L’AUDIT DE LA CAISSE DE SÉCURITÉ SOCIALE DEMANDÉ
Le Syndicat autonome des travailleurs de la sécurité sociale (SAT2S) demande à l'État de réaliser une enquête, en collaboration avec l'IGE, pour voir la situation du système d'information, du patrimoine et du personnel.
La Caisse de sécurité sociale (CSS) traverse une période très difficile. Le Syndicat autonome des travailleurs de la sécurité sociale (SAT2S) demande à l'État de réaliser un audit, en collaboration avec l'IGE, pour voir la situation du système d'information, du patrimoine et du personnel.
La Direction générale de la Caisse de sécurité sociale (CSS) tente de mettre en difficulté le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de la sécurité sociale (SAT2S) en raison du signalement de la situation que traverse la boite. Omar Foutah Badiane a, en effet, fait part des détournements, de la "nébuleuse" du nouveau système d'information et de la situation du personnel. Ancien membre de la CNTS et toujours délégué du personnel, il demande un audit de la boite.
"Nous souhaitons que l'État siffle la fin de la récréation. Qu'il nous place sous administration provisoire, le temps de faire un audit avec l’IGE pour savoir ce qui se passe vraiment au niveau du système d’information, au niveau du patrimoine et au niveau du personnel", a-t-il demandé.
Sur la gestion du patrimoine de l'institution, il a évoqué le projet de construction de logements sociaux de Bambilor confié à la Socabeg dont la réalisation est "poussive et inquiétante", malgré une annonce à grande pompe.
En effet, la CSS avait viabilisé une dizaine d’hectares qui ont été confiés à la Socabeg pour la construction de logements sociaux, soit environ 310 logements et 70 parcelles viabilisées. Cependant, d’après Omar Foutah Badiane, après un certain temps, la Socabeg est revenue pour informer le Conseil d’administration de la CSS qu’elle n’était plus en mesure de terminer les travaux. "Le conseil n’a pas exigé le remboursement de l’argent investi, mais a accédé à la demande de la Socabeg qui devait nous livrer les logements sociaux. Celle-ci a alors proposé d'acheter à crédit les terrains et les quelques logements déjà construits, afin de les vendre et de rembourser la caisse par la suite. Le conseil a validé cette proposition", a-t-il regretté.
‘’Un an plus tard, la Socabeg est revenue pour déclarer qu’elle n’avait trouvé aucun client. Ils nous ont alors restitué nos terrains ainsi que quelques logements qu’ils avaient construits, lesquels étaient déjà en état de délabrement. La caisse a repris possession de ses biens et a trouvé un autre prestataire à qui elle a confié la vente des logements. Socabeg est revenue pour demander qu’on lui confie nos terrains aux Almadies pour des logements de grand standing", a-t-il poursuivi.
Ainsi, à ses yeux, cette situation a compromis la politique d'investissement immobilière de la CSS.
Par ailleurs, accuse-t-il, la CSS a mis en place un système d'information depuis 2014-2015, qui devait prendre fin le 30 juin 2018. Cependant, jusqu'aujourd'hui, la mise en production totale du système n'est pas encore effective, en attestent les lancinantes difficultés rencontrées par les allocataires pour recevoir leurs prestations (allocations familiales, congés maternité...), selon le SG du SAT2S. C'est pourquoi, dit Omar Foutah Badiane, le SAT2S déplore les tracasseries et les lenteurs rencontrées par les allocataires et exige la mise en place d'un système d'information performant. Il souligne que le système d’information intégré comprend un périmètre composé de modules liés à la gestion du métier : immatriculation des employeurs, déclaration et paiement des cotisations, encaissements et prestations. Il inclut également des modules de gestion du support, tels que la comptabilité, la paie, la trésorerie, le loyer, l'audit, l’achat et divers projets.
D’après lui, de tous ces modules, seuls certains fonctionnent partiellement, tandis que les autres ne fonctionnent pas du tout. "Malgré le coût très élevé, ils ne sont pas en mesure de fournir aux autorités, notamment au ministère du Travail, les informations requises, malgré les interpellations à ce sujet", a soutenu M. Badiane.
Le troisième point porte sur la gestion des ressources humaines au sein de la CSS. ‘’Elle est faite au mépris des règles élémentaires de professionnalisme, d'équité et de justice pour les travailleurs. En effet, la notation du personnel a été abandonnée depuis fin 2008 et les fiches de poste ne sont ni mises à jour ni communiquées au personnel", a déploré le SG. Il s'y ajoute l'arrêt "injustifié" de travail de sept agents, tous embauchés, dont le dossier est pendant devant la justice du travail. ‘’Pire encore, le directeur général est à la retraite depuis deux ans et son intérim est actuellement assuré conjointement par le directeur financier et comptable, également à la retraite, et le secrétaire général. Ce qui constitue une violation flagrante des règles élémentaires de bonne gestion", a-t-il expliqué.
"Ces deux intérimaires recrutent du personnel, procèdent à des nominations de cadres dont des directeurs et se sont même permis des retouches de l'organigramme de l'Institution. De plus, des agents sont recrutés et payés par la caisse, mais sont inconnus à la caisse", a-t-il poursuivi.