LA CHUTE D'UN PRÉDATEUR
La Section de recherches de la gendarmerie de Colobane a mis fin aux agissements de S. Niass, dangereux prédateur sexuel, accessoirement collaborateur de Kocc Barma. Il a fait plus d’une centaine de victimes de plusieurs nationalités. Récit de sa traque
La Section de recherches de la gendarmerie de Colobane a mis fin aux agissements de S. Niass, un dangereux prédateur sexuel, accessoirement collaborateur de Kocc Barma du site seneporno. Il a fait plus d’une centaine de victimes de plusieurs nationalités. Récit de sa traque.
Au mois d’août 2019, la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane avait été saisie de deux plaintes, par les dames P. Diouf et S. M. Diouf. La première citée a vu une photo d’elle nue publiée sur le site seneporno, après qu’elle a été contactée par un homme disant avoir un ‘’dossier’’ sur elle. Le maitre-chanteur lui avait demandé d’entretenir des relations sexuelles avec lui, à défaut, il allait publier ses photos dénudées. Devant le refus de la dame, il est passé à l’acte. Il en est presque de même pour la deuxième victime. Dans leurs lettres, elles expliquaient toutes les deux qu’une personne, qui se faisait passer pour Kocc Barma, les faisait chanter.
Une enquête a été ouverte par les hommes en bleu. Un an après, un suspect a été mis aux arrêts à Kébémer, dans la région de Louga. Il s’agit d’un certain S. Niass. Ce dernier avait ouvert plusieurs comptes sur Facebook dont celui sous le nom de Simone Sandaré, avec comme photo de profil celle d’une Européenne. Ensuite, il envoyait plusieurs demandes d’ajout d’amis. Après acceptation de ses sollicitations, ‘’Simone’’ priait sa proie d’envoyer des vidéos moyennant 500 euros (325 000 F CFA) au moins. Ensuite, il utilisait les autres faux comptes pour appuyer la demande de Simone.
Celles qui tombaient dans ce piège entraient de plain-pied en enfer. Non seulement, elles ne voyaient pas la couleur de l’argent, mais, en retour, elles devaient payer pour que leurs vidéos ne soient pas publiées sur Seneporno. Un paiement en nature ou en espèces. Celles qui acceptaient les relations sexuelles se retrouvaient dans un cercle vicieux. Ayant, alors, une totale emprise sur elles, il exigeait qu’elles tournent des films pornographiques.
Selon nos informations, certaines victimes l’ont identifié, lors de l’enquête, comme étant celui avec qui elles ont eu des rapports intimes. Traumatisées par son désir insatiable, d’aucunes ont dû déménager à l’intérieur du pays, pour lui échapper. Les investigations ont aussi montré que parmi ses proies, il y a des Guinéennes, des Maliennes, des Ivoiriennes et des Sénégalaises. L’enquête technique de l’unité cyber de la gendarmerie a permis de suivre ses activités et ses moindres traces, depuis plus de 13 mois. Epié depuis un an, il a été alpagué à Kébémer, la semaine dernière où il avait rendez-vous avec une de ses victimes pour les mêmes vices.
A ce jour, confie nos informations, il a eu à avoir plus de cent victimes de diverses nationalités. Seule une dizaine de plaignantes s’est, à ce jour, signalée aux enquêteurs. Selon nos informations, les investigations des gendarmes ont aussi permis d’identifier les nombreux comptes Facebook ouverts par S. Niasse. Fidèle collaborateur de Kocc Barma du site seneporno, sans morale et prêt à tout pour arriver à ses fins, il n’a pas hésité à envoyer des vidéos compromettantes aux enfants d’une de ses victimes pour la contraindre à payer. Tantôt, il demandait de l’argent, tantôt il couchait avec ses victimes, parfois les deux. Ça dépendait de ses humeurs.
Lors de son audition, S. Niass a reconnu les faits qu’on lui reproche. Il a expliqué son comportement par le fait qu’il aime l’argent et adore les belles femmes. Se disant émigré en Italie, marié à deux épouses, S. Niass a été déféré hier au parquet pour les faits de diffusion de données personnelles et chantage.