LES BOULANGERS TOUJOURS DANS L'ATTENTE
La Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS) a dit jeudi attendre de l’État un ensemble de mesures devant faciliter l’incorporation des céréales locales dans la panification.
Dakar, 29 août (APS) – La Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS) a dit jeudi attendre de l’État un ensemble de mesures devant faciliter l’incorporation des céréales locales dans la panification.
“Nous pensons que l’incorporation des céréales locales dans la panification est une voie sûre, c’est une solution ; et pour cela, il faudrait créer une nouvelle politique agricole du gouvernement”, a déclaré Amadou Gaye, président de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal.
“Il faut créer des conditions pour la disponibilité de la farine de mil, de maïs et des autres céréales, et aussi faire en sorte que le prix de la farine de mil soit moins cher que le prix de la farine de blé”, a indiqué M. Gaye.
Il s’exprimait lors d’une rencontre destinée à sensibiliser la presse sur des questions liées au programme d’incorporation des céréales locales dans la panification.
Selon Amadou Gaye, il faudrait entamer des réformes pour l’incorporation des céréales locales dans la panification.
“La première réforme, c’est la modification du décret 79-665-10 du 07 juillet 1979 qui rendait obligatoire l’incorporation de 20% de mil sur le pain”, a-t-il indiqué.
Une “distorsion fiscale”
Il faut aussi “créer des conditions pour la disponibilité de la farine de mil, de maïs et des autres céréales, et aussi faire en sorte que le prix de la farine de mil soit moins cher que le prix de la farine de blé”, a ajouté M. Gaye.
Le décret 79-665-10 du 7 juillet 1979 a été bien modifié “en incorporant toutes les autres céréales comme le maïs, le fonio et les légumineuses comme le manioc, le niébé”, il reste à être appliqué désormais, selon le président de la fédération des boulangers.
“Maintenant, l’autre problème revient à régler la distorsion fiscale entre la farine de blé et la farine de mille”, a-t-il souligné, notant que les droits de douane sur les importations de la farine de blé sont suspendus avec 0 % de TVA, alors que pour la farine de mil, de maïs et les autres céréales, les TVA sont à presque 18 %.
“Il y a une distorsion, et c’est pourquoi nous aimerions que le gouvernement puisse comprendre qu’il peut faire des efforts et appliquer la même subvention sur le mil et les autres céréales locales, s’il pense réellement que le pain est un produit social”, a souligné Amadou Gaye.
Il soutient qu’au-delà des incitations fiscales, pour régler cette “distorsion fiscale”, “il faudrait un accompagnement sur le financement au niveau de toute la chaîne de valeur que sont les producteurs, les transformateurs, les boulangers et surtout, il faut former les boulangers”.
Il a révélé qu’en 2000, le Sénégal était à 200.000 tonnes d’importation de blé, contre 898.000 tonnes en 2023, les projections tablent sur des importations de l’ordre de 1 million 189.000 tonnes en 2030.
“Nous sommes en train de perdre beaucoup d’argent, et cela est un problème qu’il faut arrêter en changeant nos habitudes alimentaires et en incorporant les céréales locales pour créer un impact positif sur la santé des populations”, a déclaré M. Gaye.
Cette rencontre avec la presse s’est tenue en prélude à la Semaine du pain aux céréales locales, qui aura lieu du 5 au 7 septembre au CICES, le Centre international du commerce extérieur du Sénégal, à Dakar.