge qui considèrent que les populations pouvaient s’opposer sans user de la violence.
Cette révolte des populations n’est pas une nouveauté en banlieue. Car les soldats du feu, venus en compagnie des agents sanitaires pour procéder à l’inhumation d’une personne morte également de la Covid19 à Malika, l’ont échappé belle. L’Etat doit prendre ses responsabilités, car il ne doit pas y avoir une zone de non droit au Sénégal