MALNUTRITION: LES COLLECTIVITES LOCALES SOLLICITES
Le coordinateur du projet ’’Xeex xiboon’’ de l’ONG Save the children a invité les mairies à se doter d’un budget spécifique dédié à la lutte contre la malnutrition afin de réduire le phénomène chez les filles et garçons de moins de 5 ans d’ici fin 2021.
’’Le plaidoyer, c’est demander aux maires de créer un budget spécifique à la lutte contre la malnutrition car le budget de la santé au niveau des mairies est un budget global. Cela a été fait cette année, mais l’objectif c’est que les mairies puissent continuer dans cette dynamique’’, a soutenu Ousmane Diouf.
Il s’exprimait en marge d’un atelier de partage des résultats du processus de plaidoyer budgétaire sensible à la nutrition auprès des collectivités territoriales organisé dans le département de Mbirkilane. La rencontre se poursuit ce vendredi dans le département de Kaffrine.
’’Dans le cadre du projet nous avons une intervention qui cible un plaidoyer budgétaire auprès des collectivités territoriales, l’objectif est d’amener toutes les communes du département de Mbirkilane à allouer des ressources à la nutrition’’, a précisé M. Diouf.
Il a rappelé qu’un atelier de formation des élus locaux sur le processus de planification budgétaire et la décentralisation a été organisé au mois de novembre 2020 avec les élus locaux, secrétaires municipaux et acteurs de la santé.
A la fin de cet atelier, les participants à cette rencontre avaient pris l’engagement d’augmenter les ressources allouées à la santé plus spécifiquement à la nutrition.
’’Nous avons ainsi mener des visites de suivi et participé au débat d’orientation budgétaire pour attirer l’attention des collectivités territoriales sur l’importance d’investir dans la lutte contre la malnutrition’’, a notamment souligné le coordinateur du projet.
Les résultats partagés au cours de cette rencontre ont montré, selon lui, que le département de Mbirkilane a mis 8,3 millions dans la nutrition. Dans le département de Kaffrine 7,5 millions ont été dégagés par les communes.
Le préfet de Mbirkilane Abdou Wahab Tall qui a présidé cette rencontre a estimé qu’après cette étape de mobilisation des ressources, ’’les acteurs doivent s’assurer que le budget soit utilisé en proposant des activités pertinentes et cohérentes qui permettront d’atteindre les objectifs’’ de lutte contre la malnutrition.
Au Sénégal, la mortalité néonatale est estimée à 29 pour mille naissances vivantes et celle infanto juvénile est de 592 pour mille naissances vivantes.
La malnutrition par déficit serait associée d’une manière directe ou indirecte à un tiers de ces décès d’enfants dans le pays, contre 45% de ces décès au niveau mondial, selon l’ONG.
Par ailleurs, les conséquences économiques de la malnutrition représentent des pertes annuelles équivalant à 11% du produit intérieur brut (PIB) en Afrique et en Asie, selon le Rapport mondial sur la nutrition de 2016.