LE JUGE DOIT CREUSER L'AFFAIRE
La famille de Fatoumata Makhtar Ndiaye réclame la comparution de Awa Niang et compagnie
Les travaux forcés à perpétuité et une amende de 350 millions FCFA à verser aux parties civiles pour Samba Sow, reconnu coupable du meurtre de Fatoumata Mactar Ndiaye. Le juge a rejeté les exceptions soulevées par la défense avant de disqualifier les faits d’assassinat initialement retenus contre l’accusé en tentative de vol avec effraction et usage d’arme, violence ayant entrainé la mort.
L’accusé est également reconnu coupable de tentative d’assassinat contre Adama Ba, fils de la défunte. Malgré cette décision, la famille de Fatoumata Matar Ndiaye reste insatisfaite du verdict. « Nous ne sommes pas satisfaits de cette décision. Quelqu’un qui a tué et on le condamne aux travaux forcés à perpétuité, cela n’a pas de sens. Il va continuer à vivre. Même si on l’avait exécuté, cela ne nous aurait également pas satisfait », a déclaré Amadou Mactar Ndiaye dit Ciré, frère de la défunte.
Il estime que les personnes qui ont été indexées comme étant les commanditaires devraient être jugées. « Depuis trois ans, il y a deux personnes qui sont citées dans cette affaire comme étant les commanditaires : Il s’agit de Fatou Sow, tante de l’accusé et la député Awa Niang. Pourquoi la justice ne les appelle pas pour éclaircir ces zones d’ombres. Dans un pays sérieux, même si une personne ment, on doit démontrer la vérité. Nous attendons cela de notre justice », soutient-il.
Poursuivant, il indique que la famille ne percevra pas les dommages et intérêts d’autant que l’accusé ne dispose pas de ce montant. « 200 et 150 millions où est-ce que Samba Sow va trouver cet argent pour nous le payer », s’interroge le frère de la défunte qui sollicite la comparution des personnes citées pour édifier l’opinion. Car, précise-t-il, tant que cela n’est pas fait, ces deux personnes seront toujours soupçonnées d’être les commanditaires même si elles ne sont pas mêlées. « Le juge d’instruction doit creuser l’affaire », martèle-t-il.
Me Abdou Dialy Kane : « La thèse de la commande criminelle ne tient pas »
Contrairement à la famille de la défunte, Me Abdou Dialy Kane s’est dit satisfait de la décision qui a été rendue par la chambre criminelle de Dakar. « J’apprécie cette décision positivement. C’est une décision qui ne me surprend pas dans la mesure où je l’avais dit comme lors de ma plaidoirie. L’accusé avait fait preuve d’une barbarie spéciale qui a emporté la vie d’une femme », a réagi Me Kane.
Pour lui, cette affaire doit amener les autorités à réfléchir sur la suppression de la peine mort. L’avocat estime que l’abolition de la peine de mort a été fait sans consulter le peuple. « Aujourd’hui, le gros du peuple est contre la suppression de la peine de mort parce que le Sénégal, de plus en plus, devient un pays violent. Chaque jour, vous voyez un enfant égorgé, une femme violée, un homme tué à chaque coin de rue. Vous pensez que cela peut continuer », s’interroge Me Abdou Dialy Kane.
Qui rejette catégoriquement la thèse de la commande criminelle. « La chambre criminelle a compris qu’elle avait en face d’elle non seulement un criminel mais également un manipulateur parce que l’accusé a essayé de manipuler les juges et l’opinion en faisant croire que ce crime était consécutif à une commande criminelle qui aurait été faite par Fatou Sow et Awa Niang et, tout le monde a compris que c’était un faux alibi. S’il avait une commande criminelle de la part de ces dames pourquoi le criminel ne s’est pas limité à la dame Fatoumata Matar Ndiaye. Mais, il a failli tuer son fils. C’est pourquoi cette thèse de la commande criminelle ne tient pas », défend la robe noire.