NOUS NOUS EN TIENDRONS AUX DIRECTIVES DU PRESIDENT
Balla Moussa Fofana, ministre de l’urbanisme, en visite sur le littoral de Guédiawaye, souligne que le littoral est un bien collectif qui doit être préservé
Le ministère en charge de l'Urbanisme et des Collectivités territoriales, Balla Moussa Fofana, a effectué une visite de terrain sur le littoral de Guédiawaye. Cette sortie avait pour objectif principal de réfléchir et de discuter avec les populations locales et les élus afin de mieux comprendre les plaintes sur le littoral, reçues depuis la prise de fonction du ministre.
«Cette visite de terrain qui en réalité avait des objectifs liés à une sorte de réflexion et de discussion avec les populations et les élus pour mieux comprendre certaines complaintes que nous recevons depuis que nous avons pris fonction au niveau de ce ministère», a d’emblée fait savoir Balla Moussa Fonana.
Une des principales observations faites durant cette visite est que le Plan d’Urbanisme Directeur (PUD), initié dans la région, n’a pas suffisamment impliqué les populations locales. «Ce que nous retenons essentiellement, c'est que nous avons un PUD qui a été initié ici et on constate que les populations ont été un peu éloignées de cet instrument et que pas mal de doléances qu'avaient les représentants des populations et les maires, pas mal de ces doléances n'ont pas été prises en compte», renseigne le ministre qui ajoute que cette situation montre l'importance d'une présence sur le terrain pour comparer les réalités locales avec les données théoriques disponibles dans les bureaux ministériels.
Le ministre a souligné que cette démarche n'était pas inquisitive ou d’auditer, mais plutôt participative, visant à écouter et échanger avec les populations pour mieux comprendre leurs préoccupations. «C'était important pour nous aussi, au-delà de ce qu'on nous donne dans nos bureaux, de venir sur le terrain pour voir entre la réalité sur le terrain et ce qu'il y a souvent sur nos cartes et sur nos notes, est-ce qu'il y a concordance ou incohérence», a lancé ce dernier.
Le ministre a insisté sur le rôle fondamental de l'urbanisme dans l'organisation de l'espace afin de permettre aux citoyens de vivre en harmonie. «Il faut comprendre qu'un plan d'urbanisme a comme objectif d'organiser l'espace pour que les citoyens puissent y vivre en toute harmonie. C'est ça un plan d'urbanisme». Il a évoqué l'importance de la planification des infrastructures routières, des espaces verts et des zones côtières, en tenant compte des dynamiques démographiques. Par exemple, Guédiawaye, avec une densité de 25.000 habitants au kilomètre carré, nécessite une planification urbaine qui facilite l'accès au logement, tout en respectant les règles d'urbanisme.
LE LITTORAL, UN BIEN COLLECTIF QUI DOIT ETRE PRESERVE
Le ministre a également abordé la question de la protection du littoral, soulignant que le littoral est un bien collectif qui doit être préservé. «Pour nous, le littoral, c'est un bien collectif. Il doit être préservé. Et ça va être pareil partout. Il n'y a pas une localité où les populations vont avoir accès à la mer et une autre localité où ils ne vont pas pouvoir y avoir accès. On est ferme sur cette position, sur cette directive.» Il a appelé à la vigilance contre les constructions illégales et les accaparements de terres littorales, insistant sur la nécessité de respecter les lois et les règlements en matière d'urbanisme. Interpellé sur la Commission Ad Hoc sur le littoral, mis en place ces derniers temps et dont les conclusions sont remises aux autorités, le ministre dira : «Vous savez que les conclusions, ce n'est pas à moi d'en parler. Ce qu'il faut comprendre, c'est l'esprit. L'esprit qui guide cette commission et qui est édicté par son Excellence le Président de la République, M. Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui nous a demandé de corriger les imperfections, les comportements, les attitudes qu'on a constatées. C'est ça qui nous guide. Alors, nous allons le faire de manière froide. Nous allons le faire en prenant en compte les préoccupations sur les questions de l'environnement. Nous allons le faire en prenant en compte les besoins des populations, les données démographiques dont je parlais. Nous allons le faire en prenant en compte les grandes orientations de l'urbanisme, parce que c'est l'urbanisme qui aide les populations à habiter. Parce que comme on le dit, l'urbanisme c'est l'art d'habiter. Et ce n'est pas forcément la prédation sur ce que les gens ont déjà. Donc, cette commission travaille. Nous avons déjà, comme vous le savez, tiré nos premières conclusions. Bientôt, le Premier ministre, Ousmane Sonko, va les remettre au Président de la République et nous nous en tiendrons à ses instructions», souligne Balla Moussa Fofana.
LE MINISTRE EN CROISADE CONTRE LE PHENOMENE «UBBI DËUKK»
Enfin, le ministre a dénoncé le phénomène d'occupation illégale des biens publics et privés, appelant à une stricte application des lois pour protéger les droits de propriété. «Depuis que j'ai pris fonction, avec l'analyse des dossiers, j'ai découvert un phénomène, le phénomène «Ubbi dëukk». Dernièrement, nous avons eu à gérer encore ce phénomène. Et j'aimerais lancer un appel clair. On est dans un Etat de droit. Des Sénégalais, des gens ne peuvent pas se lever, aller voir des biens d'autrui, des biens publics. Parce que quand on lance un programme de logement, ce programme appartient à un promoteur, un privé, qui investit ses fonds pour le compte de l'État et pour le compte des populations», a mis en garde le ministre de l’Urbanisme.
Cette visite de terrain et les échanges avec les populations locales illustrent l'engagement du ministère à œuvrer pour un urbanisme inclusif et respectueux des besoins des citoyens, conformément aux directives du Président de la République et du Premier ministre. Le ministre a conclu en remerciant les populations pour leur accueil et leur participation active, soulignant que la discussion et la coopération sont essentielles pour trouver des solutions aux défis urbanistiques du Sénégal. «Ça montre encore une fois qu'au Sénégal, tout se discute. On peut discuter de tous les problèmes et on peut trouver des solutions», a conclu Balla Moussa Fofana.