LE SUTELEC RECADRE LE PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT
Le Syndicat unique des travailleurs de l'électricité s'insurge contre les propositions du ministre Moustapha Sarré, accusant la société de "recrutements sauvages"
Suite aux propos tenus par le ministre de la Formation Professionnelle, non moins porte-parole du gouvernement lors d’une émission, le Syndicat unique des travailleurs de l’électricité (SUTELEC) a manifesté sa surprise ainsi que la désolation des travailleurs. Il dénonce les propos du ministre Moustapha Sarré.
Le Syndicat unique des travailleurs de l’électricité (SUTELEC) est dans une colère noire. Pour cause, les accusations portées par le ministre de la Formation Professionnelle sur la Senelec. En effet, lors d’une émission télévisée, Moustapha Sarré, ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, avait déclaré qu’«il y a eu des recrutements sauvages, politiciens, qui ont été faits à la Senelec. Il y a beaucoup de facteurs qui déterminent le coût de l’électricité. Il en est ainsi de la masse salariale…». Une déclaration qui n’a pas manqué de provoquer l’ire du personnel de Senelec qui, à travers le syndicat unique des travailleurs de l’électricité (SUTELEC), rejette en bloc ces allégations du ministre qui, selon eux, «peuvent avoir des conséquences négatives sur la paix et la stabilité sociale de Senelec». En effet, selon le syndicat, «Moustapha Ndieck Sarré, apparemment sans aucune maîtrise du processus de fixation du prix du KWh par la CRSE et avec une légèreté inouïe, impute la cherté du coût de l’électricité à la masse salariale», a-t-il indiqué dans un communiqué parvenu à L’As. Ces propos, émanant d’une autorité étatique qui porte la voix du gouvernement du Sénégal, disent-ils, «sont d’une extrême gravité et peuvent avoir des conséquences négatives sur la paix et la stabilité sociale de Senelec. Le Sutelec rappelle, pour que nul n’en ignore, que les éléments qui entrent dans le processus de fixation des prix du KWh sont les charges de fonctionnement et les investissements».
Dès lors, ces travailleurs du secteur de l’électricité rappellent aussi au ministre «qu’il a oublié la dette des créances échues de l’Administration (Centrale, Collectivités locales, EPAF et éclairage public) qui s’élève à plus de 100 milliards. Puisque l’État est défaillant sur le paiement des factures et ne verse pas la compensation à temps, Senelec est obligée de recourir à des emprunts bancaires avec des intérêts sans compter les intérêts débiteurs pour retard de paiement qui s’élèvent à plus de 8,5% du chiffre d’Affaires».
D’après le communiqué, «Senelec s’approvisionne auprès de la SAR à hauteur de 23 milliards en moyenne tous les mois. Avec les retards de paiement, la SAR aussi applique des pénalités de retard de paiements». A ces difficultés de trésorerie, souligne le Sutelec, s’ajoutent les créances des clients sensibles ne pouvant faire l’objet de suspension de la fourniture de l’électricité pour défaut de paiement qui s’élèvent à plus de quarante milliards (Sen-Eau, SETER, LIMAK- AIBD, concessionnaires d’électrification rurale : COMASEL et ERA, ...). «M. le ministre, porte-parole du gouvernement, malgré toutes ces difficultés, les travailleuses et travailleurs de Senelec dont vous faites une fixation délibérée sur leurs revenus sont conscients de leur mission de service public et font montre d’un engagement patriotique sans tapages médiatiques et assurent le service continu de l’électricité dans l’intérêt des populations sénégalaises», indique le syndicat.
Tenant compte de ces aspects, le Sutelec exige une réponse de la Direction générale sur les «graves» accusations «irrespectueuses», du ministre porte-parole du gouvernement à l’endroit d’un personnel qualifié, méritant, digne, conscient et responsable.