LES VICTIMES DU LOTISSEMENT BAÏDI SEYE MONTENT AU CRENEAU
Le Collectif des victimes du lotissement Baïdi Sèye de Ndiarème Limamoulaye, composés de citoyens, attributaires «légitimes» de parcelles de terrain sur le littoral de Guédiawaye, se fait entendre
Le Collectif des victimes du lotissement Baïdi Sèye de Ndiarème Limamoulaye, situé sur le littoral de Guédiawaye, tire la sonnette d’alarme. Face à une situation qui dure depuis des années, ces citoyens, attributaires «légitimes» de parcelles de terrain, ont décidé de porter leur cause sur la place publique, espérant ainsi attirer l’attention des autorités pour un règlement définitif de ce qu’ils considèrent comme une «bombe sociale» en gestation.
Un espoir nourri par les nouvelles autorités
Le Collectif des victimes du lotissement Baïdi Sèye de Ndiarème Limamoulaye, composés de citoyens, attributaires «légitimes» de parcelles de terrain sur le littoral de Guédiawaye, se fait entendre. «Depuis l’arrivée des nouvelles autorités, dont la promesse était de garantir justice et équité sociale, un vent d’espoir avait soufflé sur la communauté des victimes. Le leitmotiv ‘’Jub-Jubul-Jubanti’’ avait résonné comme un engagement solennel en faveur des populations marginalisées», a dit le président du collectif Cheikh Alioune Mbaye. Le collectif des victimes, né pour défendre les intérêts des bénéficiaires de parcelles sur cette bande de filaos déclassée, s’était donc constitué dans l’espoir de voir enfin leur situation régularisée.
Retour sur les faits
Tout a commencé avec la déclassification de la bande de filaos à Guédiawaye, suivie par l’affectation des terrains par le maire de l’époque, feu Mamadou Baïdi Sèye. Les délibérations, visées et approuvées par l’autorité administrative compétente, notamment le sous-préfet, avaient permis à de nombreux citoyens d’obtenir ces parcelles de terrain. Cependant, lorsqu’ils ont déposé des demandes de régularisation par voie de bail, ces bénéficiaires ont été omis des attributions de la direction des domaines nous dit Latsouk Faye dit Modou, vice président du collectif.
Face à cette omission inexplicable, le besoin de s’organiser en collectif pour défendre leurs droits s’est imposé. Ce collectif, aujourd’hui plus que jamais déterminé, est composé de près de 300 pères de famille, tous unis pour réclamer justice. Une «discrimination» flagrante Pour le président du collectif, la situation a pris une nouvelle tournure lorsque, malgré les instructions du Président Macky Sall, visant à trouver une solution urgente à ce problème, le directeur des domaines de l’époque, Mamadou M. Boye Diao, a procédé à un lotissement administratif du site, «écartant volontairement certains attributaires légitimes». Cette décision a été perçue par le collectif comme une «discrimination grave». «Des personnes n’ayant même pas de délibérations ont été privilégiées au détriment des détenteurs légitimes, exacerbant le sentiment d’injustice au sein du collectif», confie-t-on.
Une lutte pacifique mais déterminée
Refusant de céder à la violence, le collectif a mené de nombreuses démarches pacifiques auprès des autorités, insiste Modou Faye, vice-président du collectif. Ils ont sollicité la Primature, la Direction des Domaines, la Direction de l’Urbanisme, le ministère de l’Habitat, et même le Haut conseil du dialogue social. Toutes ces démarches ont abouti à une proposition de Mamadou Gueye, ancien directeur des domaines, qui avait suggéré d’affecter 20 hectares sur un pôle urbain au collectif. Cependant, cette proposition est restée lettre morte, plongeant les membres du collectif dans une attente interminable.