SCANLDALE À VÉLINGARA
Le président Ibrahima Diawando Barry est sommé par une dizaine de conseillers départementaux d’apporter des explications sur l’utilisation des fonds estimés à plus de 122 millions

C’est une histoire à coup de millions qui secoue le Conseil départemental de Vélingara. Au banc des accusés, le président Ibrahima Diawando Barry, sommé par une dizaine de conseillers départementaux d’apporter des explications sur l’utilisation des fonds estimés à plus de 122 millions.
Alors que le foncier déchire ces derniers jours la capitale sénégalaise et d’autres localités de l’intérieur du pays, une histoire de sous défraie la chronique à Vélingara. En effet, le président du Conseil départemental de ladite localité est pointé du doigt par une dizaine de conseillers départementaux, décidés à en découdre avec lui. Réunis au sein du collectif des élus du Conseil départemental de Vélingara, ils soupçonnent un « détournement d’objectifs» sur les fonds dégagés entre 2016 et 2018 pour l’achat de matériels et de mobiliers.
A travers une sommation interpellative datée du 26 juin 2020, ils invitent Ibrahima Diawando Barry, président du Conseil départemental, à leur apporter des réponses claires sur l’utilisation de ces fonds. Sur le document dont nous avons copie, le montant total dégagé entre 2016, 2017 et 2018 est estimé à 122 088 977 Fcfa, répartis comme suit: équipements divers sous-secteur agricole (40 869 810 francs Cfa), équipements divers sous-secteur élevage (9 712 500 francs Cfa), équipements sociaux culturels, fournitures scolaires et achat de livres ( 5 500 000 francs Cfa) et enfin équipement sanitaire (2 999 063 francs cfa); plus les 4 millions pour le hangar, en plus du montant du mobilier cité en haut et représentant 28 394 604 francs. Selon les membres du collectif, l’achat du mobilier de bureau est très en deçà du montant avancé. Ils estiment que le matériel trouvé sur place ne fait pas le montant indiqué.
Dans leur sommation, les membres du Collectif demandent au président du Conseil départemental de leur fournir la liste des bénéficiaires, mais aussi la localisation du matériel indiqué pour prouver l’existence réelle de ces acquisitions. Décidée à faire jaillir la vérité, la dizaine de conseillers a saisi un huissier pour faire le constat au siège du Conseil départemental situé au quartier Centre 2. Sur le procès-verbal de constat, l’inventaire du matériel trouvé sur place est exposé, avec tous les détails. Il s’agit notamment de fauteuils au complet de couleurs noirâtres, d’un bureau, d’une chaise ministre, de deux chaises de bureau, d’un téléviseur, d’un frigo-bar dans chacun des bureaux du président et du Secrétaire général, mais aussi d’un autre téléviseur au rez-dechaussée.
Ainsi, fort de ces éléments, le collectif des conseillers départementaux (une dizaine sur les 33) exige des réponses. Nos multiples tentatives de joindre le président du Conseil départemental sont restées vaines. Nous avons également joint Tidiane Tamba, un de ses proches pour recueillir sa version , mais en vain. Toujours est-il que les colonnes de L’As lui sont ouvertes pour qu’il donne sa version.
LA REPONSE DE IBRAHIMA DIAWANDO BARRY DANS LA SOMMATION
«Je ne connais aucun collectif des élus, les noms de ceux qui sont mentionnés, je les connais en tant que conseillers départementaux qui siègent avec moi, votent et approuvent les comptes administratifs. Les informations demandées dans la sommation seront fournies lors de la prochaine session du Conseil départemental au mois de novembre 2020», écrit l’ancien chef du service des domaines de Rufisque.