A LA DECOUVERTE DE L’ANTRE DES CROCODILES DE KACHIKALLY EN GAMBIE
«Kachikally crocodile pool and Meseum» est une piscine aux crocodiles située au cœur de Bakau, en Gambie - Un lieu mystérieux qui redonne le sourire
![](https://www.seneplus.com/sites/default/files/styles/section_hero/public/raw_photos/croco.jpg?itok=39MK3lvK)
«Kachikally crocodile pool and Meseum» est une piscine aux crocodiles située au cœur de Bakau, en Gambie. Il fait partie des trois piscines sacrées de crocodiles utilisées comme sites mythiques et mystiques pour les rituels de fertilité mais également pour des malades, les célibataires dans le bonheur de retrouver une femme ou un mari. Immersion dans l’antre de ces reptiles inoffensifs.
L’Afrique à ses mystères. Et grâce à l’Eductour 2023 qui est un voyage en marge du festival «Komkom» de Ziguinchor, journalistes et techniciens des medias découvrent des sites touristiques mystiques en parcourant quelques localités. Ce périple nous mène dans l’antre des crocodiles de Kachikally, niché au cœur de la capitale, Banjul, notamment dans le quartier de Bakao. «Kachikally crocodile pool and Meseum» est un endroit mystique qui renferme une histoire fascinante. C’est au environ de 11h 30 que la caravane a foulé ce site après un trajet de quelques minutes sur une piste bitumée. L’endroit calme, verdoyant avec des fromagers géants datant de plus de 500 ans, des arbres de calebasse, un havre ou gassouillent les oiseaux, règne une fraicheur ambiante, l’odeur des arbres chatouille la narine. Ici, on respire l’air naturel.
Juste à l’entrée du site, une marée verdâtre avec des plantes envahissantes, une sorte de piscine qui abrite environ 100 crocodiles. Ce fascinant puits atteignant une profondeur de 6 mètres et une largeur de 22 mètres impressionnent les quelques touristes venant de Londres, du Canada, y compris les sénégalais. «Donc, ce site existe en Gambie ?», murmurent-on. Ces reptiles sortent de leur étang pour se balader tranquillement dans la cour sous le regard parfois très attentif des visiteurs pour guetter le moindre mouvement de ces bêtes. Mais pris de panique, elles sont domestiquées et inoffensives d’après le conservateur de ce parc. De taille moyenne, habillé d’une chemise bleue, pantalon noir, très serein, notre guide et non moins petit fils de la famille Badian, Musa Badjo nous retrace l’historicité de cet endroit très visité. D’emblée, il note que cet espace offre une expérience immersive, permettant aux visiteurs de se connecter avec la nature et de découvrir la faune unique qui habite ces eaux. Car les crocodiles sont symbole de force et de résilience qui ajoutent une dimension intrigante à cet écosystème préservé.
Revenant sur l’histoire, il renseigne que «Kachikally» vient du nom mandingue «Katchika» qui veut dire soulever. Il était habité par des djinn avant d’être cédé par la famille Badian, ancêtre de Musa, suite à une bénédiction. Parce qu’il y avait une dame du nom de Mai qui puisait dans ce puits et a demandé à ses deux frères du nom de Tamba et Dially de sauver un enfant enfoui dans le fond du puits où vivaient deux crocodiles. «Mais c’était un test, c’est le djinn qui avait mis son enfant là-bas, pour savoir si cette famille Badian méritait d’hériter cette localité. Une fois ce test réussi, le djinn pose une autre condition à cette famille, c’est qu’elle se reconvertisse en l’Islam. C’était difficile de leur ôter cette connaissance, finalement la famille accepta d’enterrer leur ancienne pratique en échange d’un pouvoir», explique-t-il.
Un pagne, de la cola, 1 dalasi pour espérer avoir un enfant
Ce qui lui fera dire que Kachikally est bien plus qu’un site touristique. C’est un lieu intime entre la nature et la spiritualité. «Les crocodiles sont respectés ici, considérés comme des gardiens de notre héritage sacré. Ce puits que vous voyez détient (il pointe la mare), des pouvoirs mystiques, notamment celui de favoriser la fertilité. Et des femmes venaient parfois de loin, avec l’espoir de recevoir les bénédictions de ces eaux magiques. Par exemple, pour des femmes qui ne peuvent pas enfanter, il faut faire des sacrifices, prendre l’eau du puits, verse dans un seau avec une petite calebasse et on se lave avec, s’il plait à Dieu tu auras un enfant. On ne demande juste qu’un nouveau pagne, une demi-cola et one dalasi, maintenant si quelqu’un donne plus, c’est de son bon vouloir, mais ici, on ne demande pas de l’argent», fait-il savoir. Avant de préciser qu’il en est de même pour ceux qui veulent avoir un mari ou une femme, des personnes malades dont l’hôpital ne peut soigner, etc. Aujourd’hui, des initiatives de sensibilisation ont été mises en place pour informer les visiteurs sur l’importance de protéger ces reptiles menacés. Ce puits est attribué de pouvoirs de fertilité, attirant des visiteurs en quête de bénédictions ou même pour concevoir. Selon notre interlocuteur, en moyenne plus de 100 visiteurs fréquentent le site par jour au contact direct de ces animaux inoffensifs et domestiqués. «Contrairement aux autres crocodiles qui se nourrissent de la viande, celles de Kathikally s’alimentent avec du poisson et mangent environ 250 kilogrammes par jour. Parce que le sang rend agressif les crocodiles», explique M. Badjo.
Kounta, représentant du Collectif des acteurs du tourisme du Sénégal «C’est un site touristique qui est visité par tout le monde» «Kachikally est un site extrêmement important au niveau du tourisme en Gambie. En tant que Sénégalais, on a eu le bonheur et le plaisir d’accompagner nos touristes sur ce site-là. Cet endroit est une propriété de la famille Bodian mais ils sont maintenant de plus en plus accompagnés par les autorités gambiennes parce que c’est un site touristique qui est visité par tout le monde. Cela fait partie maintenant du circuit classique. Donc, c’est une expérience et il est heureux aujourd’hui, que des journalistes sénégalais viennent en parler.» Harry, un Hollandais émerveillé par Kachikally «J’invite les touristes à venir découvrir le pays» «Cet espace est magnifique, naturel. Mais je ne sais pas si les crocodiles sont enfermés ou libre mais je peux vous dire que pour les touristes c’est une découverte. Ailleurs beaucoup de crocodiles font peur parce qu’ils mangent beaucoup. Concernant la Gambie, je pense que le gouvernement doit beaucoup faire pour les populations. Pas seulement de bonnes choses pour les touristes. Car les populations ont une vie précaire. J’invite les touristes à venir découvrir le pays et à accompagner les populations et surtout les aider».
Réaction...Réaction...Réaction...
Moustapha Kounta, représentant du Collectif des acteurs du tourisme du Sénégal : «C’est un site touristique qui est visité par tout le monde»
«Kachikally est un site extrêmement important au niveau du tourisme en Gambie. En tant que Sénégalais, on a eu le bonheur et le plaisir d’accompagner nos touristes sur ce site-là. Cet endroit est une propriété de la famille Bodian mais ils sont maintenant de plus en plus accompagnés par les autorités gambiennes parce que c’est un site touristique qui est visité par tout le monde. Cela fait partie maintenant du circuit classique. Donc, c’est une expérience et il est heureux aujourd’hui, que des journalistes sénégalais viennent en parler.»
Harry, un Hollandais émerveillé par Kachikally : «J’invite les touristes à venir découvrir le pays»
«Cet espace est magnifique, naturel. Mais je ne sais pas si les crocodiles sont enfermés ou libre mais je peux vous dire que pour les touristes c’est une découverte. Ailleurs beaucoup de crocodiles font peur parce qu’ils mangent beaucoup. Concernant la Gambie, je pense que le gouvernement doit beaucoup faire pour les populations. Pas seulement de bonnes choses pour les touristes. Car les populations ont une vie précaire. J’invite les touristes à venir découvrir le pays et à accompagner les populations et surtout les aider».