LES CONSOMMATEURS S’INDIGNENT…
Pénurie et hausse du prix de l'oignon sur le marché
10h au marché de Dalifort. Les gens vont et viennent, dans tous les sens du marché qui grouille de monde. Des commerces et étales sont envahis par des clients, chacun selon son besoin. Les marchandages vont train. Alors qu’on avance à travers les ruelles du marché, soudain l’on fait face à une longue file d’attente devant un commerce, de l’autre côté du marché. Ce rang est formé par des gens en quête d’oignon qui est devenu un produit rare. «L’épuisement des stocks de l’oignon dans les magasins est la cause de ce rang», renseigne-t-on.
En effet, Cheikh Fall est l’un des rares commerçants qui en dispose. Et le peu qu’il garde dans son stock se dispute. Trouvé en train de parler au téléphone avec son livreur, la colère se lit sur son visage. Tantôt il élève la voix, tantôt il garde son calme. «La situation s’aggrave de plus en plus», s’inquiète-t-il. Avant de poursuivre: «on a commencé à constater une pénurie de l’oignon au début du mois dernier», explique-t-il.
Conséquence de cette rareté, les prix ont flambé. De 11.000 F Cfa, il y a quelques semaines, il faut désormais débourser 13.000 F Cfa pour obtenir un sac d’oignon. «Le sac de 50 kilogramme est vendu à 13.000 F Cfa, au lieu de 11.000 F Cfa, le tarif habituel. Les consommateurs s’en plaignent. Depuis des mois déjà, le prix de l’oignon importé a connu une hausse, virant entre 600 et 700 F Cfa le kilogramme. Le kilogramme de l’oignon local coute 300 F Cfa, mais il se fait rare sur le marché», nous a fait savoir ce commerçant.
...L’ARM ET LES PRODUCTEURS «RASSURENT»
Selon Amadou Abdoul Sy, le directeur général de l’Agence de régulation des marchés (ARM), interrogé par la RFM sur l’inflation du prix de l’oignon, cette situation s’explique par le gel des importations et les mauvaises récoltes en Europe. Et la production locale n’a pas encore inondé le marché Sénégalais. «La récolte a été très mauvaise en Europe et en particulier en Hollande dans les années passées. On avait un prix moyen de 8 euros maximum. Cette année, les prix sont partis jusqu’à 16,5 euros», relève-t-il.
Mieux, Amadou Abdoul Sy souligne que l’indisponibilité du produit en grande quantité au niveau de l’Europe et le gel des importations, une mesure gouvernementale pour permettre l’écoulement de la production nationale, sont à l’origine de cette hausse. «Il y a le gel des importations, donc la quantité pour le moment a diminué. Même si le local est en train d’entrer dans le marché. La tendance va se renforcer. Depuis le début du mois de janvier, c’est l’oignon importé qui domine. Celui dit local a fait une entrée timide. Actuellement, la cohabitation est de 50/50 ; donc la production de l’oignon local a envahi le marché. Le prix va revenir à la normal», fait savoir le directeur de l’ARM.
Pour les producteurs locaux, la cherté de l’oignon importé maintient à l’équilibre le prix de l’oignon local. Mamour Sall est l’un d’eux. «Vu l’augmentation du prix de l’oignon importé qui est cher, la production locale va être vendu à un prix raisonnable à 250 F Cfa le kilogramme au Fouta ou 235 F Cfa», révèle-t-il sur la RFM. Et d’ajouter que «si tu prends un sac de 44 kilos ou un sac de 42 kilos, si tu la divise, tu vas te retrouver à 225 F Cfa» le prix du kilogramme. L’oignon est l’un des produits les plus utilisés par les Sénégalaises et Sénégalais et occupe une place de choix dans la préparation de mets. Son accessibilité est vivement attendue.